TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
dimanche 11 avril 2010
http://sahelsounds.com//Orchestre Dental, the music video
Orchestre Dental, the music video
October 5th, 2009
Group Dental from Nouakchott is one of the most interesting bands I’ve had the chance to record and definitely the most unique. The music is distinctly modern, but incorporating a broad range of influences from the traditional scales of the Sahara (Moor, Peul, Soninke) to the imported sounds of their youth (Hendrix, Marley).
Ross from SonicAfrica was in Nouakchott last spring, and shot this video of a rehearsal:
The name of this song is Onakhara, which means “let’s learn” . Baabi Sarr sing this song in soninke , and in this song he encourages Mauritanias people to learn their native languages.
Tags: mauritania, nouakchott
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Attentat manqué contre la police de Gao
10-04-2010, 17h23
Kidal info
Attentat manqué contre la police de Gao
Vers 18 heures hier soir un jeune appartenant au movement "gandaiso" d'une vingtaine d'années a jetté une grenade qui n'a pas explosé dans la cour de la police de
Gao, pris en chasse par deux policier en faction il est decedé alors qu'il tentait de manipuler une deuxième grenade qu'il avait sur lui. Bilan : 1 mort (l'auteur dechiqueté)
et sept blessés legers (5 passants et les deux policiers qui le pourchassaient). L'auteur qui a été identifié comme faisant partie du lot des elements du gandaiso arretés
puis libérés sur intervention d'ATT en veut a la police pour l'arrestation de membres du meme groupe. Pour rappel, ce mouvement essentiellement composé de peulhs
d'Ansongo est derrière la serie d'attentat a la grenade (une trentaine) qui avait entre dejà visé la police, le commandant de la SE et plusieurs notables nomades.....
l'année dernière. Recemment, il s'est illustré par l'attaque de plusieurs campements Touarègs dans le Gourhma et par l'attaque du camion d'un commercant arabe (2morts).
Kidal info
Attentat manqué contre la police de Gao
Vers 18 heures hier soir un jeune appartenant au movement "gandaiso" d'une vingtaine d'années a jetté une grenade qui n'a pas explosé dans la cour de la police de
Gao, pris en chasse par deux policier en faction il est decedé alors qu'il tentait de manipuler une deuxième grenade qu'il avait sur lui. Bilan : 1 mort (l'auteur dechiqueté)
et sept blessés legers (5 passants et les deux policiers qui le pourchassaient). L'auteur qui a été identifié comme faisant partie du lot des elements du gandaiso arretés
puis libérés sur intervention d'ATT en veut a la police pour l'arrestation de membres du meme groupe. Pour rappel, ce mouvement essentiellement composé de peulhs
d'Ansongo est derrière la serie d'attentat a la grenade (une trentaine) qui avait entre dejà visé la police, le commandant de la SE et plusieurs notables nomades.....
l'année dernière. Recemment, il s'est illustré par l'attaque de plusieurs campements Touarègs dans le Gourhma et par l'attaque du camion d'un commercant arabe (2morts).
Niger : deux morts et blessé dans une attaque de bandits armés à Agadez
Niger : deux morts et blessé dans une attaque de bandits armés à Agadez
dimanche 11 avril 2010Des bandits armés ont attaqué vendredi une centaine de personnes à bord de camions et de véhicules 4X4, faisant deux morts et un blessé grave, à 15 km d’Agadez (950 km au nord de Niamey) sur la route de la zone maraî chère de Dabaga, rapporte samedi la presse nigérienne.
Selon les rescapés, l’attaque a duré plusieurs heures. Le bless é grave aurait été amputé d’une jambe à l’Hôpital d’Agadez.
L’attaque a fait également neuf blessés légers ayant reçu plusieurs coups de marteaux sur la nuque.
Les bandits se sont emparés de plusieurs millions de francs CFA.
Les usagers qui fréquentent les zones maraîchères de l’Aïr sont souvent attaqués par les bandits armés.
Le gouverneur de la région d’Agadez, le colonel Yayé Garba a dé ployé les forces de défense et de sécurité pour ratisser la zone afin de retrouver ces bandits armés.(Xinhua)
Niger-Mali : la faim fait le lit des nouvelles rébellions
Samedi 10 avril 2010 6 10 /04 /2010 18:40
Niger-Mali : la faim fait le lit des nouvelles rébellions
L'Histoire se répète au nord Mali et au Niger. Sécheresse, famine, exode des populations, destructions du cheptel, tous les ingrédients sont réunis pour que tout recommence. Pendant que des "politiques", des "corrompus" continuent à tergiverser à Bamako ou Niamey, la population se meurt. L'incapacité des "responsables" de ces pays à prendre une vraie indépendance, l'incapacité des "responsables" à lutter contre le fléau de la corruption qui gangrène ces États à tous les échelons ne peut faire que le lit de nouvelles rébellions et pire encore, le lit des extrémistes de AQMI.
Pellet Jean-Marc
occitan touareg
6-04-2010 Communiqué de presse
Niger/Mali : une assistance pour plus de 100 000 victimes des violences et des difficultés économiques
Niamey (CICR) –
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) lance de vastes programmes d’assistance pour plus de 100 000 personnes touchées par les mauvaises conditions météorologiques et les violences dans le nord du Niger et au Mali. Ces bénéficiaires font partie des millions de personnes – dont une majorité de fermiers et d’éleveurs – qui ont fortement souffert du manque de pluies et des difficultés économiques. De plus, dans certaines zones, les violences intercommunautaires continues ont aggravé leur situation. La situation est particulièrement pénible dans le nord du Mali, dans les cercles d’Ansongo et de Ménaka, et dans le nord-ouest du Niger, surtout dans les départements de Ouallam et de Fillingué. Dans le nord du Mali, les statistiques officielles indiquent que plus d’un quart de million de personnes à Gao et Kidal connaissent l’insécurité alimentaire. Au Niger, le gouvernement estime que plus de la moitié de la population du pays souffre d’une insécurité alimentaire modérée à grave – soit quelque huit millions de personnes. « En 2009, les pluies ont été irrégulières et d’environ 70% inférieures à la moyenne annuelle. En raison des conditions météorologiques et de la difficulté de se déplacer au milieu des violences, les récoltes ont été maigres et la nourriture commence à manquer, tandis que le bétail n’a pas suffisamment de pâturages », déclare Nicolai Panke, qui dirige les opérations du CICR au Mali et au Niger. Il ajoute que les violences intercommunautaires sporadiques ont contraint des milliers de personnes dans certaines zones à quitter leur foyer et à rejoindre les rangs des déplacés internes. Le CICR lance un appel aux donateurs pour lever 23 millions de francs suisses, en plus du budget de près de 13 millions de francs initialement prévu pour 2010. Les fonds supplémentaires vont presque multiplier par trois le budget annuel en le portant à quelque 36 millions de francs. Le CICR prévoit de distribuer des vivres pour près de 85 000 personnes pendant un maximum de huit mois. Il fournira en outre des semences, des outils, des formations et d’autres mesures de soutien pour 40 000 personnes afin de les aider à reprendre leurs activités agricoles. De plus, il achètera 22 000 têtes de bétail au prix d’avant la crise auprès de quelque 45 000 bergers nomades, ce qui réduira la taille de leurs troupeaux et leur permettra de préserver la vie des bêtes restantes, tout en contribuant à stabiliser les prix en injectant des liquidités dans l’économie locale. Par ailleurs, la viande des bêtes abattues sera distribuée aux personnes en détresse dans les communautés locales. Bien que les affrontements entre les forces du gouvernement et les groupes d’opposition armés dans le nord du Niger et au Mali se soient calmés l’an dernier, des zones comme Ansongo au Mali et Tillabéry au Niger ont connu une résurgence des violences intercommunautaires, ce qui a contraint des milliers de personnes à fuir temporairement de leur foyer. « Nous aiderons non seulement les personnes déplacées qui ont perdu tous leurs biens, mais également les habitants vulnérables et les personnes rentrées chez elles, car eux aussi ont été durement frappés par la crise », explique M. Panke. Le CICR est l’une des rares organisations humanitaires internationales présentes dans le nord du Niger et au Mali. Il travaille étroitement avec les Sociétés nationales des deux pays et coordonne ses activités avec les autorités chargées de la crise alimentaire. Le CICR a ouvert sa délégation régionale à Niamey plus tôt cette année afin de répondre aux besoins en aide humanitaire engendrés par les affrontements entre les forces du gouvernement et divers groupes armés au Niger et au Mali. Ses délégués visitent les détenus afin de se rendre compte de leurs conditions de détention et du traitement qui leur est réservé. La délégation régionale assure en outre la promotion du droit international humanitaire auprès des forces armées et des groupes armés, et soutient la Croix-Rouge nigérienne et la Croix-Rouge malienne.
***************
Communiqué
des élus de la Région de Kidal,
Mali
Le bétail dépérit et parfois meurt. Ses cours chutent dramatiquement. Le prix du grain devient, de fait, pratiquement inaccessible. La période de soudure, qui d’habitude s’étend des mois d’avril à juin, a commencé en 2010 dès janvier. L’insécurité alimentaire, devenue plus aiguë, s’étend ; le cercle vicieux de la famine menace. Et c’est la société tout entière qui est en danger.
C’est pourquoi nous, élus de la Région de Kidal, ayant déjà donné l’alerte dès les dernières pluies, ne pouvons aujourd’hui rester sans rien faire pendant que la population subit, impuissante, le désastre climatique du manque criant d’une eau dont chaque goutte est précieuse et déjà rare auparavant.
De passage en France, nous lançons un appel à tous : Mali, pays donateurs, collectivités partenaires et jumelles, Nations Unies, ONG, et autres coopérations pour apporter de toute urgence une aide coordonnée, efficace et suffisante à l’ensemble de la Région pour juguler la crise alimentaire d’une grande sévérité qui se profile à très court terme (dès avril 2010) dans le nord du Mali, comme dans d’autres zones du Sahara et du Sahel. Avec son cortège de drames.
L’action n°1 consiste à sauver ce qui peut encore l’être des différents cheptels, bases de la culture, de l’alimentation et de l’économie nomades.
Pour les élus,
Abdou Salam Ag Assalat
Président de l’Assemblée Régionale de Kidal
Arbacane Ag Abzayack
Maire de la commune urbaine de Kidal
Rhissa Ag Aboubacrine
Conseiller National d’Abeibaraavec
Djibril Koné
Directeur de Projet Kidal, Programme des Nations Unies pour le Développement
samedi 10 avril 2010
Nous venons d'apprendre une attaque des bandits armés perpétrée sur des camions en provenance de Tabelot dans l'Aïr ,région d'Agadez .
Nous venons d'apprendre une attaque des bandits armés perpétrée sur des camions en provenance de Tabelot dans l'Aïr ,région d'Agadez .
Des sources d'Agadez même affirment qu'il y'a eu deux morts et plusieurs blessés grave suite à cette attaque .Les voyageurs tous originaire de cette région ont étés rançonnés et violentés gravement .
On parle de plusieurs millions volés qui appartiendraient à des agriculteurs et des commerçants qui se rendaient à Agadez pour vendre leurs marchandises.
Ces actes quasi-quotidiens ,perpétrés par une bande des bandits armés, doivent interpellés tous les citoyens et les autorités du CSRD ,afin de trouver des solutions radicales à cette situation dont souffre les populations les plus enclavées et partant les plus vulnérables du Niger.
Nous attendons les détails pour la suite de ces tristes nouvelles…
Romar HABATA
.
Des sources d'Agadez même affirment qu'il y'a eu deux morts et plusieurs blessés grave suite à cette attaque .Les voyageurs tous originaire de cette région ont étés rançonnés et violentés gravement .
On parle de plusieurs millions volés qui appartiendraient à des agriculteurs et des commerçants qui se rendaient à Agadez pour vendre leurs marchandises.
Ces actes quasi-quotidiens ,perpétrés par une bande des bandits armés, doivent interpellés tous les citoyens et les autorités du CSRD ,afin de trouver des solutions radicales à cette situation dont souffre les populations les plus enclavées et partant les plus vulnérables du Niger.
Nous attendons les détails pour la suite de ces tristes nouvelles…
Romar HABATA
.
Puisque Mr. Aroudeyni Ag Hamatou souhaite toucher un large public en publiant sa lettre ouverte, il convient pour démontrer l'impartialité du blog de publier également la réponse de Pierre Camatte que voici:
Réponse à la lettre ouverte de Mr. Aroudeiny Ag Hamatou
Quand j’ai fini par accepter de répondre à RFI qui me sollicitait en permanence depuis un mois, c’est parce que les semaines écoulées me permettaient d’avoir du recul.
- Je veux simplement demander à Mr. Aroudeiny Ag Hamatou si dans mes propos sur RFI je l’ai mis nommément en cause ? NON
Il me semble que l’autorité du cercle ne se concentre pas sur une personne mais se répartit entre de nombreuses qui exercent chacune des responsabilités différentes.
Certains éléments de mon dossier dont j’ai pris connaissance font état de faits qui posent questions et auxquels Mr. Aroudeiny Ag Hamatou ne peut avoir accès. C’est la raison pour laquelle je dis en parlant de mes amis de Ménaka : « Certains d’entre eux qui ont une certaine autorité …..ont fait part de négligence ou d’omission »
Je suis en droit d’émettre des doutes et des interrogations sur les circonstances de mon enlèvement.
Je peux quand même me poser la question de savoir pourquoi on a enlevé Pierre Camatte et comment cela a-t-il été possible ?
Ce n’est pas Mr. Aroudeiny Ag Hamatou qui a souffert et a risqué sa vie tous les jours pendant trois mois dans le Sahara malien et qui veut me donner des leçons de courage !
- Je veux demander à Mr. Aroudeiny Ag Hamatou si dans mes propos à RFI j’ai remis en cause les efforts et la mobilisation déployés après mon enlèvement ? NON
(Même si certains ont profité du désarroi et de la détresse psychologique de Francine Lepage, pour lui soutirer à cette occasion une somme importante pour soit disant financer des recherches !)
Alors quand à évoquer mes choix de vie et la fréquentation de vagabonds, c’est un jugement personnel médisant qui fera certainement plaisir aux personnes concernées, vu leurs qualités et leurs compétences.
Certaines, proches du gouvernement et d’autres exerçant de hautes responsabilités au niveau régional seraient surprises et choquées de s’entendre nommer « vagabonds » par le maire d’Anderamboukane.
J’aimerais pour terminer dire à Mr. Aroudeiny Ag Hamatou que je garde de très nombreux amis à Ménaka (dont il est,ou était ! A lui de prendre sa décision) avec qui je reste en contact, ainsi qu’avec sa population pour laquelle je garde une grande affection.
Pierre Camatte
Ex otage d’Al Qaïda pendant 90 jours
Quand j’ai fini par accepter de répondre à RFI qui me sollicitait en permanence depuis un mois, c’est parce que les semaines écoulées me permettaient d’avoir du recul.
- Je veux simplement demander à Mr. Aroudeiny Ag Hamatou si dans mes propos sur RFI je l’ai mis nommément en cause ? NON
Il me semble que l’autorité du cercle ne se concentre pas sur une personne mais se répartit entre de nombreuses qui exercent chacune des responsabilités différentes.
Certains éléments de mon dossier dont j’ai pris connaissance font état de faits qui posent questions et auxquels Mr. Aroudeiny Ag Hamatou ne peut avoir accès. C’est la raison pour laquelle je dis en parlant de mes amis de Ménaka : « Certains d’entre eux qui ont une certaine autorité …..ont fait part de négligence ou d’omission »
Je suis en droit d’émettre des doutes et des interrogations sur les circonstances de mon enlèvement.
Je peux quand même me poser la question de savoir pourquoi on a enlevé Pierre Camatte et comment cela a-t-il été possible ?
Ce n’est pas Mr. Aroudeiny Ag Hamatou qui a souffert et a risqué sa vie tous les jours pendant trois mois dans le Sahara malien et qui veut me donner des leçons de courage !
- Je veux demander à Mr. Aroudeiny Ag Hamatou si dans mes propos à RFI j’ai remis en cause les efforts et la mobilisation déployés après mon enlèvement ? NON
(Même si certains ont profité du désarroi et de la détresse psychologique de Francine Lepage, pour lui soutirer à cette occasion une somme importante pour soit disant financer des recherches !)
Alors quand à évoquer mes choix de vie et la fréquentation de vagabonds, c’est un jugement personnel médisant qui fera certainement plaisir aux personnes concernées, vu leurs qualités et leurs compétences.
Certaines, proches du gouvernement et d’autres exerçant de hautes responsabilités au niveau régional seraient surprises et choquées de s’entendre nommer « vagabonds » par le maire d’Anderamboukane.
J’aimerais pour terminer dire à Mr. Aroudeiny Ag Hamatou que je garde de très nombreux amis à Ménaka (dont il est,ou était ! A lui de prendre sa décision) avec qui je reste en contact, ainsi qu’avec sa population pour laquelle je garde une grande affection.
Pierre Camatte
Ex otage d’Al Qaïda pendant 90 jours
vendredi 9 avril 2010
Desert Rebel For Peace,Marrackech-1° mai
vendredi 9 avril 2010
"Desert Rebel", c’est une rencontre entre des musiciens du Nord et d’autres du Sud, une aventure musicale hors du commun qui lance le concept de culture équitable.
L’aventure Désert Rebel commence en 2005, initiée par Abdallah Oumbadougou, artiste emblématique touareg berbère qui s’est allié à Guizmo, le chanteur de Tryo, Sally Nyolo, Imhotep d‘IAM, Daniel Jamet, ancien de la Mano Négra et Amazigh Kateb, l‘emblématique leader de la Gnawa Diffusion.
Le concept est simple mais non moins noble, des artistes du Nord partent à la rencontre de ceux du Sud pour réaliser des projets musicaux dont une partie des recettes servira à mener des actions concrètes sur le terrain en faveur du développement et de l‘accès à la culture. A leur actif, le collectif a déjà donné plus de 200 concerts, avec toujours cette volonté première de valoriser les cultures locales et l’échange.
Depuis, l’initiateur du projet Abdallah Oumbadougou a formé plus de 100 jeunes musiciens à Agades au nord Niger. Et selon ses dires, « la relève est assurée ! ». Pour la 5ème tournée du collectif, qui se fera sous le nom Désert Rebel For Peace, ces jeunes talents nigériens seront accompagnés de musiciens tout droit venus de Bretagne, enrichissant ainsi le collectif soutenant le projet.
Une rencontre musicale inédite entre musiciens bretons et touaregs, qui initiera un nouveau genre, la fusion Bretagne et rock touareg !
Désert Rebel For Peace sera sur les routes d’Europe et d’Afrique à compter du mois de mai 2010. Le festival Moonfest Lalla Takerkoust ouvrira le bal, en accueillant leur première date de tournée.
Retrouvez pour leur première date de tournée, en exclusivité au festival Moonfest Lalla Takerkoust, Déset Rebel for Peace le samedi 1er mai 2010.
jeudi 8 avril 2010
Reaction de Aroudeiny Ag Hamatou à Pierre Camatte
05-04-2010, 19h26
Reaction de Aroudeiny Ag Hamatou à Pierre Camatte
sur Kidal info
Pierre Camatte parle sur RFI 2 avril 18:21, par Aroudeiny Ag HAMATOU
Monsieur Pierre Camatte,
je suis au regret de constater votre déclaration lamentable sur les ondes de la RFI.
je vais simplement rappeler toute la mobilisation et les efforts déployés par les populations de la région de Ménaka, ainsique les collectivités du cercle au détriment de leurs faibles revenus afin de mobiliser des ressources financières et logistiques pour avoir déja les renseignements sur tes ravisseurs bien avant meme que Alquaida ne revendique l’action.
Une mission, sous la direction du Président du Conseil de cercle et comprenant les maires, chefs de fractions et les leaders de la société civile, a sillonné des semaines durant l’espace sahélo saharien à la recherche d’information sur tes ravisseurs . Ce qui a permis au gouvernement d’avoir la piste indiquant la revendication de l’action par Alquada.
Le lendemain, toutes les autorités du cercle (député, elus) ont condamnés l’acte sur toutes les ondes y compris celle de RFI. Nous nous sommes mis à la disposition du Président Malien et des autorités pour ta liberation. Tout a été mis en oeuvre pour un dénouement heureux de cette situation.
Toi meme Pierre, a reconnu ce qui a été fait par les autorités de Menaka, mais tu as attendu plus d’un mois pour demander une interview à RFI pour jeter un discrédit sur les autorités de Ménaka alors que tu oublie que tu n’a rien fait pour permettre aux populations de Tidermene qui sont tes partenaires pour t’encadrer et de protéger à fortiriori celles de Ménaka. tu as choisi plutôt d’aller vivre dans un hotel solitaire sans aucun encadrement de la population hôte partageant la vie avec des vagabonds et tes voyages à Gao et ailleurs sans un encadrement de la population témoigne le fait que tu te sens en sécurité.
Dans des conditions de ce genre comment les populations de Ménaka pourraient ils assurer ta sécurité ni savoir qu’il y a un projet d’enlevement par Alquaida te concernant.
Au lieu de remercier la population de Ménaka , tu nous recompenses en monaie de singe pour nous entacher avec nos amis de France par des déclarations aussi contradictoires après tant d’efforts consentis par les populations. c’est vraiment regrettable d’agir et d’affirmer avec tant de contradictions ; pour quel interet... je ne saurais le comprendre.
En te souhaitant plus de courage nous te disons merci pour cette récompense.
Aroudeiny Ag HAMATOU Maire
Nouvelle : au-delà du bruit… de Faten Ifrikya Hayed
– Fais-moi plaisir, bois ton verre d’eau.
– Je n’ai pas envie.
– Tu vas devenir aussi sèche qu’une figue de barbarie.
– La figue n’est pas sèche vu qu’il y a du jus à l’intérieur.
– Tu as raison ma petite, cependant si tu ne bois pas d’eau de temps en temps ton jus s’évaporera.
– C’est impossible Mani. (1)
– C’est possible ! Bois ton verre d’eau.
– Je n’ai pas envie, ça me fait mal à la gorge.
– Comment l’eau peut-elle faire mal à un petit cou comme le tien ?
– L’eau est lourde, et c’est de l’eau.
– Ah nous y voilà ! Je te vois venir. Tu n’auras pas ta limonade tant que tu n’as pas bu ton verre d’eau.
Le muezzin du quartier appelle à la prière du dohr (2), c’était les seuls moments où ma grand-mère lâchait tout se qui retenait son attention pour aller prier. Cinq fois par jour, j’étais en liberté totale. Hélas, quelques minutes, mais c’était des minutes où je faisais tout ce qui me passait par la tête.
Le verre d’eau semblait me narguer, il vibrait à cause de mes coups de pieds donnés mécaniquement à la table. Le verre d’eau faisait des cercles, il était entre mes mains et je voulais le vider dans l’évier. Ma grand-mère sortait enfin de la cuisine, je pouvais opérer sans qu’elle ne s’en aperçoive. Aussitôt vidé, aussitôt soulagée.
– C’est bien ma fille, si tu obéis à chaque fois, je n’aurais pas à te forcer à faire des choses que tu n’aimerais pas.
– Oui grand-mère.
– Maintenant, ta limonade tu l’as méritée.
– Oui grand-mère. Je souriais à en avoir mal aux pommettes, j’étais contente de mon petit mensonge.
Je ne voyais, que cette délicieuse limonade, certes, industrielle, mais qui avait ce goût unique de framboise donnant cette couleur rose bonbon à ma langue. Je ne pensais qu’à mon frère Bibi, dés que je serai chez moi, je tirerai la langue pour lui monterait que j’ai eu droit à la limonade et pas lui. La framboise était un fruit introuvable en Algérie, pourtant, il y pousse bien, dans les montagnes de Kabylie des arbres chargés de bonnes framboises si rouges qu’on croirait noires. J’en ai cueillies avec Tata Baya et ses enfants lors d’un séjour au village perché d’Ath Yenni.
Je sirotais mon liquide précieux, quand j’entendis un tintamarre, pourtant familier, devant la porte d’entrée. Je sors avec ma grand-mère voir le spectacle.
– Aya sardine, sardine, sarddddddddddddiiiiiine !
– Le kilo est à combien ce matin ?
– 20DA yemma (3).
– J’en veux deux kilos mon fils.
Le marchand de poissons, un pitre aux grands yeux verts, passait dans le quartier chaque vendredi, pour vendre ses produits frais «tout droit sortis de la mer» disait-il. Ça sentait bon la mer, le sel et les algues.
– Tu m’as apporté ce que je t’ai commandé ? Demanda ma grand-mère au poissonnier.
– Oui yemma, of course.
– Of c… comment?
– C’est en anglais Lady yemma !
– Depuis que tu fréquentes les touristes, tu as perdu ton kabyle mon enfant… et la tète avec.
Le marchant de poissons, me tendit deux sachets en plastique noir, ses mains étaient si transparentes qu’on voyait distinctement ses veines, ses mains sentaient le poisson, il mâchait de la menthe et ses yeux me faisait peur, car d’une taille disproportionnée. On avait l’impression qu’ils étaient plus gros que sa tête. Et puis toutes ces sardines allongées qui me fixaient. Pourquoi me fixaient-elles ainsi ? D’un air accusateur, ce n’est pas moi qui vous ai sorties de la mer, je ne fais que vous manger, le coupable et ce bonhomme qui sent le poison, qui sent le mauvais poison.
Ma grand-mère me presse de rentrer à la maison, voilà que deux voisines s’approchent un peu trop prés de mes sachets.
– Fifi, veux-tu rentrer et mettre les sachets sur l’évier, tu m’aideras à nettoyer les sardines dans un moment, le temps que je discute avec mes amies.
– Oui grand-mère.
Je m’exécute et pose les deux sachets sur l’évier, puis me suis souvenue qu’elle avait dit que je devais l’aider ? Je cours vite à la porte.
– Mani je ne veux pas nettoyer les sardines, ça me fait peur la nuit.
– Taous, je dois te laisser, la petite a trop d’imagination.
– Va donc t’occuper de cette mignonne, elle a le teint de ta défunte mère, Allah yerhamha (4), en ce jour. Fifi a drôlement poussé, bientôt on la mariera… ha ha ha.
Je n’ai pas entendu la dernière phrase et tous ce que dont j’avais envie, c’était les bras soyeux de ma Mani adorée. Elle sent bon, elle ne sent pas le poisson. Elle me serre fort contre son cœur et sa chaîne s’entremêle à ma chevelure, en essayant de me retirer j’y ai laissé quelques cheveux.
– Il faut toujours que tu laisses des traces, comme un chaton qui perd ses poils.
Mani, m’aide délicatement à me défaire de la chaîne.
– Un chaton, comme celui de ma cousine Amina ?
– Pas aussi agressif que celui de ma petite fille, rassure-toi.
– Ah oui, il m’a griffée alors que je le caressais.
– Heureusement, qu’on a n’a pas de chat, sinon il aurait fait une bouchée de nos sardines. Oh ! Mon Dieu, j’ai failli oublier les sardines, viens vite avec moi à la cuisine.
– Savais-tu qu’il parle comme les anglais ?
– Qui donc ?
– Rachid !
– Depuis que son frère est rentré de Londres, il lui a promis de lui trouver une petite anglaise, il n’a aucune chance, mais il apprend quand même à parler en anglais.
– Lui au moins vise loin. Et puis quand on a de l’ambition dans la vie pourquoi pas viser loin ?
– Sérieusement, tu crois vraiment que Rachid «monsieur poisson» trouvera une anglaise ? Il faut d’abord que les filles d’ici veuillent de lui, ce qui n’est pas le cas.
– Ma fille ta langue est bien pendue et aiguisée comme un glaive. Ne ris jamais de ton prochain, Rachid a été gentil de nous apporter les sept vagues, pour que je chasse le mauvais œil de ta vie, et qu’à ton tour tu trouves un mari convenable.
– Oh mais mère, je ne ris pas, je suis réaliste, mes chances de trouver preneur sont aussi minces que celles de Rachid qui veut partir en Angleterre.
– Parfois, le prétendant prend des routes bien compliquées pour arriver à l’élue, il faut être patiente et attentive, car tu ne sais pas par quelle porte il entrera.
– Le mien a dû se perdre en route yemma aziza (5), ta fille ne te quittera jamais.
– Il faut croire en Dieu… et les sept vagues !
– Toi aussi, quand tu seras un peu plus grande, en âge de te marier, on chargera quelqu’un pour aller à la plage, cueillir sept vagues dans un bidon comme celui-ci. Et tu te laveras avec la nuit venue. Me dit ma tante.
– Je ne me marierai jamais, jamais, jamais.
– Pourquoi ? Tu ne veux pas porter une robe blanche et t’habiller comme une princesse ?
– Une robe blanche ? On dirait un gâteau à la crème que fait maman. Moi, je veux épouser Mani et rester toute ma vie avec elle comme toi.
Mani et ma tante éclatèrent de rire, elles étaient belles, je ne m’étais jamais aperçue que j’avais les fossettes de ma Mani, et même ses cheveux, je lui ressemblais tellement. Elles me chatouillaient et nos rires raisonnaient dans le plafond de la cuisine.
Notre joie éclatante fut interrompue par le ronronnement de la voiture de mon père, une Clio blanche, qu’il avait acquise l’année précédente. Il en était fier de sa première vraie voiture ! Il entre dans la maison et je cours l’embrasser, il me donne 10DA et que je rajoute à la pièce que venait de me donner Mani, je file à toute allure acheter ma sucette géante. Vous savez celle à la vanille et à la fraise qui n’en finit jamais, vous avez beau la sucer toute la journée, elle finissait toujours au frigo, dans le pire des cas dans la poubelle ou dans le jardin pour le grand bonheur des fourmis rouges, carburant au glucose.
Sur le seuil de la petite boutique de friandises, je sentais ma bouche pâteuse, mes yeux étaient secs et je sentais ma peau partir en miettes, des petites miettes, miette par miette… Une singulière sensation que je ne comprenais pas, j’avais beau regardé mes mains, mes bras, mes jambes… ma peau est bien en place, rien n’avait bougé, je ne partais pas en miettes.
Mes oreilles bourdonnaient, puis un long sifflement me transperce j’avais envie d’appeler Mani, quelques secondes à peine, je me retourne et vois un gros camion défonçant le mur l’habitation de Taous, sur le sol un petit corps frêle d’un enfant. Je m’approche doucement, lentement. C’est drôle, il n’y avait pas de sang sur le corps, il est mort ? Me demandais-je. C’était une fille, elle avait le même pull que le mien, rose avec la figurine de Minie Mouse, comme le mien, et les mêmes baskets, comme une sœur jumelle, c’était effrayant.
Son visage était couvert par sa chevelure noire, lisse et longue, soutenue par une barrette en forme de papillon. Les gens du quartier entourent le corps, on prévient les secours, Taous sort de chez elle ébouriffée, choquée, il y avait aussi sa belle-fille qui ne tenait plus sur ses jambes. Le camion avait défoncé la clôture extérieure, heureusement, que la maison est un peu plus loin, il n’a fait qu’amocher la haie de géraniums et l’olivier en a eu pour ses olives. Taous serre Mani qui s’étais jetée sur le corps de cet enfant, papa est à l’entrée de notre maison dans les bras de ma tante, il est comme figé, congelé, bleuté.
– Papa, Mani que faites-vous ? Mani, Mani pourquoi pleures-tu ? Pourquoi cries-tu ? Tu me fais vraiment peur ! Mani !
Je me décide de secouer Mani, je la regarde dans les yeux, elle fait comme si je n’existais pas, je lui prends les mains… brutalement je me désagrège. En miettes grises.
C’était le 4 juin 1997, j’étais morte percutée par un camion, je me souviens à présent. Je courais vers le marchand, je n’ai jamais atteint la boutique et je n’avais jamais eu ma sucette. J’aurai dû boire ce verre d’eau.
Faten Ifrikya Hayed
(1)Mani : en algérien dialectal, grand-mère.
– Je n’ai pas envie.
– Tu vas devenir aussi sèche qu’une figue de barbarie.
– La figue n’est pas sèche vu qu’il y a du jus à l’intérieur.
– Tu as raison ma petite, cependant si tu ne bois pas d’eau de temps en temps ton jus s’évaporera.
– C’est impossible Mani. (1)
– C’est possible ! Bois ton verre d’eau.
– Je n’ai pas envie, ça me fait mal à la gorge.
– Comment l’eau peut-elle faire mal à un petit cou comme le tien ?
– L’eau est lourde, et c’est de l’eau.
– Ah nous y voilà ! Je te vois venir. Tu n’auras pas ta limonade tant que tu n’as pas bu ton verre d’eau.
Le muezzin du quartier appelle à la prière du dohr (2), c’était les seuls moments où ma grand-mère lâchait tout se qui retenait son attention pour aller prier. Cinq fois par jour, j’étais en liberté totale. Hélas, quelques minutes, mais c’était des minutes où je faisais tout ce qui me passait par la tête.
Le verre d’eau semblait me narguer, il vibrait à cause de mes coups de pieds donnés mécaniquement à la table. Le verre d’eau faisait des cercles, il était entre mes mains et je voulais le vider dans l’évier. Ma grand-mère sortait enfin de la cuisine, je pouvais opérer sans qu’elle ne s’en aperçoive. Aussitôt vidé, aussitôt soulagée.
– C’est bien ma fille, si tu obéis à chaque fois, je n’aurais pas à te forcer à faire des choses que tu n’aimerais pas.
– Oui grand-mère.
– Maintenant, ta limonade tu l’as méritée.
– Oui grand-mère. Je souriais à en avoir mal aux pommettes, j’étais contente de mon petit mensonge.
Je ne voyais, que cette délicieuse limonade, certes, industrielle, mais qui avait ce goût unique de framboise donnant cette couleur rose bonbon à ma langue. Je ne pensais qu’à mon frère Bibi, dés que je serai chez moi, je tirerai la langue pour lui monterait que j’ai eu droit à la limonade et pas lui. La framboise était un fruit introuvable en Algérie, pourtant, il y pousse bien, dans les montagnes de Kabylie des arbres chargés de bonnes framboises si rouges qu’on croirait noires. J’en ai cueillies avec Tata Baya et ses enfants lors d’un séjour au village perché d’Ath Yenni.
Je sirotais mon liquide précieux, quand j’entendis un tintamarre, pourtant familier, devant la porte d’entrée. Je sors avec ma grand-mère voir le spectacle.
– Aya sardine, sardine, sarddddddddddddiiiiiine !
– Le kilo est à combien ce matin ?
– 20DA yemma (3).
– J’en veux deux kilos mon fils.
Le marchand de poissons, un pitre aux grands yeux verts, passait dans le quartier chaque vendredi, pour vendre ses produits frais «tout droit sortis de la mer» disait-il. Ça sentait bon la mer, le sel et les algues.
– Tu m’as apporté ce que je t’ai commandé ? Demanda ma grand-mère au poissonnier.
– Oui yemma, of course.
– Of c… comment?
– C’est en anglais Lady yemma !
– Depuis que tu fréquentes les touristes, tu as perdu ton kabyle mon enfant… et la tète avec.
Le marchant de poissons, me tendit deux sachets en plastique noir, ses mains étaient si transparentes qu’on voyait distinctement ses veines, ses mains sentaient le poisson, il mâchait de la menthe et ses yeux me faisait peur, car d’une taille disproportionnée. On avait l’impression qu’ils étaient plus gros que sa tête. Et puis toutes ces sardines allongées qui me fixaient. Pourquoi me fixaient-elles ainsi ? D’un air accusateur, ce n’est pas moi qui vous ai sorties de la mer, je ne fais que vous manger, le coupable et ce bonhomme qui sent le poison, qui sent le mauvais poison.
Ma grand-mère me presse de rentrer à la maison, voilà que deux voisines s’approchent un peu trop prés de mes sachets.
– Fifi, veux-tu rentrer et mettre les sachets sur l’évier, tu m’aideras à nettoyer les sardines dans un moment, le temps que je discute avec mes amies.
– Oui grand-mère.
Je m’exécute et pose les deux sachets sur l’évier, puis me suis souvenue qu’elle avait dit que je devais l’aider ? Je cours vite à la porte.
– Mani je ne veux pas nettoyer les sardines, ça me fait peur la nuit.
– Taous, je dois te laisser, la petite a trop d’imagination.
– Va donc t’occuper de cette mignonne, elle a le teint de ta défunte mère, Allah yerhamha (4), en ce jour. Fifi a drôlement poussé, bientôt on la mariera… ha ha ha.
Je n’ai pas entendu la dernière phrase et tous ce que dont j’avais envie, c’était les bras soyeux de ma Mani adorée. Elle sent bon, elle ne sent pas le poisson. Elle me serre fort contre son cœur et sa chaîne s’entremêle à ma chevelure, en essayant de me retirer j’y ai laissé quelques cheveux.
– Il faut toujours que tu laisses des traces, comme un chaton qui perd ses poils.
Mani, m’aide délicatement à me défaire de la chaîne.
– Un chaton, comme celui de ma cousine Amina ?
– Pas aussi agressif que celui de ma petite fille, rassure-toi.
– Ah oui, il m’a griffée alors que je le caressais.
– Heureusement, qu’on a n’a pas de chat, sinon il aurait fait une bouchée de nos sardines. Oh ! Mon Dieu, j’ai failli oublier les sardines, viens vite avec moi à la cuisine.
Je suivais ma grand-mère, dans la cuisine, qui commençait à sentir. Je m’installe sur un tabouret, regardant Mani éventrer les sardines, puis les vider de leurs arêtes, j’étais heureuse de ne pas être une sardine. Quand je pense au long voyage de la sardine de la mer jusqu’à notre poêle. C’est définitivement pénible une vie de sardine.
– Allume la radio, ça nous tiendra compagnie, il est bientôt midi, ta tante ne va plus tarder, il faut que je prépare ses boulettes de sardines.
– Bonjour yem’, coucou Fifi, ça sent la sardine depuis la ruelle, tu vas faire envier les voisines.
Ma tante a fait irruption dans la cuisine, sans qu’on s’y attende. Par où est-elle passée, on ne l’a même pas entendu entrer.
– Bonjour ma fille. Je vais en envoyer à la belle fille de Taous, qui est enceinte, ça lui fera plaisir.
– Mani, je veux bien lui prendre une assiette. Dis-je enthousiaste, parce que la dame m’offre toujours des livres à colorier, son mari qui travaille dans une imprimerie rapporte pleins de livres.– Savais-tu qu’il parle comme les anglais ?
– Qui donc ?
– Rachid !
– Depuis que son frère est rentré de Londres, il lui a promis de lui trouver une petite anglaise, il n’a aucune chance, mais il apprend quand même à parler en anglais.
– Lui au moins vise loin. Et puis quand on a de l’ambition dans la vie pourquoi pas viser loin ?
– Sérieusement, tu crois vraiment que Rachid «monsieur poisson» trouvera une anglaise ? Il faut d’abord que les filles d’ici veuillent de lui, ce qui n’est pas le cas.
– Ma fille ta langue est bien pendue et aiguisée comme un glaive. Ne ris jamais de ton prochain, Rachid a été gentil de nous apporter les sept vagues, pour que je chasse le mauvais œil de ta vie, et qu’à ton tour tu trouves un mari convenable.
– Oh mais mère, je ne ris pas, je suis réaliste, mes chances de trouver preneur sont aussi minces que celles de Rachid qui veut partir en Angleterre.
– Parfois, le prétendant prend des routes bien compliquées pour arriver à l’élue, il faut être patiente et attentive, car tu ne sais pas par quelle porte il entrera.
– Le mien a dû se perdre en route yemma aziza (5), ta fille ne te quittera jamais.
– Il faut croire en Dieu… et les sept vagues !
– Toi aussi, quand tu seras un peu plus grande, en âge de te marier, on chargera quelqu’un pour aller à la plage, cueillir sept vagues dans un bidon comme celui-ci. Et tu te laveras avec la nuit venue. Me dit ma tante.
– Je ne me marierai jamais, jamais, jamais.
– Pourquoi ? Tu ne veux pas porter une robe blanche et t’habiller comme une princesse ?
– Une robe blanche ? On dirait un gâteau à la crème que fait maman. Moi, je veux épouser Mani et rester toute ma vie avec elle comme toi.
Mani et ma tante éclatèrent de rire, elles étaient belles, je ne m’étais jamais aperçue que j’avais les fossettes de ma Mani, et même ses cheveux, je lui ressemblais tellement. Elles me chatouillaient et nos rires raisonnaient dans le plafond de la cuisine.
Notre joie éclatante fut interrompue par le ronronnement de la voiture de mon père, une Clio blanche, qu’il avait acquise l’année précédente. Il en était fier de sa première vraie voiture ! Il entre dans la maison et je cours l’embrasser, il me donne 10DA et que je rajoute à la pièce que venait de me donner Mani, je file à toute allure acheter ma sucette géante. Vous savez celle à la vanille et à la fraise qui n’en finit jamais, vous avez beau la sucer toute la journée, elle finissait toujours au frigo, dans le pire des cas dans la poubelle ou dans le jardin pour le grand bonheur des fourmis rouges, carburant au glucose.
Sur le seuil de la petite boutique de friandises, je sentais ma bouche pâteuse, mes yeux étaient secs et je sentais ma peau partir en miettes, des petites miettes, miette par miette… Une singulière sensation que je ne comprenais pas, j’avais beau regardé mes mains, mes bras, mes jambes… ma peau est bien en place, rien n’avait bougé, je ne partais pas en miettes.
Mes oreilles bourdonnaient, puis un long sifflement me transperce j’avais envie d’appeler Mani, quelques secondes à peine, je me retourne et vois un gros camion défonçant le mur l’habitation de Taous, sur le sol un petit corps frêle d’un enfant. Je m’approche doucement, lentement. C’est drôle, il n’y avait pas de sang sur le corps, il est mort ? Me demandais-je. C’était une fille, elle avait le même pull que le mien, rose avec la figurine de Minie Mouse, comme le mien, et les mêmes baskets, comme une sœur jumelle, c’était effrayant.
Son visage était couvert par sa chevelure noire, lisse et longue, soutenue par une barrette en forme de papillon. Les gens du quartier entourent le corps, on prévient les secours, Taous sort de chez elle ébouriffée, choquée, il y avait aussi sa belle-fille qui ne tenait plus sur ses jambes. Le camion avait défoncé la clôture extérieure, heureusement, que la maison est un peu plus loin, il n’a fait qu’amocher la haie de géraniums et l’olivier en a eu pour ses olives. Taous serre Mani qui s’étais jetée sur le corps de cet enfant, papa est à l’entrée de notre maison dans les bras de ma tante, il est comme figé, congelé, bleuté.
– Papa, Mani que faites-vous ? Mani, Mani pourquoi pleures-tu ? Pourquoi cries-tu ? Tu me fais vraiment peur ! Mani !
Je me décide de secouer Mani, je la regarde dans les yeux, elle fait comme si je n’existais pas, je lui prends les mains… brutalement je me désagrège. En miettes grises.
C’était le 4 juin 1997, j’étais morte percutée par un camion, je me souviens à présent. Je courais vers le marchand, je n’ai jamais atteint la boutique et je n’avais jamais eu ma sucette. J’aurai dû boire ce verre d’eau.
Faten Ifrikya Hayed
(1)Mani : en algérien dialectal, grand-mère.
(2) Dohr : deuxième prière de la journée (Vers 13h).
(3)Yemma : mère, par respect les gens en Algérie disent mère à toutes femmes âgées.
(4)Allah Yarhamha : que Dieu l’accueille en Son vaste Paradis.
Photo prise par LAZHAR GATT
RAS Le président Abdelaziz appelle la communauté internationale à réagir pour sauver les prisonniers sahraouis d'une "mort lente"
Le président Abdelaziz appelle la communauté internationale à réagir pour sauver les prisonniers sahraouis d'une "mort lente"
CHAHID EL HAFED (camps des réfugiés sahraouis) - Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), M. Mohamed Abdelaziz, a réitéré son appel à la communauté internationale à intervenir "rapidement" auprès de l'Etat marocain pour mettre fin à la "mort lente" des prisonniers politiques sahraouis. "Nous rappelons à la communauté internationale qu'elle doit assumer son entière responsabilité, le plus rapidement possible, et avant qu'il ne soit trop tard, pour remédier à cette injustice flagrante et cette grave violation des droits de l'homme, et intervenir auprès de l'Etat du Maroc pour mettre fin à cette mort lente des prisonniers politique sahraouis", a déclaré M. Abdelaziz, cité mercredi par la SPS.
Salif Keita, chantre de la différence
Salif Keita - "Africa"
Salif Keita - Yamore
Salif Keita, chantre de la différence
Le Figaro musique
Par Olivier Nuc
08/04/2010
Le chanteur malien, fraîchement primé aux Victoires de la musique, investit l'Olympia lundi prochain.
Après avoir franchi le cap de la soixantaine l'an passé, Salif Keita fait aujourd'hui part de sa plus grande crainte:celle de ne pas vivre assez longtemps afin de voir grandir sa dernière fille, âgée de 4 ans.
Comme lui, l'enfant est affligée de l'albinisme qui frappe une partie de la population africaine. «En Afrique, un albinos peut rarement espérer vivre au-delà de 40 ans », avoue-t-il. Le chanteur malien, connu pour ses prises de position et son militantisme, a fait de la question le thème central de son nouvel album, La Différence (Universal Jazz). Après les somptueux Moffou (2002) et MBemba (2005), l'album complète une trilogie acoustique qui a valu à l'artiste de conquérir un nouveau public.
Tout récemment, Salif Keita s'est vu décerner une victoire de la musique, catégorie Musiques du monde. Une récompense aussi tardive que méritée pour ce chanteur reconnu comme un des plus impressionnants du continent qui l'a vu naître. Descendant du fondateur de l'empire du Mali, Soundjata Keïta, Salif s'est consacré à la musique dès sa majorité, au grand dam de sa famille. Au Mali, cette activité réservée à la caste des griots est considérée impure pour la noblesse dont il est issu. Parvenu à s'imposer en dépit de ces deux handicaps, le musicien entend redonner espoir à son peuple.
Boulimique de musiques
Il a depuis longtemps quitté Montreuil, où il vivait dans les années 1980 - alors que la world music battait son plein à Paris - pour rejoindre la campagne malienne. «Ma mission est d'éduquer la population, qui est à 80 % analphabète, pour les sensibiliser à la question des albinos, et empêcher les persécutions dont ils sont l'objet.»
Une superstition très ancienne leur prête des vertus maléfiques, entraînant de nombreux cas de mauvais traitements. Pour Salif Keita, la reconnaissance est d'abord venue de l'étranger. Pourtant, à l'instar du Sénégalais Youssou N'Dour, c'est dans son pays qu'il a installé son studio d'enregistrement et monté les structures qui lui permettent d'aider de jeunes musiciens.
Parallèlement à la sortie de La Différence, sa maison de disques a la riche idée de rééditer des enregistrements des années 1970. À cette époque, Salif Keita chantait au sein de l'orchestre Les Ambassadeurs, qui illumina les soirées de Bamako puis d'Abidjan. Plus de trente ans ont passé, mais l'homme n'a rien perdu de sa passion pour la musique. S'il a un temps succombé à la tentation de publier des disques où sa voix était noyée sous les dernières avancées technologiques, sa carrière a repris cette dernière décennie des sonorités acoustiques plus brutes, qui mettent réellement en valeur son timbre éclatant.
«Sur mon prochain album, j'aimerais beaucoup collaborer avec M», explique ce boulimique de musiques, à qui l'on doit un disque de reprises de standards de la chanson française, réorchestrées avec des instruments traditionnels maliens (kora, balafon). Lundi, c'est dans le temple du music-hall parisien qu'il recevra ce qui ressemble fort à un sacre. «Jouer à l'Olympia, c'est un plaisir tout particulier, que je suis heureux de vivre», avoue-t-il.
Salif Keita - Yamore
Salif Keita, chantre de la différence
Le Figaro musique
Par Olivier Nuc
08/04/2010
Le chanteur malien, fraîchement primé aux Victoires de la musique, investit l'Olympia lundi prochain.
Après avoir franchi le cap de la soixantaine l'an passé, Salif Keita fait aujourd'hui part de sa plus grande crainte:celle de ne pas vivre assez longtemps afin de voir grandir sa dernière fille, âgée de 4 ans.
Comme lui, l'enfant est affligée de l'albinisme qui frappe une partie de la population africaine. «En Afrique, un albinos peut rarement espérer vivre au-delà de 40 ans », avoue-t-il. Le chanteur malien, connu pour ses prises de position et son militantisme, a fait de la question le thème central de son nouvel album, La Différence (Universal Jazz). Après les somptueux Moffou (2002) et MBemba (2005), l'album complète une trilogie acoustique qui a valu à l'artiste de conquérir un nouveau public.
Tout récemment, Salif Keita s'est vu décerner une victoire de la musique, catégorie Musiques du monde. Une récompense aussi tardive que méritée pour ce chanteur reconnu comme un des plus impressionnants du continent qui l'a vu naître. Descendant du fondateur de l'empire du Mali, Soundjata Keïta, Salif s'est consacré à la musique dès sa majorité, au grand dam de sa famille. Au Mali, cette activité réservée à la caste des griots est considérée impure pour la noblesse dont il est issu. Parvenu à s'imposer en dépit de ces deux handicaps, le musicien entend redonner espoir à son peuple.
Boulimique de musiques
Il a depuis longtemps quitté Montreuil, où il vivait dans les années 1980 - alors que la world music battait son plein à Paris - pour rejoindre la campagne malienne. «Ma mission est d'éduquer la population, qui est à 80 % analphabète, pour les sensibiliser à la question des albinos, et empêcher les persécutions dont ils sont l'objet.»
Une superstition très ancienne leur prête des vertus maléfiques, entraînant de nombreux cas de mauvais traitements. Pour Salif Keita, la reconnaissance est d'abord venue de l'étranger. Pourtant, à l'instar du Sénégalais Youssou N'Dour, c'est dans son pays qu'il a installé son studio d'enregistrement et monté les structures qui lui permettent d'aider de jeunes musiciens.
Parallèlement à la sortie de La Différence, sa maison de disques a la riche idée de rééditer des enregistrements des années 1970. À cette époque, Salif Keita chantait au sein de l'orchestre Les Ambassadeurs, qui illumina les soirées de Bamako puis d'Abidjan. Plus de trente ans ont passé, mais l'homme n'a rien perdu de sa passion pour la musique. S'il a un temps succombé à la tentation de publier des disques où sa voix était noyée sous les dernières avancées technologiques, sa carrière a repris cette dernière décennie des sonorités acoustiques plus brutes, qui mettent réellement en valeur son timbre éclatant.
«Sur mon prochain album, j'aimerais beaucoup collaborer avec M», explique ce boulimique de musiques, à qui l'on doit un disque de reprises de standards de la chanson française, réorchestrées avec des instruments traditionnels maliens (kora, balafon). Lundi, c'est dans le temple du music-hall parisien qu'il recevra ce qui ressemble fort à un sacre. «Jouer à l'Olympia, c'est un plaisir tout particulier, que je suis heureux de vivre», avoue-t-il.
Nomination des membres du Conseil Consultatif National
Écrit par Le Sahel du Mercredi 7 avril 2010
Mercredi, 07 Avril 2010 12:43 Le Président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie, Chef de l'Etat, le Chef d'Escadron Djibo Salou, a procédé hier, à la nomination des membres du Conseil Consultatif National. Ainsi, les personnes ci-dessous désignées sont nommées membres du Conseil Consultatif National.
Il s'agit de:
1. Lieutenant-Colonel Maman Souley, FAN/ Forces Déf. Sécurité ;
2. Lieutenant-Colonel Karim Hima, Gendarmerie Nationale/ Forces Déf. Sécurité ;
3. Elhadji Salifou Oumarou, P/CASIN/ Colléctif des Associations Islamiques ;
4. M. Ibrahim Mahamane Laouali, P/CNJN/ Jeunesse
5. M. Bio Abdourahamane, USN/ Jeunesse ;
6. M. Anassa Djibrilla, UENUN/ Jeunesse ;
7. Mallama Houda Nouhou, Coord. Asso. Fem. Musul/ Org. Féminine ;
8. Mme Marcel Fadima, P/Fédération KASSAÏ/ Org. féminine ;
9. M. Adolphe Sagbo, Président FOP/Niger/ Patronnât
10 M. Iddi Ango Ibrahim, P/CCIAN/ Chambre de Commerce, d'Industrie et d'Artisanat du Niger (CCIAN)
11. M.Saley Seybou, 2ème V P/CCIAN/ Chambre de Commerce, d'Industrie et d'Artisanat du Niger (CCIAN)
12. Moussa Sidi Mohamed, PCCRN/CCIAN/ Chambre de Commerce, d'Industrie et d'Artisanat du Niger (CCIAN) ;
13. Elhadj Sani Souley Koukou dit Nassalé, PCCRN/CCIAN/ Chambre de Commerce, d'Industrie et d'Artisanat du Niger (CCIAN) ;
14. M. Boubacar Wankoye/P/ANIPEX/CCIAN/ Chambre de Commerce, d'Industrie et d'Artisanat du Niger (CCIAN) ;
15. M. Yaou Mahamadou, SG/CSTN/Centrale syndicale ;
16. M. Chaibou Tankari, SG/USPT/Centrale syndicale
17. M. Amadou Arouna Maiga, SGA/USTN/Centrale syndicale ;
18. M. Sidibé Issoufou, SG/CDTN/Centrale syndicale
19. Elhadji Amadou Mahamadou SG/BEN/CGT/ NIGER/Centrale syndicale ;
20. M. Sako Mamadou, SG/CNT/Centrale syndicale
21. M. Tinni Tahirou Maiga, UNSAAN/Centrale syndicale ;
22. M. Laoualy Saley, 1er SGA/UGTN/Centrale syndicale ;
23. M. Soumaila Bagna, SG/CGSL-NIGER/Centrale syndicale ;
24. M. Sahabi Yagi, P/Fédération Artisans/Artisans
25. M. Adamou Mamadou Dembelé, Représentant/ ANPE/E/Parents d’élèves ;
26. M. Bello Boubacar, P/RECA-NIGER/Réseau Chambre Agriculture ;
27. M. Djibo Bagna, P/Plate-forme paysanne/Org. Paysannes ;
28. Pr Mohamed Ag Ahmadou Chafiou, 1er VP/Conseil Islamique du Niger/ Institution religieuse
29. M. Thierry Guéro Namata, Eglise Catholique/Institution religieuse ;
30. Dr Addo Mahamane, Eglise Catholique/Institution religieuse ;
31. M. Sanda Maïga Abdoulaye, P/MPN-MATASSA/ Parti Non affilié ;
32. M. Ousmane Mohamadou, SG/PUNDSALAMA/ Parti Non affilié ;
33. Elhadji Harouna Djibo, Monde rural Niamey ;
34. M. Amadou Halidou, Monde rural Tahoua ;
35. Elhadji Moussa Yérima, Monde rural Dosso ;
36. M. Amoumoune Azori, Monde rural Agadez ;
37. M Goni Mami Mami Nasser, Monde rural Diffa ;
38. Elhadji Ahmadou Amadou dit Maïssamari, Monde rural Tillabéri. Par ailleurs, les personnes ci-dessus énumérées sont conviées à la cérémonie officielle de l'installation du Conseil Consultatif National qui aura lieu le mercredi 7 avril 2010 au Palais des Congrès. Mise en place terminée : 8 heures 30 mn.
Le président du CSRD nomme par décret, ce jour 06 avril 2010, le président du FUSAD, Marou Amadou président du Conseil Consultatif du Niger.
Conseil consultatif National du Niger : Marou Amadou nommé président
Écrit par I.A.
tam tam info
Mardi, 06 Avril 2010 21:04
Le président du CSRD nomme par décret, ce jour 06 avril 2010, le président du FUSAD, Marou Amadou président du Conseil Consultatif du Niger.
Rappelons que le mardi 30 mars dernier, le président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie (CSRD), a signé une ordonnance portant composition et fonctionnement du nouveau conseil consultatif National qui sera chargé de diriger les travaux de la confection de nouveaux textes fondamentaux du Niger. Ce conseil composé de 131 membres et dont la convocation de l’installation officielle se déroulera demain mercredi 07 avril prochain, sera désormais dirigé par Marou Amadou, président du Front Uni pour la sauvegarde de la Démocratie (FUSAD). Marou Amadou, il faut le rappeler a été plusieurs fois interpellé par le régime de Tandja pour son opposition au projet Tazartché qui a consacré la destruction de la démocratie au Niger. Ainsi, Marou Amadou aura la lourde tache de diriger cette instance dont sortirons les textes fondamentaux du Niger à savoir la construction, la charte des partis politiques, le code électoral et le statut de l’opposition. Mais compte tenu de l’immensité de la tache, Marou sera-t-il la hauteur de la tache surtout quant on sait que ce conseil sera composé des anciens constitutionnalistes du pays.
Écrit par I.A.
tam tam info
Mardi, 06 Avril 2010 21:04
Le président du CSRD nomme par décret, ce jour 06 avril 2010, le président du FUSAD, Marou Amadou président du Conseil Consultatif du Niger.
Rappelons que le mardi 30 mars dernier, le président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie (CSRD), a signé une ordonnance portant composition et fonctionnement du nouveau conseil consultatif National qui sera chargé de diriger les travaux de la confection de nouveaux textes fondamentaux du Niger. Ce conseil composé de 131 membres et dont la convocation de l’installation officielle se déroulera demain mercredi 07 avril prochain, sera désormais dirigé par Marou Amadou, président du Front Uni pour la sauvegarde de la Démocratie (FUSAD). Marou Amadou, il faut le rappeler a été plusieurs fois interpellé par le régime de Tandja pour son opposition au projet Tazartché qui a consacré la destruction de la démocratie au Niger. Ainsi, Marou Amadou aura la lourde tache de diriger cette instance dont sortirons les textes fondamentaux du Niger à savoir la construction, la charte des partis politiques, le code électoral et le statut de l’opposition. Mais compte tenu de l’immensité de la tache, Marou sera-t-il la hauteur de la tache surtout quant on sait que ce conseil sera composé des anciens constitutionnalistes du pays.
mercredi 7 avril 2010
Bianou ,tradition séculaire de la région d'Agadez(Niger)
rachkollo — June 26, 2008 — musique décrivant une tradition séculaire de la région d'Agadez(Niger) ayant lieu chaque année 10jours aprés la ...
Plus efficace encore que les dictatures,Le lavage de cerveaux en liberté par Noam Chomsky
Le lavage de cerveaux en liberté (par Noam Chomsky)
Plus efficace encore que les dictatures
Le lavage de cerveaux en liberté
Rachats de grands journaux – le « Wall Street Journal » aux Etats-Unis, « Les Echos » en France – par des hommes fortunés habitués à plier la vérité au gré de leurs intérêts (lire aussi, dans ce numéro, « Prédateurs de presse et marchands d’influence », par Marie Bénilde), médiatisation outrancière de M. Nicolas Sarkozy, cannibalisation de l’information par les sports, la météo et les faits divers, le tout dans une débauche de publicités : la « communication » constitue l’instrument de gouvernement permanent des régimes démocratiques. Elle est, pour eux, ce que la propagande est aux dictatures. Dans un entretien accordé au journaliste de France Inter Daniel Mermet, l’intellectuel américain Noam Chomsky analyse ces mécanismes de domination et les replace dans leur contexte historique. Il rappelle, par exemple, que les régimes totalitaires se sont appuyés sur les ressorts de la communication publicitaire perfectionnés aux Etats-Unis au lendemain de la première guerre mondiale. Au-delà, il évoque les perspectives de transformation sociale dans le monde actuel, et ce à quoi pourrait ressembler l’utopie pour ceux qui, malgré la pédagogie de l’impuissance martelée par les médias, n’ont pas renoncé à changer le monde.
Par Noam Chomsky
Commençons par la question des médias. En France, en mai 2005, lors du référendum sur le traité de Constitution européenne, la plupart des organes de presse étaient partisans du « oui », et cependant 55 % des Français ont voté « non ». La puissance de manipulation des médias ne semble donc pas absolue. Ce vote des citoyens représentait-il aussi un « non » aux médias ?
Le travail sur la manipulation médiatique ou la fabrique du consentement fait par Edward Herman et moi n’aborde pas la question des effets des médias sur le public (1). C’est un sujet compliqué, mais les quelques recherches en profondeur menées sur ce thème suggèrent que, en réalité, l’influence des médias est plus importante sur la fraction de la population la plus éduquée. La masse de l’opinion publique paraît, elle, moins tributaire du discours des médias.
Prenons, par exemple, l’éventualité d’une guerre contre l’Iran : 75 % des Américains estiment que les Etats-Unis devraient mettre un terme à leurs menaces militaires et privilégier la recherche d’un accord par voie diplomatique. Des enquêtes conduites par des instituts occidentaux suggèrent que l’opinion publique iranienne et celle des Etats-Unis convergent aussi sur certains aspects de la question nucléaire : l’écrasante majorité de la population des deux pays estime que la zone s’étendant d’Israël à l’Iran devrait être entièrement débarrassée des engins de guerre nucléaires, y compris ceux que détiennent les troupes américaines de la région. Or, pour trouver ce genre d’information dans les médias, il faut chercher longtemps.
Quant aux principaux partis politiques des deux pays, aucun ne défend ce point de vue. Si l’Iran et les Etats-Unis étaient d’authentiques démocraties à l’intérieur desquelles la majorité détermine réellement les politiques publiques, le différend actuel sur le nucléaire serait sans doute déjà résolu. Il y a d’autres cas de ce genre.
Concernant, par exemple, le budget fédéral des Etats-Unis, la plupart des Américains souhaitent une réduction des dépenses militaires et une augmentation, en revanche, des dépenses sociales, des crédits versés aux Nations unies, de l’aide économique et humanitaire internationale, et enfin l’annulation des baisses d’impôts décidées par le président George W. Bush en faveur des contribuables les plus riches.
Sur tous ces sujets-là, la politique de la Maison Blanche est totalement contraire aux réclamations de l’opinion publique. Mais les enquêtes qui relèvent cette opposition publique persistante sont rarement publiées dans les médias. Si bien que les citoyens sont non seulement écartés des centres de décision politique, mais également tenus dans l’ignorance de l’état réel de cette même opinion publique.
Il existe une inquiétude internationale relative à l’abyssal « double déficit » des Etats-Unis : le déficit commercial et le déficit budgétaire. Or ceux-ci n’existent qu’en relation étroite avec un troisième déficit : le déficit démocratique, qui ne cesse de se creuser, non seulement aux Etats-Unis, mais plus généralement dans l’ensemble du monde occidental.
Chaque fois qu’on demande à un journaliste vedette ou à un présentateur d’un grand journal télévisé s’il subit des pressions, s’il lui arrive d’être censuré, il réplique qu’il est entièrement libre, qu’il exprime ses propres convictions. Comment fonctionne le contrôle de la pensée dans une société démocratique ? En ce qui concerne les dictatures, nous le savons.
Quand des journalistes sont mis en cause, ils répondent aussitôt : « Nul n’a fait pression sur moi, j’écris ce que je veux. » C’est vrai. Seulement, s’ils prenaient des positions contraires à la norme dominante, ils n’écriraient plus leurs éditoriaux. La règle n’est pas absolue, bien sûr ; il m’arrive moi-même d’être publié dans la presse américaine, les Etats-Unis ne sont pas un pays totalitaire non plus. Mais quiconque ne satisfait pas certaines exigences minimales n’a aucune chance d’être pressenti pour accéder au rang de commentateur ayant pignon sur rue.
C’est d’ailleurs l’une des grandes différences entre le système de propagande d’un Etat totalitaire et la manière de procéder dans des sociétés démocratiques. En exagérant un peu, dans les pays totalitaires, l’Etat décide de la ligne à suivre et chacun doit ensuite s’y conformer. Les sociétés démocratiques opèrent autrement. La « ligne » n’est jamais énoncée comme telle, elle est sous-entendue. On procède, en quelque sorte, au « lavage de cerveaux en liberté ». Et même les débats « passionnés » dans les grands médias se situent dans le cadre des paramètres implicites consentis, lesquels tiennent en lisière nombre de points de vue contraires.
Le système de contrôle des sociétés démocratiques est fort efficace ; il instille la ligne directrice comme l’air qu’on respire. On ne s’en aperçoit pas, et on s’imagine parfois être en présence d’un débat particulièrement vigoureux. Au fond, c’est infiniment plus performant que les systèmes totalitaires.
Prenons, par exemple, le cas de l’Allemagne au début des années 1930. On a eu tendance à l’oublier, mais c’était alors le pays le plus avancé d’Europe, à la pointe en matière d’art, de sciences, de techniques, de littérature, de philosophie. Puis, en très peu de temps, un retournement complet est intervenu, et l’Allemagne est devenue l’Etat le plus meurtrier, le plus barbare de l’histoire humaine.
Tout cela s’est accompli en distillant de la peur : celle des bolcheviks, des Juifs, des Américains, des Tziganes, bref, de tous ceux qui, selon les nazis, menaçaient le cœur de la civilisation européenne, c’est-à-dire les « héritiers directs de la civilisation grecque ». En tout cas, c’est ce qu’écrivait le philosophe Martin Heidegger en 1935. Or la plupart des médias allemands qui ont bombardé la population avec des messages de ce genre ont repris les techniques de marketing mises au point... par des publicitaires américains.
N’oublions pas comment s’impose toujours une idéologie. Pour dominer, la violence ne suffit pas, il faut une justification d’une autre nature. Ainsi, lorsqu’une personne exerce son pouvoir sur une autre – que ce soit un dictateur, un colon, un bureaucrate, un mari ou un patron –, elle a besoin d’une idéologie justificatrice, toujours la même : cette domination est faite « pour le bien » du dominé. En d’autres termes, le pouvoir se présente toujours comme altruiste, désintéressé, généreux.
Quand la violence d’Etat ne suffit plus
Dans les années 1930, les règles de la propagande nazie consistaient, par exemple, à choisir des mots simples, à les répéter sans relâche, et à les associer à des émotions, des sentiments, des craintes. Quand Hitler a envahi les Sudètes [en 1938], ce fut en invoquant les objectifs les plus nobles et charitables, la nécessité d’une « intervention humanitaire » pour empêcher le « nettoyage ethnique » subi par les germanophones, et pour permettre que chacun puisse vivre sous l’« aile protectrice » de l’Allemagne, avec le soutien de la puissance la plus en avance du monde dans le domaine des arts et de la culture.
En matière de propagande, si d’une certaine manière rien n’a changé depuis Athènes, il y a quand même eu aussi nombre de perfectionnements. Les instruments se sont beaucoup affinés, en particulier et paradoxalement dans les pays les plus libres du monde : le Royaume-Uni et les Etats-Unis. C’est là, et pas ailleurs, que l’industrie moderne des relations publiques, autant dire la fabrique de l’opinion, ou la propagande, est née dans les années 1920.
Ces deux pays avaient en effet progressé en matière de droits démocratiques (vote des femmes, liberté d’expression, etc.) à tel point que l’aspiration à la liberté ne pouvait plus être contenue par la seule violence d’Etat. On s’est donc tourné vers les technologies de la « fabrique du consentement ». L’industrie des relations publiques produit, au sens propre du terme, du consentement, de l’acceptation, de la soumission. Elle contrôle les idées, les pensées, les esprits. Par rapport au totalitarisme, c’est un grand progrès : il est beaucoup plus agréable de subir une publicité que de se retrouver dans une salle de torture.
Aux Etats-Unis, la liberté d’expression est protégée à un degré que je crois inconnu dans tout autre pays du monde. C’est assez récent. Dans les années 1960, la Cour suprême a placé la barre très haut en matière de respect de la liberté de parole, ce qui exprimait, à mon avis, un principe fondamental établi dès le XVIIIe siècle par les valeurs des Lumières. La position de la Cour fut que la parole était libre, avec pour seule limite la participation à un acte criminel. Si, par exemple, quand je rentre dans un magasin pour le dévaliser, un de mes complices tient une arme et que je lui dis : « Tire ! », ce propos n’est pas protégé par la Constitution. Pour le reste, le motif doit être particulièrement grave avant que la liberté d’expression soit mise en cause. La Cour suprême a même réaffirmé ce principe en faveur de membres du Ku Klux Klan.
En France, au Royaume-Uni et, me semble-t-il, dans le reste de l’Europe, la liberté d’expression est définie de manière très restrictive. A mes yeux, la question essentielle est : l’Etat a-t-il le droit de déterminer ce qu’est la vérité historique, et celui de punir qui s’en écarte ? Le penser revient à s’accommoder d’une pratique proprement stalinienne.
Des intellectuels français ont du mal à admettre que c’est bien là leur inclination. Pourtant, le refus d’une telle approche ne doit pas souffrir d’exception. L’Etat ne devrait avoir aucun moyen de punir quiconque prétendrait que le Soleil tourne autour de la Terre. Le principe de la liberté d’expression a quelque chose de très élémentaire : ou on le défend dans le cas d’opinions qu’on déteste, ou on ne le défend pas du tout. Même Hitler et Staline admettaient la liberté d’expression de ceux qui partagaient leur point de vue...
J’ajoute qu’il y a quelque chose d’affligeant et même de scandaleux à devoir débattre de ces questions deux siècles après Voltaire, qui, comme on le sait, déclarait : « Je défendrai mes opinions jusqu’à ma mort, mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez défendre les vôtres. » Et c’est rendre un bien triste service à la mémoire des victimes de l’Holocauste que d’adopter une des doctrines fondamentales de leurs bourreaux.
Dans un de vos livres, vous commentez la phrase de Milton Friedman : « Faire des profits est l’essence même de la démocratie »...
A vrai dire, les deux choses sont tellement contraires qu’il n’y a même pas de commentaire possible... La finalité de la démocratie, c’est que les gens puissent décider de leur propre vie et des choix politiques qui les concernent. La réalisation de profits est une pathologie de nos sociétés, adossée à des structures particulières. Dans une société décente, éthique, ce souci du profit serait marginal. Prenez mon département universitaire [au Massachusetts Institute of Technology] : quelques scientifiques travaillent dur pour gagner beaucoup d’argent, mais on les considère un peu comme des marginaux, des gens perturbés, presque des cas pathologiques. L’esprit qui anime la communauté académique, c’est plutôt d’essayer de faire des découvertes, à la fois par intérêt intellectuel et pour le bien de tous.
Dans l’ouvrage qui vous est consacré aux éditions de L’Herne, Jean Ziegler écrit : « Il y a eu trois totalitarismes : le totalitarisme stalinien, nazi et maintenant c’est Tina (2). » Compareriez-vous ces trois totalitarismes ?
Je ne les mettrais pas sur le même plan. Se battre contre « Tina », c’est affronter une emprise intellectuelle qu’on ne peut pas assimiler aux camps de concentration ni au goulag. Et, de fait, la politique des Etats-Unis suscite une opposition massive à l’échelle de la planète. L’Argentine et le Venezuela ont jeté le Fonds monétaire international (FMI) dehors. Les Etats-Unis ont dû renoncer à ce qui était encore la norme il y a vingt ou trente ans : le coup d’Etat militaire en Amérique latine. Le programme économique néolibéral, qui a été imposé de force à toute l’Amérique latine dans les années 1980 et 1990, est aujourd’hui rejeté dans l’ensemble du continent. Et on retrouve cette même opposition contre la globalisation économique à l’échelle mondiale.
Le mouvement pour la justice, qui est sous les feux des projecteurs médiatiques lors de chaque Forum social mondial, travaille en réalité toute l’année. C’est un phénomène très nouveau dans l’histoire, qui marque peut-être le début d’une vraie Internationale. Or son principal cheval de bataille porte sur l’existence d’une solution de rechange. D’ailleurs, quel meilleur exemple de globalisation différente que le Forum social mondial ? Les médias hostiles appellent ceux qui s’opposent à la globalisation néolibérale les « antimondialistes », alors qu’ils se battent pour une autre mondialisation, la mondialisation des peuples.
On peut observer le contraste entre les uns et les autres, parce que, au même moment, a lieu, à Davos, le Forum économique mondial, qui travaille à l’intégration économique planétaire, mais dans le seul intérêt des financiers, des banques et des fonds de pension. Puissances qui contrôlent aussi les médias. C’est leur conception de l’intégration globale, mais au service des investisseurs. Les médias dominants considèrent que cette intégration est la seule qui mérite, en quelque sorte, l’appellation officielle de mondialisation.
Voilà un bel exemple du fonctionnement de la propagande idéologique dans les sociétés démocratiques. A ce point efficace que même des participants au Forum social mondial acceptent parfois le qualificatif malintentionné d’« antimondialistes ». A Porto Alegre, je suis intervenu dans le cadre du Forum, et j’ai participé à la Conférence mondiale des paysans. Ils représentent à eux seuls la majorité de la population de la planète...
On vous range dans la catégorie des anarchistes ou des socialistes libertaires. Dans la démocratie telle que vous la concevez, quelle serait la place de l’Etat ?
On vit dans ce monde, pas dans un univers imaginaire. Dans ce monde, il existe des institutions tyranniques, ce sont les grandes entreprises. C’est ce qu’il y a de plus proche des institutions totalitaires. Elles n’ont, pour ainsi dire, aucun compte à rendre au public, à la société ; elles agissent à la manière de prédateurs dont d’autres entreprises seraient les proies. Pour s’en défendre, les populations ne disposent que d’un seul instrument : l’Etat. Or ce n’est pas un bouclier très efficace, car il est, en général, étroitement lié aux prédateurs. A une différence, non négligeable, près : alors que, par exemple, General Electric n’a aucun compte à rendre, l’Etat doit parfois s’expliquer auprès de la population.
Quand la démocratie se sera élargie au point que les citoyens contrôleront les moyens de production et d’échange, qu’ils participeront au fonctionnement et à la direction du cadre général dans lequel ils vivent, alors l’Etat pourra disparaître petit à petit. Il sera remplacé par des associations volontaires situées sur les lieux de travail et là où les gens vivent.
Est-ce les soviets ?
C’étaient les soviets. Mais la première chose que Lénine et Trotski ont détruit, sitôt après la révolution d’Octobre, ce sont les soviets, les conseils ouvriers et toutes les institutions démocratiques. Lénine et Trotski ont été à cet égard les pires ennemis du socialisme au XXe siècle. En tant que marxistes orthodoxes, ils ont estimé qu’une société retardataire comme la Russie de leur époque ne pouvait pas passer directement au socialisme avant d’être précipitée de force dans l’industrialisation.
En 1989, au moment de l’effondrement du système communiste, j’ai pensé que cet effondrement représentait, paradoxalement, une victoire pour le socialisme. Car le socialisme tel que je le conçois implique, au minimum, je le répète, le contrôle démocratique de la production, des échanges et des autres dimensions de l’existence humaine.
Toutefois, les deux principaux systèmes de propagande se sont accordés pour dire que le système tyrannique institué par Lénine et Trotski, puis transformé en monstruosité politique par Staline, était le « socialisme ». Les dirigeants occidentaux ne pouvaient qu’être enchantés par cet usage absurde et scandaleux du terme, qui leur a permis pendant des décennies de diffamer le socialisme authentique.
Avec un enthousiasme identique, mais de sens contraire, le système de propagande soviétique a tenté d’exploiter à son profit la sympathie et l’engagement que suscitaient pour beaucoup de travailleurs les idéaux socialistes authentiques.
N’est-il pas vrai que toutes les formes d’auto-organisation selon les principes anarchistes se sont finalement effondrées ?
Il n’y a pas de « principes anarchistes » fixes, une sorte de catéchisme libertaire auquel il faudrait prêter allégeance. L’anarchisme, du moins tel que je le comprends, est un mouvement de la pensée et de l’action humaines qui cherche à identifier les structures d’autorité et de domination, à leur demander de se justifier et, dès qu’elles en sont incapables, ce qui arrive fréquemment, à tenter de les dépasser.
Loin de s’être « effondré », l’anarchisme, la pensée libertaire, se porte très bien. Il est à la source de nombreux progrès réels. Des formes d’oppression et d’injustice qui étaient à peine reconnues, et encore moins combattues, ne sont plus admises. C’est une réussite, une avancée pour l’ensemble du genre humain, pas un échec.
(Propos recueillis par Daniel Mermet, revus et corrigés par l’auteur.)
Noam Chomsky
Plus efficace encore que les dictatures
Le lavage de cerveaux en liberté
Rachats de grands journaux – le « Wall Street Journal » aux Etats-Unis, « Les Echos » en France – par des hommes fortunés habitués à plier la vérité au gré de leurs intérêts (lire aussi, dans ce numéro, « Prédateurs de presse et marchands d’influence », par Marie Bénilde), médiatisation outrancière de M. Nicolas Sarkozy, cannibalisation de l’information par les sports, la météo et les faits divers, le tout dans une débauche de publicités : la « communication » constitue l’instrument de gouvernement permanent des régimes démocratiques. Elle est, pour eux, ce que la propagande est aux dictatures. Dans un entretien accordé au journaliste de France Inter Daniel Mermet, l’intellectuel américain Noam Chomsky analyse ces mécanismes de domination et les replace dans leur contexte historique. Il rappelle, par exemple, que les régimes totalitaires se sont appuyés sur les ressorts de la communication publicitaire perfectionnés aux Etats-Unis au lendemain de la première guerre mondiale. Au-delà, il évoque les perspectives de transformation sociale dans le monde actuel, et ce à quoi pourrait ressembler l’utopie pour ceux qui, malgré la pédagogie de l’impuissance martelée par les médias, n’ont pas renoncé à changer le monde.
Par Noam Chomsky
Commençons par la question des médias. En France, en mai 2005, lors du référendum sur le traité de Constitution européenne, la plupart des organes de presse étaient partisans du « oui », et cependant 55 % des Français ont voté « non ». La puissance de manipulation des médias ne semble donc pas absolue. Ce vote des citoyens représentait-il aussi un « non » aux médias ?
Le travail sur la manipulation médiatique ou la fabrique du consentement fait par Edward Herman et moi n’aborde pas la question des effets des médias sur le public (1). C’est un sujet compliqué, mais les quelques recherches en profondeur menées sur ce thème suggèrent que, en réalité, l’influence des médias est plus importante sur la fraction de la population la plus éduquée. La masse de l’opinion publique paraît, elle, moins tributaire du discours des médias.
Prenons, par exemple, l’éventualité d’une guerre contre l’Iran : 75 % des Américains estiment que les Etats-Unis devraient mettre un terme à leurs menaces militaires et privilégier la recherche d’un accord par voie diplomatique. Des enquêtes conduites par des instituts occidentaux suggèrent que l’opinion publique iranienne et celle des Etats-Unis convergent aussi sur certains aspects de la question nucléaire : l’écrasante majorité de la population des deux pays estime que la zone s’étendant d’Israël à l’Iran devrait être entièrement débarrassée des engins de guerre nucléaires, y compris ceux que détiennent les troupes américaines de la région. Or, pour trouver ce genre d’information dans les médias, il faut chercher longtemps.
Quant aux principaux partis politiques des deux pays, aucun ne défend ce point de vue. Si l’Iran et les Etats-Unis étaient d’authentiques démocraties à l’intérieur desquelles la majorité détermine réellement les politiques publiques, le différend actuel sur le nucléaire serait sans doute déjà résolu. Il y a d’autres cas de ce genre.
Concernant, par exemple, le budget fédéral des Etats-Unis, la plupart des Américains souhaitent une réduction des dépenses militaires et une augmentation, en revanche, des dépenses sociales, des crédits versés aux Nations unies, de l’aide économique et humanitaire internationale, et enfin l’annulation des baisses d’impôts décidées par le président George W. Bush en faveur des contribuables les plus riches.
Sur tous ces sujets-là, la politique de la Maison Blanche est totalement contraire aux réclamations de l’opinion publique. Mais les enquêtes qui relèvent cette opposition publique persistante sont rarement publiées dans les médias. Si bien que les citoyens sont non seulement écartés des centres de décision politique, mais également tenus dans l’ignorance de l’état réel de cette même opinion publique.
Il existe une inquiétude internationale relative à l’abyssal « double déficit » des Etats-Unis : le déficit commercial et le déficit budgétaire. Or ceux-ci n’existent qu’en relation étroite avec un troisième déficit : le déficit démocratique, qui ne cesse de se creuser, non seulement aux Etats-Unis, mais plus généralement dans l’ensemble du monde occidental.
Chaque fois qu’on demande à un journaliste vedette ou à un présentateur d’un grand journal télévisé s’il subit des pressions, s’il lui arrive d’être censuré, il réplique qu’il est entièrement libre, qu’il exprime ses propres convictions. Comment fonctionne le contrôle de la pensée dans une société démocratique ? En ce qui concerne les dictatures, nous le savons.
Quand des journalistes sont mis en cause, ils répondent aussitôt : « Nul n’a fait pression sur moi, j’écris ce que je veux. » C’est vrai. Seulement, s’ils prenaient des positions contraires à la norme dominante, ils n’écriraient plus leurs éditoriaux. La règle n’est pas absolue, bien sûr ; il m’arrive moi-même d’être publié dans la presse américaine, les Etats-Unis ne sont pas un pays totalitaire non plus. Mais quiconque ne satisfait pas certaines exigences minimales n’a aucune chance d’être pressenti pour accéder au rang de commentateur ayant pignon sur rue.
C’est d’ailleurs l’une des grandes différences entre le système de propagande d’un Etat totalitaire et la manière de procéder dans des sociétés démocratiques. En exagérant un peu, dans les pays totalitaires, l’Etat décide de la ligne à suivre et chacun doit ensuite s’y conformer. Les sociétés démocratiques opèrent autrement. La « ligne » n’est jamais énoncée comme telle, elle est sous-entendue. On procède, en quelque sorte, au « lavage de cerveaux en liberté ». Et même les débats « passionnés » dans les grands médias se situent dans le cadre des paramètres implicites consentis, lesquels tiennent en lisière nombre de points de vue contraires.
Le système de contrôle des sociétés démocratiques est fort efficace ; il instille la ligne directrice comme l’air qu’on respire. On ne s’en aperçoit pas, et on s’imagine parfois être en présence d’un débat particulièrement vigoureux. Au fond, c’est infiniment plus performant que les systèmes totalitaires.
Prenons, par exemple, le cas de l’Allemagne au début des années 1930. On a eu tendance à l’oublier, mais c’était alors le pays le plus avancé d’Europe, à la pointe en matière d’art, de sciences, de techniques, de littérature, de philosophie. Puis, en très peu de temps, un retournement complet est intervenu, et l’Allemagne est devenue l’Etat le plus meurtrier, le plus barbare de l’histoire humaine.
Tout cela s’est accompli en distillant de la peur : celle des bolcheviks, des Juifs, des Américains, des Tziganes, bref, de tous ceux qui, selon les nazis, menaçaient le cœur de la civilisation européenne, c’est-à-dire les « héritiers directs de la civilisation grecque ». En tout cas, c’est ce qu’écrivait le philosophe Martin Heidegger en 1935. Or la plupart des médias allemands qui ont bombardé la population avec des messages de ce genre ont repris les techniques de marketing mises au point... par des publicitaires américains.
N’oublions pas comment s’impose toujours une idéologie. Pour dominer, la violence ne suffit pas, il faut une justification d’une autre nature. Ainsi, lorsqu’une personne exerce son pouvoir sur une autre – que ce soit un dictateur, un colon, un bureaucrate, un mari ou un patron –, elle a besoin d’une idéologie justificatrice, toujours la même : cette domination est faite « pour le bien » du dominé. En d’autres termes, le pouvoir se présente toujours comme altruiste, désintéressé, généreux.
Quand la violence d’Etat ne suffit plus
Dans les années 1930, les règles de la propagande nazie consistaient, par exemple, à choisir des mots simples, à les répéter sans relâche, et à les associer à des émotions, des sentiments, des craintes. Quand Hitler a envahi les Sudètes [en 1938], ce fut en invoquant les objectifs les plus nobles et charitables, la nécessité d’une « intervention humanitaire » pour empêcher le « nettoyage ethnique » subi par les germanophones, et pour permettre que chacun puisse vivre sous l’« aile protectrice » de l’Allemagne, avec le soutien de la puissance la plus en avance du monde dans le domaine des arts et de la culture.
En matière de propagande, si d’une certaine manière rien n’a changé depuis Athènes, il y a quand même eu aussi nombre de perfectionnements. Les instruments se sont beaucoup affinés, en particulier et paradoxalement dans les pays les plus libres du monde : le Royaume-Uni et les Etats-Unis. C’est là, et pas ailleurs, que l’industrie moderne des relations publiques, autant dire la fabrique de l’opinion, ou la propagande, est née dans les années 1920.
Ces deux pays avaient en effet progressé en matière de droits démocratiques (vote des femmes, liberté d’expression, etc.) à tel point que l’aspiration à la liberté ne pouvait plus être contenue par la seule violence d’Etat. On s’est donc tourné vers les technologies de la « fabrique du consentement ». L’industrie des relations publiques produit, au sens propre du terme, du consentement, de l’acceptation, de la soumission. Elle contrôle les idées, les pensées, les esprits. Par rapport au totalitarisme, c’est un grand progrès : il est beaucoup plus agréable de subir une publicité que de se retrouver dans une salle de torture.
Aux Etats-Unis, la liberté d’expression est protégée à un degré que je crois inconnu dans tout autre pays du monde. C’est assez récent. Dans les années 1960, la Cour suprême a placé la barre très haut en matière de respect de la liberté de parole, ce qui exprimait, à mon avis, un principe fondamental établi dès le XVIIIe siècle par les valeurs des Lumières. La position de la Cour fut que la parole était libre, avec pour seule limite la participation à un acte criminel. Si, par exemple, quand je rentre dans un magasin pour le dévaliser, un de mes complices tient une arme et que je lui dis : « Tire ! », ce propos n’est pas protégé par la Constitution. Pour le reste, le motif doit être particulièrement grave avant que la liberté d’expression soit mise en cause. La Cour suprême a même réaffirmé ce principe en faveur de membres du Ku Klux Klan.
En France, au Royaume-Uni et, me semble-t-il, dans le reste de l’Europe, la liberté d’expression est définie de manière très restrictive. A mes yeux, la question essentielle est : l’Etat a-t-il le droit de déterminer ce qu’est la vérité historique, et celui de punir qui s’en écarte ? Le penser revient à s’accommoder d’une pratique proprement stalinienne.
Des intellectuels français ont du mal à admettre que c’est bien là leur inclination. Pourtant, le refus d’une telle approche ne doit pas souffrir d’exception. L’Etat ne devrait avoir aucun moyen de punir quiconque prétendrait que le Soleil tourne autour de la Terre. Le principe de la liberté d’expression a quelque chose de très élémentaire : ou on le défend dans le cas d’opinions qu’on déteste, ou on ne le défend pas du tout. Même Hitler et Staline admettaient la liberté d’expression de ceux qui partagaient leur point de vue...
J’ajoute qu’il y a quelque chose d’affligeant et même de scandaleux à devoir débattre de ces questions deux siècles après Voltaire, qui, comme on le sait, déclarait : « Je défendrai mes opinions jusqu’à ma mort, mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez défendre les vôtres. » Et c’est rendre un bien triste service à la mémoire des victimes de l’Holocauste que d’adopter une des doctrines fondamentales de leurs bourreaux.
Dans un de vos livres, vous commentez la phrase de Milton Friedman : « Faire des profits est l’essence même de la démocratie »...
A vrai dire, les deux choses sont tellement contraires qu’il n’y a même pas de commentaire possible... La finalité de la démocratie, c’est que les gens puissent décider de leur propre vie et des choix politiques qui les concernent. La réalisation de profits est une pathologie de nos sociétés, adossée à des structures particulières. Dans une société décente, éthique, ce souci du profit serait marginal. Prenez mon département universitaire [au Massachusetts Institute of Technology] : quelques scientifiques travaillent dur pour gagner beaucoup d’argent, mais on les considère un peu comme des marginaux, des gens perturbés, presque des cas pathologiques. L’esprit qui anime la communauté académique, c’est plutôt d’essayer de faire des découvertes, à la fois par intérêt intellectuel et pour le bien de tous.
Dans l’ouvrage qui vous est consacré aux éditions de L’Herne, Jean Ziegler écrit : « Il y a eu trois totalitarismes : le totalitarisme stalinien, nazi et maintenant c’est Tina (2). » Compareriez-vous ces trois totalitarismes ?
Je ne les mettrais pas sur le même plan. Se battre contre « Tina », c’est affronter une emprise intellectuelle qu’on ne peut pas assimiler aux camps de concentration ni au goulag. Et, de fait, la politique des Etats-Unis suscite une opposition massive à l’échelle de la planète. L’Argentine et le Venezuela ont jeté le Fonds monétaire international (FMI) dehors. Les Etats-Unis ont dû renoncer à ce qui était encore la norme il y a vingt ou trente ans : le coup d’Etat militaire en Amérique latine. Le programme économique néolibéral, qui a été imposé de force à toute l’Amérique latine dans les années 1980 et 1990, est aujourd’hui rejeté dans l’ensemble du continent. Et on retrouve cette même opposition contre la globalisation économique à l’échelle mondiale.
Le mouvement pour la justice, qui est sous les feux des projecteurs médiatiques lors de chaque Forum social mondial, travaille en réalité toute l’année. C’est un phénomène très nouveau dans l’histoire, qui marque peut-être le début d’une vraie Internationale. Or son principal cheval de bataille porte sur l’existence d’une solution de rechange. D’ailleurs, quel meilleur exemple de globalisation différente que le Forum social mondial ? Les médias hostiles appellent ceux qui s’opposent à la globalisation néolibérale les « antimondialistes », alors qu’ils se battent pour une autre mondialisation, la mondialisation des peuples.
On peut observer le contraste entre les uns et les autres, parce que, au même moment, a lieu, à Davos, le Forum économique mondial, qui travaille à l’intégration économique planétaire, mais dans le seul intérêt des financiers, des banques et des fonds de pension. Puissances qui contrôlent aussi les médias. C’est leur conception de l’intégration globale, mais au service des investisseurs. Les médias dominants considèrent que cette intégration est la seule qui mérite, en quelque sorte, l’appellation officielle de mondialisation.
Voilà un bel exemple du fonctionnement de la propagande idéologique dans les sociétés démocratiques. A ce point efficace que même des participants au Forum social mondial acceptent parfois le qualificatif malintentionné d’« antimondialistes ». A Porto Alegre, je suis intervenu dans le cadre du Forum, et j’ai participé à la Conférence mondiale des paysans. Ils représentent à eux seuls la majorité de la population de la planète...
On vous range dans la catégorie des anarchistes ou des socialistes libertaires. Dans la démocratie telle que vous la concevez, quelle serait la place de l’Etat ?
On vit dans ce monde, pas dans un univers imaginaire. Dans ce monde, il existe des institutions tyranniques, ce sont les grandes entreprises. C’est ce qu’il y a de plus proche des institutions totalitaires. Elles n’ont, pour ainsi dire, aucun compte à rendre au public, à la société ; elles agissent à la manière de prédateurs dont d’autres entreprises seraient les proies. Pour s’en défendre, les populations ne disposent que d’un seul instrument : l’Etat. Or ce n’est pas un bouclier très efficace, car il est, en général, étroitement lié aux prédateurs. A une différence, non négligeable, près : alors que, par exemple, General Electric n’a aucun compte à rendre, l’Etat doit parfois s’expliquer auprès de la population.
Quand la démocratie se sera élargie au point que les citoyens contrôleront les moyens de production et d’échange, qu’ils participeront au fonctionnement et à la direction du cadre général dans lequel ils vivent, alors l’Etat pourra disparaître petit à petit. Il sera remplacé par des associations volontaires situées sur les lieux de travail et là où les gens vivent.
Est-ce les soviets ?
C’étaient les soviets. Mais la première chose que Lénine et Trotski ont détruit, sitôt après la révolution d’Octobre, ce sont les soviets, les conseils ouvriers et toutes les institutions démocratiques. Lénine et Trotski ont été à cet égard les pires ennemis du socialisme au XXe siècle. En tant que marxistes orthodoxes, ils ont estimé qu’une société retardataire comme la Russie de leur époque ne pouvait pas passer directement au socialisme avant d’être précipitée de force dans l’industrialisation.
En 1989, au moment de l’effondrement du système communiste, j’ai pensé que cet effondrement représentait, paradoxalement, une victoire pour le socialisme. Car le socialisme tel que je le conçois implique, au minimum, je le répète, le contrôle démocratique de la production, des échanges et des autres dimensions de l’existence humaine.
Toutefois, les deux principaux systèmes de propagande se sont accordés pour dire que le système tyrannique institué par Lénine et Trotski, puis transformé en monstruosité politique par Staline, était le « socialisme ». Les dirigeants occidentaux ne pouvaient qu’être enchantés par cet usage absurde et scandaleux du terme, qui leur a permis pendant des décennies de diffamer le socialisme authentique.
Avec un enthousiasme identique, mais de sens contraire, le système de propagande soviétique a tenté d’exploiter à son profit la sympathie et l’engagement que suscitaient pour beaucoup de travailleurs les idéaux socialistes authentiques.
N’est-il pas vrai que toutes les formes d’auto-organisation selon les principes anarchistes se sont finalement effondrées ?
Il n’y a pas de « principes anarchistes » fixes, une sorte de catéchisme libertaire auquel il faudrait prêter allégeance. L’anarchisme, du moins tel que je le comprends, est un mouvement de la pensée et de l’action humaines qui cherche à identifier les structures d’autorité et de domination, à leur demander de se justifier et, dès qu’elles en sont incapables, ce qui arrive fréquemment, à tenter de les dépasser.
Loin de s’être « effondré », l’anarchisme, la pensée libertaire, se porte très bien. Il est à la source de nombreux progrès réels. Des formes d’oppression et d’injustice qui étaient à peine reconnues, et encore moins combattues, ne sont plus admises. C’est une réussite, une avancée pour l’ensemble du genre humain, pas un échec.
(Propos recueillis par Daniel Mermet, revus et corrigés par l’auteur.)
Noam Chomsky
Première étape au Niger vers de nouvelles institutions
Frédéric Couteau-RFI-07-04-10
Première étape au Niger vers de nouvelles institutions
mercredi 7 avril 2010
La nouvelle est à la une de la presse nigérienne : l’installation officielle ce mercredi d’un nouveau Conseil consultatif national dont la mission sera de doter le pays de nouvelles institutions avec, entre autres, une nouvelle Constitution. Mais ce conseil devra aussi mettre en place la charte des partis politiques, le code électoral et le statut de l’opposition. Il sera dirigé par Marou Amadou, président du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie (FUSAD), un regroupement d’ONG et de syndicats.
« Marou Amadou, rappelle le site d’information Tam-Tam Infos, a été plusieurs fois interpellé par le régime de Tandja pour son opposition au Tazartché. Mais compte tenu de l’immensité de la tâche, Marou sera-t-il à la hauteur ? », s’interroge le site. « Surtout, poursuit-il, quand on sait que ce conseil sera composé des anciens constitutionnalistes du pays. »
Quid des arrestations ?
Par ailleurs, 14 personnalités proches de l’ancien régime sont toujours en résidence surveillée. Et certains journaux nigériens commencent à se poser des questions, comme l’hebdomadaire La Griffe : « pourquoi les personnes poursuivies n’ont-elles pas été présentées devant un juge pour que toute la lumière soit faite sur leur participation ou non à des activités tendant à attenter à la sûreté de l’Etat ? (…) Pendant combien de temps les personnes mises en résidence surveillée seront-elles privées de leur liberté d’aller et de venir ? Le moins qu’on puisse dire est que, dans la gestion de ce dossier, la junte et son gouvernement semblent souffler le chaud et le froid », estime La Griffe.
Non, rétorque Le Canard Déchaîné, autre hebdomadaire nigérien : « dans le cas des arrestations intervenues la semaine dernière, l’Etat était dans ses droits, affirme-t-il. La menace d’activités subversives menées par certaines personnes nostalgiques de l’ancien ordre était réelle. » Et Le Canard d’affirmer avoir des preuves qu’il « existait bel et bien un ’ complot ’ contre l’actuel régime. On peut dire, écrit-il, que les faucons de la VIe République avaient juste présenté profil bas pour mieux endormir la méfiance du CSRD et mettre à exécution leur projet. Mal leur en a pris, s’exclame l’hebdomadaire, car les services de renseignements ne dorment pas. » Le Canard Déchaîné n’en dit pas plus sur les fameuses preuves de complot qu’il affirme détenir. Cela, explique-t-il, pour éviter de « gêner la procédure engagée par les services compétents autour de cette affaire. »
Niger : le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD) au carrefour de l’Histoire.
Abdoulahi ATTAYOUB
Niger : le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD) au carrefour de l’Histoire.
mercredi 7 avril 2010
Au carrefour d’une Histoire très courte d’ailleurs, puisque nous fêtons cette année le cinquantième anniversaire de notre indépendance, et fort mouvementée, hélas ! l’Armée devant intervenir régulièrement dans les affaires de l’Etat pour rééquilibrer des dérives ou des dysfonctionnements que le personnel politique civil engendre ou n’est plus capable de réguler.
Au regard de cette instabilité politique désormais chronique, il convient de s’interroger sur les causes réelles qui poussent régulièrement nos dirigeants politiques à s’affranchir des textes qui organisent notre vie publique — textes forcément censés protéger à part égale tous les citoyens nigériens — pour se lancer à corps perdu dans des pratiques privilégiant des intérêts strictement personnels le plus souvent contraires à l’intérêt du plus grand nombre.
Il semble que l’une des raisons de cette incompréhension permanente entre les dirigeants politiques et les citoyens ordinaires, qui divise si fortement la société nigérienne, réside essentiellement dans le peu d’importance que ces mêmes dirigeants politiques, quels qu’ils soient d’ailleurs, accordent aux textes qui fondent notre démocratie. Et aussi dans la conscience que ces dirigeants ont du caractère très relatif de leur légitimité. Les conditions souvent hasardeuses dans lesquelles les institutions des Républiques précédentes ont été mises en place pourraient expliquer une grande partie ce relatif sentiment d’irresponsabilité.
Pour mettre un terme à ce cycle d’instabilités si préjudiciables au bon déroulement de la vie publique et à la gestion des ressources qui pourraient offrir de meilleures conditions de vie si elles étaient consacrées au bénéfice de tous les citoyens, les militaires seraient bien inspirés de prendre la dimension de la responsabilité qu’ils ont choisi de s’assurer. Ils devraient assumer devant le pays la totalité des actes nécessaires à la réconciliation des Nigériens entre eux et avec leur Etat. C’est seulement à cette condition qu’ils pourront prétendre innover et contribuer à doter le pays d’institutions réellement légitimes.
En effet, pour les autorités de transition, la priorité devrait être de doter le pays d’institutions suffisamment légitimes et solides pour assurer un fonctionnement durable et structurant de l’Etat. La question du calendrier est donc secondaire et ne devrait se poser que bien après ce travail accompli. Il est surprenant de constater que certains dirigeants pressent le CSRD de « rendre » le pouvoir au lieu de se pencher sur la meilleure manière de contribuer à l’avènement d’institutions sérieuses et susceptibles de garantir la stabilité du pays. L’empressement de ces leaders politiques à « reprendre » le pouvoir dénote un rapport malsain à la chose publique. Ces politiciens donnent l’impression de privilégier plus la gestion de leur carrière politique que la volonté de chercher à mettre un terme aux errements politiques de ces vingt dernières années.
Le CSRD et le gouvernement doivent se donner le temps nécessaire à la mise en place d’un Conseil consultatif capable de gérer cette transition dont la qualité déterminera la stabilité du pays par la suite. Toute erreur d’appréciation sur la nature de sa mission risquerait d’affaiblir considérablement la Constitution et les institutions à venir.
Quel rôle pour le Conseil consultatif ?
Dans l’esprit de la junte au pouvoir et de la classe politique, le Conseil consultatif aurait pour l’une de ses missions la rédaction des textes, notamment les textes de la nouvelle Constitution. Il semble pourtant plus indiqué que cette tâche revienne à une Assemblée élue qui serait suffisamment représentative pour décider de l’organisation des pouvoirs publics, en premier lieu la loi fondamentale qui régit le fonctionnement de l’Etat. Cette Assemblée s’entourerait des compétences techniques nécessaires à l’accomplissement de cette tâche.
Le Conseil consultatif pourrait donc se donner pour unique mission d’organiser l’élection d’une Assemblée constituante composée des représentants de toutes les sensibilités politiques du pays. Cette Assemblée ayant la légitimité ainsi affirmée pourrait se pencher sur la rédaction d’un texte constitutionnel qui sera soumis au peuple par voie référendaire. Les autres institutions de la République devraient être également l’émanation de cette nouvelle Constitution. Cette solution aurait pour avantage de doter la nouvelle Constitution d’une légitimité à la base, car nous savons par expérience que n’importe quel texte qui sera proposé au référendum sera plébiscité, quelles que soient par ailleurs sa qualité et les conditions de sa rédaction (se référer à toutes les Constitutions depuis la Conférence nationale !).
La Constitution ne peut pas se contenter d’être une simple série d’articles dont l’application suffirait à faire fonctionner un Etat. Elle doit être réellement l’émanation de la volonté du peuple dans toutes ses composantes. Sinon, elle sera toujours perçue comme une série de textes qui pourront être selon les circonstances et les intérêts particuliers transgressés, suspendus, annulés, violés en toute impunité… Dans un pays comme le Niger, la rédaction d’une Constitution ne saurait être qu’un acte technique comme un autre confié à des spécialistes plus ou moins inféodés à des clans politiques dont la conscience de l’intérêt du pays est très loin d’être une évidence au regard de notre histoire récente.
Abdoulahi ATTAYOUB Lyon (France)…
temoust
mardi 6 avril 2010
Niger/Mali : Une assistance pour plus de 100 000 victimes des violences et des difficultés économiques
CICR Comité International de la Croix-Rouge - 06/04/2010 15:57:49
Niger/Mali : Une assistance pour plus de 100 000 victimes des violences et des difficultés économiques
mardi 6 avril 2010
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) lance de vastes programmes d’assistance pour plus de 100 000 personnes touchées par les mauvaises conditions météorologiques et les violences dans le nord du Niger et au Mali.
Ces bénéficiaires font partie des millions de personnes - dont une majorité de fermiers et d’éleveurs - qui ont fortement souffert du manque de pluies et des difficultés économiques. De plus, dans certaines zones, les violences intercommunautaires continues ont aggravé leur situation.
La situation est particulièrement pénible dans le nord du Mali, dans les cercles d’Ansongo et de Ménaka, et dans le nord-ouest du Niger, surtout dans les départements de Ouallam et de Fillingué. Dans le nord du Mali, les statistiques officielles indiquent que plus d’un quart de million de personnes à Gao et Kidal connaissent l’insécurité alimentaire. Au Niger, le gouvernement estime que plus de la moitié de la population du pays souffre d’une insécurité alimentaire modérée à grave - soit quelque huit millions de personnes.
« En 2009, les pluies ont été irrégulières et d’environ 70% inférieures à la moyenne annuelle. En raison des conditions météorologiques et de la difficulté de se déplacer au milieu des violences, les récoltes ont été maigres et la nourriture commence à manquer, tandis que le bétail n’a pas suffisamment de pâturages », déclare Nicolai Panke, qui dirige les opérations du CICR au Mali et au Niger. Il ajoute que les violences intercommunautaires sporadiques ont contraint des milliers de personnes dans certaines zones à quitter leur foyer et à rejoindre les rangs des déplacés internes.
Le CICR lance un appel aux donateurs pour lever 23 millions de francs suisses, en plus du budget de près de 13 millions de francs initialement prévu pour 2010. Les fonds supplémentaires vont presque multiplier par trois le budget annuel en le portant à quelque 36 millions de francs.
Le CICR prévoit de distribuer des vivres pour près de 85 000 personnes pendant un maximum de huit mois. Il fournira en outre des semences, des outils, des formations et d’autres mesures de soutien pour 40 000 personnes afin de les aider à reprendre leurs activités agricoles. De plus, il achètera 22 000 têtes de bétail au prix d’avant la crise auprès de quelque 45 000 bergers nomades, ce qui réduira la taille de leurs troupeaux et leur permettra de préserver la vie des bêtes restantes, tout en contribuant à stabiliser les prix en injectant des liquidités dans l’économie locale. Par ailleurs, la viande des bêtes abattues sera distribuée aux personnes en détresse dans les communautés locales.
Bien que les affrontements entre les forces du gouvernement et les groupes d’opposition armés dans le nord du Niger et au Mali se soient calmés l’an dernier, des zones comme Ansongo au Mali et Tillabéry au Niger ont connu une résurgence des violences intercommunautaires, ce qui a contraint des milliers de personnes à fuir temporairement de leur foyer. « Nous aiderons non seulement les personnes déplacées qui ont perdu tous leurs biens, mais également les habitants vulnérables et les personnes rentrées chez elles, car eux aussi ont été durement frappés par la crise », explique M. Panke.
Le CICR est l’une des rares organisations humanitaires internationales présentes dans le nord du Niger et au Mali. Il travaille étroitement avec les Sociétés nationales des deux pays et coordonne ses activités avec les autorités chargées de la crise alimentaire.
Le CICR a ouvert sa délégation régionale à Niamey plus tôt cette année afin de répondre aux besoins en aide humanitaire engendrés par les affrontements entre les forces du gouvernement et divers groupes armés au Niger et au Mali. Ses délégués visitent les détenus afin de se rendre compte de leurs conditions de détention et du traitement qui leur est réservé. La délégation régionale assure en outre la promotion du droit international humanitaire auprès des forces armées et des groupes armés, et soutient la Croix-Rouge nigérienne et la Croix-Rouge malienne.
Niger/Mali : Une assistance pour plus de 100 000 victimes des violences et des difficultés économiques
mardi 6 avril 2010
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) lance de vastes programmes d’assistance pour plus de 100 000 personnes touchées par les mauvaises conditions météorologiques et les violences dans le nord du Niger et au Mali.
Ces bénéficiaires font partie des millions de personnes - dont une majorité de fermiers et d’éleveurs - qui ont fortement souffert du manque de pluies et des difficultés économiques. De plus, dans certaines zones, les violences intercommunautaires continues ont aggravé leur situation.
La situation est particulièrement pénible dans le nord du Mali, dans les cercles d’Ansongo et de Ménaka, et dans le nord-ouest du Niger, surtout dans les départements de Ouallam et de Fillingué. Dans le nord du Mali, les statistiques officielles indiquent que plus d’un quart de million de personnes à Gao et Kidal connaissent l’insécurité alimentaire. Au Niger, le gouvernement estime que plus de la moitié de la population du pays souffre d’une insécurité alimentaire modérée à grave - soit quelque huit millions de personnes.
« En 2009, les pluies ont été irrégulières et d’environ 70% inférieures à la moyenne annuelle. En raison des conditions météorologiques et de la difficulté de se déplacer au milieu des violences, les récoltes ont été maigres et la nourriture commence à manquer, tandis que le bétail n’a pas suffisamment de pâturages », déclare Nicolai Panke, qui dirige les opérations du CICR au Mali et au Niger. Il ajoute que les violences intercommunautaires sporadiques ont contraint des milliers de personnes dans certaines zones à quitter leur foyer et à rejoindre les rangs des déplacés internes.
Le CICR lance un appel aux donateurs pour lever 23 millions de francs suisses, en plus du budget de près de 13 millions de francs initialement prévu pour 2010. Les fonds supplémentaires vont presque multiplier par trois le budget annuel en le portant à quelque 36 millions de francs.
Le CICR prévoit de distribuer des vivres pour près de 85 000 personnes pendant un maximum de huit mois. Il fournira en outre des semences, des outils, des formations et d’autres mesures de soutien pour 40 000 personnes afin de les aider à reprendre leurs activités agricoles. De plus, il achètera 22 000 têtes de bétail au prix d’avant la crise auprès de quelque 45 000 bergers nomades, ce qui réduira la taille de leurs troupeaux et leur permettra de préserver la vie des bêtes restantes, tout en contribuant à stabiliser les prix en injectant des liquidités dans l’économie locale. Par ailleurs, la viande des bêtes abattues sera distribuée aux personnes en détresse dans les communautés locales.
Bien que les affrontements entre les forces du gouvernement et les groupes d’opposition armés dans le nord du Niger et au Mali se soient calmés l’an dernier, des zones comme Ansongo au Mali et Tillabéry au Niger ont connu une résurgence des violences intercommunautaires, ce qui a contraint des milliers de personnes à fuir temporairement de leur foyer. « Nous aiderons non seulement les personnes déplacées qui ont perdu tous leurs biens, mais également les habitants vulnérables et les personnes rentrées chez elles, car eux aussi ont été durement frappés par la crise », explique M. Panke.
Le CICR est l’une des rares organisations humanitaires internationales présentes dans le nord du Niger et au Mali. Il travaille étroitement avec les Sociétés nationales des deux pays et coordonne ses activités avec les autorités chargées de la crise alimentaire.
Le CICR a ouvert sa délégation régionale à Niamey plus tôt cette année afin de répondre aux besoins en aide humanitaire engendrés par les affrontements entre les forces du gouvernement et divers groupes armés au Niger et au Mali. Ses délégués visitent les détenus afin de se rendre compte de leurs conditions de détention et du traitement qui leur est réservé. La délégation régionale assure en outre la promotion du droit international humanitaire auprès des forces armées et des groupes armés, et soutient la Croix-Rouge nigérienne et la Croix-Rouge malienne.
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06/04/2010 - Cinéma
Le Festival international de films de femmes de Créteil met le cap sur l'Afrique.
Le panorama « Trans-Europe-Afrique » présente 70 courts et longs métrages: « Les voix libres des femmes qui crient depuis longtemps pour être enfin entendues. Ce sont leurs histoires et leur place dans l’Histoire qui y sont mises en avant » promet Jacky Buet, la directrice de la 32ème édition du festival (jusqu’au 11 avril 2010).
06/04/2010 - Algérie/ Sahel / Terrorisme
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Le commerce entre l’Afrique et l’Asie du Sud-Est s’organise
Ce lundi 5 avril 2010, s’est ouvert à Singapour le premier Forum économique Afrique-Asie du Sud-Est, l’Africaseac. Plus de deux cents participants du monde des affaires, de la banque, des gouvernements venus des deux continents sont réunis.
Les Etats Généraux de la Presse Nigérienne : communiqué final
http://www.liberation-niger.com/-02-04-10
Les Etats Généraux de la Presse Nigérienne : communiqué final
mardi 6 avril 2010
Du 29 au 31 mars 2010 se sont tenus, au Palais des Congrès de Niamey, les Etats Généraux de la presse nigérienne, placés sous le thème central de la dépénalisation des délits par voie de presse. Ces assises ont regroupé cent cinquante (150) participants et participantes issus des médias publics, privés, communautaires ; des organisations socioprofessionnelles des médias ; des administrations publiques ; des organisations de la société civile ; des organismes d’appui aux médias et des personnes ressources.
On note également la participation des délégués des organisations internationales, régionales et sous-régionales de défense de la liberté de la presse et d’expression.
La cérémonie officielle d’ouverture des travaux des Etats Généraux a été placée sous la présidence de SEM le Premier Ministre. Elle a été rehaussée par la présence des membres du CSRD, du Gouvernement et des représentants du corps diplomatique et institutions internationales accréditées au Niger. Dans son allocution d’ouverture, Son Excellence Monsieur le Premier Ministre a souligné l’enjeu des Etats Généraux, à savoir la dépénalisation des délits par voie de presse, afin de créer les meilleures conditions de travail et d’épanouissement des professionnels du secteur. Il a en outre informé les participants et participantes de la décision prise par le Président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie de rouvrir la Maison de la Presse, fermée depuis le 30 juin 2008.
Son Excellence Monsieur le Premier Ministre a, enfin, rassuré les participants de l’engagement du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie et du Gouvernement d’examiner dans les meilleurs délais les résultats issus de ces assises et surtout leur ferme volonté de donner une suite diligente et appropriée à la hauteur de leur pertinence.
Les participants et participantes aux Etats Généraux de la presse ont démarré leurs travaux en dressant un état des lieux de la presse nigérienne des indépendances à nos jours. Ils ont par la suite focalisé leurs travaux sur le thème central des Etats Généraux, à travers l’examen de l’avant-projet de texte portant dépénalisation des délits de presse au Niger. A l’issue de débats parfois houleux mais toujours riches et fructueux, les participants et participantes ont mis en place un comité restreint chargé de finaliser l’avant projet de texte sur la dépénalisation des délits de presse au Niger. En tenant compte des amendements formulés, l’avant projet de texte a été adopté par la plénière des Etats Généraux, au cours de la matinée du 30 mars 2010.
Au cours des trois jours des travaux, les participants et participantes aux Etats Généraux de la presse ont débattu de plusieurs autres questions vitales pour la famille de la nigérienne à savoir :
La Politique Nationale de Communication pour le Développement (PNCD)
La Régulation et l’Autorégulation des médias au Niger
La Convention Collective des Professionnels de la Presse
Le Financement des médias et la problématique de la publicité par voie de presse
Les statuts et la mission des Radios de proximité
Les enjeux, défis et opportunités des Technologies de l’Information et de la Communication Toutes ces présentations ont donné lieu à des débats à l’issue desquels des propositions ont été formulées. A la fin des travaux, les participants et participantes ont adopté quatre recommandations et une motion de remerciements.
Recommandation relative à l’indépendance des instances de régulation et d’autorégulation des médias
Considérant la mission des instances de régulation et d’autorégulation des médias en matière de promotion et de protection de la liberté de la presse ; en matière de garantie de l’indépendance des moyens de communication ; et de respect de l’éthique et de la déontologie du métier de journaliste ;
Considérant que ces instances ne peuvent efficacement remplir leurs missions que lorsqu’elles sont indépendantes des pouvoirs politiques et composées majoritairement des professionnels de la communication et des médias ;
Considérant la dissolution du Conseil Supérieur de la Communication et l’annonce de la mise en place prochaine d’un Observatoire National de la Communication ;
Considérant l’inexistence de fait d’un organe d’autorégulation des médias au Niger ;
Les participants et participantes aux Etats Généraux de la presse, tenus du 29 au 31 Mars 2010, au Palais des Congrès de Niamey :
1. Recommandent au Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie et au Gouvernement de Transition la mise en place d’un Observatoire National de la Communication réellement indépendant et composé majoritairement des professionnels des médias et de la communication ;
2. Recommandent aux professionnels des médias de s’atteler à la mise en place d’une instance d’autorégulation fonctionnelle, véritable tribunal de pairs dont la mission serait de contribuer au renforcement d’une presse libre, indépendante et professionnelle au service de la démocratie et du développement du Niger.
Fait à Niamey, le 31 mars 2010 Les Etats Généraux de la Presse
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