Les affrontements armés les plus violents des derniers mois ont eu lieu dans la capitale libyenne et sa banlieue, écrit lundi le quotidienKommersant.
De violents combats ont éclaté dans la nuit de dimanche dans les environs de l’aéroport international de Tripoli. Les miliciens de Zenten qui protégeaient le site ont repoussé l’attaque. Mais les combattants de la "nouvelle garde nationale libyenne" qui ont lancé l’attaque ont réussi à s’emparer de trois véhicules équipés de mitrailleuses de gros calibre, qui peuvent être également utilisées contre des cibles aériennes. Craignant des attaques contre les avions civils, les autorités ont décidé la fermeture de l’espace aérien au-dessus de Tripoli.
Au moins quatre personnes ont été tuées dans l’affrontement cette nuit-là. La fusillade n’a cessé qu’après l’intervention des dirigeants du pays et des chefs de plusieurs tribus. Mais les combats peuvent reprendre à tout moment.
Un autre incident grave est survenu quelques heures plus tôt. Les combattants ont installé un poste de contrôle fictif à Tripoli pour tendre une embuscade à Khalifa Haftar, chef de l’état-major de l’armée libyenne. Le chauffeur du 4x4 du général a réussi à échapper à la fusillade. Plus tard on a annoncé l’arrestation de deux attaquants.
Les experts expliquent le sursaut de la violence à Tripoli par la lutte acharnée pour le pouvoir entre divers camps de l’ancienne opposition.
Il est à noter que l’assaut de l’aéroport et l’attaque de la voiture du général Haftar ont été commis immédiatement après l’amnistie accordée par le président du Conseil national de transition libyen Moustapha Abdul Jalil aux anciens partisans de Kadhafi, y compris à ceux qui n’avaient pas déposé les armes. Selon les analystes, cette mesure est tout à fait logique, car aujourd’hui la principale menace à la paix et à la stabilité en Libye n’émane pas des kadhafistes, qui ont perdu leur leader, sont encore très démoralisées et n’ont ni but précis, ni programme d’action.
La division entre les tribus, qui se sont temporairement unies pour lutter contre Kadhafi mais n’ont toujours pas surmonté les différends qui les opposent, est bien plus dangereuse pour la stabilité dans le pays.
Si les nouvelles autorités du pays ne parvenaient pas à un compromis avec les chefs des tribus qui contrôlent les "centres révolutionnaires" (Benghazi, Misurata, Zenten), le conflit pourrait conduire à une nouvelle guerre civile. Et cette fois non seulement la stabilité, mais l’intégrité territoriale du pays serait également menacée.
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