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Des attaques sauvages visant la communauté touarègue à Borj Mokhtar, une ville qui se trouve sur le territoire de l’État algérien, ont été organisées selon toute vraisemblance par les services de renseignements algériens.
Dans un quartier touareg à Borj, le 14 août 2013. APS
Les médias parlent de six morts entre mardi 13 et jeudi 15 août dans des affrontements qui opposent des Maures (ou Arabes) et des Touaregs dans la ville de Borj Mokhta. Il s’agit du bilan que donnent les autorités algériennes.
Pour le wali d’Adrar, Ahmed Abdelhafidh Saci, ce conflit, qu’il qualifie de tribal, "a été provoqué par la tentative d’un individu de voler un magasin, avant que la situation ne dégénère en échauffourées entre les proches du propriétaire du commerce et ceux de la personne impliquée dans la tentative de vol".
L’explication semble trop légère. Comment croire qu’un simple conflit suite à une tentative de vol puisse dégénérer de la sorte et dans une ville frontalière très militarisée où la gendarmerie a élu domicile au sein même de la ville dans laquelle est installée également une caserne de l’armée. Par ailleurs, cette ville regorge de policiers en civil qui assurent un contrôle draconien de la population. Il est d’ailleurs difficile à un étranger à la ville de passer inaperçu et échapper à l’œil vigilant des policiers algériens.
La vérité est que ces affrontements ont été provoqués par les autorités algériennes et ce n’est pas sans lien avec la situation dans l’Azawad. Tous les témoignages que nous avons eus et les personnes que nous avons contactées par téléphone sur place à Borj ou à In Khalil ou encore à Kidal s’accordent à dire que ce sont les autorités algériennes qui sont derrière ces membres de la communauté arabe qui se sont attaqués aux Touaregs et leurs biens. L’armée algérienne a eu même à assister et protéger les assaillants.
Tout a commencé lorsqu’un Touareg proche du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a été tué par des jeunes Maures [1] à bord d’un véhicule mardi à Borj Mokhtar. Lorsque les Touaregs se sont rendus au cimetière pour l’enterrement du jeune homme, les jeunes maures les ont attaqués dans l’enceinte même du cimetière, ce qui a poussé les Touaregs à se défendre. Et c’est là que les affrontements violents entre les deux communautés ont commencé sans que les forces de la police algérienne interviennent. Les Touaregs ont pourtant fait appel aux autorités algériennes afin qu’elles interviennent, mais ces dernières ne sont non seulement pas intervenues mais elles ont protégé les Maures et les ont assistés. Des grenades lancées sur les maisons de Touaregs auraient été fournies par les militaires algériens.
Même El-Watan, un quotidien algérien connu pour être le porte voix du DRS sur les questions internationales et sécuritaires, pour reprendre le jargon algérien, a rapporté dans son édition du 16 août que lorsque des Touaregs de Borj se sont plaints aux gendarmes algériens, ces derniers ont refusé de leur apporter assistance et leur ont dit d’aller demander de l’aide à la France ou au Burkina-Faso. France Inter, quant à elle, parle de "forces de sécurité mises en cause" et rapporte que plusieurs habitants affirment que la gendarmerie aurait mis plus de douze heures avant d’intervenir. France Inter rapporte également que, selon certains, la gendarmerie algérienne aurait eu tendance à protéger en priorité les populations des tribus arabes.
Les autorités algériennes et la presse parlent d’un clame précaire alors qu’en réalité les affrontements et les destructions continuent toujours. Le bilan est beaucoup plus lourd que ce que déclarent les autorités algériennes. Au samedi 17 août matin, la communauté touarègue a enregistré 7 victimes et des dizaines de blessés. Dans les rangs de la communauté maure, il y aurait une trentaine de victimes. Les quartiers touaregs ont subit des dégâts considérables.
Mais quel intérêt ont les Algériens à susciter ces affrontements ?
- Alger tient à reprendre son rôle de premier plan dans le dossier de l’Azawad.
Les négociations entre le MNLA et l’État malien sont restés au travers la gorge au régime algérien. En effet, Alger n’a pas supporté l’attitude du MNLA qui a, depuis janvier 2012, refusé de répondre aux appels d’Alger qui s’st proposé d’organiser les négociations entre les différentes parties en conflit au sujet de l’Azawad. Pire, le MNLA a fait savoir son refus de voir l’État algérien jouer les premiers rôles dans ces éventuelles négociations. Les Algériens qui considèrent toujours que l’Azawad est leur chasse gardée ont sans doute mal pris ce affront qui leur est fait. C’est l’une des raisons d’ailleurs qui on conduit Alger à renforcer la présence d’AQMI dans l’Azawad essayant par la même de neutraliser le MNLA tout en imposant Ansar-Dine. Et la conclusion des accords de Ouagadougou n’ayant pas associé Ansar-Dine qui devait représenter les intérêts d’Alger, n’a fait exacerber la colère des Algériens à l’égard des Touaregs et du MNLA.
Un autre fait vient conforter la thèse de la manipulation algérienne dans ce qui se passe à Borj. Lorsque, le jeudi 15 août, des éléments du MNLA ont attaqué les positions d’AQMI, du MUJAO et une frange du Mouvement des Arabes de l’Azawad (MAA) [2] qui n’est en réalité qu’un relais de ces mouvements islamistes, à In Afaregh, sur le territoire de l’Azawad, à quelques kilomètres de Borj, ces derniers se sont retranchés dans le territoire de l’État algérien sans qu’ils soient inquiétés. Cela montre la complicité qu’il y a entre ces terroristes et les autorités algériennes. Mais plus encore, ce mouvement de troupes qui se produite sur les lieux mêmes où on lieu des affrontements mortels sans que les forces dites de sécurité algériennes réagissent, cela montre que tout cela est lié et que ces groupes terroristes sont impliqués dans les événements de Borj. Nos sources à Borj nous assurent d’ailleurs que les Maures auteurs des attaques contre les Touaregs à Borj seraient des éléments d’AQMI et du MUJAO engagés pour cette mission et nombre d’entre eux seraient venus d’ailleurs. Il est d’ailleurs surprenant que la communauté maure se découvre subitement une fougue guerrière...
En effet, les Algériens reviennent assez souvent par là où on ne les attend pas. Le dossier de l’Azawad est loin d’être clos pour la junte algérienne qui n’acceptera jamais qu’elle en soit écartée. Avec ce conflit ethnique que les Algériens viennent d’organiser à Borj et qui a de fortes chances d’être exporté dans l’Azawad, Alger compte réorienter les futures négociations prévues entre les Mouvements de l’Azawad et l’État malien de sorte à ce que d’autres acteurs, qui ne seront que les portes paroles d’Alger, s’inviteront aux négociations. Mais les Algériens comptent aussi s’imposer dans ces négociations en prétextant du fait que le conflit dans l’Azawad a des conséquences sur le territoire algérien ce qui légitimerait leur implication. Et lorsqu’on sait que le nouveau président malien (je veux dire le nouveau gouverneur de Paris à Bamako) est un pro-algérien, l’on peut imaginer les calculs d’Alger pour s’inviter à la gestion du dossier de l’Azawad dont elle a été écartée jusque-là.
- Mais le régime algérien n’a jamais abandonné son projet d’arabisation et d’islamisation totales des populations qui y résistent. C’est donc un nettoyage ethnique que le régime algérien est entrain de planifier.
Oui, sinon comment expliquer cette indifférence des militaires algériens devant cette violence meurtrière à laquelle sont exposées les populations touarègues de Borj Mokhtar. Encerclées depuis quatre jours, attaqués par des grenades et bombes lacrymogènes jour et nuit. La quasi-totalité de leurs biens ont été saccagés et brûlés. Les Touaregs qui se réfugient dans les locaux de la gendarmerie pour échapper au lynchage des Maures, ils sont arrêtés par la gendarmerie et considérés comme des assaillants alors qu’ils en sont les victimes. Les blessés Touaregs ne sont pas soignés. Les populations encerclées manquent de tout y compris de l’eau et personne ne leur vient à l’aide. Pire encore, les gendarmes qui encerclent les quartiers touaregs empêchent l’accès à ces quartiers ce qui rend toute aide impossible. Et comment croire que dans une ville qui compte des dizaines de milliers de militaires, les autorités ne puissent pas assurer la sécurité des habitants ? Comment expliquer que les assaillants utilisent des moyens assez sophistiqués comme les bombes lacrymogène ?
Ce que les autorités algériennes sont entrain de faire à Borj n’est que le prolongement de cette politique d’arabisation et d’islamisation par tous les moyens de cette Terre amazighe. Le but recherché est de pousser les Touaregs qui résistent encore à l’arabisation (il faut dire que l’islamisation est presque achevée !) à quitter la ville et aller dans la brousse.
C’est dans ce contexte que, si l’on croit ce que rapporte e site touareg Toumast Presse, les autorités algériennes auraient destitué le Maire élu de la ville, Akli Ag Imale, qui est bien entendu touareg. Un autre touareg, le commandant de la commune, Marmori Amoumine, aurait été également démis de ses fonctions. C’est une guerre anti-touarègue à laquele se livre l’Etat algérien.
Ce nettoyage ethnique à huis-clos organisé par les autorités algériennes ne fait pas réagir la communauté internationale qui prétend être sensible aux droits de l’Homme. La France très présente dans la région, notamment depuis l’opération Serval dans l’Azawad, ne semble pas inquiétée outre mesure par ce drame humain que vivent les Touaregs de Borj. Et ce n’est, bien entendu, pas l’AFP qui va informer l’opinion sur ce drame.
Dans ces conditions, il nous appartient, à nous Amazighs, d’agir et de ne pas laisser nos frères Touaregs à Borj se faire tuer en silence. Nous avons le devoir d’être solidaires avec eux et de faire en sorte que ce drame qu’ils vivent cesse. Nous n’avons pas le droit de les abandonner à ces barbares décidés à les éradiquer.
Masin Ferkal.
Notes
[1] Les Maures s’appellent aussi “Arabes”. Ce sont comme tous ces Berbères d’Afrique du Nord qui se sont arabisés, notamment par l’islamisation, et qui, par ignorance, pensent qu’ils sont descendants d’Arabes venus d’Arabie Saoudite.
[2] En réalité, le MAA est un mouvement sans aucune base. Tout comme Ansar-Dine, il a été impulsé par Alger afin de fausser les cartes dans l’Azawad et le mettre dans les pattes du MNLA, ce qui explique les liens entre le MAA et l’ensemble des mouvements islamistes et terroristes de la région. Par ailleurs, une frange du MAA semble échapper au contrôle d’Alger puisque des membres du MAA ont signé avec le MNLA et le HCUA un protocole d’entente à Nouakchott, le 5 août 2013, pour aller avec un projet commun aux négociations prévues avec les nouvelles autorités de Bamako au sujet de l’Azawad.
http://www.tamazgha.fr/L-Etat-algerien-organise-le.html
Dans un quartier touareg à Borj, le 14 août 2013. APS
Les médias parlent de six morts entre mardi 13 et jeudi 15 août dans des affrontements qui opposent des Maures (ou Arabes) et des Touaregs dans la ville de Borj Mokhta. Il s’agit du bilan que donnent les autorités algériennes.
Pour le wali d’Adrar, Ahmed Abdelhafidh Saci, ce conflit, qu’il qualifie de tribal, "a été provoqué par la tentative d’un individu de voler un magasin, avant que la situation ne dégénère en échauffourées entre les proches du propriétaire du commerce et ceux de la personne impliquée dans la tentative de vol".
L’explication semble trop légère. Comment croire qu’un simple conflit suite à une tentative de vol puisse dégénérer de la sorte et dans une ville frontalière très militarisée où la gendarmerie a élu domicile au sein même de la ville dans laquelle est installée également une caserne de l’armée. Par ailleurs, cette ville regorge de policiers en civil qui assurent un contrôle draconien de la population. Il est d’ailleurs difficile à un étranger à la ville de passer inaperçu et échapper à l’œil vigilant des policiers algériens.
La vérité est que ces affrontements ont été provoqués par les autorités algériennes et ce n’est pas sans lien avec la situation dans l’Azawad. Tous les témoignages que nous avons eus et les personnes que nous avons contactées par téléphone sur place à Borj ou à In Khalil ou encore à Kidal s’accordent à dire que ce sont les autorités algériennes qui sont derrière ces membres de la communauté arabe qui se sont attaqués aux Touaregs et leurs biens. L’armée algérienne a eu même à assister et protéger les assaillants.
Tout a commencé lorsqu’un Touareg proche du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a été tué par des jeunes Maures [1] à bord d’un véhicule mardi à Borj Mokhtar. Lorsque les Touaregs se sont rendus au cimetière pour l’enterrement du jeune homme, les jeunes maures les ont attaqués dans l’enceinte même du cimetière, ce qui a poussé les Touaregs à se défendre. Et c’est là que les affrontements violents entre les deux communautés ont commencé sans que les forces de la police algérienne interviennent. Les Touaregs ont pourtant fait appel aux autorités algériennes afin qu’elles interviennent, mais ces dernières ne sont non seulement pas intervenues mais elles ont protégé les Maures et les ont assistés. Des grenades lancées sur les maisons de Touaregs auraient été fournies par les militaires algériens.
Même El-Watan, un quotidien algérien connu pour être le porte voix du DRS sur les questions internationales et sécuritaires, pour reprendre le jargon algérien, a rapporté dans son édition du 16 août que lorsque des Touaregs de Borj se sont plaints aux gendarmes algériens, ces derniers ont refusé de leur apporter assistance et leur ont dit d’aller demander de l’aide à la France ou au Burkina-Faso. France Inter, quant à elle, parle de "forces de sécurité mises en cause" et rapporte que plusieurs habitants affirment que la gendarmerie aurait mis plus de douze heures avant d’intervenir. France Inter rapporte également que, selon certains, la gendarmerie algérienne aurait eu tendance à protéger en priorité les populations des tribus arabes.
Les autorités algériennes et la presse parlent d’un clame précaire alors qu’en réalité les affrontements et les destructions continuent toujours. Le bilan est beaucoup plus lourd que ce que déclarent les autorités algériennes. Au samedi 17 août matin, la communauté touarègue a enregistré 7 victimes et des dizaines de blessés. Dans les rangs de la communauté maure, il y aurait une trentaine de victimes. Les quartiers touaregs ont subit des dégâts considérables.
Mais quel intérêt ont les Algériens à susciter ces affrontements ?
- Alger tient à reprendre son rôle de premier plan dans le dossier de l’Azawad.
Les négociations entre le MNLA et l’État malien sont restés au travers la gorge au régime algérien. En effet, Alger n’a pas supporté l’attitude du MNLA qui a, depuis janvier 2012, refusé de répondre aux appels d’Alger qui s’st proposé d’organiser les négociations entre les différentes parties en conflit au sujet de l’Azawad. Pire, le MNLA a fait savoir son refus de voir l’État algérien jouer les premiers rôles dans ces éventuelles négociations. Les Algériens qui considèrent toujours que l’Azawad est leur chasse gardée ont sans doute mal pris ce affront qui leur est fait. C’est l’une des raisons d’ailleurs qui on conduit Alger à renforcer la présence d’AQMI dans l’Azawad essayant par la même de neutraliser le MNLA tout en imposant Ansar-Dine. Et la conclusion des accords de Ouagadougou n’ayant pas associé Ansar-Dine qui devait représenter les intérêts d’Alger, n’a fait exacerber la colère des Algériens à l’égard des Touaregs et du MNLA.
Un autre fait vient conforter la thèse de la manipulation algérienne dans ce qui se passe à Borj. Lorsque, le jeudi 15 août, des éléments du MNLA ont attaqué les positions d’AQMI, du MUJAO et une frange du Mouvement des Arabes de l’Azawad (MAA) [2] qui n’est en réalité qu’un relais de ces mouvements islamistes, à In Afaregh, sur le territoire de l’Azawad, à quelques kilomètres de Borj, ces derniers se sont retranchés dans le territoire de l’État algérien sans qu’ils soient inquiétés. Cela montre la complicité qu’il y a entre ces terroristes et les autorités algériennes. Mais plus encore, ce mouvement de troupes qui se produite sur les lieux mêmes où on lieu des affrontements mortels sans que les forces dites de sécurité algériennes réagissent, cela montre que tout cela est lié et que ces groupes terroristes sont impliqués dans les événements de Borj. Nos sources à Borj nous assurent d’ailleurs que les Maures auteurs des attaques contre les Touaregs à Borj seraient des éléments d’AQMI et du MUJAO engagés pour cette mission et nombre d’entre eux seraient venus d’ailleurs. Il est d’ailleurs surprenant que la communauté maure se découvre subitement une fougue guerrière...
En effet, les Algériens reviennent assez souvent par là où on ne les attend pas. Le dossier de l’Azawad est loin d’être clos pour la junte algérienne qui n’acceptera jamais qu’elle en soit écartée. Avec ce conflit ethnique que les Algériens viennent d’organiser à Borj et qui a de fortes chances d’être exporté dans l’Azawad, Alger compte réorienter les futures négociations prévues entre les Mouvements de l’Azawad et l’État malien de sorte à ce que d’autres acteurs, qui ne seront que les portes paroles d’Alger, s’inviteront aux négociations. Mais les Algériens comptent aussi s’imposer dans ces négociations en prétextant du fait que le conflit dans l’Azawad a des conséquences sur le territoire algérien ce qui légitimerait leur implication. Et lorsqu’on sait que le nouveau président malien (je veux dire le nouveau gouverneur de Paris à Bamako) est un pro-algérien, l’on peut imaginer les calculs d’Alger pour s’inviter à la gestion du dossier de l’Azawad dont elle a été écartée jusque-là.
- Mais le régime algérien n’a jamais abandonné son projet d’arabisation et d’islamisation totales des populations qui y résistent. C’est donc un nettoyage ethnique que le régime algérien est entrain de planifier.
Oui, sinon comment expliquer cette indifférence des militaires algériens devant cette violence meurtrière à laquelle sont exposées les populations touarègues de Borj Mokhtar. Encerclées depuis quatre jours, attaqués par des grenades et bombes lacrymogènes jour et nuit. La quasi-totalité de leurs biens ont été saccagés et brûlés. Les Touaregs qui se réfugient dans les locaux de la gendarmerie pour échapper au lynchage des Maures, ils sont arrêtés par la gendarmerie et considérés comme des assaillants alors qu’ils en sont les victimes. Les blessés Touaregs ne sont pas soignés. Les populations encerclées manquent de tout y compris de l’eau et personne ne leur vient à l’aide. Pire encore, les gendarmes qui encerclent les quartiers touaregs empêchent l’accès à ces quartiers ce qui rend toute aide impossible. Et comment croire que dans une ville qui compte des dizaines de milliers de militaires, les autorités ne puissent pas assurer la sécurité des habitants ? Comment expliquer que les assaillants utilisent des moyens assez sophistiqués comme les bombes lacrymogène ?
Ce que les autorités algériennes sont entrain de faire à Borj n’est que le prolongement de cette politique d’arabisation et d’islamisation par tous les moyens de cette Terre amazighe. Le but recherché est de pousser les Touaregs qui résistent encore à l’arabisation (il faut dire que l’islamisation est presque achevée !) à quitter la ville et aller dans la brousse.
C’est dans ce contexte que, si l’on croit ce que rapporte e site touareg Toumast Presse, les autorités algériennes auraient destitué le Maire élu de la ville, Akli Ag Imale, qui est bien entendu touareg. Un autre touareg, le commandant de la commune, Marmori Amoumine, aurait été également démis de ses fonctions. C’est une guerre anti-touarègue à laquele se livre l’Etat algérien.
Ce nettoyage ethnique à huis-clos organisé par les autorités algériennes ne fait pas réagir la communauté internationale qui prétend être sensible aux droits de l’Homme. La France très présente dans la région, notamment depuis l’opération Serval dans l’Azawad, ne semble pas inquiétée outre mesure par ce drame humain que vivent les Touaregs de Borj. Et ce n’est, bien entendu, pas l’AFP qui va informer l’opinion sur ce drame.
Dans ces conditions, il nous appartient, à nous Amazighs, d’agir et de ne pas laisser nos frères Touaregs à Borj se faire tuer en silence. Nous avons le devoir d’être solidaires avec eux et de faire en sorte que ce drame qu’ils vivent cesse. Nous n’avons pas le droit de les abandonner à ces barbares décidés à les éradiquer.
Masin Ferkal.
Notes
[1] Les Maures s’appellent aussi “Arabes”. Ce sont comme tous ces Berbères d’Afrique du Nord qui se sont arabisés, notamment par l’islamisation, et qui, par ignorance, pensent qu’ils sont descendants d’Arabes venus d’Arabie Saoudite.
[2] En réalité, le MAA est un mouvement sans aucune base. Tout comme Ansar-Dine, il a été impulsé par Alger afin de fausser les cartes dans l’Azawad et le mettre dans les pattes du MNLA, ce qui explique les liens entre le MAA et l’ensemble des mouvements islamistes et terroristes de la région. Par ailleurs, une frange du MAA semble échapper au contrôle d’Alger puisque des membres du MAA ont signé avec le MNLA et le HCUA un protocole d’entente à Nouakchott, le 5 août 2013, pour aller avec un projet commun aux négociations prévues avec les nouvelles autorités de Bamako au sujet de l’Azawad.
http://www.tamazgha.fr/L-Etat-algerien-organise-le.html
Source:
Tamazgha.fr