samedi 9 mars 2013

Guerre au Nord-Mali: Question touarègue et pauvreté aux racines de la colère (1/2)


Alan Beuret

RECEVEZ LES INFOS DE ALAN BEURET

Guerre au Nord-Mali: Question touarègue et pauvreté aux racines de la colère (1/2)

Publication: 08/03/2013 06:00
0

GUERRE AU MALI - Peut-on aujourd'hui penser gagner une guerre asymétrique, ou même seulement la terminer, sans envisager et construire la paix qui suivra?
Certainement non, or ceci n'attend pas: c'est au cœur de l'engagement militaire qu'il faut le faire. Même si l'urgence semble être ailleurs, cela commence aujourd'hui, et maintenant. Si la guerre vise avant tout Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), ce n'est pas avec AQMI que l'on construira la paix. Ce n'est possible qu'avec le soutien des populations locales, et notamment des touaregs: acteurs d'une guerre qu'ils ont déjà perdu, ils doivent être les acteurs d'une paix impossible sans eux. La "question touarègue" et le sous-développement, causes profondes du conflits, pourtant reléguées au deuxième plan par l'actualité militaire, doivent revenir au cœur de l'action de la France, si celle-ci veut éviter un engagement sans issue, une guerre sans victoire.
Il faut revenir sur ces questions, les replacer au cœur de notre engagement. Depuis le début del'intervention franco-africaine au Mali, avec un soutien logistique occidental, deux mots reviennent dans l'analyse: balkanisation et afghanisation. Ces parallèles avec les conflits récents les plus médiatisés reflètent une volonté classique d'inscrire dans des cadres de compréhension existant des problématiques en apparence nouvelles. Pourtant, les racines du conflit remontent à l'origine du pays et jusqu'à la colonisation elle-même. Elles remontent aux origines de la question touarègue et aux dynamiques politiques, économiques, culturelles, sociales et criminelles qui agitent la région sahélienne et le Sahara depuis un siècle.
Les touaregs, de la colonisation aux indépendances: un mode de vie et une identité meurtris
Avant la colonisation, le Sahara est un territoire inhospitalier, par lequel transitent dattes, sel et esclaves, occupé majoritairement par un peuple: les Touaregs, de leur vrai nom "Tamshek". Peuple nomade, ils participent notamment aux échanges commerciaux, en assurant le transport à travers le désert et en enlevant des subsahariens pour l'esclavage. Fiers, les touaregs ont une identité très forte. Islamisés tardivement, ils pratiquent un islam modéré, mélangé à leur propre culture. Les femmes sont peu voilées et tiennent un rôle important dans cette société matriarcale. Certaines prohibitions, comme le porc, n'y sont pas toujours appliquées.
Vaincu et colonisé au début du XXème siècle, le peuple guerrier touareg se rebelle dès 1916. Le commerce transsaharien chute, du fait de l'interdiction de l'esclavage et la restructuration du commerce mondial. Les touaregs sont contraints de se rabattre sur l'agropastoralisme nomade, voire d'abandonner leur mode de vie traditionnel en se sédentarisant. Ces transformations socioéconomiques agressent violemment le mode de vie et l'identité touarègue. Or, la stigmatisation et l'attaque contre l'identité d'individus conduisent ceux-ci à la revendiquer de façon plus radicale, comme l'explique Amin Maalouf. C'est un élément capital pour comprendre les rébellions touarègues.
LIRE AUSSI:
Dans les années soixante, le découpage à la règle d'école, des frontières des États d'Afrique divise l'espace géo-culturel touarègue, rendant illégaux nombre de mouvements nomades. Dès lors, les mouvements transfrontaliers illégaux deviennent le quotidien de nombreux touaregs, prisonniers des nouvelles frontières de "leur" désert. De plus, dans tous ces pays, les populations touarègues deviennent minoritaires.
Les touaregs dans le nouvelle État malien: marginalisation et frustrations
En 1960, le nouvel État malien, socialiste et centralisé, s'attaque aux chefferies touarègues et impose sa propre organisation administrative. Les touaregs en sont exclus, subissant discrimination et stigmatisation de la part des autres populations maliennes, qui prennent leur revanche sur leurs anciens esclavagistes. Dés 1963, tous les éléments constitutifs de l'éclatement d'un mouvement rebelle de guerre irrégulière sont réunis: grave crise du modèle économique touarègue, en particulier au Nord-Mali, délaissé par le gouvernement central; marginalisation économique et politique des touarègues au sein de l'État malien; forte cohésion sociale du peuple touarègue, fier et à très fortes traditions; soutien politique et financier de la population touarègue à la rébellion; convergence d'intérêts autour de la revendication d'une identité touarègue menacée; et, finalement, répression politique et absence d'espace d'expression politique pacifique. Ces six éléments correspondent aux conditions de l'émergence d'un mouvement de guerre irrégulière, telles qu'identifiées par l'expert militaire Amael Cattaruzza, qui regroupe la première et la seconde. C'est la persistance et l'amplification de ces phénomènes qui va mener à l'escalade.
Les rébellions touarègues: l'éternel recommencement ?
La rébellion de 1963 compte moins de 1000 hommes: elle n'est pas séparatiste mais réclame une certaine décentralisation du pouvoir, une meilleure intégration dans la vie politique malienne et un effort de développement en faveur du Nord-Mali. Pouvant difficilement s'aventurer dans le désert, les Forces Armées Maliennes (FAM) se retranchent dans des camps fortifiés et mènent des opérations de représailles contre les civils touaregs, y compris à l'arme lourde. Cette réaction inadaptée et disproportionnée enracine définitivement le ressentiment touarègue envers le gouvernement central. Créant une situation humanitaire désastreuse, ce nettoyage ethnique a lieu dans l'indifférence de la communauté internationale. Après ce premier épisode, la majeure partie des combattants touaregs émigrent et se font mercenaires en Libye, pour fuir les sécheresses de 1969-1973, lassés d'une lutte qui n'aboutit qu'au massacre de leur peuple. Ils s'initient alors au "jihad", concept étranger aux touaregs.
Entre temps, un coup d'État instaure une dictature militaire à Bamako, qui poursuit la même politique. Les sécheresses des années quatre-vingt et la lente agonie économique des touaregs, conduisent au retour à la lutte armée en 1990. Ce sont les fils des rebelles de 1963 qui luttent en 1990. Les militaires rejouent alors la même partition et s'en prennent violement à la population. En pleine transition post-guerre froide, la communauté internationale n'en a que faire.
Les processus de paix: jeu de dupes et fausses promesses
Les accords de Tamanrasset de janvier 1991 prévoient une démilitarisation d'une partie du Nord Mali: elle n'aura jamais lieu. Les négociateurs touaregs demandent alors des projets de développement dans la région, la démilitarisation complète de l'Azawad, un système politique fédéral, le jugement des responsables des massacres et l'indemnisation des dégâts contre les populations civiles. Plus la répression, leur marginalisation et les attaques contre leur identité s'amplifient, plus les touaregs se radicalisent.
Le pacte national négocié en 1992 avec Amadou Toumani Touré est censé mettre fin à la rébellion et répondre aux attentes touaregs qui déposent les armes en 1996. Mais sa mise en place est un échec. Les projets de développement ne sont pas adaptés à la situation; les revendications fédérales des touaregs sont ignorées et leur intégration dans l'administration et la vie politique, marginale; les responsables des crimes de guerre au Nord Mali ne seront jamais traduit en justice ; l'Azawad, loin d'être démilitarisé, voit des zones entières interdites à la population par l'armée. Les touaregs doivent financer eux-mêmes écoles, points d'eau et infrastructures. Le système administratif imposé par l'État se superpose et se heurte aux mécanismes traditionnels de gestion des ressources qui relèvent des chefferies locales. Les causes profondes du conflit persistent et même s'aggravent, avec les années de sécheresse du début des années 2000. Début 2006, une brève reprise de la violence prend fin avec accords d'Alger, énième promesse faite à la population touarègue.
 

Suivre Alan Beuret sur Twitter: www.twitter.com/Alan_BEURET
SUIVRE LE HUFFPOST

Guerre au Nord-Mali: Question touarègue et pauvreté aux racines de la colère (1/2)


Alan Beuret

RECEVEZ LES INFOS DE ALAN BEURET

Guerre au Nord-Mali: Question touarègue et pauvreté aux racines de la colère (1/2)

Publication: 08/03/2013 06:00
0

GUERRE AU MALI - Peut-on aujourd'hui penser gagner une guerre asymétrique, ou même seulement la terminer, sans envisager et construire la paix qui suivra?
Certainement non, or ceci n'attend pas: c'est au cœur de l'engagement militaire qu'il faut le faire. Même si l'urgence semble être ailleurs, cela commence aujourd'hui, et maintenant. Si la guerre vise avant tout Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), ce n'est pas avec AQMI que l'on construira la paix. Ce n'est possible qu'avec le soutien des populations locales, et notamment des touaregs: acteurs d'une guerre qu'ils ont déjà perdu, ils doivent être les acteurs d'une paix impossible sans eux. La "question touarègue" et le sous-développement, causes profondes du conflits, pourtant reléguées au deuxième plan par l'actualité militaire, doivent revenir au cœur de l'action de la France, si celle-ci veut éviter un engagement sans issue, une guerre sans victoire.
Il faut revenir sur ces questions, les replacer au cœur de notre engagement. Depuis le début del'intervention franco-africaine au Mali, avec un soutien logistique occidental, deux mots reviennent dans l'analyse: balkanisation et afghanisation. Ces parallèles avec les conflits récents les plus médiatisés reflètent une volonté classique d'inscrire dans des cadres de compréhension existant des problématiques en apparence nouvelles. Pourtant, les racines du conflit remontent à l'origine du pays et jusqu'à la colonisation elle-même. Elles remontent aux origines de la question touarègue et aux dynamiques politiques, économiques, culturelles, sociales et criminelles qui agitent la région sahélienne et le Sahara depuis un siècle.
Les touaregs, de la colonisation aux indépendances: un mode de vie et une identité meurtris
Avant la colonisation, le Sahara est un territoire inhospitalier, par lequel transitent dattes, sel et esclaves, occupé majoritairement par un peuple: les Touaregs, de leur vrai nom "Tamshek". Peuple nomade, ils participent notamment aux échanges commerciaux, en assurant le transport à travers le désert et en enlevant des subsahariens pour l'esclavage. Fiers, les touaregs ont une identité très forte. Islamisés tardivement, ils pratiquent un islam modéré, mélangé à leur propre culture. Les femmes sont peu voilées et tiennent un rôle important dans cette société matriarcale. Certaines prohibitions, comme le porc, n'y sont pas toujours appliquées.
Vaincu et colonisé au début du XXème siècle, le peuple guerrier touareg se rebelle dès 1916. Le commerce transsaharien chute, du fait de l'interdiction de l'esclavage et la restructuration du commerce mondial. Les touaregs sont contraints de se rabattre sur l'agropastoralisme nomade, voire d'abandonner leur mode de vie traditionnel en se sédentarisant. Ces transformations socioéconomiques agressent violemment le mode de vie et l'identité touarègue. Or, la stigmatisation et l'attaque contre l'identité d'individus conduisent ceux-ci à la revendiquer de façon plus radicale, comme l'explique Amin Maalouf. C'est un élément capital pour comprendre les rébellions touarègues.
LIRE AUSSI:
Dans les années soixante, le découpage à la règle d'école, des frontières des États d'Afrique divise l'espace géo-culturel touarègue, rendant illégaux nombre de mouvements nomades. Dès lors, les mouvements transfrontaliers illégaux deviennent le quotidien de nombreux touaregs, prisonniers des nouvelles frontières de "leur" désert. De plus, dans tous ces pays, les populations touarègues deviennent minoritaires.
Les touaregs dans le nouvelle État malien: marginalisation et frustrations
En 1960, le nouvel État malien, socialiste et centralisé, s'attaque aux chefferies touarègues et impose sa propre organisation administrative. Les touaregs en sont exclus, subissant discrimination et stigmatisation de la part des autres populations maliennes, qui prennent leur revanche sur leurs anciens esclavagistes. Dés 1963, tous les éléments constitutifs de l'éclatement d'un mouvement rebelle de guerre irrégulière sont réunis: grave crise du modèle économique touarègue, en particulier au Nord-Mali, délaissé par le gouvernement central; marginalisation économique et politique des touarègues au sein de l'État malien; forte cohésion sociale du peuple touarègue, fier et à très fortes traditions; soutien politique et financier de la population touarègue à la rébellion; convergence d'intérêts autour de la revendication d'une identité touarègue menacée; et, finalement, répression politique et absence d'espace d'expression politique pacifique. Ces six éléments correspondent aux conditions de l'émergence d'un mouvement de guerre irrégulière, telles qu'identifiées par l'expert militaire Amael Cattaruzza, qui regroupe la première et la seconde. C'est la persistance et l'amplification de ces phénomènes qui va mener à l'escalade.
Les rébellions touarègues: l'éternel recommencement ?
La rébellion de 1963 compte moins de 1000 hommes: elle n'est pas séparatiste mais réclame une certaine décentralisation du pouvoir, une meilleure intégration dans la vie politique malienne et un effort de développement en faveur du Nord-Mali. Pouvant difficilement s'aventurer dans le désert, les Forces Armées Maliennes (FAM) se retranchent dans des camps fortifiés et mènent des opérations de représailles contre les civils touaregs, y compris à l'arme lourde. Cette réaction inadaptée et disproportionnée enracine définitivement le ressentiment touarègue envers le gouvernement central. Créant une situation humanitaire désastreuse, ce nettoyage ethnique a lieu dans l'indifférence de la communauté internationale. Après ce premier épisode, la majeure partie des combattants touaregs émigrent et se font mercenaires en Libye, pour fuir les sécheresses de 1969-1973, lassés d'une lutte qui n'aboutit qu'au massacre de leur peuple. Ils s'initient alors au "jihad", concept étranger aux touaregs.
Entre temps, un coup d'État instaure une dictature militaire à Bamako, qui poursuit la même politique. Les sécheresses des années quatre-vingt et la lente agonie économique des touaregs, conduisent au retour à la lutte armée en 1990. Ce sont les fils des rebelles de 1963 qui luttent en 1990. Les militaires rejouent alors la même partition et s'en prennent violement à la population. En pleine transition post-guerre froide, la communauté internationale n'en a que faire.
Les processus de paix: jeu de dupes et fausses promesses
Les accords de Tamanrasset de janvier 1991 prévoient une démilitarisation d'une partie du Nord Mali: elle n'aura jamais lieu. Les négociateurs touaregs demandent alors des projets de développement dans la région, la démilitarisation complète de l'Azawad, un système politique fédéral, le jugement des responsables des massacres et l'indemnisation des dégâts contre les populations civiles. Plus la répression, leur marginalisation et les attaques contre leur identité s'amplifient, plus les touaregs se radicalisent.
Le pacte national négocié en 1992 avec Amadou Toumani Touré est censé mettre fin à la rébellion et répondre aux attentes touaregs qui déposent les armes en 1996. Mais sa mise en place est un échec. Les projets de développement ne sont pas adaptés à la situation; les revendications fédérales des touaregs sont ignorées et leur intégration dans l'administration et la vie politique, marginale; les responsables des crimes de guerre au Nord Mali ne seront jamais traduit en justice ; l'Azawad, loin d'être démilitarisé, voit des zones entières interdites à la population par l'armée. Les touaregs doivent financer eux-mêmes écoles, points d'eau et infrastructures. Le système administratif imposé par l'État se superpose et se heurte aux mécanismes traditionnels de gestion des ressources qui relèvent des chefferies locales. Les causes profondes du conflit persistent et même s'aggravent, avec les années de sécheresse du début des années 2000. Début 2006, une brève reprise de la violence prend fin avec accords d'Alger, énième promesse faite à la population touarègue.
 

Suivre Alan Beuret sur Twitter: www.twitter.com/Alan_BEURET
SUIVRE LE HUFFPOST

vendredi 8 mars 2013

Trois lieutenants d’Iyad neutralisés à Kidal


Trois lieutenants d’Iyad neutralisés à Kidal

08/03/2013 12:25 0 COMMENTS
L’information a circulé avec insistance, ce mardi : Iyad Ag Ghaly, chef du mouvement Ançardine et plusieurs de ses lieutenants auraient été tués dans les collines de Taïkarène, lors d’un raid de l’aviation française. iyad ag ghaly 1 Trois lieutenants d’Iyad neutralisés à Kidal
Que devient l’ennemi public N°1 du septentrion malien, Iyad Ag Ghaly ? La question était sur toutes les lèvres depuis le déclenchement de l’intervention française, le 11janvier 2013. Cette intervention était justement motivée par l’attaque de Konna par Iyad et ses hommes qui projetaient de prendre la ville de Mopti et l’aéroport de Sévaré afin d’empêcher le déploiement des troupes de la Cedeao. Et depuis le début de l’Opération Serval, nombreux étaient les maliens et même les observateurs étrangers à s’interroger sur le sort de cet homme (Iyad Ag Ghaly), qui avait mystérieusement disparu.
Alors que certains affirmaient qu’il s’était refugié à l’étranger, d’autres soutenaient le contraire. Et avant-hier mardi, plusieurs sources à Bamako annonçaient la mort de Iyad Ag Ghaly. Selon ces sources, le chef du mouvement Ançardine s’était réfugié dans les collines  de Taïkarène, (extrême nord-est du pays) en compagnie de plusieurs de ses lieutenants et de nombreux combattants. Et c’est là qu’il aurait été tué, lors d’un raid de l’aviation française, ce mardi. Selon une autre source, Iyad aurait été blessé et fait prisonnier. Aussi l’on annonce, la mort de trois officiers déserteurs de l’armée malienne qui avaient tous rejoints le mouvement d’Iyad. Ce sont, les commandants Ibrahim Ag Inawilen, Haroun Ag Saïd et le colonel In Tafadene.
Selon une source sécuritaire, contactée à Bamako, la mort de Iyad avait effectivement été annoncée par certains canaux de communication au nord du Mali. Cependant, jusqu’à hier, des vérifications étaient faites au front et à Bamako, pour avoir la confirmation de cette information. En définitive, les différentes sources militaires contactées par L’Aube n’avaient pas eu confirmation de la mort de ce terroriste. C’est dire qu’il est activement recherché par l’ensemble des forces engagées au nord.
C.H. S.
Source: L’Aube

Lulla/Womans FOREVER by Tinariwen/Takhiya Chatma!!

Mali : la saison des pluies n'arrivera que fin mai, début juin, assure un météorologue


RIEN DE CE QUI EST KAKI, BLEU MARINE OU BLEU CIEL NE NOUS SERA ÉTRANGER

Mali : la saison des pluies n'arrivera que fin mai, début juin, assure un météorologue

Des vents de sables pourraient en revanche se lever plus rapidement.



Mali :  la saison des pluies n'arrivera que fin mai, début juin, assure un météorologue
On parle beaucoup de l'arrivée prochaine de la saison des pluies au Mali, qui compliquerait les opérations militaires. Pour mieux comprendre ce phénomène, un ingénieur météorologue, Laurent Labbé, spécialiste de cette région, nous explique ce qu'il en est. 

Ce que l'on appelle la "saison des pluies" au Sahel, c'est l'établissement d'un régime de mousson particulier à l'Afrique de l'ouest (et dans une certaine mesure d'une partie de l'afrique centrale, Tchad et Cameroun, et de l'est, Soudans et Ethiopie. Il s'agit, pour faire simple, du décalage, partant du golfe de Guinée vers le nord, d'une zone pluvieuse constituée d'amas orageux qui se déplacent individuellement d'est en ouest. Ce décalage se produit assez rapidement à la fin du printemps et affecte le sahel fin-mai début-juin. On observe également une variation nette d'intensité de la mousson dans le sens nord-sud : les zones septentrionales du Sahel sont encore moins touchées par les pluies. Le cas des reliefs (Tibesti, Aïr, Adrar) est particulier car leurs pentes sont susceptibles de déclencher et fixer des systèmes orageux localisés qui peuvent donner de forts cumuls pluviométriques et causer éventuellement pertes matérielles et humaines. Ces épisodes interviennent souvent en début de saison (juin-juillet). De ce fait, les opérations aériennes au départ de Bamako, Niamey et N'Djaména pourraient être perturbées au départ et à l'arrivée mais probablement pas sur objectif. Par ailleurs la mousson africaine est intermittente. Il ne s'agit pas d'une période avec des pluies continues comme en Inde ou en Asie. En pleine saison (juillet-août), que l'on appelle ici "l'hivernage", on observe, à la latitude de Niamey, en moyenne 2 à 3 averses par semaine. 

On peut toutefois observer des pluies avant la saison de mousson (de mars à mai). Il s'agit d'un autre phénomène connu sous le nom de "pluies des mangues". Il résulte, toujours pour faire simple, de l'interaction entre des dépressions qui se forment au niveau du bassin méditerranéen/maghreb avec la zone pluvieuse qui est, à cette époque, sur les pays côtiers du Golfe de Guinée. Cette interaction produit un étirement nuageux en travers du Sahel sur un axe sud-ouest nord-est, qui est porteur de pluies, tour à tour faibles et étendues ou modérées et localisées. Ces événements ne durent pas plus d'une journée et se comptent en moyenne sur les doigts d'une main. Je ne pense pas qu'ils puissent être une véritable entrave pour les opérations. 

Le phénomène météorologique qui pourrait être plus gênant dans les semaines et mois à venir est le soulèvement de sable lié au renforcement de l'Harmattan qui souffle du nord-est. Cette année ce vent ne s'est jamais vraiement bien installé sur la région (sauf le jour où nos forces ont pris Kidal), mais il est encore possible qu'il se renforce car ce n'est qu'avec l'arrivée de la mousson qu'il quitte la région.

Mercredi 6 Mars 2013
Jean-Dominique Merchet
http://www.marianne.net/blogsecretdefense/Mali-la-saison-des-pluies-n-arrivera-que-fin-mai-debut-juin-assure-un-meteorologue_a977.html

jeudi 7 mars 2013

Communiqué de l’ARVRA: Bilan des exactions de l’armée malienne du 1er au 4 Mars 2013


Communiqué de l’ARVRA: Bilan des exactions de l’armée malienne du 1er au 4 Mars 2013

arvra

Association des Réfugiés et Victimes des Répressions de l'Azawad
A R V R A


Bilan des exactions de l'armée malienne

En dépit des discours lénifiants des autorités de Bamako sur les comportements de leurs soldats, les exactions, tueries, vols et pillages des populations azawadiennes, en particulier, touaregs et maures se poursuivent.

Période:                            1 au 4 mars 2013

Zones géographiques :

In m'nass, 80 km au sud ouest de Gao : 4 personnes exécutées le 2 mars 2013 par une patrouille de l'armée malienne partie de Gao dans la journée,
1. Oumar Ag Algateck
2. Mossa Ag Algateck
3. Aklinine Ag Mossa
4. Aljoumaghat Ag Bilal

Gossi, 160 km au sud ouest de Gao sur la route de Sevaré, 1 jeune homme a été frappé à mort par des soldats maliens avant de lui retirer une somme de 60 000FCFA qu'il avait par devers lui,

- Hodari, sud de Tombouctou, les soldats maliens ont enlevé et ramener dans la direction de Douentza les personnes ci après :
1. Oumar Ag Sidi Ali,
2. Mohamed Ag Sidi Ali et
3. Aliou Ag Houssa.

Hombori : enlèvement de deux personnes dont les noms ne nous ont pas été communiqués ainsi que du chef de leur fraction du nom de Hamo Ag Ichrach venu pour s'enquérir de leur situation auprès des militaires maliens.

NB : Dans chacun de ces cas, les soldats pillent les boutiques s'il s'agit de commerçants et enlèvent les troupeaux sur leur parcours.

L'ARVRA en appelle encore à l'engagement des organisations de défense des droits de l'Homme, aux hommes et femmes épris de justice de dénoncer avec la dernière rigueur la responsabilité des autorités de Bamako, le silence de la France dont les forces ont permis le déploiement des soldats maliens plus prompts à exécuter, voler et piller d'innocents civils que de traquer les narco terroristes.
Nous exigeons le déclenchement de procédures d'appel d'urgence pour que cessent ces violations flagrantes et continue des vies humaines dans l'Azawad.
 suite:
6 mars 2013
ARVRA

Les xenophobes ecrivains bamakois s'en mêlent :Mali : Seydou Badian ne croit pas au dialogue avec les touaregs


AFRIQUE

Mali : Seydou Badian ne croit pas au dialogue avec les touaregs

Alors que Bamako vient d'annoncer la mise en place d'une Commission de dialogue et de réconciliation avec les rebelles touaregs, Seydou Badian, écrivain et homme politique, est convaincu que ce dialogue ne menera à rien.
Pendant que la traque des djihadistes se poursuit dans le nord du Mali, la communauté internationale appelle au dialogue avec les rebelles touaregs notamment. Si Bamako tente de suivre ces recommandations, Seydou Badian, écrivain et homme politique, est pessimiste quant aux chances de réussite de ce dialogue. Compagnon de lutte de Modibo Keita, le premier Président de la République du Mali, Seydou Badian réagit également à l'intervention française.

...L'indépendance? les touaregs ne l'auront jamais...(Seydou Badian)

DW.DE

metetta:Mali Le 07/03/2013 à 19:55: une centaine de jihadistes tués pour le contrôle de la vallée d’Ametettai.


  • Ametetta:Mali Le 07/03/2013 à 19:55: une centaine de jihadistes tués pour le contrôle de la vallée d’Ametettai.

Opération en court

Nombre de corps effectivement dénombrés à notre compteur,Les Tchadiens affirment avoir également tué une centaine de jihadistes et ont eux-mêmes perdu plus de 25 soldats des hommes de courage,nous poursuivons le ratissage  jour et nuit de cette vallée considérée comme le sanctuaire d’Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). D’autres vallées de l’Adrar des Ifoghas nous avons trouvé appres les avoirs aneanti des munitions et armements saisis, dont trois canons russes de 122 mm, des mitrailleuses et lance-roquettes. plus de 1.000 roquettes et grenades, 60.000 munitions, 1.500 obus et du matériel pour fabriquer des explosifs artisanaux.Nous venons de capturer des enfants soldats,Ils se terraient depuis deux ou trois jours,chargeur engagé, la cartouche en chambre,deux d'entre eux n'ont pas plus de quinze ans. "Deux enfants soldats, qui ont été immédiatement examinés par un médecin et évacués vers le quartier général. Ils seront remis à la Croix-Rouge international,Ce n'est pas la première fois,dans la région, il enleve sa djellaba pour montrer qu'il n'avait pas de ceinture d'explosifs. Des gestes visiblement appris et répétés.Il semblerait que les jihadistes avaient recruté, ou 'enlevé', un nombre important d'enfants qu'ils ont armés et entraînés pour les utiliser
    Ametetta:Mali Le 07/03/2013 à 19:55: une centaine de jihadistes tués pour le contrôle de la vallée d’Ametettai.

    Opération en court

    Nombre de corps effectivement dénombrés à notre compteur,Les Tchadiens affirment avoir également tué une centaine de jihadistes et ont eux-mêmes perdu plus de 25 soldats des hommes de courage,nous poursuivons le ratissage jour et nuit de cette vallée considérée comme le sanctuaire d’Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). D’autres vallées de l’Adrar des Ifoghas nous avons trouvé appres les avoirs aneanti des munitions et armements saisis, dont trois canons russes de 122 mm, des mitrailleuses et lance-roquettes. plus de 1.000 roquettes et grenades, 60.000 munitions, 1.500 obus et du matériel pour fabriquer des explosifs artisanaux.Nous venons de capturer des enfants soldats,Ils se terraient depuis deux ou trois jours,chargeur engagé, la cartouche en chambre,deux d'entre eux n'ont pas plus de quinze ans. "Deux enfants soldats, qui ont été immédiatement examinés par un médecin et évacués vers le quartier général. Ils seront remis à la Croix-Rouge international,Ce n'est pas la première fois,dans la région, il enleve sa djellaba pour montrer qu'il n'avait pas de ceinture d'explosifs. Des gestes visiblement appris et répétés.Il semblerait que les jihadistes avaient recruté, ou 'enlevé', un nombre important d'enfants qu'ils ont armés et entraînés pour les utiliser

Nous Tuaregs, nous demandons le désarmement de l armée Malienne ds Gao et Tombouctou. Cette soit disante armée veut creer une guerre ethniques entre les differentes Communautés de L Azawad


Abdoulaye Ag Mohamed
Nous Tuaregs, nous demandons le désarmement de l armée Malienne ds Gao et Tombouctou. Cette soit disante armée veut creer une guerre ethniques entre les differentes Communautés de L Azawad. Cette armée a aussi massacré tant des civiles ds ces differentes localites. Nous demandons a ce que cette vallante armée en vers les massacrés soient chasser just qu a Sevare. Et nous demandons aussi la Communauté Internationale de creer trois centres de formations a Kidal, Tombouctou et Gao pour former les jeunes Azawadiens .
Et ces jeunes Azawadiens desqu ils auront fini leur information. Ils seront en mesure de faire face a tte menace. Les avantages peut avoir avec ces jeunes et qu on ne pas avoir la vallante armée envers le massacre des civiles.
Ces jeunes ont le coeur de se battre et ils savent aussi se battre ds ce genre de terrain.
Ils n ont besoin de boussole pour s avanturier de cette zone.
Ils peuvent aussi assimilier facilement ceux qu on leur disent durant leur formation .
La formation de l armée Malienne ne changera grand chose. Elle a ete formée a Gao par des Americains mais elle n a pu assimilé les instructions et conseils que les Americains les ont donné. Je suis d accord avec le Weaklik ki a dit k l armée Malienne est une armee amateur.

Le Tchad aurait localisé les otages français


Le Tchad aurait localisé les otages français
6 March 2013
[-] Texte [+]




Mali – Bamako le 6 mars 2013 © koaci.com – Alors que Paris joue, communication de guerre oblige, au chat et à la souris avec les médias et l’opinion, au delà du sort d’Abou Zeid ou de Belmonkhtar et de la polémique nombriliste sur des clichés photos, celui des sept otages français laisse place à de nombreux débats au sein de l’armée malienne comme constaté par Koaci.com depuis deux jours au niveau de l’Etat Major à Bamako.

En effet, nous apprenons qu’une information très sensible au sujet des cinq otages français, d’un malgache et d’un togolais enlevés en septembre 2010 au Niger et qui auraient été amenés au nord du Mali, serait parvenue en provenance d’Njamena ce lundi soir au sommet de l’armée malienne.

Selon le peu de renseignements pris auprès d’un lieutenant colonel qui s’est maigrement confié sous couvert d’anonymat à koaci.com, les nouvelles ne seraient pas très bonnes. Nous ne réussiront pas à arracher de notre source s’il s’agit d’informations reçues faisant état de la vie ou non des otages dont nous sommes sans nouvelles depuis plus d’un an.

Une chose semble à cette heure être sûre, Ndjamena aurait des renseignements sur les otages et certains de ces derniers auraient été transmis.

Tout indique que des informations supplémentaires devraient filtrer d’ici peu du côté du pays d’Idriss Déby, en première ligne frontale contre les islamistes dans le massif de l’Adrarh des Ifoghas et le long de la frontière algérienne.

L’armée française quant à elle poursuit le nettoyage et la fouille des environs de Gao et de Tombouctou ainsi que ses mouvements aériens de repérage à l’extrême nord. Les soldats de l’opération Serval y découvrent des caches d’armes et d’autres sites abandonnés par les combattants islamistes après avoir été visés par des séries de bombardements.


125 gendarmes sénégalais à Bamako pour aider au maintien de l’ordre

Un contingent de 125 gendarmes sénégalais baptisé «SENPU» quittera Dakar jeudi matin pour le Mali où ils doivent aider les forces de sécurité maliennes au maintien de l’ordre.

Ce détachement de gendarmes s’ajoute aux 500 militaires sénégalais mis à la disposition de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) qui sont en progression vers le nord Mali et se positionnent actuellement à Sévaré.

Ces hommes en bleu ont reçu ce mercredi matin le drapeau des mains du ministre des Forces armées, Augustin Tine, à la caserne Général Waly Faye (LGI de Mbao).

Le SENPU sera dirigé par le colonel Sonar Ngom. Début février, le président Macky Sall a annoncé l’envoi d’un contingent de 150 gendarmes pour des missions de patrouille et de veille dans les villes libérées du nord du Mali.

Les éléments du SENPU ont été initiés aux normes internationales sur l’application du droit et la protection des personnes par le Comité International de la Croix Rouge (CICR).

«Il est primordial pour le CICR de sensibiliser les membres de ce contingent aux conséquences humanitaires d’un usage excessif de la force», a indiqué Christophe Martin, chef de la délégation régionale du CICR à Dakar.

Cette séance de sensibilisation a été l’occasion d’informer les gendarmes sénégalais des problèmes humanitaires que connaît la population malienne et des différentes activités menées par le CICR en faveur des communautés touchées par le conflit. Elle a aussi permis de rappeler la nécessité pour tous de respecter l’action humanitaire neutre, impartiale et indépendante de l’institution.

Dans le cadre du soutien international mis en place, le rôle de la gendarmerie sénégalaise consistera à aider les forces de sécurité maliennes à maintenir l’ordre public dans le respect des principes humanitaires.

Au Mali, le CICR continue de rappeler à toutes les parties au conflit leurs obligations au regard du droit international.

Ib avec Ndiack FAYE à Dakar.