dimanche 25 mars 2012


  • Publications actualisées
  • Aratane N'Tahounte Ag:
    je suis a kidal et le MNLA nous encerclent de tout les cotées hier et aujourd'hui mais ils sont en communications avec Elhaji ag Amou pour trouver une solution au problème mais selon mes informations sur la renions kil ont fait hier avec le MNLA ils se sont compris mais ce n est pas officiel juska presents. Toutes l armée malienne ki se trouve a kidal a etés desarmées par les tamacheq(IMEGHADE) et ils les ont enfermées dans un des deux camps militaire de kidal. VIVE L AZAWAD

Le Point.fr - Publié le 24/03/2012 à 16:31 - Modifié le 24/03/2012 à 16:36

Le mouvement Ansar Dine affirme vouloir appliquer au Mali la charia (loi islamique) par "la lutte armée".

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Un groupe islamiste armé touareg a affirmé samedi qu'il s'apprêtait à prendre Kidal, une des villes les plus importantes du nord-est duMali, quatre jours après un coup d'État qui a renversé à Bamako le régime du président Amadou Toumani Touré. "Grâce à Allah le tout-puissant, grâce à ses bénédictions, nous allons prendre très bientôt nos terres de Kidal, dans l'Adrar des Iforas", berceau des Touareg, selon un communiqué de ce mouvement, Ansar Dine. "Le voeu de notre cheikh Iyad Ag Ghaly (figure des rébellions touareg des année 90 et leader du mouvement) va bientôt se réaliser. La loi musulmane va s'appliquer dans toute la région de l'Adrar", ajoute le texte.
Ce mouvement, qui veut appliquer au Mali la charia (loi islamique) par "la lutte armée", a déjà revendiqué le contrôle des localités de Aguelhok, Tessalit et Tinezawaten (nord-est) et annonce "la prise imminente" de Kidal, chef-lieu de la région. Ansar Dine (défenseur de l'islam en arabe) a un moment combattu avec d'autres auprès de la rébellion touareg, le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) contre l'armée malienne, mais le MNLA qui se présente comme laïque s'en est démarqué en raison de ses prises de position sur la charia.
Le Mali est confronté depuis le 17 janvier à des attaques du MNLA et d'autres rebelles, dont des hommes lourdement armés rentrés deLibye où ils avaient combattu pour le régime de Muammar Kadhafi. Le régime déchu d'Amadou Toumani Touré a accusé al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), qui a des bases dans le nord du Mali, de combattre également avec le MNLA. Ce mouvement a annoncé vendredi que le coup d'État qui a renversé jeudi le président Touré ne changeait rien à "la poursuite de son offensive" dans le nord du pays

samedi 24 mars 2012


la situation toujours confuse, la junte de plus en plus isolée

Par RFI
Trois jours après le renversement du président Amadou Toumani Touré par un groupe de militaires venus de la base de Kati, la situation au Mali reste toujours confuse. Dans un entretien accordé à RFI depuis le camp Soundiata Keïta, devenu son quartier général, le chef de la junte Amadou Sanogo affirme que tous les dirigeants du régime renversé sont «sains et saufs», et promet de mettre fin aux pillages et s'est montré favorable aux négociations. Mais les mutins semblent avoir du mal à convaincre les dirigeants militaires et les responsables politiques.

« Le coup d’Etat a eu lieu mais n'a pas encore réussi », résumait hier un observateur de Bamako. Trois jours après le putsch, selon plusieurs sources les mutins peinent à rallier l'armée dans son ensemble. A Kati dans leur QG, ils sont entourés de soldats, gendarmes, policiers y compris de certains paras, mais les hauts gradés n'ont semble-t-ils pas suivi du moins officiellement.

Conscient de l'inexpérience des mutins, le capitaine Sanogo, le chef du CNRDRE, le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat, a très vite consulté plusieurs leaders de la société civile et politique malienne afin d'obtenir rapidement la confiance d'une majorité. Mais dans la classe politique, la démarche est restée vaine : la plupart des grands partis ont condamné fermement le coup d'Etat demandant le retour immédiat de l'ordre constitutionnel.

A l'étranger, là encore la condamnation est unanime, assortie comme pour les Etats Unis ou d'autres partenaires, de menaces de suspension de l'aide économique au Mali. Une mission conjointe UA-Cedeao est attendue ce samedi 24 mars à Bamako pour rencontrer les mutins et leur demander de rétablir l'Etat de droit.

Reste le cas du président Amadou ToumaniTouré, ce dernier est réfugié depuis le début du coup d'Etat dans un camp militaire de la ville, entourés de ses soutien les bérets rouges, son corps d'origine. Des négociations seraient en cours entre le chef d'Etat renversé et les mutins. Difficile encore de savoir qui aujourd'hui tient effectivement l'Etat du Mali.

Réactions de la classe politique

A cinq semaines du premier tour de la présidentielle, l'organsiation politique est totalement chamboulée. Les principaux partis politiques maliens condamnent le coup d'Etat. Hier dans une déclaration commune, dix partis dont l'ADEMA, l’Alliance pour la démocratie au Mali, l'URD, Union pour la république et la démocratie, ou le PDS, Parti démocratique sénégalais, « ont demandé que le rétablissement de la paix dans le nord du pays et l'organisation d'élections libres et transparentes soient les deux priorités du moment », comme le confirme Maître Kassoum Tapo, porte-parole de l' ADEMA.

MALI - 
Article publié le : vendredi 23 mars 2012 - Dernière modification le : vendredi 23 mars 2012

Le chef des putschistes maliens sur RFI : «Nous n'allons pas faire une transition militaire»

Le chef de la junte malienne, le capitaine Amadou Sanogo, à Bamako, le 22 mars 2012.
Le chef de la junte malienne, le capitaine Amadou Sanogo, à Bamako, le 22 mars 2012.
Habibou Kouyate / AFP

Par RFI
Le capitaine Amadou Sanogo, chef des militaires putschistes qui ont mené le coup d'Etat au Mali, a accordé un entretien à notre correspondant à Bamako. Depuis le camp Soundiata Keïta qui est devenu son quartier général, il affirme que tous les dirigeants du régime renversé sont « sains et saufs », promet de mettre fin aux pillages et se présente comme un homme favorable aux négociations.

Capitaine Amadou Sanogo
Chef du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat
 
23/03/2012 par Serge Daniel
RFI : Pourquoi ce coup d’Etat ? 

Capitaine Amadou Sanogo : Quand un Etat a déjà 50 ans, et que malheureusement les forces armées et de sécurité ne sont pas dans les conditions minimales, n’ont pas la formation requise, n’ont pas le matériel adéquat pour faire face à l’intégrité du territoire national, il y a défaillance.
De deux : en tant que soldats ayant la  mission de défense de l’intégrité territoriale, nous sommes citoyens. Tout le monde est conscient de la cherté de la vie, il n’y a pas eu d’école depuis deux décennies, tout le monde n’a pas accès aux soins de santé, l’équité n’existe pas. C’est révoltant. On passe « par voie et recours », les civils ont protesté, les militaires ont protesté et c’est ce qui nous a amené à cet instant ultime.

RFI : Donc ce n’est pas seulement à cause  de la situation au Nord. Ce n’est pas seulement à cause du manque d’armement pour lutter contre les rebelles et les islamistes armés que vous prenez le pouvoir… ?

A.S. : Je ne suis pas un homme de guerre directement, bien que formé à toutes les spécialités de combattant. Il se pourrait bien qu’avec ce changement, il y ait des groupes qui sont citoyens de ce pays qui vont dire : « Ah d’accord. Puisque les choses ont changé, attendons voir ce qui va se passer, essayons d’approcher ceux qui sont aux commandes maintenant. Cela peut être un changement. Donc je précise que je ne suis pas juste là pour m’équiper, équiper l’armée malienne et aller tuer tout sur mon passage. Je ne suis pas un homme de ce genre.

RFI : Etes-vous pour la négociation ? 

A.S. : Si la négociation est sur cette table demain matin. Parce ce que c’est ça que je souhaite, je suis pour un Mali uni, un Mali prospère pour le bien de tous.

RFI : Combien de temps va durer la transition ? 

A.S. : Pour l’instant, je précise, nous n’allons pas faire une transition militaire. Cela va concerner toutes les couches, toutes les personnes ressource de ce pays, la société civile, tout le monde. Mais je précise, cela ne va pas être constitué de parents, ou parce que je connais celui-là, mais de valeurs. On a besoin de valeurs pour ce pays.

RFI : Vous êtes le chef de l’Etat aujourd’hui. Il y a des actes de vandalisme. Dans la ville de Bamako, on a vu des militaires ou des hommes en tenue militaire attaquer des maisons. Qu’est-ce que vous faites aujourd’hui pour ramener la sécurité des biens et des personnes ? 

A.S. : Tout d’abord que mon peuple sache que nous sommes encore là dans notre lutte mais la mission primaire demeure : la défense de l’intégrité territoriale et la sécurité des personnes et de leurs biens. Je déplore les actes de vandalismes et de pillage qui se sont passés, mais que le peuple comprenne que tout n’est pas de nous. On est en Afrique. Hier, j’ai la preuve concrète que des individus mal intentionnés ont porté l’uniforme de la police, de l’armée pour casser, juste pour pousser notre population à venir à notre rencontre. Je les prie encore une fois de m’excuser pour tous les désagréments causés. Et au moment opportun justice sera faite. Et d’ici là, encore une fois, j’exhorte tous les Maliens, toutes les Maliennes à quelque niveau que ce soit d’arrêter sans délais ces actes de vandalisme et de pillage, aux personnes qui portent des uniformes de cesser les actes de vandalisme et de pillage. Cela n’est pas notre mission, cela n’est pas notre cause, cela n’est pas notre objectif.

RFI : Dans le camp Soundiata Keita où nous sommes, il y a des anciens ministres, des anciens Premiers ministres. Que leur reprochez-vous ? 

A.S. : Je peux rassurer ce que ces gens sont sains et saufs. J’interdis toute exaction.

RFI : Mais ils n’ont pas droit aux visites …

A.S. : Pour l’instant non. Mais je vous dis quelque chose : sains et saufs, on ne touche pas les cheveux de quelqu’un. C’est contre notre objectif. Et au moment opportun, je les remettrai à une juridiction compétente pour que le peuple malien sache qu’est-ce qui s’est passé et qu’est-ce qu’ils ont fait.
TAGS: MALI
FICHE PAYS :

Un proche de Kadhafi arrêté en Mauritanie inquiète la France

Créé le 22-03-2012 à 21h15 - Mis à jour à 21h15      Réagir

 
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par Samia Nakhoul
LONDRES (Reuters) - L'ancien chef des services de renseignement libyen Abdallah al Senoussi, actuellement détenu en Mauritanie où il tentait de trouver refuge, inquiète la France.
Cet ancien homme-lige de Mouammar Kadhafi détiendrait des informations sur le financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.
Surnommé "la boîte noire de Kadhafi", Senoussi, gendre de l'ancien dictateur libyen est détenu au quartier général des services de sécurité à Nouakchott en raison de son rôle dans la répression menée contre les insurgés en 2011.
L'homme intéresse les puissances occidentales et en particulier la France en raison des informations auxquelles il a eu accès pendant le règne de Kadhafi.
"C'est le principal témoin de la corruption financière et des accords qui ont impliqué de nombreux dirigeants et pays, dont la France", dit une source haut placée dans le renseignement arabe.
"Il sait tout de l'attentat de Lockerbie, de l'accord qui a suivi, (de l'attentat contre le DC-10) d'UTA, des canaux financiers, du financement par Kadhafi de présidents et de leur campagne électorale. Il était au centre du réseau de corruption financière qui a existé pendant 40 ans sous Kadhafi", ajoute cette source.
Selon Noman Benotman, analyste libyen de la Quilliam Foundation, Senoussi, qui est âgé de 62 ans, était au courant de tous les secrets et complots meurtriers ourdis par Kadhafi.
D'après lui, Nicolas Sarkozy nourrit un intérêt particulier pour l'arrestation de Senoussi, pas seulement parce que sa cote de popularité pourrait bénéficier d'un procès de l'homme qui était derrière l'attentat contre le DC-10 d'UTA qui avait coûté la vie à 170 personnes au-dessus du désert du Ténéré en 1989.
DEMANDE D'EXTRADITION
En privé, des sources au sein des services de renseignement affirment que Nicolas Sarkozy souhaite l'extradition de Senoussi vers la France surtout pour empêcher un procès public qui pourrait aboutir à la révélation d'informations gênantes.
Parmi celles-ci figure le versement supposé de 50 millions d'euros par Kadhafi pour soutenir la campagne électorale du candidat Sarkozy en 2007. Le financement aurait été organisé via un réseau complexe et secret de banques et de sociétés.
Une information de même nature a été rapportée il y a une dizaine de jours à Paris par le site internet d'information Mediapart qui faisait état d'une note rédigée par un témoin devenu enquêteur privé, Jean-Charles Brisard, rapportant les propos d'un deuxième homme censé avoir eu connaissance du versement de la somme par le régime Kadhafi.
"C'est totalement faux", répond-on de source diplomatique française. "Nous laissons la justice suivre son cours. Il y a une demande d'extradition et la justice suit son cours. C'est totalement absurde".
"Nous voulons que Senoussi soit extradé. A partir du moment où il sera traduit en justice, il pourra parler. Ces insinuations ne sont rien d'autre que des ragots et des absurdités. Nous sommes dans le règne de la théorie du complot", ajoute-t-on de même source.
NERVOSITÉ DE NOMBREUX PAYS
Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision Euronews l'an passé, Saïf al Islam, fils de Mouammar Kadhafi, a affirmé que son pays avait contribué au financement de la campagne électorale du candidat Sarkozy en 2007 et demandé au président français de restituer l'argent qui lui aurait été alloué.
Saïf al Islam disait disposer de documents attestant des transferts de fonds bancaires et être prêt à les rendre publics. Le chef de l'Etat français, qui s'est personnellement engagé en faveur des forces de l'opposition lors du soulèvement qui a conduit à la chute de Kadhafi, a démenti ces allégations.
"Sarkozy ne pourra pas dormir tranquille tant que Senoussi ne sera pas en France", juge une source au sein des services de renseignement arabes.
"De nombreux pays, y compris des dirigeants arabes, sont nerveux à propos de Senoussi. S'il révélait ce qu'il sait, ce serait une catastrophe pour eux. Ils ont peur qu'ils puissent produire certains documents les incriminant", ajoute Benotman.
"La France ne veut pas le livrer aux autorités libyennes. La France l'a aidé à s'enfuir vers le Mali et a orchestré sa capture", affirme une source du renseignement.
"Il se trouvait dans le nord du Mali sous protection du gouvernement. Il a été mené en Mauritanie par un groupe tribal proche de lui suivant un accord avec le renseignement français et mauritanien pour l'attirer et l'arrêter", ajoute-t-on.
"Une unité spéciale française a contribué à son arrestation, établissant le contact avec la tribu al Me'edani, en laquelle Senoussi avait confiance. L'accord consistait à convaincre cette famille tribale d'amener Senoussi en Mauritanie où il a été arrêté".
La même source précise que le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a renversé son prédécesseur lors d'un coup d'Etat en 2008, se sent redevable envers la France pour l'avoir soutenu lors de l'élection présidentielle entachée de fraudes qu'il a remportée l'année suivante.
Pierre Sérisier pour le service français, édité par Gilles Trequesser

Monde : 48 HEURES APRÈS UN COUP D’ÉTAT MILITAIRE
Situation confuse au Mali


Le président malien a été renversé, jeudi, par un groupe d’officiers et de sous-officiers. Officiellement, les putschistes reprochent à Amani Toumani Touré — lui-même ancien militaire — son incapacité à faire face à la rébellion touarègue dans le nord du Mali.
Mais la situation reste encore totalement confuse, notamment à Bamako, la capitale, livrée aux pilleurs. Un couvre-feu a été imposé et toutes les frontières ont été fermées. Sans réelles revendications, les auteurs du coup d’Etat sont aujourd’hui totalement isolés, tant sur le plan interne que vis-à-vis de la communauté internationale. De son côté, Amani Toumani Touré serait encore dans la région de Bamako. Selon certaines informations, il se serait réfugié dans l’enceinte de l’ambassade des Etats-Unis. Pour d’autres, ATT aurait réussi à se retrancher dans une caserne tenue par des forces loyalistes. «La situation au Mali est explosive. Le pays subit les choix politiques imposés par le président déchu durant ces deux mandats», explique Yahia Zoubir, professeur de relations internationales et directeur de recherche en géopolitique à Euromed Management Marseille. Selon Yahia Zoubir, deux scénarios vont s’imposer très vite suite à la chute de Amani Toumani Touré : «Soit les militaires reprennent la situation en main, remettent en place des institutions légitimes tout en entamant des négociations avec les représentants des Touaregs de l’Azawad, sinon, le Mali risque de plonger très vite dans une guerre atroce.»
Tarek Hafid
HAMA AG SID-AHMED, PORTE-PAROLE DU BUREAU POLITIQUE DU MNLA :
«Ce putsch est le résultat d’un malaise au sein de l’armée malienne»Entretien réalisé par Tarek Hafid 
Le porte-parole du bureau politique du Mouvement national de libération de l’Azwad estime que le putsch contre le président malien est le résultat d’un «malaise social» au sein de l’armée malienne. Pour Hama Ag Sid-Ahmed, l’absence d’armement n’est qu’un «argument fallacieux» mis en avant par les militaires pour justifier leur coup d’Etat.
Le Soir d’Algérie : Comment expliquez-vous la réaction des militaires maliens auteurs de ce putsch ?
Hama Ag Sid-Ahmed :
 La réaction de la junte au pouvoir depuis mercredi est le résultat d’un malaise social au sein de l’armée. Un malaise qui a pris forme depuis plus d’une année. Cela a commencé la semaine dernière par une mutinerie dans une caserne. Les militaires ont exigé, entre autres, des arriérés de salaire. Mais il est cependant certain qu’il n’y a aucun parti politique derrière ce putsch. Actuellement, les auteurs du coup d’Etat ne gèrent absolument rien, ni sur le plan sécuritaire ni même sur le plan politique. Leur objectif premier consiste à tenter de se faire accepter par la population malienne puis par la communauté internationale. 
Les putschistes pourront-ils tenir longtemps dans cette situation de statu quo ? 
Ils sont totalement isolés. A Bamako, tout le monde savait que le dernier mandat d’Amani Toumani Touré avait été catastrophique. Mais dans la situation d’aujourd’hui, aucun parti politique ne pourra cautionner l’action des militaires putschistes.
Faut-il s’attendre, dans les prochains jours, à un retour du président Touré au pouvoir ?
Nous savons qu’il est toujours au pouvoir. Il est certain qu’il va tout tenter pour reprendre la situation en main. Il pourrait faire intervenir des responsables de partis politiques. Reste, cependant, à savoir si tout ce monde parviendra à faire fléchir des militaires visiblement très déterminés. 
Quelle est actuellement la situation sur le plan militaire au Nord- Mali ?

Pour nous, rien n’a changé. La lutte continue. La junte militaire a remis en cause les institutions légales maliennes. Pour notre part, notre lutte ne consiste pas à remettre en cause les institutions du Mali, mais plutôt de remettre en cause la gestion de la communauté de l’Azawad. 
Mais le changement de pouvoir ne risque-t-il pas de remettre en cause les négociations entre le MNLA et le pouvoir malien ?

Il faut dire qu’il n’y a pas de réelles négociations entre les deux parties. Cela se limite à des actions d’émissaires étrangers pour créer un rapprochement. Nous avons affiché, depuis novembre 2011, notre disponibilité à discuter, mais cette offre a été rejetée. 
Les militaires putschistes affirment ne pas disposer d’armement et d’équipements militaires pour faire face à la rébellion touarègue. Pourtant, le gouvernement malien a reçu une importante aide militaire de la part de plusieurs pays occidentaux... 
Sincèrement, nous estimons que c’est un argument fallacieux. L’armée malienne, de par sa taille, ne manque ni d’armes ni d’équipements. Ces dernières années, le Mali a dépensé plus d’argent dans l’achat d’armement que dans le développement. De ce côté-là, les choses sont claires. Le problème se situe au niveau des militaires maliens. La plupart d’entre eux ne s’engagent pas pour faire carrière dans l’armée, mais plutôt pour obtenir une solde. Leur objectif est de gagner un minimum d’argent pour subvenir aux besoins de leurs familles. Finalement, ces militaires ne peuvent pas faire face à des Touaregs qui n’ont pas de salaires mais une réelle motivation et une parfaite connaissance du terrain.
Depuis quelques semaines, on tente d’accuser le Mouvement national de libération de l’Azawad d’entretenir des relations avec Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). A qui profite cet amalgame ?
C’est un amalgame créé et entretenu par une certaine presse à Bamako. Ces journalistes ne connaissent absolument rien au contexte et ne sont jamais venus dans le Nord- Mali. Nous avons dit à maintes reprises qu’il n’existe aucun lien et que notre objectif est double : lutter contre l’armée malienne et les terroristes d’Aqmi présents sur notre territoire et qui salissent l’image des communautés de l’Azwad.
Pourtant, on estime que l’organisation Ansar Eddine, que dirige Lyad Ag Ghalin, entretient des relations avec le MNLA… On ne peut pas dire qu’il existe un mouvement islamiste qui se nomme Ansar Eddine. En tout cas, il n’existe pas concrètement. Par contre, il se peut que Lyad et d’autres encore, qui sont issus de l’Alliance du 23 mai, tentent de récupérer de jeunes Touaregs encore entre les mains de l’Aqmi. Ces jeunes sont victimes d’un égarement mais ils continuent de respecter la vie. Je pense que c’est cette stratégie qui est appliquée sur le terrain. Mais si c’est une autre stratégie qui consiste à donner plus de marge de manœuvre à l’Aqmi, alors nous la combattrons. Mais je reste certain que Lyad n’a aucune envie de s’engager dans une aventure qui n’a pas d’issue.
Les parlementaires français s’intéressent de très près à ce qui se passe au Nord-Mali. C’est bien dans ce cadre que vous avez été reçu par l’Assemblée française ?
La question du conflit a été abordée avec les députés français. Ils estiment nécessaire de trouver une solution politique rapide. Pour eux, il est important que les pays de la région, en particulier l’Algérie, s’associent à la France et à d’autres Etats et interviennent pour aboutir à une solution négociée et barrer la route à l’Aqmi.
T. H.