vendredi 19 décembre 2008

Tandja et la politique du silence




Les Nigériens et les observateurs de la politique à Niamey sont restés sur leur faim. Le discours tant attendu de Tandja, à l’occasion de la célébration du cinquantenaire de la République, est resté sans intérêt. Au lieu d’évoquer les questions brûlantes du moment, celui-ci s’est borné à louer les prouesses de son régime. Et pourtant, l’heure est grave. S’agit-il d’une fuite en avant ou d’une manœuvre intelligemment orchestrée ?

1. Des élections de 2009
Les Nigériens attendaient que le président se prononçât officiellement sur ses intentions par rapport au respect de la constitution et de ce qu’il pense du « Tazartché ». 2009 sera une année électorale mais le président a préféré garder le flou sur ses propres intentions. C’est là une stratégie militaire qui s’appelle « effet de surprise ». C’est une démarche intelligente, car pour l’instant nul ne peut attaquer Tandja sur son intention de briguer un troisième mandat. On reste dans le domaine des suppositions, ce qui barre la route à une quelconque action des politiques et du peuple visant à l’en dissuader. Le suspens restera entier jusqu’au dernier moment et Tandja passera à l’action.

2. Du conflit au Nord
Cela fait près de deux ans que Tandja ressasse sa sempiternelle formule « bandits armés », voulant nier à tout prix l’existence d’un conflit armé fondé sur des revendications politiques. Après avoir, à maintes reprises, annoncé avec éclat le ratissage de la zone sous quelques jours, il refuse de reconnaitre que son armée peu motivée est tenu en échec par le MNJ, un mouvement dont les revendications concernent la politique nationale du pays. Au prix d’un maladroit calcul politique, il s’obstine à nier l’indéniable, se bornant à interdire l’accès à la région d’Agadez à toute personne étrangère et à toute presse. Retranché dans sa bulle de président d’une république souveraine dont il est tant imbu il ne peut admettre la réalité selon laquelle la communauté internationale est bien informée de tout.

3. De l’enlèvement du diplomate
Même si la politique du silence a été payante pour Tandja durant son mandat, sa tentative de minimiser l’événement est plutôt périlleuse. D’autant que le régime nigérien est susceptible d’être tenu directement responsable de cette affaire. Convaincu qu’au nom de la souveraineté nationale, il est en droit d’enlever, supprimer ou faire disparaitre quiconque sans devoir s’en expliquer dès lors que cela se produit sur le territoire nigérien. La vérité est que Monsieur Fowler dérange car il est mandaté par Monsieur Ban Ki Moon pour déclencher un processus de paix au Niger, l’ONU ne souhaitant pas voir renaître un nouveau Darfour dans cette partie du Sahara. Monsieur Fowler dérange car il est le seul officiel étranger à avoir pu séjourner récemment à Agadez et Arlit et interroger des citoyens de cette zone. Le seul à être témoin de la réalité des populations du Nord Niger qui voient en lui la fin possible de son calvaire. Il est le seul à découvrir les atrocités commises dans ce no man’s land créé de toutes pièces par l’équipe de Tandja pour avoir sous le coude une possibilité de prolonger son règne en violation de la constitution.
Tandja et son équipe ont-ils préféré faire le ménage, convaincus qu’après quelques jours de bruit tout rentrera dans l’ordre et l’épine onusienne sera définitivement extirpée de leur pied ? Chose qui dissuadera l’institution quand à sa démarche de faire admettre au Niger la nécessité de ramener le calme et la paix. De la même façon qu’ils viennent d’éliminer physiquement Ahmed Mamadou, entrepreneur à Elmiki. Oubliant sans doute que si ce dernier n’a que sa femme et ses sept orphelins pour le pleurer, Fowler symbolise la communauté internationale.
Tandja opte pour la politique de l’autruche : « Fowler et son assistant sont venus de manière impromptue et n’ont pas informé le ministère de la défense nationale de leur déplacement ». La faute leur incombe donc quant à leur disparition. Etrange façon de se dédouaner et véritable mépris de la personne humaine. Le président de la république n’a pas à s’en préoccuper étant donné qu’il a pour priorité de tordre le cou aux Nigériens et à la constitution dont ils se sont librement dotés pour se maintenir au pouvoir.
Cela peut coûter la vie à des centaines de personnes, ruiner l’économie du pays, provoquer des exodes massifs, seul le résultat compte : le fauteuil présidentiel.
Quant à la communauté internationale, on peut dire qu’elle est mise à mal dans cette affaire : ayant fermé les yeux sur la détresse d’un peuple depuis près de deux ans au nom de la souveraineté nationale, voilà que celle-ci est frappée dans ses rangs.
Va-t-elle faire allégeance au Niger pour éviter un incident diplomatique ou va-t-elle enfin obéir au caractère sacré de la vie ? Au-delà des fonctions des deux Canadiens et de ce qu’elles symbolisaient, ce sont avant tout des êtres humains. La communauté internationale doit penser à leurs familles, à leur pays, à leurs personnes tout simplement.
4/ En conclusion
Tandja tient le bon bout au nom de la souveraineté nationale. Grâce à sa politique de « tout nier », il arrive à ses fins. La crise alimentaire de 2005 a été niée justifiant l’expulsion d’ ONG humanitaires qui laissaient derrière elles des familles victimes de la famine et la maladie. Nul n’avait le droit de commenter cette non assistance à personne en danger car le Niger est souverain. Le conflit du Nord est nié pour éviter la présence de la presse et des organisations non gouvernementales. Le massacre des populations est occulté, la disparition des diplomates onusiens est expédiée, le paysage politique est affaibli et l’opinion internationale est ignorée car le Niger est souverain.
Le pays est pris en otage en attendant qu’enfin soit mise en œuvre la fameuse résolution onusienne « The responsability to protect ».

Issouf ag Maha
Maire de Tchirozerine

(New York Times)/Au Niger, c’est la guerre pour les ressources du sous sol du désert.



/NIGER/ « Niger utile »/« Niger inutile »...
Lorsque Halil était au lycée, une vieille carte française était accrochée au mur de sa classe. Sur le croissant verdoyant le long de la frontière sud était marqué «Niger utile »
Sur la vaste bande de terre de couleur brune et grise dans le Nord, chez lui, était marqué « Niger inutile »
Ce fut une grande leçon de politique comme de géographie. La ceinture agricole dans le Sud détenait tout le pouvoir. Les bergers du Nord étaient sans importance.

Au Niger, c’est la guerre pour les ressources du sous sol du désert.
(New York Times)
de Lydia Polgreen
Dimanche, 14 décembre, 2008

*MONTAGNES DE L’AÏR, Niger:* Jusqu’à l’année dernière, la seule gâchette sur laquelle Amoumoun Halil avait appuyé était celle de son pistolet pour vacciner le bétail. Au printemps de cette année, il avait une Kalachnikov cabossée en équilibre précaire sur l’épaule. Lorsqu’il revêtait son treillis raide, on remarquait sa démarche mal assurée et le sourire sur son visage contrastant avec ses frères guérilleros aux visages durs.
Halil, vétérinaire, âgé de 40 ans, était soldat malgré lui d’une rébellion à cause d’une source de richesse dans un des pays les plus pauvres de la planète.
Dans les montagnes austère et les dunes en forme de coquille du Nord Niger, se déroule une bataille entre une bande de nomades touareg qui prétendent que la richesse du sous sol de leur pays est exploitée par un gouvernement qui leur donne peu en échange et une armée qui qualifie les combattants de trafiquants de drogue et de bandits.
C’est un nouveau front dans une guerre ancienne pour le contrôle des importantes richesses que recèle le sol de l’Afrique.
Le désert du Nord Niger recouvre un des plus importants gisements mondiaux d’uranium du monde dont la demande a augmenté car le réchauffement de la planète suscite davantage d’intérêt pour l’énergie nucléaire.
Les économies en pleine croissance comme celles de la Chine et de l’Inde cherchent partout dans le monde le minerai friable connu sous le nom de yellowcake (poudre d’uranium)
Une société minière française est en train de construire la plus grande mine d’uranium au monde et une entreprise étatique chinoise construit une autre mine à proximité.
L’uranium pourrait apporter assez d’argent au Niger pour le catapulter en dehors d’une pauvreté qui fait qu’un enfant sur 5 y meurt avant son cinquième anniversaire. Ou bien, il pourrait avoir pour conséquence une guerre calamiteuse laissant le Niger plus démuni que jamais.
Les richesses minérales sont source de conflit dans toute l’Afrique depuis des décennies/ une série de révoltes sanglantes marquées par des destructions et des pillages qui ont démoli des nations.
La misère engendrée à amené beaucoup d’Africains à la conclusion que ces richesses minérales sont une malédiction.
Ici dans le Sahara, le boom de l’uranium a ranimé d’anciennes doléances à propos de la terre et du pouvoir. Pendant des années, les Touareg ont lutté contre un gouvernement pour lequel en général ils éprouvaient du dédain. Mais cette nouvelle rébellion a abandonné les griefs de clocher d’une minorité ethnique, prétendant plutôt que le gouvernement gaspille les ressources du pays tout entier avec la corruption et le gâchis.
Armé d’un site Web efficace et de porte-parole qui s’expriment bien, en Europe et aux Etats Unis, le mouvement s’est attiré la sympathie d’occidentaux attirés par les mystérieux Touareg et leurs arguments en faveur de la justice.
Il a aussi recruté un large échantillon de combattants, pas seulement des bergers illettrés mais des étudiants, des travailleurs humanitaires et même d’anciens pacifistes comme Halil.
"Cet uranium appartient à notre peuple; il est sur notre terre” a déclaré Halil" Nous ne pouvons pas nous permettre d’être dépouillés de notre droit en vertu de notre naissance. »
Lorsque Halil était au lycée, une vieille carte française était accrochée au mur de sa classe. Sur le croissant verdoyant le long de la frontière sud était marqué « Niger utile »
Sur la vaste bande de terre de couleur brune et grise dans le Nord, chez lui, était marqué « Niger inutile »
Ce fut une grande leçon de politique comme de géographie. La ceinture agricole dans le Sud détenait tout le pouvoir. Les bergers du Nord étaient sans importance.
Cela n’avait pas toujours été le cas. Cela fait des siècles que les Touareg arpentent ces pics désolés, contrôlant les routes des caravanes qui traversaient le Sahara avec la richesse de l’Afrique, du sel aux esclaves. Avec leurs chameaux et leurs sabres, ils s’enrichissaient en prélevant leur tribut et en pillant.
Quand Halil est né, cette époque n’était qu’un souvenir lointain. Quand il était petit, il rêvait de posséder un énorme troupeau de chameaux, comme son père avant que les grandes périodes de sécheresse des années 70 ne l’éliminent.
Après avoir brillé à l’école, Halil est allé étudier au Bénin mais n’a pas réussi à obtenir du gouvernement nigérien une bourse pour une école vétérinaire à l’étranger.
“Ma famille n’avait pas de relations” dit-il. “Si vous n’avez pas de relations au gouvernement vos chances d’obtenir une bourse sont nulles. »
Au lieu de cela, il créa un syndicat de bergers pour essayer de regrouper ces gens notoirement individualistes pour défendre leurs intérêts communs.
Au cours de ses voyages, Halil se mit à observer le défilé de géologues venus de France, de la Chine, du Canada, de l’Australie s’enfonçant de plus en plus profondément dans les pâturages touareg
Partout, dit-il, jaillissaient de petites mers de drapeaux utilisés pour indiquer des zones de prospection minière potentielle.
"Je me suis demandé: Qu’est-ce que nous en retirons, nous Touareg. Nous nous appauvrissons tout simplement de plus en plus. » Dit-il.
Les efforts d’Halil s’inscrivaient dans le cadre d’une vague d’activisme civique qui s’est répandue en Afrique ces 15 dernières années avec la démocratisation croissante du continent. Beaucoup de ces gouvernements élus ont de graves lacunes mais grâce à une population urbaine plus jeune, familière avec les nouvelles technologies, leurs citoyens sont souvent mieux informés et moins disposés à tolérer la corruption qui a dilapidé une si grande partie du potentiel de l’Afrique.
En février 2007, un groupe de Touareg armés a monté une attaque audacieuse contre une base militaire dans les Montagnes de l’Aïr. Une nouvelle insurrection était née, ils s’appelaient le Mouvement des Nigériens pour la Justice et déployaient une série de revendications : qu’il soit mis un frein à la corruption et que la richesse générée par chaque région profite à sa population.
Loin d’être inutile, comme l’affirmait la carte du lycée d’Halil, le pays touareg produit de l’uranium qui représente 70 % des recettes à l’exportation du pays. Mais presque rien de ces recettes ne revenait à ceux qui avaient perdu l’accès aux pâturages et qui pâtissaient des conséquences de l’exploitation minière pour l’environnement, affirmaient les rebelles.
Pour combattre la rébellion, le gouvernement a de fait isolé le Nord, dévastant son économie. Les enquêteurs internationaux sur les droits de l’homme attestent de graves méfaits des deux côtés. Les rebelles utilisent des mines terrestres antipersonnel qui ont tué des soldats et des civils, alors que l’armée a été accusée de tueries extrajudiciaires, de détentions arbitraires et de vol de bétail. En tout, des centaines de personnes ont été tuées et des milliers ont été chassées de leur terre.
Malgré la violence, l’exploitation minière et l’exploration continuent pratiquement sans relâche mais les rebellent maintiennent que les dirigeants corrompus détournent l’essentiel de cette richesse. Le premier ministre du pays à été obligé de démissionner après avoir été accusé d’avoir détourné 237.000 $, et l’été dernier, il a été inculpé.
"Il faut se servir de cette richesse pour aider le peuple pas les hommes politiques » a déclaré Agaly Alambo, président du mouvement des rebelles « autrement c’est du pillage pur et simple »
Le gouvernement maintient que le Niger est une démocratie même si elle est imparfaite avec des moyens pacifiques pour apporter une réponse aux griefs. Ils qualifient les combattants du Nord de bandits et de trafiquants qui transportent de la drogue, des cigarettes non taxées, de l’essence et même de la marchandise humaine à travers les vastes étendues du Sahara depuis des décennies.
"Le Niger est un pays démocratique dirigée par des lois” a déclaré Ben Omar, ministre nigérien de l’information."Si quelqu’un a un grief, qu’il crée un parti politique et aille aux urnes. »
Les Touareg se battent là depuis des siècles, ce sont des guerriers qui se couvrent le visage de longues écharpes bleues qui donnent à leur peau la couleur d’une encre bleue.
Après la perte par la France de son emprise sur la plupart de ses colonies dans le Sahara en 1960, les Touareg se sont trouvés être une petite minorité divisée entre des nations nouvelles crées à l’aide de frontières arbitraires qui ne signifiaient pas grand-chose pour eux. Pire encore, les sécheresses les ont réduits à la misère.
Mais la terre desséchée sur laquelle ils vivaient avait de la valeur. Une société minière française, Areva, ramassait des centaines de tonnes d’uranium dans le Nord du Niger tous les ans. Contrairement aux agriculteurs du Sud qui possédaient leur terre, les nomades pouvaient utiliser les pâturages mais n’avaient de titre de propriété.
Les épreuves subies à cause du réchauffement climatique et de la désertification qui rogne sur les pâturages ont appauvri davantage les Touareg, obligeant beaucoup d’entre eux à abandonner l’élevage. Cependant, alors que la fertilité de la terre se dégradait, elle est devenue de plus en plus recherchée avec l’augmentation régulière du cours mondial de l’uranium. Ce paradoxe allait s’avérer explosif.
Halil n’a pas participé au dernier soulèvement touareg qui a commencé en 1990 et s’est terminé par un accord de paix en 1995. A ce moment là, il était idéaliste, espérant éviter la violence. Mais il connaissait bien l’histoire de son peuple.
« Les Touareg sont des combattants, c’est notre nature » dit-il.
En juin 2007, un véhicule de l’armée a sauté sur une mine posée par les rebelles. Selon les villageois, l’armée a ensuite massacré trois hommes âgés ; d’après l’armée, personne n’a été tué. Mais l’histoire des vieux massacrés s’est répandue comme une trainée de poudre chez les Touareg. Pour Halil, c’était le signe que la non violence était stupide.
« S’ils étaient prêts à tuer des vieillards sans défense, comment pouvions-nous seulement parler de négociations ? Se battre était le seul moyen de défendre nos communautés et notre mode de vie. » Dit-il.
Après des mois passés dans l’indécision, Halil a envoyé sa femme enceinte et sa fille de deux ans chez ses parents. Il est parti pour les montagnes de l’Air.
Arrivé là-bas, Halil a trouvé une armée grandissante. Il a appris à se servir d’une arme et à marcher en formation mais il était plus utile dans des tâches plus proches de ses vocations premières : guérisseur et organisateur.
Les soldats blessés allaient le voir sous son arbre au camp. Il soignait les infections et apprenait aux hommes à mettre des attelles sur les os cassés. Les combattants ont commencé à l’appeler le médecin. « Je sentais que j’étais utile » dit Halil.
Chaque nouvelle recrue doit prêter un serment en trois parties sur le Coran : Ne jamais trahir le mouvement ; ne jamais attaquer les civils ou prendre ce qui leur appartient ; servir tous les peuples du Niger, pas seulement une tribu ou un clan.
Mais il ya des exceptions à ce serment et voler les étrangers est non seulement toléré mais encouragé. Des hommes armés ont volé un camion Toyota blanc neuf appartenant à l’UNICEF en avril. Le même véhicule a fait son apparition dans une base des rebelles quelques jours plus tard, son emblème effacé. Les rebelles l’ont emmené au Mali pour essayer de le vendre. De tels dérapages ont mis Halil mal à l’aise. « Je ne suis pas né pour être soldat » dit-il.
Les combattants en fait passent peu de temps à combattre. La plupart du temps, ils patrouillent avec des véhicules, se réfugient à l’ombre maigre des acacias épineux et préparent le thé touareg, une décoction forte que l’on verse dans des petits verres.
Ce sont les moments où Halil a la nostalgie de chez lui. Il pense à son fils nouveau-né qu’il n’a jamais vu. Il se demande s’il a fait le bon choix en quittant sa famille et en prenant les armes.
« Parfois, j’ai des doutes » dit-il, attisant les braises d’un feu de camp.

Traduit de l’anglais par Jean-Pierre Hilaire

NB : un grand merci à Jean-Pierre pour ce travail.
Pellet Jean-Marc

FFR/Niger 50 ans, après, quelles perspectives ??


18 décembre, 2008
Posté par La Voix des martyrs

18 décembre 1958, 18 décembre 2008, soit 50 ans de parcours du combattant pour une république née du désir d’indépendance de cette ancienne colonie Française. On le sait, le Niger est une jeune république, toujours en construction. Au lendemain des indépendances, de grands figures telles que Diori Hamani ont porté notre pays au devant de la scène internationale, par la force de leurs arguments, et de leurs proposition. Mais depuis la prise de pouvoir par la force le 15 avril 1974 de Seyni Kountché, le Niger n’a cessé de régresser, jusqu’au 09 février 1990, lors des événements dramatiques qui ont vu l’armée Nigérienne abattre plusieurs étudiants en « marche pour la démocratie ». La Conférence Nationale, qui a résulté de la conjonction des luttes syndicales, a été la première vraie « occasion » de construction qui a été offerte à ce jeune Pays. Mais là aussi, l’armée viendra entacher cet événement par un de ses officiers (Maliki Boureima) qui a reconnu des crimes « ethnocidaires », ce qui lui a valu l’acclamation de l’assemblée : sans le savoir, les cadres Nigériens présents, venaient d’anéantir tous les sacrifices et les efforts consentis jusque là. Ils venaient d’applaudir un assassin, quelqu’un qui a tué un civil Nigérien, simplement parce qu’il était Touareg ! La première rébellion, venait de naître, et depuis, aucun politique n’a su trouver les moyens de « réconcilier » les Nigériens. Aucun régime n’a compris les raisons des soulèvements des populations autochtones. Aucun régime n’a su appliquer et faire respecter les accords signés avec les rebelles.

Et aujourd’hui encore, cette réalité demeure.

Si une partie des Nigériens, a prit les armes après avoir essayé de se faire entendre politiquement, n’est-ce pas la preuve que la démocratie n’existe pas au Niger ?

Pourquoi, chaque fois qu’il y a un soulèvement, l’armée s’en prend aux populations civiles dont sont issus les rebelles ?

N’est-ce pas la preuve que « 50 ans après les Touaregs (et bien d’autres) cherchent toujours leur place ? ».

En décembre 2000, le Niger fait un bond en arrière, un bond de dix (10) ans, car un militaire, de surcroit auteur et acteur dans les massacres de Tchintabaraden, vient d’être élu à la tête du pays. Il parviendra en huit (08) ans, à démanteler tous les dispositifs « démocratiques » qui étaient en cours, pour instaurer un dictat. Il finira par concéder tout le nord Niger à des firmes étrangères, notamment Chinoises et Françaises, qui sont le portefeuille de son régime, sans consultation des autochtones.
Ces Pays (Chine, France, Canada…), assoiffés de mettre la main sur les ressources minières (Uranium, Or, Pétrole…), feront fi des droits de l’Homme, et soutiendront Tandja et son armée, dans sa croisade contre les populations autochtones. Pour la deuxième fois au Niger, l’armée se livre impunément à des massacres sanglants de civils.
La France, se tait et finance, la Chine appuie et livre des armes de guerre aux FAN (Forces Armées Nigériennes), les Etas-unis forment et informent.
La Chine pousse le scrupule, jusqu’à fournir au Niger, un satellite d’observation de la zone de conflit, qui par miracle sera détruit par le rayonnement solaire.

Pour la première fois, le monde découvr avec stupeur, la réalité de ces massacres à travers les images des fosses communes diffusées par les « Combattants de la Justice », et la « Voix des martyrs ».

La société civile Nigerienne, entretenue par le régime, prétend par la voix de son représentant Nouhou Arzika que « si nous voulons, nous pouvons finir avec les Touaregs en 48 heures », le Ministre de la Communication Mohamed Ben Omar, présent ce jour sur le plateau de la télévision nationale, approuve !

Les partis de l’opposition, corrompus par les promesses électorales de Tanja qui prétend leur passer le témoin, s’allient et cautionnent la politique « Tandjaouide ».

Le chef de file de l’opposition, Mahamadou Issoufou, Ingénieur réputé est « roulé dans la farine » par le colonel à la retraite.

Les militaires sont tenus au « garde à vous » à coup de milliards.

Le premier Ministre de l’époque Hama Amadou, ayant compris qu’une solution négociée était nécessaire, est mis aux arrêts après huit (08) ans de bons et loyaux services.

Celui qui a fait de Tandja un homme présidentiable, est désormais au centre pénitentiaire de Koutoukalé (Tilabery)? Reste pour Tandja, à démanteler, le pilier de la République, la Constitution.

Beaucoup de Nigériens, disent que cela est impossible, et pourtant aujourd’hui Hama Amadou est en prison, qui l'aurait cru?

Aujourd’hui 18 décembre 2008, alors même que la Nation entière attendait la promesse faite par Tandja, de quitter le pouvoir en 2009, il parle de « grands chantiers » entamés et qui sont à finir. Une façon de faire écho aux mascarades organisées dans plusieurs villes du Niger, et appelant à son maintien pour un troisième mandat.

Il affirme que « les bandits son détruits », et parle du « retour de la paix ».

Preuve que Tandja vit dans un autre temps, comme tous les hommes politiques actuels qui ont tous prouvé leur incapacité à défendre les idéaux républicains.

Depuis l’indépendance du Niger (03 août 1960), la même génération de politiciens, dirige le pays, laissant la jeunesse Nigérienne, au chômage, et en marge des décision qui engagent leur Avenir. C’est aussi pour cela, que les politiciens n’arrivent pas à solutionner les problèmes, car ils ont tous fait leur première arme politique dans un régime totalitaire qui a duré du 15 avril 1974 à la conférence nationale des années 90, où la seule solution, était la FORCE !

Un constat est là:

l’opposition est compromise, du fait de sa collaboration,
*

les hommes politiques également, car ils ont soutenu Tandja ses deux (02) dernières années,
*

la Constitution elle-même a été corrompue pour protéger des criminels (cas unique au monde !),
*

l’exploitation minière n’est pas la solution du développement véritable qui passe par le Travail, mais la solution de « l’Enrichissement illicite » des politiciens
*

Seule la Jeunesse reste à même de reprendre le flambeau.

Tandja est au crépuscule de son règne, et lorsqu’on entend un président dire dans son discours à la Nation « ….l’islam notre Religion », dans une République dont la Constitution consacre “le caractère non confessionnel de l'Etat” on comprend combien il nie les fondements constitutionnels, et combien pour lui la minorité de Nigériens (plus de 8%) qui sont Chrétiens, et animistes, ne comptent pas à ses yeux.

La sortie de crise n’est pas dans le recours à la force : coup d’état militaire.

La sortie de crise n’est pas dans l’usage de la force pour répondre au problème récurent de Rébellions.

L'une des solutions, est la convocation d’une Nouvelle conférence Nationale, mais cette fois-ci celle de la « réconciliation », car il faut l’admettre : les Nigériens ont été divisés pour que règne Tandja.

Une « Conférence nationale de Réconciliation » devrait être le cadre de reconnaissance : des atrocités qui ont jalonné cette Jeune Histoire (Tchintabaraden, Todda, Tadek, Tchin Tabezguine…), des crimes politiques, des appels à la Haine et des abus.

Si les Nigériens, ne sont pas capables de reconnaître les Injustices dont ont été victimes certaines composantes nationales, alors ce sera la preuve qu’aucune place ne leur est faite, et à coup sûr, l’instabilité continuera de secouer l’arbre « Niger » dont certains fruits sont secs, et prêts à « tomber », et Dieu Seul Sait que deviendront les grains de ces fruits (Bible : « Vous reconnaitrez le bon arbre à ses fruits »).

Pour poursuivre la « construction » du Niger, il va falloir à travers cette Conférence :

*

réhabiliter la Constitution,
*

juger les criminels (car on l’a vu, le responsable du génocide Rwandais a été condamné aujourd’hui même à la « réclusion criminelle à perpetuité » un signal fort pour Tandja),
*

débarrasser l’armée des « criminels » qui la peuplent en la rendant Républicaine et à l’image du pays (toutes les ethnies doivent y tenir leur place),
*

redonner la parole aux populations en leur permettant de décider librement de leur sort, et de celui de leurs terres (exploitation minières).

Seydou-Kaocen Maiga

Porte-parole

Disparition de diplomates au Niger : la maladresse calculée de Tandja


Africatime / Cheick Beldh’or Sigue Le Pays Le Pays 19/12/2008

vendredi 19 décembre 2008

L’attitude a de quoi surprendre. Elle confine pour le moins à la maladresse présidentielle. Dans son discours à la Nation à l’occasion de la célébration du 50e anniversaire de la République, le chef de l’Etat nigérien, Mamadou Tandja, n’a fait aucune mention de la disparition au Niger, de deux diplomates canadiens, dont on n’est jusque-là sans nouvelles.

Mépris pour Robert Fowler et Louis Guay ? Volonté de minimiser l’affaire ? S’agirait-il d’une maladresse calculée de Tandja ? Ou tient–il suffisamment bien un bout de l’affaire pour avoir de bonnes raisons de ne pas en parler ? Mais quelle que soit la réponse que l’on pourrait apporter à l’une ou à l’autre de ces questions, un appel solennel de Tandja à la libération des éventuels ravisseurs n’aurait pas été de trop. D’abord parce que l’affaire tombe très mal. Elle est intervenue en effet deux jours seulement avant le jour-anniversaire de l’indépendance, toute chose qui n’est pas sans en rajouter à la mauvaise publicité que le pays s’était récemment faite à travers notamment l’affaire Moussa Kaka.

Ensuite parce que Robert Fowler, le "monsieur Afrique" comme on le surnomme, et son compagnon d’infortune Louis Guay ne sont pas n’importe qui. Mais, au-delà de toutes considérations, on peut trouver à redire sur le comportement des deux diplomates canadiens. Pourquoi, par exemple, ont-ils quitté Niamey sans en informer les autorités nigériennes ni la représentation locale des Nations unies ? Avaient-ils quelque chose à cacher ? Il est vrai que le rapt a eu lieu dans une zone réputée être sûre. Il reste que pour un pays toujours en proie à une rébellion armée, ces diplomates auraient dû se montrer un peu plus prudents.

Surtout qu’ils étaient membres d’une mission des Nations unies visant à contrôler la circulation des armes illicites dans ce pays, ce qui n’est certainement pas du goût de tout le monde. En tout cas, l’incertitude continue de planer sur la disparition des deux missionnaires de l’ONU. Qui a bien pu les extraire de leur véhicule retrouvé les phares toujours allumés, avec trois portables à l’intérieur ? Un acte crapuleux ? Rien n’est moins sûr. Car, aucune demande de rançon n’a été formulée jusqu’à maintenant et la voiture n’a pas été emportée, encore moins cannibalisée. L’œuvre d’un groupe rebelle touareg ? Le Front des forces de redressement (FFR), mouvement dissident du MNJ, avait affirmé avoir enlevé Robert Fowler.

Mais l’information avait par la suite, été démentie par son chef. Si ce n’est ni lui, ni des bandits ordinaires, qui alors ? Des ovnis ? Une cinquième colonne opposée à l’exploitation des ressources minières par les multinationales étrangères, dont celles du Canada ?

Bref, aucune hypothèse n’est à exclure dans cette affaire. Et le silence dans lequel s’est muré le président nigérien, n’est pas fait pour dissiper les doutes et le mystère. Loin s’en faut.

Par Cheick Beldh’or SIGUE

jeudi 18 décembre 2008

A Ban KI MOON, Secrétaire Général des Nations Unies à New York





samedi 25 octobre 2008
A Ban KI MOON, Secrétaire Général des Nations Unies à New York



Armée nigerienne :terrorisme d'état et méthodes AL Qaïda:Ces images des bergers Touareg égorgés puis ensevelis dans des fosses communes au Nord Niger ont etés prises par les militaires nigeriens qui s'en delectent,comme des trophés, sur leurs téléphones portables.No comment

A Ban KI MOON, Secrétaire Général des Nations Unies à New York


Monsieur le Secrétaire Général,

J’ai le triste honneur d’attirer à nouveau votre attention sur les exactions et les massacres perpétrés par le régime de l’ex-colonel Mamadou Tanja, Président du Niger.
Depuis, le 27 juin 2007 les ONG comme Amnesty Internationale (rapports du 21/09/07, 12/10/07, 19/12/07, 03/04/08…) et Human Right Watch (19/12/07), des partis politiques toutes tendances confondues (Parti Socialiste Française et les Verts Français) n’ont cessé d’interpeller l’opinion internationale sur les massacres des populations nomades touarègues du Nord Niger, sur les pillages et les destructions systématiques de leur cheptel, leur principal moyen de survie.
Le Président du Niger a donné les pleins droits à l’armée nigérienne notamment celui de commettre en toute impunité des exactions et de bafouer par la même la convention de Genève. Depuis plus d’un an, dans la région d’Agadez, capitale de l’Aïr (Nord du Niger), sous le fallacieux prétexte de contrer la révolution du Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ), les massacres de civils se succèdent. Les populations du Nord du Niger, prises en étau, sont victimes d’exactions perpétrées par les FAN (Forces Armées Nigériennes) :
- 3 vieillards dont un infirme découpés en morceaux à Tezerzeyt le 27 juin 2007
- 8 jardiniers exécutés aux environs d’Iférouane en septembre 2007
- 22 personnes exécutées à Inazawa, dont un Malien et un Algérien le 23 octobre 2007
- 4 civils exécutés d’une balle dans la tête et une dans le coeurs et enterrés dans une fosse commune aux environs de Tchirozérine le 22 novembre 2007
- 5 civils abattus aux environs d’Agadez le 23 novembre 2007
- 7 civils exécutés (5 commerçants dont 2 de nationalité libyenne, 2 chauffeurs) en présence du Commandant de zone de la région d’Agadez le 11 décembre 2007
- 17 personnes exécutés à Gougaram et Tin Teloust en décembre 2007
- 5 civils tués et 2 portés disparus, 43 maisons dont celle du maire de Dabaga détruites à l’arme lourde le 25 mars 2008
- 5 civils assassinés à Tidène (3 bergers et 2 jardiniers) le 27 mars 2008
- 14 personnes tuées à Tadak le 25 mai 2008
- 4 bergers assassinés à Tamazlagh le 29 juin 2008
- 7 morts et une dizaine de blessés graves à Tizémallet par des obus lancés par les FAN sur un campement le 26 juillet 2008
- 8 personnes enlevées et probablement égorgées au sud d’Iférouane le 23 octobre 2008
Comme le montre cette liste, on dénombre des dizaines de victimes civiles. Le général Moumouni Boureïma, chef d’état major des armées et les officiers supérieurs Djibrila Hima, Saliah, Salifou Mody, Maliki Boureïma et Namata Samna Boubé sont les principaux auteurs de ces assassinats. Ils sont par ailleurs impliqués dans l’assassinat de l’ancien président du Niger, Ibrahim Baré Mainassara le 9 avril 1999.
A cette énumération macabre viennent s’ajouter des dizaines de disparitions et des milliers de populations chassées de leurs terres pour permettre l’extraction intensive de l’Uranium par les multinationales (AREVA France et CNUC Chine). Les arrestations arbitraires, les tortures et les humiliations, souvent perpétrées sur des bases ethniques, sont le lot quotidien des populations du Nord du Niger. L’ensemble de la société civile est traumatisé par les agressions à répétitions et les méthodes inhumaines employées par l’État.
Le ministre de l’intérieur Albadé Bouba issu du parti de la mouvance présidentielle, le ministre de la communication et porte parole du gouvernement Mohamed Ben Omar, le secrétaire général de la société civile Nouhou Arzika à Niamey ont, à de multiple reprises, incité à la haine raciale et à l’épuration ethnique contre les Touaregs sur les ondes des radios et de la télévision nationale. Dans un débat radio-télévisé du 6 octobre 2007, repris par Le Républicain-Niger du 11 Octobre 2007, Nouhou Arzika soutenu par Mohamed Ben Omar a déclaré que l’on pouvait se débarrasser des Touaregs en 48 heures et qu’il ne suffisait pour cela qu’un seul mot d’ordre.
Les images ci-dessus valent mieux que tous les témoignages ; elles parlent d’elles-mêmes et racontent mieux que n’importe qui la barbarie et le terrorisme d’état perpétré à l’encontre de la population touarègue.
Que signifie le silence des chancelleries internationales siégeant à Niamey, au Niger ? Quelle explication donner au mutisme des ONG, des journalistes et de l’Union africaine et européenne ? Signifie-t-il que tout est permis à l’armée nigérienne aujourd’hui parce que le pays dispose des ressources en Uranium et en pétrole ? Un état peut-il décréter la fin d’un peuple au su et au vu de tous dans l’impunité la plus totale ? Que signifie le droit et les valeurs humaines sur notre planète aujourd’hui ?


Tout en Vous réitérant mes respectueuses salutations, j’espère et mon peuple avec moi, une réponse franche et immédiate de votre part pour que s’arrête le génocide des Touaregs au Niger

Omar M.Mokhtar

Le collectif Européen pour la paix au sahara

"Petit précis de remise à niveau sur l’histoire africaine à l’usage du président Sarkozy" : Grande leçon d’histoire


B. Touré L’Essor 18/12/2008

jeudi 18 décembre 2008

L’ouvrage collectif répond au chef de l’État français qui a soutenu dans la capitale sénégalaise que "l’homme africain n’est pas suffisamment rentré dans l’histoire"

Le lecteur est averti dès les premières lignes. "Cet ouvrage a été conçu pour servir de réponse à un discours politique, celui du président français Nicolas Sarkozy, tenu le 26 juillet 2007 à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, à l’occasion de sa première visite officielle en Afrique du sud du Sahara", précise Mme Adam Ba Konaré qui a coordonné la réalisation du livre.

Le président français, nouvellement élu, voulait faire de ce discours l’acte fondateur de son action en Afrique. Il avait annoncé son intention d’instaurer avec le continent noir une relation dénuée de paternalisme, de condescendance. Bref la fin des réseaux qui maillaient le pré carré français en Afrique. Mais Dakar n’eut pas l’effet escompté car des passages du discours qui se voulait fondateur d’une ère nouvelle, ont provoqué un énorme tollé. Le chef de l’Etat français avait annoncé un discours de rupture mais il a plutôt prononcé celui de la cassure aux yeux de nombre d’Africains. Des phrases ont ainsi eu le don de choquer même au-delà des frontières de l’Afrique : "Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire. Le paysan africain, qui, depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles." Dans la bouche d’un "ami de l’Afrique", ces mots ne peuvent qu’irriter la sensibilité de "l’homme africain". Notre compatriote historienne Adam Ba Konaré ne voulait pas laisser passer ce qu’elle considérait comme des contrevérités. Elle a donc battu le rappel de ses collègues historiens qui ont répondu nombreux (une vingtaine) à son invitation, pour rétablir la vérité historique. C’est leur travail collectif qui constitue l’ouvrage intitulé : « Petit précis de remise à niveau sur l’histoire africaine à l’usage du président Sarkozy ».

Dans la préface, Elikia M’Bokolo, le célèbre historien congolais, rappelle que le président français n’est pas le premier "ami de l’Afrique" à prononcer des "propos habilement injurieux pour le continent noir". Il rapporte à ce propos les "phrases terribles, ahurissantes" du grand poète Victor Hugo, prononcés le 18 mai 1879, à l’occasion d’une soirée de célébration de l’abolition de l’esclavage. "Quelle terre que cette Afrique ! L’Asie a son histoire, l’Amérique a son histoire, l’Australie elle-même a son histoire... ; l’Afrique n’a d’histoire ; une sorte de légende vaste et obscure l’enveloppe. Au 19è siècle, le Blanc a fait du Noir un homme ; au 20è siècle, l’Europe fera de l’Afrique un monde". Le discours est encore plus décapant quand on sait que le grand écrivain passait pour être l’ami des peuples noirs et de l’humanité. L’historien congolais qui animé l’émission "Mémoire d’un continent" sur RFI, s’étonne de la résurgence de ce discours désuet, qui plonge ses racines dans les thèses racistes du philosophe allemand Hegel, au moment où il existe en France une abondante production scientifique qui donne à connaître l’Afrique. Afin d’aider à comprendre pourquoi en France l’Afrique reste "largement méconnue, voire à peu près totalement inconnue", le Français Pierre Boilley livre une "collection de stéréotypes". Dans les mentalités françaises, souligne-t-il, l’image de l’Afrique demeure celle d’un "continent peuplé de gens brûlés par le soleil, vivant dans l’état de nature, sans histoire possible, de façon intemporelle, dans une préhistoire".

SAVOIR-FAIRE AFRICAIN.

L’historien français explique que cette image de l’Afrique prend sa source aux premiers contacts de l’homme blanc avec l’Africain qui devient très vite "la figure du païen, du sauvage, c’est-à-dire l’homme naturel mû avant tout par ses instincts animaux". Le Nigérien Boureima Alpha Gado abonde dans le même sens en insistant sur l’influence de la littéraire coloniale dans l’ancrage de l’image du "Noir sauvage" dans l’imaginaire français. Il cite à ce propos un extrait du rapport d’un administrateur colonial à Niamey. "Le Djerma est d’un fatalisme poussé jusqu’à l’extrême. Il a paru avoir perdu jusqu’à l’instinct de conservation pour ne céder qu’à celui de la paresse. Le Djerma ajoute à sa paresse un degré d’imprévoyance extraordinaire", écrivait ainsi ce commandant du cercle de Niamey. L’historienne française Catherine Coquery-Vidrovitch souligne, de son côté, "la construction par l’ethnographie coloniale d’une Afrique ancienne immobile, figée dans la Tradition avec un grand T, dont les coutumes seraient restées inchangées jusqu’à l’intrusion de la "modernité" coloniale".

La traite esclavagiste ainsi que la colonisation ont ensuite été pratiqués par l’Européen en prétextant sa mission civilisatrice. Ces deux systèmes d’exploitation des ressources humaines et matérielles de notre continent n’ont fait que renforcer la thèse de la prétendue infériorité du Noir. Ce Noir si sauvage qui n’hésitait pas à échanger ses frères et soeurs contre de la pacotille apportée par les Portugais. Cette opinion popularisée par l’historiographie traditionnelle de la Traite des Noirs est battue en brèche par l’historien martiniquais Kinvi Logossah. Il relève que ce sont les Portugais qui inaugurèrent la Traite des Noirs en attaquant les gens par surprise sur les côtes africaines, pour les capturer et les ramener au Portugal. "Le premier de ces rapts fut l’œuvre des chevaliers Antao Gonçalves et Nuno Tristao et eu lieu sur la côte occidentale de l’Afrique. Le butin triomphalement reçu par Henri le Navigateur, était constitué de pasteurs nomades maures", révèle l’historien.

Les Africains enlevés et vendus par les négriers en Amérique dans le cadre de la Traite des Noirs y ont apporté leur savoir-faire. C’est la thèse qu’oppose l’historien malien Hassimi Oumarou Maïga à l’opinion largement répandue de la prétendue absence d’apport technologique de l’homme noir à la civilisation. Il aborde la contribution des Africains au développement du Nouveau Monde en citant l’auteur américain, Judith Carney, qui démontre que la riziculture dans le sud des États-Unis est entièrement le fruit de l’expertise des esclaves africains. "Tout au long de ce processus d’esclavage, les Africains ont montré comment il fallait planter et traiter les nouvelles cultures en provenance de l’Afrique, comment conduire le bétail en transhumance, comment faire le tissage et comment cultiver l’indigo", souligne la chercheuse américaine qui ajoute que "la tendance pendant la période d’esclavage fut d’enrayer cette contribution africaine que les chercheurs commencent tout juste à mettre à jour".

Au sujet de l’apport du pastoralisme ouest-africain en Amérique, un autre chercheur américain rejoint Judith Carney. John E. Phillips souligne : "La description du style de transhumance original des bergers sénégambiens révèle des ressemblances troublantes avec les pratiques actuelles des bergers de la Caroline du Sud. Plusieurs détails relatifs à la vie du cow-boy, de son travail et même les outils, techniques et pratiques culturelles peuvent être reliés à la culture peule". Hassimi Oumarou Maïga évoque aussi l’influence des techniques architecturales et culinaires apportées par les esclaves noirs Outre-Atlantique. Et l’auteur des phrases prononcées par le président Sarkozy ? Que pense la "plume" du chef de l’État français du rejet suscité par sa prose ? Henri Guaino, c’est son nom, continue de défendre son texte dont des passages passent pour être "limites racistes". L’illustration de l’obstination du conseiller spécial de Sarkozy est donnée par la philosophe et romancière Catherine Clément au détour d’une anecdote. Au cours d’une émission des "Matins de France culture" dont il était l’invité, Henri Guaino est entré dans une colère noire quand la philosophe lui a fait état de son indignation devant les propos tenus par Nicolas Sarkozy à Dakar. "J’avais en face de moi un homme sincèrement indigné, sincèrement inconscient des erreurs qu’il a pu commettre, sincèrement prisonnier de ses idées. Peut-il comprendre ? Ce n’est pas certain", écrit la romancière.

Ce livre n’est donc pas fait pour lui mais pour tous ceux qui s’intéressent assez sincèrement à l’homme africain pour s’ouvrir à ses arguments et analyser leur pertinence.

B. TOURÉ

Éditions La Découverte Prix 22 euros (14 500 Fcfa)

Paris doit renforcer la coopération avec l’Afrique, selon les députés


Philippe Bernard Le Monde 17-12-2008
jeudi 18 décembre 2008

Si elle veut redorer son blason en Afrique, la France ne peut pas se contenter d’y faire des affaires, elle doit y incarner la démocratie. La principale conclusion du rapport rédigé par dix députés français sur "La politique de la France en Afrique", rendu public mercredi 17 décembre, sonne comme une critique de l’action du gouvernement. Le secrétaire d’Etat à la coopération Alain Joyandet, nommé en mars pour remplacer l’indélicat Jean-Marie Bockel, proclame sa volonté de mettre la diplomatie africaine de la France au service des intérêts économiques du pays.

Ce débat entre approche purement économique et sensibilité aux valeurs a agité la mission d’information présidée par le député (UMP) Jean-Louis Christ. Au mois de juillet, M. Christ s’était insurgé publiquement contre la tonalité économiste du travail de la mission dont le rapporteur était alors le député et ancien ministre (UMP) Renaud Dutreil. Après cette fronde, la publication du rapport, en gestation depuis un an déjà, avait été reportée. Depuis lors, M. Dutreil est devenu président de la filiale américaine du groupe LVMH et a dû démissionner de l’Assemblée nationale.

Le travail des députés part du constat d’un "désamour" entre la France et l’Afrique. D’un côté, l’Hexagone souffre d’une "image dégradée" sur le continent noir, notamment parce que Paris a "trop longtemps soutenu (...) des régimes honnis par leurs peuples". De l’autre, l’Afrique a cessé d’intéresser les Français. D’où un "repli" général marqué par une politique de coopération "en peau de chagrin".

"Nous avons délaissé ce continent dont nous n’avons pas vu qu’il avait changé", constatent les députés. Cette désaffection apparaît paradoxale au moment où les grandes puissances, notamment la Chine, investissent et courtisent l’Afrique. La mission parlementaire suggère un "aggiornamento" de la politique française afin de "parvenir à une relation (...) apaisée et constructive" basée sur un "nouveau regard". Prudents, les députés ne s’aventurent pourtant que mollement dans un domaine réservé de fait à l’exécutif sous la Ve République. Ils réclament un changement "d’approche et de style" sans revendiquer un rôle actif, se contentant d’espérer être "informés et consultés (...) sur les fondements de l’intervention (...) de la France en Afrique". Ils semblent ainsi se satisfaire de l’appel, lancé par Nicolas Sarkozy au Cap (Afrique du Sud) en février, en faveur d’une "refondation" des relations franco-africaines. Pas un mot sur le retour en grâce à l’Elysée des intermédiaires officieux avec certains régimes africains, ni sur la politique d’immigration, source centrale de contentieux.

Pour lutter contre la dilution de l’effort français dans l’aide européenne, les députés proposent de "renforcer les moyens consacrés à la coopération bilatérale" et même de revenir "partiellement" à une "aide liée", accordée en contrepartie du recours aux entreprises françaises et aujourd’hui bannie.

Dans les pays potentiellement émergents comme le Nigeria ou l’Afrique du Sud, l’aide serait ciblée sur le développement économique. Mais dans les pays francophones moins porteurs, elle serait concentrée sur "l’éducation ou la santé". Se dispensant d’une analyse précise des actions menées par l’exécutif actuel, les députés assurent que la France, en incarnant "les principes de respect des droits et libertés individuels et de solidarité", peut, en Afrique, "faire la différence" avec les Etats-Unis ou la Chine.

Philippe Bernard

Le Niger annonce le démarrage de grands chantiers en 2009

Xinhua 17-12-2008
jeudi 18 décembre 2008

NIAMEY, 17 décembre (Xinhua) — Le président nigérien Mamadou Tandja a annoncé le démarrage de plusieurs grands chantiers en 2009 lors de son message à la nation prononcé mercredi soir à l’occasion du 50ème anniversaire de la proclamation de la république du Niger.

Ces chantiers comprennent le projet d’exploitation de l’uranium de Inouraren (région d’Agadez), l’exploitation du charbon de Salkadama, la cimenterie de Kao (région de Tahoua), l’Usine de phosphate de Aneker et le port sec de Dosso (sud-est de Niamey), ainsi que le projet de chemin de fer.

Ces projets s’ajouteront à ceux sont déjà en cours, à savoir l’exploitation du pétrole du bloc d’Agadem, la construction de la raffinerie du pétrole à Zinder, le démarrage effectif du barrage de Kandaji, et la construction en cours du deuxième pont de Niamey.

Le président Tangja a par ailleurs exprimé sa satisfaction sur la campagne agro-pastorale 2008 du Niger, qui a enregistré une production cerealiere brute de 4.625.540 tonnes, contre 3.368.716 tonnes en 2007.

Le pays a produit 307.776 tonnes d’arachide, soit plus du double de celle de l’année dernière, 150.646 tonnes de sésame, 35. 166 tonnes de souchet, ainsi que 1.246.980 tonnes de niébé, un niveau record jamais atteint.

Mali, Communales 2009 : Le taux des femmes élues sera-t-il relevé ?


Dado Camara Nouvel Horizon, 18/12/2008


jeudi 18 décembre 2008

Au Mali, les femmes constituent 51% de la population. Mais elles sont sous représentées dans les instances décisionnelles aux niveaux local et national. Et cela depuis l’indépendance. C’est pourquoi de cette date à nos jours, des femmes oeuvrent pour la promotion de la femme en général et leur participation à la vie publique en particulier. Et c’est à partir de la révolution de mars 1991, avec la multiplication des associations et ONG de défense des droits de la femme qu’on a constaté de façon timide l’accroissement de la présence des femmes aux niveaux décisionnels.

Malgré un statut juridique et des réalités institutionnelles souvent favorables, des faits ou des pratiques liés à l’ignorance, aux coutumes et à la mauvaise interprétation des textes religieux créent des freins importants à l’implication des femmes dans la gestion des affaires publiques. Autrement dit, les femmes sont sous représentées tant aux postes de décisions nominatifs qu’électifs.

DES CHIFFRES TRADUISANT LA SOUS REPRESENTATIVITE DES FEMMES

Il faut rappeler que sur 26 membres du gouvernement, seulement six sont des femmes et il n’y a pas de femme secrétaire générale de ministère. A l’Assemblée nationale, on compte 15 femmes sur 147 députés, environ 1% des conseillers communaux sont des femmes.

Aussi, il y a très peu de femmes directrices. A travers ces chiffres, on se rend compte qu’il reste beaucoup à faire pour permettre à ces associations et ONG d’atteindre leurs objectifs, à savoir la participation d’un plus grand nombre de femmes aux affaires publiques et leur promotion socio-économique.

LA DETERMINATION DES FEMMES

On ne peut pourtant pas dire qu’il manque de femmes qui ont la capacité morale, intellectuelle et physique pour diriger. C’est pourquoi de plus en plus, les regroupements organisent des activités de formation, de plaidoyer, d’information et de sensibilisation à l’endroit des femmes, surtout à l’approche des élections.

Ces efforts vont-ils payer aux élections communales à venir ? En tout cas, à quelques mois des communales de 2009, ces regroupements semblent plus que déterminés à former plusieurs femmes pour leur participation et leur élection.

Déjà, le groupe Pivot Droits et Citoyenneté des Femmes GP/CDF, une coalition de huit organisations et associations de la société civile a évalué son projet sur <> qu’il avait réalisé pour appuyer les femmes lors des élections de 2007 dans le but de mieux préparer les communales de 2009.

Maintenant, la question est de savoir si les femmes auront une place de choix au niveau des formations politiques pour être candidates afin d’espérer être élues municipales. Il faut souligner que pour avoir une place de choix sur une liste, il faut être économiquement fort. Or, la majorité des femmes sont pauvres et il n’existe pas de bailleurs pour le financement de la campagne.

Dans ces conditions, quel sera le taux des femmes élues municipales au sortir des élections de 2009 ?

Dado CAMARA

Festival au désert : Essakane vous attend !


G. A. Dicko L’Essor, 18/12/2008

jeudi 18 décembre 2008

La 9è édition au Festival au désert a été officiellement lancée le 13 décembre dernier.

La cérémonie s’est déroulée au Centre culturel français de Bamako en présence de trois ministres : N’Diaye Ba (Tourisme et Artisanat), Abou-Bakar Traoré (Finances), Sékou Diakité (Développement social, Solidarité et Personnes âgées).

Le Festival au désert qui se déroule chaque année à Essakane, une localité située à 70 km au nord de la mythique ville de Tombouctou est, selon nombre de spécialistes, l’un des plus grands en Afrique en la matière. Ses deux dernières éditions ont attiré pas moins de 25 000 festivaliers venus du monde entier. Des sommités mondiales de la musique se sont ainsi produites sur les dunes à la lisière du Sahara.

Mais plus qu’un événement festif, le festival d’Essakane est une occasion de rencontres, d’échanges et de découverte. Le festival est la version modernisée d’une manifestation traditionnelle qui a traversé les âges. En effet, les tribus touarègues dont les promoteurs du festival actuel sont des descendants, ont coutume d’organiser à la fin de chaque période de transhumance des rencontres dites « temakannit » ou « takubelt » dans la langue tamasheq. Au cours de ces rencontres ponctuées de chants, de danses, de compétitions dans le maniement du sabre, on célèbre le meilleur troupeau. Comme le font les Peuls du Delta du Niger. Tous les litiges et différends sont réglés sous les tentes autour d’une partie de thé, en partageant un méchoui.

Certes, avec les sécheresses de ces dernières décennies, les troupeaux se sont réduits comme peau de chagrin. Mais la communauté touarègue a maintenu cette bonne tradition, tout en essayant de s’adapter à la nouvelle donne mondiale. C’est dans cet esprit qu’à chacune des éditions du Festival, Manny Ansar, le promoteur de la manifestation et ses amis font cohabiter en l’espace de trois jours, des stars de la culture universelle et des artistes nationaux et locaux.

La soirée de lancement a été marquée par les prestations du groupe Tartit, premier ensemble musical de femmes touarègues, de Habib Koité qui n’est plus à présenter au public malien et aux amateurs de la World music et celle d’un jeune groupe de Kidal.

La projection d’un documentaire sur le chemin parcouru et les ambitions du Festival du désert a été très édifiante pour le public select convié au Centre culturel français.

G. A. DICKO

Niger : 50 ans après, les Touaregs cherchent toujours leur place


Anissa Herrou -Afrik.com-18-12-08

jeudi 18 décembre 2008

La République du Niger fête ses cinquante ans

Alors que le Niger fête le cinquantième anniversaire de la proclamation de sa République et que le pays est en liesse, on est toujours sans nouvelle du diplomate canadien Robert Fowler, enlevé lundi soir. Le groupe rebelle touareg initialement soupçonné a démenti tout kidnapping. Les représentants officiels présents à Tillabéry ont fait l’éloge du bilan présidentiel de Mamadou Tandja. Le pays, considéré comme un des plus pauvres du monde, a pourtant du mal à intégrer la population touarègue à son économie et sa vie politique.

Il y a cinquante ans, jour pour jour, le Niger devenait une République en proclamant son autonomie par référendum dans le cadre de la consultation organisée par le général de Gaulle. A Tillabéry, ville de l’ouest du pays, qui organise cette année les festivités, on se réjouit de cet événement. Trois mille sportifs et artistes se sont succédé à travers la ville, modernisée et nettoyée pour l’occasion. Quinze kilomètres de route ont été bitumés, une maison culturelle a été construite, un stade omnisport flambant neuf a été inauguré et les éclairages publics ont été renforcés.

Toujours aucune nouvelle de Robert Fowler

Pourtant, cette cérémonie en grande pompe, à laquelle ont assisté des délégations officielles et le président Mamadou Tandja lui-même, parvient mal à cacher les problèmes du pays. Dernier en date : la disparition de Robert Fowler. Depuis lundi soir, les Nations unies sont sans nouvelle du diplomate canadien, représentant spécial du secrétaire de l’ONU pour le Niger. Les responsables du Front des Forces de Redressement (FFR), le groupe rebelle qui avait revendiqué l’enlèvement mardi sur son blog, ont finalement démenti cette information. « Nous avons été victime d’une désinformation par l’usage abusif d’un protocole sécurisé de communication », peut-on lire sur leur site internet.

Le FFR est un mouvement dissident du principal groupe rebelle touareg, le Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ). Considérés régulièrement par le pouvoir comme des bandits en armes coupeurs de routes, les différents groupes touaregs affirment lutter pour la juste répartition de la rente uranifère et pour une meilleure représentation au sein des institutions politiques. Aucun gouvernement, civil ou militaire, n’a encore réussi à intégrer cette population du Nord au reste du pays. Très actifs dans les années 1990 et depuis 2007, les rebelles touaregs tiennent en échec l’armée nigérienne au nord du pays, très difficile d’accès.

Alors que le président Tandja a annoncé, mercredi soir, dans son discours à la nation, le démarrage de nombreux grands chantiers, parmi lesquels le projet d’exploitation de l’uranium d’Inouraren (région d’Agadez), selon certaines sources, la présidente du directoire d’Areva, Anne Lauvergeon, devrait être à Niamey jeudi. L’entreprise française, qui extrait de l’uranium au nord du pays, est régulièrement visée par la rébellion dont les revendications sont claires. Faire plus de cas de l’impact écologique de ses exploitations sur les populations touarègues locales et redistribuer les dividendes.

Un troisième mandat pour Tandja ?

Aucun mot sur la rébellion touareg ni sur la disparition du diplomate onusien pour autant, l’heure est à la fête et au bilan. « Nous allons témoigner de l’engagement et de la détermination d’un homme qui entend faire du Niger un pays qui gagne », a déclaré Abdourahamane Seydou, président du Comité national d’organisation de la cérémonie et ministre de la Jeunesse et des Sports.

Les Nigériens attendent, quant à eux, de savoir si le président Tandja briguera ou non un troisième mandat à la tête du pays. La constitution les limite à deux, mais de nombreux gouverneurs de région manifestent depuis quelques semaines, de leur propre initiative ou pas, pour le maintien au pouvoir du président.
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Disparus mystérieusement : Qui a intérêt à enlever Fowler et ses compagnons ?


Oumarou Keïta Le Républicain-Niger 18-12-2008

jeudi 18 décembre 2008

Le gouvernement a déployé les forces de sécurité pour localiser l’envoyé spé-cial du secrétaire général des Nations unies au Niger, Robert Foller, et son assistant, tous deux de nationalité canadienne, et leur chauffeur nigérien. La coordonnatrice résidente du système des Nations unies (SNU) au Niger, Mme Khardiata Lo N’Diaye, a annoncé la mise en place d’une cellule de crise, et la coo-pération pleine et entière du SNU aux côtés du gouvernement nigérien.

Robert Fowler, son assistant et le chauffeur n’ont plus donné signe de vie depuis le dimanche 14 décembre dernier, aux alentours de 16h30, annonce un commu-niqué du Ministère des Affaires étrangè-res et de la coopération. Agé de 64 ans, Fowler est un diplomate à la retraite, qui a été sollicité par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, dans le cadre de la résolution du conflit au Niger. A ce propos il y a effectué plusieurs missions. Mais pour le gouvernement, sa mission porte sur le contrôle de la circulation des armes illicites.

Il est arrivé à Niamey, le jeudi 11 dé-cembre dernier, invité pour prendre part à la commémoration du cinquantenaire de la République. Le dimanche, il se rend sur le site aurifère de Samira, exploité par une compagnie canadienne. C’est à leur retour, au niveau du bac Farié, sur le fleuve Niger, à une soixantaine de Km de Niamey, que les traces du diplomate et de ses deux compagnons d’infortune seront perdues. Les forces de sécurité localisent le véhicule des Nations unies qui les transportait, et découvrent à l’inté-rieur des appareils de téléphone portable et d’autres effets personnels des occupants du véhicule. Selon certaines sources, le véhicule n’a subi aucun dommage. Ces trois personnes ont-elles prises dans un guet-apens ? Qui a alors intérêt à enlever Fowler et ses compagnons ? Qui pourrait-il gêner au point de le kidnapper ?

Ce diplomate est un promoteur de la paix et de la sécurité, qui a reçu mandat d’aider les différents acteurs du conflit à rapprocher leurs positions pour le bien des populations nigériennes. De prime abord, on peut poser l’hypothèse que ce diplomate ne peut gêner que ceux qui ne veulent pas du retour de la paix au Niger. On peut poser cette hypothèse : s’il a été kidnappé à cet endroit précis, c’est que ses ravisseurs se sont renseignés dans les détails sur lui. Ils savaient qu’il serait au Niger, le connaissent physiquement, et sont au courant de son agenda. Ils savaient qu’il se déplacerait à Samira, le dimanche. Ils n’ont pas cherché autre chose que de l’attendre à ce lieu précis pour accomplir leur triste besogne. Il était donc attendu pour être enlevé. Pour l’heure, on ne dispose pas d’informations concordantes qui reconstituent le puzzle. A tous égards, cette opération que le ministre de la communication qualifie d’irrationnelle ressemble étrange-ment à cette série de poses de mines anti chars, l’an dernier à pareil moment, dans certains centres urbains du Niger comme Niamey, Tahoua, Maradi, Dosso, où dans les trois premiers cas il y eut mort d’hommes. Au total, quatre personnes avaient été tuées et plusieurs autres blessées, toutes civiles. On se rappelle qu’en décembre 2007, un agent d’une ONG de la place, Adamou Sabiou, a été tué à l’arène des jeux de Tahoua. Quelques jours plu tard, en début janvier 2008, le directeur général de la radio privée R et M, Abdou Mahaman dit Jeannot a été tué par une mine dissémi-née, dans un quartier de Niamey. Les poseurs de ces engins de mort n’ont jamais été identifiés, à plus forte raison châtiés.

Le jour où on répondra à autant d’interrogations, nul doute qu’on saura qui a commandité et accompli l’enlèvement de ces trois personnes, non loin de Niamey.

Oumarou Keïta

Africatime / Misna Diplomates disparus : Nouveaux éléments sur le terrain, recherches en cours


Africatime / Misna 18/12/2008


jeudi 18 décembre 2008

"Sur le terrain toutes les bonnes volontés institutionnelles se sont activées et les recherches sont en cours pour faire la lumière sur la disparition des deux diplomates de l’Onu. Les Nations Unies collaborent étroitement avec le gouvernement nigérien qui coordonne les recherches, n’ayant porté jusqu’ici à aucun nouvel élément concret. Les communiqués officiels diffusés hier par l’Onu font encore foi".

C’est en ces termes que Khardiata Lo N’Diaye, coordonnateur résident du système des Nations Unies à Niamey et représentante locale du Pnud (Programme de développement de l’Onu), fournit à la MISNA les dernières informations du terrain concernant l’affaire encore obscure de la disparition dimanche dernier du canadien Robert Fowler, représentant spécial du secrétaire général de l’Onu, de son assistant Louis Guy, d’un chauffeur de l’organisme international et d’une quatrième personne dont l’identité n’a pas été précisée. Si les éléments recueillis jusqu’ici font clairement penser à un enlèvement, hier encore les Nations Unies ne parlaient pas d’enlèvement mais plutôt de disparition.

Durant le dernier point de presse quotidien d’hier à New York, les Nations Unies avaient en revanche confirmé que le diplomate à la retraite Fowler était bel et bien en mission officielle au Niger depuis le 11 décembre, contrairement à ce qu’a affirmé le gouvernement nigérien (qui a évoqué une visite à titre privée dans l’ouest, ndlr), précisant qu’il est aussi l’envoyé spécial pour les questions relatives aux touaregs. Les autorités d’Ottawa, deux des disparus étant de nationalité canadienne, ont assuré que le consulat du Canada à Niamey, ainsi que les autres bureaux régionaux, participent activement aux efforts de recherche, aux côtés des autorités nigériennes et onusiennes.

D’autre part, un nouvel élément central s’inscrit aujourd’hui dans ce flot continu de nouvelles en partie discordantes : un groupe rebelle touareg récemment créé, les Combattants du Front des Forces de Redressement (Ffr), qui avait revendiqué hier le rapt avec un communiqué officiel publié sur son site internet a ensuite rétracté son implication dans cette affaire, diffusant un autre document officiel et suscitant une certaine confusion. En effet, "nous confirmons que notre site a été piraté et une fausse information nous concernant a été diffusée. Ce faux communiqué est un acte visant à discréditer notre mouvement, qui est contraire à ce genre de pratiques.

S’il est vrai que le diplomate canadien a été enlevé, il est tout aussi vrai que nous sommes étrangers à ce rapt. Nous soupçonnons le gouvernement nigérien de toute cette mascarade", a déclaré à la MISNA Seydou-Kaocen ag Amadou Maiga, porte-parole officiel du Ffr, contacté à Paris où les membres du mouvement sont en exil. Le communiqué de démenti, signé par le président du Ffr, laisse cependant ouverte la possibilité que des rebelles dissidents aient pu enlever Fowler dans la région de Tillabéry (ou Tillabéri), à une centaine de kilomètres à l’ouest de la capitale Niamey.

Les observateurs locaux et la presse soulignent toutefois que si la piste de la rébellion est la plus plausible, il semble étrange qu’une telle opération ait été menée à 45 kilomètres de la capitale, si loin des bases d’action traditionnelles des rebelles touaregs et donc dans une zone censée être sous le contrôle gouvernemental. La disparition de Fowler a également suscité la réaction du monde universitaire d’Ottawa, où il enseignait à l’occasion : quelques professeurs fins connaisseurs du Niger, interpelés par Radio Canada, se disent étonnés par un tel acte vu que leur pays est respecté même dans les zones les plus reculées du pays africain, où les populations civiles saluent les programmes canadiens d’aide humanitaire réalisés sans contrepartie.

La disparition du diplomate à la retraite en visite pour compte de l’Onu intervient, étrange coïncidence, au moment où les festivités marquant le 50ème anniversaire de l’indépendance du Niger de la France sont en cours et que la présidente du groupe français Areva, Anne Lauvergeon, se trouverait à Niamey pour négocier avec le président Mamadou Tandja le permis d’exploitation du méga-gisement d’uranium à Imouraren. Or, la question touarègue, en réalité ouverte de longue date a été rendue plus aiguë précisément par l’exploitation de riches gisements d’uranium dans le nord du Niger décidée par les autorités nigériennes, favorisant les multinationales étrangères mais sans aucun bénéfice pour la population locale à majorité touareg, vivant dans des conditions de pauvreté endémique.

Les groupes rebelles en activité revendiquent une distribution plus équitable des ressources nationales pour garantir le développement de ces régions isolées, désertiques et dont l’environnement est gravement endommagé par des activités d’extraction mal gérées.

Communiqué/Le FFR (Front des Forces de Rederessement) dément formellement toute implication dans l’enlèvement de Mr Robert Fowler, émissaire des N-U


18 décembre, 2008
Posté par La Voix des martyrs dans
Le FFR (Front des Forces de Rederessement) dément formellement toute implication dans l’enlèvement de Mr Robert Fowler, émissaire des Nations unies au Niger.

Nous avons été victime d’une désinformation par l’usage abusif d’un protocole sécurisé de communication.

Le Commissaire à la Guerre Rhissa ag Boula, condamne cet acte, et n’y est nullement associé, de même que le mouvement dans son ensemble. Notre mouvement ne pratique pas la « prise d’otage », et nous ne saurons être les marionnettes dans un jeu initié par un groupe dont on ignore le dessein.

D’autres part, les informations détenues par les autorités Nigériennes font état de la présence d’un véhicule immatriculé au Togo, et qui suivait le véhicule de Mr Fowler à sa sortie de la capitale Nigérienne (Niamey), prouvent à n’en point douter, que les autorités Nigériennes ont fait preuve de négligence quant à la sécurité de cet émissaire des Nations Unies.

Il appartient au régime « irresponsable » de Tandja de faire la lumière sur la disparition de ce Haut fonctionnaire des Nations Unies, et de déterminer leurs « responsabilités ».


L’actualité liée à cet enlèvement, ne doit pas nous faire oublier le sort réservé aux populations autochtones, notamment dans le nord Niger, où une « mort lente » leur est infiltrée.

La présence d’Anne Lauvergeon, Présidente du Directoire d’Areva, aux festivités du 18 décembre est aussi une preuve de la caution d’Areva, un signe du soutien indéfectible de la France à un régime qui pille, saccage et qui tue impunément les populations civiles.

Le but d’Areva étant l’acquisition définitive du bloc uranifère d’Imoraren que Tandja destine à la Chine, les « civils doivent en payer le prix » (propos d’Anne Lauvergeon).

Comme quoi, les intérêts valent plus que l’Humanité !

Nous continuerons contre vents et marrées à défendre les populations civiles, premières victimes dans cette lutte d’intérêts.

Nous espérons que Mr Fowler et sa délégation seront libérés dans les meilleurs délais.


Mr Seydou Kaocen Maiga

Commissaire à l’Information

Porte-parole

Message à la Nation prononcé par le Président de la République à l'occasion de la célébration du cinquantenaire de la République


Message à la Nation prononcé par le Président de la République à l'occasion de la célébration du cinquantenaire de la République

Ecrit par Sahel Quotidien du 18 Decembre 2008,

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''Continuons à implorer Dieu, afin qu'il soutienne nos efforts, qu'il éloigne de nous les démons de la division et de la discorde, et qu'il renforce, en chacun de nous, les sentiments de fraternité et de solidarité, pour un Niger uni et prospère''.... ''Nigériennes, Nigériens, Mes Chers Compatriotes, Demain 18 décembre 2008, la République du Niger aura, inch Allah, 50 ans. A tous les valeureux fils du pays, qui se sont engagés pour la République, nous nous devons de rendre un vibrant hommage en ce qu'ils ont, à un titre ou à un autre, apporté une contribution inestimable à l'édification de la Nation nigérienne. La République leur restera toujours redevable. Nous nous devons de les remercier pour cet héritage sublime qui nous vaut de vivre dans l'harmonie et la fraternité. Ce legs, nous avons l'impérieux devoir de l'entretenir parce qu'il s'agit d'un repère dans l'histoire sociopolitique de notre pays. Puisse leur patriotisme servir d'exemple aux générations actuelles et futures pour conduire le Niger, notre pays, vers plus de progrès, et qu'il soit, par le génie et la ferme détermination de tous ses fils, définitivement cité aux premiers rangs des grandes nations du monde. Que Dieu Le Clément et le M i s é r i c o r d i e u x accorde sa Grâce à ceux de ces combattants de la première heure qui, par sa volonté, nous ont quitté et qu'il continue d'accorder protection et meilleure santé à leurs compagnons qui sont parmi nous. En vérité, le plus grand hommage que nous puissions rendre à tous ceux-là qui ont consenti des sacrifices pour ce pays, est de concrétiser leurs voeux d'un Niger uni et prospère. Nous nous attelons, en toute humilité, à poursuivre ce noble objectif, comme l'ont fait du reste nos illustres prédécesseurs qui ont eu la responsabilité de présider aux destinées de ce pays. Mes chers compatriotes, Durant un demi siècle, notre pays a connu des périodes diverses marquées par des hauts et des bas au plan de la stabilité des institutions qu'il s'est données. Il aura traversé tant d'épreuves, mais qui, Dieu merci, n'ont en rien entamé la ferme volonté des Nigériens à rester ensemble et à construire une Nation moderne. Au plan économique, les premières fondations du lendemain des indépendances, consolidées et renforcées au cours de la période faste du boum de l'uranium, se sont progressivement effondrées au début des années 90 avec la chute des cours de ce minerai et les mesures drastiques résultant des Programmes d'Ajustement Structurel. Aux plans social et culturel, notre pays, qui était un des principaux pôles de l'Afrique de l'Ouest, n'a pas su conserver cette précieuse avance, en raison des bouleversements et des crises qui ont particulièrement affecté ces secteurs. A la paix et à la quiétude intérieures, se sont succédé des périodes d'insécurité qui, plus que tout autre, anéantissent les efforts de construction nationale. Mais le Niger est aujourd'hui debout. Ceux qui, pour des raisons qui sont les leurs, ont tenté de porter atteinte à l'intégrité de notre territoire et à l'unité de notre Nation, le peuple dans son ensemble, leur a adressé un message clair et ferme, qui a fini par les dissuader et nous ouvrir, peu à peu, les chemins de la paix et de la stabilité. Je voudrais, encore une fois, rendre un vibrant hommage à nos Forces de Défense et de Sécurité qui défendent avec patriotisme et professionnalisme l'intégrité de notre territoire. Je voudrais également féliciter tous ceux qui ont accepté de déposer les armes et d'oeuvrer pour la paix et l'unité dans notre pays. Nigériennes, Nigériens, En ces lendemains de la fête de l'Aîd El Kébir, ma pensée va aux milliers de nos compatriotes qui se sont rendus sur les Lieux Saints de l'Islam pour le pèlerinage. Je voudrais leur souhaiter un bon retour dans leurs foyers respectifs. Je souhaite que toutes les péripéties qui ont entouré le transport des pèlerins, relèvent désormais d'amers souvenirs. Toutes les dispositions seront prises à cet effet pour que le Hadj, ce pilier essentiel de notre religion, soit organisé dans les meilleures conditions. Mes chers compatriotes, sans vouloir dresser un bilan exhaustif des oeuvres réalisées, je voudrais relever que grâce au concours de tous, notre pays a accompli, au cours des dix dernières années, des progrès remarquables. En accédant à la Magistrature Suprême, les priorités de notre action portaient sur l'autosuffisance alimentaire, l'avènement de systèmes éducatif et sanitaire performants, la redynamisation de l'agriculture et de l'élevage, la mise en exploitation de nos ressources naturelles, l'approvisionnement en eau potable, la promotion de la femme, la formation et l'emploi des jeunes, la lutte contre la désertification, la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics, la promotion d'une justice indépendante et égale pour tous. Elles ont constitué le fil conducteur de notre politique pour le redressement de ce pays, pour la consolidation de la démocratie et pour le rayonnement international du Niger. De même, par la grâce de Dieu, nous avons initié et mis en oeuvre le Programme spécial qui se présente aujourd'hui comme le schéma qui répond au mieux aux aspirations des populations nigériennes. Avec les initiatives salutaires engagées par le gouvernement, je peux affirmer que nous avons, à ce jour, gagné l'essentiel de nos paris, et engagé résolument notre pays sur la voie du progrès. Ainsi, sur le plan économique, et ce malgré la conjoncture mondiale qui suscite quelques inquiétudes, notre pays, je suis fier de l'affirmer, se porte bien et voit se dessiner pour lui des perspectives très prometteuses. Au plan international, le Niger a consolidé ses liens d'amitié et de bon voisinage qui lui valent de vivre en parfaite harmonie avec tous les pays qui l'entourent. Le règlement de l'affaire dite de Lété en est une parfaite illustration, tout comme le sont les rencontres bilatérales sur la coopération transfrontalière. En plus de ses partenaires traditionnels, notre pays, vous l'avez également relevé, a engagé une ouverture vers d'autres horizons, mais toujours dans le respect mutuel et la sauvegarde de ses intérêts vitaux. Il attire de nouveaux investisseurs en raison de la stabilité désormais retrouvée, de la promotion de la bonne gouvernance et du dynamisme de notre diplomatie. Les initiatives combien opportunes entreprises dans ce cadre, favorisent en effet aujourd'hui le développement des relations de plus en plus fructueuses avec l'ensemble de la Communauté Internationale. Mes chers compatriotes, Nous sommes donc fondés, au regard de ce nouveau visage que présente notre pays et des perspectives qui s'offrent à lui, à placer ce 50ème anniversaire de la République, sous le signe de l'espoir. Espoir pour la paix que la détermination de tout un peuple a fini par préserver contre les errements de quelques concitoyens ; Espoir pour un avenir meilleur, se traduisant notamment par la mise en route de nombreux chantiers au nombre desquels, je citerai : l 'exploitation du pétrole du bloc d'Agadem; la construction de la raffinerie du pétrole; le démarrage effectif de la construction du barrage de Kandadji; la construction en cours du 2ème pont sur le fleuve Niger . Dans le même élan, je suis heureux d'annoncer que l'année 2009 verra le lancement et le démarrage effectif d'autres grands chantiers, dont le projet d'Imouraren en vue d'accroître la production d'uranium, l'exploitation du charbon de Salkadamna, la cimenterie de Kaou, l'usine de phosphate d'Anéker et le port sec de Dosso, pour ne citer que ceuxlà ; de même que seront poursuivies et finalisées les études relatives au projet de chemin de fer. Le Niger est aujourd'hui en plein chantier. Je vous en félicite toutes et tous, car c'est le résultat d'une volonté partagée et d'un travail collectif. Faisons donc en sorte que ces acquis soient consolidés et que les grands chantiers que nous avons engagés ensemble, soient tous parachevés pour le plus grand bonheur des Nigériennes et des Nigériens. Toutes nos énergies et toutes nos intelligences doivent être mises au service exclusif de cet objectif. Nous avons la responsabilité collective de mener à bien tous ces chantiers de l'espoir en vue de léguer aux générations futures les fondations d'un pays viable. Nigériennes, Nigériens, Mes chers compatriotes, Cette année, et nous rendons grâce à Dieu, la campagne agricole a été satisfaisante dans l'ensemble. En effet, la pluviométrie abondante, bien répartie dans le temps et l'espace, nous a permis d'enregistrer une production céréalière brute de 4.625.540 tonnes contre 3.368.716 tonnes en 2007, avec une production importante d'arachide de 307.776 tonnes, soit plus du double de celle de l'année dernière, 150.646 tonnes de sésame, 35.166 tonnes de souchet, ainsi qu'une production record de niébé, estimée à 1.246.980 tonnes, niveau jamais atteint auparavant. A cet égard, et vous le savez, j'ai initié ''l'opération commercialisation du niébé'', à hauteur de 11 milliards de nos francs, en vue d'acheter cette denrée auprès de nos paysans et permettre ainsi à ces deniers de tirer avantage de leur rude labeur. A cette même fin, l'OPVN a été autorisé à emprunter 10 milliards de francs auprès des banques, portant ainsi l'enveloppe à 21 milliards de nos francs. Sur le plan institutionnel, et à brève échéance, seront mises sur pied la Banque de Crédit Agricole et une Structure spécifique chargée de la commercialisation de nos produits agricoles. Pour le reste, nous devons gérer, avec la plus grande rigueur, notre production céréalière et surtout le disponible fourrager qui affiche, cette année, un déficit de 5.353.140 tonnes de matières sèches. D'ores et déjà, des dispositions sont prises pour garantir la disponibilité des produits alimentaires dans les zones structurellement déficitaires et celles ayant connu des perturbations conjoncturelles cette année. Mais, vous le savez, au-delà des interventions ponctuelles en situation de déficit, notre préoccupation première reste et demeure l'autosuffisance alimentaire. Pour ce faire, de nouvelles mesures viendront renforcer les actions déjà en cours pour la relance de la production agricole. Je rappelle à cet égard, qu'en plus des prestations entrant dans le cadre du Programme spécial, relatives aux périmètres irrigués et à la vente à prix modéré de tracteurs, ont également été organisés l'achat de pesticides et matériels de traitement pour 746 millions de francs, l'appui en semences améliorées pour un coût de 698 millions de francs et l'achat d'engrais destinés à la vente à prix modéré, acquis sur fonds propres, pour un coût global de 5 milliards de nos francs. Avec plus de 35 millions de têtes de bétail, représentant un capital de plus de 2000 milliards de francs CFA, l'élevage constitue la deuxième source de richesse de notre pays. C'est pourquoi, le gouvernement multiplie les initiatives en faveur des éleveurs et s'efforce de moderniser le secteur en vue de favoriser une amélioration substantielle de notre production animale. Au nombre de ces initiatives, je mentionnerai, entre autres, le programme d'amélioration génétique, la campagne de vaccination et de déparasitage de notre cheptel, ainsi que la construction imminente des abattoirs frigorifiques modernes à Niamey, puis à Zinder. Mes chers compatriotes, La fête du 18 décembre, c'est depuis quelques années, la fête de la jeunesse. Laissezmoi vous dire combien je suis impressionné par la vitalité de notre jeunesse qui s'est récemment illustrée de la plus belle des manières à travers des performances remarquables qui nous ont valu une qualification aussi éclatante qu'historique à une phase finale de la Coupe d'Afrique des Nations. C'était le 22 novembre dernier. Au nom de l'ensemble du peuple nigérien, je félicite et encourage ces vaillants et talentueux joueurs du Mena Cadets. Je demande à toutes les Nigériennes et à tous les Nigériens de leur apporter le soutien nécessaire afin qu'ils continuent de défendre toujours dignement les couleurs nationales, en mars prochain, en Algérie. Puisse ce bel exemple d'engagement et de patriotisme inspirer tous les jeunes évoluant dans différentes disciplines sportives. Je fonde l'espoir qu'ils feront des prochains Jeux de la CENSAD, prévus à Niamey en février 2009, un succès éclatant, comme ce fut le cas, lors des mémorables Jeux de la Francophonie de décembre 2005. Mes chers compatriotes, Au moment où l'ensemble de la jeunesse nigérienne se retrouve à Tillabéry pour fêter l'anniversaire de la République dans la convivialité, je voudrais joindre mes prières aux vôtres afin que Dieu, le Tout Puissant, consolide chaque jour davantage, les liens de solidarité et de fraternité entre tous les fils de ce pays qui nous est si cher. Désormais, plus rien ne devrait entraver la marche du Niger vers des horizons encore plus radieux. La voie est résolument tracée, nous devons nous y engager avec conviction et détermination. Continuons donc à implorer Dieu, afin qu'il soutienne nos efforts, qu'il éloigne de nous les démons de la division, de la discorde, et qu'il renforce, en chacun de nous, les sentiments de fraternité et de solidarité, pour un Niger uni et prospère. Vive le Niger ! Vive la République !
COMMENTAIRES /
l ANALYSTE:C'est les mêmes mots que ceux du CMS (ex parti unique des militaires au niger)En matière de langue de bois on saurait pas mieux dire...Discours fleuve ,alors même que le pays est confronté à un enlevement des hauts responsables Onusiens à Tillabery même!!Tillabery pour ceux qui l'ignorent c'est cette bourgade érigée en Région administrative par les partisants de l'ex parti unique ,et ou sont détenus des centaines des personnes arbitrairement dans une prison forteresse autour de laquelle est batit le village et son marché.L'allusion au "programme très spéciale"de monseigneur président est une injure à toutes les ONG et organisations de la société civile qui réclame un audit sur l'emploi de 2000 Milliards de FCFA réversés au Niger dans le cadre du PPTE(pays pauvre très endetté).Concernant la sécurité au nord ,des milliers des personnes continuent d'être déplacées ,torturées,exécutées et embastillées par les escadrons de la mort des forces armées nigeriennes sous les ordres de tanja qui fait la sourde oreille à la communauté internationale..;ça vous rappelle quelqu'un??Oui Mugabé!!

Interpellé par les forces de défense, un civil meurt en détention à Elmeki

Ecrit par Aïr-Info N°89 ,

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Après l’explosion d’une mine aux environs d’Elmeki qui a coûté la vie à des militaires il y a plus d’un mois, sept civils dont une femme ont été interpellés par les éléments de défense en poste à Elmeki. Des bruits courraient alors qu’ils auraient été abattus mais en réalité quelques jours après, on en saura un peu plus sur leur cas. L’un d’entre eux, Taifo, mal en point à cause de brûlures subies lors de son interrogatoire, a été libéré et reçoit actuellement des soins au quartier Obitara. Les cinq autres ont été remis à la gendarmerie d’Agadez dont la conseillère Dijou, qui a en partie le crâne rasé à cause de ses blessures. Il ne manquait sur les sept personnes arrêtées que le sieur Mamadou, un commerçant d’étain entre Elmeki et le Nigeria interpellé en même temps qu’eux. Sa mort a été confirmée aux siens 27 jours plus tard. Ses obsèques ont déjà eu lieu au quartier Dagmanett. D’après certaines sources proches de sa famille, feu Mamadou aurait succombé suite aux tortures infligées.

Du côté des autorités, c’est le silence absolu. « Pas à notre connaissance », nous a dit un officiel contacté à ce sujet. Néanmoins, c’est qui est sûr, une plainte pour homicide volontaire est en voie d’être déposée par les proches du disparu. Depuis cette affaire, plusieurs familles sont en train de quitter le village de Elmeki à cause du climat de suspicion et de peur qui y règne.

mercredi 17 décembre 2008

Cannon préoccupé par la disparition de 2 diplomates canadiens au Niger


Julie lemieux Le Soleil
Cannon préoccupé par la disparition de 2 diplomates canadiens au Niger


«Nous n'avons pas de nouveauté par rapport à ce dossier. C'est toujours un dossier où l'on constate une disparition. Nos services travaillent en étroite collaboration avec les autres instances», a-t-il indiqué


(Québec) Le ministre des Affaires étrangères du Canada, Lawrence Cannon, se dit très «préoccupé» par la disparition de deux diplomates canadiens au Niger et assure que le gouvernement fait tout en son pouvoir pour les retrouver vivants.

De passage à Québec, mercredi, M. Cannon n'a pas donné plus de détails sur ces disparitions, survenues dimanche à quelques dizaines de kilomètres de la capitale, Niamey. Selon lui, le gouvernement ne peut pas conclure pour l'instant que les Canadiens Robert Fowler et Louis Guay ont été enlevés par des groupes de rebelles.


«Nous n'avons pas de nouveauté par rapport à ce dossier. C'est toujours un dossier où l'on constate une disparition. Nos services travaillent en étroite collaboration avec les autres instances», a-t-il indiqué.



M. Cannon a soutenu qu'il était en relations avec la ministre des Affaires étrangères du Niger, les autorités de l'ONU et les familles des disparus. «J'ai été aussi très actif avec notre ministère à engager tout ce que nous

pouvons faire pour retrouver ces gens-là et on garde bon espoir que ça puisse se régler.»


Le ministre a toutefois ajouté qu'il y avait toujours lieu de s'inquiéter. «Ça préoccupe le Canada. Vous comprendrez qu'il s'agit de deux Canadiens qui ont une notoriété certaine dans le milieu international. Ce sont des gens pour qui on a énormément d'estime», a-t-il affirmé.


Robert Fowler est âgé de 64 ans et a été ambassadeur du Canada aux Nations unies de 1995 à 2000 et en Italie de 2000 à 2006. Il a été nommé envoyé spécial au Niger par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon,

en juillet. M. Guay est un diplomate qui est originaire de Québec.


Les deux hommes n'ont pas donné signe de vie depuis dimanche alors qu'ils se trouvaient dans la zone de Karma, à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de Niamey. Leur chauffeur, un ressortissant nigérien, est également

introuvable.


Les disparus prenaient part à une mission des Nations unies visant à contrôler la circulation des armes illicites dans ce pays déchiré par des tensions interethniques.

Avec l'AFP


Diplomates enlevés au Niger: Louis Guay, un globe-trotter né à Québec
(05h00) L'un des deux Canadiens portés disparus, lundi, au Niger, Louis Guay, est originaire de la ville de Québec, a appris Le Soleil. »