Phénomène partisan et gestion post-conflit : Le cas nigérien, une réussite selon Abdoul Karim Saïdou
Lefaso.net
« Conflit armé et démocratisation en Afrique : cas du Niger », c’est en ces termes que s’intitule le sujet, objet de la thèse de doctorat de Abdoul Karim Saïdou. Une thèse en Science politique brillamment soutenue, le mercredi 3 septembre 2014 à l’Université de Ouagadougou, sous la présidence de Jean Pierre JACOB, professeur titulaire en Anthropologie et sociologie du développement à l’Institut des hautes études internationales et du développement (IHEID) de Genève en Suisse. L’on en retiendra que les partis politiques nigériens ont extrêmement contribué à la réinsertion sociale et politique des anciens rebelles touaregs et toubous.


Des acteurs politiques toujours habités par l’esprit de violence

Toutefois, prévient M. Saïdou, « l’émancipation par rapport à l’habitus de guerre est loin d’être effective ». Pour lui en effet, le militantisme partisan a certes transformé la culture politique de l’élite rebelle dans le sens du respect de la formule démocratique, mais la violence comme mode alternatif de participation n’est que partiellement extirpée. Sa conviction à lui, c’est que, « Ce qui maintient les ex-chefs rebelles dans une posture légaliste, est moins l’attachement à la démocratie que la défense de leurs positions politiques ». S’il peut en être de même chez les acteurs politiques civils ordinaires, il reste que les premiers ont le réflexe de recourir la violence et au registre identitaire, toutes les fois qu’ils viendraient à être menacés dans leurs positions avantageuses.
Une thèse innovante …

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la considération – clairement défendue par l’impétrant – des partis politiques comme un instrument de gestion post-conflit a été relevée par le jury. Mieux, le fait d’avoir réussi à concilier parfaitement une approche de la sociologie des partis politiques avec la théorie démocratique, a été apprécié par le jury qui a toutefois relevé que le travail a manqué d’intégrer une dimension comparative de façon systématique avec le Mali, un autre pays sahélien riche en rébellions armées touaregs. Au bout du compte, c’est une thèse à la fois innovante ne serait-ce que parce que les liens entre gestion post-conflit et démocratisation ont jusque-là suscité peu d’enthousiasme scientifique, et porteuse de contribution notable dans la compréhension et l’analyse des conflits armés au Niger et au sahel de façon générale, qui a emporté l’admiration du jury à l’issue d’une présentation démonstrative.
Signalons que le jury était composé, en plus du président et du professeur Loada le directeur de thèse, du membre Mahamadou ZONGO, Maître de conférences en sociologie, enseignant à l’Université de Ouagadougou, et de deux rapporteurs que sont Mahamane TIDJANI ALOU, Agrégé en science politique, Maître de conférences agrégé, enseignant à l’Université Abdou Moumouni du Niger et Alioune Badara DIOP, Agrégé en science politique, Maitre de conférences agrégé, enseignant à l’Université Cheick Anta Diop du Sénégal.
Signalons que le jury était composé, en plus du président et du professeur Loada le directeur de thèse, du membre Mahamadou ZONGO, Maître de conférences en sociologie, enseignant à l’Université de Ouagadougou, et de deux rapporteurs que sont Mahamane TIDJANI ALOU, Agrégé en science politique, Maître de conférences agrégé, enseignant à l’Université Abdou Moumouni du Niger et Alioune Badara DIOP, Agrégé en science politique, Maitre de conférences agrégé, enseignant à l’Université Cheick Anta Diop du Sénégal.
Fulbert Paré
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