mercredi 20 octobre 2010

Sécurité au Nord-Mali: Touaregs VS AQMI

Mali Sécurité au Nord-Mali: Touaregs VS AQMI

Sécurité au Nord-Mali: Touaregs VS AQMI
Afrique de l'Ouest - Mali
photo : rebellles Touaregs

Au départ suspectées de collusion avec le groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique, les communautés touaregs semblent s’organiser pour combattre la mouvance terroriste dans les territoires sahélo-saharien. Douze trafiquants de drogue liés à AQMI ont péri jeudi dernier dans des affrontements près de Kidal. Ils ont été pris pour cible par l’ancien chef rebelle touareg Ibrahim Ag Bahanga et ses hommes.
Une attaque a coûté la vie à une douzaine de trafiquants de drogue et a permis l’arrestation de plusieurs d’entre eux dans la région de Kidal, jeudi 14 octobre 2010. L’attaque est intervenue alors que les narcotrafiquants tentaient de faire passer de la cocaïne en provenance du Maroc et à destination de l’Egypte via le Sahara.
Menée par le groupe d’Ibrahim Ag Bahanga, ancien chef rebelle touareg, cette attaque semble découler de la volonté de ceux-ci à coopérer avec le gouvernement malien. "L’affrontement contre les passeurs de drogue pourrait être une des actions promises par les anciens rebelles pour capturer et combattre des militants islamistes".
L’ancienne rébellion touarègue s’est d’ailleurs récemment déclarée prête à participer à la lutte contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Elle n’attendrait que le feu vert du gouvernement malien pour agir. Les éléments d’AQMI "viennent souvent s’abriter sur notre terrain que nous connaissons bien. Si nous sommes armés, nous pouvons rapidement leur régler leur compte", affirme Ahmada Ag Bibi, porte-parole des ex-rebelles et député à l’Assemblée nationale du Mali.

Un "remède efficace"

D’anciens combattants touaregs souhaitent même rallier les unités de l’armée qui devraient à terme assurer la sécurité dans le Nord du pays. Ces unités spéciales seront composées d’anciens rebelles touaregs, sous commandement de l’armée régulière malienne, et dont la formation a été assurée par le gouvernement algérien conformément aux accords d’Alger.
Ces accords ont été signés en juillet 2006 par le gouvernement malien et l’Alliance pour la démocratie et le changement (ADC) qui regroupe différents groupes d’ex-rebelles touaregs du Mali. Selon le comité de suivi de ces mêmes accords, les ex-rebelles peuvent être un "remède efficace" contre AQMI dans le désert, car "ils connaissent bien la zone". Du côté de l’administration de la région de Kidal, on précise que la mise en place des unités spéciales "ne saurait tarder". "Dans quelques semaines, tout devrait fonctionner", affirme un responsable du gouvernorat de Kidal, sous couvert d’anonymat.
C’est au Mali, dans la zone touareg de Tessalit-Kidal-Ansongo, que les salafistes ont établi leurs bases arrières. Pris de court par l’escalade du terrorisme dans la région, les Touaregs vivaient jusqu’à aujourd’hui en coexistence pacifique avec les éléments d’AQMI depuis 2007. En février 2010, des affrontements meurtriers avaient opposé des combattants d’AQMI et des membres de la rébellion touareg d’Ibrahim Ag Bahanga à Tin Zawatine, à la frontière entre le Mali et l’Algérie. AQMI avait alors essuyé de lourdes pertes.

Kaourou Magassa
Les Echos du 20 octobre 2010

1 commentaire:

Alain a dit…

Bravo à Ibrahim Ag Bahanga !
Le problème des bandes d'AQMI, qui utilisent l'Islam pour leurs activités mafieuses, doit être réglé par les musulmans du Sahel. Quand dans une communauté un élément tourne à la délinquance, on attend pas que le voisin vienne le régler.
Signé: Alain membre d'une association de solidarité venant depuis 8 ans construire des digues et des puits au Mali, qui serait désespéré de ne plus pouvoir continuer pour tous ses amis sur place, mais qui n'a aussi aucune envie de se faire enlever pour alimenter les comptes en banque de ces mafieux!