Mali: Amnesty International publie un rapport accablant sur l'armée malienne, couverte et soutenue par la France
07/06/2013 - 14:14
PARIS (SIWEL) — Amnesty International vient de publier un rapport sur une mission de 4 semaines au Mali. L'organisation parle prudemment de conclusions préliminaires mais son constat est accablant: « Le bilan des forces de sécurité maliennes en ce qui concerne les droits humains depuis janvier est tout simplement déplorable,elles continuent à porter atteinte à ces droits sans sembler craindre d'avoir à rendre des comptes. » a estimé Gaëtan Mootoo, membre de la mission d'Amnesty International actuellement sur place.
Rapport accablant sur les crimes commis par l'armée malienne, équipée, soutenue et protégée par la France.(Photo/Amnesty international)
" L'armée malienne ne s'est pas battue pour la reconquête des villes du Nord mais une fois sur place, les soldats ont fait usage de leurs fusils sur des civils désarmés." dit RFI dans son édition d'aujourd'hui.
"Faits les plus graves dénoncés par Amnesty International : des exécutions, parfois de vieillards, parfois dans le dos, principalement de Touaregs ou d'Arabes, sans crainte de devoir rendre des comptes." précise encore RFI
Sur la mission de 4 semaines passés dernièrement au Mali, soit au cours du mois d'avril " L'organisation de défense des droits de l'homme dit avoir recueilli des informations sur plus de vingt cas de disparitions forcées et d'exécutions extrajudiciaires.". "Quand elles ne sont pas tuées, les personnes soupçonnées d'appartenir ou d'entretenir des liens avec les groupes armés sont régulièrement torturées au moment de leur arrestation ou pendant leur détention."
" Ainsi entre le 11 et le 14 avril ", selon Amnesty, " cinq hommes arrêtés dans le Nord sont morts à la maison d'arrêt de Bamako. Plus récemment encore, le 26 mai 2013, deux Touaregs ont été arrêtés et leurs corps ont été retrouvés quelques heures plus tard. Mohamed Hamedou Ag Mohamed Asssaleh aurait été arrêté, dans la matinée, avec un autre Touareg par l’armée malienne. Conduits à cinq kilomètres de Gossi, ils auraient été déshabillés, forcés de s’allonger sur le sol et frappés à coups de bottes Rangers par des soldats. Les soldats leur auraient marché dessus et auraient proféré des menaces de mort à leur encontre. Ils étaient apparemment sur le point d’être exécutés quand un parent, un soldat lui-même, est intervenu et a obtenu leur libération. Quelques heures plus tard, vers 16 heures, Mohamed Ag Mohamed Ag Mohamed Asssaleh a été de nouveau arrêté avec un autre touareg Mohamed Acheick Ag Djibrilla au marché de Gossi, par six ou sept soldats. Leurs corps ont été retrouvés dans la brousse, à 3 km de Gossi. Ils ont été enterrés par les habitants."
Cette enquête d'Amnesty international est toujours en cours et ne semble pas prête de s’arrêter étant donné les circonstances actuelles où les exécutions sommaires et raciales se poursuivent en ce moment-même à Anefsi. L'enquête publiée aujourd'hui est majoritairement consacrée aux violations commises par les soldats maliens sur les civils azawadiens. Autant dire que la France aura bien réussi sa mission, elle a déstabilisé pour longtemps cette région d'Afrique en permettant à une armée génocidaire de pratiquer librement l'épuration ethnique, à laquelle elle s'adonne tranquillement depuis 50 ans, tout en coupant court à toute possibilité aux victimes de se défendre.
Face au désastre et à la l’extrême déstresse des populations civiles "du Nord", Amnesty internationale formule plusieurs recommandations à l'adresse de la France et de la Misma et demande entre autre, de " ne plus livrer des prisonniers à l'armée malienne".
Gageons que malgré ce nouveau rapport, le grand pays des droits de l'homme qu'est la France ne va pas dire un seul mot sur ces exactions après s'être empressé de condamner officiellement et fermement la simple arrestation des infiltrés maliens à Kidal. A coup sur, le porte-parole du Quai d'Orsay observera un silence scrupuleux, et pour cause, Il sera difficile pour le Quai d'Orsay de condamner une action qu'il a lui-même initié, cautionné et protégé.
Bref: « Le bilan des forces de sécurité maliennes en ce qui concerne les droits humains depuis janvier est tout simplement déplorable,ellles continuent à porter atteinte à ces droits sans sembler craindre d'avoir à rendre des comptes. », déclare Gaëtan Mootoo, chercheur à Amnesty International et membre de la mission actuellement sur place.
Source RFI, Reuters et Amnesty international
zp,
SIWEL 071414 JUIN 13
Ci-dessous le rapport d'Amnesty international en pdf.
"Faits les plus graves dénoncés par Amnesty International : des exécutions, parfois de vieillards, parfois dans le dos, principalement de Touaregs ou d'Arabes, sans crainte de devoir rendre des comptes." précise encore RFI
Sur la mission de 4 semaines passés dernièrement au Mali, soit au cours du mois d'avril " L'organisation de défense des droits de l'homme dit avoir recueilli des informations sur plus de vingt cas de disparitions forcées et d'exécutions extrajudiciaires.". "Quand elles ne sont pas tuées, les personnes soupçonnées d'appartenir ou d'entretenir des liens avec les groupes armés sont régulièrement torturées au moment de leur arrestation ou pendant leur détention."
" Ainsi entre le 11 et le 14 avril ", selon Amnesty, " cinq hommes arrêtés dans le Nord sont morts à la maison d'arrêt de Bamako. Plus récemment encore, le 26 mai 2013, deux Touaregs ont été arrêtés et leurs corps ont été retrouvés quelques heures plus tard. Mohamed Hamedou Ag Mohamed Asssaleh aurait été arrêté, dans la matinée, avec un autre Touareg par l’armée malienne. Conduits à cinq kilomètres de Gossi, ils auraient été déshabillés, forcés de s’allonger sur le sol et frappés à coups de bottes Rangers par des soldats. Les soldats leur auraient marché dessus et auraient proféré des menaces de mort à leur encontre. Ils étaient apparemment sur le point d’être exécutés quand un parent, un soldat lui-même, est intervenu et a obtenu leur libération. Quelques heures plus tard, vers 16 heures, Mohamed Ag Mohamed Ag Mohamed Asssaleh a été de nouveau arrêté avec un autre touareg Mohamed Acheick Ag Djibrilla au marché de Gossi, par six ou sept soldats. Leurs corps ont été retrouvés dans la brousse, à 3 km de Gossi. Ils ont été enterrés par les habitants."
Cette enquête d'Amnesty international est toujours en cours et ne semble pas prête de s’arrêter étant donné les circonstances actuelles où les exécutions sommaires et raciales se poursuivent en ce moment-même à Anefsi. L'enquête publiée aujourd'hui est majoritairement consacrée aux violations commises par les soldats maliens sur les civils azawadiens. Autant dire que la France aura bien réussi sa mission, elle a déstabilisé pour longtemps cette région d'Afrique en permettant à une armée génocidaire de pratiquer librement l'épuration ethnique, à laquelle elle s'adonne tranquillement depuis 50 ans, tout en coupant court à toute possibilité aux victimes de se défendre.
Face au désastre et à la l’extrême déstresse des populations civiles "du Nord", Amnesty internationale formule plusieurs recommandations à l'adresse de la France et de la Misma et demande entre autre, de " ne plus livrer des prisonniers à l'armée malienne".
Gageons que malgré ce nouveau rapport, le grand pays des droits de l'homme qu'est la France ne va pas dire un seul mot sur ces exactions après s'être empressé de condamner officiellement et fermement la simple arrestation des infiltrés maliens à Kidal. A coup sur, le porte-parole du Quai d'Orsay observera un silence scrupuleux, et pour cause, Il sera difficile pour le Quai d'Orsay de condamner une action qu'il a lui-même initié, cautionné et protégé.
Bref: « Le bilan des forces de sécurité maliennes en ce qui concerne les droits humains depuis janvier est tout simplement déplorable,ellles continuent à porter atteinte à ces droits sans sembler craindre d'avoir à rendre des comptes. », déclare Gaëtan Mootoo, chercheur à Amnesty International et membre de la mission actuellement sur place.
Source RFI, Reuters et Amnesty international
zp,
SIWEL 071414 JUIN 13
Ci-dessous le rapport d'Amnesty international en pdf.
Lien renvoyant au site d'Amnesty international, Région Mali où le rapport est également disponible