mercredi 6 mars 2013

Communiqué du MNLA /Déclaration de la Conférence des Chefs d’Etatsde la CEDEAO relative au désarmement du MNLA

Communiqué du MNLA

Déclaration de la Conférence des Chefs d’Etatsde la CEDEAO relative au désarmement du MNLA





Après avoir pris acte de la déclaration de la conférence des Chefs d’Etats de la CEDEAO,

Le MNLA

1. Rappelle qu’il a un grand respect et une très haute considération pour les Chefs d’Etat de la CEDEAO ainsi que pour leurs peuples respectifs, et rappelle également que le peuple de l’Azawad en est partie intégrante et doit, à ce titre, bénéficier du même respect et de la même considération, notamment en matière du droit élémentaire à la vie ;

2. Est surpris de constater que la CEDEAO prend ouvertement position en faveur des autorités de Bamako en partageant avec elles une vision erronée de la situation actuelle dans l’Azawad, alors même que le MNLA fondait un grand espoir sur l’impartialité et l’équité de la CEDEAO dans la recherche d’une solution juste et durable pour une crise affectant tout son espace ;

3. A cet effet, il est utile de rappeler que le MNLA a, depuis fort longtemps, fait des concessions qui constituent un maximum dans la recherche d’une solution juste et définitive au conflit en cours, à savoir :

Le respect, jusqu’à présent, du cessez – le feu, unilatéralement proclamé par le MNLA, le 05 Avril 2012 ;

L’acceptation de la médiation de la CEDEAO, assortie d’une franche collaboration avec le Médiateur;

L’élaboration et la transmission de la plateforme politique de règlement de conflit au Médiateur de la CEDEAO, plateforme qui propose une issue juste, heureuse et définitive de ce conflit récurrent ;

Ces trois points de franche collaboration, dans la recherche d’une solution juste et définitive, ont constamment été accompagnés d’une main tendue par le MNLA aux autorités maliennes en vue de parvenir, par le dialogue, à une véritable solution.

4. Dans ce sens, le MNLA est allé jusqu’à faire une déclaration dans laquelle il acceptait de négocier dans le cadre du respect de l’intégrité territoriale du Mali, principale préoccupation des autorités maliennes et de leurs alliés ;

5. Au lancement de l’opération Serval, il y a lieu de rappeler que le MNLA menait déjà une lutte multiforme contre le terrorisme sans aucun appui, ni de l’extérieur, ni du Mali. Il a persévéré dans cette lutte et assume, encore aujourd’hui, en fonction de ses moyens, sa part de responsabilité dans ce combat et ne ménage, à cet effet, ni ses hommes, ni ses armes, ni ses munitions.

6. Par ailleurs le MNLA rappelle, à tout fin utile, que ses armes servent également à la protection du peuple de l’Azawad contre les crimes massifs et les multiples exactions qu’exerce l’armée malienne sur les populations civiles. Des crimes et exactions contre lesquels, hormis les ONG de défense des droits humains tels que Amnesty international et Human Rights Watch, la communauté internationale, et notamment la CEDEAO semble encore indifférentes ;

7. Au vu de ce qui précède, le MNLA rappelle que :

La rébellion de 1963 – 1964 a abordé le désarmement après l’accord signé avec les « Rebelles » ;

Les négociations de Tamanrasset (Janvier 1991) n’ont pas été précédées par le désarmement du MPA et du FIAA ;

Le pacte national de 1992 n’a pas été précédé par le désarmement des MFUA ;

L’accord d’Alger de Juillet 2006 n’a pas été précédé par le désarmement de l’Alliance du 23 Mai pour le changement ;

Les négociations avec la rébellion SELEKA de la république centrafricaine n’ont pas été précédées par le désarmement du SELEKA ; tout comme le M23 de la République démocratique du Congo.



Aussi, le MNLA est en droit, et surtout en devoir, de se questionner sur une telle exigence :

Quelle motivation particulière justifie l’exigence du désarmement du MNLA avant les négociations?

Les concessions déjà consenties par le MNLA, précédemment énumérées, constituent raisonnablement un maximum, d’autant plus qu’aucune concession de la partie malienne n’est à ce jour enregistrée. La seule réponse visible des autorités maliennes réside dans le massacre des populations civiles de l’Azawad, commis par l’armée malienne, et dans l’impunité la plus absolue.

Le MNLA constate que les énormes concessions auxquelles il a consenti, dans un souci d’apaisement avec les autorités maliennes, sont exploitées comme une « progression à petits pas » vers son désarmement n’ayant aucune autre finalité que sa destruction ; ce qui replacerait, d’office, et sans aucune défense, la population de l’Azawad à la merci des autorités maliennes, dont nous avons, encore une fois, un aperçu du traitement inhumain qu’ils lui ont toujours réservé.

8. En conséquence, le MNLA rejette catégoriquement toute déclaration faisant de son désarmement un préalable à sa participation au processus de négociation, car, comme en témoigne la réalité des faits, il demeure convaincu que ce sont ses seules forces armées qui protègent et sécurisent les populations de l’Azawad partout où elles sont présentes ; très exactement à l’inverse de là où elles sont absentes et où l’armée malienne exerce, à ce jour, et librement, ses exactions sur les populations civiles de l’Azawad.

9. D’autre part, le MNLA constate, avec stupéfaction, que les populations civiles des zones sous occupation de l’armée malienne, à laquelle se fie pourtant la CEDEAO, continuent d’être victimes de violences, d’exactions et de crimes odieux de la part de cette même « armée malienne » que la CEDEAO considère malgré tout comme « légitime ».

Est-il normal que des violences, des exactions et des crimes soient librement commis par une armée bénéficiant d’un soutien international, dont celui de la CEDEAO, sur des populations civiles sans défenses en raison de leur seule couleur de peau ou de leur seule appartenance communautaire ?

Nous rappelons que le massacre des populations civiles a toujours été la réponse invariable des autorités maliennes à la problématique de l’Azawad. Nous rappelons également que les mêmes causes engendrent invariablement les mêmes effets et donc les mêmes conséquences.

10. Aussi, le MNLA lance un appel à la raison et interpelle la CEDEAO de même que la Communauté Internationale afin d’exercer des pressions sur les autorités maliennes pour qu’elles s’engagent réellement et sincèrement dans la recherche d’une solution politique définitive à l'Azawad, par le dialogue, au conflit qui oppose le MNLA aux autorités maliennes, ce qui permettra de transformer les forces du MNLA en force contributive à la sécurisation et à la stabilisation de la zone ;

11. Enfin, le MNLA lance un appel pressent au secrétaire Général des nations Unies pour accélérer la mise en place et le déploiement d’une force de maintien de la paix afin :

D’arrêter définitivement les violations des droits humains (massacres, viols, pillages) dont sont victimes les populations civiles de l'Azawad ;

De garantir la sécurité et la stabilité du territoire de l’Azawad jusqu’à l’aboutissement d’une solution juste et définitive au conflit qui oppose le MNLA, aux autorités maliennes.





Kidal, le 05 Mars 2013





Le Secrétaire Général du MNLA

Bilal AG ACHERIF

Juppé demande de la transparence sur l’intervention française au Mali


Juppé demande de la transparence sur l’intervention française au Mali
6 March 2013
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L’ancien ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a réclamé aujourd’hui plus de transparence sur l’intervention de l’armée française au Mali contre les groupes islamistes armés.

“Je trouve que l’information sur cette intervention française est extrêmement mesurée par le gouvernement, c’est le moins qu’on puisse dire”, a estimé le maire UMP de Bordeaux au micro de RTL.

Pour l’ancien chef de la diplomatie de Nicolas Sarkozy, un certain nombre de questions restent sans réponse, concernant notamment la reconstruction politique du Mali.


“Qu’est ce qu’il se passe à Bamako? Est-ce qu’on est en train de reconstituer un véritable ordre constitutionnel pour avoir de vrais partenaires à la tête du Mali? Je n’en suis pas sûr”, a-t-il dit.
“Deuxièmement, à quelle vitesse et dans quelles conditions se déploie la force africaine sous la responsabilité des Nations unies qui doit prendre le relais des forces françaises? On est assez peu informés il faut bien le dire.”


Alain Juppé s’interroge également sur les projets envisagés pour le nord du Mali. “On sait bien que le Nord est divisé”, dit-il. “Il y a des djihadistes avec qui il n’y a pas grand’chose à faire sinon combattre, mais il y a aussi des touaregs qui ne souscrivent pas à cette vision fanatique de l’islam et qui cherchent tout simplement à affirmer l’autonomie de ces populations et il y a sans doute là un contact à prendre.”
Reuters Mis à jour le 06/03/2013 à 09:58 | publié le 06/03/2013 à 09:52

Source: Reuters

François Hollande: «L’opération française au Mali entre dans sa phase ultime»


FRANCE / MALI - 
Article publié le : mercredi 06 mars 2013 - Dernière modification le : mercredi 06 mars 2013

François Hollande: «L’opération française au Mali entre dans sa phase ultime»

Le président français, François Hollande, évoque l’opération française au Mali, à Varsovie (Pologne), le 6 mars 2013.
Le président français, François Hollande, évoque l’opération française au Mali, à Varsovie (Pologne), le 6 mars 2013.
REUTERS/Kacper Pempel

Par RFI
Le président français, François Hollande, estime, ce mercredi 6 mars 2013, que l'opération militaire française au Mali est dans sa « phase ultime ». Il évoque une « diminution » des forces françaises mais ne parle pas encore de retrait. Dans le même temps, le chef de l’Etat a annoncé la mort d’un quatrième soldat français au Mali.

Le chef de l'Etat français a pris la parole, ce mercredi 6 mars, lors d'une conférence de presse à Varsovie en Pologne. A l'issue du sommet réunissant l'Allemagne et la France avec les pays du Groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie), il a tenu à préciser que les opérations françaises au Mali arrivaient au terme de leur mission.

François Hollande
Président français
Nous sommes dans la phase ultime de notre engagement au Mali. La phase la plus difficile.
 
06/03/2013 par Piotr Moszynski

François Hollande a par ailleurs annoncé la mort d’un soldat français ce mercredi. Mortellement blessé tôt mardi matin dans la zone de Tin Keraten, à 100 kilomètres à l'est de Gao, le militaire français y a ensuite été évacué avant d'y être décédé à la mi-journée. Quatre soldats maliens ont également été blessés dans cette embuscade. Dans toute cette vaste zone, militaires maliens et français sont quotidiennement harcelés par les groupes jihadistes.
Mardi matin, dix jihadistes ont été éliminés lors de cette embuscade, notamment par des frappes de l'aviation française.
TAGS: FRANCE - FRANÇOIS HOLLANDE - MALI
FICHE PAYS :

Des milliers de morts maliens dûs au bombardement français


Des milliers de morts maliens dûs au bombardement français

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On avait pu croire en considérant les déclarations de Hollande d’avant janvier que l’attaque française contre les rebelles maliens serait étroitement circonscrite dans l’espace et dans le temps, qu’elle n’aurait pour but que de rétablir l’équilibre dans les négiociations menées au Burkina Faso, équilibre rompu dangereusement par la prise de Konna : reprise de Konna sans doute avec envoi de troupes héliportées, force d’interposition massée à la délimitation Nord-Sud, militaires africains remplaçant très tôt les français…

Mais dés le début de l’offensive Serval, le ton adopté par Fabius et Hollande était rien moins qu’inquiétant. Les rebelles maliens islamistes étaient tous assimilés à des bandits, des meurtriers, des terroristes qu’il fallait “détruire“. Aucun but clairement défini à l’opération, aucune limite fixée dans le temps comme dans l’espace. Une volonté meurtrière mise en avant à mots à peine couverts, sans souci des conséquences.

170 frappes aériennes, tel était le décompte début janvier. Quand on sait la puissance et l’effet ravageur des bombes utilisées, dont certaines à l’uranium appauvri, quand on sait que chaque frappe représente un largage de plusieurs bombes, on frémit en supputant le nombre des victimes des bombardements français. Ce n’est pas plusieurs centaines comme le clamaient Fabius et Le Drian -ce qui est déjà beaucoup trop- c’est probablement plusieurs milliers.


Les opérations terrestres qui se poursuivent apparaissent encore plus marquées par la volonté de tuer, sinon d’exterminer. Les troupes françaises et et leurs supplétifs tchadiens s’enfoncent dans le massif des Ifoghas où les islamistes sont emprisonnés comme dans un ghetto car les Algériens, de l’autre côté de la frontière, les empêchent de fuir. On parle chaque jour de dizaines de rebelles “abattus” comme s’il s’agissait de gibier.

L’assassinat des chefs qui va de pair avec l’extermination de leur garde proche révèle la volonté de refuser toute négociation. Bien sûr, le meurtre accompli, la vague peur de représailles encore possibles empêche qu’on le reconnaisse. On en abandonne de toute façon la responsabilité aux supplétifs tchadiens qui le revendiquent comme on laisse à l’armée malienne du sud la responsabilité de la répression à Konna , Gao ou Tombouctou… Pourtant les internements arbitraires, les tortures, les exécutions qui ont lieu en ce moment au Mali selon les observateurs indépendants sont la conséquence directe de l’intervention française.

Devant le pire massacre à laquelle l’armée française s’est jamais livrée depuis la guerre d’Algérie, aucune conscience ne semble frémir. Les Etats-Unis approuvent et soutiennent comme les pays d’Europe. La Russie et la Chine ne disent mot. Les pays arabes les plus proches des rebelles comme la Lybie n’osent rien dire. En France, dans ce pays qui fut naguère à la pointe pour dénoncer les sales guerres, les expéditions néocolonialistes, les moindres atteintes aux droits de l’homme et où des voix s’élèvent chaque jour pour hurler contre le syrien Assad moins meurtrier pourtant que Hollande, c’est le silence radio ou presque.

Devant ce massacre commencé, perpétré avec bonne conscience, dont on ne sait quand il va finir, se peut-il qu’aucune voix ne s’élève pour réclamer simplement mais fermement : “halte au feu !”

http://bamada.net/des-milliers-de-morts-maliens-dus-au-bombardement-francais/

Nicolas Sarkozy dénonce l’intervention française au Mali



Nicolas Sarkozy dénonce l’intervention française au Mali

6 March 2013


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L’ex-chef de l’Etat s’interroge sur la présence militaire de la France au Mali. Selon lui, François Hollande soutient des « putschistes » dans un pays « qui n’a pas de gouvernement ».

Nicolas Sarkozy brise le consensus national sur l’intervention militaire française au Mali. L’ancien président de la République critique l’opération décidée par François Hollande, affirmant qu’ »on ne va jamais dans un pays qui n’a pas de gouvernement », selon des propos rapportés par l’hebdomadaire « Valeurs actuelles », à paraître ce jeudi 7 mars.


Que fait-on là-bas ? » au Mali, « sinon soutenir des putschistes et tenter de contrôler un territoire trois fois grand comme la France avec 4.000 hommes », lance l’ancien chef de l’Etat.« La règle, c’est qu’on ne va jamais dans un pays qui n’a pas de gouvernement », ajoute Nicolas Sarkozy.Le président malien par intérim Dioncounda Traoré a exprimé le 29 janvier à Addis Abeba sa « détermination à organiser le plus rapidement possible, en tout cas, [c'est] notre souhait, avant le 31 juillet 2013, des élections propres, c’est-à-dire transparentes et crédibles ».

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Mali: «Ceux qui ont pris les armes contre l’Etat seront combattus»


MALI  - 
Article publié le : mercredi 06 mars 2013 - Dernière modification le : mercredi 06 mars 2013

Mali: «Ceux qui ont pris les armes contre l’Etat seront combattus»

Le colonel Gamou, le 12 juillet 2012.
Le colonel Gamou, le 12 juillet 2012.
RFI/Moussa Kaka

Par David Baché
La ville de Gao, la plus importante du nord du Mali, a été libérée le 26 janvier dernier. Elle est aujourd'hui contrôlée par les armées malienne et française. Des bataillons nigériens sont aussi présents, ainsi que « les hommes d'Ag Gamou », le colonel touareg resté fidèle à l'Etat malien. Farouche opposant des indépendantistes touaregs, le colonel Ag Gamou est devenu un homme clé dans le nord du Mali. Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), exactions de l'armée malienne, ambitions politiques pour l'après-guerre, le colonel El Hadj Ag Gamou s’explique.

RFI : Vous êtes entré à Gao avec vos hommes après la libération de la ville. Aujourd’hui combien de soldats comptez-vous dans la ville de Gao ?
Colonel El Hadj Ag Gamou : J’ai plus de 500 hommes dans la ville de Gao aujourd’hui.
Est-ce que vous en avez aussi ailleurs, à Kidal, à Ménaka, dans l’Adrar des Ifoghas où concentrent aujourd’hui les combats ?
J’ai une section renforcée à Ménaka et à Sango. J’ai d’autres éléments aussi qui sont avec les unités françaises dans l’Adrar.
Ils sont nombreux là-bas ?
Ce sont juste des éléments qui connaissent le terrain, une vingtaine.
Est-ce qu’ils participent aux combats de ces derniers jours ?
Bien sûr, parce que ce sont eux qui guident les unités. Ce sont des gens des lieux qui connaissent parfaitement le terrain.
Le 9 février dernier, vos hommes ont arrêté quatre combattants du MNLA dont un cadre, Abdoul Karim ag Matafa, près de Ménaka. Aujourd’hui, où ces hommes se trouvent-ils ?
Dans l’armée, la tradition est très claire : les militaires arrêtent et se mettent à disposition de la gendarmerie. C’est elle qui est spécialisée pour les enquêtes. On les a mis à disposition de la gendarmerie, à partir de Gao.
Ca veut dire qu’ils sont à la gendarmerie de Gao actuellement ? Ou ils ont été transférés à Bamako ?
Je ne sais pas. Je les ai mis à la disposition de la gendarmerie, depuis Ménaka d’ailleurs. Une mission de la gendarmerie est venue là-bas et les a mis à leur disposition.
Le président de transition, Dioncounda Traoré, dit qu’il est possible de discuter avec un groupe comme le MNLA ? Qu’en pensez-vous ?
C’est trop politique. Je n’ai aucune réponse par rapport à cela.
C’est trop politique mais vous avez peut-être quand même une opinion ? Est-ce que vous ne pensez pas que discuter avec un groupe comme le MNLA, que vous combattez, est malgré tout inévitable pour une sortie de crise ?
Selon moi aujourd’hui, on mène une opération. Tous ceux qui sont sur le terrain en armes, on va les combattre. On ne fait pas de différence entre tel ou tel groupe. Pour moi, ce sont les mêmes. Ils ont pris les armes contre nous, contre l’Etat et c’est cela que je vois.
De nombreuses associations de défense des droits de l’homme pointent la responsabilité de l’armée malienne dans des exactions commises contre des populations du Nord, en particulier contre des populations touaregs. En tant que soldat malien et en tant que touareg, vous en pensez quoi ?
Il y a beaucoup de choses qui se disent et qui ne sont pas vraies. J’ai participé aux opérations de Gao, du Niger jusqu’à Gao. Je n’ai en tout cas jamais vu un soldat qui a montré ce comportement. Donc les gens parlent, mais je n’ai pas vu. Je pense que c’est une campagne et qu’il faut vraiment faire attention parce que les gens en parlent trop pour encore nous créer des problèmes. Ce n’est pas la peine que les gens continuent à dire que les Touaregs, les Arabes, sont ceci, que l’armée a fait cela. Non. En tout cas, ce qui est sûr, tous les soldats qui vont commettre ces erreurs-là, on va les mettre à disposition de la justice.
Après les attaques qui ont visé le MNLA à In-Khalil, est-ce que vous craignez des tensions intercommunautaires entre Arabes et entre Touaregs dans le pays ?
Là aussi il faut faire attention. Il ne faut pas créer un problème là où il n’y en a pas. Moi par exemple, je suis Touareg. Je n’ai aucun problème avec les Arabes. Ce sont mes frères, ce sont des Maliens. Ceux qui sont de vrais citoyens maliens, il faut les protéger. C’est la même chose que pour les Touaregs. Les Touaregs qui sont bons, il faut les protéger. Les Touaregs qui sont mauvais, il faut les traiter. Ceux qui doivent être mis en prison, doivent être mis en prison, qu’ils soient Touaregs, Bambara, Songhai et Arabes. Ca c’est les méchants, ceux qui sont complices avec les vrais ennemis. Maintenant, ceux qui sont bons, il faut les protéger.
Ces attaques d’In-Khalil ont été revendiquées par le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA). Est-ce que vous pensez que derrière ce mouvement, il se cache vraiment un mouvement de revendication arabe ou est-ce que vous pensez qu’il s’agit d’un prête-nom pour des combattants du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest, le Mujao ?
Je ne connais pas grand-chose sur ce mouvement. Ce que je sais, les Arabes ne sont pas tous des terroristes. Les gens qui ont fait tous ces différents attentats sont tous noirs. A In-Khalil, c’est une fraction Idnan et une famille touarègue qui a ont des petits problèmes avec les commerçants arabes sur place. Mais ça ne veut pas dire que ce sont les Touaregs. Cette famille ne représente pas les Touaregs. Les Arabes qui ont été aussi impliqués, ils ne représentent pas les Arabes. Il faut faire la part des choses.
Est-ce que vous avez des ambitions politiques pour l’après-guerre ?
Non, pas du tout. Je n’ai aucune ambition politique. Je suis soldat, les soldats sont hors politique. Je suis là pour la défense de l’intégrité du territoire du Mali parce que je suis militaire, je suis formé pour cela. Et c’est ça ma mission. Normal.
On vous prête des ambitions dans la ville d’Aguelhok où vous avez de la famille.
J’avais mes parents partout : Aguelhok, Tessalit, Kidal, Tinzawaten, Ménaka, Gao, Tombouctou.
Donc pas de politique. Ca ne vous intéresse pas.
Non, la politique ne m’intéresse pas. Pas du tout.
On parle de la mort de deux grands chefs d’al-Qaïda, Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar, est-ce que vous avez des informations à ce sujet ?
Je n’ai aucun détail sauf ce que j’ai entendu à la radio comme tout le monde.
TAGS: AL-QAÏDA - DIONCOUNDA TRAORÉ - MALI - MNLA

Obama regrette son intervention contre Kadhafi !

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Pauvreté, sous-développement: pourquoi les Maliens doivent se réconcilier


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L'Auteur


Topics

La guerre s’intensifie et la situation se complexifie au Mali avec des combats de plus en plus « violents » (dixit Jean-Yves Le Drian) dans le massif de L’Adrar des Ifoghas et la recrudescence des attentats suicides, notamment à Gao et dans la région de Kidal.
La vraie guerre aurait commencé pour paraphraser le ministre français de la défense Jean Yves Le Drian.
Pourtant, L’Etat malien et le Mouvement National de Libération de L’Azawad (MNLA) n’ont jamais été aussi loin de mener des discussions, voire d’entamer ‘une collaboration, alors que tous deux semblent avoir le même objectif: bouter les islamistes hors de la région septentrionale du Mali avec le soutien logistique et opérationnel de la France et du Tchad.
Le ministre français de la Défense déclarait il y a quelques jours que la France était « dans une situation particulière à Kidal et faisait en sorte d’avoir des relations de bonne intelligence avec les Touaregs (du MNLA ndlr) », tout en continuant à devancer l’armée malienne dans les opérations de reconquête de son intégrité territoriale.
Dans un article bien informé, Loic de La Mornais, envoyé spécial de France 2 au Mali, explique que  les  » « rebelles touaregs » ( du MNLA, ndlr) feraient bien de donner des gages » de leur sincérité à soutenir l’opération Serval.  tout comme l’Etat malien doit faire face à ses responsabilités et tenter de solutionner au plus vite les problèmes politiques au nord.
Sur ce point et selon un officier français, « la France n’a pas de position claire. La fiabilité du MNLA est très moyenne, et c’est exact qu’il y a parmi eux de vrais bandits, et même des gens d’Aqmi qui l’ont rejoint. Nous sommes coincés entre deux instrumentalisations : celle du MNLA qui veut faire croire à son rôle de chevalier blanc de la cause touareg, et celle du gouvernement de Bamako, qui ne veut pas ouvrir les yeux sur un réel problème politique au Nord-Mali.« 
Le 9 février dernier, la France se trouvait d’ailleurs au cœur des tensions entre le MNLA et Bamako après l’arrestation de quatre membres du groupe indépendantiste à Ménaka.
Mossa Ag Attaher, porte parole du groupe déclarait le lendemain dans un communiqué que « le MNLA engagera ses troupes dans une lutte sans merci contre l’armée malienne sur l’ensemble du territoire de l’Azawad sans exclure les villes déjà occupées tel Gao et Tombouctou où l’armée malienne continue de perpétuer des crimes contre les populations Azawadiennes au vu et au su de l’armée française. Le MNLA tient responsable les forces armées Françaises de toutes les exactions perpétrées par l’armée malienne qu’elles ont confortablement installée sur le territoire de l’Azawad. »
Ce communiqué a très vite été retiré du site internet du MNLA après les efforts de la France pour résoudre cette imbroglio.

Le dialogue de sourds entre le MNLA et l’Etat malien

Efforts salutaires qui n’ont pas été suivis d’initiatives concrètes de réconciliation entre Bamako et le MNLA. Les autorités du pays et le mouvement indépendantiste sont, à cause des exactions commises de part et d’autre, redevenus des ennemis « héréditaires ». Chacun se posant en victime (les uns craignant un génocideles autres les considérant comme responsables de la guerre) en développant une communication  raciste, haineuse et guerrière.
A la suite de l’émission de mandats d’arrêts internationaux par les autorités maliennes à l’encontre de plusieurs responsables  islamistes, mais aussi contre des membres du MNLA dont Bilal Ag Achérif (secrétaire général du mouvement) , le MNLA a engagé auprès de la Cour Pénale Internationale (selon un communiqué) des poursuites pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité » à l’encontre de  « Dioncounda Traoré, Président intérimaire du Mali, en tant que premier responsable de la République du Mali, ainsi que contre l’ensemble de son gouvernement intérimaire installé à la tête du Mali à la suite du putsch militaire de mars 2012  » .
Cette situation plus que confuse frôle le ridicule lorsque l’on sait que la priorité revendiqué par tous est le développement du pays même si les méthodes divergent.

Bamako, à proximité de la place de l'indépendance ©Kaourou Magassa
Pour l’heure, le Mouvement National de Libération de l’Azawad propose une force de paix qui consisterait à:
« mettre fin aux exactions, de l’armée malienne, à l’ombre de l’intervention française, contre les populations civiles, notamment, touarègues et arabes et de sécuriser l’ensemble des populations de la zone, consolider durablement la lutte contre les forces obscurantistes dans la zone dont l’Etat malien est le seul responsable de l’implantation depuis plus d’une dizaine d’année, garantir et sécuriser les interventions humanitaires aux populations déplacées à l’intérieur de l’Azawad, garantir et sécuriser la circulation des personnes et des biens sur toute l’étendue de l’Azawad. »
Tandis que pour Bamako, au travers de Tieman Coulibaly, ministre des Affaires étrangères,
« la Misma est une mission d’assistance au Mali. Si elle doit être transformée en force de maintien de la paix, il faut définir entre qui et qui. Maintenir la paix entre le Mali et des terroristes ? Non. Et des négociations avec des terroristes sont hors de question ». Tiébilé Dramé, ancien chef de la diplomatie du pays va également dans ce sens: ‘ Il faut s’assurer que ce ne sera pas une force d’interposition, mais que ce sera une force internationale sous drapeau onusien, pour permettre au Mali, non seulement de recouvrer l’intégrité du territoire national, mais de sécuriser le territoire national. Donc, la discussion autour du mandat est une étape importante »

La priorité pour le Mali n’est-elle pas que chacun mange à sa faim?

Rappelons qu’au delà des débats de forme, la situation est plus que critique pour les populations. Les déplacés se comptent en centaine de milliers, l’occupation du nord a fortement perturbé le commerce et la production agricole selon le Fond Monétaire International et l’indice de développement humain du pays reste cantonné dans les bas fonds des classements internationaux.
De Kayes à Kidal, de Sikasso à Gao, la grande majorité des maliens ne mangent pas à leur faim. Les populations du Mali (dans toutes leurs composantes) sont dans le même bateau, leurs donner la parole serait donc salutaire. Dans ce sens, une initiative du « collectif des élus de Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal » déclarant essentielle de poursuivre le processus de décentralisation semble intéressante.
Quelque soit la forme (auto-détermination, décentralisation, fédéralisme), un débat entre le MNLA et l’Etat malien est plus que nécessaire. Certes, le MNLA n’est pas représentatif du peuple touareg, tout comme l’Etat ne l’est des populations vu la non implication dans le jeu politique de la majorité des Maliens, mais ces deux entités contrôlent tous deux une partie du territoire, le bon sens voudrait qu’ils composent ensemble.
Kaourou Magassa
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Mali: la résistance des jihadistes surprend les forces françaises et tchadiennes


MALI - 
Article publié le : mercredi 06 mars 2013 - Dernière modification le : mercredi 06 mars 2013

Mali: la résistance des jihadistes surprend les forces françaises et tchadiennes

Soldats tchadiens à Kidal le 7 février 2013.
Soldats tchadiens à Kidal le 7 février 2013.
Cheick Diouara/Reuters

Par RFI
Au nord du Mali, dans le massif des Ifoghas, la bataille fait rage depuis dix jours. De l'aveu des militaires français et tchadiens, les jihadistes se battent avec beaucoup de détermination. Et selon l'état-major français, la bataille risque de durer encore plusieurs jours.

« Ce sont des combats au sol à moins de cent mètres. Les jihadistes vont d'une grotte à l'autre. Et malgré leurs pertes, ils ne renoncent pas », confie un membre de l'état-major français. Pourquoi une telle opiniâtreté ? « Parce qu'ils sont dans une forteresse naturelle de 25 km sur 25 km, et que leurs chefs sont sans doute avec eux », souligne ce haut-responsable, qui se dit incapable de confirmer la mort d'Abou Zeid et de Mokhtar Belmokhtar. « Les jihadistes veulent aussi protéger leur arsenal de guerre », ajoute-t-il.
A mesure qu'ils progressent, vallée par vallée, les soldats français et tchadiens sont stupéfaits par la quantité d'armes qu'ils découvrent. Très peu de missiles, et aucun en état de marche. En revanche, des tonnes de lance-roquettes et d'explosifs. Des ordinateurs aussi, que Français et Tchadiens ont récupérés intacts, et qu'ils ne vont pas manquer de faire parler. Par ailleurs, quelques jihadistes ont été faits prisonniers.
Combien d'entre eux ont réussi à quitter la zone ? « Moins qu'on ne le pensait », répond le responsable français. « Comme la frontière algérienne est verrouillée, ils essaient de s'enfuir vers la Libye en passant par le Niger. Mais depuis que nos avions ont détruit leurs dépôts de carburant, ils manquent de fuel », précise-t-il. Et d'ajouter : « Demain, le grand sujet de préoccupation, ce sera la Libye. Il faut que ce pays sécurise ses frontières ».
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