Au Niger, Ali Idrissa, coordinateur du Rotab, le Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire, a été retenu samedi 20 mai, plusieurs heures à la police judiciaire, avant d'être relâché. Arrêté pour des propos tenus dans la matinée, après l'interdiction d'une manifestation de la société civile, Ali Idrissa, affirme qu'il s'agit d'une énième tentative des autorités de faire taire toute contestation.
Arrêté lors d’un rassemblement interdit par les autorités, Ali Idrissa, figure de la société civile et coordinateur du Rotab, s’est exprimé au micro de RFI quelques heures après avoir été relâché. « Selon la police judiciaire, nos propos suite à l’interdiction de notre manifestation seraient de l’incitation à la révolte parce que nous avions bien dénoncé la mise entre parenthèse de la démocratie au Niger par le régime d’Issoufou Mahamadou, explique-t-il. Nous avions appelé les citoyens à la mobilisation pour le respect des droits humains et les libertés individuelles dans notre pays. Pour nous ce dossier reste encore une manière de museler les acteurs de la société civile qui milite contre la corruption et les travers de la gouvernance deIssoufou Mahamadou ».
Une arrestation qui d’après beaucoup serait en partie liée à l’affaire de « l’uraniumgate » dans laquelle plusieurs associations de la société civile avaient porté plainte. Un avis partagé par Ali Idrissa, qui pointe également du doigt les autres dossiers qui embarrasseraient le gouvernement.
« Nous avions dénoncé le dossier du don de riz pakistanais qui avait été détourné au port de Cotonou, tous ces dossiers qui empêchent le gouvernement et certains barons de ce régime de dormir, et qui tentent coûte que coûte de nous museler et de nous faire dévier de notre objectif qui est de faire la lumière sur ces dossiers et de défendre les droits humains et la démocratie dans notre pays, affirme le coordinateur du Rotab. Aujourd’hui les libertés individuelles et collectives sont gravement menacées ».
Ali Idrissa est à nouveau convoqué par la police judiciaire ce lundi 22 mai au matin.
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