jeudi 31 janvier 2013

Après la prise de Kidal, la France appelle le Mali à dialoguer


MALI - 
Article publié le : mercredi 30 janvier 2013 - Dernière modification le : jeudi 31 janvier 2013

RFI

A Douetza, des soldats maliens saluent leurs frères d'arme en partance pour Gao. 30 janvier 2013.
A Douetza, des soldats maliens saluent leurs frères d'arme en partance pour Gao. 30 janvier 2013.
REUTERS/Joe PenneyPar RFI

RFI
L’armée française contrôle désormais l’aéroport de Kidal, troisième et dernière grosse ville du nord du Mali. Le fief des groupes jihadistes était tombé en début de semaine aux mains du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA). Celui-ci avait manifesté sa disponibilité pour épauler l’armée française dans la lutte contre les groupes terroristes al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), et Ansar Dine, qui ont déserté la ville. Ce mercredi 30 janvier, la France appelle les autorités maliennes à entamer des pourparlers avec les groupes armés « non terroristes ».

L'aéroport de Kidal est désormais sous contrôle des soldats français. Comme à Gao et Tombouctou, il n'y a pas eu de combat. L’armée française attend maintenant la fin d’une tempête de sable pour reprendre la dernière grande ville du Nord. « Nous avons pris, dans la nuit de mardi, l’aéroport de Kidal. Mais l’armée française y est restée bloquée par une tempête de sable », a annoncé ce mercredi le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
C’est donc une nouvelle étape qui s’apprête à être franchie dans cette crise malienne, puisque Paris souhaiterait que Bamako engage rapidement des « discussions » avec les « groupes armés non terroristes reconnaissant l’intégrité du Mali », selon les déclarations du porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Philippe Lalliot. L'appui, ou du moins la neutralité du MNLA, est recherchée. Car une autre lutte va commencer, celle qui consiste à aller chasser les derniers groupes terroristes désormais réfugiés dans les zones difficiles d'accès.
Dioncounda Traoré, président malien par intérim, est l'invité de Christophe Boisbouvier, ce jeudi 31 janvier sur RFI. Dans cet entretien, il se prononce sur les négociations à venir. Selon lui, pas question de négocier ni avec Ansar Dine, qui s’est « disqualifié », ni avec le MIA (Mouvement islamique de l’Azawad), car les membres de ce groupe sont des gens d’Ansar Dine qui portent un « masque » pour « échapper à leurs responsabilités », explique-t-il. Reste donc le MNLA.

Dioncounda Traoré
Président malien par intérim
Aujourd’hui, le seul groupe avec lequel nous pouvons envisager des négociations susceptibles d’aboutir à quelque chose, c’est certainement le MNLA.
 
30/01/2013 par Christophe Boisbouvier
Les autorités françaises ménagent les rebelles du MNLA
Se dirige-t-on vers une collaboration entre l'armée française et le MNLA pour lutter contre les jihadistes ? Les autorités françaises ménagent en tout cas ces rebelles-là.
Sur le plan politique, Paris suggère en effet à Bamako de dialoguer avec les groupes armés « non terroristes ». En clair : le MNLA et le MIA - les membres de ce dernier étant effectivement des dissidents d’Ansar Dine. Quant au plan militaire, les soldats français sont arrivés à Kidal en emmenant seulement quelques éléments de l'armée malienne, respectant ainsi la volonté du MNLA, qui ne veut pas voir les soldats de Bamako dans son fief à cette étape de la crise.

Baye Ag Dikmane (MNLA, à gauche) et Mohamed Ag Arib (Ansar Dine, à droite), le 21 décembre dernier à Alger.
RFI / Leïla Beratto
Autant de prévenance s'explique par la situation sur le terrain. L'opération Serval est entrée dans une nouvelle phase. Après la reconquête du nord du Mali, l'armée française va entamer une opération contre les groupes terroristes, et en particulier Aqmi. Cette nouvelle guerre s'annonce à la fois plus longue et plus complexe, puisqu'il faut débusquer ces groupes, pour l'heure réfugiés dans le massif des Ifoghas ou peut-être même dans le long couloir du Nord, qui part vers Aguelhok et Taoudenni. Dans cette zone, les hommes du MNLA - qui disposent d'un bon réseau de renseignement - seraient des auxiliaires précieux.
Paris veut éradiquer la menace terroriste du Sahel. Et ce n'est sans doute pas un hasard si les premiers contingents de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) arrivés à Kidal sont les soldats tchadiens du général Méïri. En 2004, celui-ci avait combattu le chef islamiste Abdelrazzack el-Para aux confins du Tchad et du Niger.
« Le plus dur va commencer »
Sur le plan militaire, la seconde phase qui va commencer – celle qui consiste à aller chasser les derniers groupes terroristes qui se sont éparpillés dans un territoire très difficile à contrôler – sera sans doute la plus complexe. Certes, l'armée française est entrée dans les trois grandes villes du nord du Mali. Mais la sécurisation de la zone saharienne est encore loin. Les combattants se sont repliés et dispersés, notamment dans le massif des Ifoghas, au nord de Kidal.
Joint par RFI, le général de brigade aérienne Jean-Vincent Brisset, directeur de recherche à l'IRIS, estime que cette seconde phase militaire sera longue, voire très longue. Il fait la comparaison avec la bataille dans les grottes de Tora Bora, en Afghanistan, pour débusquer Oussama Ben Laden en 2001. Le chef du réseau al-Qaïda aura réussi à rester caché pendant 10 ans.

Jean-Vincent Brisset
Directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques(IRIS).
Il va falloir empêcher des regroupements plutôt que d’essayer d’attraper, un par un, des gens qui sont complètement dispersés et fondus dans la population.
 
30/01/2013 par Charlotte Idrac

Au Mali, les exactions contre les "peaux claires" réveillent des blessures douloureuses crise malienne(299) - MNLA(285) - armée malienne(181) - touaregs(24)


30/01/2013 à 16h:09
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Les Touaregs sont entrés en rébellion depuis des décennies.Les Touaregs sont entrés en rébellion depuis des décennies. © AFP
Les accusations d’exactions contre l’armée malienne se multiplient. Jeudi 24 janvier, deux habitants de Niono auraient ainsi, selon un témoignage, été abattus par des militaires. Deux Maliens "à la peau claire", précise le témoin. Retour sur les précédents historiques qui font craindre le pire.
Alors que l'armée malienne prend, avec l'appui de la France, clairement le dessus sur les rebelles du Nord Mali, les inquiétudes se sont multipliées ces dernières semaines. En représaille à la barbarie des islamistes radicaux, auxquels s'étaient alliés (au début du conflit) les Touaregs du MNLA, des soldats de l'armée malienne ont succombé à l'attrait de la vengeance. « Il y a des exactions à droite et à gauche », explique Florent Geel, directeur Afrique de la Fédération internationale des Droits de l’Homme, contacté par Jeune Afrique, « il y a un ensemble d’agressions à caractères raciales, basées sur la vengeance ou encore le racket ».
Les cibles de ces violences ? Surtout « ceux qui ont la "peau claire" », dit Florent Geel. Jeudi 24 janvier, deux habitants de la région de Niono ont ainsi été abattus par des militaires, qui, du fait de leur couleur de peau, les ont considérés comme « complices des islamistes ». Mais ces tensions ne sont pas nouvelles. Avec la lutte contre les jihadistes, de vieux souvenirs reviennent en mémoire. Retour sur ces événements sanglants, intimement liés aux rébellions touarègues, qui nourrissent les craintes d'un nouveau cycle de vengeance aveugle au Mali.
Le massacre de Léré : 20 mai 1991
C’est sans doute le massacre le plus présent à l’esprit des populations dites « blanches » du Nord du Mali. Alors que l’année 1991 avait commencé avec espoir avec les Accords de Tamanrasset, le village de Léré va être le théâtre de représailles contre les populations touarègues, assimilés aux voleurs de bétail qui sévissent alors près de la frontière mauritanienne.
Le 20 mai 1991, un jeune officier de l’armée, commandant la garnison locale,  décide, en représailles des vols, de rassembler un groupe de vieux marchands arabes et touaregs avec leurs fils sur la place du marché. Au nombre d’une cinquantaine, ils sont tous exécutés et leurs familles retenues en otage pendant plus d’un an. Les populations touarègues et arabes le vivent comme un véritable carnage. En quelques semaines, la moitié d’entre elle s’enfuit en Mauritanie, selon l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (Unidir).
Attaques de Gossi et Foïta et détournement de l’aide humanitaire : 14 mai 1992
Un an plus tard, presque jour pour jour, c’est dans les environs de Gossi que se produisent de nouvelles exactions. Le 14 mai 1992, douze Touaregs, travaillant pour une ONG norvégienne, sont assassinés par des militaires. D’abord imputée à des rebelles touaregs, l’attaque du convoi humanitaire a été organisée par la gendarmerie locale, selon le Parlement européen, et sur des bases ethniques.
Pour les députés de Strasbourg, ce massacre participe d’une politique de persécution visant à détourner l’aide humanitaire via l’armée et à éviter la mise en place de tout projet de développement à destination des Touaregs. Alors que, le 17 mai encore, 48 éleveurs touarègues sont tués à Foïta, cette série d’événements provoquent une nouvelle fois la fuite de dizaines de milliers de personnes vers l’Algérie et la Mauritanie.
Aux alentours de Ménaka en 1994
Avec les accords signés au sein du Pacte national, patronnés par l’Algérie, une partie des rebelles touaregs intègre l’armée régulière malienne. Cela n’apaise cependant pas les tensions. Le 21 avril 1994, en représailles à une querelle meurtrière ayant opposé la veille des anciens rebelles « intégrés » et d’autres membres de leur unité, quatre à douze civils touaregs, selon les informations, sont exécutés de manière extrajudiciaire par l'armée.
Selon Amnesty International, ce sont quatre civils, dont une femme âgée, qui ont été abattus. Sept autres femmes, qui s’étaient enfuies, seraient également mortes plus tard sous l'effet de la soif. Suite à une commission d’enquête, les militaires responsables ont été transférés dans une autre caserne. Cependant, aucun n’a été traduit en justice.
Douloureuse mémoire
La situation ne cesse alors de dégénérer. Le 12 juin 1994, sur la route de Ménaka à Andéramboukane, des soldats auraient, toujours selon Amnesty International, procédé à l'exécution extrajudiciaire d'au moins 22 civils maures et touaregs. Dans le même temps, à partir du 12 juin, plusieurs exactions ont lieu à Tombouctou, une nouvelle fois en représailles à des attaques menées précédemment par des « intégrés » à Léré, Gourma-Rharous, Andéramboukane et Tombouctou. On dénombre une cinquantaine de victimes parmi la population à « peau blanche ».
Les années 90 ont tristement marqué les mémoires. Au Sud, suite aux rébellions touarègues successives, une partie de la population s’est mise à considérer le Nord comme une région potentiellement sécessionniste. Dans le Nord, quant à elles, les populations touarègues n’ont pas oublié les épisodes de représailles et d’exactions. Avec la reconquête actuelle du Nord-Mali par l’armée malienne, ce sont bien les vieux démons qui refont surface.


Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Au Mali, les exactions contre les "peaux claires" réveillent des blessures douloureuses | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique 

mercredi 30 janvier 2013

Nord-Mali : "La présence de l'armée française semble encore indispensable"


DERNIÈRE MODIFICATION : 30/01/2013 

ARMÉE FRANÇAISE - ISLAMISME - MALI - MNLA


France 24

Nord-Mali : "La présence de l'armée française semble encore indispensable"
© AFP

Après la reprise de Kidal, les djihadistes ne contrôlent plus aucune grande ville du Nord-Mali. Comment la France compte-t-elle désormais sécuriser la région ? Entretien avec Pierre Boilley, directeur du Centre d'études des mondes africains.

Par Guillaume GUGUEN  (texte)
 
Alors que l'opération militaire française semblait achevée avec la prise symbolique de la ville de Tombouctou dans la nuit du 27 au 28 janvier, l'arrivée des troupes françaises dans Kidal, mercredi 30 janvier, constitue une surprise, d'autant qu'elle s'est effectuée en l'absence de soldats de l'armée régulière malienne.

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"Libérer Gao et Tombouctou très rapidement faisait partie du plan", a confié au journal Le Parisien le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Maintenant, c'est aux pays africains de prendre le relais. Nous avons décidé de mettre les moyens en hommes et en matériel pour réussir cette mission et frapper fort. Mais le dispositif français n'a pas vocation à être maintenu. Nous partirons rapidement."
Reste que le déploiement annoncé de quelque 8 000 soldats africains au Mali n'a toujours pas été enclenché. En attendant le passage de témoin, quelle stratégie la France entend-elle désormais mettre en œuvre ? Comment compte-t-elle sécuriser une région où la fuite de chefs djihadistes vers les montagnes proches de la frontière algérienne peut laisser craindre des opérations terroristes d’envergure ? Réponses avec Pierre Boilley, directeur du Centre d'études des mondes africains (Cémaf).

FRANCE 24 : Avec la reconquête de Kidal, dernière grande ville du Nord-Mali encore aux mains des islamistes et bastion des Touareg, l’armée française peut-elle clamer victoire ?
Pierre Boilley : Gao, Tombouctou, Ménaka et maintenant Kidal, toutes ces grandes villes du Nord où les salafistes imposaient leur violente charia, sont désormais sous contrôle soit des armées malienne et française, soit de l’armée française seule. Les islamistes ont essuyé d’importantes pertes. Les Français ont infligé de gros dégâts sur leur convoi de pick-up.

LES PRINCIPALES RÉBELLIONS TOUAREG DEPUIS L'INDÉPENDANCE DU MALI
1962-1963 : Première rébellion touareg depuis l’indépendance du Mali en 1960. Le mouvement fut durement réprimé par le régime du président d’alors, Modibo Keita, avant de s’éteindre complètement en raison des sécheresses successives qui sévirent dans les années 1970.
1990-1996 : La création en 1988 du Mouvement populaire de libération de l'Azawad relance le mouvement au Niger et au Mali, où les rebelles touaregs affrontent l’armée dès 1990. Malgré la signature d’accords, les hostilités reprennent en 1994 et 1995. La paix est finalement scellée en 1996.
23 mai 2006 : Plusieurs centaines d'anciens insurgés touaregs prennent le contrôle de camps militaires de Kidal et de Ménaka. Ce soulèvement donne lieu à la signature, entre le gouvernement de Bamako et la rébellion, des accords d’Alger prévoyant le développement des régions déshéritées du Nord.
2007-2009 : L’attaque par des rebelles touaregs, le 11 mai 2007, d’un poste de sécurité dans la région de Kidal relance les hostilités dans le Nord-Mali. Un nouvel accord est signé à Alger afin de relancer le processus de paix initié en 2006.
2012 : Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), allié aux islamistes d’Ansar Dine, lance une vaste opération visant à prendre le contrôle du Nord du Mali.

Au moins l’intervention française a-t-elle permis de débloquer la situation dans une région occupée par des islamistes. Maintenant, il est prématuré de dire que la France a remporté la guerre car si elle ne prend pas toutes les précautions pour gagner la paix, ce sera un échec.
De fait, les djihadistes ne sont plus présents dans le paysage, mais, en réalité, il va encore falloir compter avec eux.

F24 : Les troupes françaises vont-elles tenter de traquer les chefs djihadistes, tels Iyad Ag Ghaly d'Ansar Dine ou Abou Zeïd d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui se sont repliés vers les montagnes proches de la frontière algérienne ?
P. B. : La présence de djihadistes dans la montagne pose un problème évident parce que ces gens ont un pouvoir et une volonté de nuisance importants. Je doute, en revanche, que la France, en tant que puissance militaire telle qu’elle est organisée actuellement, ait les atouts suffisants pour pouvoir passer des mois et des mois dans les montagnes à traquer tel ou tel islamiste. Des forces du Nord, tel que les Touareg du MNLA [Mouvement national pour la libération de l’Azawad, NDLR] qui ont proposé leurs services et connaissent bien le terrain et la population, auraient davantage de chance d’arriver à débusquer les djihadistes.

F24 : Paris affirme mettre tout en œuvre, justement, pour avoir des relations de bonne intelligence avec les Touareg. La France peut-elle s’attacher l’aide de groupes qui, un temps, se sont alliés avec les islamistes pour conquérir le nord du Mali ?
P. B. : À partir du moment où le MNLA a proposé ses services, où il est prêt à négocier, où il a prouvé qu’il ne s’inscrivait pas dans un islamisme extrémiste, on peut penser avec raison, pragmatisme et intelligence se servir de ses forces pour continuer le travail tout en leur donnant la possibilité de négocier avec Bamako.
L’armée française devra, elle, rester présente dans la région afin de surveiller la situation. Avec ses moyens de renseignements, elle peut détecter n’importe quel rassemblement de pick-up et, par conséquent, éviter d’éventuelles opérations kamikazes.

F24 : Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a pourtant indiqué que les troupes françaises allaient quitter "rapidement" le Mali pour céder la place à une force africaine...
P. B. : Il faudrait, à mon avis, être un petit peu plus prudent. On ne peut pas laisser les forces africaines régler seules le problème. Il faut se rendre compte que l’armée malienne et le MNLA se sont opposées plusieurs mois et nourrissent, l’un envers l’autre, un ressentiment réciproque. Il existe un fort désir de revanche de la part de l’armée malienne qui risque de déraper sérieusement si elle se retrouve seule dans les régions du Nord. On pourrait voir se multiplier des exactions contre des civils comme cela s’est produit à Gao ou à Tombouctou. On peut craindre également un déchaînement de violences ne pousse le MNLA à reprendre les armes pour défendre les populations et à un exil accéléré des populations du Nord.
J’ai tendance à penser sérieusement que l’armée française est volontairement intervenue seule à Kidal afin d’éviter ces tensions. La situation dans le Nord n’est pas stable du tout. La présence des Français me semble indispensable encore un certain temps comme force de stabilisation ou de sécurisation de sorte à ce qu’on n’assiste pas à de nouveaux affrontements africano-africains. Si la France ne parvient à prévenir les affrontements inter-culturels et inter-communautaires, à éviter les vengeances, les rancœurs et les chasses aux faciès, elle se retrouvera alors avec du sang sur les mains et sera tenue de se justifier.
 

Mali: Washington appelle à ne pas lancer de représailles contre les Touaregs.


Mali: Washington appelle à ne pas lancer de représailles contre les Touaregs.

Washington s’est fait l’écho mercredi d’appels exhortant la population des zones libérées du nord du Mali à ne pas exercer de représailles contre les Touaregs ou les autres minorités ethniques, accusés d’avoir soutenu les islamistes armés.

Les troupes françaises se sont emparé mercredi de l’aéroport de la ville de Kidal, quelques jours après avoir repris Gao et Tombouctou, après trois semaines d’une campagne rapide.

La diplomatie américaine s’est félicitée mercredi de la rapidité de l’offensive, mais a mis en garde contre les défis qui restent encore à relever.

« Nous nous faisons l’écho des appels lancés par les Maliens et les Français exhortant les citoyens maliens à ne pas exercer de représailles contre les Touaregs ou d’autres minorités ethniques », a déclaré la porte-parole du département d’Etat Victoria Nuland.

Il faut désormais « non seulement s’assurer que ces villes qui ont été reprises peuvent être tenues, mais aussi que la mission internationale suive l’avancée des forces maliennes et françaises pour stabiliser le nord du Mali, pour poursuivre les rebelles, pour s’assurer qu’ils ne peuvent pas revenir et se regrouper », a-t-elle poursuivi.

Les tensions sont très fortes dans le Nord entre, d’un côté, les minorités arabe et touareg, dont les membres sont très largement majoritaires dans les groupes islamistes armés, et de l’autre les Noirs, majoritaires au Mali.

Les Etats-Unis ont affecté quelque 96 millions de dollars d’aide pour les forces africaines qui doivent prendre le relais de l’armée française.

Washington appelle également le gouvernement intérimaire de Bamako à organiser aussi vite que possible des élections, mais « elles ne peuvent pas être tenues tant qu’elles ne sont pas techniquement faisables », a reconnu Mme Nuland.

Le Parlement malien a adopté mardi une « feuille de route » politique pour l’après-guerre. Ce document prévoit notamment une discussion avec certains groupes armés dans le cadre de la « réconciliation nationale » et prévoit des élections d’ici au 31 juillet.

« En termes de sécurité, il serait important de respecter cet objectif », a commenté Mme Nuland.
Mali: Washington appelle à ne pas lancer de représailles contre les Touaregs.

Washington s’est fait l’écho mercredi d’appels exhortant la population des zones libérées du nord du Mali à ne pas exercer de représailles contre les Touaregs ou les autres minorités ethniques, accusés d’avoir soutenu les islamistes armés.

Les troupes françaises se sont emparé mercredi de l’aéroport de la ville de Kidal, quelques jours après avoir repris Gao et Tombouctou, après trois semaines d’une campagne rapide.

La diplomatie américaine s’est félicitée mercredi de la rapidité de l’offensive, mais a mis en garde contre les défis qui restent encore à relever.

« Nous nous faisons l’écho des appels lancés par les Maliens et les Français exhortant les citoyens maliens à ne pas exercer de représailles contre les Touaregs ou d’autres minorités ethniques », a déclaré la porte-parole du département d’Etat Victoria Nuland.

Il faut désormais « non seulement s’assurer que ces villes qui ont été reprises peuvent être tenues, mais aussi que la mission internationale suive l’avancée des forces maliennes et françaises pour stabiliser le nord du Mali, pour poursuivre les rebelles, pour s’assurer qu’ils ne peuvent pas revenir et se regrouper », a-t-elle poursuivi.

Les tensions sont très fortes dans le Nord entre, d’un côté, les minorités arabe et touareg, dont les membres sont très largement majoritaires dans les groupes islamistes armés, et de l’autre les Noirs, majoritaires au Mali.

Les Etats-Unis ont affecté quelque 96 millions de dollars d’aide pour les forces africaines qui doivent prendre le relais de l’armée française.

Washington appelle également le gouvernement intérimaire de Bamako à organiser aussi vite que possible des élections, mais « elles ne peuvent pas être tenues tant qu’elles ne sont pas techniquement faisables », a reconnu Mme Nuland.

Le Parlement malien a adopté mardi une « feuille de route » politique pour l’après-guerre. Ce document prévoit notamment une discussion avec certains groupes armés dans le cadre de la « réconciliation nationale » et prévoit des élections d’ici au 31 juillet.

« En termes de sécurité, il serait important de respecter cet objectif », a commenté Mme Nuland.
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MNLA:Communiqué N-48/ Entrée des troupes françaises à Kidal


MOUVEMENT NATIONAL DE LIBERATION DE L'AZAWAD

Communiqué N-48/ Entrée des troupes françaises à Kidal

Etat de l’Azawad
°°°°°°°°°
Unité – Liberté - Justice               
Conseil Transitoire de l’Etat de l’Azawad
C.T.E.A

Entrée des troupes françaises à Kidal

Communiqué de Presse

Aucune autre force n’est en en présence à Kidal en dehors du MNLA et des troupes françaises de l’opération « Serval ».
Hier les troupes françaises qui ont atterris à Kidal ont  été très bien accueillies par les populations de Kidal et par l’Etat major du MNLA. Des drapeaux français et des drapeaux de l’Azawad ont été  déployés pour accueillir les soldats français en toute fraternité.
Le MNLA salue l’attitude de la France et rend hommage au sens du discernement des forces françaises qui ouvrent dans le cadre de l’opération « Serval ». En  entrant seuls dans Kidal et en coopération avec les seules forces du MNLA,  les forces françaises ont évité un carnage ethnique qui n’aurait pas manqué de se produire.
D’autre part, et pour couper court à toute tentative de déstabilisation, le MNLA tient à préciser que les seules forces en présence à Kidal sont les forces françaises de l’opération « Serval » et les troupes du MNLA. Il n’y a aucune autre force en présence à Kidal contrairement aux affirmations relayées par certains articles de presse faisant état de la présence d’un groupe islamiste portant le nom de MIA et se définissant comme dissident du groupe terroriste Ansar Eddine.
Le MNLA dément formellement toute autre présence en dehors de la sienne et de celle des troupes françaises et considère qu’il a démontré, par les actes, sa démarcation de tout groupe islamiste et à plus forte raison terroriste. Avant l’arrivée des troupes françaises, le MNLA a affronté seul la coalition terroriste MUJAO, AQMI et Ansar Eddine. Le MNLA  a amplement prouvé sa totale démarcation avec les terroristes en les combattant  concrètement sur le terrain.
Cependant, comme à l’accoutumée, certains cercles obscurs, à travers certains médias, tentent à tout pris de coller au MNLA un mouvement islamiste dans le but évident de le discréditer et de créer la confusion et l’amalgame afin de justifier leur hostilité au MNLA.
Concernant le groupe islamiste MIA, qui se dit dissident d’Ansar Eddine depuis moins de dix jours, le MNLA apporte clairement la précision que ce groupe islamiste n’agit en aucune façon aux côtés du MNLA comme le rapporte une certaine presse. Face à cette nouvelle campagne de dénigrement, le MNLA tient à informer l’opinion publique nationale et internationale qu’il ne saurait y avoir une quelconque collaboration avec ce groupe et qu’il n’est absolument pas question de l’envisager.  

Ouagadougou, le 30 janvier 2013

Mossa Ag Attaher
Chargé de communication du CTEA
Porte parole du MNLA
Tel/0022665074646 / 0022679097070

Solidarité avec l'Azawad au Pays Bas le 7 fevrier 2013


Options in Mali? What options! - Opinion - Al Jazeera English

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Mali : la prise de Kidal ravive les tensions


Le Figaro.fr

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Par Thierry OberléService infographie du FigaroMis à jour  | publié  Réactions (1)
À bord d'un 4x4 des militaires français patrouillent à proximité du fleuve Niger à Gao mercredi.
À bord d'un 4x4 des militaires français patrouillent à proximité du fleuve Niger à Gao mercredi. Crédits photo : SIA KAMBOU/AFP

INFOGRAPHIE - Le retour en force des rebelles laïques du MNLA dans leur fief historique irrite les autorités maliennes. Les troupes françaises ont débarqué mardi pour sécuriser les lieux et favoriser des négociations.

Les forces spéciales françaises ont débarqué mercredi, dans la nuit noire sur l'aéroport de fortune de Kidal, à la piste mangée par le sable porté par les tempêtes, d'ordinaire plutôt occupée par des troupeaux de chèvres errantes que par des avions de transport de troupes ou par des hélicoptères de combat. Kidal, capitale d'une région de 60.000 âmes, était la dernière ville du nord du Mali occupée par des groupes djihadistes. Ceux-ci avaient quitté les lieux dès dimanche pour céder la place aux Touaregs laïques du Mouvement pour la libération de l'Azawad (MNLA).
Les combattants du mouvement Ansar Dine, dirigé par Iyad Ag Ghali, un chef touareg plus opportuniste que fondamentaliste, qui s'est rallié à al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), ont préféré plier bagages plutôt que d'affronter l'ennemi. Le basculement du rapport de force provoqué par l'intervention française avait entraîné une dissidence à l'intérieur de cette organisation de Touaregs islamistes. Le Mouvement islamique de l'Azawad, qui en est issu, (MIA) assure rejeter le terrorisme et vouloir assurer une issue pacifique à la crise. Influencés, semble-t-il, par l'Algérie toujours soucieuse de diviser les rébellions dans la région, certains de ses membres avaient annoncé leur revirement à Alger fin décembre, au lendemain de la visite dans la capitale algérienne de François Hollande.
«Les Français ont rencontré des membres du MNLA et aussi le secrétaire général du MIA, Algabass Ag Intalla, ainsi que des notables locaux», a affirmé à l'AFP un cadre de l'administration locale. La présence militaire française à Kidal peut servir à lancer des actions rapides contre les bases où sont repliés les djihadistes, mais dans un premier temps elle est surtout destinée à sécuriser la zone. Le dispositif français pourrait être renforcé par l'arrivée de 500 soldats venus du Tchad et du Niger. Selon une source militaire malienne, une colonne tchado-nigérienne serait partie mercredi matin de Menaka, 300 km plus au sud, pour rejoindre Kidal.
L'idée est de créer une force tampon susceptible d'éviter des affrontements entre les milices touaregs qui tiennent désormais la ville et les soldats de l'armée malienne. Ces derniers n'étaient «même pas au courant» de l'initiative française, «en tout cas pas au niveau de l'état-major». «C'est très bizarre», affirme un militaire proche du commandement de l'armée nationale, même s'il préfère attendre de mieux «comprendre la situation» avant de «juger des intentions» des Français, auxquelles il avoue pour le moment «ne rien comprendre». C'est peu dire, donc, que l'initiative française à Kidal n'a pas été préparée en étroite collaboration avec l'armée malienne. Et qu'elle ne suscite pas non plus un enthousiasme débordant.
Car l'officier de l'armée malienne tient fermement à rappeler une chose: «Nous ne sommes pas dans une logique de négociations avec le MNLA, en tout cas pas avant la restauration de l'intégrité territoriale du Mali.» Et de juger que les combattants du MNLA ou d'Ansar Dine, «c'est la même chose». Du côté de la présidence, l'un des plus proches collaborateurs du président de transition Dioncounda Traoré affirme également ne «pas être au courant», n'avoir «aucune information» et même «être inquiet des réactions sur les réseaux sociaux».

Le crocodile de la préfecture

Bamako se cabre contre une grande partie des Touaregs qui sont jugés responsables de la descente aux enfers du pays. Mardi, les députés ont voté à l'unanimité une feuille de route sur la transition démocratique qui se prononce contre des négociations avec le MNLA ou tout autre mouvement autonomiste. Il faudra pourtant trouver une solution politique. Paris a ainsi appelé les autorités maliennes «à engager sans plus attendre des discussions avec les représentants légitimes de la population du Nord».
La région de Kidal, qui s'étend jusqu'à la frontière algérienne, est en effet le fief historique des «hommes bleus», ces seigneurs du désert à l'image ternie. Kidal est dominé par la tribu des Iforas dont Iyad Ag Ghali est un des chefs respectés malgré ses multiples changements d'alliance. Ses habitants d'origine nomade quittent souvent leur maison en dur pour s'installer dans le désert. Dans ce monde aride, carrefour des contrebandiers, les populations vivent avec le sentiment d'être abandonnées par le pouvoir central, celui des Africains noirs. Les programmes d'aide au développement ont souvent été détournés. Les révoltes successives qui ont secoué dans une certaine indifférence le Sahara malien ces dernières décennies sont toujours parties de ce constat sans qu'au final un rééquilibrage entre le Nord et le Sud intervienne.
Kidal, la «capitale des hommes bleus», est une bourgade misérable. L'une de ses rares attractions est un crocodile à l'âge indéterminé qui tourne en rond dans le bassin du jardin de la préfecture. Le reptile est un souvenir légué par le dernier administrateur français à l'occasion de son départ, pour cause d'indépendance, en 1960.

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