Issàlan Ahàrodj
Le 28 juillet les autorités maliennes attendent un vote en masse des
électeurs de Kidal. C’est un droit reconnu pour chaque citoyen. Petit
problème: les habitants de Kidal et des alentours sont des citoyens qui
ont toujours été considérés par les différents gouvernements en place
comme des citoyens de seconde zone…
Les conditions sont très loin d’être propices pour la tenue d’une élection sur toute l’étendue du territoire. Particulièrement à Kidal, ce que confirme ce passage du communiqué de presse du PARENA de M. Tiébilé Dramé, candidat de l’Alliance Populaire pour la Renaissance Nationale :« L’établissement des listes électorales dans la région de Kidal, qui s’est fait en quelques heures dans la journée du 10 juillet de manière illégale, est loin d’assurer le vote, pourtant essentiel, des habitants de Kidal. Ce qui s’est passé ici le 10 juillet n’a été qu’une mise en scène, parce que la DGE avait exigé d’avoir les listes de Kidal au plus tard le 11 juillet, faute de quoi, elle ne pourra pas garantir la tenue de l’élection le 28 juillet. »
La fraude, la corruption et le bourrage des urnes sont les actes les plus fréquents lors d’une élection au Mali. Ce n’est un secret pour personne.
Le cas de Kidal
Pour les populations nomades de la région, l’élection du Président de la République ne les concerne pas directement, et celui qui sera élu ne viendra pas un seul jour sur place pour se préoccuper de ce qu’elles vivent.Comme d’habitude.
C’est seulement pendant les campagnes électorales qu’on s’intéresse à elles. La population sait d’avance que c’est un certain Keita ou un Sissoko qui sera élu et non pas un Ag (fils de… en Tamasheq) ou un Ould (fils de… chez les arabes). De toute l’histoire de ce pays on retiendra que le vent a toujours soufflé dans une seule et unique direction. L’impossible n’est plus malien.
La sagesse de tous les jours, ou un simple pragmatisme des nomades les fait se passionner pour des élections communales ou législatives, mais une élection présidentielle est trop lointaine ou peu concrète. Ceux qui se déplaceront le feront pour faire plaisir aux représentants de ces candidats sur place, pour faire le « boulot ». Il va falloir leur offrir un moyen de déplacement et leur faire des promesses pour le plus souvent mensongères sinon elles ne bougeront pas d’un iota le jour du scrutin. Les nomades ont des priorités plus urgentes que d’aller en ville à Kidal pour voter, en ces périodes de ramadan et de chaleur extrême, leurs bêtes doivent boire et avoir de quoi se nourrir, et c’est cela la priorité. Il faut être bien naïf ou cynique pour demander à ces populations de quitter leur campement en brousse pour venir voter en ville dans un tel contexte. D’habitude, il y a des bureaux de votes itinérants qui vont à la rencontre des populations nomades au niveau des endroits des grands regroupements, le plus souvent autour d’un puits.
Cette année, le contexte ne le permet pas, tout comme l’organisation de ce scrutin qu’on veut finaliser coûte que coûte sur toute l’étendue du territoire. Les partenaires du Mali, qui coulerait sûrement sans eux, ne lui donnent pas une seconde pour prendre le temps nécessaire afin d’organiser des élections dignes de ce nom.
La classe politique malienne n’aurait pas l’honnêteté intellectuelle de dénoncer de telles incohérences, et les faiblesses de ce scrutin ne finiront pas de faire parler de lui, celui que la France impose à marche forcée. Une note de l’OSIWA souligne ce silence de la classe politique :
« La majorité des acteurs politiques maliens – les candidats notamment – par leur silence sur les multiples insuffisances du processus et par l’état de leur préparation à y participer donnent l’impression d’adhérer au processus électoral tel qu’il est actuellement conduit. Cependant, il est peu probable qu’ils soient tous disposés à en accepter les résultats quels qu’ils soient, comme on a pu le voir ailleurs dans la sous-région. Bien au contraire, les « recalés » seront les premiers à rappeler toutes les faiblesses du processus, pourtant actuellement bien visibles, et à s’en servir pour contester les résultats. »
Espérons que des urnes et du matériel électoral ne disparaîtront pas trop d’ici dimanche.
Les conditions sont très loin d’être propices pour la tenue d’une élection sur toute l’étendue du territoire. Particulièrement à Kidal, ce que confirme ce passage du communiqué de presse du PARENA de M. Tiébilé Dramé, candidat de l’Alliance Populaire pour la Renaissance Nationale :« L’établissement des listes électorales dans la région de Kidal, qui s’est fait en quelques heures dans la journée du 10 juillet de manière illégale, est loin d’assurer le vote, pourtant essentiel, des habitants de Kidal. Ce qui s’est passé ici le 10 juillet n’a été qu’une mise en scène, parce que la DGE avait exigé d’avoir les listes de Kidal au plus tard le 11 juillet, faute de quoi, elle ne pourra pas garantir la tenue de l’élection le 28 juillet. »
La fraude, la corruption et le bourrage des urnes sont les actes les plus fréquents lors d’une élection au Mali. Ce n’est un secret pour personne.
Le cas de Kidal
Pour les populations nomades de la région, l’élection du Président de la République ne les concerne pas directement, et celui qui sera élu ne viendra pas un seul jour sur place pour se préoccuper de ce qu’elles vivent.Comme d’habitude.
C’est seulement pendant les campagnes électorales qu’on s’intéresse à elles. La population sait d’avance que c’est un certain Keita ou un Sissoko qui sera élu et non pas un Ag (fils de… en Tamasheq) ou un Ould (fils de… chez les arabes). De toute l’histoire de ce pays on retiendra que le vent a toujours soufflé dans une seule et unique direction. L’impossible n’est plus malien.
La sagesse de tous les jours, ou un simple pragmatisme des nomades les fait se passionner pour des élections communales ou législatives, mais une élection présidentielle est trop lointaine ou peu concrète. Ceux qui se déplaceront le feront pour faire plaisir aux représentants de ces candidats sur place, pour faire le « boulot ». Il va falloir leur offrir un moyen de déplacement et leur faire des promesses pour le plus souvent mensongères sinon elles ne bougeront pas d’un iota le jour du scrutin. Les nomades ont des priorités plus urgentes que d’aller en ville à Kidal pour voter, en ces périodes de ramadan et de chaleur extrême, leurs bêtes doivent boire et avoir de quoi se nourrir, et c’est cela la priorité. Il faut être bien naïf ou cynique pour demander à ces populations de quitter leur campement en brousse pour venir voter en ville dans un tel contexte. D’habitude, il y a des bureaux de votes itinérants qui vont à la rencontre des populations nomades au niveau des endroits des grands regroupements, le plus souvent autour d’un puits.
Cette année, le contexte ne le permet pas, tout comme l’organisation de ce scrutin qu’on veut finaliser coûte que coûte sur toute l’étendue du territoire. Les partenaires du Mali, qui coulerait sûrement sans eux, ne lui donnent pas une seconde pour prendre le temps nécessaire afin d’organiser des élections dignes de ce nom.
La classe politique malienne n’aurait pas l’honnêteté intellectuelle de dénoncer de telles incohérences, et les faiblesses de ce scrutin ne finiront pas de faire parler de lui, celui que la France impose à marche forcée. Une note de l’OSIWA souligne ce silence de la classe politique :
« La majorité des acteurs politiques maliens – les candidats notamment – par leur silence sur les multiples insuffisances du processus et par l’état de leur préparation à y participer donnent l’impression d’adhérer au processus électoral tel qu’il est actuellement conduit. Cependant, il est peu probable qu’ils soient tous disposés à en accepter les résultats quels qu’ils soient, comme on a pu le voir ailleurs dans la sous-région. Bien au contraire, les « recalés » seront les premiers à rappeler toutes les faiblesses du processus, pourtant actuellement bien visibles, et à s’en servir pour contester les résultats. »
Espérons que des urnes et du matériel électoral ne disparaîtront pas trop d’ici dimanche.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire