vendredi 17 juin 2011

Tamikrest : "Nous ne sommes plus maîtres de notre destin"


17/06/2011 | 17H34

Ecartelée entre cinq Etats, la communauté touarègue se bat pour sa survie. Le groupe Tamikrest porte dans ses chansons les revendications des nomades du Sahara. Interview et écoute de Toumastin.

Des fusils ou des guitares ? La question reste d’actualité pour les Touaregs. Après le groupe Tinariwen, précurseur d’un blues des sables qui a soufflé un vent nouveau sur la worldmusic, voici Tamikrest, leurs petits frères de Kidal, dans le nord du Mali. Pour Ousmane Ag Mossa, leur leader, pas sûr que les guitares parviennent à faire taire les fusils encore bien longtemps.


Que signifie Toumastin, le titre de votre second album qui vient de sortir ? Ousmane Ag Mossa – Ça veut dire “mon peuple” en langue tamasheq (les Touaregs s’appellent eux-mêmes “Kel Tamasheq” – “ceux qui parlent tamasheq” – ndlr). Nous avons enregistré l’album au studio Bogolan à Bamako avec le producteur américain Chris Eckman du groupe Dirtmusic. Nous voulions conserver l’originalité de la musique tamasheq en y apportant une touche moderne. Ce qui ne change pas, ce sont les thèmes abordés. On parle de notre situation, de nos problèmes, de la défense de nos droits.

La musique vous donne-t-elle avant tout le moyen de défendre une cause ? Oui, clairement. Je voulais devenir diplomate avant de créer Tamikrest. J’ai toujours cherché à faire connaître les souffrances de mon peuple. Depuis ma naissance, je n’ai connu que cela : crises alimentaires, sous-développement, sécheresses, manque d’infrastructures, absence de soutien du gouvernement malien. Je constate qu’il y a très peu de gens pour dénoncer cette situation. Personne, par exemple, pour évoquer nos problèmes à la tribune des Nations unies ni défendre nos droits auprès des instances internationales.

Qu’est-ce qui vous a détourné de vos projets et poussé à devenir musicien ? 
Je me suis vite rendu compte que les autorités maliennes n’encourageaient pas les jeunes Tamasheqs à poursuivre des études, qu’il existait un certain racisme dans les établissements. J’ai fait mon premier cycle d’études dans une école non gouvernementale de Tinzaouatine, près de Tamanrasset, sur la frontière entre l’Algérie et le Mali. Mais c’est à Kidal, où j’ai entamé mon second cycle, que les problèmes ont commencé : les professeurs et l’administration se sont montrés d’une sévérité excessive à notre égard par rapport aux autres élèves. Il suffisait d’un rien pour être exclu d’un cours. En 2006, certains des anciens rebelles ont repris les armes : le gouvernement ne respectait pas les accords de paix signés avec les insurgés touaregs sur le développement de notre région. Devant les troubles qui secouaient à nouveau la région de Kidal, nous sommes partis à Tamanrasset pour faire de la musique. C’était le seul moyen de mettre en oeuvre notre projet : faire connaître la réalité de notre situation. Un groupe comme Tinariwen a prouvé qu’avec la musique on pouvait sensibiliser beaucoup de gens, faire savoir qui nous étions et dans quelle situation difficile nous nous trouvions. Avant, on jouait de la musique pour se distraire. On ne pensait pas vraiment faire carrière.

Le succès international d’un groupe comme Tinariwen a-t-il eu un impact politique ? Cela a provoqué une prise de conscience indispensable. Il faudra sans doute faire plus par la suite.

Vous seriez prêt à rejoindre la rébellion, à prendre les armes ? Si c’est le prix à payer pour notre liberté, je n’hésiterai pas. Je ne suis pas belliqueux mais l’autonomie de mon peuple, la reconnaissance de ses droits et de sa dignité m’importent plus que tout. Si un peuple souffre aujourd’hui en Afrique, c’est le nôtre. Nous sommes dépossédés de nos terres et marginalisés. On nous traite de terroristes. Nous avons vécu librement pendant des siècles jusqu’aux années 60 où le découpage de nos terres par les cinq Etats qui nous abritent aujourd’hui (Algérie, Mauritanie, Mali, Niger et Libye) a remis en cause notre mode de vie et notre légitimité à décider pour nousmêmes. Aujourd’hui, nous ne sommes plus maîtres de notre destin.

Quel est votre rêve pour le peuple touareg ? Une confédération des tribus ? Une plus grande autonomie au sein de la République du Mali ?
Personnellement, je ne me suis jamais senti malien. J’ai un passeport malien parce que je n’ai pas d’autres choix.

Que pensez-vous de l’enlèvement et de la mort de ces deux Français à la frontière entre le Mali et le Niger en janvier dernier, attribués à Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) ? Quelles conséquences cela a-t-il eu pour vous ?
Le gouvernement malien sait où se trouvent ceux qui ont perpétré ces crimes. S’il n’intervient pas, c’est qu’il a conscience que de tels actes décrédibilisent notre cause. Ça justifie leur politique de répression et cautionne la fermeture de notre région. Aujourd’hui, le désert est plus que jamais zone interdite. La manière dont le gouvernement a communiqué sur cette affaire prouve qu’il cherche à faire l’amalgame entre les terroristes d’Aqmi et les mouvements pour l’autonomie de la région de l’Azawad. A l’étranger, qui va faire la distinction ?

Les événements de Tunisie, d’Egypte ou de Libye ont-ils des répercussions ici ? Les problèmes que nous affrontons nous empêchent hélas de nous pencher sur ce qui se passe là-bas. Cela dit, j’ai bien conscience de l’enjeu. Ces peuples cherchent à chasser des dictateurs et à faire valoir leurs droits élémentaires de citoyens. Nous, nous en sommes encore à faire valoir notre statut de citoyen. Pour la jeunesse tamasheq, ce qui se passe là-bas est un exemple.

Quelle est votre situation à Kidal, dans ce nord du Mali coupé du monde ?Nous sommes en stand by. Nous ignorons ce qui va advenir. Mais les choses ne pourront pas rester en l’état parce que la situation se dégrade de jour en jour.

Envisageriez-vous de quitter Kidal et sa région dans le cas où la situation deviendrait trop périlleuse ?
Je ne pourrais pas vivre ailleurs. Mes ancêtres sont enterrés ici. Nous les suivrons. Nous ne pourrons pas trahir la mémoire de nos parents qui se sont fait tuer pour cette terre.

Dans votre nouvel album, une chanson porte un titre qui signifie “héritiers du désert”… 
Nous sommes les héritiers du désert.

Le peuple tamasheq pourrait-il s’éteindre ? Oui. Tous les Etats dont nous dépendons veulent nous voir disparaître. Nous représentons un obstacle dans leurs négociations avec les multinationales auxquelles ils ont confié l’exploitation des richesses minières, de l’uranium et du pétrole. Ils n’accepteront jamais de leur plein gré que ces terres passent sous notre responsabilité.

La récente découverte de nouveaux gisements risque-t-elle de compliquer votre situation ? 
C’est probable.

Une nouvelle rébellion est-elle inévitable ?
Absolument. En tant qu’artiste, à Tamikrest comme à Tinariwen, nous devons exiger une dernière fois, pacifiquement, nos droits à disposer de nos terres, à l’autodétermination.

Comment envisagez-vous la suite de la carrière de Tamikrest ?
Je ne réfléchis pas en terme de carrière. Je ne joue pas cette musique pour moi-même. Je ne cherche pas à avoir une histoire personnelle dans la musique. Tout ce que je fais, c’est porter le message de mon peuple.

Quel âge avez-vous ?
J’ai 25 ans. 
Vous avez des responsabilités familiales. La musique, n’est-ce pas aussi le moyen d’apporter un certain bien-être à vos proches ?

Oui. Mais lutter pour ma communauté, c’est lutter aussi pour ma famille.

Votre communauté compte plus que votre famille ?
Elle compte plus que moi-même.


Album Toumastin (Glitterhouse Records)

En concert le 22 juin à Paris (Point Ephémère)

Libye: Nouveau message audio du colonel libyen

 


(Alwihda) - 17 Juin 2011

"Nous résistons, nous combattons, s'ils descendent au sol, nous les attendrons, mais ce sont des lâches, ils n'oseront pas", a-t-il menacé sur un ton de défi, en référence aux forces de l'Otan qui commande depuis fin mars l'intervention militaire menant des raids aériens sur mandat de l'ONU. 
Le colonel Kadhafi a appelé les Libyens à se préparer à libérer leur pays: "Préparez-vous hommes et femmes à libérer la Libye tout entière".




ÉCONOMIE 16/06/2011 À 20H55 (MISE À JOUR À 21H13)

Areva: Sarkozy limoge Lauvergeon

La présidente d'Areva Anne Lauvergeon, le 3 mars 2011 à Paris.
La présidente d'Areva Anne Lauvergeon, le 3 mars 2011 à Paris. (© AFP Eric Piermont)
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L’Etat a décidé de ne pas reconduire à la tête d’Areva Anne Lauvergeon, dont le mandat s’achève à la fin du mois, et de la remplacer par Luc Oursel, directeur général délégué du groupe, a annoncé ce jeudi Matignon dans un communiqué.
Mme Lauvergeon a été reçue par François Fillon et il «lui a été confirmé» que «l’Etat soutiendrait la candidature de Luc Oursel à la présidence du directoire d’Areva», indique le texte, ajoutant que ce choix a été pris «en accord» avec la ministre de l’Economie Christine Lagarde.
«Il sera prochainement soumis à l’approbation du conseil de surveillance du groupe en application des statuts d’Areva», est-il encore souligné.
Cette décision survient alors que la mobilisation en faveur de Mme Lauvargeon s’était intensifiée face à la volonté prêtée à Nicolas Sarkozy de ne pas reconduire la patronne du groupe nucléaire, dont l’Etat est «actionnaire majoritaire» (à hauteur de 90%), comme le rappelle le communiqué de Matignon.
Le choix de M. Oursel, ingénieur des Mines déjà bien ancré au sein d’Areva, marque la volonté d’écarter Anne Lauvergeon sans heurter les salariés, inquiets à la perspective qu’un "outsider" prenne la tête du groupe dans le contexte difficile de l’après-Fukushima.
Il «témoigne d’une volonté de l’Etat actionnaire de privilégier (…) l’expérience industrielle et la connaissance du nucléaire, acquises par Luc Oursel chez Areva», souligne Matignon.
«L’Etat renouvelle toute sa confiance aux personnels du groupe Areva», poursuit le communiqué.
(Source AFP)

De l’uranium africain aux paradis fiscaux de la Caraïbe

MONDE -  le 16 Juin 2011
C'est un scandale!


Une holding du géant nucléaire français Areva est immatriculée aux îles Vierges britanniques, 
un paradis fiscal.
De l’Afrique australe à la mer des Caraïbes… Areva Resources Southern Africa, la holding regroupant les activités minières du géant nucléaire français en Afrique (à l’exception du Niger et du Gabon), affiche une géographie à vous faire perdre le nord. Cette entité regroupe les gisements d’uranium autrefois détenus par la société canadienne UraMin, cotée à Londres et Toronto, rachetée par Areva en juin 2007 pour un montant de 2,5 milliards de dollars (1,8 milliard d’euros). Rebaptisée Areva Resources Southern Africa, cette structure dispose aujourd’hui de filiales en Namibie, en République centrafricaine, au Sénégal et en Afrique du Sud. Devenue propriété du groupe nucléaire français, cette holding est pourtant toujours immatriculée... aux îles Vierges britanniques, un paradis fiscal notoire. Pas aux yeux de l’OCDE, qui a retiré l’archipel de sa « liste grise » après qu’il eut signé, en 2009, des conventions portant sur l’échange de renseignements en matière fiscale avec douze pays, parmi lesquels… d’autres paradis fiscaux. Comme les îles Caïmans ou les îles de Jersey et Guernesey, les îles Vierges britanniques figurent désormais sur la « liste blanche » des « juridictions qui ont substantiellement mis en place la norme fiscale internationale ».
Crise globale oblige, les temps ont changé, l’heure est à la « moralisation du capitalisme financier ». Ne dites plus « paradis fiscal », mais « pays à la fiscalité très faible ou avantageuse ». Avec la signature, l’an dernier, d’une convention bilatérale, la France a elle aussi blanchi ce territoire d’outre-mer du Royaume-Uni où l’impôt sur les sociétés n’existe pas. Championnes des avantages fiscaux, comptables et juridiques accordés aux banques, fonds de pension et autres trusts immatriculés sur leur territoire, les îles Vierges britanniques sont classées au 16e rang des paradis fiscaux les plus opaques et les plus nocifs par le Tax Justice Network, une coalition d’ONG. À une centaine de kilomètres à l’est de Porto Rico, sous les cocotiers de cette cinquantaine d’îles, dont seulement une quinzaine sont habitées, on ne compte pas moins de 830 000 sociétés enregistrées, pour seulement 24 000 habitants. Soit 34 sociétés par habitant… Tout à ses projets de filialisation des activités minières d’Areva, qui doivent servir de prélude à l’ouverture du capital, voire à la privatisation du groupe nucléaire, l’État français, actionnaire majoritaire (87 % des titres et 93 % des droits de vote), ne semble pas s’émouvoir de cette immatriculation exotique. Contacté, Areva n’avait pas donné suite à nos sollicitations, hier, à l’heure où nous mettions sous presse. Mais après tout, où est le problème ? Nicolas Sarkozy lui-même l’avait annoncé, dès le 24 septembre 2009 : « Il n’y a plus de paradis fiscaux. Les paradis fiscaux, le secret bancaire, c’est fini. »
Rosa Moussaoui

APRÈS L'ACCROCHAGE ENTRE LES FDS ET LE GROUPE DE "BANDITS ARMÉS" UN EX-CHEF DE FRONT APPRÉHENDÉ


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Dans les jours à venir, on en saura certainement un peu plus sur la véritable identité du groupe de "bandits" lourdement armés qui a eu un accrochage, le 12 juin dernier, avec un détachement des forces de défense et de sécurité (FDS), en patrouille dans le nord d'Arlit (Agadez). Le mystère quant à leur identité va se dissiper, avec l'arrestation hier par l'armée, à une trentaine de km d'Agadez, append-on, du chef d'un exfront de la dissidence armée qui a sévi dans la région d'Agadez en 2007.

Il s'agirait notamment de Abta Hamaïdi Mohamed, le chef du Mouvement des Jeunes Arabes de Tassara (région de Tahoua), qui avait rejoint, on se rappelle, le Mouvement nigérien pour la justice (MNJ) de Aghali Alambo dans la dissidence, avant de se retirer avec ses hommes et déposer officiellement les armes au cours d'une cérémonie officielle organisée dans la région de Tahoua. C'est cet homme, qui avait pourtant promis de ne plus reprendre les armes contre son pays, que l'armée a interpellé alors qu'il tentait de regagner certainement la ville d'Agadez, après avoir fait perdre ses traces lors de la course poursuite engagée contre "les bandits armés" par les éléments des FDS. Officiellement, on indique qu'il faisait office de guide pour les bandits. Son audition permettra de savoir qui sont exactement ces hommes armés, d'où venaient- ils et que faisaient-ils sur le territoire nigérien ? L'impressionnante armada et les fonds en leur possession (un véhicule 4X4 bourré d'armes et d'explosifs, des tenues militaires et quelque 90.000 dollars américains ont été récupérés avec eux par l'armée), laisse croire qu'il ne s'agit pas de simples bandits qui écument cette région. La piste de terroristes d'Al- Qaïda au Maghreb islamique n'est pas à écarter dans les investigations. Tout comme celle d'éléments loyaux à Khadafi, le guide libyen, que l'Occident cherche à chasser du pouvoir par la force depuis le mois de mars, à travers les frappes arériennes de ses installations militaires et stratégiques. Au demeurant, certains analystes avisés n'ont pas attendu longtemps pour sonner l'alerte selon laquelle l'agression occidentale visant à chasser coûte que coûte Khadafi du pouvoir aura immanquablement des répercussions sur la paix et la stabilité dans certains pays du Sahel comme le Niger et le Mali. La porosité de la longue frontière entre la Libye et le Niger aidant, la crainte était de voir des armes volées dans les dépôts de ce pays atterrir chez ses voisins disposant de vastes étendues désertiques difficiles à contrôler. C'est connu aussi de tous. Ces vastes étendues désertiques sont devenues ces dernières années des terres de prédilection pour AQMI, qui y mène périodiquement des prises d'otages occidentaux qu'il dépose dans sa base implantée dans le nord malien. Actuellement, quatre Français, employés du groupe nucléaire civil français Areva, enlevés depuis le mois de septembre 2010 sur le site d'Arlit, sont toujours entre les mains d'AQMI. Les personnes prises en otage étaient initialement au nombre de sept, rappelle-t-on. Pour revenir sur le bilan de cet accrochage du 11 juin, il faut signaler qu'il s'était soldé par un mort de chaque côté, six blessés dans les rangs des FDS, qui ont pu s'emparer malgré tout du véhicule 4X4 des bandits bourrée d'armes, d'explosifs et d'argent, rappelle-t-on.
Ousseïni  Issa – Le Républicain

Bombino in Paris

Bombino, le rocker surdoué d'Agades à Rio Loco

UBLIÉ LE 16/06/2011 08:31 | RECUEILLI PAR SOPHIE VIGROUX
Le 16/06/2011
A 30 ans, le guitariste, auteur-compositeur « Bombino » est une star pour les touaregs./Photo Ron Wyman.
A 30 ans, le guitariste, auteur-compositeur « Bombino » est une star pour les touaregs./Photo Ron Wyman.
A 30 ans, le guitariste, auteur-compositeur « Bombino » est une star pour les touaregs./Photo Ron Wyman.
Invité pour la première fois au festival Rio Loco, Bombino, le jeune musicien nigerien d'Agades, sera ce jeudi soir, à 18h30, sur la prairie des Filtres de Toulouse. Il est connu pour son incroyable jeu de guitare dans tout le Sahara. Et même au-delà puisqu'il a joué avec Keith Richards, des Rolling Stones. Interview.
Vous êtes né dans un camp de nomades près d'Agadez, y avait-il des musiciens dans votre famille ?
Non, je ne viens pas d'une famille de musiciens mais plutôt d'une communauté, les Touaregs, qui donne beaucoup d'importance à la musique. Elle joue un rôle dans la régulation de notre vie sociale.
Qui vous a offert votre première guitare ?
Rissa Ixa, un de mes oncles architectes.
Bombino, pourquoi ce nom d'artiste ?
En fait, je m'appelle Omara. Il existait déjà un artiste plus âgé que moi qui s'appelait Omara dans le groupe de musique où j'apprenais la guitare. Donc, on m'a appelé, Omara « Bombino » pour me différencier de lui.
Dans la communauté touarègue, vous êtes une star ?
Oui, on peut le dire mais je ne sais pas… en tout cas pas une star où on l'entend normalement. Je suis plutôt une personne connue dans ma communauté, un artiste écouté par tous.
Où avez-vous appris la guitare et avec qui ?
Avec Dédé Haja d'Agadez. C'était l'un des meilleures guitaristes de la ville. Il a vécu au Mali, c'est là qu'il a appris la musique puis il est revenu à Agadez. Je l'ai rencontré à ce moment-là. Il m'a appris à composer mes premiers accords de guitare.
Vous faites essentiellement du rock…
Du rock et du blues. Les deux. J'improvise. Ma musique est inspirée par beaucoup d'artistes issus de tous les continents dont Tinariwen, Ali Farka Touré, John Lee Hooker, Jimmy Page…
En 2006, vous avez enregistré avec Keith Richards et Charlie Watts des Rolling Stones…
A ce moment-là, j'étais parti aux USA avec le groupe de musiciens Tidawt. On était en concert dans une ville près de Los Angeles et dans la salle, il y avait par hasard Keith Richards et Charlie Watts. Ils se sont intéressés à notre musique et nous ont contactés. Quelques jours après, on a enregistré une de leurs chansons ensemble. : « Hey Negrita ! » C'était vraiment exceptionnel ! A ce moment, je ne connaissais pas vraiment la notoriété des Rolling Stones. Ce n'est qu'après que j'ai réalisé avec qui je venais de jouer.
Quel message porte votre musique ?
Pour moi, la musique est une manière de stopper la violence. Dans ma jeunesse, j'ai dû fuir en Algérie pour échapper à la rébellion touaregue. Je n'ai pas envie que les jeunes d'aujourd'hui connaissent le même sort que moi. Je voudrais qu'Agadez redevienne comme avant, une ville tranquille où tout le monde à envie d'aller. Il faut déposer les armes, préserver notre culture et promouvoir l'école. L'Afrique a besoin de paix. Surtout le Sahara !
Dernier Cd de Bombino, « Agadez Cumbancha »

Niger : l'enquête autour des trafiquants en provenance de Libye progresse


Abta Hamaïdi Mohamed, trafiquant très puissant, ancien du MNJ et ancien conseiller spécial du président Tandja, serait le guide du convoi.
Abta Hamaïdi Mohamed, trafiquant très puissant, ancien du MNJ et ancien conseiller spécial du président Tandja, serait le guide du convoi.
www.airinfo-journal.com
Par RFI
L'armée nigérienne a intercepté dimanche 12 juin 2011 un véhicule au nord d'Arlit avec à son bord une cargaison de Semtex, des explosifs de professionnels et des détonateurs. Mercredi 15 juin 2011 au soir, selon nos informations, les trois 4X4 ont été neutralisés. L'un d'eux a été abandonné par ses occupants. Par ailleurs un Nigérien qui faisait partie du convoi s'est rendu aux autorités à Agadez.
Depuis le début du conflit libyen, un véritable trafic d'armes et de matériels dangereux s'est organisé au sud de la Libye, et qui risque de déstabiliser durablement toute la région sahélienne.
Il s’agit de la première prise de matériels militaires en provenance de Libye depuis la mi-février. Et quelle prise ! Du Semtex, un explosif prisé des groupes terroristes. On a également retrouvé dans le premier véhicule des détonateurs, de l'argent et des documents qui vont être analysés. En revanche, le contenu des deux autres 4X4 n'a toujours pas été révélé. Ils ont été récupérés mercredi 15 juin 2011 dans des circonstances encore assez floues.
L'autre élément clé, c'est un individu : Abta Hamaïdi Mohamed. Cet Arabe nigérien originaire du Tassara faisait partie du convoi libyen. Fait surprenant, il s'est rendu mercredi aux autorités nigériennes. Il sera entendu par les enquêteurs antiterroristes.
Selon nos informations, ce trafiquant très puissant, ancien du MNJ, ancien conseiller spécial du président Tandja en 2008, serait le guide du convoi. Ses aveux devraient permettre de mieux comprendre la nature et la destination du chargement, car les questions sont encore nombreuses : les occupants des véhicules sont-ils des hommes d'Aqmi ? L'un d'eux est mort. Il était Arabe. L'autre est entre les mains des Nigériens. Sont-ils des intermédiaires ayant pour unique client al-Qaïda au Maghreb islamique ? Ou bien des contrebandiers trafiquants qui achètent en Libye un éventail de matériel qu'ils vendent ensuite au plus offrant ?
Pour les enquêteurs nigériens, on serait plutôt sur une filière nigérienne, d'autres complices ont été repérés via les écoutes téléphoniques. Une filière qui serait bien en lien direct avec al-Qaïda. Une hypothèse inquiétante quand on connaît le nombre d'anciens rebelles nigériens qui sont partis en Libye ces dernières semaines pour combattre aux côtés de Mouammar Kadhafi et surtout pour s'enrichir grâce au trafic d'armes.

Le Semtex, l'explosif des terroristes
Le Semtex, utilisé en son temps par plusieurs groupes terroristes comme l'IRA, l'ETA, ou le groupe Abou Nidal, a pour principale caractéristique d'être difficilement détectable et facile d'emploi. Il ne laisse aucune trace odorante, résiste à l'eau et à des températures supérieures à 60 degrés. Il ressemble à de la pâte à modeler et peut se transporter aisément.
Toutes ces raisons font que les terroristes l'ont adopté dès les années 1970. Mais le Semtex a surtout bénéficié de la publicité des régimes communistes. Inventé et fabriqué en Tchécoslovaquie, il fut distribué en grande quantités pour des raisons idéologiques à ceux que le bloc soviétique considérait comme des alliés. Ainsi en 1990, le président tchèque Vaclav Havel a révélé que son pays avait livré en dix ans 1 000 tonnes de Semtex au guide libyen, lequel le redistribuait aux groupes terroristes qu'il protégeait, comme l'IRA.
Les stocks libyens sont manifestement toujours sous le contrôle du Guide. Fin avril 2011, un canot pneumatique bourré d'une tonne de Semtex a été lancé par les forces pro-Kadhafi à l'assaut des navires de l'Otan, avant d'être détruit. Une technique déjà employée en 1998 lors de l'attentat contre le navire américain USS Cole au Yémen.
Si l'on ignore la quantité d'explosifs tchèques dont dispose toujours Kadhafi, on sait en revanche que les quantités achetées dans les années 1980 commencent à être périmées. Après vingt ans, le Semtex perd de son efficacité.

jeudi 16 juin 2011

Tinariwen - Tenere Taqhim Tossam (Official Video)

De nouveaux horizons


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Jeudi 16 Juin 2011, Par Jacques Vincent
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Avec son deuxième album, Tamikrest confirme toutes les promesses du premier.
Tamikrest est le plus en vue des jeunes groupes touaregs apparus récemment dans la lignée des historiques Tinariwen. Ses membres sont nés dans les années 1980 et, à la différence de leurs aînés, n’ont jamais tenu les armes mais uniquement des instruments de musique, après avoir découvert en même temps Tinariwen et Bob Marley ou Jimi Hendrix. C’est un autre cheminement. Formé en 2006, le groupe sortait son premier disque l’an passé. Voici le second, Toumastin. Une (...)
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Du sable à la scène: Bombino, le Touareg rock

16/06/2011

www.libetoulouse.frl

BombinoPressPhoto_06_c_Ron_Wyman_RIO LOCO. Un vent de folie souffle sur les rives du Rio Loco. Le son avec la claque tex-mex de Los Lobos mercredi soir sur la scène centrale. L’explosion  attendue de Georges Clinton et de son Parliament Funkadelic ce jeudi 16 juin. 
S’ajoutent à cette athmosphère les arts visuels avec la fresque du graphiste Chema Skandal et le masque baroque de l’affiche du festival, crée par Julio Valiente et Sonia Romero.
Bombino, le rocker touareg d’Agadez y a aussi amené son grain de blues, ce jour, en début de soirée sur la scène posée sur les bords de la Garonne.Entretien:
Bombino à Agadez. Photo: Ron Wyman
LibéToulouse : D’où vient votre musique ?
Bombino : C’est un mélange de blues et de rock dans le style d’Agadez, un jeu de guitare exubérant dans lequel le guitariste lâche la joie et le plaisir d’être sur scène. L’instrument agit sur la personnalité. Sur scène le musicien devient quelqu’un d’autre comme si il était pris par la transe. Je n’ai vu cela qu’à Agadez.  
Quels sont vos projets ? 
Bombino : Je travaille sur un nouvel album. Mes chansons parlent d’amitié et des problèmes sociaux des Nigériens et des Touaregs. Mais cela prend du temps car, dés que je rentre chez moi au Niger, je suis tout le temps demandé pour jouer dans des mariages dans la région d’Agadez 
Vous avez connu l’exil en Algérie et en Lybie à cause de situation de votre peuple, les Touaregs. 
Bombino : Les Touaregs vivent dans une zone désertique répartie entre plusieurs états du Mali à l’Algérie en passant par la Mauritanie, le Niger, la Lybie et le Burkina Faso. Chacun de ces états se sert d'eux en fonction de ses intérêts du moment. Cette situation instable et compliquée profite à des groupes terroristes et maffieux tel que l’AQMI (Al Quaida au Maghreb islamique). Cela crée une insécurité qui prive les Touaregs de l’une de leurs principales ressources, le tourisme. L’impunité dont bénéficie ces groupes est incompréhensible, sans aller jusqu'à soupçonner des protections au plus haut niveau. Au Niger où je vis, j’aimerais que les gens du sud et du nord se mettent autour d’une table pour régler politiquement la situation des Touaregs. Ce peuple dont je suis issu n’est pas avide de richesses. Nous sommes habitués à vivre avec peu. 
Propos recueillis par Jean-Manuel ESCARNOT