mercredi 27 juin 2012

Combats entre rebelles touareg et islamistes dans le nord du Mali - Temoust.org

Combats entre rebelles touareg et islamistes dans le nord du Mali - Temoust.org

Nord du Mali : affrontements entre rebelles touareg et islamistes à Gao - Temoust.org

Nord du Mali : affrontements entre rebelles touareg et islamistes à Gao - Temoust.org

mardi 26 juin 2012

Mali - Exactions par des militaires...


Mardi 26 juin 2012
cap camps 4
Enfant ivoirien réfugié au Ghana. Une des conséquences de la "politique" africaine de la France et de l'Occident.
Qu'on publie ses textes, les enregistre et les illustre ou l'interviewe directement, Michel Galy est un habitué du Gri-gri International. Aussi, passé le délai courtois de rigueur, c'est avec grand plaisir que nous reprenons sa tribune parue hier sur le site du quotidien de révérence, Le Monde. (Question : pourquoi ces analyses, rares dans le paysage médiatique français, et d'autant plus précieuses, n'ont-elles pas les honneurs de la publication papier ? Elle ne contredirait pas la diffusion par le web et permettraient aux toujours pas connectés et autres septuagénaires des deux Assemblées d'enfin lire des analyses sérieuses, cohérentes et conséquentes.
Après la Libye au Nord, la Cote d'Ivoire au Sud selon les foucades sarkosystes, le nouveau pouvoir socialiste va-t-il se lancer dans une aventure militaire en envoyant les parachutistes français à Bamako et Tombouctou ? Ou se servir des "supplétifs" de la CEDEAO, sur la requête d'Alassanne Ouattara, le président ivoirien, tout en envoyant les forces spéciales françaises traquer les islamistes et les indépendantistes de l'Azawad, au Nord-Mali ?
Tout cela précédé d'une mise en condition médiatique basée sur l'indignation et peu soucieuse des conséquences géopolitiques, diabolisant certains acteurs locaux et présentant l'intervention militaire comme l'unique solution. Reste à mettreen place un habillage juridique, via l'Union africaine et le Conseil de sécurité des Nations Unies - quitte à violer ou détourner la résolution à venir, certainement prise sous le motif de la"responsabilité de protéger" !
Schéma connu, où la Syrie dispute au Mali le rôle peu enviable de prochain terrain d'intervention. Tout cela pour quoi ? Pour que la presse françafricaine tresse les louanges d'"Hollande l'Africain", revendiquant par un coup de force facile un pouvoir élyséen fort, compensant symboliquement le retrait d'Afghanistan ? Pour conforter le syndicat des chefs d'États africains, inquiétés de voir le général président Amani Toumani Touré renversé et son successeur physiquement agressé ? Pour répondre aux vives inquiétudes des USA dont les pires cauchemars se concrétisent sous la forme d'un nouveau territoire pour un islamisme conquérant s'infiltrant dans tout le Sahara et descendant vers les riches gisements pétroliers du Golfe de Guinée ?

Ce schéma simpliste d'une nouvelle intervention française sur le continent africain mérite d'être éclairé par ses précédents, et évalué par ses conséquences.

S'il y avait une "guerre juste" dans les 50 interventions des corps expéditionnaires français pendant les 50 ans d'"indépendances" cela se saurait ! Que les précédentes soient menées au nom des "intérêts français" ou de la"protection des ressortissants", ou que les bombes à venir aient un habillage juridique et revendiquent la protection d'une démocratie de plus en plus formelle, reconnaissons que pour les pays envahis et les civils sacrifiés, les précautions sémantiques ne font guère de différence...
Au contraire, des historiens analysent ces interventions, dans le droit fil de la politique pré-independances , comme une"guerre à l'Afrique" discontinue, qui depuis 150 ans réprime et normalise, soumet puis contient les populations du continent sur des territoires donnés et selon des modèles politiques contraignants.
Tenir un discours de gauche et mener une politique extérieure qu'on ne peut qualifier que de néocoloniale a un nom, dans l'histoire de la gauche française : le mollétisme. Du nom de triste mémoire de Guy Mollet, hiérarque socialiste qui a réussi le tour de force, en Algérie, d'allier discours marxisant et action coloniale - déjà!
Le gouvernement précédent a de fait encouragé les revendications du MNLA touareg, en lui offrant tribune médiatique et appui diplomatique - ce qui a été vécu à Bamako comme un lâchage, si ce n'est comme une trahison, et qui semble la cause indirecte du putsch de mars dernier par lecapitaine Sanogo.
L'extension de cette nouvelle "guerre nomade" africaine se ferait selon deux axes : Nord-Sud d'abord, non seulement vers Bamako, mais aussi via la CEDEAO, vers des pays comme le Burkina ou la Côte d'Ivoire dont les régimes autoritaires se voient déjà déstabilisés.
L'autre vecteur, plus immédiat et évident, serait la dissémination des "guerriers nomades", d'un coté indépendantistes touaregs, de l'autre djihadistes surarmés, vers les autres pays sahariens ; dans ce cas le Niger aux riches gisements d'uranium serait sans doute le premier visé, mais de la Mauritanie à l'Algérie, du nord Tchad au Sud de la Libye, ou encore le Burkina et le Nigeria, bien peu risquent d'être épargnés !
Le vertige de gouvernance, interventionniste et armé, de la CDEAO, s'il est plutôt risible concernant certains de ses acteurs arrivés au pouvoir par un assassinat politique ou de sanglantes rebellions (dictateurs relevant plus de la CPI que des forums onusiens) a été historiquement catastrophique sur le terrain et tragique dans ses modalités. L'Ecomog, bras armé de l'organisation ouest africaine ,a pillé et tué des civils plus qu'à son tour, au Liberia et en Sierra Leone, au point d'être dans le cas de ce dernier pays considérée comme une des "factions combattantes" par l'ONU !
A la fin du régime français précédent, des stratèges du café de Flore ont été relayés par des machiavels manqués, au Quaid d'Orsay ou à la Défense qui ont voulu "jouer les Touaregs" pour"liquider Aqmi" : on voit ce qu'il en a été ! Et aujourd'hui des membres des services et des milieux d'affaires verraient bien un autre Azawad au nord Niger pour contrôler l'uranium d'Areva à un meilleur prix : qu'importe pour eux que deux Etats sahéliens, déjà minés par un ajustement qui les a laissé exsangues (mais non leurs "élites" corrompues.... ), s'effondrent et déstabilisent les pays limitrophes - au risque, on semble l'oublier, d'un triste sort possible pour les otages d'AQMI.
Dans cette réflexion conséquentialiste - qui aurait due être mise en oeuvre pour la Libye et la Côte d'Ivoire -, le pire serait sans doute une crise humanitaire d'une ampleur inédite : des Etats ne pourraient faire face aux famines, qui déjà structurelles dans la zone toucheraient jusqu'aux capitales.
Faudra t-il appeler à la rescousse les organisations humanitaires au Mali, Burkina, Niger, Algérie Mauritanie, et bien plus loin encore pour gérer les centaines de milliers de réfugiés et déplacés que génère déjà la crise malienne et qui se compteront en millions si ce nouveau conflit gagne une demi douzaine de pays ? Action contre la Faim, par exemple, a mis en garde (cf sur son site son dossier Sahel) contre de terribles risques de famine généralisée que risque de connaître une zone sahélo-sahélienne structurellement fragile. Une main qui tue, l'autre qui soigne : les humanitaires s'épuisent à jouer cette "main gauche de l'Empire", à traiter courageusement les effets pervers d'interventions sur le long terme irresponsables.
Car la guerre a ses logiques propres, qui recomposent rapidement les identités et les territoires. Qui aurait dit il y a seulement un an que le mouvement Ansar el Dine, à l'origine religieux, prendrait le pas sur le MNLA, ou que le mouvementBoko Haram du Nigeria ou des djihadistes pakistanais ou afghans se reterritorialisaient au Sud-Mali !
Des penseurs africains, notamment maliens comme Aminata Traoré, proposent des alternatives : un retrait total des corps expéditionnaires français, des bases et des forces militaires du continent est revendiqué par un mouvement pan-africaniste montant comme par une gauche occidentale encore tiers mondiste.
Quitte à aider à contre attaquer une armée malienne en pleine recomposition, plutôt que des régimes corrompus et des chefs d'État qui ont mis le feu à une partie de l'Afrique. Laissons certaines régulations se faire - ou la guerre au Mali s'étendra au Sahara, et les conséquences de ce nouveau bourbier risqueront d'atteindre l'Europe, demandant une impossible prise de risque des forces françaises, menacées sur d'incontrôlables théâtres d'opérations
Qui écoutera un jour les polémologues ? Jouer les Cassandre n'est évidemment pas un exercice très réjouissant, surtout si le rôle doit être réitéré en vain depuis une vingtaine d'années... Avertir des fausses logiques et insister sur les effets pervers ou les catastrophiques conséquences de ses actes un pouvoir politique affolé par les groupes d'intérêts, des médias alarmistes, ou des amateurs de coups tordus est souvent inutile. L'espoir subsiste cependant d'une prise en compte des observations indépendantes, des faiseurs de scénarios pour l'intérêt général ! Utopie de ne plus être - et c'est ici le cas de le dire -, ce que des textes bien plus anciens nomment déjà"vox clamantis in deserto", la voix de celui qui prêche dans le désert. 
Photo - Le Gri-Gri    Texte - Michel Galy, politologue, professeur de géopolitique à l'Ileri, chercheur au Centre d'études sur les conflits
Michel Galy est l'auteur de "Guerres nomades etsociétés ouest africaines" 
(L'Harmattan).
PS : entrez le nom Michel Galy dans le moteur de recherche du site, vous accèderez à l'ensemble de ses contributions, directes ou par reprises, ainsi que l'intégralité des interviews qu'il a bien voulu nous accorder.

Tinariwen - Toyame Tikobawene dagh Tenere (Iyadou)

Iyadou Ag Leche (Tinariwen) - Toumast Tincha (Le Peuple a été vendu)


Publiée le 24 juin 2012 par 
Iyadou Ag Leche de Tinariwen compose et interprète une chanson pleine d'émotions, de regrets, et de tristesses quant au devenir du peuple Touareg qui a été vendu par certains de ses enfants qui sont devenus ses propres ennemis. | Pour plus d'informations, consultez
http://youtu.be/veKFSBfa8fw

Mali: la révolte des femmes touareg face aux islamistes



Alors que le Burkina Faso poursuit sa médiation avec les groupes armés au nord du Mali, les femmes touareg, proches du Mouvement national de libération de l'Azawad, dénoncent les agissements des islamistes d'Ansar Dine.

Une femme touareg à Kidal au Mali, juin 2012 © Stringer/Reuters.
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 Le groupe islamiste Ansar Dine, qui souhaite appliquer la charia sur l’ensemble du Mali, exercerait une pression sur les femmes touareg, notamment en leur demandant de porter le voile et en leur interdisant d'exercer des activités économiques.
Selon des témoignages, elles auraient été plusieurs dizaines à manifester, mercredi 6 juin, contre la présence du groupe islamiste Ansar Dine (défenseur de l'Islam).
Leur marche s'était déroulée peu après la manifestation des jeunes qui brandissaient des pancartes hostiles à Aqmi et Ansar Dine.  
«Elles ont emprunté le même chemin que nous: du rond-point de la ville à l'aéroport, mais elles ont été frappées par des membres du groupe islamiste dans le centre de Kidal. C'est à ce moment-là qu'elles leur ont jeté des pierres pour se défendre. Certaines d'entre elles ont été blessées», raconte un jeune manifestant, qui souhaite que le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), qui se définit comme une branche laïque, reprenne sa ville et se débarrasse d'Ansar Dine.
Pour montrer son soutien envers la population, Moussa Ag Attaher, le chargé de communication du mouvement, a d'ailleurs vivement condamné, dans une déclaration rendue publique le 7 juin 2012, l’agression des femmes touareg par Ansar Dine.

«Avant, jamais les femmes touareg n'avaient été battues»

Nina Wallet Intallou, nouvellement en charge de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille dans le Conseil transitoire instauré par le MNLA, a également dénoncé les agissements du groupe Ansar Dine.
A 49 ans, cette ancienne conseillère nationale Mali et ex-responsable Affaires sociales du MNLA, exilée en Mauritanie, fait figure «d'homme fort de la rébellion touareg» et entend bien militer pour les droits des femmes au Mali.
Dans une vidéo diffusée sur le site du journal du Mali, la militante s'insurge:  
«Avant, jamais les femmes n'avaient été battues car, dans la culture touareg, lorsqu'une femme est battue pas son mari, ceci entraîne directement le divorce. (...) Nous sommes fatiguées, les femmes sont fatiguées. Elles ne peuvent plus aller dehors. Elles ne peuvent plus travailler. Elles ne peuvent plus se rencontrer et faire la fête entre elles. Ansar Dine se mêle  uniquement des affaires des femmes en leur disant de faire ceci et de ne pas faire cela.»
Depuis la chute de Kidal, le 30 mars 2012, le groupe islamiste tente en effet d'appliquer la loi islamique. Comme le souligne le rapport d'Amnesty International publié en mai, de nombreux témoignages font état de pressions exercées par des membres du groupe Ansar Dine sur les populations, afin que celles-ci changent de comportement, conformément à leur interprétation de l’islam.

«Ils veulent domestiquer le corps des femmes»

Certaines femmes racontent qu'à Kidal, les filles ne peuvent plus mettre de jupes laissant apparaître leurs jambes. Elles doivent désormais sortir voilées et porter des chaussettes pour cacher leurs pieds.
Pour Gaëtan Mootoo, chercheur au sein d’Amnesty International et auteur du rapport, «toutes ces règles vestimentaires visent à domestiquer le corps de la femme». Pour échapper à cette forme de charia, les femmes sont de plus en plus nombreuses à quitter les villes du Nord.
«On a eu des réactions de personnes qui ne voulaient pas se voiler et qui avaient décidé de ne plus sortir de leur maison pour ne pas adopter les principes d'Ansar Dine. Ces femmes-là essayent de partir de la région pour aller vers Bamako (la capitale)», observe Assatou Kondé, de l’ONG Amnesty International.
En plus de porter le voile, certaines femmes ont dû cesser leurs activités économiques. Un désastre pour l'économie dans la région.
«Les femmes ont un rôle déterminant, elles ont des charges importantes, En l'absence des hommes, c'est elles qui doivent gérer le foyer et subvenir à ses besoins. Si on leur interdit de faire du commerce, cela va avoir des conséquences dramatiques sur la famille», analyse Nadia Belalimat, anthropologue au Centre international de recherche sur l'environnement et de développement (CIRED).
Si aujourd'hui, ces femmes manifestent, c'est autant pour la défense de leurs droits que pour sensibiliser la population aux pratiques d'Ansar Dine.
Elles s'étaient déjà mobilisées en février 2012, pour dénoncer le massacre d'Aguel'hoc perpétré, selon elles, par le groupe islamiste.

«En milieu touareg, les femmes savent s'imposer»

Ce n'est pas la première fois que les femmes touareg s'engagent politiquement, elles ont toujours joué un rôle clé dans la rébellion.
«Elles sensibilisent. Elles créent des assemblées de concertation entre elles et avec les responsables de la rébellion pour faire le point sur situation sur le terrain et/ou sur la conclusion d’un accord de paix. Elles participent financièrement pour apporter des provisions aux combattants sur le terrain. Au sein du Bureau politique du MNLA, il y a des femmes et très actives d’ailleurs», souligne le porte-parole du MNLA, Hama Ag Sid'Ahmed.
Avant de conclure:
«C’est le rôle de notre mouvement de leur donner toute la place qui leur revient, mais elles doivent surtout s’imposer et je pense qu’en milieu touareg, elles savent le faire.»
Stéphanie Plasse
http://www.slateafrique.com/89617/mali-les-femmes-touareg-se-revoltent-contre-les-islamistes-d-ansar-dine

Mossa ag Attaher à Paris le 23 juin 2012





Publiée le 25 juin 2012 par 
Intervention de Mossa ag Attaher, porte parole du MNLA, au rassemblement de solidarité avec l'Azawad organisé par Tamazgha le samedi 23 juin 2012 devant l'Assemblée nationale à Paris.



Solution « négociée » et non militaire au Mali, pour l’ex-président du Niger Mahamane Ousmane
LUNDI, 25 JUIN 2012 17:51 VUES: 3472



L`EX-PRÉSIDENT NIGÉRIEN MAHAMANE OUSMANE


NIAMEY – L`ex-président nigérien Mahamane Ousmane a estimé dimanche qu`il fallait une « solution négociée » et non militaire à la crise au Mali, critiquant le chef de l`Etat Mahamadou Issoufou qui plaide pour une intervention armée.

« Si M. Issoufou pense comme ça, je pense qu`il a tort et je le lui dirai en face dès que j`en aurai l`occasion. La solution militaire ne peut pas être durable, il faut rechercher une solution négociée », a affirmé à l`AFP M. Ousmane, au pouvoir de 1993 à 1996. »La solution à cette crise n`est pas à l`extérieur, la solution la plus efficace et durable doit être proprement interne » au Mali, a-t-il assuré.
« Il faut aider les Maliens à trouver des compromis, c`est essentiel pour préserver l`intégrité territoriale du Mali », a jugé l`ex-président, pour qui »il faut éviter qu`un camp amène l`autre à la reddition par la force ».
« Si ça s`embrase au Mali, les conséquences seront totales et immédiates sur le Niger », a-t-il averti, craignant un « phénomène de mimétisme » et une reproduction de la crise malienne dans son pays.
Chassé en 1996 par un putsch, M. Ousmane est une figure de l`opposition au régime de Mahamadou Issoufou.
L`actuel chef de l`Etat est en première ligne en Afrique de l`Ouest pour pousser à une intervention armée au Mali afin de chasser les rebelles touareg et les islamistes armés qui en contrôlent la zone nord.
La Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) prépare l`envoi éventuel d`une force de quelque 3.300 hommes au Mali, et cherche le soutien du Conseil de sécurité de l`ONU à une telle opération.
Le Niger a été par le passé confronté à des rébellions touareg dans sa partie nord voisine du Mali.
Un ex-chef rebelle nigérien, Mohamed Anako, avait affirmé fin avril à l`AFP qu`en cas d`intervention militaire ouest-africaine, les jeunes Touareg du Niger et d`autres pays de la région iraient « combattre aux côtés de leurs frères du Mali ».

AFP

Du rififi dans les rangs des ex-putschistes : Le tandem « Sanogo-Konaré-Cheick Modibo » vole en éclats

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Si le divorce entre le trio Cheick-Modibo – Konaré – Sanogo n’est pas totalement consommé, c’est que sa lune de miel perd considérablement de sa saveur. Des indices patents mettent en évidence, en effet, une rupture de plus en plus irréversible entre les deux hommes forts du CNRDRE d’une part, entre la soldatesque et ses ramifications gouvernementales d’autre part. En attendant le grand clash, le malaise s’approfondit et se manifeste pour l’instant par des provocations, des coups bas et manœuvres à la hussarde, ainsi que par des déballages.



En milieu de semaine dernière, les rafales nocturnes ont repris du service au ‘Camp Soundjata’ de Kati. Des tirs nourris, selon nos sources, ont retenti toute la nuit du jeudi à vendredi et perturbé pendant plusieurs heures la quiétude et le sommeil des habitants de la caserne ainsi que du voisinage. Ce n’est pas tout. Des sources concordantes affirment, par ailleurs, qu’au réveil, le lendemain, des grenades non-explosées ont été ramassées à la pelle aux abords d’un camp dont les habitants auront vite fait d’attribuer la provocation à un prolongement de l’épisode non encore éteint entre bérets rouges et bérets verts de l’armée malienne. Recoupement fait, il nous est revenu que les enquêtes de l’ex-junte ont débouché sur un élément en état d’ébriété et qui se trouve actuellement en détention.

Mais il n’est pas non plus exclu que l’épisode soit imputable à un grand malaise que traverse actuellement le camp des putschistes. De source digne de foi, en effet, le courant ne passe plus entre les composantes du CNRDRE, visiblement divisées entre partisans d’Amadou Sanogo et d’Amadou Konaré. Probablement révolté par l’opportunisme du Capitaine appelé au secours de la victoire du 22 Mars mais plus bénéficiaire de ses retombées, le Lieutenant, selon nos sources, serait engagé dans une logique de vengeance consistant à contrarier le retour à l’ordre constitutionnel par des agissements périphériques. C’est ce qui explique, confie-t-on, les arrestations extrajudiciaires et détentions arbitraires qui défient constamment l’autorité du Capitaine Sanogo et l’exposent à la déconvenue par rapport à ses engagements vis-à-vis de ses interlocuteurs de la sous-région (Cédéoa).

Dans le collimateur du second, depuis son statut d’ancien chef d’État du reste contesté au niveau international, le premier aurait choisi de découcher. Il a pris ses quartiers au Camp de Garde où il passe souvent la nuit, sans doute pour éviter d’éventuelles embuscades nocturnes. D’autres sources affirment même qu’il revient d’un long séjour à Ségou, pour laisser passer l’orage et la brouille entre lui et l’ancien porte-parole du CNRDRE. Rien n’y fit, car nos sources ajoutent, par ailleurs, que la divergence entre les deux hommes a atteint des profondeurs telles que le président du CNRDRE se livre à des déballages. Nos sources indiquent, en clair, qu’il s’est officieusement démarqué des agissements de la dissidence auquel il aurait même attribué le refus d’assistance des forces armées et de sécurité au président de la République pendant son agression à Koulouba.

Un autre malaise couve dans les mêmes rangs des putschistes. Il a trait notamment à la rupture de plus en plus évidente entre le Premier Ministre et une junte à laquelle le chef du Gouvernement est redevable de son accession à la Primature. Choisi par la soldatesque contre un engagement tacite à servir les intérêts de celle-ci en tous lieux et circonstances, le Dr. Cheick Modibo Diarra fait aujourd’hui face à un dilemme cornélien : conforter ses amis de Kati ou se battre pour conquérir la confiance et le crédit des institutions internationales. Ses dangereuses connivences avec les ex-putschistes, qui prennent les proportions d’une servitude, sont contrariées par les exigences de la communauté internationale plutôt très encline à la mise en touche de ses amis jugés trop présents sur la scène publique malienne. De quoi provoquer la brouille entre le Cheick Modibo Diarra et la junte qui partage avec lui des valeurs et non des moindres : la restauration de l’ancien régime du Général Moussa Traoré et la réhabilitation progressive de ses dignitaires.
Pour se sortir d’embarras, le Premier a choisi quant à lui la voie de l’affranchissement. Pour quitter le joug de la junte, il passe actuellement par des grandes manœuvres qui consistent à tirer discrètement les ficelles d’une fronde de jeunes activistes pour protester contre les intrusions des éléments des forces armées dans la vie publique.
A.Keïta

Mali: des humanitaires du Qatar séjournent dans le nord du pays

mise à jour 26/06/2012
L'AUTEUR
Slate Afrique avec l'AFP
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Une ambulance du croissant rouge palestinien, en 2011 AFP/Archives Jaafar AshtiyehQuatre membres du Croissant-Rouge du Qatar séjournent depuis le week-end dernier dans le nord du Mali pour évaluer les besoins humanitaires dans cette vaste région contrôlée depuis près de trois mois par divers groupes armés, a appris l'AFP lundi de sources concordantes.
"Nous sommes venus à Gao (nord-est) pour évaluer les besoins des populations en matière de santé et de fourniture en eau et en électricité. Nous allons repartir très bientôt pour revenir avec le nécessaire", a affirmé un des humanitaires qataris simplement présenté comme Rachid, joint par téléphone depuis Bamako.
Il s'exprimait en anglais et n'a pas fourni d'autres détails sur la mission et n'a pas souhaité commenter des informations de presse faisant état de soutien du Qatar aux groupes islamistes dominant sur le terrain au détriment de rebelles indépendantistes touaregs.
"Nous, nous sommes le Croissant-Rouge du Qatar, et nous sommes là seulement pour aider les populations, il n'y a rien d'autre, rien d'autre", a-t-il conclu.
Selon des sources concordantes à Gao, les humanitaires qataris sont arrivés le week-end dernier à Gao par voie terrestre en provenance du Niger et leur sécurité est assurée par le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).
Ce groupe, dissident d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et qui prône la guerre sainte en Afrique de l'Ouest, est l'un des mouvements armés ayant pris entre fin mars et début avril le contrôle des trois régions administratives du nord du Mali, Kidal, Gao et Tombouctou.
Les membres du Croissant-Rouge du Qatar ont visité dimanche l'hôpital de Gao et les structures de desserte de la ville en eau potable et en électricité, d'après des responsables de ces différents services.
Un membre du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg) qui participe à des négociations à Ouagadougou avec la médiation burkinabè dans la crise malienne, a regretté ce soutien du Qatar au Mujao.
"Le Qatar a donné un appui, sous couvert humanitaire, au Mujao. C'est surtout des vivres qui sont en train d'être distribués, notamment, huile, sucre, riz, thé", a-t-il déclaré à l'AFP sous couvert de l'anonymat. "Le Qatar aide ainsi le Mujao à se rapprocher des populations", a-t-il ajouté.

MALI - 
Article publié le : mardi 26 juin 2012 - Dernière modification le : mardi 26 juin 2012

Gao : après la mort d'un élu local, la colère monte dans la ville

Miliciens du groupe Ansar Dine, le 18 juin 2012 à Gao.
Miliciens du groupe Ansar Dine, le 18 juin 2012 à Gao.
REUTERS/Adama Diarra

Par RFI
Après la mort d'un élu local à Gao dans le nord du Mali, le lundi 25 juin au soir, la colère monte dans la ville. Ce mardi matin, des centaines de jeunes sont descendus dans la rue pour demander le départ des groupes armés. On dénombre déjà plusieurs blessés parmi les manifestants. 

Ibrahima Ndiaye, numéro deux de l'Alliance pour la démocratie au Mali
La situation est extrêmement grave.
 
26/06/2012 par Guillaume Thibault
Idrissa Oumarou a été abattu le lundi 25 juin au soir à bout portant par des inconnus à moto alors qu'il rejoignait son domicile dans un quartier de Gao. D'après des proches, des bandits ont cherché à voler la moto de cet enseignant. Il aurait résisté et c'est alors que les bandits auraient tiré à bout portant sur lui. Des hommes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) sont arrivés rapidement pour récupérer le corps et la moto.
Ce matin, une foule immense s'est retrouvée au cimetière pour l'enterrement d'Idrissa Oumarou. Cet homme d'environ 50 ans était très connu à Gao, très apprécié aussi : il était élu municipal de la ville, mais était également très investi dans la vie associative notamment dans des mouvements de jeunes.
Des jeunes, qui ce mardi matin sont sortis nombreux pour manifester leur colère contre le climat d'insécurité qui règne depuis l'arrivée des groupes armés dans la ville depuis plusieurs mois.
Selon des témoignages, ils étaient des centaines à converger vers le gouvernorat aujourd’hui occupé par les gens du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). Des barricades ont été montées, des pneus brûlés à plusieurs endroits de la ville, des coups de feu ont même été tirés, comme en témoigne cet habitant joint ce matin : « Vous entendez les coups de feu. Aujourd’hui, on ne peut aller nulle part. Les gens, là, sont en train de nous braquer. Chaque fois, ils volent des motos. Ils rentrent même dans les maisons pour prendre les biens des gens. Cet incident a provoqué de la colère et cette colère risque de dégénérer. On en a ras-le-bol ! ».
Difficile encore de dire avec certitude qui a tiré. Une chose est certaine, selon des sources hospitalières, on dénombre au moins 10 blessés parmi les manifestants dont deux blessés dans un état très critique. Il avait des balles dans le cerveau. L’AFP annonce un mort. Selon un journaliste de Gao, ces jeunes manifestants, majoritairement songhaïs et peuls souhaitent le départ des groupes armés et particulièrement le départ du MNLA qui a autoproclamé l'indépendance de l'Azawad.
TAGS: MALIi

MALI - 
Article publié le : mardi 26 juin 2012 - Dernière modification le : mardi 26 juin 2012

Nord du Mali : l'intervention militaire n'est pas encore à l'ordre du jour

Jean Felix-Paganon: «Paris soutient la médiation de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest».
Jean Felix-Paganon: «Paris soutient la médiation de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest».
AFP

Par RFI
La visite de 24 heures du représentant spécial de la France pour le Sahel, Jean Felix-Paganon, a pris fin lundi 25 juin à Bamako. Pour sa première visite après sa nomination, le diplomate a choisi le Mali, pays en crise. Soutien de la France au Mali, discussions en cours au Conseil de sécurité des Nations unies : les sujets à évoquer ont été nombreux.

Après avoir rencontré à Paris le président Dioncounda Traoré, le représentant de la France pour le Sahel est venu à Bamako pour des entretiens avec le Premier ministre malien, Cheick Modibo Diarra. A ces deux interlocuteurs, Jean Felix-Paganon a délivré un même message : « Il est hors de question que la France s’engage dans le soutien des revendications indépendantistes. Donc, de ce point de vue là, je crois qu’il faut dissiper tout malentendu. »
Quant à la résolution de la crise, la France soutiendra la position du Conseil de sécurité où le dossier Mali est sur la table. Selon les échos qui proviennent de New York, l’option de la guerre n'est pas privilégiée pour le moment, comme l'explique le représentant français : « Le Conseil de sécurité va agir de façon progressive. Nous en sommes convaincus. Et donc le plus vraisemblable est que, dans un premier temps, il adoptera une résolution cadre fixant des objectifs, des grands principes, puis entamera l'analyse de différentes options y compris, peut-être, et ce sera à lui d’en décider, des réflexions préliminaires sur ce que pourrait être une force d'intervention. »
Et le tout nouveau représentant de la France pour le Sahel d’ajouter : « Paris soutient la médiation de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (la Cédéao). »
TAGS: CÉDÉAO - CHEICK MODIBO DIARRA - DIONCOUNDA TRAORÉ - MALI
FICHE PAYS :

lundi 25 juin 2012


SLIDESHOW + REPORT: MALI - FRANCE - 
Article published the Sunday 24 June 2012 - Latest update : Monday 25 June 2012

Slideshow: Pro-Azawad demonstrators take Mali's conflict to French parliament

RFI
Djitteye Mahamane is with The Association of North Malians and Supporters. He thinks the MNLA declared independence with the aim of controlling smuggling routes across the Sahara.
Djitteye Mahamane is with The Association of North Malians and Supporters. He thinks the MNLA declared independence with the aim of controlling smuggling routes across the Sahara.
Rosie Collyer

By Rosie Collyer
Mali's stormy politics spilled onto the streets of Paris on Saturday when supporters and opponents of the Tuareg-led National Movement for the Liberation of Azawad state, gathered outside the National Assembly to win the newly elected French government's ear.

Supporters of the National Movement for the Liberation of Azawad (MNLA) gathered outside the French National Assembly in Paris on Saturday.
CLICK TO START THE SLIDESHOW
Mossa Ag Attayer, the MNLA’s spokesperson in Europe, called for political engagement with the new French government.
Mali's divisions play out in Paris

After the Socialist victory in this month's parliamentary election, they were calling for the new French government to talk to the breakaway leaders.
In April the MNLA declared northern Mali an independent state, which they call Azawad, after a  coup by a faction of the military destabilised the central government.
Both ex-president Nicolas Sarkozy and current President François Hollande have said they want the country whole.
Members and supporters of The Association of North Malians turned up to oppose the MNLA's attempt to divide Mali.
WHERE IS AZAWAD?
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