mercredi 14 mars 2012


Monsieur le président du CMA, cher frère
Mesdames et messieurs les représentants des organisations amazigh venus des quatre coins du mondes,
Mesdames et messieurs les participants, honorables invites,

Permettez-moi de remercier au nom du MNLA et des populations de l’Azawad, le CMA de nous avoir invité à participer à ce rendez mondial de tous les amazighs a un moment déterminant de notre histoire commune.
Je tiens à remercier le président Fathi n khalifa de nous avoir donné son soutien politique et de s’être rendu auprès de l’Etat-major du MNLA sur le terrain. Nous remercions le soutien politique du Mouvement Pour l’Autonomie de la Kabylie, des amazighs des archipels Canaries et de l’association de défense des Amazighs « Tamazgha »
Comme vous le savez certainement le peuple Touareg avec d’autres populations de l’Azawad, partie intégrante du monde amazigh se bat avec courage et détermination pour accéder enfin à sa liberté et à sa dignité.
Le combat que mène actuellement le MNLA dans l’Azawad est un combat noble et légitime. Il est noble parce qu’il aspire à mettre en place une société emprunte de liberté, de justice et d’égalité entre les différentes composantes de l’Azawad. Il est légitime parce qu’il est l’émanation de l’ensemble des populations qui vivent sur ce territoire façonné par des siècles de cultures et de civilisations autochtones ayant vécus auparavant en parfaite harmonie.

Aujourd’hui, le MNLA, dans toutes les composantes de l’Azawad, lutte pour se libérer de la politique criminelle de l’État malien qui nie nos existences, ruine notre territoire et affame notre peuple. Nous traversons actuellement une période très difficile mais c’est aussi une période cruciale pour notre avenir, parce qu’il n’y a pas de droit plus légitime que celui de vivre dignement et librement sur sa propre terre et qu’il n’y a pas pire que d’être l’étranger de son propre pays.

Les peuples et les communautés humaines aspirent naturellement, et depuis toujours, à la justice, à la liberté et à la dignité. Ce sont des aspirations universelles, partagées par l’ensemble des peuples de la terre. Les principes fondamentaux que sont la liberté, la justice et la dignité doivent s'appliquer à tous les peuples, en tout lieu et en tout temps, sans distinction de race, de religion de langue ou de culture. Ce sont des valeurs sacrées applicables à tous les êtres humains. Il n’y a pas de raison que le peuple de l’Azawad en soit prive.

Le mouvement de l’Azawad est d'abord et avant tout un ensemble de valeurs humaines universelles que nous portons en nous depuis des millénaires. Nous estimons que la violation des droits humains est une grave violation que nous ne pouvons pas accepter.
Notre mouvement œuvre dans le sens de la confirmation du droit des êtres humains à disposer librement d’eux-mêmes, à vivre dans la dignité et à jouir de tous leurs droits naturels.

Le droit à l'autodétermination est le droit le plus important qui soit issu des luttes des peuples au cours de l’histoire de l’humanité. C’est au nom de la charte universelle des droits de l'homme, du principe de la criminalisation du colonialisme et de l'occupation illégale des territoires d’autrui ; au nom de tous les pacte similaires tels que le droit des peuples à choisir le système de gouvernance qui leur convient, le droit des peuples à disposer de leurs terres et de leurs richesses, c’est au nom de tous ces droits consacrés par le droit international, que le mouvement de l’Azawad, dans ses diverses composantes, résiste à ceux qui tentent de le jeter hors de la roue de l'histoire par tous les moyens possibles.

Pour toutes ses raisons, notre mouvement a décidé de combattre l’état criminel du Mali dans ses modes d’actions. Et effectivement, jugez-en par vous-même, suite aux combats qui ont opposés nos armées, ils ont attaqué nos familles, brulé nos maisons, saccagé nos biens et terrorisé nos femmes et nos enfants. Pour se venger de la déroute de l’armée malienne dans notre territoire, le Mali n’a rien trouvé de mieux à faire que de se venger sur les familles Tamasheq vivant à Kati et Bamako. Des centaines de familles de Tamasheq ont quitté précipitamment leurs maisons et sont dirigé vers les frontières du Sénégal, de la Mauritanie, du Burkina Faso, et du Niger pour échapper aux exactions commises contre des eux.
Nous rappelons à l’opinion internationale que, contrairement à l’armée malienne, nos troupes ne s’attaquent qu’aux institutions militaires et jamais à des civils comme cela a été le cas lors du bombardement du campement nomade des kel Essouk par l’aviation militaire malienne pilote par des mercenaires ukrainiens. A titre d’exemple, il faut savoir que depuis 48heures, le MNLA demande au CICR d’intervenir pour évacuer les familles des militaires maliens présentes dans le camp d’Amachach. A cet effet, le MNLA a cessé` tout combat et a accordé une trêve ; alors que l’armée malienne interdit au CICR d’intervenir prétextant faussement des combats en cours, utilisant ainsi les femmes et les enfants comme bouclier humain.
L’armée malienne doit savoir qu’elle ne pourra jamais nous déposséder de notre détermination à mener jusqu'au bout notre combat pour la liberté. A travers leurs actes irresponsables, ils ne font qu’aiguiser davantage notre croyance aux idéaux qui nous animent. L'exil de nos sœurs, de nos ainés, de nos mères à travers les pays doit prendre fin! Nous avons un territoire et il nous appartient depuis la nuit des temps.

Toutefois, nous tenons à rappeler à l’opinion régionale et internationale que cette situation de guerre nous a été imposée par le Mali qui n’a respecté aucun de ses engagements et qui persiste à refuser tout dialogue sur le principe du respect du droit à l’autodétermination du peuple de l’Azawad. Nous restons ouverts à tout dialogue mais uniquement dans le cadre du respect du principe du droit à l’autodétermination. Le MNLA met en garde, toute partie qui se dressera contre la volonté du peuple de l’Azawad pour son droit à l’auto-détermination ; seul préalable a toute discussion avec le pouvoir de Bamako.

Notre combat est juste et légitime, l’Azawad retrouvera sa liberté. Rien ni personne ne nous détournera de notre objectif. Le MNLA est plus que jamais déterminé à continuer les opérations militaires jusqu’à la reconnaissance officielle par le Mali du droit à l’indépendance de l’Azawad.

Nous demandons aux divers organismes internationaux, au Comité international de la Croix Rouge, à la Fédération internationale des croix rouges et croissants rouges, au Haut-Commissariat des Nations Unies aux réfugiés, à toutes les organisations humanitaires gouvernementales ou non gouvernementales, de répondre à l’appel des populations de l’azawad qui souffrent de cette situation de guerre imposée par le Mali dans le but de nous faire renoncer à nous-mêmes pour nous fondre dans une système qui méprise et martyrise notre existence.
Le Mali mène une vaste campagne de désinformation et de dénigrement visant à assimiler le combat légitime du MNLA a une vulgaire rébellion sous l’égide de l’AQMI. Or, non seulement le MNLA se démarque totalement de l’AQMI mais il constitue le seul et unique rempart contre cette organisation terroriste.

Le MNL n’est sous aucune influence. Ni les dictatures arabes, ni aune autre dictature africaine n’instrumentalisera plus jamais notre combat pour notre libération.
Nous appelons tous les amazighs à se porter solidaires du combat de l’Azawad qui est aussi le leur. Comme les européens sont solidaires de le Grèce, les arabes sont solidaires de la Palestine, les amazighs doivent aussi se porter solidaires de tout peuple amazigh en lutte pour sa libération.

Nous interpellons officiellement le Maroc, dont la population est majoritairement amazigh, a définir clairement sa position sur la répression, les exactions et les exécutions sommaires commises par l’armée d’occupation malienne et ses milices sur les population civiles de l’Azawad.

Je vous remercie pour votre solidarité et votre soutien
Tanemmirt-nwen

Mossa Ag Attaher
Chargé de communication du MNLA
12 MARS 2012

Libye : manifestation à Tripoli contre des milices d’ex-rebelles

Des résidents de Tripoli, le 12 mars 2012 ©AFP
TRIPOLI (AFP) - (AFP)
Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté lundi dans la capitale libyenne contre une coalition d’ex-rebelles qui se sont installés dans une école militaire à Tripoli.
"Nous voulons que toutes les milices quittent Tripoli et que ces locaux soient remis aux autorités", a déclaré Oum Ahmed en parlant de l’Ecole militaire des femmes, devenue une caserne pour 47 brigades d’ex-rebelles.
Certains manifestants ont loué les milices pour leur combat pour avoir fait tomber l’an dernier le régime de Mouammar Kadhafi, mais jugé que le temps était venu pour elles d’obeir au nouveau gouvernement.
"Nous reconnaissons ces brigades comme les enfants de la Libye et les remercions pour la libération du pays mais elles doivent intégrer un Etat de droit", estime Rima Zarig, enseignante de langue anglaise.
Des organisations de défense des droits de l’Homme ont mis en garde contre la menace que ces milices représentaient pour la stabilité de la Libye.
Il y a un an, des milliers de Libyens ont abandonné travail ou études pour prendre les armes contre les forces du colonel Kadhafi.Après la chute de son régime fin août et sa mort le 20 octobre, la plupart sont restés organisés en brigades armées.
L’armée et la police n’étant toujours pas entièrement opérationnelles, ce sont ces milices qui font largement la loi.
Inquiètes de la prolifération des armes et de la multiplication des incidents entre groupes armés, les nouvelles autorités ont lancé un plan visant à réintégrer les près de 200.000 ex-rebelles dans la société.
Des milices se sont récemment dites prêtes à remettre au gouvernement intérimaire des sites stratégiques, en particulier l’aéroport de Tripoli, dont elles avaient pris le contrôle pendant la révolte.
De nombreux sites sensibles à travers le pays sont encore sous le contrôle de ces brigades "révolutionnaires".
Les modalités et le calendrier de ces transferts n’étaient en revanche pas encore établis.

mardi 13 mars 2012


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AZIGZANE
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MessagePosté le: Mar 13 Mar 2012 15:41    Sujet du message: Agadez:TRACASSERIES POLICIERS ET PRESSION MILITAIRERépondre en citant

Sommes -nous en Republique du NIGER où en un autre etat qu'on peut nommé RMPN(Republique Militaire -Policieres du Niger )?il suffit d'arriver à la barriere d'agadez pour voir le changement . les policiers d'AGADEZ ont un droit sur tout vaux biens commes des douaniers , que vous rentrez ou vous sortez ils sont memes crées des taxes sur toutes les chevres qui sortent de la ville . La sortie d'arlit est devenue un calvaire pour les paisibles bergers qui retournent avec les chevres non vendues, quant aux pauvres transporteurs qui servent les lignes DABAGA- TABELOT-TAMAZALAK-TCHIRO-TIMIA, c'est l'humiliation totale . A ces tracasseries s'ajoute la pression militaire , les pauvres Nigerien qui ont eu la chance de se sauver de la LIBYE , sont eu aussi depillés à parir de DIRKOU de tout objet de valeur par le militaires. Du soldat au patron , chacun s'acharne sur les exodants , pour s'emparer meme d'une couverture , une montre, d'un telephone . Il revient à nos elus de mener une sensibilisation aupres des responsables de ces forces pour ramener leurs agents à l'ordre . ces derniers sont venus chercher uniquement de l'argent au lieu de faire leur travail , quant vous faites le tour de la ville, toutes les villas qui poussent comme de champions appratiennent aux policiers, gendarmes , miliaires et douaniers, quant aux parcelles , ne parlons meme pas . 
la question merite d'etre posée 
merci
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Dilo
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MessagePosté le: Mar 13 Mar 2012 19:05    Sujet du message:Répondre en citant

Alors là c'est gravissime, si ce que relate Azigzane ici est vrai en cette période où le gouvernement nous berne avec cette chasse aux immoraux de l'Etat ! 
Cette info doit être diffusée dans tous les médias et sites du Niger. Pas seulement ici. 
Il est incroyable que jusqu'ici aucun journal du Niger n'ait signalé ces aberrations criminelles.
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Les combattants de l'Azawad annoncent la prise de contrôle de tessalit

Bamako tourne le dos à un Nord en flammes

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le 13.03.12 | 10h00 Réagissez

Après avoir fait la sourde oreille aux nombreux cris de détresse des cadres de l’Alliance pour la démocratie et le changement (ADC), le président malien, Amadou Toumani Touré, adopte une position passive face l’embrasement du nord de son pays.

Les combattants du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) contrôlent, depuis hier matin, Amachach, le dernier camp militaire de la ville de Tessalit, situé au nord du Mali, non loin de la frontière avec Tamanrasset. Pas de combat pour l’occuper, nous dit-on, de source proche du mouvement. Une victoire trop importante du fait de l’existence d’un aéroport à Tessalit. La facilité avec laquelle cette «citadelle» a été prise intrigue plus d’un. Les autorités maliennes affirment qu’il s’agit d’un «retrait tactique» des forces armées, mais le MNLA avance une autre thèse : «Les militaires en poste dans ce camp ont déserté les rangs.» Des informations contradictoires font état de l’arrivée, à la frontière, de nombreux civils mais également de militaires ayant fui les lieux.
En dépit de l’exode de plus de 170 000 personnes vers les pays riverains et les échecs successifs de l’armée malienne sur le terrain, Bamako reste totalement coupée de la réalité. Après avoir fait la sourde oreille aux nombreux cris de détresse des cadres de l’Alliance pour la démocratie et le changement (ADC), sollicitations d’anciens rebelles, le président malien, ATT (Amadou Toumani Touré) adopte une position passive face l’embrasement du nord de son pays et la menace de partition qui pèse sur la région. Certains observateurs n’hésitent pas à voir dans cette «inertie» une volonté intentionnelle d’ATT de laisser régner le chaos au nord du pays, à travers les activités d’Al Qaîda, l’entrée en lice du mouvement islamiste Ansar Essuna (les fidèles de la sunna) dirigé par Ayad Ag Aghaly (qui était un proche émissaires chargé des négociations pour la libération des otages détenus par Al Qaîda) et la lutte du MNLA.
Dans ce contexte, ATT bénéficiera «d’une dérogation spéciale» pour renvoyer aux calendes grecques l’élection présidentielle prévue pour le mois d’avril 2012, à laquelle il ne pourra se présenter sans faire sauter le verrou de la limitation des mandats présidentiels à deux. D’ailleurs, à quelques semaines de cette date butoir, la dynamique de la pré-campagne semble stoppée net. Le pays vit comme s’il n’est pas à la veille d’un rendez-vous aussi important que celui de l’élection d’un président. Ce qui est certain, c’est que le président malien n’est pas du tout disposé pour l’instant à dialoguer avec le MNLA, qu’il considère d’ailleurs comme une organisation terroriste. Pour des observateurs avertis, le général président est en train de récolter ce qu’il a lui-même semé : le refus catégorique d’aller vers une paix durable à travers l’application de l’Accord d’Alger, qu’il a paraphé, pour permettre aux deux tiers de son territoire de vivre décemment.
Cette politique a eu comme conséquence non seulement le durcissement des revendications du mouvement de l’Azawad, mais également la prolifération des activités terroristes d’Al Qaîda, des cartels de la cocaïne, des trafiquants d’armes, qui a fait de la région une vraie poudrière, qui attise les intérêts non seulement de l’ancienne puissance coloniale mais également des Etats-Unis d’Amérique, qui voient d’un mauvais œil les mouvements d’anciens loyalistes d’El Gueddafi, venir renflouer les rangs d’Al Qaîda et de la rébellion. Devenue aussi complexe que dangereuse, la situation n’augure guère un avenir meilleur. Les combattants de l’Azawad ne lâchent pas du lest et promettent de «libérer» le dernier bastion de leur territoire, situé du côté de la frontière avec le Burkina Faso, alors que les phalanges d’Al Qaîda, qui évoluent dans le sillage du MNLA, continuent à recruter et à renforcer leurs positions et leurs moyens militaires.
Parallèlement, Ayad Ag Aghali organise ses troupes armées structurées autour du mouvement Ansar Essuna, en récupérant de plus en plus de Maliens désabusés par Abou Zeid. Pour certains, Ayad, devenu très riche grâce à ses «bons offices» dans la libération des otages détenus par les terroristes et ses relations avec les trafiquants d’armes et de drogue, veut se présenter comme un «guide» d’un islam sunnite en opposition aux salafistes, qu’il connaît assez bien, eu égard aux relations qu’il avait avec leurs chefs, notamment Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar. En tout état de cause, les combattants de l’Azawad ne comptent pas faire marche arrière et s’attendent à un été très chaud.

 
Salima Tlemçani

MALI / MAURITANIE - 
Article publié le : mardi 13 mars 2012 - Dernière modification le : mardi 13 mars 2012

Raid de l’aviation mauritanienne au Mali contre des membres d’Aqmi

Le raid de l'aviation mauritanienne a eu lieu dimanche 1 mars 2012 à Toual, à 65 kilomètres environ de Tombouctou.
Le raid de l'aviation mauritanienne a eu lieu dimanche 1 mars 2012 à Toual, à 65 kilomètres environ de Tombouctou.
S. Borelva et F. Achache / RFI

Par Antonio Garcia
L’aviation mauritanienne a mené en fin d’après-midi, dimanche 11 mars 2011, un raid au Mali contre une colonne de combattants d'al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), à Toual, à 65 kilomètres environ de Tombouctou. Le raid a visé le groupe qui avait relâché la veille un gendarme mauritanien en échange de la libération d'un Malien, membre présumé d'Aqmi. Le bilan de l’opération est encore flou. 

Selon des sources mauritaniennes et maliennes, le raid a été mené par deux avions de combat, dimanche 11 mars 2012, aux environs de 17h00. Le bombardement a été effectué près de la localité de Toual, à environ 65 kilomètres de Tombouctou. L'aviation mauritanienne, qui serait partie de sa base de Nema, près de la frontière malienne, avait pour cible une colonne de combattants d'Aqmi, plus précicément des membres de l'unité Serya de al-Fourqane. Son chef, Yahya Abou al-Hammam, a échappé au raid.
Le bilan de cette opération est encore très flou. Une source militaire mauritanienne, citée par l'AFP, affirme que deux membres d'Aqmi ont été blessés et quatre véhicules détruits. Une source diplomatique jointe par RFI parle de deux morts dans les rangs des jihadistes. Par ailleurs, selon nos informations, un homme est actuellement soigné à l'hôpital de Tombouctou après avoir été légèrement blessé. Une enquête serait en cours pour savoir s'il appartient à Aqmi ou bien s'il s'agit d'une victime collatérale.

Cette opération a été lancée en vertu du droit de poursuite de l'armée mauritanienne sur le territoire malien et Bamako n'aurait pas été prévenu en amont. Le raid a visé le groupe qui avait relâché samedi 10 mars dernier un gendarme mauritanien en échange de la libération d'un Malien, membre présumé d'Aqmi. Selon un spécialiste de ce dossier, Nouakchott a voulu, par cette attaque aérienne, envoyer un message de fermeté alors que la veille, la Mauritanie transigeait avec les jihadistes.

Ce n'est pas la première fois que l'armée mauritanienne intervient sur le territoire du voisin malien. Sa dernière opération remonte à la fin octobre 2011 lorsqu'elle avait attaqué des positions d'Aqmi dans la forêt du Wagadou, située dans l'ouest du Mali.

De plus, l'un des chefs d'al-Qaïda au Maghreb islamique séjournerait en Libye depuis quelques semaines. L’information a été confirmée à l'Agence France-Presse par deux sources sécuritaires. L'Algérien Mokhtar Belmokhtar serait sur le territoire libyen pour se procurer des armes.  
TAGS: AQMI - MALI - MAURITANIE - TERRORISME
FICHE PAYS :

BEKAY AG HAMED AHMED. Chargé de la communication du Mouvement pour la libération de l’Azawad

«Beaucoup de soldats maliens ont fui vers l’Algérie»

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le 13.03.12 | 10h00 Réagissez


- Pouvons-nous connaître les circonstances dans lesquelles a eu lieu la prise de Tessalit ?
Nous avons positionné à Tessalit, une ville très proche de la frontière algérienne, en début de la journée du 11 mars. Vers 17h, nous avons donné l’assaut au camp militaire d’Amachach qui comptait plusieurs centaines de soldats, officiers ainsi que des civils, notamment des familles de militaires. Ces derniers ont préféré prendre la fuite au lieu de riposter. Ils ont abandonné le camp. Nous nous sommes accrochés avec eux, lors de la course-poursuite. Nous avons capturé douze militaires, parmi lesquels trois officiers. Beaucoup de soldats se sont égarés dans le désert parce qu’ils ne connaissent pas la région. D’autres ont pris la fuite en direction de la frontière algérienne. En tout, nous avons trente militaires en otages dont trois officiers.


- Les autorités maliennes ont affirmé hier que la prise de Tessalit par le MNLA était le fait d’un retrait tactique des militaires. Qu’en est-il au juste ?
De quelle tactique parlent-ils ? Dès qu’ils ont vu nos troupes arriver, ils ont fui dans le désert et vers la frontière algérienne. Pour nous, il s’agit d’une désertion. L’armée malienne était incapable de prendre une initiative.


- Bamako accuse le mouvement d’avoir bénéficié de l’aide d’Al Qaîda dans les attaques de ses forces armées au nord. Qu’en est-il au juste ?
Le gouvernement tente de masquer ses échecs en nous accusant d’être aidés par Al Qaîda. Il veut justifier son incapacité à faire face à nos combattants.


- Pourtant votre mouvement agit sur un terrain où évolue également Al Qaîda…
Pour l’instant, nous n’avons pas encore rencontré de terroristes. Dans nos différents communiqués, nous avons beaucoup insisté sur ce point précis. Nous ne voulons ni militaires ni terroristes sur notre territoire.


- Deux mois après le déclenchement de la rébellion, où en êtes-vous sur le terrain ?
Nous sommes sur le point de récupérer tout le territoire de l’Azawad. Il nous reste la partie frontalière avec le Burkina Faso que nous espérons prendre très prochainement. L’autodétermination de notre région est très proche. Le bilan est à ce titre significatif. Nous avons récupéré une grande quantité d’armements et capturé une trentaine de militaires.

- Mais vous avez enregistré des pertes…
Malheureusement oui. Nous comptons vingt martyrs en deux mois et des blessés légers. L’armée malienne est en train de fuir ses positions. Elle a subi de lourdes pertes dans ses rangs.

-Pensez-vous que cette revendication est acceptée par les pays limitrophes dont la majorité a refusé la partition du Mali ?
Nous ne pouvons pas revenir sur notre revendication qui émane de toute la base du mouvement et de la population de l’Azawad, constituée non pas de Touareg uniquement, mais de deux autres communautés dont les Arabes. Pour l’instant, les avis sont partagés, mais nous espérons que les pays de la région comprennent nos aspirations. Nous comptons beaucoup sur le soutien de l’Algérie, d’autant que la région de l’Azawad l’a beaucoup aidée durant sa guerre de Libération. Nous ne voulons rien d’autre que de disposer de notre territoire et de notre destinée. Il suffit de faire la route du nord à Bamako pour comprendre que nous ne partageons rien avec Bamako, ni la géographie ni le climat et encore moins les communautés ethniques. Nous voulons récupérer nos terres, rien de plus.


- Ne craignez-vous pas que cette autodétermination fasse tache d’huile et ouvre la voie à la partition de certains pays, comme c’est le cas pour la Libye, où des tribus de l’Est ont annoncé leur autonomie par rapport à Tripoli ?
Nous, nous parlons de l’Azawad et nous refusons la comparaison de notre mouvement avec ce qui se passe en Libye. Nous respectons les positions politiques des uns et des autres. Notre but est l’autodétermination de l’Azawad, qui s’étend sur 850 000 km2.


- Pourtant, c’est de ce pays que vous avez renforcé vos moyens militaires, notamment avec le retour d’anciens loyalistes d’El Gueddafi ?
Ce n’est pas vrai. Ceux qui sont revenus de Libye n’ont pas ramené des armes. Ce que nous possédons, nous l’avons pris à l’armée malienne à l’issue de nombreuses attaques. Le MNLA a été créé par les membres de la communauté de l’Azawad, et ses moyens militaires ont été acquis grâce à nos combattants qui étaient sur le terrain.


- Est-il vrai que l’organisation de Ayad d’Ag Aghaly agit sur le même terrain d’Al Qaîda ?
Ayad est en train de récupérer les jeunes Maliens enrôlés dans les rangs d’Al Qaîda. Il n’a rien à avoir avec l’extrémisme religieux. C’est un homme qui veut redonner à l’islam sunnite sa place dans la région. Les idées qu’il défend sont celles que partage une bonne partie de la population locale.
 
Salima Tlemçani