lundi 10 février 2014

La mort de 31 Touaregs dans le nord du Mali imputée au Mujao

L’ATTAQUE MEURTRIÈRE DE TAMKOUTAT AU MALI IMPUTÉE AU MUJAO<br />
(c) Reuters
L’ATTAQUE MEURTRIÈRE DE TAMKOUTAT AU MALI IMPUTÉE AU MUJAO (c) Reuters
DAKAR (Reuters) – Le ministre malien de la Sécurité intérieure a imputé dimanche au Mouvement pour l’unité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) l’attaque qui a coûté la vie l’avant-veille à 31 Touaregs près de Tamkoutat, dans le nord du pays.
« Les voyageurs à bord de deux véhicules sont tombés dans une embuscade des terroristes du Mujao », a déclaré le général Sada Samaka, qui s’est rendu sur place avec plusieurs cadres de l’armée.
Une fillette et une femme figurent parmi les victimes de l’attaque, menée vendredi vers 14h00 GMT à 12 km de Tamkoutat, a précisé le ministre, devant les caméras de télévision.
Le ministère de la Défense avait évoqué vendredi un règlement de comptes entre Peuls et Touaregs. Le Mujao n’a formulé aucune revendication.
Malgré l’opération Serval menée par la France en 2013 pour chasser les djihadistes qui occupaient le nord du pays, certains tiennent toujours quelques poches dans le Nord.
Publié le 10 février 2014 à 14h22 | Mis à jour le 10 février 2014 à 14h22

Une équipe de la Croix-Rouge portée disparue dans le nord du Mali

Le nord du Mali connaît de graves troubles... (PHOTO ERIC FEFERBERG, ARCHIVES AFP)
Le nord du Mali connaît de graves troubles depuis le lancement début 2012 d'une rébellion touareg, en alliance avec des groupes djihadistes liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
PHOTO ERIC FEFERBERG, ARCHIVES AFP

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Agence France-Presse
Genève
Le Comité international de la Croix-Rouge a annoncé lundi qu'une de ses équipes était portée disparue dans le nord instable du Mali, sans savoir si elle avait été enlevée.
«Nous pouvons confirmer que le CICR a perdu le contact avec un de ses véhicules, avec cinq personnes à son bord», a déclaré à l'AFP un porte-parole du CICR, Alexis Heeb.
Le véhicule transportant quatre membres du CICR et un vétérinaire d'une autre organisation humanitaire, tous des Maliens, n'a plus donné de nouvelles depuis samedi, sur la route reliant Kidal à Gao.
«Ils étaient partis de Kidal pour regagner leur base à Gao lorsque nous avons perdu le contact, dans des circonstances que nous ignorons encore. Il est important de ne pas faire de spéculation, bien qu'aucune piste ne soit écartée», a précisé Christoph Luedi, chef de la délégation du CICR au Mali, cité dans un communiqué.
«À ce stade, nous envisageons toutes les hypothèses. Nous sommes très inquiets», a indiqué Alexis Heeb.
Selon M. Heeb, le CICR est en contact régulier avec les autorités maliennes, ainsi qu'avec les divers groupes armés opérant dans le nord du Mali.
«Nous appelons au respect de nos équipes, pour qu'elles puissent accomplir leur travail», a ajouté M. Luedi.
Le nord du Mali connaît de graves troubles depuis le lancement début 2012 d'une rébellion touareg, en alliance avec des groupes djihadistes liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
Cette rébellion a abouti à l'occupation du Nord pendant neuf mois par les groupes djihadistes: ils y ont commis de nombreuses exactions au nom d'une application stricte de la charia (loi islamique), marquée notamment par des lapidations et des amputations en public, ainsi que par la destruction de mausolées de saints musulmans et de milliers de manuscrits à Tombouctou (nord-ouest).
Une intervention armée internationale initiée par la France en janvier 2013 a mis fin à cette occupation, mais des djihadistes continuent néanmoins d'y sévir à intervalles réguliers.
Carnage dans l'Azawad / Lettre Ouverte A Monsieur, le Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies
Dimanche 9 Février 2014

NOUAKCHOTT (SIWEL) — Monsieur le Secrétaire général, évoquer dans un communiqué lapidaire de ‘’graves incidents’’ et se limiter à ‘’déplorer de tels événements’’ ainsi que l’a fait la Minusma, nous parait absolument réducteur au regard du caractère particulièrement horrible et dramatique d’une barbarie, qui du reste est bien constitutive de crime contre l’humanité, dans une zone sous le contrôle de la mission onusienne et où sont déployés les casques bleus (http://www.malijet.com/communiques-de-presse/92935-la-minusma-condamne-les- evenements-de-tamkoutat-communique.html).

Les
Les "événements" que la MINUSMA déplore n'est autre que le carnage d'une trentaine de civils touaregs. On se souvient de l'énorme indignation de la communauté internationale et des instances onusiennes quand deux journalistes de RFi avaient été assassinés par des terroristes. mais les morts ne semblent pas avoir la même valeurs selon que l'on soit Touaregs ou Européens (PH/Dahil Ag))
Coordination des Cadres de l’Azawad 
Lettre Ouverte 

Monsieur, le Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies 
New York 

Monsieur le Secrétaire général,
 

Nous vous écrivons au nom de l’ensemble des leaders d’opinions, notables, chefs coutumiers, intellectuels et cadres, hommes et femmes de l’Azawad, pour exprimer notre consternation, notre profonde douleur et notre incompréhension suite au carnage perpétré, le 6 février 2014 à Tamkoutat, entre Gao et Ménaka contre des membres de la communauté touarègue. Une quarantaine de paisibles personnes, ont de façon violente, péri en plein jour, en raison tout simplement, de leur origine communautaire. 

Monsieur le Secrétaire général, évoquer dans un communiqué lapidaire de ‘’graves incidents’’ et se limiter à ‘’déplorer de tels événements’’ ainsi que l’a fait la Minusma, nous parait absolument réducteur au regard du caractère particulièrement horrible et dramatique d’une barbarie, qui du reste est bien constitutive de crime contre l’humanité, dans une zone sous le contrôle de la mission onusienne et où sont déployés les casques bleus (http://www.malijet.com/communiques-de-presse/92935-la-minusma-condamne-les- evenements-de-tamkoutat-communique.html). 

Les populations attendaient de la MINUSMA, la protection et la sécurité mais pas des qualifications minimalistes de faits flagrants et suffisamment odieux. 

C’est dire, Monsieur le Secrétaire général, que si nous avions des doutes quant à la nature de la mission de la MINUSMA et y fondions quelques espérances, avec Tamkoutat, de toute évidence, le dernier soupçon de confiance des populations touarègues et arabes dans la MINUSMA, s’est définitivement dissipé. 

Ces populations, depuis le début de l’opération serval et le déploiement des forces onusiennes sous votre autorité, ne font que compter leurs morts, leurs disparus, les victimes de torture, d’exactions, de massacres et de spoliations. 

Ce carnage est choquant, humainement inacceptable et, surtout, lourd de conséquences. La communauté touarègue où qu’elle soit, est sous le choc et s’emmure dans le silence de la douleur. L’ampleur d’un tel forfait, rappelle le pogrom contre le village Kel Essouk, à la périphérie de Gao, en octobre 1994, sous la primature d’un certain Ibrahima Boubacar Keita. 
Et, c’est bien là, le plus inquiétant. Si Tamkoutat s’est produit, c’est parce que le crime d’octobre 1994 est resté impuni comme tant d’autres (Kidal en 1962-63, Ménaka, Gao, Léré, Tombouctou, Gossi, Ber, Foita, Agouinit....dans les années 90). 

C’est, de toute évidence, une énième preuve que la culture de l’impunité nourrit à souhait ce genre de pratiques moyenâgeuses. 

C’est, aussi, malheureusement, la preuve que la communauté internationale a réhabilité un régime mais pas un Etat, parce qu’un Etat, du moins - dans son acception à l’origine de la création de l’auguste organisation, dont vous êtes, le Secrétaire général-, est symbole de Responsabilité, de Justice, de Protection, de Sécurité, de Paix pour Tous sans exception y compris pour les non nationaux en séjour dans sa juridiction !!!. Les azawadiens, depuis 1960, n’ont jamais vécu dans un tel Etat, ils n’ont vécu que sous des régimes immuablement identiques dans leurs attitudes vis-à-vis des populations de ce territoire. 

Monsieur le Secrétaire général, pour nous toutes et nous tous, le plus insupportable, demeure incontestablement le silence assourdissant et la passivité de la communauté internationale face à des actes constitutifs de crimes contre l’humanité. 

Aussi, prenons nous la liberté de demander à l’ONU de faire preuve de plus de courage politique afin d’assurer une protection internationale adéquate, pertinente, effective et active des communautés touarègues et arabes et de l’ensemble de la population de l’Azawad. 

Face à la gravité des crimes qui se poursuivent dans l’Azawad, à la complexité du conflit pollué depuis plus d’une décennie par des interférences politiques et criminelles extérieures, face à l’incapacité des régimes maliens à prendre la mesure de la profondeur de la cassure Nord Sud, au regard de l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations, nous vous exhortons à convoquer une conférence internationale sur l’Azawad et à placer le territoire sous tutelle des Nations Unies pour épargner la vie des populations locales. 

Dans l’immédiat, le réexamen de la mission des forces de l’ONU au Mali est d’une extrême urgence pour que cesse la banalisation des tueries de populations civiles sur la seule base du teint de leur peau. 

Il vous appartient d’instruire davantage votre représentant spécial pour le Mali ainsi que le commandant en chef des casques bleus à plus de vigilance dans la protection et la sécurité de toutes les populations civiles de l’Azawad. 

Très Haute considération 
Nouakchott, le 8 février 2014 
Ansari Habaye Ag Mohamed 
Porte parole de la coordination des cadres de l’Azawad
 


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samedi 8 février 2014

Mali: trente Touaregs assassinés près de Gao ENCORE...La partition est elle devenue INEVITABLE comme le souligne bon nombre des diplomates onusiens?

Mali: trente Touaregs assassinés près de Gao

Des soldats maliens à côté de Touaregs.
Des soldats maliens à côté de Touaregs.
MALI-UN/ REUTERS/Joe Penney/Files
Par RFI
Au Mali, au moins trente membres de la communauté touarègue ont été tués près de Gao, dans le nord du pays. C’est un lourd bilan pour cette attaque attribuée à des Peuls. Ils accusaient les Touaregs d’être à l’origine de l’enlèvement de l’un des leurs. Les relations entre les deux communautés sont particulièrement tendues dans cette région du Mali.
Il y a 48 heures, des Touaregs ont été accusés d’avoir enlevé un jeune Peul. Le lendemain, alors que se terminait une foire hebdomadaire dans la localité de Tamkoutat, située dans la région de Gao, deux véhicules transportant des Touaregs qui quittaient les lieux ont été interceptés par des hommes armés dont certains circulaient à moto.
Ils ont alors arrêté quasiment tous les passagers des deux véhicules qui ont tenté de résister. Au moins 30 personnes, quasiment toutes de la tribu des Touaregs des Imrad ont été tuées sur le coup et, parmi eux, une femme et un enfant. Des blessés sont également signalés. Un des véhicules a été brûlé, l’autre emporté par les assaillants, un groupe de jeunes Peuls.
Tensions intercommunautaires
Voulaient-ils tout simplement se venger après l’enlèvement de leur parent ? Des enquêtes approfondies sont en cours. Il faut dire que depuis quelque temps, entre une partie des communautés touarègue et peule, le climat est tendu dans les localités du Nord. Ce vendredi, l’armée malienne est arrivée sur les lieux pour contenir tout débordement.
A Bamako, des membres influents de la tribu touarègue des Imrad se sont réunis avec pour objectif d’appeler les uns et les autres au calme.
http://www.rfi.fr/afrique/20140207-mali-trente-touaregs-assassines-pres-gao-imrad-peuls-tensions-intercommunautaires

A Djanet, on veut que l’armée dialogue avec Abdessalam Tarmoune

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El Watan le 07.02.14 |
Passée inaperçue dans le sillage du bouillonnement qui a repris ces dernières semaines dans le sud du pays, la manifestation organisée le 2 février à Djanet est pourtant bien différente de celles des chômeurs de Ouargla ou des familles malékites de Ghardaïa.
Dans la capitale du Tassili, on veut que l’ANP cesse de bombarder le Tassili et dialogue avec Tarmoune Abdessalam et ses hommes du Mouvement des enfants du Sud pour la justice (MESJ). Des dizaines de manifestants, hommes et femmes, ce qui est très rare, voire inédit dans les autres villes bouillonnantes du Sud, réclament la «cessation immédiate des opérations militaires et des bombardements dans le Tassili N’Ajjer». Le communiqué officiel remis aux autorités locales de Djanet, dont El Watan Week-end détient une copie, est sans équivoque. Il y est fait état de l’utilisation injustifiée de la force, lors des derniers bombardements militaires qui ont touché la région, une situation en contradiction totale avec la position affichée par les autorités locales qui prônent le dialogue et la solution pacifique pour convaincre Tarmoune et ses amis de reddition.
Les auteurs du communiqué et organisateurs du sit-in estiment que la solution sécuritaire conjuguée à l’atermoiement des solutions efficaces aux problèmes de formation, de chômage et manque de perspectives des jeunes de la région sud sont autant d’éléments qui vont pousser ces derniers à l’escalade et à rallier le camps de ceux qui ont pris les armes contre l’Etat. Le communiqué pointe l’absence de réactivité des plus hautes instances du pays et le manque d’implication des autorités locales. Une situation qui a poussé Tarmoune, qui avait montré sa volonté de renoncer aux armes, à rester au maquis du moment qu’aucune réponse n’a été donnée à la plateforme de revendications de transmise aux autorités depuis 2008. Les manifestants, qui craignent une recrudescence du ralliement des jeunes de la région aux maquisards, soulignent la faisabilité des revendications avancées par le mouvement de Tarmoune qui vient de rallier un nouvelle organisation portant le nom des «Libres du Sahara», «Ahrar Assahra».
Houria Alioua

Kidal : Le vieux Ag Intalla très souffrant évacué d’urgence en Algérie

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Kidal : Le vieux Ag Intalla très souffrant évacué d’urgence en Algérie
Le vieux sage de la famille des Ifoghas Ag Intallah a été évacué en début de semaine vers l’Algérie pour y recevoir des soins. Son état de santé s’est, semble-t-il, détérioré au point de nécessiter son évacuation vers ce pays voisin avec lequel, le patriarche de Kidal entretien d’excellents rapports, nous-a-t-on-dit. Depuis qu’il a hérité de son père, Attaher Ag Illi, le titre d’amenokal de Kidal en 1962, il est à la fois le chef suprême des Ifoghas et, à ce titre, l’autorité morale de la même ville et le patriarche de toutes les tribus vivant dans l’Adrar des Ifoghas.
Les Ifoghas sont à l’origine de toutes les insurrections touarègues depuis 1963. Discret et chétif, l’octogénaire, a vu signer tous les accords paraphés par le Mali avec les groupes armés.

De nombreux témoignages font savoir que les Ifoghas constituent en même temps une menace pour le Mali et une porte pour la recherche de la paix. C’est la raison pour laquelle tous les régimes qui se sont succédé ont ménagé cette famille souvent même au détriment de certaines communautés de Kidal.

Intalla Ag Attaher et  Alghabas Ag Intalla tous deux des fils du vieux Intalla ont fait partie des mouvements armés du  nord du Mali not

amment d’Ansar Eddine avant démissionner de ce mouvement aux idéologies extrémistes.

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MNLA : les auteurs de ce massacre sont des alliés du Mujao

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MNLA : les auteurs de ce massacre sont des alliés du Mujao
Contacté hier, Moudet Ag Saci, cadre du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), a accusé un groupe allié au Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) d’être l’auteur du massacre de Touaregs, près de Gao, au nord du Mali.
«C’est un groupe allié au Mujao qui a perpétré ce massacre aujourd’hui (hier, Ndlr) près de Gao. Les victimes sont des touareg qui revenaient du marché hebdomadaire de Tamkoutat, à bord de deux véhicules, après avoir fait leurs achats, notamment de cheptel. EIles étaient au nombre de 35 et ont été interceptées en cours de route par des hommes armés qui les ont toutes assassinées brûlant l’un des deux véhicules et prenant l’autre», nous a déclaré hier ce cadre du MNLA.

«Des médias ont annoncé que ce sont des peuls qui sont les auteurs de ce massacre.» Nous ne savons pas encore. Nous, nous disons plutôt que ce sont des alliés du Mujao qui ont perpétré ce massacre dans le but de déclencher une guerre intercommunautaire», a ajouté notre interlocuteur.

«Nous n’avons que deux adversaires : le gouvernement malien et le Mujao», a encore ajouté ce cadre. «Nous avons reconnu les auteurs de ce massacre par leurs procédés, leurs comportements et leurs méthodes. Nous ne les avons pas encore identifiés, mais nous savons que ce sont des alliés du Mujao», assure-t-il.
«Les gens craignent-ils de nouveaux massacres après celui perpétré hier près de Gao ?»
«Le but de ce massacre est, justement, de semer la terreur et la peur chez la population locale. Cette tuerie a également pour but de semer le doute parmi les communautés et surtout de provoquer une guerre communautaire qui ne sert que les intérêts de cette organisation terroriste», a expliqué ce cadre et militant du MNLA.

«Les auteurs de cet assassinat n’ont pas hésité à intercepter les 35 personnes et les tuer toutes dans le seul but de provoquer une guerre entre communautés du nord du Mali. Ils sont acharnés, ce sont des criminels, sans foi ni loi, donc il faut éviter de tomber dans leur piège criminel», a encore ajouté ce cadre du MNLA, à partir de Kidal.

M. Abi
Sourceletempsdz.com

vendredi 7 février 2014

Mali:les crimes contre l humanite continuent sous les regards bienveillants de la france et de l ONU:Plus de 40 touareg assassines froidement par les milices du gouvernement de Bamako

Tamasheq Culture-AgNa in Kel Tamasheq est en deuil, nous venons d'apprendre qu'une quarantaine de nomades touaregs auraient été massacrés par des inconnus à Tamkoutat à 120 km de Gao au Mali pendant qu'ils allaient s’approvisionner au marché local. Nous présentons nos condoléances à toute la communauté Tamasheq et espérant que lumière soit faite et justice soit rendues pour eux et leurs familles. Paix à leurs âmes

jeudi 6 février 2014







Arrêtons ces guerres fratricides qui nous poussent à nous acharner les uns contre les autres.
Il est vraiment temps de savoir ce que nous voulons et qui pourra nous aider à atteindre nos objectifs. Nos populations ont assez souffert de ce statut quo. Vivre ainsi est devenu insupportable. Rendons-nous compte du retard que nous accumulons et le prix que nous payons tous les jours, et pour quel but, au final ? Les distractions et les discours politiques parsemés d’orgueil et de contradictions, nous n’en avons plus rien à faire. C’est d’une question de survie qu’il s’agit. Pendant ce temps, d’autres débloquent des budgets colossaux au nom de nos souffrances sans y changer grand-chose et se réjouissent de nous voir dans une telle situation, puisque cela fait parfaitement leurs affaires.
Tantôt nous sommes au Burkina-Faso, tantôt en France ou en Algérie, au Qatar, et maintenant au Maroc. Quels sont les effets de nos actions jusqu’ici et que nous ont apporté réellement en termes de changement ou de vision d’avenir nos différents « protecteurs » d’un passé pas si lointain ? Tous ces pays aujourd’hui savent bien que nous sommes plus que jamais divisés et ils en profitent pour nous étouffer encore davantage. Vingt ans en arrière. N’est-il pas triste de voir un mouvement de rébellion se répéter et faire des orphelins et des morts à chacun de ses soulèvements ? Négliger cette question est pour nous synonyme de sacrifier des générations d’enfants d’année en année. Il faut trouver une solution à cette question. Sinon, ce sont des générations et des générations qui seront sacrifiées pour une cause qui aura sans aucun doute une issue positive. Ces revendications sont-elles légitimes ? Peut-on encore se poser cette question, alors que, et depuis des années, une tranche de la jeunesse du Nord demande un statut sur sa portion de terre qu’elle entend bien protéger et transmettre comme l’ont fait tant de fois ses illustres ancêtres…
Pourquoi continuer à diaboliser cette revendication et en conclure que cela relève de l’impossible ? Pourtant, un jour prochain, cette revendication se souffrira plus du doute d’une partie de nous-mêmes et sera perçue par tous comme inévitable et fondamentalement vitale. D’ici là, il est préférable de cerner la question au lieu d’organiser ou d’observer avec une indifférence apparente des massacres et de semer la haine dans les esprits. Ces frontières sont-elles aussi intangibles qu’on le proclame ? Pourtant, les Constitutions de certains pays changent au gré de leurs présidents en fonction de leurs intérêts. Alors, pourquoi s’étonner et croire que c’est une utopie de trop, de revendiquer un État où les Touaregs reprendraient en main la part la plus importante de leur devenir ?
On nous fait croire que tous les problèmes du monde nous tomberaient sur la tête une fois ce changement effectué. Pourquoi pas ? Entre rien, vraiment rien, et une partie de nos forces mobilisées à conforter notre destinée et à la rendre viable, devons-nous hésiter encore une seconde ?
Sans une union de toutes nos forces, sans aucune distinction d’ethnie, nous ne pouvons pas faire face à ces prédateurs. Celui qui ne connaît pas l’Histoire est amené à la revivre.
Voici une composition d’ Abdallah AG ALHOUSSEINY de Tinariwen, qui nous exhorte tous à une union sincère.
Là, c’est un poème de l’une des grandes poétesses de l’Azawad en l’honneur de « khadija Walet Mahmoud », qui n’utilise pas la langue de bois pour dire les choses clairement.
« Je pense à Zmeyla riant et chiquant
Ma confidente de la solidarité
Je dis solennellement que ce n’est pas pour l’argent que nous travaillons (révolution)
Ce n’est pas non plus pour la recherche d’un quelconque honneur
Pouvez-vous nous dire qui paiera la vie des martyrs qui ne vivent plus 
Et les estropiés qui ne peuvent plus marcher 
Et ces vieilles qui, tous les jours fuyant en direction d’autres contrées 
Quelle place leur faites-vous?
Le fils de l’Azawad, quelle garantie a-t-il?
Si vous le méprisez.
Si une nation se lève pour compatir à vos maux
Deux jours après vous accourez
Personne ne sait ce que vous recherchez
Ô. Fils de l’Azawad! Prière, pas de bassesses
Sommes-nous en révolution ou alors en  perdition?
Ce Mali qui vous tient à cœur  n’a aucune notion du partage
Tout ce que vous avez: kalachnikov, injections (Toyota) et  tout ce qui peut tuer
En le lui cédant, qu’allez-vous ramener?
Dix-huit ans durant, chaque jour vous négociez
Mais, rien vu de ce que vous recevez.
On vous regroupe sous des tentes pour chercher les aumônes qui vont vous soutenir
On fait de vous les veilleurs pendant que l’ennemi lui s’endort