lundi 1 novembre 2010

Mauritanie:Négociations sécrètes avec le gouvernement ?

Négociations sécrètes avec le gouvernement ?
http://www.pointschauds.info/fr/modules.php?name=News&file=article&sid=3999


La Mauritanie serait actuellement engagée dans d’intenses négociations secrètes pour trouver une solution au cas des otages français enlevés au cours de la nuit du 15 au 16 septembre dernier au Niger et qui seraient retenus en captivité dans l’extrême Nord- Est du Mali. Des contacts ont été établis avec leurs ravisseurs qui appartiennent à AQMI. Un scénario se dessine déjà pour leur libération et consiste à les troquer avec les assassins des touristes français condamnés récemment à la peine capitale par la chambre criminelle du tribunal de Nouakchott.

L’information a été révélée la fin de la semaine dernière, par le site d’information continue en Ligne, Sahara Media. Le site, citant des sources dignes de foi, rapporte que le conseiller du président de la République, Mohamed El Mokhtar Ould Mballa, s’était rendu plusieurs fois à la prison civile de Nouakchott afin de rencontrer le trio reconnu coupable de l’assassinat des touristes. Le faqih les aurait rencontré séparément et était venu leur proposer de renoncer à leurs idées extrémistes du Jihad contre une amnistie totale, seule manière de les tirer d’affaires.

Des tractations serrées, dont l’aboutissement et le dénouement semble plus que jamais urgent, avec le cas de la femme otage malade, souffrant notamment de cancer.

Au cours des derniers jours, le président français, Nicolas Sarkozy et son homologue mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, ont eu un entretien téléphonique, dont la teneur n’a pas été officiellement divulguée.

L’ambassadeur de France en Mauritanie, Michel Vandepoorter, a également transmis, dans la même semaine, au président mauritanien un message du chef de l’Etat français, mercredi dernier, au cours d’une audience au Palais de la République.
Message dont la présentation de la teneur comme « ayant trait aux voies et moyens de renforcement des bonnes relations entre les deux pays » est restée dans la pure tradition de la langue de bois et du non-dit.

Une intense activité diplomatique entre Paris et Nouakchott par rapport à laquelle les officiels ne disent rien ou presque rien sur le fond. Et que les adeptes de la lecture entre les lignes et autres spécialistes des signaux diplomatiques tentent de décrypter en la liant au contexte sécuritaire national et sous-régional sahélo-saharien.

La cour criminelle de Nouakchott a condamné pour la deuxième fois Maarouf Ould Haïba et Sidi Ould Sidna à la peine de mort, au même titre que le grand émir Khadim Ould Semane. Un verdict en guise d’épilogue judiciaire de l’affaire des combats du centre émetteur, qui tombe quelques mois après l’arrêt de la même teneur concernant l’assassinat des touristes français.

Une semaine après, on note la tenue d’un colloque visant à élaborer une Stratégie Nationale de Lutte contre le Terrorisme (SNLT), qui apparait quelque part comme un retour à l’option gouvernementale du traitement de la question terroriste par la négociation.

Emissaire officiel nocturne

La semaine dernière, l’agence Sahara Médias a donc fait état de l’ouverture de discussions entre des milieux proches du pouvoir et détenus condamnés à la peine capitale.

Cette nouvelle semble se confirmer avec plusieurs sources concordantes faisant état d’une visite rendue à Sidi Ould Sidna, Mohamed Ould Chabarnoux et Marouf Ould Haïba, par l’érudit Mohamed Mokhtar Ould M’Balle, conseiller du président de la République.

D’autres parlent d’un déplacement du ministre de l’orientation islamique et de l’enseignement originel, Mohamed Ould Neiny.

Le conseiller du président aurait rencontré séparément les détenus proposant un renoncement public au terrorisme et un repentir qui, logiquement, serait suivie d’une amnistie et d’une libération.

Celle-ci ferait partie justement des exigences d’Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) pour relâcher leurs sept otages.

Ce problème, une fois résolu, le paiement de la rançon deviendrait un simple jeu d’enfants.

La France semble pousser dans cette direction.

Parallèlement à cette activité de la diplomatie secrète, le contingent mauritanien qui se trouvait au Nord du Mali est rentré au bercail marquant une trêve dans la guerre contre le terrorisme. Certains estiment que son retrait s’inscrit dans le cadre des exigences d’AQMI.

Si cette thèse se confirme, la Mauritanie aurait entrepris de prendre contact avec les salafistes en prison pour ne pas donner l’impression que leur libération est faite sous pression étrangère. D’autant plus que les autorités nationales avaient provoqué beaucoup de bruit lorsque le mali avait accepté de libérer des gens accusés d’appartenance à AQMI, mais qui n’ont pas de sang sur les mains.



Cheikh Sidya
Rmibiladi



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