En finir avec le slogan: ‘’ Indivisibilité du Territoire’’
En finir avec le slogan ‘’d’indivisibilité du territoire’’ là où, la politique de l’Etat divise et discrimine fondamentalement, la dite Nation du Mali.
Les combattants du MNLA ont démontré à l’armée malienne et à la communauté internationale leur engagement et leur détermination pour reprendre un territoire confisqué par un duo ‘’armée-administration’’ depuis plus de cinq décennies.
En effet, la domination et la discrimination à l’égard des populations du Nord Mali restent une donnée constante dans la politique malienne de l’indépendance à nos jours. Cette politique de traitement à part n’apparait ni dans les textes de lois, ni dans les discours officiels des dirigeants. Elle est plutôt dans la pratique quotidienne d’administration, de gestion et de développement économique.
On peut le constater dans les interventions des plus hautes autorités du Mali sur le sujet, comme ce fut le cas du Président de la République sur Rfi : « nos ainés l’ont gérés, nous le gérons et nos enfant le géreront ». Ces propos du Président de la République confirment que la gestion des rebellions au nord, toujours été la même, à savoir faire des beaux discours, écrire des beaux textes d’accords mais dont la mise en œuvre ne répond à aucune préoccupation fondamentale des populations du Nord. On se rend donc compte d’un manque de volonté réel de résolution définitive des rebellions dans le septentrion. Ayant perdu sur les champs de batails, le mensonge et l’intox sont devenus les points forts d’un Etat totalement à la dérive. L’ambassadeur du Mali à Alger, M. Boubacar Karamoko Coulibaly accordant une interview au JI, accuse le MNLA: « ils s’attaquent désormais à des civils, comme ce vieux chef de village âgé de 77 ans, lâchement assassiné à Hombori »,ce qui sera démenti par les autorités elles-mêmes après enquêtes et arrestations des coupables comme l’annonce un journal malien, ‘’LE COMBAT’’ du 22 février : « des groupes de peuhls de la zone ont profité de l’insécurité qui sévit pour régler leurs comptes en tuant froidement le vieux Moussa Balobo Maïga, porte-drapeau de la famille royale le Hombori-koï et en prenant un Garde en otage ». Comme cela ne suffisait pas son excellence va même accusé le MNLA des casses intervenues le 1er février 2012 à Bamako : « Ce sont des proches du MNLA qui ont saccagé la maison de l’ex-ministre de la Culture, ainsi que la pharmacie El-Mehidi sise à proximité du camp militaire de Kati, auquel elle rend tant de services ». On voit donc un diplomate cherchant à tout prix de discrédité un MNLA qui était très loin du lieu ou se sont déroulé ces événements honteux. On se rappelle encore du journal Télévisé sur l’ORTM du 29 janvier où la marche avait été annoncée et auxquels des militaires habillés en civil, mais bien identifiés avaient participé.
L’ancienne ministre avec un sentiment de détresse dans sa lettre ouverte adressée au président :«Mon étonnement est que les services de sécurité et militaires et peut être vous-même car je ne peux pas penser un seul instant que vous n'êtes pas au courant de ce qui allait se passer ». D’autres victimes sans voix, on subit les mêmes atrocités de la part de leurs amis, voisins bref compatriotes auxquels ils n’ont jamais fait aucun mal, sauf si leur couleur de peaux est synonyme de rebelle.
Pourquoi les forces de sécurité n’ont-elles pas protégé ces populations contraintes en définitive d’aller en exil afin de chercher refuge dans d’autres pays ?
L’expérience des précédentes rebellions nous montre qu’il n’ya aucune évolution dans l’esprit des autorités et de la société civile vis-à-vis des populations maures et touareg. Dans ces moments difficiles de vendetta, ces populations ne peuvent compter que sur elles-mêmes, en fuyant et laissant tous ce qu’elles ont derrière elles pensant que leur avenir devient plus qu’incertain.
L’article 1 de la constitution du Mali ne stipule-t-il pas que : « La personne humaine est sacrée et inviolable. Tout individu à droit à la vie, à la liberté, à la sécurité et à l’intégrité de sa personne ».
On peut donc comprendre la revendication du MNLA qui est plus que légitime et qui consiste à donner à ses populations longtemps opprimées l’espoir d’être libre et de décider de leur avenir. Comme l’atteste les propos du chargé de communication du MNLA : « le MNLA est un mouvement révolutionnaire qui œuvre pour la libération des régions nord du Mali, que nous appelons Azawad. Le mouvement revendique le droit d’autogestion, le droit politique et le droit aux populations autochtones vivant sur ce territoire de décider pour elles-mêmes et par elles-mêmes ».
Les maltraitances et humiliations que ses populations on subit, durant ces cinquante années de dépendance au mali reviennent sans cesse. Par exemple le massacre du village kel Essouk (population religieuse et respectable) à Gao pilonné à la mitrailleuse et par des BRDM avait été qualifié de pogrom par Ibrahim Boubacar Keita, premier ministre de l’époque et dont justice n’a jamais été rendu. Voilà qu’aujourd’hui encore où le mali est doté des moyens technologiques et militaires sophistiqués, ces mêmes populations cette fois à proximité de Kidal, sont bombardées par des hélicoptères pilotés par des mercenaires Ukrainiens. Notons que dans cette bavure de la ‘’vaillante armée malienne’’, une femme et une fille de cinq ans ont perdu la vie, plus d’une dizaine de blessés majoritairement des femmes, des enfants et même des animaux. Qu’est ce que ces populations de l’Azawad ont fait pour mériter ce cauchemar perpétuel ? A défaut de pouvoir faire front aux rebelles armés, l’armée malienne s’en prend à des malheureux campements nomades où n’habitent que des femmes, des enfants et des vieillards. On voit donc une armée totalement à la dérive et qui continu à jouer ‘’la carte de la victime’’ en massacrant des populations innocentes et en accusant le MNLA de tous les ‘’maux’’.
Amnesty International a dénoncé ces exactions dans un communiqué à la presse : « Ce sont les civils qui sont les victimes principales de ces bombardements aveugles. Au-delà des pertes humaines, ces bombardements ont décimé des dizaines de bovins, de chameaux et de chèvres qui constituent le moyen de subsistance des populations nomades touarègues ».Amnesty International va même condamner : « Ces bombardements violent le droit international humanitaire et le gouvernement doit y mettre fin immédiatement ». Des arrestations arbitraires, des réquisitions, des tortures d’innocents, deviennent monnaie courante dans un territoire où les Droits de l’Homme sont bafoués.
Comment comprendre que le Mali réputé ‘’maillon faible’’ de la lutte engagé par les Etats de la bande Sahélo-Saharienne contre Aqmi, pour raison dit-il de manque de moyens, ait pu parvenir brusquement à s’offrir des moyens énormes et un engagement total pour lutter contre le MNLA. L’armée malienne connaissant les bases d’Aqmi généralement situées à proximité des siennes dans le nord, n’a cependant jamais essayé de déloger les Jihadistes, tout comme, elle n’a jamais pu démanteler les bandes de trafiquants de drogue traversant régulièrement le Nord Mali. Cela confirme l’opinion très largement partagée selon laquelle : Aqmi, trafiquants de drogue, hautes autorités malienne partagent dans le nord Mali quelques intérêts cachés qui expliquent la cohabitation pacifique existant entre eux.
L’Azawad est devenu un espace où les étrangers, notamment les occidentaux n’osent plus mettre pied, suite aux conséquences de la gestion, de discrimination et de marginalisation que l’Etat y a développé en créant des conditions favorables au développement des activités des trafiquants de drogue et des Jihadistes. Cette politique se comprend lorsqu’on sait que l’Azawad a toujours été la ‘’vache laitière’’ des autorités maliennes dont la préoccupation permanente a été de détourner les financements que les bailleurs de fond ont souvent consentis à destiner au Nord Mali et de spolier les populations de leurs ressources propres par une pratique de corruption ravageuse ne laissant de place à aucune reconnaissance concrète des droits de citoyens du Nord Mali.
Le ministre français des Affaires Etrangères, Alain Jupé face au Sénat disait que : « la question de la révolution du peuple de l'Azawad, mérite d'être traitée au fond pour une issue définitive », pour le MNLA cette issue définitive n’existe pas en dehors de l’indépendance de l’Azawad.
Depuis que le Mali est indépendant, des rebellions n’ont cessé d’éclater et prennent de plus en plus d’ampleur malgré des accords sanctionnant chacune d’elles. Un autre accord pourrait-il mettre fin à cet interminable guerre qui ne fait qu’aggraver la haine entre les populations ? La solution c’est plutôt de ‘’donner à César ce qui est à César’’, donner au peuple de l’Azawad son droit naturel le plus indispensable, à savoir: l’Indépendance de l’Azawad.
Moustapha MOHAMED