samedi 15 octobre 2011


Touaregs libyens au Nord-Mali: un fort potentiel de nuisance

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Le repli de Touaregs libyens armés au Nord du Mali pourrait créer encore plus d’instabilité au Nord-Mali. Une zone qui se distingue par la présence de plus de 500 combattants d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), un groupe armé mené par deux émirs algériens et un autre Touareg. Aqmi recrute des jeunes, en Mauritanie notamment, et dans toute l’Afrique de l’Ouest. Ce groupe s’est spécialisé dans la prise d’otages occidentaux – exceptés les Britanniques et les Américains, dont les gouvernement ne versent jamais de rançon. Il retient à ce jour quatre Français, sur le groupe de sept personnes enlevées le 16 septembre 2010 à Arlit, au Niger.
Selon Hama Ag Sid’Ahmed, porte-parole Mouvement touareg du Nord Mali (MTNM), un groupe rebelle, une grande réunion de Touaregs est en cours, quelque part entre Kidal et Ménaka. L’objectif, selon ses déclarations à Associated Press (AP) : définir avec les ex-recrues de l’armée libyenne une stratégie politique et militaire. En d’autres termes, un plan susceptible de rallumer la rébellion.
Le MTNM, actif de 2006 à 2009, avait attaqué en 2008 une base militaire malienne à Napala. Des accords de paix ont ensuite été signés, sous les bons offices de Kadhafi, l’un des alliés les plus précieux du président malien Amadou Toumani Touré -et pas seulement pour ses relations avec les Touaregs, l’argent libyen ayant afflué à Bamako ces dernières années pour financer hôtels et infrastructures.
Le colonel Mouammar Kadhafi comptait les Touaregs du Sud de la Libye parmi ses soutiens les plus sûrs. Son armée comprenait un bataillon entièrement formé par ces nomades du Sahara. Début septembre, la fuite de Saadi Kadhafi, l’un des fils du colonel, aurait été organisée par des Touaregs.
Le gouvernement malien a décidé d’envoyer dans le nord, la semaine prochaine, le général Sadio Gassama, son ministre de la Sécurité intérieure et de la protection civile. Cet officier tentera la voie du dialogue: il aura pour mission d’évaluer la situation sur place et de discuter de l’insertion “paisible” des combattants venus de Libye.

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