Libye: l'effritement de l'exécutif
En Libye, le gouvernement d'union nationale de Fayez el-Sarraj mis en place par la communauté internationale pour rétablir l'ordre à Tripoli est de plus en plus fragile. Ce gouvernement, soutenu par l'ONU, doit faire face à la démission de son ministre de l'Intérieur et d'un de ses vice-Premiers ministres, Moussa el-Kouni, ce mardi 3 janvier. El-Kouni fait partie des neuf membres du Conseil présidentiel. Une situation qui montre l’impuissance et l’échec du gouvernement en place.
Moussa el-Kouni, un des trois vice-Premiers ministres en Libye, et membre du Conseil présidentiel, s'est excusé auprès des Libyens. Sa mission, et celle du gouvernement, était de limiter la souffrance des citoyens, or la souffrance s'est accrue dans le pays. « Je démissionne parce que j'ai échoué », a-t-il déclaré ce mardi 3 janvier lors de la conférence de presse qu'il a donnée à Tripoli.
El-Kouni est originaire du sud et représentait les Touaregs au Conseil présidentiel. Un conseil composé de neuf membres choisis en obéissant à un équilibre géographique. En démissionnant, il admet son échec et celui du gouvernement el-Sarraj. « Nous endossons la responsabilité de tout ce qui s'est passé au cours de l'année précédente : les violences, les meurtres, les viols... Quelle que soit l'ampleur du crime, nous sommes responsables », a-t-il assumé.
L'exécutif dirigé par Fayez el-Sarraj et soutenu par l'ONU, n'a jamais réussi à asseoir son pouvoir en Libye et n'a pas eu l'aval du Parlement qui lui donne sa légitimité. A l'intérieur même de cet exécutif, les décisions sont contradictoires et sont parfois prises sans concertation.
La démission de Moussa el-Kouni a mis en lumière une autre démission, plus grave, et passée sous silence, celle du ministre de l'Intérieur El Aref El Khouja, parti aussitôt en Tunisie.
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