vendredi 1 février 2013

Le Mali, est responsable de ce qui lui arrive.


Le Mali, est responsable de ce qui lui arrive.

 L’Etat malien, qui aujourd’hui se trouve secoué par une profonde insécurité lié au terrorisme avec la présence des activistes d’ AQMI, Muajao et Anser Adine est en partie responsable de ce qui lui arrive.
Ces terroristes ne sont pas tombés du ciel, ils ont coopérer avec les autorités maliennes depuis plus d’une décennie.
74617_558530430826924_390218632_nUn vieux innocent en fuite et poursuivit par un militaire, il est accusé de complicité avec les islamiste!
Certains estiment que les terroristes sont en complicité avec l’Algérie et le Quatar, moi je dirais que le Mali, n’est pas complice mais acteur s’il faut qualifier les choses ainsi, puisse qu’elle a accepté sans gêne que des terroristes s’installe sur son territoire.
Le comble de malheur, est que l’Etat du Mali semble ignorer toute cette réalité et accuse les touareg du MNLA d’être les responsables de sa déstabilisation.
Cette politique est bien sur celle de qui veut noyer son chien, l’accuse de rage.
Attaye Mohamed, un membre du MNLA, en réponse à toutes ses accusations, il donna sous forme d’un interrogatoire pertinent  quelques faits qui démontrent que  le Mali est responsable de sa propre turpitude.
« Lorsqu’ils accusent le MNLA d’avoir amené les terroristes :
Ignorent ils que l’ancien GSPC algérien devenu AQMI était dans l’Azawad sur depuis 2002 sur autorisation de Bamako ?
Ignorent-ils que des avions chargés de trafics illicites atterrissaient dans la région durant des années ?
Ignorent-ils qu’en 2009, AQMI a assassiné des officiers maliens dans leur propre domicile (Colonel Lamana Ould) et anéanti des dizaines de soldats maliens partis à leur poursuite quelques jours après ?;
Ignorent-ils que le cargo « Air-Cocaïne » qui as atterrit dans la région de Gao était l’œuvre d’une chaine de complicité allant de Koulouba à BelMoctar ?;
Ignorent-ils que les rançons issues des prises d’otages et de leur séquestration sur le territoire était un businesse bien orchestré de Bamako ?
Ignorent-ils que les barons de drogues qui ont constitués le bras local du MUJAO étaient les plus grands partenaires des politiques de Bamako ?
Ignorent-ils que le MNLA ainsi que plusieurs services de renseignements ont démontré la connivence entre les preneurs d’otages, les trafiquants de tout genre avec Bamako, cela bien avant 2012 ? 
»
Il serait ainsi vain de libérer un pays qui se crée lui-même du mal et qui malheureusement entrain d’ouvrir la porte à des nouveaux maux puisse que nous assistons à un déchirement de la nation, les touareg et en particulier ceux qui ont le teint claire sont persécutés, torturé par l’armée malienne.
C’est dommage !!! comment les autorités maliennes penseraient-ils reconstruire la nation avec tant de mal commis par sa propre armée ?
230397_337808849665920_207441877_n     Abattu, le vieux a été rattrapé par le militaire, prenne sa main et le tire par force
D’après des sources dignes de confiance, à Kidal, chaque jour, des familles quittent la ville pour se réfugier dans le désert, où passer la frontière et rejoindre la population des camps algériens de réfugiés de Bordj Moktar. Les Touaregs de Kidal, à tort ou à raison, ont peur. Et ils croient que l’intervention française a été comprise par l’armée malienne comme un blanc-seing pour éliminer les populations du Nord.
http://aliss.mondoblog.org/2013/02/01/le-mali-est-responsable-de-ce-qui-lui-arrive/

MALI. Kidal a peur


MALI. Kidal a peur

Créé le 01-02-2013 à 16h15 - Mis à jour à 17h17

Au coeur de noeuds politiques, de rivalités de familles et de conflits d’hommes, l'ancien fief de islamistes est loin d'avoir retrouvé la sérénité. De notre envoyé spécial.

Abonnez-vous au
Nouvel Observateur
Kidal en 2006, Mali. (KAMBOU SIA / AFP)
Kidal en 2006, Mali. (KAMBOU SIA / AFP)
SUR LE MÊME SUJET
À Kidal, chaque jour, des familles quittent la ville pour se réfugier dans le désert, où passer la frontière et rejoindre la population des camps algériens de réfugiés de Bordj Moktar. Les Touaregs de Kidal, à tort ou à raison, ont peur. Et ils croient que l’intervention française a été comprise par l’arméemalienne comme un blanc-seing pour éliminer les populations du Nord.
Cette peur s’exprime aussi par des SMS, qui ressemblent à des appels de détresse, envoyés à des amis à l’étranger :
- "SOS depuis Kidal. Ici, l’inquiétude est grandissante dans le milieu de la population de la peau claire depuis la reconquête par l’armée malienne des régions du nord. Aidez-nous à trouver une issue avant qu’il ne soit trop tard !!! Merci."
Et encore :
- "Maintenant, il va falloir partir, mais pas de moyens, on va se faire massacrer."
Et aussi :
- "Plus le temps passe, plus l’inquiétude gagne la population. Chaque jour, des familles quittent par dizaines. De votre côté quoi penser ? (sic). Quand on écoute RFI, c’est non rassurant. Faites quelque chose SVP."
Cette psychose est alimentée par le manque de communication. Les deux réseaux téléphoniques ne fonctionnent plus - Malitel - ou très mal - Orange.

Les 500 hommes de Gamou

En réalité, les Français qui ont pris sans résistance l’aéroport de Kidal sont venus, dans un premier temps, sans les forces militaires maliennes. Depuis, les soldats qui sont intervenus appartiennent bien à l’armée du Mali mais sont d’origine touareg. Le corps a été formé par les hommes du Colonel Gamou, un officier qui s’était réfugié au Niger avec ses 500 hommes lors de la révolte du nord, contrôlé alors à Kidal par le Mouvement Ansar Dine, dirigé par Iyad Ag-Ghali, et Aqmi, et le Mujao pour Tombouctou et Gao. Le colonel Gamou et ses hommes avaient été désarmés par le Niger. Et depuis, ils rongeaient leur frein en attendant des jours meilleurs… Les voici ! Les Touaregs de Gamou ont été réarmés, remobilisés et ont foncé vers Kidal.
Cela ne rassure pas vraiment les gens de Kidal. Entre Ansar Dine et le colonel Gamou, il y a une longue histoire conflictuelle. D’abord parce que Gamou appartient à la tribu des Imrad alors que le chef militaire Iyad Ag-Ghali domine celle des Ifoghas, très puissante à Kidal. Ensuite parce que Gamou est un "souverainiste"; entendez opposé à toute velléité d’indépendance du Nord-Mali. C’est aussi un ennemi intime de la famille In Tallah dont le vieux patriarche, un sage, est reconnu comme l’autorité spirituelle de tous les Touaregs. Et dont le fils, Alghabass Ag-Intallah, a rejoint un temps le mouvement d’Ansar Dine avant de s’en séparer, en désaccord avec "l’aventure meurtrière" d’Iyad Ag-Ghali.

Querelles de familles 

Un désaccord si profond qu’Alghabass Ag-Intallah, représentant de la noblesse de robe, a fondé son propre mouvement, le MIA (Mouvement islamique de l’Azawad), qui demande des négociations et la recherche d’une solution pacifique, en suppliant que l’armée du Mali ou de la Cédéao n’entre pas à Kidal. Quant au colonel Gamou, il est accusé d’avoir fait assassiner plusieurs membres de la famille des In Tallah et a combattu à mort la rébellion touarègue en 2006.
C’est tout ? Non. Le colonel Gamou a un autre ennemi personnel : Iyad Ag-Ghali, chef Ifohgas, et surtout, l’homme qui lui a ravi sa propre femme. L’épouse vit maintenant avec Iyad Ag-Ghali, et son fils, l’enfant de Gamou. L’affront est mortel. Certes, le colonel Gamou ne fera jamais assassiner Iyad Ag-Ghali, l’homme qui élève son propre fils. Cela ne se fait pas chez les Touaregs.
Mais le retour des cinq cents touaregs venus du Niger, des Imrad, commandés par Gamou dont le contentieux avec Kidal est lourd et ancien... Voilà de quoi inquiéter la population qui parle du retour de son "ennemi". Et tout le monde s’accorde à penser que ce serait une humiliation terrible pour Kidal, de devoir accepter la domination-protection de ces troupes dans le fief des In Tallah.

Le précieux soutien de Kidal

Noeuds politiques, problèmes de tribus, rivalités de familles, conflits d’hommes... Il faudra pas mal d’autorité et de subtilité aux politiques et aux militaires français, pour éviter une réoccupation brutale des militaires maliens du sud, juguler le fléau de la vengeance "Noirs contre peau claires" et "Touaregs souverainistes contre Touaregs rebelles", rassurer les populations nomades du nord, leur imposer une coexistence pacifique, à défaut d’une réconciliation, but ultime d’une véritable solution politique.
Et ce ne sera pas un luxe. Pour lutter contre la guérilla des intégristes d’Aqmi et du Mujao, pour obtenir des renseignements et l’adhésion de ceux qui connaissent et maîtrisent ce désert immense, Bamako et Paris auront besoin du soutien de Kidal.
Jean-Paul Mari - Le Nouvel Observateur

ماذا وراء التدخل الفرنسي في مالي؟ - الجزء الثاني

ماذا وراء التدخل الفرنسي في مالي؟ - الجزء الثاني

كتيبة للجيش المالي من الطوارق في مدينة غاو

Mohamed Ould Mahmoud Kheiri a déclaré à Echorouk: « Les arabes et les touareg sont tués au vu et au su de tout le monde, mais personne ne leur vient en aide. Ils font semblant qu’ils libèrent le nord du Mali des mains des islamistes! La liberté nécessite-t-elle d’agresser des innocents et d’enlever des femmes?


FrançaisInternationale
Lectures (862)  Commentaires (0)

Mali: les milices loyales à la France incendient des écoles coraniques

http://www.echoroukonline.com/ara/articles/155556.html
Correspondance pour Echorouk/ version française: Moussa K.
Anéantissement des musulmans au Mali
Anéantissement des musulmans au Mali
Photo: (Echorouk)
 
Decrease font Enlarge font
Je n’ai jamais imaginé que cette guerre au Mali soit si féroce et cruelle, mais le destin a voulu que je sois l’un des témoins de cette hostilité qui se produit dans ce pays…
Elle se résume de l’anéantissement des civils -comme ils en témoignent- qui n’ont rien commis de plus grave que de voir leurs villes envahies par des islamistes ou pour les avoir soutenus. Tel est le vécu des habitants du nord du Mali et de l’Azawad. Echorouk s’est rendu sur place où des crimes de guerre, comme en témoignent les habitants interviewés par Echorouk, sont perpétrés dans ce pays.Echorouk a pu nous transmettre des images réelles des dépassements, dont font l’objet des arabes et touareg de ce pays qui ne savent à quel saint se vouer, eux qui par le passé récent étaient confrontés à des groupes jihadistes et subissent aujourd’hui les affres de l’intervention militaire menée par la France.Des noirs armés se sont rendus dans le village de Diabali à bord de voitures militaires en recherchant des familles d’origine arabe ou touareg. Bon nombre de personnes ont été tuées et plusieurs femmes ont été kidnappées lors de cette descente, a-t-on appris de témoins oculaires dudit village.« Nous sommes sous le choc au point où nous ne pouvions sortir dehors. Nous avons cru qu’une extermination de tous les habitants du village venait se produire, notamment que l’armée malienne était au courant que nous avions accueilli des islamistes chez nous. Nous n’avions eu de ces derniers que du bien. Par la suite, nous nous sommes rendus compte que c’était la famille de Kheiri Ould Hama, originaire du sud algérien qui a été ciblée. Kheiri Ould Hama a été tué, il y a quelques jours à Gao. Ensuite, nous avons entendu des cris et des lamentations suppliant les agresseurs de les laisser tranquilles. Un moment plus tard, nous avons entendu l’un d’eux s’adressait à son supérieur: «Mon capitaine, que dois-je faire d’eux ?» « Tue-les ou enterre-les car ils ne méritent pas de vivre? Ces gens ont voulu faire du Mali un pays islamique. Ils ont accueilli des jihadistes. Ces derniers ne pourront plus vous sauver, ils sont partis son retour », leur rétorque le capitaine.Trois corps gisant par terre ont été retrouvés dans le foyer des victimes, et un vieil homme lamentait ce qui était arrivé à ces neveux (orphelins de père) qu’il gardait. Un proche des victimes, Mohamed Ould Mahmoud Kheiri a déclaré à Echorouk: « Les arabes et les touareg sont tués au vu et au su de tout le monde, mais personne ne leur vient en aide. Ils font semblant qu’ils libèrent le nord du Mali des mains des islamistes! La liberté nécessite-t-elle d’agresser des innocents et d’enlever des femmes? Ils ne nous ont apportés que du désastre et la mort », a-t-il déploré. « Aujourd’hui, des soldats maliens sont venus ici de nouveau, après être venus auparavant accompagnés des Français. Ils étaient venus en uniforme militaire de l’armée malienne en compagnie des blancs qui parlaient anglais. Ils ont fait une descente dans la maison après avoir cassé la porte. Ils ont tout détruit et saccagé. Ils ont tué froidement des jeunes et endommagé l’endroit où l’on apprend du Coran, le Saint Coran avant de repartir», nous a-t-il confié. Il est à citer que l’ensemble des habitants n’en parlent actuellement que des crimes commis contre les musulmans arabes et touareg.

Mali: les Touaregs, suspects désignés De notre envoyé spécial Vincent Hugeux, publié le 01/02/2013 à 08:22 Tandis que la reconquête des fiefs djihadistes du nord du Mali se poursuit à marche forcée, les Touaregs sont exposés aux représailles. Ainsi dans la zone frontière, où cohabitent nombre d'ethnies. Envoyer par email Imprimer Zoom moinsZoom plus27 Voter (3) MALI - Ali (ici avec sa femme et ses enfants) a perdu deux cousins, abattus par des militaires maliens à Siribala, le 18 janvier. "J'ai peur, murmure-t-il. Je n'ose plus circuler ni travailler." AFP/Eric Feferberg Visage émacié, barbiche grise, la tête enturbannée d'un long chèche noir, Ali désigne d'un geste lent et las l'étroite bande de terre sableuse fraîchement remuée, au pied de ce muret de banco. C'est là que reposent, depuis le 18 janvier, ses deux cousins, enterrés à la sauvette sans prière ni cérémonie: le marabout Aboubacrine ag-Mohamed, frère aîné de son épouse, et le négociant en bétail Samba Dicko. Le premier était tamacheq (touareg). Quant au second, de père peul, il l'était aussi par sa mère. Selon des témoignages concordants, l'un et l'autre ont été abattus par des militaires maliens dans le quartier Médine 3 de Siribala, bourgade rurale fendue par le goudron qui file vers Niono. "Partir? Je n'ai nulle part où aller." "A la mi-journée, raconte Ali d'une voix éteinte, j'ai vu deux pick-up de l'armée passer. Puis j'ai entendu quatre coups de feu. Un voisin m'a empêché de sortir. "Ils vont te tuer, toi aussi", me répétait-il." Trois soldats fouillent ensuite sa maison, tandis que d'autres perquisitionnent celle d'Aboubacrine, devenue son lieu de sépulture et bientôt pillée par une horde de riverains. Dans l'enclos désert et silencieux, près de la tombe improvisée, gisent encore quelques vestiges: un cahier d'écolier quadrillé, recueil de leçons d'anatomie et de géométrie, ou les cendres du foyer où cuisinaient les femmes. La soeur du défunt, elle, a rassemblé dans un carton les souvenirs d'une vie foudroyée: pages déchirées d'un Coran, certificat d'acquisition d'une parcelle de 30 hectares, récépissé préfectoral attestant la création d'une association "mutualiste"... Dans les yeux d'Ali flotte une lueur inquiète, mélange d'angoisse et d'incrédulité. "Bien sûr, j'ai peur, murmure-t-il. Je n'ose plus circuler ni travailler. Partir? Je n'ai nulle part où aller. Voilà près de vingt ans que je vis ici, et jamais je n'avais reçu la moindre menace." Le reflux des djihadistes, refoulés depuis le 11 janvier par la contre-offensive franco-malienne, a ravivé vieilles rancunes et fantasmes ancestraux. Comment Siribala, Mali miniature et mosaïque communautaire aux 38 000 âmes, si proche de la ligne de démarcation qui dix mois durant coupa le Nord sous le joug du Sud déboussolé, échapperait-elle à ce vent délétère? Ici cohabitent Dogon, Bambara, Peuls, Songhaï et Touaregs. Et l'on distingue les Tamacheq "rouges", au teint clair, de leurs frères noirs de peau. "Trop de rumeurs et de suspicions, soupire le maire, Baba Diarra. Les gens parlent de djihadistes infiltrés, de complicités. C'est la psychose générale." "Tout Nordiste d'origine, déplore en écho le préfet de Niono, Seydou Traoré, est un suspect en puissance." Du côté des autorités civiles, l'embarras est palpable Ali n'en démord pas: Aboubacrine et Samba ont été "indexés" (dénoncés) par un Peul. Son entourage avance même un nom. Celui d'un salarié du complexe sucrier Sukala SA, animateur à ses heures de la station locale Radio-Kala (100.8 FM). L'intéressé nie. Mise en scène? Lorsqu'il déboule sur sa moto chinoise, c'est avec les drapeaux malien et français noués autour du cou en guise d'écharpe. Ceux qu'on a vu frayer avec les djihadistes, me dit-on, on va leur régler leur compte. Du côté des autorités civiles et galonnées, l'embarras est palpable. Le maire était "couché" et n'a été avisé du double homicide qu'après coup. Le patron de la brigade de gendarmerie de Niono? Malade ce jour-là. Le colonel Seydou Sogoba, commandant de la place de Diabali, ville charnière? Pas au courant, mais prompt à formuler cette mise en garde: "Méfiez-vous des manipulations. J'ai moi-même essuyé sur le front l'assaut d'islamistes vêtus d'uniformes de l'armée. Et il leur arrive de maquiller leurs pick-up à la peinture." S'il regrette la crédulité des "humanistes" et l'impact néfaste des représailles meurtrières imputées aux militaires - phénomène dont notre correspondante, Dorothée Thiénot, fut la première à livrer un récit étayé, sur Lexpress.fr -, le préfet de Niono ne conteste pas l'intensité de la vindicte envers les "collabos", réels ou supposés. "Ceux qu'on a vu frayer avec les djihadistes, me dit-on, on va leur régler leur compte. A moi de convaincre les vengeurs de laisser l'Etat accomplir son devoir. De les persuader que les coupables répondront un jour de leurs actes." A l'évidence ébranlé, le premier magistrat de Siribala ne sait plus que faire. Faute de mieux, Baba Diarra a rédigé, le 24 janvier, un "Avis de sensibilisation". Il y rappelle que le "Mali est un peuple de diversité ethnique, linguistique, religieuse et culturelle" ; et enjoint ses administrés d'"éviter l'amalgame" comme de "faire taire les dénonciations calomnieuses". Cela posé, l'édile tient, en conclusion, à "réitérer" sa confiance aux "forces armées de défense et de sécurité dans leur mission régalienne". Transmis pour diffusion à deux radios locales, cet appel aura, hélas, tardé à être affiché, du fait de l'absence du secrétaire général de la mairie... Croisé dans une station-service de Niono, Cherif ne tarde pas à avouer son désarroi. "J'enseigne ici depuis deux décennies, confie ce professeur de lycée touareg à la mise soignée, costume crème et fines lunettes. Et voilà que mes élèves me traitent de bandit. Pour eux, c'est simple: quiconque a le teint pâle et parle le tamacheq est un rebelle. Si les Français laissent faire, ce sera fini pour nous."


Mali: les Touaregs, suspects désignés

De notre envoyé spécial , publié le 
Tandis que la reconquête des fiefs djihadistes du nord du Mali se poursuit à marche forcée, les Touaregs sont exposés aux représailles. Ainsi dans la zone frontière, où cohabitent nombre d'ethnies. 
Mali: les Touaregs, suspects désignés
MALI - Ali (ici avec sa femme et ses enfants) a perdu deux cousins, abattus par des militaires maliens à Siribala, le 18 janvier. "J'ai peur, murmure-t-il. Je n'ose plus circuler ni travailler."
AFP/Eric Feferberg

Visage émacié, barbiche grise, la tête enturbannée d'un long chèche noir, Ali désigne d'un geste lent et las l'étroite bande de terre sableuse fraîchement remuée, au pied de ce muret de banco. C'est là que reposent, depuis le 18 janvier, ses deux cousins, enterrés à la sauvette sans prière ni cérémonie: le marabout Aboubacrine ag-Mohamed, frère aîné de son épouse, et le négociant en bétail Samba Dicko. Le premier était tamacheq (touareg). Quant au second, de père peul, il l'était aussi par sa mère. Selon des témoignages concordants, l'un et l'autre ont été abattus par des militaires maliens dans le quartier Médine 3 deSiribala, bourgade rurale fendue par le goudron qui file vers Niono. 

"Partir? Je n'ai nulle part où aller."

"A la mi-journée, raconte Ali d'une voix éteinte, j'ai vu deux pick-up de l'armée passer. Puis j'ai entendu quatre coups de feu. Un voisin m'a empêché de sortir. "Ils vont te tuer, toi aussi", me répétait-il." Trois soldats fouillent ensuite sa maison, tandis que d'autres perquisitionnent celle d'Aboubacrine, devenue son lieu de sépulture et bientôt pillée par une horde de riverains. Dans l'enclos désert et silencieux, près de la tombe improvisée, gisent encore quelques vestiges: un cahier d'écolier quadrillé, recueil de leçons d'anatomie et de géométrie, ou les cendres du foyer où cuisinaient les femmes. La soeur du défunt, elle, a rassemblé dans un carton les souvenirs d'une vie foudroyée: pages déchirées d'un Coran, certificat d'acquisition d'une parcelle de 30 hectares, récépissé préfectoral attestant la création d'une association "mutualiste"...  
Dans les yeux d'Ali flotte une lueur inquiète, mélange d'angoisse et d'incrédulité. "Bien sûr, j'ai peur, murmure-t-il. Je n'ose plus circuler ni travailler. Partir? Je n'ai nulle part où aller. Voilà près de vingt ans que je vis ici, et jamais je n'avais reçu la moindre menace." 
Le reflux des djihadistes, refoulés depuis le 11 janvier par la contre-offensive franco-malienne, a ravivé vieilles rancunes et fantasmes ancestraux. Comment Siribala, Mali miniature et mosaïque communautaire aux 38 000 âmes, si proche de la ligne de démarcation qui dix mois durant coupa le Nord sous le joug du Sud déboussolé, échapperait-elle à ce vent délétère? Ici cohabitent Dogon, Bambara, Peuls, Songhaï et Touaregs. Et l'on distingue les Tamacheq "rouges", au teint clair, de leurs frères noirs de peau. "Trop de rumeurs et de suspicions, soupire le maire, Baba Diarra. Les gens parlent de djihadistes infiltrés, de complicités. C'est la psychose générale." "Tout Nordiste d'origine, déplore en écho le préfet de Niono, Seydou Traoré, est un suspect en puissance." 

Du côté des autorités civiles, l'embarras est palpable

Ali n'en démord pas: Aboubacrine et Samba ont été "indexés" (dénoncés) par un Peul. Son entourage avance même un nom. Celui d'un salarié du complexe sucrier Sukala SA, animateur à ses heures de la station locale Radio-Kala (100.8 FM). L'intéressé nie. Mise en scène? Lorsqu'il déboule sur sa moto chinoise, c'est avec les drapeaux malien et français noués autour du cou en guise d'écharpe. 
Du côté des autorités civiles et galonnées, l'embarras est palpable. Le maire était "couché" et n'a été avisé du double homicide qu'après coup. Le patron de la brigade de gendarmerie de Niono? Malade ce jour-là. Le colonel Seydou Sogoba, commandant de la place de Diabali, ville charnière? Pas au courant, mais prompt à formuler cette mise en garde: "Méfiez-vous des manipulations. J'ai moi-même essuyé sur le front l'assaut d'islamistes vêtus d'uniformes de l'armée. Et il leur arrive de maquiller leurs pick-up à la peinture." S'il regrette la crédulité des "humanistes" et l'impact néfaste des représailles meurtrières imputées aux militaires -phénomène dont notre correspondante, Dorothée Thiénot, fut la première à livrer un récit étayé, sur Lexpress.fr -, le préfet de Niono ne conteste pas l'intensité de la vindicte envers les "collabos", réels ou supposés. "Ceux qu'on a vu frayer avec les djihadistes, me dit-on, on va leur régler leur compte. A moi de convaincre les vengeurs de laisser l'Etat accomplir son devoir. De les persuader que les coupables répondront un jour de leurs actes." A l'évidence ébranlé, le premier magistrat de Siribala ne sait plus que faire. Faute de mieux, Baba Diarra a rédigé, le 24 janvier, un "Avis de sensibilisation". Il y rappelle que le "Mali est un peuple de diversité ethnique, linguistique, religieuse et culturelle" ; et enjoint ses administrés d'"éviter l'amalgame" comme de "faire taire les dénonciations calomnieuses". Cela posé, l'édile tient, en conclusion, à "réitérer" sa confiance aux "forces armées de défense et de sécurité dans leur mission régalienne". Transmis pour diffusion à deux radios locales, cet appel aura, hélas, tardé à être affiché, du fait de l'absence du secrétaire général de la mairie...  
Croisé dans une station-service de Niono, Cherif ne tarde pas à avouer son désarroi. "J'enseigne ici depuis deux décennies, confie ce professeur de lycée touareg à la mise soignée, costume crème et fines lunettes. Et voilà que mes élèves me traitent de bandit. Pour eux, c'est simple: quiconque a le teint pâle et parle le tamacheq est un rebelle. Si les Français laissent faire, ce sera fini pour nous." 
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/mali-les-touaregs-suspects-designes_1215517.html

A Kidal, le MNLA accueille à bras ouvert l'armée française sans celle du Mali dans ses bagages


A Kidal, le MNLA accueille à bras ouvert l'armée française sans celle du Mali dans ses bagages

Kidal entree
L’entrée de la ville de Kidal
Après s'être positionné dans un nombre important de villes azawadiennes en vue de protéger les populations locales qui étaient sous la menace d'un génocide à ciel ouvert, le MNLA commence à accueillir les soldats français dans ses villes. A Kidal, le MNLA serait sur le point de s'établir en tant que partenaire privilégié l'armée française dans la lutte anti-terroriste dans l'Azawad.

La France semble être fatiguée de porter à dos et pendant des semaines le lourd fardeau qu'est le groupe anarchiste appelé armée malienne. Selon un diplomate européen ayant requis l'anonymat, "nous ne supportons pas que malgré les bombardements incessants de l'aviation française pendant une dizaine de jours sur le village de Konna, l'armée malienne avec tous les armements mis à sa dispositions n'a pas eu le courage de s'approcher des troupes ennemis a plus forte raison de les combattre. Si les troupes maliennes n'ont pas pu combattre quelques dizaines de terroristes dans un village qui n'est pas stratégique alors qu'elle disposait d'un support aérien, il est alors hors de question que l'opération internationale prenne cette armée comme partenaire lorsqu'il faudra combattre les terroristes dans les massifs montagneux. "
L'état-major militaire français semble quant-à lui être arrivé à la même conclusion. L'armée malienne qui abandonne position et armement à l'approche de la moindre cible ennemie ne risque pas de combattre les terroristes dans les grottes de Tegharghar où les terroristes ce sont regroupées. Comme affirmé depuis des semaines dans nos éditions, seul le MNLA peut être le partenaire dans la lutte anti-terroriste.
C'est dans ce même ordre d'idées que plusieurs hélicoptères français, transportant plusieurs dizaines de soldats et leur matériel de combat, ont été accueillis par les troupes du MNLA dans la ville de Kidal, quelque jour après sa libération.
Plus précisément, c'est Sidi Mohamed Ag Saghid, Chargé de la Sécurité Intérieure du CTEA qui a accueillis les troupes françaises à l'aéroport avant l'arrivé plus tard du Colonel Mohamed Ag Najim et du reste de l'état-major militaire du MNLA. Contrairement aux villes de Gao et de Tombouctou dans lesquelles les soldats maliens sont arrivés dans les bagages de l'armée française, à Kidal, la présence malienne n'était pas la bienvenue, et le MNLA a pris toutes les dispositions pour que cette demande soit respectée.
Nos sources nous apprennent que les deux parties sont avancées dans la mise en place de disposition pour combattre les groupes terroristes dans les montagnes; dispositif dont l'armée malienne semble ne pas faire partie.

Par Aljimite Ag Mouchallatte
http://toumastpress.com/actualites/actualite/907-kidal-mnla-accueille-armee-francaise-sans-armee-mali-bagage.html

Pour l'indépendance de l'Azawad...

Un sens du mot Liberté

Mali : des ONG dénoncent des exactions et s'interrogent sur le rôle de la France


DERNIÈRE MODIFICATION : 01/02/2013 

AMNESTY INTERNATIONAL - MALI


France 24

Mali : des ONG dénoncent des exactions et s'interrogent sur le rôle de la France
© AFP

Amnesty International et Human Right Watch accusent des soldats maliens de "graves atteintes aux droits de l'homme" lors de l'offensive engagée le 11 janvier avec le soutien des forces françaises. Les ONG évoquent notamment des exécutions sommaires.

Par FRANCE 24  (texte)
 
Dans deux rapports publiés vendredi 1er février, Amnesty International et Human Rights Watch(HRW) accusent l’armée malienne d’avoir procédé à des exécutions sommaires lors de la poussée des forces djihadistes vers le sud du Mali et de la contre-offensive engagée le 11 janvier par la France.
Amnesty International dit avoir réuni des preuves établissant qu’au moins cinq civils, dont trois enfants, ont trouvé la mort lors d’un bombardement aérien mené le 11 janvier à Kona dans le cadre de l’opération conjointe menée par les forces françaises et maliennes, sans pouvoir préciser quelle armée en porte la responsabilité.
Un responsable du ministère français de la Défense a tenté de dédouaner les soldats français de toute responsabilité dans ces attaques en indiquant à Amnesty que les frappes françaises n’avaient pas débuté avant 16h30 ce vendredi 11 janvier. Mais un représentant de la mairie de Kona et un colonel de l’armée malienne ont déclaré pour leur part que l’opération commune franco-malienne avait débuté dans la matinée...
"Il est absolument impératif que la France et le Mali ouvrent une enquête pour savoir qui a mené cette attaque. Toutes les conclusions devront être rendues publiques de sorte qu’il soit possible de déterminer s’il y a eu ou non violation du droit international", a déclaré Gaëtan Mootoo, chargé du Mali au sein d’Amnesty International.
Des corps jetés dans un puits
Les enquêteurs d’Amnesty, qui se sont rendus dans les villes de Ségou, Sévaré, Niono, Kona et Diabali, ont aussi enregistré des témoignages selon lesquels le 10 janvier, à la veille du déclenchement par la France de l’opération "Serval", l’armée malienne a arrêté et exécuté une vingtaine de civils, principalement dans la ville-garnison de Sévaré, près de Mopti.
Plusieurs corps auraient été jetés dans un puits, ont raconté des témoins, interrogés par Human Rights Watch. "Ils ont fait monter un homme âgé et son fils dans une voiture et les ont conduits 100 mètres plus loin jusqu’au puits sur le terrain vide. Ils ont tiré une balle sur le fils... il s’est effondré. Puis ils ont pris son corps et l’ont jeté dans le puits. Puis ils ont tiré plusieurs balles sur le père, mais il n’est pas tombé. En voyant ça, ils lui ont enlevé quelques vêtements, lui ont tiré dessus à nouveau et l’ont aussi jeté dans le puits. Ensuite ils ont à nouveau tiré dans le puits. Des gens ont dit que les militaires ont insisté sur le fait que c’était des islamistes. Mais le fils a essayé d’expliquer que son père, qui agissait de manière étrange, était fou", développe l'un d'eux.
Selon l'ONG, au moins 13 personnes ont été exécutées sommairement et cinq autres ont disparu entre le 9 et le 18 janvier à Sévaré, Kona et dans les villages environnants. Les forces de sécurité auraient ciblé des civils soupçonnés de liens avec les groupes islamistes armés, souvent sur des faits très ténus comme leur origine ethnique ou leur type de vêtements.
Exécutions de soldats blessés
Les organisations de défense des droits de l’Homme imputent également des exactions aux groupes islamistes armés qui s’étaient rendus maîtres du Nord-Mali au printemps dernier. Elles citent des exécutions de soldats blessés et le recrutement forcé d’enfants-soldats.
Un témoin a raconté à HWR comment il avait vu l’exécution de soldats maliens pendant la bataille pour la ville de Kona du 9 au 11 janvier. "Depuis l’endroit où j’étais caché, j’ai vu deux soldats qui étaient séparés des autres. Ils devaient être à court de munitions et se cachaient quand un groupe de quatre combattants du Mujao les a pris... L’un a demandé grâce en disant ‘S’il vous plaît, au nom de Dieu’. Mais ils l’ont maintenu à terre et lui ont tranché la gorge. Deux jours plus tard, alors que nous emportions les soldats morts pour les enterrer, les islamistes ont vu que cinq d’entre eux étaient encore en vie. Ils étaient gravement blessés mais ils respiraient encore et auraient dû avoir une chance de vivre. Au lieu de cela, les islamistes les ont tués, l’un après l’autre... Ils ont abattu certains d’un coup de feu dans la bouche en disant 'Allah akbar' [Dieu est le plus grand]. ... Je n’ai pas pu dormir pendant des jours."
A Diabali, près de la frontière mauritanienne, des combattants islamistes sont également accusés d’avoir exécuté sommairement les 14 et 15 janvier cinq soldats maliens blessés dans les combats ainsi qu’un civil, selon Amnesty International.
Des enfants âgés pour certains de dix ans ont été recrutés de force. Selon HRW, citant des habitants de Kona, au moins trois de ces enfants enrôlés par les islamistes ont été tués pendant les affrontements.

"LA VOCATION DE LA FRANCE N'EST PAS DE RESTER AU MALI" LAURENT FABIUS
Par FRANCE 24

FRANCE 24 avec dépêches

MNLA : oui à l'armée française, non à l'armée malienne


MNLA : oui à l'armée française, non à l'armée malienne

1 février 2013 - Réagir à cet article
  • Agrandir le texte
  • L'article au format PDF
  • Imprimer cet article
  • Ajouter cet article
  • Réagir à cet article
  • Envoyer l'article à un ami


Mossa Ag Attaher est porte-parole du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) - la rebellion touareg. Il fait le point depuis Ouagadougou (BurkinaFaso) où il est installé.



Le MNLA se relance-t-il ? 
Nous avions décidé une longue période de silence. La France a décidé d'aider l'armée malienne à revenir sur l'Azawad. Les terroristes ont été chassés de leurs positions avancées dans le sud. Mais à la suite de la libération des villes, l'armée malienne a commis de nombreuses exactions à Mopti et Gao envers les populations touareg, peul... Nous ne pouvions l'accepter. L'état-major du MNLA a décidé de reprendre le contrôle de villes pas encore libérées, dont Kidal, pour protéger les populations contre l'armée malienne. 

Il y a eu des combats ? 
Les islamistes sont partis vers le nord avant notre arrivée, sans combat.

L'armée française a été bien reçue à Kidal ? 
Elle a été reçue par une population en liesse levant des drapeaux français, du MNLA et de l'Azawad. Les militaires français ont été reçus par les représentants du MNLA. Mais nous n'accepterons jamais que l'armée malienne vienne sur notre territoire. Et nous comptons sur la présence française pour la protection des Touareg, Maures et Peuls victimes d'exactio
ns. 


Où est actuellement l'armée malienne ? 
Dans le secteur de Gao. Toute tentative d'avancer vers le nord sera considérée de notre part comme une déclaration de guerre. 

Pensez-vous les discussions possibles avec Bamako ?
Pour la première fois, un président malien (par intérim) vient de reconnaître que le MNLA était le seul mouvement politique avec lequel il pouvait y avoir des négociations. Il est temps que le Mali admette qu'une solution politique passe par une reconnaissance de l'Azawad. 

Vos revendications n'ont pas changé ? 
Le MNLA a évolué comme le contexte politique. C'est un mouvement démocratique qui n'a pas une vision extrémiste du monde. Nos revendications sont toujours réactualisées. Nous irons à la négociation avec Bamako sur la base de l'autodétermination. 

Ne craignez-vous pas un retour des islamistes ? 
La lutte contre les groupes terroristes est loin d'être terminée. Une coordination d'action entre le MNLA et la France doit être mise en place.
http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/monde/mnla-oui-a-l-armee-francaise-non-a-l-armee-malienne-01-02-2013-1990557.php
  • Propos recueillis par Ronan Larvor