dimanche 13 décembre 2009

Trois questions à Mani Ansar du Festival au Désert


Kassim TRAORE-Bamako Hebdo, 12/12/2009
Trois questions à Mani Ansar du Festival au Désert
samedi 12 décembre 2009
le festival du Désert d’Essakane qui fêtera du 7 au 9 janvier 2010, son 10ème anniversaire, est devenu en quelques années l’un des plus célèbres festivals de musique au monde. Et au-delà de la musique, c’est la célébration de la tolérance et de la paix entre les peuples. Itinérant au départ, le festival au Désert s’est implanté depuis 2003 à Essakane, à une soixantaine de kilomètres de Tombouctou sur un camping géant de tentes pouvant accueillir environ 10 000 participants. Mais cette année, à cause de l’insécurité dans le nord Mali, il y a des inquiétudes sur la participation massive des touristes. Pour le directeur du Festival au Désert la situation sécuritaire doit être prise au sérieux. Mani Ansar répond à nos questions sur la sécurité au nord.

Est-ce que vous avez des inquiétudes par rapport à l’insécurité au nord ?
Mani : Non, franchement pas, Je tiens à vous dire que l’année dernière à la même période, si on réfléchi un peu on se rendra compte que c’était beaucoup plus dangereux que cette année. Parce que l’année dernière à la même période en plus de cette menace entre guillemet islamiste. Il y avait des groupes bandits qui mettaient le feu partout, à Nampala, Diabaly, Abeïbara un peu partout. Franchement la situation était beaucoup plus tendue. C’est vrai qu’il faut prendre des dispositions, il ne faut pas dire que le risque zéro existe. Le risque zéro n’existe nulle part. Je pense qu’on fait une publicité démesurée sur la situation au nord du Mali qui est injuste.

Est-ce que des touristes ont annulé leur voyage sur Essakane ?
C’est sûr qu’il y a des gens qui décommandent. Mais il y en a qui veulent venir. Dire que personne n’écoute ce qui se dit c’est faux. Si certains annulent, d’autres ont envi de venir qui sont nombreux. Ils ont entendu parler du festival, ils veulent venir. Beaucoup viennent d’autres contrées qui ne regardent pas la télé française, ni n’écoutent les communiqués de leur ambassadeur. Ils viennent de Singapour, du Brésil et de Nouvelle Zélande. C’est vrai que du côté français, anglais et américain il y a une baisse, mais de l’autre côté ça récupère beaucoup.

Il n y a pas de périls en la demeure ?
Non pas vraiment, sincèrement. Nous avons le soutien de nos autorités. La situation sécuritaire au nord dépend d’eux. S’ils disent de faire notre manifestation, nous allons la faire. Cela fait 10 ans que nous collaborons et nous ne craignons rien pour le moment. Cette bonne collaboration est soutenue par un communiqué qui confirme chaque festival qui s’approche. Cela fait 4 à 5 ans que c’est ainsi. Et chaque fois ça c’est bien passé. Pourquoi ne pas y croire cette année ?. Nous allons le faire et ça sera du 7 au 9 janvier 2010. Les journées se déroulent, ponctuées par des manifestations traditionnelles : les parades et les courses de chameaux, les Tindés (chants traditionnels de femmes), des expositions d’artisanat, des colloques et forums destinés aux nomades et autres participants. A la nuit tombée, sur une scène moderne, plantée dans les dunes, sous les étoiles, place aux concerts dédiés aux musiques du monde entier. Le Festival a toujours attiré du monde.

Kassim TRAORE

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