Comment l’Afrique devient un narco-continent
Jean-Pierre Bat-libeafrica4.blogs.liberation.fr
L’Afrique n’est plus seulement un lieu de transit intercontinental, elle est devenue un espace de production et de consommation. Bref, un nouveau marché de la drogue. Depuis 2009 et l’atterrissage en pleine zone désertique, dans le Nord Mali, d’un Boeing 727 chargé de drogue venu d’Amérique latine on connaît la place de l’Afrique dans les réseaux mondiaux de stupéfiants. Mais, si la collusion entre crime organisé et organisation terroriste habite les esprits, de nouvelles questions se posent sur la place de l’Afrique dans le trafic de drogue.
Cette cartographie est réalisée par Tangui Pennec (Institut français de Géopolitique)
sur les bases de l’enquête menée en Afrique par Nicolas Courtin (Université Paris VII) et Jean-Pierre Bat.
sur les bases de l’enquête menée en Afrique par Nicolas Courtin (Université Paris VII) et Jean-Pierre Bat.
Tous les regards se sont tournés, depuis l’atterrissage raté d’«Air Cocaïne», vers le crime organisé latino-américain : l’Afrique de l’Ouest est devenue la porte d’entrée de la cocaïne à destination de l’Europe. Si la corruption n’est pas apparue avec Air Cocaïne, elle l’a décuplé dans les services des douanes, dans les ports, dans les milieux militaires, sécuritaires et politiques. Mais, dans le même temps, elle a perturbé la corruption traditionnelle car elle a entraîné un véritable dumping qui «fausse» les prix. Si quelques dignitaires (tel le fils du président guinéen Lansana Conté, accusé d’être un «baron de la drogue») en profitent, les trafiquants de l’espace saharo-sahélien se sont contentés d’ajouter cette marchandise à leur catalogue. Mieux, ils évitent de procéder à une inflation trop forte des bakchichs qui susciterait des rivalités.
Quant à des organisations terroristes telles qu’AQMI, elles n’ont initialement pas eu besoin de cette plus-value fournie par les stupéfiants : le trafic de cigarettes et les rançons d’otages ont fait leur fortune, à l’image de Mokhtar Belmokhtar, surnommé «Mister Marlboro» en raison du succès de ses trafics de cigarettes. En revanche, les différentes organisations terroristes de la région bénéficient du désordre et de la recrudescence de réseaux informels de plus en plus connectés entre trois territoires dujihad (Nord-Mali, Sud Libye et Nord-Nigeria).
Au fond, ce sont en premier lieu les États qui ont payé le «prix de la cocaïne» et d’abord le Mali. Derrière l’affichage démocratique du régime ATT, les institutions étatiques —à tous les échelons— ont été profondément vérolées par la corruption liée au trafic de drogue. De sorte que les institutions internationales ont jeté sur certaines républiques africaines l’accusation de «narco-États» : la Guinée Bissau fut la première à recevoir cette étiquette dès 2009, lorsque les masses d’argent générés par la «coke» auraient dépassé le PIB national. Mais aux yeux de nombreux spécialistes, cette étiquette risque de faire basculer dans l’excès inverse, en aggravant la crise de l’État en Afrique – à l’image du cas béninois. La drogue a été, certes, un amplificateur des corruptions ; mais aucun État africain ne vit, comme en Colombie, au rythme des cartels de la drogue. En outre, les États d’Afrique de l’Ouest étant de plus en plus intégrés les uns aux autres, aucun «narco État» n’existe sans un voisin «propre» où l’argent de la drogue se trouve blanchi.
La «coke» masque cependant deux autres trafics, non moins prospères.
Historiquement, la plus ancienne production est la résine de cannabis notamment au Maroc –évaluée à près du tiers du PIB réel du pays. Exportée en Europe via Gibraltar et les célèbres go fast, elle est aussi (et surtout ?), exportée via la Mauritanie et la bande saharo-sahélienne, vers le Golfe arabique. Ce trafic alimente incontestablement les organisations criminelles locales (sans doute plus que la cocaïne), au point que le régime du général Mohamed Ould Abdel Aziz, le président mauritanien depuis 2009, fidèle allié militaire de la France dans la lutte anti-AQMI, a décrété «zone militaire» le tiers Nord-Est de la Mauritanie. Les trafics interafricains —et c’est un point clé— se font désormais en suivant les grandes pistes traditionnelles, comme la «route de l’espoir». Ce quadrillage «routier», aussi bien Nord/Sud qu’Est/Ouest en l’Afrique de l’Ouest n’a, pour les historiens, rien d’inédit.
Le dernier trafic est plus inédit : pour la première fois, en 2013, est identifié le premier laboratoire africain de méthamphétamine. Il est entre les mains de la mafia Yorouba (Ouest-Nigeria), qui a capitalisé sur la base d’une expérience «chimique» vieille de plus de deux décennies avec le trafic de faux médicaments, connus sous le nom populaire de «kapsol» – une mine d’or et un danger sanitaire ignorés. Le tramadol fut un produit phare de ce trafic. Avec la création de ce premier laboratoire africain de transformation de drogue de synthèse, la mafia Yorouba s’est invitée dans le monde du grand crime organisé. L’influence de cette organisation pèse lourdement sur le fonctionnement de l’État nigérian, mais aussi de son voisin béninois. Connue et redoutée pour son extrême violence dans toute l’Afrique de l’Ouest, la mafia Yorouba modifie profondément lesproblématiques de la drogue. L’une des hypothèques les plus importantes s’avère la potentielle connexion avec des organisations du crime organisé d’Amérique et d’Europe… A fortiori à l’heure se multiplient les insécurités, propices au développement d’organisations criminelles.
Réactions (16 postées) Je veux réagir à cet article
Vous devez certainement avoir un intérêt particulier dans cette affaire si non tout le Mali est d'accord qu'IBK a déconné en ayant des accointances avec des milieux Mafieux.
AOK=ATT=IBK ,AUCUNE DIFFÉRENCE ENTRE CES TROIS HOMMES .MAINTENANT JE PAUSE LA QUESTION SUIVANTE : SUR QUELLE BASE IBK VA JUGER ATT ?ON A L'IMPRESSION QUE C'EST DES BANDITS QUI VEULENT SE JUGER ENTRE EUX POUR SE LÉGITIMER AUX YEUX DES MALIENS COMME DANS LES FILMES COWBOYS OU DES GANGSTERS SE FONT LA LOI .
HONTE A IBK ,TU A DÉÇU LE PEUPLE MALIEN ,APPRÊTE TOI A ÊTRE JUGER AUSSI APRÈS TON POUVOIR .C'EST TOI QUI A COMMENCE PAR INCULPER TON PRÉDÉCESSEUR TU LE SERA UN JOUR A TON TOUR ,ALORS CE SERA L'HISTOIRE DE L’ARROSEUR ARROSE .
DE TOUTES LES FAÇONS MOI JE NE VOIE AUCUNE DIFFÉRENCE ENTRE IBK ET ATT .ATT SERA JUGER PAR LA HAUTE COURS DE JUSTICE CEPENDANT IBK SERA JUGER PAR NON SEULEMENT LA HAUTE COURS D JUSTICE MAIS AUSSI PAR LES TRIBUNAUX FRANÇAIS APRÈS SON MANDAT .IL EST CERTES PRÉSIDENT MALIEN MAIS AUSSI CITOYEN FRANÇAIS A PART ENTIÈRE .
ALLAH KA TIGNE DEME .SI IBK TU EST VRAIMENT IMPLIQUE DANS CETTE AFFAIRE DE TOMI QUE DIEU TE PUNISSE POUR AVOIR HUMILIER LE MALI .
WA SALLAM.
je sais que notre president n'est pas bien, mais c'est une realité africaine mais c'est nous même qui sont entrain de nous montré au monde entier à travers les DEBATS à L'AN nos journaux, nos sur internet et...j'avoue que je n'est jamais vu ça de ma vie. essayer de jeter un coup d'oeil chez les autres vous verez;
mes frère je suis maliens mais le malien est egoïste et c'est pour quoi on avance pas
merci
Elu pour le nord, ibk est contraint de recuperer le nord ou perir a jamais politiquement. S il peut COR ROMPRE les shaytanes du mande et du songhoy, du wassoulou et du kenedougou, du beledougou et du pays de segou, alors qu il fasse vite pour effacer la souillure et la honte des 17 et 21 mai 2014 dont notre nation a ete gratifiee par celui bien connu par les veuves et les orphelins de kidal!
Malgre le desir de l ennemi la desillusion ne sera jamais totale car ibk reste toujours un espoir pour le mali. La justice, le developpement rural , le tourisme, l education, entre autres, sont des ministeres labourent dur et qui auront des fruits bientot visibles!
Mais ibk n a plus beaucoup de temps! Il ne peut plus continuer a faire "trimballer" ce pays par des gosses comme PM? A son age, il n y a autour de lui que des gens de l age de ses enfants, voire ses petits enfants qui executent ses ordres "sans hesitation ni murmure".
Rester muet devant le bateau mali qui derive est une lachete criminelle! On a vu ou ATT nous conduisit! Si on ne reagit pas pour notre pays et meme pour la sauvegrde d ibk, on se retrouvera hors du continent sur les traces d Aboubacari 2, mais au moins celui ci a dit : "si dans deux ans je ne suis pas de retour, que quelqu un d autre prenne le pouvoir".
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