le 14.06.13 | 10h00 Réagissez
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Plusieurs groupuscules armés alliés à Al Qaîda au Maghreb islamique contrôlent désormais le plus important marché de trafic d’armes en provenance de Libye vers l’Algérie, la Tunisie et les pays du Sahel.
Selon les rapports de sécurité qui ont permis de rédiger le dernier document des Nations-Unies publié le 9 avril, qu’El Watan Week-end a pu se procurer, quelque 100 000 armes, soit presque le stock de l’armée libyenne au temps d’El Gueddafi, étaient visées par les rebelles pendant la révolution libyenne. Des pièces moyennes et lourdes, y compris des roquettes, missiles sol-air, fusée à épaule portable antiaérien et une énorme quantité de radios et de radars ont été récupérés par les rebelles. Les forces sécuritaires actuelles n’ont pu récupérer que 40% des armes.
Le reste circule entre l’Algérie, la Tunisie et les pays de Sahel, détenu par les contrebandiers, toujours selon les mêmes rapports. La révolution libyenne est considérée comme une occasion en or pour les mouvements armés liés à Al Qaîda dans la région, particulièrement en Algérie, au Mali et au Nigeria. Mokhtar Belmokhtar, l’émir de la katiba «El Moulathamine» s’est investi dans l’organisation de la contrebande de grandes armes pillées dans le stock de l’armée libyenne. Il aurait même installé ses plus proches collaborateurs en 2011 dans le sud de la Libye et actuellement contrôle le parcours le plus important de trafic d’armes en provenance du sud-ouest de la Libye vers le Mali, le Niger et le Nigeria.
D’autres groupes salafistes appartenant à des groupes proches de la mouvance d’Ançar al charia ayant combattu le régime El Gueddafi dans l’ouest de la Libye contrôlent également la ligne de la contrebande d’armes vers la Tunisie via la frontière terrestre entre la Libye et la Tunisie pour arriver à la fin de parcours en Algérie. Le dernier rapport des Nations-unies a critiqué les autorités libyennes implicitement de ne pas pouvoir, après presque deux ans de contrôle sur la Libye, de gérer les stocks de l’ancienne armée. Le même rapport affirme que les armes libyennes alimentent plusieurs conflits au Moyen-Orient et en Afrique. Douze pays ont été alimentés, selon les rapports, dont la Palestine et la Syrie.
Ce que dit le rapport de l’ONU
«La prolifération d’armes en provenance de Libye se poursuit à un taux alarmant», c’est ce que révèle le dernier rapport de l’ONU. Ce flux grandissant alimente les grands conflits de la région au Mali et en Syrie notamment. Ainsi, 12 pays n’auraient pas respecté l’embargo décrété par l’ONU sur les armes dont la Libye fait l’objet depuis 2011. Les experts de des Nations unies affirment par ailleurs que si des villes comme Misrata ou Benghazi sont en passe de devenir des réserves d’armement, c’est parce que les dirigeants locaux ont «au moins été au courant, si ce n’est directement impliqué» dans le transfert des armes. (A.M. Medjani)
Deborah Jones, nouvelle ambassadrice US en Libye
Neuf mois après la mort du chef de la mission américaine en Libye dans un attentat à Benghazi, une nouvelle ambassadrice a été investie par le secrétaire d’Etat américain John Kerry, a annoncé mercredi le département d’Etat. Deborah Jones, nommée puis confirmée par le Sénat américain, a prêté serment mardi lors d’une cérémonie au département d’Etat. Pour cette arabophone, la carrière diplomatique «n’est pas simplement un métier». Cette diplomate était jusqu’ici membre du groupe de réflexion à Washington Middle East Institute, après avoir été ambassadrice au Koweït de 2008 à 2011. En 31 ans de carrière au département d’Etat, Mme Jones a surtout été envoyée au Moyen-Orient, notamment en Syrie, aux Emirats Arabes Unis et en Turquie. Elle fut également directrice du bureau américain des affaires de la péninsule Arabique de 2002 à 2004. (AFP)
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