samedi 16 juin 2012

Libye : Benghazi visé par de multiples attentats islamistes


Posté le 16-06-2012 à 19:45:10  answer
 

Benghazi est secouée depuis un mois par une série d'attentats qui prennent pour cibles des symboles de la présence ou du style de vie occidentaux en Libye.

JohnConnor​-

Le dernier attentat en date a visé un salon de beauté, dont la devanture a été mitraillée.

Deux jours plus tôt, le convoi transportant l'ambassadeur britannique en Libye faisait l'objet d'une attaque à la roquette.

Mardi 5 juin, c'est la mission diplomatique américaine à Benghazi, qui était victime d'un attentat à la bombe. L'explosion, a été revendiquée par "Les brigades du cheikh emprisonné Omar Abdul Rahman"

Les mêmes brigades se sont attribuées la paternité de l'attaque contre des locaux de la croix rouge accusé de selivrer à la propagation du christianisme. L'organisation humanitaire helvétique a été visée par une seconde explosion.



De fait, le gouvernement paraît démuni face à la masse d'armes en circulation.


"Le pouvoir central est quasi absent, faible et incapable de contrôler la plupart des zones de Libye alors que la force des milices armées ne cesse de croître".



Jeudi 7 juin, plusieurs centaines d'islamistes armés, ont organisé une démonstration de force, en investissant la Place de la libération, là même où la révolution a commencé en février 2011.


http://www.lemonde.fr/libye/ar [...] 96980.html

Message édité par JohnConnor- le 16-06-2012 à 19:46:35


Samedi 16 juin 2012


Azawad conseil transitoire de l’Etat de l’Azawad
L'Etat de L'AZAWAD
UNITE - LIBERTE - JUSTICE
Discours du président du CTEA à l’occasion de la cérémonie d’investiture des  membres du conseil transitoire  de l’État de l’Azawad.
Chers  frères  membres du  CTEA, pères, cheikhs, chefs coutumières, aimable hôtes :
Je vous salue par la meilleur des salutation : assalamou alykoum wa ragmatou llahi wa barakatouhou.
Permettez moi de vous saluer à mon nom, aux noms des leaders du MNLA et  ses militants en cette heureuse occasion  qui s’honorent de votre présence
C’est une rencontre de travail et de la bénédiction d’un premier gouvernement Azawadi depuis plus d’un siècle. Il comprend toutes les composantes de la société Azawadi.
Chers assistants, je consacre ce discours aux grandes lignes de travail de notre conseil durant les jours à venir, q’allah le tout puissant  nous aide pour qu'elle soit une période de réalisation.
Notre gouvernement tend la main de coopération et d’amitié  sur le plan intérieur, régional et international  à travers un Azawad basé sur le droit à l’autodétermination, non négociable afin de s’autogérer  ainsi que l’exploration et  l’exploitation  de ses ressources sans ni  tutelle, directions, ou  obligation de quiconque.
Durant ce mandat la priorité du CTEA est :
-    Oeuvrer sérieusement pour obtenir l’unité totale au sein de toutes les population de l’Azawad comme option principale et stratégique.
-    Oeuvrer pour garantir la paix et la stabilité sur l’étendue du territoire de l’Azawad  qui est considéré comme le garant des principes fondamentaux de la vie tel que  l’eau, la nourriture, l’électricité, la santé et l’éducation.
-    La meilleure préparation d’une charte qui définie  les acquis de libération totale du territoire à travers la garde des frontières et la préparation pour contrecarrer toute agression de qui que ce soit.
-    Entamer la construction des différentes institutions de l'Etat.
-   Entamer la préparation d’une charte qui définie les principes fondamentaux de la constitution de l’Azawad qui sont entre autres :
-   le coran et la sounna sont les sources de législation dans l’Etat de l’azawad  et d’en faire une source de bonheur et non le contraire.
-   le respect de l’opinion de pensé et d’orientation politique du citoyen.
-   le CTEA œuvrera pour tisser la confiance totale entre l’Azawad et les pays voisins.
-   à travers le CTEA le MNLA réaffirme sa disponibilité pour entamer des négociations avec  le représentant  légitime du Mali sur les problèmes qui entravent  les deux Etats.
-   le MNLA réaffirme son appel à toute la communauté internationale pour :
1- considérer le CTEA comme le représentant  légitime de l'Etat de l’Azawad
2- le refus du MNLA toute intervention militaire dans le territoire de l’Azawad.
Le MNLA considère  également que les appels lancés d’ici ou de là en faveur d’une intervention militaire dans le territoire de l’Azawad sont issus d’une attitude irresponsable vu l’évaluation des problèmes dans la zone toute entière.
-    Lance un appel aux organisations internationales et régionales pour venir en aide humanitaire aux  démunis  à l’intérieur et aux camps des réfugiés dans lesquels la situation humanitaire est inquiétante.
-    Lance un appel à tous les groupes Azawadis armés à se lancer dans le programme national  qui englobe tout le monde sans distinction aucune et qui n’accepte quiconque en dehors.
Avant que ceci s’achève ces groupes doivent tenir leurs éléments pour éviter tout incident irresponsable.
Au nom du peuple de l’Azawad, le CTEA tous ceux qui ont encouragé la sagesse   en ce qui concerne le dossier de l’Azawad, en laissant les discours de violence de soulèvement qui encouragent plus  des violences au moment où tous ces problèmes peuvent être résolus à travers le dialogue constructif.
Enfin les Azawadis sont appelés à participer tous pour la sécurisation de leur pays et assurer leurs responsabilités nationales.
A l’avant  
Vive l’Azawad libre et indépendant
texte légèrement corrigé. Origine MNLA

Sécurité: De nouveaux affrontements entre milices en Libye

Tripoli, Libye - Trois morts et trois blessés ont été enregistrés, jeudi soir, après la reprise des affrontements entre les parties en conflit dans les localités d’Al-Chakika et Mizdah , au sud-ouest du pays, rapporte l’agence libyenne de presse LANA.

Selon LANA, le comité de réconciliation venant de la ville de Misurata, à 220 km à l'est de Tripoli, s'est entretenue avec une délégation de la ville de Zentan et s’est rendue ensuite dans la localité d’Al-Chakika pour trouver une solution à ce conflit avec les notables de la tribu d’Al-Machachiya et parvenir à un cessez-le-feu durable.

Les affrontements qui durent depuis plusieurs jours entre des milices rivales au Jabal Nefoussa ont déjà fait 14 morts et 89 blessés, provoquant le déplacement de plus de 200 familles.

Les autorités ont dépêché des unités de l’armée pour se déployer sur le terrain et s’interposer entre les deux camps.

Pana 16/06/2012

La “berbétité” des Etats du Maghreb, la plus longue guerre froide de l’Histoire

Le Monde.fr |  • Amar Ben Tahar et Inès El-Shikh, North African Science & Technology Gateway, Genève, Suisse
En avril 2007, François Hollande, alors premier secrétaire du PS, au cours d’une rencontre avec le Réseau citoyen des associations franco-berbères, exprimait son“respect pour ce que [les Berbères] sont, pour ce qu’ils portent et pour ce qu’ils exigent”. Etre-porter-exiger : cette formulation résume bien l’essence du combat des Berbères (ou Imazighen - Amazigh au singulier – selon la terminologie endonyme) qu’ils soient en France ou ailleurs : affirmer leur existence, avoirconscience de l’héritage multimillénaire qu’ils portent (nous sommes en l’an 2962 du calendrier amazigh) et exiger la liberté de l’exprimer“Des demandes républicaines [...] fondées sur ce qui nous rassemble et non sur ce qui nous divise”, comme le précisait François Hollande.
Cinq ans plus tard, en 2012, c’est pas moins de trois personnalités d’origine amazighe qui figurent dans le gouvernement Ayrault (Belkacem, Benguigui, Arif). Une rupture avec Nicolas Sarkozy dont la méconnaissance de cette communauté pourtant bien implantée en France avait de quoi interpeller au vu du temps qu’il a consacré à parler de l’immigration maghrébine et à entreprendre des actions militaires et stratégiques dans la région nord-africaine.
La relation de la France avec les Imazighen est bien entendu un enjeu stratégique étant donné l’interdépendance des deux parties. Néanmoins, c’est surtout au sein des nations nord-africaines que le devenir de la question amazighe se joue chaque jour. Justement, dans ces pays, qu’en est-il ?
TUNISIE : DE BOURGUIBA À MARZOUKI, UN NÉGATIONNISME QUI PERDURE
La Tunisie est de loin le pays maghrébin le plus touché par le recul de l’amazighité (berbérité). Les estimations précises manquent, mais on évalue à moins de 2% la population parlant encore le tamazight (la langue amazighe) alors que la plupart des Tunisiens sont d’origine amazighe, souvent sans le savoir - une minorité amazighophone et une majorité désamazighisée.
A l’origine de cette déculturation, la politique d’exclusion basée sur l’idéologie bourguibienne, un mélange de kémalisme et de panarabisme nassérien. Les Imazighen furent pour Bourguiba l’équivalent des Kurdes et des Arméniens pour Attatürk : des indésirables à la construction d’une république “moderne”. Hélas, en l’absence de régions dissidentes fortes à l’image du Rif au Maroc ou de la Kabylie en Algérie, cette politique d’exclusion ne laissa aucune chance aux Imazighen.
Les années Ben Ali s’inscrivirent dans la continuité des pratiques d’ostracisation.Le rapport de 2009 du Comité sur l’élimination des discriminations raciales des Nations Unies fait un constat inquiet de la façon dont les autorités tunisiennes traitent les Imazighen. Notamment, on y lit que “le Comité reste préoccupé par certaines informations faisant état de pratiques administratives interdisant au registre de l’Etat civil des prénoms amazighs. [...] les Amazighs n’ont pas le droit de créer des associations à caractère social ou culturel [...], sont empêchés de préserver et d’exprimer leur identité culturelle et linguistique en Tunisie.
La révolution de 2011 aurait pu offrir aux Imazighen une nouvelle chance, mais les nouvelles autorités sont tout aussi farouchement opposées à l’amazighité que les anciennes. Le président Marzouki a déclaré que les Imazighen devraient se considérer comme Arabes (et donc laisser tomber leurs revendications; étrange position pour un “militant des droits de l’Homme”), le ministre de la culture Mabrouk a déclaré que l’amazighité était “exogène à la Tunisie” (signifiant ainsi aux Imazighen tunisiens qu’ils sont de fait des étrangers) et le ministre des affaires étrangères Abdessalam a déclaré que le Maghreb était arabe d’un point de vue“culturel, civilisationnel et géographique” (faisant fi des dizaines de millions d’Imazighen qui y vivent).
L’Assemblée chargée d’écrire la nouvelle constitution se refuse à y faire figurer l’amazighité; les versions préliminaires ne reconnaissent que l’identité “arabo-musulmane” et ne consacrent aucun statut officiel au tamazight. L’amazighité est exclue des médias, de l’éducation, des programmes culturels et même du palais présidentiel où les représentants n’ont jamais été reçus.
Comble du rejet, alors que l’enseignement du tamazight est exclu des écoles, dès la rentrée prochaine les lycéens tunisiens auront des cours de turc.
La Tunisie agit ainsi de façon contraire à plusieurs conventions et déclarations internationales qu’elle a ratifiées : la Déclaration universelle des droits de l’Homme, la Convention pour l’élimination de toutes les formes discrimination et la Déclaration des droits des peuples autochtones.
LIBYE: LES IMAZIGHEN SORTENT DE L’ÉTAU DE KADHAFI
Aux antipodes du déni tunisien se trouve la Libye, le pays où incontestablement la réintroduction du fait amazigh enregistre l’évolution la plus spectaculaire ces derniers mois. Après 42 ans de pouvoir de Kadhafi dont la haine des Imazighen se traduisait par une répression violente (le seul fait de parler tamazight en public menait en prison), les changements se sont opérés dès les premiers jours de la révolution. Une chaîne de télé amazighe était créée dès avril 2011, les publications écrites en tamazight se multiplient et dès le retour à l’école les enfants des régions amazighes recevaient des cours de langue. A l’approche des élections, les affiches électorales bilingues arabe-tamazight sont monnaie courante.
La situation est pourtant loin d’être idyllique, le CNT et le gouvernement provisoire ayant affiché une certaine réticence envers une reconnaissance complète : le premier ministre Al Keib n’a nommé aucun Amazigh dans un poste ministériel et la constitution temporaire ne reconnaît qu’un statut de langue de minorité au tamazight au lieu de langue officielle. Mais le réel sujet d’inquiétude concerne le traitement réservé aux Imazighen nomades, les Touaregs. Victimes d’exclusion sociale et économique, leurs revendications ne sont pas écoutées par les autorités. Une situation potentiellement explosive pour la région entière, où seule la résolution pacifique de la question touarègue par une participation au projet national peut mener à la stabilité. En effet, un scénario “à la malienne” n’est pas àexclure s’il n’est pas porté plus d’attention au Fezzan, la région désertique du Sud, où l’on parle déjà d’autonomie comme d’une solution au dédain du CNT.
ALGÉRIE: UN PRINTEMPS AMAZIGH EN VEILLE DEPUIS 30 ANS
Le “Printemps Amazigh” est le nom donné aux soulèvements populaires qui débutèrent en mars 1980 en Algérie, lors desquels les Imazighen exigeaient l’obtention de droits civiques. Ce “réveil” s’opérait après plusieurs décennies d’arabisation forcée par le parti unique FLN (tout autant inspiré que Bourguiba par le panarabisme), qui allèrent jusqu’à faire venir des contingents entiers d’enseignants venus d’Egypte, du Liban et de la Syrie pour dispenser des cours d’arabe dans les écoles. La conscience populaire amazighe en Algérie doit pour beaucoup aux intellectuels et artistes – en particulier originaires de Kabylie – qui endossèrent la responsabilité morale d’incarner la résistance pacifique.
Comme résultat de cette lutte, l’Algérie fut le premier pays maghrébin à reconnaître officiellement en 2002 le tamazight, grâce à un amendement constitutionnel qui lui confère le statut de langue nationale. Les autorités continuent malgré tout à entraver la plénitude de l’expression culturelle, puisque l’enseignement du tamazight est loin d’être généralisé et qu’il reste confiné à quelques districts (excluant notablement les régions touarègues du Sud, histoire d’introduire une fracture en évitant que les Kabyles et les Touaregs n’avancent en parallèle et forment un réel front d’opposition).
MAROC: L’ABOUTISSEMENT D’UN COMBAT
S’il est un pays où l’amazighité se porte relativement bien, c’est le Maroc. Il n’en a pas toujours été ainsi. Depuis l’avènement de Mohammed VI, les Imazighen ont trouvé un interlocuteur plus attentif à leurs doléances ; on doit cependant préciser que ces droits octroyés par la volonté royale ont été obtenus de haute lutte par le mouvement culturel amazigh et ce en dépit de l’hostilité affichée de tous les partis politiques, en tête le parti nationaliste Istiqlal, aux commandes du pays pendant toute l’ère Hassan II, celle de la répression la plus absolue de l’amazighité. Grâce aux travaux scientifiques, l’élite intellectuelle amazighe a patiemment démonté une à une les contre-vérités de la propagande d’Etat. Pas étonnant donc que l’un des premiers pas des autorités vers une réintégration de l’amazighité fut la fondation d’une institution académique, l’Institut royal de la culture amazighe.
La Constitution algérienne reconnaît le tamazight comme une langue nationale ; en 2011, le Maroc va plus loin : l’amazighité est citée comme composante essentielle de l’identité marocaine et le tamazight est langue officielle au même titre que l’arabe. En clair, le Maroc est le seul pays dont les institutions assument ouvertement l’identité originelle, à l’image de son souverain qui explique son refus de nier plus longtemps les droits amazighs : “Je suis moi-même à moitié berbère, ce serait donc renier une partie de ma culture et de mes gênes”.
Toutefois, le sabotage politique demeure une réalité. En avril 2012, Fatima Tabaamrant, une députée de l’oppositon, s’exprime en tamazight au Parlement ; la réaction des autres députés – surtout des membres des partis notoirement réfractaires aux avancées de l’amazighitude comme l’Istiqlal ou le PJD – est pour le moins surprenante : ils la raillent ouvertement puis dévient le débat parlementaire en cours en une série d’indignations sur son outrecuidance d’avoirparlé en tamazight. Et c’est aussi la politique qui entrave aujourd’hui le processus en cours de standardisation du tamazight à partir des variantes régionales, en poussant à des choix plus politiques (et peu équitables) que scientifiques. Comme quoi si les militants ont inspiré les lois, les lois ont encore à inspirer les comportements.
Amar Ben Tahar et Inès El-Shikh, North African Science & Technology Gateway, Genève, Suisse


Interview de M. Rhissa Boula, Conseiller spécial du président de la République : «Il faut éviter que ce conflit malien ne se propage dans tout l’espace saharien»
JEUDI, 14 JUIN 2012 10:42 VUES: 5464





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M. RHISSA AG BOULA


Figure emblématique de l’ex-rébellion armée qui a sévi au Niger, M. Rhissa Ag Boula, qui assume actuellement les fonctions de conseiller spécial à la Présidence de la République, pense que l’option de la guerre, qui est de plus en plus envisagée dans la résolution du conflit armé au Nord Mali, n’est pas une bonne chose. Pour lui, il faut plutôt privilégier le dialogue, qui peut permettre de ramener durablement la paix au Mali et même dans toute la bande sahélo-saharienne.

Dans cet entretien à bâtons rompus qu’il nous accordé, il explique pourquoi l’option de la guerre est dangereuse et pourquoi chaque Nigérien doit s’investir dans la construction d’une paix durable et comment chacun doit s’y prendre. Il revient aussi sur les clauses des accords signés entre le gouvernement et l’ex-dissidence armée dont certaines sont toujours en souffrance depuis plus d’une décennie.

Le Niger est exposé à des menaces sécuritaires multiformes liées notamment au conflit armé maliens, la nébuleuse Boko Haram qui sévit sans discernement au Nigéria et l’instabilité qui règne encore en Libye après la chute du régime Khadafi. Quelle est votre lecture de cette situation ?

Ma perception de cette situation, c’est beaucoup dire. Vous n’êtes pas sans savoir que nous n’avons pas cessé d’attirer l’attention des Nigériens, notamment les plus hautes autorités sur toutes ces menaces, en leur faisant comprendre que cette crise libyenne ne compte pas s’arrêter sur le territoire libyen et qu’elle risque de toucher les pays limitrophes et même de la sous-région. Donc l’histoire nous a donné raison, aujourd’hui nous faisons face à la crise malienne et celle de la Libye n’est même pas terminée, car le pays est dans une instabilité. Dans la crise malienne, nous l’avons dit, il y a trop d’acteurs insaisissables. C’est vraiment une menace dans la mesure où ce pays voisin est complètement déstabilisé, et l’autorité centrale contestée.



Les groupes qui évoluent là-bas sont très mobiles, donc ils peuvent à tout moment s’infiltrer dans les Etats limitrophes. Voilà la menace en tant que telle, mais le Niger fait le maximum pour éviter une contagion ou une déstabilisation. Ces efforts, à mon sens, doivent s’accompagner de la collaboration de la population. J’ai l’habitude de dire que la paix n’est pas l’affaire des forces armées ou des pouvoirs centraux, c’est une dynamique qui concerne tous les Nigériens. Sans paix, on ne peut rien faire, c’est elle qu’il faut mettre au devant de toute chose. Au niveau du Nord, nous insistons beaucoup sur la consolidation de la paix parce que les yeux sont toujours tournés là-bas. Certains pensent que s’il y a menace ou déstabilisation elle ne peut provenir que du Nord. Non ! C’est une erreur de penser comme cela, que la déstabilisation peut simplement venir du Nord. Néanmoins, nous surveillons de près ce qui se passe au Nord. Nous avons fait un certain nombre d’activités et d’actions à l’endroit de la population du nord pour la sensibiliser, la former, afin qu’elle s’éloigne des conflits qui se passent dans les pays voisins et à éviter que ces crises n’arrivent chez nous. Donc, ces mêmes actions doivent être menées dans le Sud et au Centre du pays, pour que les populations de ces zones ne restent pas les bras croisés, attendant que la paix leur vienne du Nord seulement. Il faut que toutes populations et la jeunesse nigérienne participent à la consolidation de celle-ci. Il faut que la paix, l’unité et la fraternité soient dans nos comportements en évitant les frustrations.

Habituellement, quand de conflits pareils surgissent, ceux qui prennent les armes avancent comme argument le délaissement, l’abandon de leurs zones par l’Etat central. Au nord Mali, c’est entre autres arguments qui ont été brandis par les rebelles du MNLA pour justifier leur dissension. Partagez-vous cette idée ?

La question malienne ou celle des revendications posées au Nord du Mali ne se limite pas seulement à un problème d’investissements. C’est une question profonde qui remonte à plus d’une cinquantaine d’années. Il y a certes des revendications légitimes, mais il y a aussi une exagération de certaines de ces revendications. L’exagération, c’est le fait de vouloir se détacher du territoire malien aujourd’hui qui nous inquiète. C’est ce que j’appelle exagération, et c’est le rêve fondamental de mes frères du Mali. Mais il y a bien des revendications légitimes.



Même au Niger, il y a des revendications. Nous avons fait un certain nombre de rébellions, non pas parce que nous sommes des va-t-en guerre ou que nous aimons la guerre. Non, nous n’aimons pas la guerre, mais il y a des revendications légitimes, celles-ci existent mais je dis qu’on doit les poser dans un cadre républicain et dans l’intérêt du Niger. Donc les causes de cette situation sont connues.

Que pensez-vous de l’option militaire qui est de plus en plus envisagée au niveau de la CEDEAO, dans le cadre de règlement de ce conflit malien ?
Moi je prône la paix, c’est pourquoi je souhaite que tous les intervenants dans la résolution de la crise malienne puissent donner la chance au dialogue avant tout recours à la force. En tout cas, c’est ce que je souhaite de tout mon cœur, qu’on ouvre le dialogue sur ce qui peut être négocié. En donnant la chance au dialogue, peut-être qu’on pourra aboutir à des solutions beaucoup plus sereines que la guerre.

Pensez-vous vraiment qu’une solution durable peut être trouvée à partir du dialogue et qu’une paix définitive dans cette sous région sahélienne est possible, avec les menaces sécuritaires multiformes accentuées par le pillage des dépôts d’armes libyens ?

On peut tout trouver à travers les négociations. Dans tous les cas, quelle que soit l’issue de la guerre, on finira toujours par négocier, donc autant donner la chance au dialogue. Qu’on ouvre le dialogue, on verra ce que ça peut donner. Les différents acteurs peuvent s’entendre et discuter. Pour moi, la guerre doit être le dernier recours dans le règlement de ce conflit malien, lorsqu’on aura épuisé toutes les voies pacifiques. Même à ce niveau là, il faut prendre beaucoup de précautions. On ne veut pas que ce conflit, qui est aujourd’hui confiné à l’Azawad du Mali, soit propagé dans tout l’espace saharien. C’est cela qu’il faut éviter, en privilégiant toutes les voies de dialogue. Je pense que vraiment c’est la meilleure solution. Dans tous les cas, il faut dialoguer pour savoir ce que revendiquent ces différents groupes armés. Mais il faut aussi qu’il y ait au niveau de Bamako des institutions stables et légitimes, qu’il y ait une autorité à même d’écouter et d’être écoutée. Les Maliens doivent fournir en premier lieu cet effort.

Quel est le degré d’implication de l’Etat du Niger dans la résolution de ce conflit malien ?

Je crois que le Président de la République du Niger a parlé sur cette question il y a quelques jours. A mon avis, c’est la voie la plus autorisée pour parler au nom du Niger. Il a dit à tous les Nigériens ce que l’Etat du Niger fait sur cette question. Je ne reviens donc pas là-dessus. Mais en ma qualité d’observateur, je vois bien que le Niger s’implique à tous les niveaux, dans le cadre de la CEDEAO notamment, dans la recherche d’une solution à ces crises.

Dans le cadre justement de la recherche d’une solution à cette crise, les autorités vous ont désigné pour prendre part à une amorce de dialogue et cela à travers un comité qui a été déjà mis en place. Qu’en est-il exactement de cette mission confiée à vous ?
Je répète que le président de la République qui est la voie la plus autorisée a dit qu’il y a des négociations. Donc laissons ces négociations se dérouler, donnons la chance à cette facilitation. Il y a des efforts qui sont faits depuis longtemps, on n’est pas là les bras croisés. Nous, notre rôle, c’est d’aider les autorités à créer les conditions d’un dialogue, c’est tout. Des efforts sont faits, des discussions sont en cours, un médiateur de la CEDEAO est à pied d’œuvre. Qu’on ne se précipite pas pour trouver les résultats tout de suite, il faut laisser les discussions évoluer.

Sur le plan national, sous les auspices des plus hautes autorités, vous avez mené un certain nombre d’actions pour faire en sorte que les ex-combattants issus des différents fronts nigériens s’éloignent de ce conflit malien. Avez-vous le sentiment d’être bien compris ?
D’abord, j’ai décidé de mon propre chef d’entreprendre ces actions et je continuerai à les entreprendre, car telle est ma propre conviction. Mais il se trouve que les autorités nationales, le Président de la République en personne, soutient favorablement cette démarche qui met l’accent sur la sensibilisation de la jeunesse nigérienne sur ces crises libyenne et malienne. Donc le Chef de l’Etat s’y est impliqué, nous l’accompagnons, nous sommes avec lui pour que ce travail soit fait, et j’estime qu’il a été bien fait. En plus du président de la République, toutes les institutions à savoir : la Primature, la Haute autorité à la restauration de la paix, les gouverneurs et les élus locaux se sont tous investis dans cette démarche. Je peux dire que toutes les localités du Nord ont été touchées par ces actions. Mais j’ajoute que c’est ma propre conviction, car je sais de quoi je parle. Je rappelle que lors de notre rébellion des années quatre vingt dix, nous n’avons pas demandé l’indépendance d’un territoire ou revendiqué la séparation avec le Niger. Donc, ce n’est pas aujourd’hui qu’on doit le faire. Mais quand même la menace est réelle, en raison de la revendication posée chez notre voisin. Donc on peut dire qu’il y a péril en la demeure. C’est pourquoi nous nous sommes mobilisés pour que cela n’arrive pas chez nous.

Récemment un autre ex combattant qui occupe aujourd’hui des fonctions officielles avait mis en garde la CEDEAO contre tout usage de la force au Nord Mali. Cette apostrophe a été interprétée par certains compatriotes comme une marque de solidarité de sa part vis-à-vis des mouvements armés qui occupent l’Azawad. Partagez-vous cet avis ?

Non, non ! Moi je ne partage pas l’avis de la guerre. Je dis et je le répète, je milite pour la paix pour mon pays, pour le peuple du Mali et pour tout l’espace sahélien. Il faut donner la chance à la paix d’abord. L’appel à la guerre, c’est vraiment pour moi le dernier souci. Je dis bien qu’il faut que tout le monde se concentre sur la paix. Ce n’est pas la peine de faire des déclarations incendiaires ou va-t-en guerre alors qu’on sait très bien qu’on ne veut pas de ce conflit. La guerre va nous causer des dégâts en vies humaines, en destruction de biens et surtout en creusant un fossé énorme en termes de développement. Donc, ce n’est pas la peine qu’on cherche la guerre. Maintenant, s’il y en a certains qui disent que si la CEDEAO ou l’Union Africaine intervient au Mali, les Touaregs du Niger vont aller soutenir leurs frères du Mali, ça je ne crois beaucoup. Je ne veux pas que ce conflit s’étende dans tout l’espace sahélien, il faut tout faire pour l’éviter

L’Etat a pris un certain nombre d’engagements relativement aux accords de paix qu’il a signés avec la Coordination de la résistance armée de l’époque. A ce jour, est-ce qu’il y a des points de ces accords qui n’ont pas eu de satisfaction ? Si non, qu’est-ce que vous faites pour faire avancer les choses ?

Ne remontons pas aux accords de 1995. Rien que le dernier conflit de 2009 a été sanctionné par une ordonnance portant amnistie au profit des ex-combattants, laquelle ordonnance devait passer à l’Assemblée nationale pour adoption. Mais à ce jour encore, cette ordonnance n’est pas passée au parlement. Ceci illustre le retard qu’il y a toujours eu dans l’application des différents accords. Nous montrons quand même toute notre détermination pour sauver ces accords. L’Etat doit aussi appuyer ces démarches par des actes concrets. En 1995, il y a eu un accord de paix, mais il a fallu attendre 11 ans pour que certaines clauses de cet accord soient appliquées. Il a fallu 11 ans pour que le régime de l’époque se mette à bricoler les clauses de la réinsertion. On sait très bien que dans ce pays un programme communément appelé Programme spécial du président de République a été monté et financé à coup de plusieurs milliards de francs CFA. Mais dans ce financement, on a été incapable de prélever un seul milliard pour le consacrer à la réinsertion des ex combattants, qui est pourtant une clause des accords de paix signés par l’Etat du Niger.



On n’a rien fait, il a fallu 11 ans pour que cette clause soit bricolée, en s’appuyant notamment sur le PNUD (le Programme des Nations Unies pour le Développement), la Libye et la France. Ce sont ces genres de situations qui poussent parfois les jeunes à recourir à des solutions extrêmes. Parce que lorsqu’on prend une arme contre son pays, c’est que vraiment on est arrivé à une solution extrême. Je sais de quoi je parle. Sinon, ces accords sont plus ou moins appliqués, mais avec beaucoup d’insuffisances. Dans une des clauses de ces accords, il est dit que le recrutement dans les forces armées devait se faire chaque année par un appel du contingent annuel au niveau de toutes les régions du pays. Mais ce n’est pas le cas, à ce que je sache pour le recrutement militaire, mais ce n’est pas toujours évident dans la région nord. Et lorsque vous dénoncez cela, on vous considère comme un «ethniciste» ou un régionaliste. C’est une réalité. Pourtant, c’est dit dans les accords et c’est même un droit pour les Nigériens d’être recrutés sous les drapeaux. Ça c’est une des faiblesses de ces accords qu’il faut corriger.



Je parlais aussi tantôt de certains comportements de certains de nos frères nigériens qui frustrent, qui mécontentent, qui attentent à l’unité nationale. Des gens ont lancé à un moment donné sur des médias des appels pour aller lyncher des communautés ethniques. Mais l’Etat a réagi timidement. Voilà des choses qu’il faut éviter, on veut la paix. Nous, personne ne peut nous séparer du reste des Nigériens, personne ne nous peut nous séparer de nos cousins Songhays, de nos frères peulhs, de nos frères Kanuris, de nos cousins Djermas. On a pris femme, on a eu des enfants, on a appris les différents langues. Vraiment, il faut qu’on arrête certains comportements pour se consacrer à la construction d’une nation. C’est malheureux que certains Nigériens prennent ce qui arrive au Mali comme un exemple, c’est un malheur ! Il faut que les Nigériens se ressaisissent, en mettant en avant la fraternité et en évitant les mauvais comportements qui ne sont pas de nature à favoriser la construction d’une nation.

NIGERDEPECHES



Le Mali et l'Algérie parlent des réponses à la crise

2012-06-15
Le Mali aurait demandé l'intervention diplomatique de l'Algérie afin d'écarter le risque de partition du pays.
Par Walid Ramzi pour Magharebia à Alger – 15/06/12
[AFP/Nicolas Maeterlinck] Le Premier ministre malien Cheick Modibo Diarra a rencontré des hauts responsables algériens pour parler de la rébellion touareg.
[AFP/Nicolas Maeterlinck] Le Premier ministre malien Cheick Modibo Diarra a rencontré des hauts responsables algériens pour parler de la rébellion touareg.
Le Premier ministre malien par intérim Cheick Modibo Diarra a rencontré mercredi 13 juin le Président algérien Abdelaziz Bouteflika à Alger pour s'entretenir de la crise au Sahel.
Les discussions entre Diarra et les officiels algériens ont notamment porté sur la déclaration unilatérale d'un Etat indépendant de l'Azaouad par le Mouvement national pour la libération de l'Azaouad (MNLA), ainsi que sur d'autres sujets.
Le Mali aurait demandé que les autorités algériennes mobilisent leurs efforts de médiation entre Bamako et les Touaregs, et a affiché sa volonté de discuter de toutes les demandes soumises par les rebelles dans le cadre de l'intégrité territoriale du Mali.
Au cours de sa visite de quarante-huit heures, le chef du gouvernement malien a informé les autorités algériennes des derniers développements survenus dans son pays, et des mesures programmées par Bamako pour rétablir son intégrité territoriale.
"En plus d'être un pays voisin, l'Algérie est également une nation amicale et fraternelle, et cela restera toujours le cas", a déclaré Diarra.
"Au vu de ce qui se déroule en ce moment même au Mali, la première initiative que prendra le gouvernement malien sera de communiquer avec ses voisins, ses amis et ses frères pour trouver des solutions efficaces à la crise que nous traversons actuellement", a-t-il expliqué.
A l'issue de ses entretiens à Alger, le Premier ministre malien s'est directement rendu à Paris où il a rencontré le Président malien par intérim pour l'informer des résultats de ces concertations. Le président Traoré suit actuellement un traitement médical dans la capitale française après l'agression dont il a été victime mois dernier de la part de manifestants en colère au Palais présidentiel de Bamako.
Le ministère algérien des Affaires étrangères a refusé de fournir des détails sur les sujets débattus lors des entretiens entre le Premier ministre malien et les officiels algériens, se contentant de dire que cette visite "entrait dans le cadre des consultations régulières entre les deux pays".
Certains articles parus dans la presse algérienne ont toutefois indiqué que la visite effectuée à Alger par le Premier ministre malien avait pour but de demander à l'Algérie d'assurer la médiation avec les tribus de l'Azaouad, et de savoir comment rétablir les relations avec ceux qui appellent à l'indépendance.
Le quotidien algérien Echorouk a indiqué que le dossier des diplomates enlevés à Gao au mois d'avril dernier avait figuré au menu des discussions. Le journal a cité une source proche des services diplomatiques qui aurait déclaré que le Premier ministre malien aurait fait la promesse que les autorités de son pays feront tout ce qui est en leur pouvoir pour obtenir leur libération.
Le journal a ajouté que le chef du gouvernement malien avait officiellement demandé la médiation de l'Algérie auprès des tribus de l'Azaouad afin d'empêcher l'indépendance de l'Etat séparatiste touareg.
Diarra a fait part de la volonté du Mali de négocier avec les tribus de l'Azaouad concernant leurs demandes et même de débattre de la possibilité d'un partage des pouvoirs, mais dans le cadre de l'intégrité territoriale de son pays.
Pour leur part, les responsables de la force de réserve de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont tenu mardi à Abidjan, en Côte d'Ivoire, leur première réunion avec pour objectif de déterminer comment effectuer le déploiement de forces militaires conjointes au Mali.
Le chef d'état-major de Côte d'Ivoire, le général Soumaila Bakayoko, a fait savoir que les chefs d'Etat et de gouvernements de la CEDEAO avaient menacé d'utiliser la force après que les rebelles eurent pris le contrôle du nord du Mali.
L'Algérie s'oppose toutefois à une intervention militaire au Mali, et le conseiller du Président algérien pour les affaires de sécurité Kamel Rezzag-Bara a récemment appelé à intensifier les efforts de médiation internationaux pour répondre à la situation.
De plus, Amar Belani, porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères, a confirmé le 8 juin que la position du pays envers le Mali était ferme et que l'Algérie restait inquiète de la stabilité, de la légitimité constitutionnelle et de l'intégrité territoriale du Mali.
"En ce qui concerne les solutions, l'Algérie défend une solution pacifique entre le gouvernement malien et les rebelles du nord", a-t-il ajouté. "Cela ne peut se réaliser que par le dialogue, qui doit se concentrer sur la lutte contre le terrorisme et le crime organisé pour la sécurité de toute la région".
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Mali : une délégation d'Ansar Eddine va rencontrer Blaise Compaoré
Blaise Compaoré(401) - rencontre(138) - ansar eddine(54) - crise malienne(41)


16/06/2012 à 11h:38 Par AFP


Un islamiste d'Ansar Eddine, le 24 avril 2012 près de Tombouctou. © AFP

Une délégation du groupe islamiste Ansar Eddine, qui contrôle avec d'autres mouvements armés le nord du Mali, est arrivée vendredi à Ouagadougou pour rencontrer le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne, a-t-on appris de sources concordantes.

« Six éléments d'Ansar Eddine sont arrivés aujourd'hui (vendredi) pour rencontrer le président », a déclaré à l'AFP une source sécuritaire proche de la présidence burkinabè.

« On ne sait pas quand (la rencontre) aura lieu, c'est le président qui va décider quand il va les recevoir », a-t-elle ajouté.

Un peu plus tôt, Oumar Ag Ahmed, l'un des porte-parole d'Ansar Eddine dans le nord du Mali, avait affirmé à l'AFP : « Nous avons une délégation qui est en route pour Ouagadougou pour rencontrer le médiateur Blaise Compaoré pour parler de la crise ».

Il a précisé que la délégation, dont ne fait pas partie Iyad Ag Ghaly, leader d'Ansar Eddine (Défenseurs de l'islam, en arabe), se trouvait déjà sur le territoire du Burkina Faso et que les entretiens avec M. Compaoré allaient porter sur le rétablissement de « la paix dans le nord du Mali ».

M. Compaoré, médiateur de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), avait rencontré le 9 juin une délégation du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg) qui fait partie des groupes armés occupant le nord du Mali.

Pas de fusion avec le MNLA

A l'issue de sa rencontre avec le chef de l'Etat burkinabè, la délégation de cette rébellion, qui a unilatéralement proclamé l'indépendance de l'Azawad (nord du Mali), s'était déclarée « disponible » pour des négociations de paix.

Mi-mai, le Burkina avait fait savoir que des consultations, via des émissaires dépêchés dans le Nord malien, avaient démarré avec les groupes armés, dont le MNLA.

Après avoir lancé l'offensive contre l'armée malienne mi-janvier, le MNLA s'est retrouvé ces dernières semaines supplanté sur le terrain par le groupe Ansar Eddine et son allié jihadiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Un projet de fusion entre le MNLA, au départ sécessionniste et laïc, et Ansar Eddine, qui prône la charia (loi islamique) dans tout le Mali, a été suspendu en raison de fortes divergences sur la question de l'application de la charia.

Dans la foulée d'un putsch le 22 mars à Bamako qui a renversé le régime du président Amadou Toumani Touré, l'immense région désertique du nord du Mali est tombée aux mains des mouvements armés qui n'ont rencontré aucune résistance de la part de l'armée malienne en déroute, démoralisée et sous-équipée.

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Les rebelles touaregs entament les pourparlers au Mali

2012-06-15
Les analystes se disent optimistes quant à la possibilité de voir le dialogue avec les rebelles touaregs déboucher sur une solution à la crise du Mali sans autre bain de sang.
Par Jemal Oumar pour Magharebia à Nouakchott – 15/06/12
[Jemal Oumar] Les séparatistes touaregs du MNLA ont rencontré le médiateur de la CEDEAO le 9 juin.
[Jemal Oumar] Les séparatistes touaregs du MNLA ont rencontré le médiateur de la CEDEAO le 9 juin.
Les rebelles touaregs du nord du Mali ont entamé la semaine dernière pour la première fois les négociations avec les médiateurs régionaux, affichant leur volonté d'entamer un dialogue avec la communauté internationale.
Une délégation du Mouvement national pour la libération de l'Azaouad (MNLA) conduite par Ibrahim Ag Mohamed Assaleh a rencontré le Président burkinabé et médiateur de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) Blaise Compaoré, samedi 9 juin, pour la première fois à Ouagadougou.
Mais le responsable du bureau de presse du MNLA Bakai Ag Hamad Ahmed a déclaré lors d'un entretien téléphonique avec Magharebia que "le monde doit comprendre que notre volonté d'entamer un dialogue ne signifie en aucune manière revenir sur l'indépendance de l'Etat de l'Azaouad, ni même l'acceptation d'un régime autonome ou fédéral. Plutôt, il s'agit d'éviter d'entrer en conflit avec l'organisation internationale et de lutter contre certains pays de la région favorables à une solution militaire rapide, comme le Niger, par exemple."
"Nous avons fait part de notre vision de ces négociations dans la lettre que notre président a envoyée avec la délégation au Président du Burkina Faso, et parmi les points les plus importants en discussion se trouve notre volonté de respecter les frontières de l'Etat malien, parce que notre volonté n'est pas expansionniste, et nous ne souhaitons pas aller au-delà des frontières de notre région", a expliqué ce responsable du MNLA.
"Nous voulons rassurer le monde sur le fait que nous lutterons contre tous les groupes armés dans notre région, et aiderons à mettre en place la sécurité et la stabilité au Sahel", a ajouté Ag Hamad Ahmed.
Toutefois, ce responsable des rebelles a averti que "si le monde décide de restaurer ce qu'il appelle l'unité du territoire malien, nous nous engagerons dans une confrontation armée pour défendre notre indépendance".
Pour sa part, le Président burkinabé a fait part de sa satisfaction au vu de cette initiative, qui vient compléter l'envoi préalable d'un émissaire dans cet Etat du nord du Mali pour instaurer un dialogue avec les groupes touaregs dissidents.
"Cette initiative ouvrira la voie, fixera les conditions et déterminera les mécanismes par lesquels le dialogue s'amorcera, avec la participation des acteurs les plus importants de la région, notamment l'Algérie et la Mauritanie, dans le but de parvenir à une solution durable à la crise", a ajouté Compaoré.
Le journaliste Makan Koné, président de la Maison de la presse au Mali et directeur du journalNouvelle Libération, a expliqué à Magharebia que "les négociations ne peuvent être considérées comme un échec par suite du refus des Touaregs de renoncer à l'indépendance".
"Mais nous devons être conscients qu'il est impossible de maintenir la situation en l'état, parce que le monde ne se contentera plus d'observer la division de l'Etat malien", a-t-il poursuivi.
"Où est l'Etat de l'Azaouad et quelles sont les conditions adaptées à sa création ?", s'est-il interrogé. "Le MNLA n'avance sur rien."
Le professeur d'université Abu Bakr al-Sedik Ag Hami a expliqué à Magharebia qu'il estime que "le MNLA fait monter les enchères sur ses revendications pour obtenir en fin de compte un régime de type fédéral, précisément ce que souhaite la CEDEAO".
"Les Touaregs ne pourront refuser ce que la CEDEAO propose, dans la mesure où ils ont fait part de leur volonté à négocier", a-t-il expliqué.
"Si ces négociations aboutissent, cela signifiera entrer en guerre, et les Touaregs seront alors en mesure d'occuper une partie plus importante du territoire malien, et ce dernier se retrouvera alors sur la défensive et sera contraint d'accepter l'indépendance", a-t-il conclu.
Ce contenu a été réalisé sous requête de Magharebia.com.

vendredi 15 juin 2012

Mali : le dossier de l’Union africaine est trop léger - Temoust.org

Mali : le dossier de l’Union africaine est trop léger - Temoust.org

Mali : et si la solution n’était pas militaire ? - Temoust.org

Mali : et si la solution n’était pas militaire ? - Temoust.org

http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=26338&title=Non à l'agression des Touaregs de l'Azawad. Pétition

http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=26338&title=Non à l'agression des Touaregs de l'Azawad. Pétition

MALI - 
Article publié le : vendredi 15 juin 2012 - Dernière modification le : vendredi 15 juin 2012

Mali: une réforme de l'armée pour contrer la puissance des groupes armés

Cheick Modibo Diarra, Premier ministre malien.
Cheick Modibo Diarra, Premier ministre malien.
REUTERS/Thierry Gouegnon

Par RFI
Arrivé jeudi à Paris en provenance d'Alger, Cheick Modibo Diarra a passé deux heures avec Dioncounda Traoré, le président par intérim qui se porte bien mais reste à Paris pour se soigner. Lors d'une rencontre avec la diaspora malienne de France, le Premier ministre s'est longuement expliqué sur sa vision du Mali et plus particulièrement sur la situation dans le nord et l'état de l'armée. Il doit rencontrer ce vendredi 15 juin le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

Redonner au Mali son intégrité territoriale, c'est la priorité de Cheick Modibo Diarra. Et si le Premier ministre est ouvert pour négocier avec le MNLA et Ansar Dine, l'option militaire reste ouverte pour libérer le nord : « Vous ne croyez pas si bien dire, quand vous dites que l’heure est grave ! Nous sommes en train de travailler, sans arrêt, pour essayer d’aller combattre deux fléaux ! Il s’agit du grand banditisme et il s’agit du terrorisme ! ».
Dès sa prise de fonction, le Premier ministre malien à cherché à connaitre l'état de l'armée, en faisant tester le matériel. Et le bilan n'est pas bon.
« Sur cent obus, quand on tirait, il n’y avait que cinq qui répondaient ! Comment voulez-vous faire face à un ennemi, quand vous avez des armes qui ne fonctionnent pas ? Nous avons en face des ennemis qui sont financés, mais de façon extraordinaire, avec des armes les plus sophistiquées ! ».
Pour contrer la puissance des groupes armés, Cheick Modibo Diarra a donc décidé de financer une réforme de l'armée.
« Aujourd’hui, notre armée est en train d’être équipée, une armée robuste, une armée modèle. Je suis en train de trouver, tous les jours, les voies et moyens, en raclant les fonds de tiroirs de l’Etat ! Et nous allons reconquérir ce pays-là ! ».
Excluant, pour le moment, la présence d'une force militaire coordonnée par les Nations unies au Mali, Cheick Modibo Diarra attend néanmoins de la part de ses soutiens étrangers une aide logistique, technique et financière pour redonner au Mali une armée digne de ce nom.
TAGS: ANSAR DINE - DIONCOUNDA TRAORÉ - MALI - MNLA
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MALI - 
Article publié le : vendredi 15 juin 2012 - Dernière modification le : vendredi 15 juin 2012

Mali: un avion de reconnaissance inquiète les islamistes de Tombouctou

Un membre d'Ansar Dine près de Tombouctou, le 24 avril 2012.
Un membre d'Ansar Dine près de Tombouctou, le 24 avril 2012.
AFP PHOTO / ROMARIC OLLO HIEN

Par RFI
À Tombouctou, les islamistes qui tiennent la ville ont tiré des coups de feu en l'air jeudi matin. Ils répliquaient contre le survol de la ville par un avion. Selon des responsables d'Aqmi, il s'agit d'avions de reconnaissance occidentaux. L'organisation promet de répliquer en cas d'intervention militaire d'une force internationale.

Il était tôt jeudi matin lorsque les habitants de Tombouctou ont entendu des rafales de tirs. Elles étaient dirigées vers le ciel, où un avion survolait depuis plusieurs minutes la ville sainte. L'appareil est reparti sans dommages.
Dans la matinée, Radio Bouctou, la radio locale de la ville aujourd'hui aux mains des salafistes, a diffusé un message pour rassurer les populations. Ce sont les avions qui étaient visés, leur a-t-elle déclaré. Selon plusieurs habitants de Tombouctou, c'est la première fois que les islamistes répliquent à de tels survols. « Depuis un mois, c'est au moins la troisième ou quatrième fois que des avions passent au petit matin. Mais c'est la première fois qu'on a les a vus tirer sur des avions », raconte un habitant.
Pour les hommes d'Aqmi, il n'y a aucun doute : ces avions sont des appareils de reconnaissance au profit d'une force militaire étrangère. Oumar Ould Hamaha est le second du chef d'Aqmi, Moktar Bel Moktar. C'est un un homme important dans la nébuleuse al-Qaïda au Mali.
Pour lui, cette provocation ne restera pas sans réponse. « Nous savons que ce sont des avions espions. Ce sont des avions qui sont en train de photographier. Dites-leur que nous sommes sur le terrain et nous les attendons. On est venu pour défendre l'islam et on va combattre jusqu'au dernier degré », prévient Oumar Ould Hamaha.
La menace s'adresse à la communauté internationale. Elle a déjà fait part de sa disponibilité à soutenir ses partenaires africains dans la mise en place d'une éventuelle intervention armée contre les islamistes au Mali.
TAGS: AQMI - MALI
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