dimanche 24 février 2013

Repenser l’espace sahélo-saharien


Repenser l’espace sahélo-saharien

Repenser l’espace sahélo-saharien
A la lumière des événements actuels survenus au Sahel, la communauté internationale prend peu à peu conscience de la nécessité d’une approche globale de la sécurité dans la sous-région. Nous devons donc lui rappeler avec insistance que cette approche doit nécessairement passer par le règlement définitif du conflit qui oppose depuis cinquante ans les populations des régions concernées aux Etats centraux du Mali et du Niger.
L’intervention massive concoctée l’année dernière et rendue effective dès le 11 janvier 2013 pour reconquérir l’Azawad et le remettre sous l’autorité du Mali est un acte politique fort qui place de fait la France au cœur des antagonismes qui secouent l’espace sahélo-saharien. Longtemps ignoré par la communauté internationale, le conflit qui oppose ces régions aux Etats centraux du Niger et du Mali commence à susciter un certain intérêt à la faveur de la guerre déclarée aux jihadistes installés dans la région depuis plus de dix ans. En effet, l’émergence opportuniste de ces groupes brouille la compréhension des tensions ordinaires qui hélas sont à l’origine de la situation actuelle au Mali.
Depuis la création par l’administration coloniale française du Niger et du territoire que Modibo Keita baptisé Mali, les populations qui habitent le nord de ces deux pays n’ont pas cessé de revendiquer leur droit à être véritablement associées à la gestion politique et économique de ces Etats. Cette revendication, qui a toujours été considérée comme totalement incongrue a permis au pouvoir central d’organiser régulièrement de terribles représailles sur les populations civiles. Cette situation n’a laissé aucun autre choix à ceux qui la portent depuis des  décennies, que celui des armes pour se faire entendre.
Aujourd’hui, une reconfiguration géopolitique de cet espace paraît inévitable afin de tirer les leçons de l’échec des systèmes postcoloniaux et de faire face aux défis actuels de la sous-région. La stabilité et la sécurité au Sahel passent inévitablement par le règlement de la question touarègue au Mali et au Niger.
Les dernières évolutions
La France a donc décidé d’engager son armée au Sahel pour tenter de contenir la progression de l’idéologie jihadiste. Cette intervention est d’autant plus spectaculaire qu’elle a pour théâtre une région dont les souffrances ont été longtemps ignorées par la communauté internationale. La France, après avoir tracé les frontières actuelles du Niger et de l’actuel Mali, avait mis en place, au moment où elle renonçait à ses prétentions coloniales, des systèmes politiques auxquels elle a transféré tous les pouvoirs. Ces nouvelles administrations ont ainsi été construites autour de certains corps constitués, en particulier l’armée, qui se sont ainsi accaparés les institutions des nouveaux Etats, excluant totalement des communautés dont les territoires traditionnels avaient été pourtant arbitrairement intégrés à ces nouveaux pays.  Nous avons dû admettre au fil du temps que la France n’avait pas cru bon, et n’avait nullement l’intention de le faire, d’organiser un suivi et de se soucier ainsi des intérêts des populations et des peuples dont elle a de ce fait et pour longtemps hypothéqué l’avenir. L’administration coloniale laissait derrière elle des Etats à construire dont les populations n’avaient pas choisi librement de partager un projet national commun.
Situation piégée, que les nouvelles élites nigériennes et maliennes — créées de toutes pièces au moment de ces indépendances, donc souvent pas du tout ou à peine enracinées dans le terroir même des sociétés qui allaient composer ces Etats — n’ont jamais été capables de désamorcer. Les différentes rébellions touarègues ont été des signes forts de ce malaise. La mal-gouvernance qui a caractérisé ces Etats a également largement empêché qu’une prise de conscience de ces élites politiques, semble-t-il toujours en cours d’apprentissage, voit le jour. Le parapluie français a permis au Niger et au Mali d’étouffer les revendications touarègues en les couvrant, notamment sur la scène internationale, même quand des violations massives des droits de l’homme étaient commises par les armées de ces pays sur des populations civiles.  Aujourd’hui, la naissance d’un nouveau jihadisme international et son arrivée dans la sous-région ont changé la donne et perturbent par leurs conséquences — que l’on ne peut plus cacher tellement elles sont tragiques —les schémas très primaires, donc très confortables afin de n’avoir pas à intervenir, élaborés par la communauté internationale officielle. L’idéologie jihadiste reste cependant un phénomène opportuniste qui couvre difficilement les problèmes politiques qui résultent de l’incapacité du Mali à faire, notamment, coexister de manière équitable et apaisée ses communautés ethnoculturelles.
Aujourd’hui, le retour de la France dans ses anciennes colonies et la dimension que prend son engagement au Sahel constituent un événement majeur qui ne manquera pas de reposer la question non seulement de sa responsabilité historique, mais aussi de son rôle en tant que puissance de tutelle sur le Mali et le Niger.
L’intervention française risque cependant d’aggraver la situation si elle n’est pas menée avec  discernement et respect des populations locales. En effet, une présence militaire dirigée contre les revendications légitimes des populations de l’Azawad risque de précipiter toute la sous-région dans un conflit généralisé, du Tchad à la Mauritanie. Les exactions commises par l’armée malienne sur les populations civiles touarègues, maures et peuhles sous les yeux de l’armée française risquent de faire naître une certaine méfiance de ces populations à l’encontre de la politique française dans la sous-région.
La preuve est faite que les armées malienne et nigérienne sont structurellement incapables de sécuriser l’espace sahélo-saharien. Cela est dû à la nature même de leur recrutement et au décalage entre ces armées et les populations qui habitent les régions concernées. L’expérience des deux dernières décennies a montré des armées habituées à se comporter en armées d’occupation et les populations gardent encore en mémoire les massacres massifs des années 90 perpétrés au Mali et au Niger.
Incertitudes politiques
Si l’Etat malien a échoué dans sa mission première, qui est celle de faire cohabiter dans la justice et l’équité les différents peuples qui composent sa population, on voit mal comment il peut légitimement s’appuyer sur cet échec pour imposer une quelconque solution à l’Azawad
Par conséquent, le succès de l’intervention française ne peut être effectif que si les problèmes politiques qui ont favorisé l’émergence de groupes armés dans cette région sont réellement pris en compte. Les trafiquants en tout genre savent que seules les communautés locales touarègues, maures, arabes, kountas, touboues peuvent les empêcher de s’adonner à leurs activités illicites. Et, dans la partie centrale de cet espace sahélo-saharien, la communauté touarègue est incontournable pour faire face à ces menaces qui déstabilisent la sous-région.
Les perspectives
Aujourd’hui, le Mali et le Niger doivent se rendre à l’évidence et accepter de remettre en question ce qui n’a pas fonctionné pendant cinquante ans et de créer les conditions d’un nouveau départ dans leur système de gouvernance. Cela permettrait de mettre un terme aux cycles de violences et augmenterait leur capacité à faire face aux nouveaux défis en termes de démocratie, de développement et de sécurité.
Il est tout de même curieux de se féliciter du réveil des peuples à travers ce qu’il est convenu d’appeler « les printemps arabes » et de bloquer l’expression des peuples du Sahel, qui aspirent à une meilleure gouvernance et au respect de leurs droits.
La communauté internationale serait bien inspirée d’accompagner les voix de plus en plus nombreuses qui se font entendre pour placer les droits des peuples au centre d’une reconfiguration géopolitique incontournable dans cette région. Il serait illusoire de vouloir stabiliser l’espace sahélo- saharien sans prendre en compte les aspirations légitimes des peuples qui y vivent. L’Azawad n’échappe pas à la règle.
La refondation de l’Etat malien constitue un impératif absolu pour mettre un terme à l’instabilité qui favorise l’insécurité et la prolifération de groupes armés plus ou moins mafieux. L’objectif de cette refondation étant la mise en place d’institutions adaptées aux réalités socioculturelles du pays. Chaque communauté devrait se sentir chez elle sur son territoire traditionnel dans un système fédéral ou une autonomie aussi large que possible. Cette autonomie reprendrait les acquis du Pacte national pour expliciter le statut particulier et consacrer ainsi le fédéralisme au Mali ou l’autonomie de l’Azawad.
La dimension qu’incarne le MNLA (Mouvement National de Libération de L’Azawad) aujourd’hui est incontournable pour une stabilisation et une sécurisation durables de l’espace sahélo-saharien. En effet, la légitimité et la réalité des revendications portées par le MNLA ne sauraient être amoindries par les insuffisances et les problèmes d’organisation que rencontre aujourd’hui ce Mouvement. Même si ce dernier venait à disparaître comme d’autres avant lui, cette question demeurera ; d’autres Touaregs et Azawadiens reprendront le flambeau tant que les populations de cet espace sahélo-saharien ne seront pas reconnues dans leurs identités et dans leurs droits sur les territoires de leurs ancêtres. Le MNLA est plus représentatif de l’ensemble du peuple touareg que ne l’est le gouvernement malien de l’ensemble des communautés qui composent la population de l’Azawad !
Pour le mouvement touareg, il s agit avant tout de se défaire de la domination du système politique en vigueur depuis plus de cinquante ans au Mali et au Niger et qui n’a pas su prendre en compte la diversité et les aspirations des populations concernées.
Si les Touaregs continuent à être marginalisés et massacrés dans l’indifférence générale de la communauté internationale, ils finiront par pactiser avec le diable pour exister et combattre ceux qu’ils auront identifiés comme leurs véritables ennemis. Le mouvement touareg est en mesure de peser dans la sous-région et d’assumer un rôle majeur dans la stabilisation et la sécurisation de cet espace. Le mouvement touareg n’a pas pour vocation première de combattre l’islamisme, mais, si ce courant politique devait se fondre dans des organisations violentes qui veulent imposer par la force un ordre contraire aux intérêts du peuple touareg, alors, il devra être combattu.
Le peuple touareg, à travers sa jeunesse émergente, commence à prendre conscience de ses intérêts et à porter un regard plus pragmatique sur les évolutions géopolitiques de la sous-région. La France, qui avait permis au moment de la décolonisation, sans doute plus par indifférence, synonyme à ce niveau d’irresponsabilité, que par machiavélisme d’écarter les Touaregs de la gestion politique des nouveaux Etats auxquels elle avait intégré leurs territoires, se doit aujourd’hui de contribuer à la réparation de cette injustice. Si elle devait persister à vouloir seulement se contenter de réimposer par la force les schémas qu’elle avait déjà mis en place au lendemain des indépendances, elle se verrait placée en porte-à-faux par rapport à la marche du temps et celle que les Touaregs ne veulent pas abandonner : leur avenir !
Les violations des droits de l’homme
L’Etat malien et les dirigeants qui prétendent actuellement illégitimement vouloir le prendre en charge doivent répondre devant la CPI des crimes commis contre les populations touarègues, maures et peules depuis cinquante ans. Il s’agit d’une des conditions majeures à toute réconciliation entre l’Azawad et le Mali. Tout arrangement qui ferait abstraction de cette exigence est voué à l’échec.
Les tenants du « Mali un et indivisible » ne se rendent pas compte de l’absurdité de leur slogan,  alors qu’ils démontrent jour par jour leur incapacité à dénoncer les massacres de populations civiles touarègues, maures et peules. L’incapacité de la classe politique malienne ne se limite même pas à ce qui précède, ce qui est déjà énorme, elle se montre aussi incapable d’imaginer, même sur le papier, une sortie de crise qui serait le fruit d’une concertation entre les différentes communautés du pays. A défaut d’institutions et d’Etat clairement identifiés, la communauté internationale se doit de prendre ses responsabilités et mettre en place une administration provisoire neutre capable d’organiser la refondation de l’Etat et de ses institutions.
Rappelons que l’utilisation de quelques personnalités touarègues par le système politique malien ne constitue pas un élément significatif en soi. Cette méthode a déjà beaucoup servi dans un contexte classique de clientélisme, d’opportunisme et de fatalisme inhérent à tout conflit de ce type. Ces Touaregs avaient choisi d’épauler aveuglément une politique qui a été essentiellement dirigée contre leur communauté et dont ils seront à la longue eux-mêmes les grands perdants.
En réalité, l’acharnement contre le MNLA est une manière de combattre la communauté touarègue dans son aspiration à refuser toute domination ethnocentriste que le système politique malien actuel cherche à perpétuer.
Abdoulahi ATTAYOUB
Président de l’ODTE (Organisation de la Diaspora Touarègue en Europe)

Mali : le retour en force des touaregs du MLNA




ARTE JOURNAL - 24/02/13

Mali : le retour en force des touaregs du MLNA

Les combats se poursuivent dans le nord du Mali et ils sont très violents : 13 soldats tchadiens et 65 djihadistes auraient été tués hier dans le massif des Ifoghas. Par ailleurs, la situation est de plus en plus confuse dans les villes qui sont censées avoir été libérées par les armées françaises et maliennes. Après Gao, où des islamistes ont fait leur retour cette semaine, c'est au tour du village d'Inkhalil d'être perturbé par des affrontements entre touaregs et arabes maliens.
Des arabes qui se défendent d'être des terroristes et qui affirment être pris pour cibles par les touaregs. Ces derniers s'estiment victimes de représailles car depuis la libération, dans certains secteurs, les touaregs du MNLA ont repris position. C'est le cas dans la ville de Kidal comme nous le montre ce reportage de Sheikh Douara et Pierre Creison



Tangleweed - "Amazzagh"

Issalane: Communiqué de presse du MNLA à propos des évèneme...

Issalane: Communiqué de presse du MNLA à propos des évèneme...: Des évènements survenus le 23 février 2013 à In Khalil près de la frontière algérienne, durant lesquels le MNLA a été la cible d'attaques ...

Le fils d’Idriss Deby griévement blessé au nord Mali par les islamistes


Le fils d’Idriss Deby griévement blessé au nord Mali par les islamistes

  [-] Texte [+]

Selon des informations qui viennent de nous parvenir, Mahamat Idriss Deby dit Kaka, serait grièvement blessé par l’explosion d’une mine lors des affrontements qui ont opposé les troupes tchadiennes aux groupes Djihadistes  dans le massif des Ifoghas au nord Mali. général Mahamat Idriss Déby Itno 273x119 Le fils dIdriss Deby griévement blessé au nord Mali par les islamistes
Le bilan des affrontements donné par l’Etat-major tchadien est démenti par cette information.
Nos sources soutiennent également quarante (40) officiers  tchadiens seraient également morts dans ces combats d’une extrême violence.
Les blessés ont été évacués dans les garnisons de Ndjaménas et d’autres transférés dans les hôpitaux militaires  à Dakar pour recevoir des soins médicaux.
A suivre………
Le fils d’Idriss Deby griévement blessé au nord Mali par les islamistes
http://bamada.net/le-fils-didriss-deby-grievement-blesse-au-nord-mali-par-les-islamistes/

Urgent/Bilan des affrontements donné par les locaux dans l'Adrar des Iforas:islamistes morts plus de 65 55 tchadiens morts 18 militaires maliens morts a gao vendredi 3 français gravement blessés

Urgent/Bilan des affrontements donné par les locaux dans l'Adrar des Iforas:islamistes morts plus de 65
55 tchadiens morts
18 militaires maliens morts a gao vendredi
3 français gravement blessés

Sagesse Touarègue:Un vieil homme initiait ainsi son petit-fils à propos de la vie : " une lutte est en cours a l'intérieur de moi ", disait-il a l'enfant . "C'est une lutte terrible entre deux lions .

https://Photo: ingetje tadros



Un vieil homme initiait ainsi son petit-fils à propos de la vie :
" une lutte est en cours a l'intérieur de moi ", disait-il a l'enfant .

"C'est une lutte terrible entre deux lions .

L'un est plein d'envies , de colère , d'avarice , de jalousie , d'arrogance , de ressentiment , de possessivité , de mensonge , de supériorité , de fausse fierté .

L'autre est bon , il est paisible , heureux , serein , humble , généreux , vrai et remplit de compassion .
Cette lutte a aussi lieu en toi , mon enfant , et en chaque personne ."

Le petit-fils réfléchit un instant et interrogea son grand-père :
" Lequel de ces deux lions va gagner la lutte ?"

Le vieux répondit simplement :
" Celui que tu nourriras ."

Mali : l’Europe face au dilemme Touareg


Mali : l’Europe face au dilemme Touareg

Les Touaregs du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) affirment collaborer depuis quelques jours avec l’armée française dans sa lutte contre les islamistes armés au Mali. Une alliance qui pose question en Europe, mais qui paraît indispensable pour régler la situation malienne.

Le cas des Touaregs pèse dans le dossier malien. Crédits : Libre de droit.

Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, a qualifié le mouvement d’ « interlocuteur possible ». Un choix qui ne fait pas l’unanimité. « La France fait une grosse erreur en défendant le MNLA. Cela ne passera pas auprès de la population malienne », avertit Françis Simonis, spécialiste de l’Afrique subsaharienne à l’université Aix-Marseille. La bienveillance de l’Etat français envers le mouvement rebelle touareg, qui fut un temps allié au groupe islamiste armé – et touareg – Ansar Dine, pourrait en effet entamer le capital sympathie dont bénéficie la France au Mali. « La France et les médias français ont toujours soutenu les Touaregs, par romantisme. Il y a une fascination pour les hommes du désert, pour les hommes bleus », estime Françis Simonis. L’historien critique en particulier le soutien que reçoit le MNLA : « Il n’est pas représentatif de la population touarègue, très divisée. »

Côté Union Européenne, si l’on soutient l’intervention militaire de la France au Mali, il n’y pas en revanche de position claire sur la question touarègue. La Commission parlementaire européenne des Affaires étrangères juge l’attitude du MNLA « plus qu’ambigüe », selon Arnaud Danjean. L’eurodéputé UMP, président de la sous-commission Défense et Sécurité, affirme que « la représentativité de ce mouvement rebelle est une vraie question ».  « Il existe une reconnaissance politique des Touaregs de la part des gouvernements européens », affirme Moussa Ag Assarid, porte-parole du MNLA en Europe. Des négociations doivent se tenir « avec toutes les communautés maliennes et non avec une seule communauté », selon Gaëtan Mootoo, de retour du Mali pour Amnesty International.

C’est sur la base d’une autodétermination de l’Azawad, en conformité avec la charte des Nations Unies, que le MNLA souhaite dorénavant engager les discussions avec le pouvoir central malien. L’Europe pourrait dans le cadre du processus politique, apporter un soutien diplomatique sous l’égide de l’ONU et de la Cédéao(Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest). Mardi 29 janvier, les 139 députés de l’Assemblée Nationale malienne votaient à l’unanimité l’intégrité territoriale du Mali. Abdoulahi Attayoub, responsable de l’Organisation de la Diaspora Touarègue en Europe, en appelle à la communauté internationale face « aux risques d’explosion du pays ».

Les Touaregs du MNLA demandent l’autodétermination de l’Azawad. Crédits: http://www.mleray.info/article-apres-gao-les-islamistes-d-ansar-dine-chassent-les-touareg-de-tombouctou-107685212.html
 
Des soldats formés par l’Europe pour éviter les exactions

Assimilés aux djihadistes par la majorité des Maliens, les Touaregs redoutent à présent la vengeance de la population sédentaire et de l’armée malienne. « Aujourd’hui les Touaregs ont plus peur de l’armée malienne que des islamistes », déclare Abdoulahi Attayoub. Si rien n’est fait pour empêcher les exactions, « le risque est grand d’élargir le conflit à l’ensemble des Touaregs, jusque au Niger », prévient-il. Un risque que l’Union Européenne ne sous-estime pas. La mission de formation de l’armée malienne (EUTM Mali), qui devrait arriver dans les prochains jours à Bamako, prévoit une formation aux droits humains. « On ne leur apprend pas seulement à bien marcher au pas et bien tirer à la mitraillette », explique l’eurodéputé Arnaud Danjean. Les soldats maliens seront sensibilisés au droit de la guerre et à la convention de Genève. « La formation est nécessaire mais elle n’est pas suffisante. La question n’est pas militaire, elle est politique », tempère Salvatore Saguès, auteur du rapport d’Amnesty International sur la situation au Mali.
« Il est exclu que le Mali continue d’exister comme avant, mais les Maliens sont incapables de sortir de cette situation seuls » estime Abdoulahi Attayoub. « On peut le masquer comme on veut, mais en Afrique la pratique politique passe d’abord par l’appartenance ethnique » déplore celui qui est aussi fondateur de l’association Temoust. Une seule certitude, la résolution du conflit au Mali ne pourra pas faire l’économie de négociations entre Bamako et les représentants des communautés maliennes, dont le MNLA. « La France porte une part importante de responsabilité. Elle a remis le destin de l’Azawad entre les mains du Mali » déclare Moussa Ag Assarid. « Elle peut amener Bamako à la table des négociations avec le MNLA » poursuit-il. Dans le cas contraire, on peut craindre le pire pour le pays. « S’il n’y a pas d’issue politique avec les négociations, il y a un risque de guerre civile » met en garde le porte-parole du MNLA.

Chloé Pilorget-Rezzouk, Hortense Lasbleis et Marlène Seguin.
http://ipjblog.com/nouvellesorientales/category/mali/

Décolonisation : Ban Ki-moon appelle à de nouvelles idées pour faire avancer le processus



Décolonisation : Ban Ki-moon appelle à de nouvelles idées pour faire avancer le processus

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Secrétaire général Ban Ki-moon (Photo : Rick Bajornas)
Alors que le monde connaît une «grande transition», il est temps pour un nouveau type de dialogue inclusif sur la décolonisation, a déclaré jeudi matin, le Secrétaire général, Ban Ki-moon, en appelant à de nouvelles approches pour résoudre les situations des 16 territoires non autonomes encore recensés par les Nations Unies.
«Le risque de mouvement, bien que parfois effrayant, est de loin préférable à la stagnation du statu quo», a déclaré Ban Ki-moon à l'occasion de la séance d'ouverture des travaux annuels du Comité spécial de la décolonisation, au Siège des Nations Unies, à New York.
Le Comité, connu officiellement comme le Comité spécial sur la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, a été mis en place deux ans après l’adoption de la Déclaration par l’Assemblée générale.
La Déclaration affirme le droit de tous les peuples à l’autodétermination et proclame qu'il doit être mis fin et de façon inconditionnelle au colonialisme. Le texte précise que la sujétion des peuples à une subjugation, à une domination et à une exploitation étrangères constitue un déni des droits fondamentaux de l’homme, contraire à la Charte des Nations Unies et qui entrave la promotion de la paix dans le monde et de la coopération.
Plus de 80 anciennes colonies, comprenant quelque 750 millions de personnes, ont accédé à l’indépendance depuis la création de l’ONU. Les seize autres territoires non autonomes comptent près de deux millions d'habitants.
“La communauté internationale est plus que jamais convaincue que le colonialisme n’a pas sa place dans le monde moderne», a déclaré Ban Ki-moon. «L’éradication du colonialisme, dans le respect des principes de la Charte et des résolutions des Nations Unies, est notre tâche commune.”
Le Secrétaire général a déclaré que cela nécessite la participation constructive de toutes les parties concernées, notamment du Comité spécial, des puissances administrantes et des territoires non autonomes, en travaillant au cas par cas.
«Le Comité spécial devrait être au premier plan dans l’identification des possibilités de changement et de promotions des priorités dans le processus de décolonisation pour le bénéfice de tous. En tant qu'organe intergouvernemental exclusivement dédié à la décolonisation, le Comité spécial devrait concevoir des approches nouvelles et créatives pour mobiliser la volonté politique en vue de faire avancer son ordre du jour. ”
Les seize territoires non autonomes sont Gibraltar, la Nouvelle-Calédonie, le Sahara occidental, les Samoa américaines, Anguilla, les Bermudes, les îles Vierges britanniques, îles Caïmanes, Guam, Montserrat, Pitcairn, Sainte-Hélène, îles Turques et Caïques, des îles Vierges américaines, Tokelau et les îles Falkland/Malvinas.
(Extrait sonore : Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies)
http://www.unmultimedia.org/radio/french/2013/02/decolonisation-ban-ki-moon-appelle-a-de-nouvelles-idees-pour-faire-avancer-le-processus/

Issalane: Genèse et évolution du «problème touareg»

Issalane: Genèse et évolution du «problème touareg»: Genèse et évolution du «problème touareg» : Dida Badi-El Watan La révolution industrielle qu’a connue l’Europe vers le XVIIIe sièc...

Jihadist militants have been pulling back to the Tigharghar Mountains in northern Mali. The mountains are the location of choice for the militants because the rugged terrain is challenging for attackers, making operations there more complex than those seen elsewhere in Mali


A Tuareg in southern Algeria

Jihadist militants have been pulling back to the Tigharghar Mountains in northern Mali. The mountains are the location of choice for the militants because the rugged terrain is challenging for attackers, making operations there more complex than those seen elsewhere in Mali

Analysis

Located in the eastern corner of northern Mali along the border with Algeria, the Tigharghar Mountains consist of a rugged wilderness that both grants protection and allows penetration of the border, across which the mountain chain extends into Algeria's Hoggar Mountains and Niger's Air Mountains. The area covers roughly 22,000 square kilometers (8,500 square miles), which is almost the same as the surface area of New Jersey. Within Mali, the Tigharghar chain is bordered to the south and west by stretches of desert that disconnect this region of the country from the nearest relatively populated area along the Niger River. Hunted militants in this flat, open terrain are much more vulnerable than they are in the mountains, although the sheer size of the desert territory makes them hard to locate.

The mountains' isolation from the population centers of Mali -- as well as those in Algeria and Niger -- complicates government control of the area. Because of its location outside the immediate reach of security forces and the interdicting nature of the terrain, the Tigharghar Mountains are a favorable location for staging a defensive guerrilla-style conflict or conducting illicit trade.

The mountains of the Tigharghar range are not particularly high, with the highest point -- just along the Algerian border -- reaching an altitude of only 700 meters above sea level. The real challenges in this area are the steep, craggy hills and valleys. The rough topography is strewn with riverbeds, or wadis, that are dry most of the year but still cut through the landscape. This broken terrain favors an established defender by making movement physically harder for personnel and mechanically restrictive on vehicles. It makes navigation difficult and limits line of sight, which is critical for employing any weapon system, including third-party platforms used for observation, such as unmanned aerial vehicles. This terrain also funnels movement, making travel routes more predictable and allowing those who understand the terrain to set up more effective ambushes.

The soil changes frequently between rocky and sandy terrain, making even the more easily navigable areas difficult to traverse with vehicles or on foot. This has encouraged the use of alternative means of transportation, such as camels and motorcycles. A limited, unpaved road network that connects towns with each other and Algeria facilitates mobility in the area. The towns of Kidal and Tessalit have paved runways that allow air traffic in and out of the region.

Trade and Smuggling in the Mountains


The Tigharghar Mountains are inhabited by a number of Tuareg tribes named Kel Adagh (in the local language, this means "those from the mountains"). Approximately 60,000 people are spread across towns and small settlements throughout the mountain chain. The largest concentration of the local population lives in the town of Kidal, which has more than 26,000 inhabitants. The two other major towns of the area are Aguelhok and Tessalit. 

Most of the mountain towns, including the largest three, are on the western edge of the Tigharghar. The road running through them, from Kidal through Tessalit into Algeria, is part of the main route used for transporting goods between Mali and Algeria. Tessalit functions as a type of border post due to its location on this route. On the eastern side of the mountains, the town of Tinzaouatene -- a historic trade post and military border post during French colonialism -- hosts similar activity but not at the same scale since it is not connected as well with Kidal and the rest of Mali.

This region's position on a traditional trade route has become useful in the world of illicit trade, including cigarette smuggling, drug trafficking and the illegal arms trade. The complexity of the terrain along the border makes it extremely difficult to shut down the illegal transport of goods in this area. While large mountains would limit mobility, the moderately mountainous terrain in the Tigharghar contains many small paths that facilitate the movement of small groups and obscure them from observation. For example, some of the drugs that typically enter West Africa from South America by sea are then transported over land into the Sahel region, where most of them pass through or near the Tigharghar mountains to be moved further through Niger's or Algeria's desert terrain into Libya. Militant organizations have taken advantage of the same safety the terrain gives illegal traders and have begun using the mountains to launch activities such as kidnapping for ransom.

The Mountains' Value to Militants
The Tigharghar Mountains' suitability for illicit activity is one of the main reasons it is a sanctuary for organizations such as al Qaeda in the Islamic Maghreb or the Movement for Unity and Jihad in West Africa. As part of their offensive in Mali, which faced threats of a foreign intervention long before foreign troops began arriving in January, these militants intended to use the Tigharghar Mountains as their last resort. They made the mountains' terrain even more impassable by using landmines and improvised explosive devices and digging tunnels. The militants could already use the extensive network of caves in the mountains, the entrances to which are extremely difficult to spot; in fact, the only way to confirm a cave's location is to observe militants entering and exiting the cave. While the militants controlled most of northern Mali, they increased their capacity to store supplies and avoid detection by bringing in labor and heavy equipment from Gao to build tunnels. The tunnels hold food, fuel and ammunition, and some are large enough for trucks to enter.
Outside the tunnels and natural caves, which grant concealment from observation and cover from airstrikes, the surface terrain is rugged enough to provide cover and concealment despite the lack of vegetation. The broken terrain limits the effectiveness of unmanned aerial vehicles or other aircraft used for observation because the natural elevations create a shadow effect. Operating such aircraft at a higher altitude can eliminate this effect but lowers resolution and increases the area observed at one time. Air assets are also restricted in their movement by the elevations. Helicopters need to adjust angles to get proper fields of fire and might have to remain stationary, making them more vulnerable targets. Fixed-wing aircraft have to make runs along specific paths in order for munitions to come in from the right angle to be most effective. Moreover, the shadows created by the broken terrain limit the effectiveness of munitions, even for direct-fire weapons.

The weather in the Tigharghar Mountains further complicates air operations. Most of Mali has a five-month rainy season, during which ground mobility is constrained. The area north of Kidal has considerably less rain, with a rainy season that lasts only through July and August. This makes the mountains more vulnerable to sand and dust storms, which can keep air assets downed, damage sensitive technological equipment, degrade vehicle performance and limit observation of the surface from the air. This type of adverse weather usually works in favor of combatants that know the terrain intimately.

The accumulation of these geographical conditions has made this area a desirable base for militant and illicit activity beyond the direct reach of security forces in the region. The nomadic cultures that have populated this area for centuries are based on this specific use of the terrain: Desert raiders survived there by attacking convoys carrying wealth or supplies or by reaching out across the desert to raid populated regions before retreating to the rugged terrain where they would not be threatened. In much the same way, militants are now trying to escape the flat deserts where foreign forces immediately have the advantage by withdrawing into the Tigharghar Mountains with the intent of establishing a stable base there that would allow them to survive the operations conducted against them. The constraints imposed by the terrain make fighting less efficient for attackers, even if they are better equipped, better trained and more numerous than the defenders.

Mali : le retour en force des touaregs du MLNA


ARTE JOURNAL - 24/02/13

Mali : le retour en force des touaregs du MLNA

Les combats se poursuivent dans le nord du Mali et ils sont très violents : 13 soldats tchadiens et 65 djihadistes auraient été tués hier dans le massif des Ifoghas. Par ailleurs, la situation est de plus en plus confuse dans les villes qui sont censées avoir été libérées par les armées françaises et maliennes. Après Gao, où des islamistes ont fait leur retour cette semaine, c'est au tour du village d'Inkhalil d'être perturbé par des affrontements entre touaregs et arabes maliens.
Des arabes qui se défendent d'être des terroristes et qui affirment être pris pour cibles par les touaregs. Ces derniers s'estiment victimes de représailles car depuis la libération, dans certains secteurs, les touaregs du MNLA ont repris position. C'est le cas dans la ville de Kidal comme nous le montre ce reportage de Sheikh Douara et Pierre Creisson.
http://www.arte.tv/fr/mali-le-retour-en-force-des-touaregs-du-mlna/7347792.html

Guerre au Mali : Importants mouvements islamistes à la frontière algérienne

Guerre au Mali : Importants mouvements islamistes à la frontière algérienne
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Par Ib | 24/02/2013 | 13:40:12
Mali - Bamako le 24 février 2013 © koaci.com -Alors que l'Etat major tchadien vient tout juste ce dimanche matin de confirmer l'information que nous vous donnions sur le nombre plus important de victimes dans ses rangs survenues lors de combats ce vendredi, initialement annoncé à 15 soldats puis ce matin passant à 23 et 93 islamistes contre 65 lors de la première annonce, de sources de l'Etat major malien, KOACI.COM apprend ce dimanche matin que des faits d'importants mouvements islamistes du côté Algérien au nord de Tessalit auraient été rapportés par les renseignements américains.

Impossible de savoir à cette heure s'il s'agit de renforts ou de fuites au moment où se mène une guerre à l'Afghane dans l'Adrar des Iforhas par la force française Serval et tchadienne contre des combattants islamistes. Selon les informations reçues, des mouvements de colonnes composées de pick up lourdement armés auraient été observées non loin de la ville algérienne frontalière de Timiaouine au nord de Tessalit.

La suspicion de passivité des autorités algérienne sembleraient ressurgir du côté malien comme constaté auprès de nos sources.

La France, toujours à la recherche de ses otages, dont aucune nouvelle de vie n'a été donnée depuis plus d'un an, et de certains chefs d'Aqmi dont l’algérien Mokthar Ben Mokthar, semble marquer le pas au nord malgré le soutien des moyens de renseignements, dont des drones, américains.


Ib
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Aqmi : la face cachée du chef terroriste Abou Zeïd


MALI - 
Article publié le : dimanche 24 février 2013 - Dernière modification le : dimanche 24 février 2013

Aqmi : la face cachée du chef terroriste Abou Zeïd

Un groupe d'islamistes à Tombouctou, après avoir détruit un mausolée, le 1er juillet 2012 (image vidéo).
Un groupe d'islamistes à Tombouctou, après avoir détruit un mausolée, le 1er juillet 2012 (image vidéo).
AFP PHOTO

Par RFI
L'organisation al-Qaïda au Maghreb islamique avait installé son quartier général à Tombouctou durant dix mois, avant d’être délogée par les armées françaises et maliennes. Les Tombouctiens, qui ont rencontré le preneur d’otage Abdelhamid Abou Zeïd, regrettent la barbarie de ses hommes, mais leurs témoignages dessinent le portrait en creux d’un homme mystérieux et parfois sensible.

Il n’y a aucune place pour le doute. L’occupation jihadiste a laissé un très mauvais souvenir au médecin en chef de l’hôpital de Tombouctou. Devant des délégués de l’ONU jeudi, le docteur Ibrahim Maïga a été pris de sanglots lorsqu’il a évoqué la souffrance imposée aux femmes, les coups de fouets, les coups de crosse, les femmes enceintes incarcérées, et les morts in utéro.
Le docteur Maïga, qui a lu le reste de son discours d’une voix chevrotante, semble souffrir d’un stress post-traumatique. Il soignait les victimes et leurs bourreaux, puisqu’il consultait régulièrement le chef d’Aqmi, Abou Zeïd. « Il était craint de tout de monde, et il ne se séparait jamais de sa kalachnikov. Il est chétif, il doit mesurer un mètre cinquante. Mais mentalement, c’est quelqu’un de fort, de stable, il est sûr de lui et semble avoir un moral d’acier. Mais il savait aussi se montrer sensible, il se souciait de la santé de la population », reconnaît le docteur.
Il prêtait des véhicules et du carburant au docteur
Homme de cœur Abu Zeïd ou fin stratège ? Il lui arrivait de prêter ses véhicules et du carburant à Ibrahim Maïga pour qu’il soigne des malades en brousse. Zeïd, fondamentaliste islamiste s’il en est, ne s’était pas non plus opposé à ce que des auxiliaires médicaux chrétiens étrangers viennent renforcer les effectifs de l’hôpital.
Avant de prendre la fuite, Abu Zeïd s’est acquitté de toutes ses dettes contractées à la pharmacieJour et Nuit, la seule qui est restée ouverte durant les dix mois d’occupation. Les djihadistes s’y approvisionnaient tous les jours, et achetaient moult compresses, des anxiolytiques, des couches, du lait en poudre, raconte Ibrahim Djitteye, l’assistant pharmacien. « Abu Zeïd venait souvent avec ses gardes du corps, qui posaient leurs mitraillettes sur le comptoir. Il me devait 220 000 francs CFA, et il m’a tout rendu avant de prendre la fuite », se souvient le jeune assistant. Les chefs d’Aqmi se sont également acquittés de leurs dettes envers le boucher et un restaurateur de Tombouctou avant de quitter la ville.
« C’est un homme petit, avare en paroles »
Le porte-parole du comité de crise de Tombouctou, mis en place dès le début de l’occupation pour remplacer l’administration, a été lui aussi très surpris de sa première rencontre avec Abu Zeid. « C’est un homme petit, avare en paroles, discret, presque effacé. Il n’a pas du tout l’allure d’un chef de guerre, et jamais il n’a élevé le ton. Quand on soulevait un problème il écoutait », raconte Mahamane Alidji Touré. Le comité de crise, à plusieurs reprises, est parvenu à faire reculer Aqmi. « La population était derrière nous. Si le but d’ Aqmi était de séduire et d’endoctriner les gens, ils ont complètement manqué le coche », ajoute l’ancien directeur d’école. Les chefs d’Aqmi semblent avoir dressé le même constat.
Dans les anciens bureaux de la commission de presse des djihadistes, RFI et Libération ont découvert l’intégralité de la feuille de route datée du 20 Juillet et rédigée par le grand patron d’Aqmi Abdelmalik Droukdel. « Il aurait mieux valu éduquer les habitants et leur transmettre les règles de l’islam plutôt que de réprimer de la sorte, il est très difficile de combattre tout un peuple », regrette le rand patron d’Aqmi dans le chapitre « vision sur la formation d’un gouvernement provisoire de l’Azawad », cinquième chapitre de ce vade mecum broché d’une centaine de pages.

Mali: les combats de vendredi auraient fait 23 morts côté armée tchadienne et 93 jihadistes tués (bilan du Tchad)

Mali: les combats de vendredi auraient fait 23 morts côté armée tchadienne et 93 jihadistes tués (bilan du Tchad)
L'état-major tchadien a revu à la hausse, ce 24 février, le bilan des combats ayant opposé, vendredi, dans le massif des Ifoghas (nord du Mali), l'armée tchadienne aux jihadistes: 23 morts dans les rangs de l'armée et 93 dans le camp des islamistes armés.
Dernière info publiée le dimanche 24 février 2013
RFI

Mali : de nouveaux combats dans le Nord entre les Touaregs du MNLA et un groupe armé près de Tessalit


MALI - 
Article publié le : dimanche 24 février 2013 - Dernière modification le : dimanche 24 février 2013

Mali : de nouveaux combats dans le Nord entre les Touaregs du MNLA et un groupe armé près de Tessalit

Des combattants touaregs du MNLA dans le nord du Mali.
Des combattants touaregs du MNLA dans le nord du Mali.
RFI/Moussa Kaka

Par RFI
De nouveaux combats ont opposé le 23 février les rebelles touaregs du MNLA et un groupe armé à In-Khalil, localité proche de Tessalit et de la frontière algérienne dans le nord du Mali. Le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA, autonomiste) a affirmé avoir lancé une attaque contre le groupe touareg pour venger des exactions commises contre les Arabes dans la zone. Le MNLA, lui, assure que les assaillants sont des « terroristes » menés entre autres par des chefs du Mujao, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest. Selon RFI, l'aviation francaise est intervenue à In-Khalil, elle aurait ouvert le feu sur l'un des véhicules des assaillants.
 

Les agresseurs ont attaqué aux premières heures du jour avec plusieurs dizaines de véhicules. Le Mouvement arabe de l'Azawad qui a revendiqué l'attaque, accuse les rebelles du MNLA d'exactions et de pillages contre les arabes maliens Mohamed el Ramadan est le chargé des relations extérieures du MAA : « On affirme que ceux qui ont attaqué la localité de Khalil sont des éléments du MAA. Car le Mouvement arabe de l’Azawad est victime avant tout de terrorisme. Nous, nous n’avons aucun lien avec le terrorisme ».
Les combats s'apparenteraient donc à une opération de représailles. Mais cette version est démentie par le MNLA. Selon Ibrahim ag Mohamed Assaleh ; le porte-parole de la rébellion touarègue, les assaillants étaient des « terroristes jihadistes » : « Le Mouvement arabe de l’Azawad a existé un moment puis a disparu. Sur la la liste des officiers qui dirigent l’attaque, le premier est Oumar Ould Hamahra, le numéro deux du Mujao, le second Hussein Ghoulam, est chef d’état-major. A la dernière minute, l’armée française est intervenue ».
L'aviation française a effectivement détruit un véhicule des assaillants dans l'après midi
Le MAA confirme le bombardement. De son côté, le Mujao est resté silencieux sur les affrontements d'hier.
Réactions
Les affrontements se sont donc déroulés tout près de la frontière algérienne et la proximité des combats inquiète Alger. Le président Bouteflika a indiqué hier que la situation au Mali menaçait la sécurité dans son pays.
Par ailleurs, la France a mis en garde samedi contre des risques d'attentat ou d'enlèvement au Bénin, et demandé à ses ressortissants d'observer une « vigilance accrue » dans ce pays. Le Bénin doit participer à la Misma ( la Mission internationale de soutien au Mali ) à hauteur de quelque 650 hommes.
Pertes tchadiennes
Au lendemain des affrontements entre les jihadistes et l’armée tchadienne près des grottes de l’Adrar des Ifoghas, on apprend que le nombre de militaires tchadiens tués pourrait être revu à la hausse. Un premier bilan faisait état de treize morts mais samedi après midi, un commandant de bataillon, touché pendant les affrontements est mort des suites de ses blessures.
De source militaire, on confirme aussi la mort de plusieurs officiers de haut rang dont le commandant Abdel Aziz Hassane Adam. Il était directeur-adjoint de la Direction des actions réservées à la DGSSIE, la garde présidentielle. Pas de commentaire officiellement à Ndjamena.
Dans un message rendu public samedi soir, le président intérimaire malien Dioncounda Traoré a exprimé à son homologue tchadien Idriss Deby Itno la « profonde affliction » et la « grande tristesse » du Mali à la suite de ces décès.

Bientôt des drones américains au Niger
Avec notre correspondant à Washington, Jean-louis Pourtet
Les troupes françaises, maliennes et africaines, devraient pouvoir bénéficier désormais sur le champ de bataille du soutien de drones américains Predators. Le président Obama a informé le Congrès qu’il y avait maintenant une centaine de militaires américains au Niger pour installer une base de drones qui surveilleront les activités d’al-Qaïda dans la région sahélienne.

Les Etats-Unis accroissent leur présence en Afrique. Ils avaient déjà des bases de drones à Djibouti et en Ethiopie, mais elles sont trop éloignées de la région sahélienne où les jihadistes intensifient leurs opérations. L’administration Obama a donc signé récemment un accord avec le Niger pour pouvoir y installer une base d’avions sans pilote. Ceux-ci seront utilisés pour fournir aux forces françaises des renseignements sur les mouvements d’al-Qaïda et ses alliés au Mali.
Quarante soldats sont partis mercredi au Niger pour rejoindre une soixantaine d’autres déjà sur place. Des effectifs qui pourraient augmenter dans l’avenir. Une partie est composée de spécialistes des drones, et l’autre est chargée de la protection de la base. Celle-ci sera installée au départ à Niamey, bien que les Américains préféreraient Agadez, plus proche de la zone des combats.
Pour des raisons de logistique, ce n’est pas possible dans l’immédiat. Les drones, pour le moment, ne seront pas armés, et effectueront uniquement des missions de surveillance. Mais Washington n’exclut pas de les équiper pour des missions létales si la guérilla s’étend. Commentaire de Johnie Carson, le Monsieur Afrique américain : « Il est incontestable qu’al-Qaïda n’a pas été battue, mais elle a été sérieusement affaiblie ».
Les Etats-Unis ne peuvent aider directement le Mali, la loi leur interdisant de fournir de l’assistance à un pays n’ayant pas un gouvernement démocratique. Le secrétaire d’Etat adjoint pour l’Afrique a déclaré que l’aide pourrait reprendre immédiatement si la démocratie est restaurée lors des élections prévues en principe en juillet.