vendredi 18 décembre 2009

Coopération militaire Mali-Algérie : Retrouvailles de haut niveau

Y. Doumbia l’Essor n°16593 du 17-12-09
vendredi 18 décembre 2009


Les relations d’amitié et de coopération entre l’Algérie et notre pays se portent bien. L’une des preuves est fournie par la tenue régulière du comité mixte chargé de la coopération militaire et technique.

Un comité dont la 4è session est réunie depuis hier au ministère de la Défense et des Anciens combattants. Pour cette réunion, une importante délégation algérienne séjourne à Bamako. Conduite par le général Benbicha Mohamed Saleh, elle est composée de 5 autres officiers supérieurs et de l’attaché militaire de l’ambassade algérienne au Mali. La session du comité, a expliqué le secrétaire général du ministère de la Défense et des Anciens combattants, le général de brigade Youssouf Bamba, offre aux deux délégations l’occasion de faire le bilan des activités exécutées et de formuler des recommandations utiles dans des domaines comme la lutte contre le terrorisme. Youssouf Bamba a remercié les autorités algériennes pour leur contribution de qualité au retour de la paix dans les régions du nord du Mali. Les rencontres régulières entre hauts responsables militaires reflète l’amitié et l’estime que se portent les deux chefs d’État, Amadou Toumani Touré et Abdel Aziz Bouteflika, a jugé le secrétaire général du ministère de la Défense en invitant à "œuvrer ensemble pour faire de notre coopération bilatérale, un modèle, une valeur d’exemple". La volonté d’aller loin dans le cadre de cette coopération est partagée car le chemin à faire est encore long, a relevé le général Benbicha Mohamed Saleh. Certaines activités programmées pour 2008 et 2009 n’ont pas été exécutées à cause de difficultés de dernière minute, a constaté le chef de la délégation algérienne en notant cependant que l’évaluation montre que la coopération militaire entre nos deux pays a atteint un bon rythme. Seulement, la planification doit s’effectuer avec plus de rationalité afin de mieux conduire le nouveau programme qui sera élaboré au cours de la réunion qui s’achève aujourd’hui.

Y. DOUMBIA

Le Mali s’active pour faire libérer Pierre Camatte


Michel Scott lci.tf1.fr/ 17-12-09
vendredi 18 décembre 2009


Amadou Toumani Touré, le président malien, met la pression sur ses services pour que l’humanitaire vosgien, détenu par le commandant de l’aile dure d’Al-Qaïda au Mahgreb islamique, soit relâché rapidement.

Le mystère de la disparition de Pierre Camatte reste entier. Enlevé le 26 novembre dernier dans le Nord du Mali, cet humanitaire vosgien de 61 ans serait détenu par Abdelhamid Abou Zeid, le commandant de l’aile dure de la 9e région de l’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb Islamique), dixit le communiqué de revendication transmis à la chaine Al-Jazira le 9 décembre. De leur côté, les trois Espagnols kidnappés en Mauritanie seraient aux mains de Moktar Belmoktar, l’autre émir du Sahara, considéré comme plus perméable aux médiations -il a en effet la réputation d’être un bandit de grand chemin ayant jadis pris ses distances avec l’ex-GSPC algérien, l’ancêtre de l’Aqmi.

Face à la situation, on a frôlé l’état de panique à Paris il y a quelques jours : les cibles françaises seraient désormais particulièrement recherchées dans la bande sahélo-saharienne. Une injonction a donc été lancée aux ressortissants français résidents au Nord-Mali : il leur faut quitter la zone au plus vite. Le conseil s’applique aussi aux journalistes qui prétendraient s’y aventurer.

Relais habituels

Le gouvernement malien apprécie évidemment peu cet ordre de repli. Mais il a néanmoins déployé dans le même temps tous les moyens disponibles pour prendre contact avec les ravisseurs.

Le centre opérationnel de Gao coordonne ainsi tous les renseignements en provenance du désert (des chasseurs nomades interpellés entre Ménaka et la frontière nigérienne ont par exemple été ramenés au QG pour interrogatoire) et les relais habituels dans ce genre d’affaires ont été réactivés. Il s’agit des chefs locaux, maires des communes perdues dans le désert et représentants de tribus, aussi bien touarègues ou arabes. Tous ces intermédiaires sont chargés de prendre langue avec les salafistes.

Mauvais coup

L’un de ces intermédiaires a d’ailleurs dit à TF1 News son sentiment que Pierre Camatte pourrait être libéré prochainement. Sur la foi de quelles informations ? Le président Amadou Toumani Touré met en fait une pression terrible pour qu’une solution soit trouvée rapidement.

Le kidnapping de ce Français est en effet un mauvais coup porté aux autorités maliennes. Cible atypique, il était intégré depuis plusieurs mois au sein de la société locale à Ménaka. Investi dans un projet de développement, il symbolisait l’Européen qui vient humblement vivre aux côtés de ses hôtes en leur confiant sa sécurité.

Opérations militaires ?

Reste que les tractations entre Sahariens et les éventuelles valises de billets qui les accompagnent dans ces cas-là peuvent ne pas suffire. Si les pourparlers n’aboutissent pas, la manière forte pourrait être finalement employée. D’importantes opérations militaires seraient même déjà en préparation pour les semaines qui viennent, avec l’aide des conseillers américains qui ont élu domicile à Gao.

Par Michel SCOTT le 17 décembre 2009

mercredi 16 décembre 2009

Obama veut un Niger démocratique


Le JDD.fr International | 16/12/2009 - 19:17Barack Obama a expliqué le souhait, mercredi, que la démocratie progresse au Niger. "L'Amérique attend le jour où le Niger pourra célébrer à la fois la proclamation de la république et sa transition solide vers la démocratie", dit le président américain dans un message adressé à son homologue nigérien, Mamadou Tandja, fait l'objet de critiques croissantes pour avoir prorogé son mandat par amendement à la Constitution.

Manifestations politiques au Niger : la semaine de tous les dangers



H. Marie Ouédraogo L’Observateur Paalga 16/12/2009

22 décembre 2009. C’est la date à laquelle devrait prendre fin le dernier mandat présidentiel de Mamadou Tandja. Parvenu à la tête de l’Etat en 1999 et réélu une fois, l’ex-colonel de l’armée nigérienne, gagné par l’ivresse du pouvoir, n’a pourtant jamais eu l’intention de rendre si tôt le tablier, tant son désir de servir la nation est fort.

Désireux de jouer les prolongations durant les trois prochaines années, ce serviteur dévoué du peuple a résolu de bafouer la loi fondamentale pour parvenir à ses fins. Et ni les protestations de la communauté internationale, ni les manifestations de l’opposition, pourtant réunie sous la même bannière, n’empêcheront la Tazartché (la continuité en langue haoussa) de passer par la force d’un référendum, largement contesté.

A une semaine du dead line constitutionnel, la situation, déjà tendue à Niamey, est montée d’un cran entre opposition et pouvoir : dimanche, des dizaines de milliers de manifestants ont réclamé le départ du président, qualifié d’usurpateur. Ils ont exhorté la communauté internationale à maintenir la pression sur le pouvoir, exprimant leur soutien à la médiation ouest- africaine pour une sortie de crise.

Le mouvement anti- Tazartché à peine dispersé, voilà que les partisans du colonel Tandja investissent les rues de la capitale pour faire entendre leur voix, celle du référendum et de la prolongation, artificielle, d’un mandat présidentiel à l’agonie. Réponse du berger à la bergère, le grand meeting qui a mobilisé hier les partisans de la continuité avait pour objet de défendre le fait accompli et le passage en force du colonel, qui compte bien se maintenir au pouvoir envers et contre tous.

C’est donc pour la « bonne cause » de la sixième République que des établissements de la capitale ont fermé hier leurs portes, fournissant à ceux qui en avaient besoin la foule nécessaire. « Jour J -7 pour Tandja », clament les syndicats et les opposants, tandis que, dans le camp adverse, on prône les valeurs de la continuité dans une république taillée sur mesure.

Mais dans l’un comme dans l’autre camp, le compte à rebours a bel et bien commencé dans l’attente de la date fatidique du 22 décembre, dernier jour du mandat présidentiel.

D’ici là, on peut craindre que, de part et d’autre, les manifestations s’intensifient au point de virer, à terme, à l’affrontement. Dès lors, tous les regards sont tournés vers Abuja, où ont débuté, il y a de cela quelques semaines, les pourparlers de la médiation ouest-africaine, sur laquelle reposent tous les espoirs des compatriotes de Mamadou Tandja et ceux de leurs voisins de la sous-région. Niamey attend donc avec anxiété de savoir comment se passera la semaine de tous les dangers.

Par H. Marie Ouédraogo

mardi 15 décembre 2009

Hommage a Mano DAYAK /Par Abdalh HASSAN de TINARIWEN



source envouaturesimone

Hommage à MANO DAYAK Leader Touareg qui nous a quitter le 15 decembre 1995


Hommage à MANO DAYAK Leader Touareg qui nous a quitter le 15 decembre 1995
ecrit par Rhissa Ag Ahossey

Tu n'es plus / Et mes larmes ne tariront plus / Ton sang, ton corps et tes os / Sont à jamais mêlés à ces sables que tu as / Tant aimés. / Es-tu mort au-dessus de CHIRIET aux dunes / dorées / Ou en amont de TAMGAK qui rime avec ta / lutte ? / Sont-ce les terres maternelles de TEMET qui / te retiennent / Qui te réclament pour l'ETERNITE ? / Le désert est FIDELE / Comme tu l'as porté à bout de bras, au / bout du monde / Le TENERE te porte désormais en son sein / Pour toujours ton AME aura la clarté de ses / dunes / Et ta MEMOIRE la grandeur de ses montagnes / Ta mère est en deuil, et tu es le Fils de / toutes les mères / Ton père est en deuil, et tu es le Fils de tous / les pères / Ton frère est en deuil, et tu es le Frère de / TOUS les HOMMES,
GRAND GUIDE
La caravane est au bout de l'étape / Et la SOURCE annoncée n'est pas loin / Dans la nuit sans étoile et par la tempête / Tu nous a menés et à présent
REPOSE-TOI EN PAIX

Rhissa Rhossey : "Jour et Nuit, Sable et Sang" – Poèmes sahariens, © Transbordeurs, 2005

lundi 14 décembre 2009

À AGADEZ au Niger la situation devient "explosive"


Lundi 14 décembre 2009 1 14 12 2009 11:36 À AGADEZ au Niger la situation devient "explosive"
Petite lettre d’un ami Touareg qui rentre de Libye et du Niger et qui me parle un peu de la situation de la « réinsertion » des combattants à Agadez.
Vous comprendrez bien que cette personne souhaite garder l’anonymat, si vous pensez avoir plus d’infos crédibles merci de me les communiquer.
Pellet Jean-Marc

source occitan touaregBonsoir, mes amis sont encore à Tripoli en attente des promesses Libyennes. J'aimerai si possible que vous écriviez une petit mot sur cette situation car elle est vraiment explosive. Nous avons fait presque trois mois à Tripoli et toujours rien et les jeunes à Agadez commencent à perdre confiance et c'est grave. Donc je vous donne un résumé des choses comme elle se sont passées entre les différents Mouvements, la Libye et le Niger. Sous la médiation de la Libye nous avons accepté de déposer les armes et de négocier une foi les armes déposées. Le Fpn et le Mnj ont déposé les armes il y a presque trois mois et ont déversé plus de deux milles jeunes sans emploi à Agadez avec la promesse de la Libye de donner des enveloppe de réinsertion en attendant que le gouvernement nigérien les intègre dans les différentes sociétés du nord ou crée des emploi pour eux. C'est sur cette promesse que nous avons eu la confiance des jeunes pour qu’ils acceptent de rendre leurs armes et les remettent au gouvernement libyen à Sebha et nigerien à Agadez. Après avoir remis les armes nous avons rencontré le Président nigérien avec les médiateurs libyens, puis avec les médiateurs libyens nous sommes retournés en Libye pour finaliser les choses à fin que les jeunes que nous avons laissé à Agadez puissent recevoir leurs enveloppe, mais voila presque trois mois qu’ils sont à Tripoli et toujours rien, cette situation risque de devenir insupportable par les jeunes Ichumars que nous avons laissé à Agadez sans ressources. En attendant les promesses ne viennent pas. D'autres part les Cadres doivent entreprendre des discutions avec le gouvernement nigérien à Niamey et jusqu’ici ils sont encore bloqués à Tripoli, car ils ne peuvent plus rentrer les mains vide à Agadez où attendent tout ces jeunes qui nous traitent déjà de traîtres, ils ont raison car à leurs place je dirai aussi la même chose...


***************

Sur la situation des jeunes Ishumar voir l’article sur ISSIKTA:
Les témoignages que notre équipe de rédaction a recueillis sont d'une rare violence parfois, et tous s'en prennent aux libyens, au gouvernement, et aux chefs de la résistance . Il est urgent de trouver une solution à cette jeunesse avant qu'elle ne se tourne vers d'autres trafics ou organisations criminelles qui pullulent dans le Sahel.

Réponse a Mr chahana takiou à propos de ses écrits xenophobes à l'encontre des Touaregs

voire articles de chahana takiou:http://www.kidal.info/Forum/FR/lire.php?msg=8484

Chahana Takiou

Mr takiou que nous vaut cet étalage grotesque d'acharnement et de haine à l'encontre de tout ceux qui sont du nord Mali et qui frise le ridicule ???.Un journaliste doit avoir un respect de la déontologie ,doit être impartiale,objectif et surtout ,ses articles doivent être instructifs pour l'ensemble de ses lecteurs y compris les plus éloignés et parfois moins "visibles" pour lui.Il est temps de passer à l'apprentissage du metier de journaliste cher amateur .Le Mali a besoin de toutes ses fillles et de tous ses fils en ces moments difficiles,il n'a aucunement pas besoin des animateurs des médias "de mille collines "à Bamako.Si vous pouvez trouvez des sujets plus interessants que vous en prendre toujours aux mêmes communautés du nord Mali.....en esperant que le conseil ou organe de régulation des médias maliens ouvre l'oeil cette fois ci,à moins que Mr je hais tout le monde ne se prenne un rateau tout seul!!

Merci
La rédaction

dimanche 13 décembre 2009

La paix a Agadez /La désillusion?


Les accords de paix entre la résistance Touareg composée du MNJ ,FPN,et du FFR et le gouvernement nigerien sont dans l'impasse depuis plusieurs mois.Ces accords sont le fruit de la médiation du guide libyen.Depuis le désarmement effectif de l'ensemble des Mouvements et Fronts armés ,ce sont plus de 3000 ex combatants qui attendent les promesses de reinsertion promises par la Libye et le gouvernement nigerien en vain..
La désillusion face aux espoirs suscité par cette paix et ses promesses ,reste dans une phase critique ....
Nous avons recueillis les témoignages de plusieurs ex combatants et jeunes d'Agadez:

abdou: c'est "lamertume totale ..on sait plus a quel jeu jouent les libyens ...Nous avons plusieurs mois ici à agadez,je suis même pas rentré chez moi ..faire quoi?

R-B :C'est des libyens ,ils n'ont aucune expérience des gestions des conflits ,les Bachir Salah et Ahmed Souleymane ...tous des escros ,ils détournent tout l'argent et le gouvernement quand a lui ...il est absent..

M-B:C'est la faute à nos Leaders qui nous ont enbarquer dans cette galère ,ils sont ou?Ils attendent Gaddafi depuis des mois ,mais lui il a eu ce qu'il voulait en saupoudrant sa tentative de médiation aux yeux de l'opinion publique..Il voulait devenir président de l'Afrique ,maintenant que c'est fait ,il ny'a plus aucun effet médiatique a s'afficher avec les Touaregs et autres bélligerants ,il est occuper a faire ses travaux de metro à Tripoli..

K-M:Nous nous voulons une situation de dignité ,qu'on travaille en paix et construire chez nous et ça c'est au gouvernement nigerien de prendre en compte les aspirations légitimes de tous les jeunes d'Agadez ,car tous les ingrediens sont là pour que ça explose si rien n'est fait le plus tôt possible ...Les libyens on les connais c'est du Kamé -Kamé!!

J-S:Les Libyens ,ils disent nous on vous fera ça ou ceci ,mais régardez les responsables de cette initiative ,ils n'ont que faire de la paix au Niger ,eux comme les Leaders des Fronts ,ils remplissent leurs poches c'est tout ce qui les interesse!!

Les témoignages que notre équipe de rédaction a recueillis sont d'une rare violence parfois ,et tous s'en prennent aux libyens ,au gouvernement ,et aux chefs de la résistance .Il est urgent de trouver une solution à cette jeunesse avant qu'elle ne se tourne vers d'autres trafics ou organisations criminelles qui pullulent dans le Sahel.

La rédaction

Alors que redditions et arrestations se multiplient,le Gspc derrière le bouclier des kidnappings


Ikram GHIOUA-http://www.lexpressiondz.com-13-12-09
dimanche 13 décembre 2009

Les derniers enlèvements au Mali et en Mauritanie ont été une bouée de sauvetage pour cette organisation en quête d’éclats médiatiques.

Les repentances et les arrestations de terroristes se multiplient depuis ces deux dernières semaines. Alors que pas moins de six terroristes ont déposé les armes, notamment à Alger et Constantine, une cinquantaine d’éléments de soutien au terrorisme ont été arrêtés à Batna et récemment à Constantine. Ce résultat est le fruit d’un engagement des forces de sécurité et aussi de l’appui sans faille des citoyens à la lutte antiterroriste. Des sources sécuritaires ont confié, sans réserve, que l’organisation dirigée par l’émir Droukdel est en phase de désintégration avancée. La déliquescence de cette organisation criminelle est un fait à ne pas négliger quand on sait que le Gspc lui-même a reconnu un recul de ses activités subversives par le biais de son site Internet. Deux ans durant, le numéro un du Gspc n’aura pas réussi à redresser son organisation et continue de subir des pertes sans précédent. Cela est d’autant plus vrai lorsque sur le terrain, les services de sécurité s’attendent à d’autres prochaines redditions. Dans une vaine tentative de sauver ce qui reste de son organisation. Droukdel change son fusil d’épaule. Aussi, les derniers kidnappings des ressortissants étrangers perpétrés au Mali et en Mauritanie, ont constitué, en quelque sorte, une bouée de sauvetage pour cet émir en quête d’éclats médiatiques.

En effet, l’émir ne pouvait espérer une meilleurs aubaine pour galvaniser ce qui reste de ses troupes et adresser des messages, via Internet, prouvant que son organisation criminelle est toujours en action sur le terrain et que le terrorisme n’est pas près de disparaître. C’est également au niveau du Mali et de la Mauritanie que la branche d’Al Qaîda au Maghreb réussira à trouver des complicités en ce sens que ces régions sont marquées par une instabilité politique et sécuritaire.

Pour les services de sécurité, le Gspc a versé tout simplement dans le grand banditisme, agissant au même titre que les réseaux des narcotrafiquants et les marchands d’armes. Les analystes du réseau d’Al Qaîda sont unanimes : « Ayant perdu sa couverture religieuse et politique, Droukdel et ses complices ne sont plus qu’un outil maniable entre les griffes d’Ayman al Zawahiri, autant dire des clans tribals de la Somalie. »

Nos sources ont tenu à souligner que l’exploitation efficace du renseignement rend la lutte plus pragmatique et plus précise et a permis d’ailleurs de cibler des éléments clés de la structure du Gspc. L’arrestation ou la neutralisation de ces éléments a permis d’enregistrer la régression de cette organisation, principalement en Algérie. Il n’en demeure pas moins que le Gspc a réussi à faire parler de lui en dehors des frontières algériennes en organisant des enlèvements contre des humanitaires : où un Français au Mali a été enlevé et trois Espagnols en Mauritanie.

L’instabilité sécuritaire inquiète les services de sécurité algériens du fait que ces actes se produisent aux portes des frontières algériennes. C’est la raison pour laquelle un important dispositif sécuritaire est actuellement mobilisé à ce niveau et c’est ce qui a d’ailleurs permis l’avortement de plusieurs transactions au sud-ouest liées au trafic de drogue, l’une des principales sources de financement d’Al Qaîda au Maghreb.

Ikram GHIOUA

Trois questions à Mani Ansar du Festival au Désert


Kassim TRAORE-Bamako Hebdo, 12/12/2009
Trois questions à Mani Ansar du Festival au Désert
samedi 12 décembre 2009
le festival du Désert d’Essakane qui fêtera du 7 au 9 janvier 2010, son 10ème anniversaire, est devenu en quelques années l’un des plus célèbres festivals de musique au monde. Et au-delà de la musique, c’est la célébration de la tolérance et de la paix entre les peuples. Itinérant au départ, le festival au Désert s’est implanté depuis 2003 à Essakane, à une soixantaine de kilomètres de Tombouctou sur un camping géant de tentes pouvant accueillir environ 10 000 participants. Mais cette année, à cause de l’insécurité dans le nord Mali, il y a des inquiétudes sur la participation massive des touristes. Pour le directeur du Festival au Désert la situation sécuritaire doit être prise au sérieux. Mani Ansar répond à nos questions sur la sécurité au nord.

Est-ce que vous avez des inquiétudes par rapport à l’insécurité au nord ?
Mani : Non, franchement pas, Je tiens à vous dire que l’année dernière à la même période, si on réfléchi un peu on se rendra compte que c’était beaucoup plus dangereux que cette année. Parce que l’année dernière à la même période en plus de cette menace entre guillemet islamiste. Il y avait des groupes bandits qui mettaient le feu partout, à Nampala, Diabaly, Abeïbara un peu partout. Franchement la situation était beaucoup plus tendue. C’est vrai qu’il faut prendre des dispositions, il ne faut pas dire que le risque zéro existe. Le risque zéro n’existe nulle part. Je pense qu’on fait une publicité démesurée sur la situation au nord du Mali qui est injuste.

Est-ce que des touristes ont annulé leur voyage sur Essakane ?
C’est sûr qu’il y a des gens qui décommandent. Mais il y en a qui veulent venir. Dire que personne n’écoute ce qui se dit c’est faux. Si certains annulent, d’autres ont envi de venir qui sont nombreux. Ils ont entendu parler du festival, ils veulent venir. Beaucoup viennent d’autres contrées qui ne regardent pas la télé française, ni n’écoutent les communiqués de leur ambassadeur. Ils viennent de Singapour, du Brésil et de Nouvelle Zélande. C’est vrai que du côté français, anglais et américain il y a une baisse, mais de l’autre côté ça récupère beaucoup.

Il n y a pas de périls en la demeure ?
Non pas vraiment, sincèrement. Nous avons le soutien de nos autorités. La situation sécuritaire au nord dépend d’eux. S’ils disent de faire notre manifestation, nous allons la faire. Cela fait 10 ans que nous collaborons et nous ne craignons rien pour le moment. Cette bonne collaboration est soutenue par un communiqué qui confirme chaque festival qui s’approche. Cela fait 4 à 5 ans que c’est ainsi. Et chaque fois ça c’est bien passé. Pourquoi ne pas y croire cette année ?. Nous allons le faire et ça sera du 7 au 9 janvier 2010. Les journées se déroulent, ponctuées par des manifestations traditionnelles : les parades et les courses de chameaux, les Tindés (chants traditionnels de femmes), des expositions d’artisanat, des colloques et forums destinés aux nomades et autres participants. A la nuit tombée, sur une scène moderne, plantée dans les dunes, sous les étoiles, place aux concerts dédiés aux musiques du monde entier. Le Festival a toujours attiré du monde.

Kassim TRAORE

vendredi 11 décembre 2009

Mali/Somali :Contingent militaire neutre ou ingérence


Un homme blessé lors de l'attentat du 3 décembre 2009 à Mogadiscio.


Nous venons d'apprendre des sources Kenyanne qu'un contingent malien est toujours en attente des ordres de Koulouba (présidence malienne).
Composé de 13 officiers (superieurs et subalternes),le contingent malien devrait au départ travaillé avec les forces de maintien de la paix de l'Union africaine et aux côté des forces gouvernementales en Somali.Parmis ces officiers une dizaine sont des commandants Touaregs maliens qui veulent bien travailler au maintien de la paix ,mais pas prendre part au conflit .Au Kenya les ordres reçus par ces officiers sont clair ,il faut combatre..au Mali on parlait de forces de paix et de neutralité..
affaire à suivre...

a savoir:

SOMALIE •
La colère monte face au chaos ambiant


Les rebelles islamistes qui contrôlent déjà la majeure partie du pays prennent désormais la population civile pour cible. Lassée de la violence, celle-ci n'hésite plus à descendre dans la rue pour manifester sa colère.


SOMALIE

Royaume-Uni
The Independent
© AFP


Un homme blessé lors de l'attentat du 3 décembre 2009 à Mogadiscio.


Quelques jours après le carnage qui a fait au moins 23 morts, le 3 décembre à Mogadiscio, désarroi et colère dominaient dans la capitale somalienne. Le massacre perpétré contre des civils a soulevé une vague d'indignation. Les insurgés islamistes sont à l'index dans une atmosphère de désordre généralisé. Trois ministres, trois journalistes et de nombreux étudiants ont été tués par la bombe qui a explosé durant une cérémonie de remise des diplômes de fin d'études à de futurs médecins. Il s'agit d'un des pires attentats commis dans un pays qui flirte avec la violence depuis 1991. Le président du gouvernement de transition soutenu par l'Occident, Sharif Cheikh Ahmed, en a fait porter la responsabilité à la rébellion islamiste. Mais les deux principaux groupes rebelles, les chebab présumés liés à Al Qaïda et leurs alliés du Hizb Al Islam, ont nié toute implication. L'attentat a soulevé une vague d'indignation rarement manifestée auparavant. Les chebab s'en étaient déjà pris aux troupes éthiopiennes, qui occupaient le pays jusqu'en janvier, aux forces de maintien de la paix de l'Union africaine ou aux forces gouvernementales. Mais c'est la première fois qu'ils s'en prennent aux civils. Les chebab prônent un retour à la religion sous une forme particulièrement rigoureuse en rupture avec la tradition somalienne de tolérance. La lutte courageuse contre les Ethiopiens et leur capacité à maintenir la loi et l'ordre leur avaient assuré un certain respect au sein de la population. Mais depuis l'attentat, la colère est généralisée. Elle ne se limite pas à la capitale. Vendredi dernier, plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans les rues de Dhusamareb, ville située à 500 kilomètres de Mogadiscio, pour condamner l'attaque.

Dans une Somalie qui sombre dans le chaos, le gouvernement en place ne contrôle qu'un quartier autour de la Présidence. Le reste du pays est véritablement aux mains des islamistes et des pirates du golfe d'Aden. Mutilé, martyrisé, le pays sombre dans l'horreur et le chaos absolus. L'attentat suicide a frappé le coeur de ce qu'il reste d'autorité à un pouvoir factice, dans une ville qui n'a de capitale que le nom. Les faits : lors d'une cérémonie officielle de remise de diplômes, le terroriste, un activiste, a déclenché la ceinture d'explosifs qu'il portait, provoquant la mort de 19 personnes, en majorité des étudiants, ainsi que de trois ministres. Le gouvernement de transition somalien vient ainsi de perdre ses ministres de l'Education, de l'Enseignement supérieur et de la Santé. Celui des Sports figure au nombre des 60 blessés, dont certains grièvement, parmi lesquels on relève encore des journalistes. Le quatrième ministre décédera plus tard des suites de ses blessures. L'attaque d'une rare violence intervient à quelques encablures du palais présidentiel de Mogadiscio, la seule zone de quelques kilomètres carrés dans tout le pays, sur laquelle le gouvernement exerce un semblant de contrôle. Le président cheikh Sharif Ahmed, au pouvoir depuis janvier 2009, contrôle à peine un petit quartier avec le soutien de 5 300 soldats de l'Union africaine en Somalie (Amisom). Le reste de la capitale n'est qu'un vaste coupe-gorge soumis aux milices de tout acabit : chebab, Hizb Al Islam... Le gouvernement n'a pas plus d'autorité sur le reste de ce grand pays d'Afrique. L'Union européenne, qui a fermement condamné l'attentat, envisage d'envoyer début 2010 une centaine d'instructeurs afin de former jusqu'à 2 000 soldats de la future armée gouvernementale somalienne, pour la porter à terme à 6 000 hommes.

Les membres du gouvernement sont régulièrement la cible d'attentats, en particulier des chebab qui se réclament d'Al Qaïda. Les mêmes ont revendiqué le rocambolesque enlèvement de deux membres des services spéciaux français l'été dernier. La Somalie est surtout devenue le repaire d'où partent la plupart des attaques de pirates qui écument le golfe d'Aden. Les eaux territoriales somaliennes sont devenues un véritable danger pour la marine internationale. 20 000 bateaux croisent chaque année au large de la Corne de l'Afrique, qui voit transiter 30 % du pétrole à destination de l'Europe. Devant le risque permanent, l'Union européenne s'est résolue à lancer sa première mission navale, baptisée Atalante, et qui vient d'être reconduite pour douze mois. Objectif : sécuriser ces eaux troubles et combattre un phénomène qui menaçait de limiter sérieusement le mouvement maritime. Depuis, les pirates n'ont pas renoncé à leurs lucratifs coups de force contre les navires qui se risquent dans la zone. La piraterie maritime est devenue une véritable marque déposée pour la Somalie. Entre ce phénomène et les chebab fondamentalistes, le peuple souffre.

Des centaines de personnes ont manifesté, le 7 décembre, dans la capitale Mogadiscio pour dénoncer la violence dantesque qui s'est emparée du pays. Le rassemblement était sans précédent dans la capitale somalienne. Les manifestants se sont regroupés dans la matinée devant l'hôtel Shamo, lieu du carnage du 3 décembre. Les protestataires ont notamment brûlé le drapeau noir et blanc, bannière adoptée par les chebab. "A bas les chebab", "assez de violence", ont scandé les manifestants, qui ont accusé la milice islamiste d'être responsable de ce "massacre d'innocents". Le cortège s'est arrêté quelques instants devant l'université de Banadir, à la faculté de médecine où étudiaient la plupart des victimes. La manifestation s'est déroulée dans la petite partie de la capitale somalienne encore sous contrôle du gouvernement de transition (TFG). Un îlot assiégé par les chebab et leurs alliés locaux du Hizb Al Islam. Un tel rassemblement contre les mouvements fondamentalistes reste sans précédent dans Mogadiscio. La dernière tuerie a choqué de nombreux Somaliens et porte la marque des habituels attentats suicides commis par les insurgés islamistes. Les chebab se sont empressés de démentir toute implication dans le massacre. Ces derniers ont mené de nombreux attentats suicides contre les membres du TFG et la force de paix de l'Union africaine en Somalie (Amisom). Cette dernière, déployée à Mogadiscio pour y soutenir le gouvernement, semble complètement désorientée dans le chaos généralisé qui désagrège la Somalie.


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Le Niger, l’uranium et les communicants excommunicateurs

Samuel Gontier-Télérama-11-12-09
vendredi 11 décembre 2009

Jacques-Emmanuel Saulnier, brillant porte-parole d’Areva, leader mondial du nucléaire, fait savoir par courrier (1) que « [s]es équipes ont pour instruction de ne plus donner suite à vos sollicitations ». Il s’adresse au réalisateur Dominique Hennequin, à qui il reproche ses propos tenus dans Télérama pour parler de son film Uranium, l’héritage empoisonné, diffusé ce soir sur Public Sénat. Avant de revenir sur la polémique, attardons-nous d’abord sur deux enquêtes effectuées à Arlit, au Niger, où Areva exploite des mines.

Jacques-Emmanuel Saulnier dénie à la visite de Dominique Hennequin le caractère d’une « opération de com (…) : Nous aurions choisi une autre audience que celle offerte par Public-Sénat, soyez-en assuré ». On appréciera le compliment adressé à une chaîne pas franchement subversive, qui, dans la mesure de ses faibles moyens, mène cependant une politique ambitieuse en matière de documentaire. Et on n’osera contester cette information fournie par Areva : « Plus de 50 journalistes se sont rendus à Arlit l’an passé. » Parmi eux, Patrick Forestier, qui a réalisé pour Spécial investigation une enquête, Trafic d’uranium, diffusée début novembre sur Canal+. Un petit comparatif avec le travail de Dominique Hennequin, fondé sur quelques extraits, se révèle particulièrement édifiant.

Pour les deux reporters, la visite des mines d’Arlit ne constitue que la seconde partie de leur document. Dans sa première partie, très intéressante, Patrick Forestier enquête sur l’extraction périlleuse et la destination douteuse de l’uranium des mines clandestines situées en République démocratique du Congo (RDC). De son côté, Dominique Hennequin se rend au Gabon pour mesurer les désastreuses conséquences sanitaires et environnementales de l’exploitation par la Comuf (filiale d’Areva) d’un site fermé en 1999.

« Atomic Anne » bénéficiera d’un micro très ouvert et d’une caméra très admirative jusqu’à la fin du reportage. Pour sa part, Dominique Hennequin rencontre quelques mois plus tard d’autres Touaregs moins folkloriques. En passant par l’Algérie, après avoir traversé le désert. Ceux-là s’expriment – ce n’est pas le commentaire qui parle à leur place. Et voici ce qu’ils disent :

Patrick Forestier descend ensuite dans une mine de la Cominak, qui, « fait exceptionnel, accepte de nous ouvrir les portes de ses boyaux souterrains ». « Exceptionnel », c’est un peu exagéré. Si j’en crois Jacques-Emmanuel Saulnier, cette mine est un vrai moulin à vent. Le reporter y recueille des témoignages sur les conditions de sécurité.

Visitant lui aussi une mine souterraine de la Cominak, Dominique Hennequin est confronté exactement au même discours. Mais il se permet d’émettre des doutes.

Au fait, où va le radon dont un mineur explique à Patrick Forestier qu’il doit être ventilé pour ne pas les intoxiquer ? L’enquête de Canal+ donne une réponse plutôt succincte.

Suivra le discours calibré des salariés d’Areva évoqué plus haut. Dominique Hennequin, lui, s’intéresse de plus près à cette pollution atmosphérique. Exprimant de nouveau son scepticisme.

Chaque gisement d’uranium possède son usine de traitement du minerai qui broie la roche puis en extrait l’uranium naturel pour produire l’uranate, ou « yellow cake », exporté vers les usines d’enrichissement françaises. En visitant l’installation de la Cominak, Patrick Forestier s’arrête d’abord devant le tas de minerai prêt à être traité.

Patrick Forestier ne le sait peut-être pas, mais il assiste à un rituel très prisé des dirigeants d’Areva, une ordalie qui établit l’innocuité de leur industrie : prendre dans la main un objet peu radioactif et, si l’exposition n’est pas prolongée, peu dangereux (sauf par inhalation ou ingestion, d’où la phrase « Je vais me laver les mains. »). Dominique Hennequin, lui aussi, visite l’usine de traitement de l’uranium. Mais il ne s’attarde pas sur le beau minerai doux au toucher, il s’interroge sur le devenir des boues qui sont produites lors de fabrication de l’uranate. Des boues stockées à l’air libre.

Au final, le contraste entre les deux enquêtes est saisissant. N’accablons pas Patrick Forestier : il ne s’intéressait pas à la pollution engendrée par l’extraction d’uranium mais aux risques géopolitiques (la prolifération) qu’elle implique. De ce point de vue, son enquête est réussie. N’empêche que le message des communicants est passé. Les abominables mines clandestines de RDC semblent avoir été filmées pour mieux faire admirer le soin avec lequel Areva extrait de l’uranium nickel au Niger – et pour annoncer en conclusion que l’entreprise va implanter son formidable savoir-faire… en RDC (!).

Dominique Hennequin, de son côté, a creusé son sillon avec rigueur, multipliant les sources d’information : associations, scientifiques, médecins, victimes, juristes, opposants politiques… et Areva, bien sûr. Le tout sans jamais remettre en cause la nécessité d’exploiter l’uranium du Niger pour alimenter les centrales d’EDF. Cette démarche simplement rigoureuse n’a pourtant pas l’heur de plaire aux apôtres de la communication.

Dans sa lettre, le porte-parole d’Areva met particulièrement en cause une impression confiée à Télérama par Dominique Hennequin. « Notre visite était tellement encadrée, elle m’a rappelé la Corée du Nord », dit le réalisateur (qui a effectué un reportage au pays de Kim Il-sung). « Il est outrancier de comparer l’accueil d’Areva à celui de la Corée du Nord, s’indigne Jacques-Emmanuel Saulnier. Que vous vous livriez à un amalgame géopolitique de ce type pour qualifier la manière dont notre Groupe vous a ouvert ses portes est insultant pour celles et ceux de mes collègues qui, au siège ou au Niger, se sont mobilisés à cet effet. »

Le porte-parole d’Areva voudrait faire croire à une attaque contre des personnes ? Mais Dominique Hennequin parlait d’une ambiance qu’il a ressentie, pas des salariés d’Areva. Le Niger n’est pas la Corée, les communicants de la multinationale ne sont pas les robots d’un régime totalitaire. Ils ont loyalement accepté de répondre aux questions les plus dérangeantes posées par un reporter bien documenté dont la pugnacité les a parfois contraints à exprimer quelques ambiguïtés révélatrices. Quant aux mesures sécuritaires auquel est soumis le Nord Niger, il va de soi qu’elles ont été « décrétées » par le gouvernement, pas par Areva… même si la spoliation de leurs terres pour les besoins de l’exploitation minière n’est pas étrangère aux motivations des rebelles touaregs.

Dominique Hennequin a donc enfreint le catéchisme d’Areva. Celui-ci est d’une simplicité biblique : « Nous ouvrons grand nos portes et nos fenêtres à quiconque nous sollicite », prêche régulièrement Jacques-Emmanuel Saulnier, moine-soldat du combat pour la « transparence », dans de grands élans œcuméniques. Et c’est vrai (2). Ensuite, si l’enquêteur prend l’initiative de vérifier les dires des communicants, de chercher d’autres sources, d’interroger des personnes « dont on connaît les engagements » – disent-ils pernicieusement… comme si Areva n’avait pas d’engagements ! –, bref, s’il fait son travail de journaliste… Sacrilège ! Le mécréant a abusé de la confiance de ses hôtes, usant de « pratiques déloyales » pour mener une enquête « à charge ».

Si cela peut le consoler, Dominique Hennequin n’est pas le premier (et sûrement pas le dernier) à subir ce genre d’excommunication de la part d’Areva (ou de la part d’autres entreprises familières du même bréviaire). Au diable les sermons ! Leur seule existence confirme la pertinence du travail réalisé. Après tout, le triste sort réservé aux salariés et riverains des mines africaines ne méritait-il pas une enquête « à charge » ?

Samuel Gontier

(1) La lettre d’Areva (ou sur le site d’Areva). (2) Il m’a été donné d’apprécier la civilité et la disponibilité dont il sait faire preuve.

Uranium, l’héritage empoisonné, samedi 12, 22h, Public Sénat (le débat qui suit la diffusion a été enregistré avant qu’Areva prenne la mouche en lisant Télérama).

EN SAVOIR PLUS !

Nucléaire : les mensonges de Mme Lauvergeon


http://www.mediapart.fr/club/blog/velveth/10-12-09
vendredi 11 décembre 2009

Alors que s’ouvre le sommet de Copenhague sur le climat, Mme Anne Lauvergeon, présidente du directoire d’AREVA, a été interviewée sur France Info le 7 décembre 2009. Elle a déclaré que « le nucléaire, ça ne fait pas de CO2 » et qu’il ne produit que « de toutes petites quantités de déchets ».

La CRIIRAD dénonce ces affirmations erronées et demande à Mme Lauvergeon de prendre des mesures urgentes pour traiter les sites contaminés par les filiales du groupe AREVA au Gabon et au Niger.

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La CRIIRAD rappelle que 1 / le nucléaire rejette bien des gaz à effet de serre 2 / qu’à chaque étape du processus de production, il produit de grandes quantités de déchets radioactifs dont le confinement n’est pas assuré 3 / AREVA laisse en outre des populations vivre sur des terrains ou dans des habitations contaminées par ses activités. Quelques exemples sont indiqués ci-après. .

Les décisions qui vont être prises au sommet de Copenhague ne doivent pas être fondées sur les informations mensongères du lobby nucléaire.

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Extraction de l’uranium
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L’énergie nécessaire au fonctionnement des usines d’extraction de l’uranium des filiales d’AREVA à ARLIT (Niger) provient d’une centrale thermique au charbon particulièrement polluante [1]. Pour la mine et l’usine de la COMINAK, la production d’une tonne d’uranium nécessite 9,7 tonnes Equivalent Pétrole [2]. Il est probable que la mise en exploitation du gisement d’Imouraren (Niger) aura un bilan d’émission de gaz à effet de serre encore plus lourd compte tenu des faibles teneurs du minerai et de la nécessité de déplacer 3,8 milliards de tonnes de roches pour y accéder [3]. .

En France l’extraction du minerai a conduit à produire plus de 50 millions de tonnes de résidus radioactifs à très longue période dont le confinement n’est pas assuré [4]. Au Niger il s’agit de plus de 35 millions de tonnes de résidus radioactifs entreposés à l’air libre à quelques kilomètres de l’agglomération d’ARLIT et Akokan où vivent environ 80 000 personnes [2]. Des déchets miniers radioactifs ont en outre été utilisés pour remblayer des pistes. En 2007 la CRIIRAD a révélé que de tels déchets, présentant un niveau de radiation 100 fois supérieur à la normale étaient présents devant l’hôpital de la COMINAK (filiale d’AREVA) à Akokan (Niger) [5]. Une mission conduite par Greenpeace à AKOKAN en novembre 2009 a confirmé que des niveaux de radiation élevés persistaient sur de nombreux secteurs de la ville [6] .

Au Gabon, la COMUF, filiale d’AREVA a produit sur le gisement d’uranium de Mounana 7,5 millions de tonnes de boues radioactives, dont 2 millions de tonnes ont été déversées dans la rivière. Les mesures effectuées par la CRIIRAD en 2009 montrent qu’une partie de ces déchets radioactifs est à l’air libre dans la forêt voisine. Les mesures de 2009 confirment en outre que les logements des cadres et des ouvriers de la COMUF ont été construits avec des matériaux radioactifs. Les populations sont ainsi soumises à leur insu à des doses de radiation totalement injustifiées [7]. .

Purification de l’uranium
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La purification des concentrés uranifères est effectuée à l’usine AREVA-COMURHEX de Malvési (France). En 2007, cette usine a rejeté 384 500 tonnes d’équivalent CO2 (CO2 et N2O) pour 14 000 tonnes d’uranium produites [8]. Le fonctionnement de l’usine a généré à ce jour plus de 250 000 tonnes de boues radioactives entreposées dans des bassins non étanches [8]. Certains de ces bassins ont cédé en mars 2004 polluant ainsi la plaine voisine [9].

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Retraitement des combustibles usés
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L’usine de retraitement des combustibles usés qu’exploite AREVA à La Hague (France) est une des installations les plus polluantes sur le plan radiologique. Elle rejette en particulier dans l’atmosphère de très grandes quantités d’un gaz radioactif, le krypton 85 conduisant à multiplier par 60 la radioactivité moyenne annuelle de l’air dans les villages voisins [10]. Compte tenu de sa longue période (10 ans) la concentration de ce gaz ne cesse d’augmenter dans l’ensemble de l’hémisphère nord. Certains chercheurs ont soulevé la question de l’impact de cette ionisation artificielle de l’atmosphère sur le climat. .

En outre l’usine de la Hague est un des principaux producteurs de gaz à effet de serre de la région Nord Cotentin. Elle a rejeté 80 551 tonnes de C02 en 2007 [11].

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La question de l’eau
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Dans son interview du 7 décembre 2009 Mme Lauvergeon s’est émue des problèmes du désertification au Sahel. La CRIIRAD rappelle que l’extraction de l’uranium est une opération qui consomme de très grandes quantités d’eau et entraine une contamination des ressources locales par des polluants radioactifs et chimiques [2]. AREVA admet qu’à l’issue des 40 ans d’exploitation du gisement d’Imouraren (Niger), il se produira un « assèchement local des nappes » [3]. .

S’agissant du réchauffement et des gaz à effet de serre, il faut rappeler en outre que le rendement thermique des centrales nucléaires est de l’ordre de 30 %. C’est-à-dire que les 2/3 de l’énergie fournie par la réaction nucléaire est perdue sous forme de chaleur. Cette chaleur entraine le réchauffement des eaux de mer ou de rivière utilisées pour le refroidissement des réacteurs et conduit à rejeter de très grandes quantités de vapeur d’eau via les aéroréfrigérants. La vapeur d’eau est, il faut le rappeler, un gaz à effet de serre.

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Références

[1] Note CRIIRAD N°09-25 / Mine de Charbon et centrale thermique de production d’électricité SONICHAR à Tchirozérine (Niger) / B. Chareyron, 16 juin 2009.

[2] Note CRIIRAD N°08-02 / AREVA uranium Niger : du discours à la réalité / L’exemple des mines d’uranium du Niger / B. Chareyron, 30 janvier 2008.

[3] AREVA / Etude d’impact sur l’environnement / Exploitation du Gisement d’Imouraren.

[4] Note CRIIRAD / Impact radiologique de 50 années d’extraction de l’uranium en France. Exiger de COGEMA-AREVA un réaménagement satisfaisant des sites / B. Chareyron, 2005.

[5] Communiqué de presse CRIIRAD du 15 mai 2007 / « La CRIIRAD et AGHIR IN MAN demandent l’enlèvement sans délai des déchets radioactifs découverts dans les rues d’Akokan au Niger et interpellent Mme Lauvergeon présidente d’AREVA sur les pratiques des filiales de son groupe ».

[6] GREENPEACE Briefing / Les mines d’uranium au Niger / La radioactivité dans les rues d’Akokan / Novembre 2009 / Rianne Teule.

[7] Rapport CRIIRAD N°09-118 / Contamination radiologique relevée en 2009 sur l’ancien site minier uranifère de COMUF-AREVA à Mounana (Gabon) / B Chareyron, 7 décembre 2009.

[8] Usine COMURHEX II à Malvesi / Volume 2 / Etude d’Impact (enquête publique année 2009).

[9] Rapport CRIIRAD N°06-88 / Impact radiologique de l’usine COMURHEX (groupe AREVA) de Malvesi (Aude) / B. Chareyron, 13 novembre 2006

[10] Note CRIIRAD N°09-102 / B. Chareyron, 15 septembre 2009.

[11] AREVA NC / Etablissement de la Hague / Rapport environnemental, social et sociétal 2007.

jeudi 10 décembre 2009

Les Touaregs, premiers réfugiés environnementaux Enquête - Sébastien Paour (5'05")


Les Touaregs, premiers réfugiés environnementaux
France Info - 7 décembre 2009
La Conférence de Copenhague sur le climat ouvre aujourd’hui. Chefs d’Etat et de gouvernement et experts tenteront de se mettre d’accord sur les mesures à prendre pour préserver ce qui peut encore l’être...
Bien loin de Copenhague, les Touaregs du nord du Mali subissent déjà les effets du réchauffement climatique : ils sont des réfugiés environnementaux...
Ces touareg, ils se déplacent depuis toujours avec leurs troupeaux de vaches, de chèvres, de moutons, de dromadaires (qu’ils appellent "chameaux") dans le Sahara et, juste en-dessous, dans le Sahel.
Dans leurs tenues amples, le visage caché sous leurs longs turbans, ils cherchent des pâturages et de l’eau pour leurs bêtes.

Ils ne savent pas ce que c’est qu’un "réfugié climatique" ou un "déplacé de l’environnement" comme préfèrent les appeler certains spécialistes du climat, ils ne parlent pas le français mais le tamasheq... Mais ils voient très bien comment le paysage se transforme depuis plusieurs années.
Mohamed, de la tribu Kellessouk, nous a accompagné en 4x4 à quelques kilomètres de son campement, au nord de Gao, dans le nord-est du pays, à N’Tahaka. Il y a beaucoup de vent, comme dans le Sahara, il y a un puits, pas loin, le seul à 60 kms à la ronde, le paysage n’est pas complètement désertique, mais ce n’est rien à côté de ce que c’était avant.


N'Tahaka, au nord de Gao. Mohamed, touareg de la tribu Kellesouk, explique qu'ici, il y a 30 ans, il y avait des bois et des prédateurs
©Radio France/ Sébastien Paour
Debout seul dans le vent, Mohamed explique qu’ici, "il y a quelques arbustes, quelques pierres, et du sable... Mais avant, à 100 m on ne pouvait plus voir quelqu’un ! A cause des arbres ! La végétation était très très dense. Maintenant, c’est pratiquement le désert... Il y a encore quelques espèces qui résistent, mais la plupart ont disparu...
Avant, il y avait tellement d’arbres que personnes ne se hasardait à se promener tout seul, à cause des prédateurs. Il y avait des lions, des hyènes, des panthères... Nous on chassait les antilopes et les gazelles. Mais ça c’était dans les années 70".

Les Touaregs ont bien été obligés de s’adapter à ce changement radical de végétation : depuis le début des années 90, comme la saison des pluies de 3 ou 4 mois ne suffit plus à faire pousser les pâturages pour nourrir leurs bêtes, Mohamed et ses semblables ne sont plus des nomades à 100%. Ils reçoivent d’ailleurs dans une construction en dur, à N’Tahaka.

Wan Ag Alwaly assure le suivi des programmes de l’ONG malienne "Tassagh", ça veut dire "le lien" en tamasheq... Tassagh s’occupe notamment d’aider les Touaregs les plus pauvres.
Et Wan explique : "Au début des années 90, c’était le désert, ici ; il n’y avait pas une seule construction. Les gens n’étaient pas encore fixés, ils tournaient avec les animaux selon les saisons. Il y avait assez d’eau et de pâturages pour alimenter les bêtes et les hommes. Quand ces ressources se raréfiaient, on partait à d’autres endroits. Et ainsi de suite jusqu’à la prochaine pluie. Aujourd’hui, il n’y a plus les tentes qu’on démontait et qu’on remontait : c’est un vrai village "en dur", ici.
Parce que la dépendance fait que les Touaregs ne peuvent plus se contenter de leurs animaux. Ce n’est plus suffisant, ça ne nourrit plus les hommes et ils dépendent d’autres choses. Et pour cela, ils doivent se fixer."

Cette modification de l’environnement a donc complètement remis en cause le mode de vie nomade des Touaregs. Ils se sédentarisent une partie de l’année autour des villes.
Abdulaziz Ag Aloli coordonne les programmes de l’ONG "Tassagh" : "Ce nomadisme a été beaucoup influencé par la dégradation de l’environnement. Parce que l’élevage ne suffit plus, à lui seul, à nourrir son homme. Si bien qu’il y a une tendance à la diversification des activités.
Et pour les diversifier, il faut de plus en plus devenir sédentaire. Donc on assiste à un phénomène de semi-fixation pour entreprendre d’autres activités, notamment le petit commerce. Beaucoup se rabattent, ceux qui ont tout perdu, sur les grandes villes. Pour être manoeuvres, dockers, pour les femmes cuisinières...
Toute la société nomade est bouleversée, en fait. On a coutume de croire que les réfugiés sont seulement ceux qui fuient la guerre. Mais la guerre c’est un malheur, et cette situation en est un autre. C’est une autre forme de réfugiés à laquelle on va assister davantage parce que plus la situation perdure, plus on va en avoir. C’est évident."

Les nomades sont moins nombreux et donc de moins en moins nomades.

Leurs troupeaux ne comptent plus plusieurs centaines - voire milliers ! - de bêtes comme naguère, mais seulement plusieurs dizaines. Ils sont obligés de descendre chaque année un peu plus du nord vers le sud.
Ceux qui sont encore éleveurs une partie de l’année ont du mal à nourrir leurs animaux, il y a moins de plantes, et d’autres plus résistantes et toxiques, comme la torcha, sont apparues.

A force de fréquenter les villes, les Touaregs sont aussi touchés maintenant par des maladies qu’ils ne connaissaient pas, il y a encore quelques années.
Bref, il y a beaucoup de regrets et de nostalgie dans les propos de ces hommes : "C’est un peu comme si on vous demandait, à vous, de parler tamasheq comme ça ! Ce serait très dur ! Pour nous, devenir sédentaire, c’est un défi, une contrainte : on n’a pas choisi ce mode de vie, où on n’est ni sédentaires, ni nomades...
Et c’est une douleur : on regrette de ne plus pouvoir être des nomades, comme on a toujours été. Mais en même temps, on se rend bien compte que la sécheresse est pire chaque année..."

Mohamed, Aziz et les autres Touaregs sont tous d’accord pour dire que le nomadisme c’était la liberté. Et que celle-ci se réduit.
Ils ne savent pas s’ils sont des "réfugiés climatiques" ou des "déplacés de l’environnement", mais ils disent que la ville de Kidal, à 350 kms au nord de Gao, est aujourd’hui en plein Sahara. Il y a 30 ans, c’était comme à Gao aujourd’hui : le désert progressait mais on pouvait encore nourrir les bêtes...

Reportage et photos : Sébastien Paour

Changements climatiques : L’Afrique s’accroche à la compensation


Jean Claude Kongo Le Pays N° 4510 du 10-12-09
jeudi 10 décembre 2009


Le continent africain est bel et bien présent à la conférence sur le climat, à Copenhague. Il y est représenté en masse et, fait nouveau, semble bien décidé à faire front commun et à parler d’une seule voix pour défendre ses intérêts.

Ce que les pays africains à ce jour n’auront pas réussi la prouesse de réaliser lorsqu’il s’est agi de l’esclavage et de la colonisation, ils sont en passe de l’accomplir, pour les changements climatiques, au sommet de Copenhague : ils auront su taire leurs divergences multiples pour accorder leurs violons, faire chorus et exiger une seule et même chose : des compensations pour leur continent, le moins pollueur de la planète, mais, paradoxalement le plus affecté par les changements climatiques provoqués par la pollution des autres. Et c’est le même discours que l’on entend de la bouche de tous les Africains, qu’ils soient représentants des pays sahéliens ou ceux des pays forestiers d’Afrique centrale. L’union sacrée est bien réelle et le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, qui dirige la délégation africaine à Copenhague, comme pour indiquer que les Africains n’étaient pas vraiment présents à ce sommet pour rigoler, a bien indiqué que le continent noir quitterait la table des négociations si des compensations financières ne leur étaient pas consenties, et suffisamment pour lutter contre les conséquences du réchauffement climatique. L’Afrique est plus que jamais décidée à faire entendre sa voix. Et fort heureusement pour elle, de puissantes ONG ainsi que d’importantes personnalités politiques occidentales font cause commune avec elle. Toutes sont convaincues, avec elle, que le continent souffre déjà au quotidien du fléau du réchauffement climatique et que ce dernier est appelé à grandir si rien n’est fait pour y mettre dès à présent un coup de frein définitif.

Reste à savoir si l’argumentaire présenté sera suffisant pour convaincre les décideurs. Et à supposer qu’ils y consentent, si la tentation n’existera pas, de la part des "donateurs", de "couler" en douce la compensation demandée dans l’aide déjà existante pour la coopération ainsi que le développement. Si tel était le cas, le continent ne serait pas vraiment sorti de l’auberge, puisqu’à l’allure où vont les choses, c’est l’Afrique entière qui subit de plein fouet les effets pervers du réchauffement du climat et qui, bien malheureusement, ne possède pas vraiment les moyens adéquats pour y remédier. Les récentes inondations qui ont occasionné des milliers de sans-abris dans la zone ouest-africaine, aux mois d’août et de septembre derniers, auront fini par convaincre même les plus sceptiques parmi les habitants du continent, que le changement climatique dont on parle tant n’est pas une vue de l’esprit.

Il faut alors souhaiter deux choses : primo, que les Occidentaux se révèlent altruistes et accèdent à la requête des représentants du continent à ce sommet. C’est toute l’Afrique qui en a réellement grand besoin. Secundo, que les dirigeants africains, à supposer qu’ils obtiennent cette compensation, se mettent en devoir de l’utiliser à bon escient, pour la chose en vue de laquelle elle aura été consentie. Cela ne servirait à rien si les millions d’euros à venir et destinés à sauvegarder le futur climatique du continent devaient finir par se retrouver bien au chaud dans quelque compte douillet de banques suisses ou s’en retourner ailleurs et alimenter quelque caisse secrète d’obscurs fournisseurs d’armes d’Europe centrale ou d’Asie. Un peu comme ce fut le cas pour l’aide au développement. Ce qu’on a obtenu par la supplication et les larmes, la sagesse commande de l’utiliser avec intelligence, probité et sérieux. Ce serait là la moindre des choses. Et c’est la survie de l’Afrique de demain qui, sérieusement, en dépend.

Par Jean Claude KONGO

Les Etats-Unis suspendent leur aide au Niger de Mamadou Tandja


AP | 10.12.2009 | 01:50

jeudi 10 décembre 2009

Les Etats-Unis ont suspendu les prêts au Niger dans le cadre d’un programme qui lie l’assistance à la bonne gouvernance.

Le US Millenium Challenge Corp., qui distribue l’aide, a précisé mercredi qu’il réévaluerait un programme de 23 millions de dollars (15,5 millions d’euros) destiné à lutter contre la corruption ou favoriser l’éducation des filles.

L’organisme explique sa décision par le fait que le président Mamadou Tandja tente "d’étendre la durée de son mandat au delà du second (et dernier) terme".

Le programme soutient particulièrement les pays dont les gouvernement agissent pour améliorer la démocratie. Le chef du programme, Daniel Yohannes, a exprimé sa déception vis-à-vis du Niger.

"Le MCC aurait aimé poursuivre le programme si le Niger lui avait permis d’aller de l’avant", selon lui. AP

Algerie/La FIDH est extrêmement préoccupée par le maintien de l’état d’urgence »


Mme Souhayr Belhassen. Présidente de la Fédération internationale des droits de l’homme
« La FIDH est extrêmement préoccupée par le maintien de l’état d’urgence »
La présidente de la FIDH se dit « extrêmement préoccupée » par le fait que « le maintien de l’état d’urgence, souvent justifié et renforcé par le contexte global de lutte contre le terrorisme, soit la porte ouverte à des violations flagrantes des droits de l’homme et des libertés fondamentales, à commencer par les libertés d’association, de rassemblement, d’expression ». Selon elle, les défenseurs des droits de l’homme sont donc touchés de plein fouet par « ces mesures de répression » mises en œuvre par les régimes concernés, parmi lesquels l’Algérie et l’Egypte.




Comment évaluez-vous la situation des droits de l’homme dans les pays du Maghreb ?Les libertés d’expression, de la presse, d’association et de rassemblement pacifique en particulier sont régulièrement mises à mal. Les scandaleuses retombées des élections en Tunisie, les nombreuses procédures judiciaires intentées à l’encontre d’organes de la presse marocaine et les interdictions récurrentes des rassemblements pacifiques, voire de réunions publiques en Algérie, illustrent les obstacles auxquels sont confrontées les sociétés civiles de la région. Bien qu’il soit impossible de dresser un bilan commun à ces trois pays, la situation étant sensiblement différente dans chacun d’entre eux, nous assistons toutefois aujourd’hui au mieux à une stagnation, voire à un réel recul en matière de respect et de protection des droits de l’homme. La politique répressive menée par le pouvoir tunisien à l’encontre des journalistes, des défenseurs des droits de l’homme et des militants de l’opposition n’est pas nouvelle, toutefois elle a atteint ces dernières semaines un niveau inégalé et nous sommes très inquiets de ce durcissement.

Quel regard jette la FIDH sur la situation des droits de l’homme en Algérie ?La FIDH s’est à plusieurs reprises mobilisée auprès de ses organisations membres et partenaires pour faire état de ses préoccupations concernant la persistance de violations des droits de l’homme en Algérie. La persistance des pratiques de torture dans les centres de détention tel qu’attesté par le comité contre la torture des Nations unies et l’absence de réponses satisfaisantes apportées par le gouvernement algérien au besoin de vérité et de réparation pour toutes les victimes des violations graves des droits de l’homme commises pendant la décennie 1990 demeurent au centre des préoccupations de la FIDH. Par ailleurs, la situation des droits des migrants et des réfugiés en Algérie, notamment suite à l’adoption de la loi relative aux conditions d’entrée, de séjour et de circulation des étrangers dont certaines dispositions violent le droit international en matière de protection des droits de l’homme ainsi que du droit humanitaire, nous inquiètent particulièrement. Enfin, une partie considérable de la population algérienne continue à faire face à d’importantes difficultés d’ordre économique et social. Dans ce contexte, la FIDH s’inquiète de la systématisation de la répression des protestations d’ordre social. Aucune solution durable ne pourra en effet être trouvée sans qu’un dialogue soit initié avec les partenaires sociaux.

Peut-on parler du respect des droits de l’homme quand on sait que le pays vit encore sous état d’urgence ?Plusieurs Etats de la région sont en effet concernés par le maintien prolongé de l’état d’urgence et le cortège des mesures et pouvoirs exceptionnels qui en découlent. La FIDH demeure extrêmement préoccupée par le fait que le maintien de l’état d’urgence, souvent justifié et renforcé par le contexte global de la lutte contre le terrorisme, soit la porte ouverte à des violations flagrantes des droits de l’homme et des libertés fondamentales, à commencer par les libertés d’association, de rassemblement et d’expression. Les défenseurs des droits de l’homme sont donc touchés de plein fouet par ces mesures de répression mises en œuvre par les régimes concernés, parmi lesquels l’Algérie et l’Egypte. Nous dénonçons également le fait que sous couvert de l’état d’urgence, des civils soient déférés devant des tribunaux militaires et des cours de sûreté de l’Etat, qui sont des juridictions dont nous savons bien qu’elles ne sont pas les meilleures garantes du respect des droits de la défense et du droit à un procès équitable.

L’année 2009 est marquée également par le rapport du juge Goldstone sur la guerre à Ghaza. Quel commentaire faites-vous ?La FIDH a exprimé et réitéré son soutien aux conclusions et recommandations du rapport de la commission d’enquête de l’ONU conduite par le juge Goldstone. Pour rappel, en dépit d’un mandat initial plus restreint, la commission s’est engagée à enquêter sur les violations supposées des droits de l’homme par les deux parties, Israël et les groupes armés palestiniens. Par conséquent, compte-tenu de la méthodologie employée et des conclusions du rapport, il n’y a aucune raison de mettre en doute l’impartialité et la légitimité du rapport. Le rapport Goldstone a conclu que de graves violations, constitutives de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, avaient été perpétrées par l’armée israélienne dans la bande de Ghaza et par des groupes armés palestiniens et insiste sur la nécessité de rendre compte de ces violations. La FIDH rappelle que l’obligation d’enquêter sur les violations graves des droits de l’homme et de poursuivre en justice les responsables de ces violations incombe aux autorités israéliennes et palestiniennes, mais s’il s’avère que ces autorités n’ont pas les moyens ou pas la volonté pour ce faire. Alors, les mécanismes de la justice internationale devront être activés afin d’empêcher que ces crimes restent impunis. La FIDH va rendre public, dans quelques jours, un an après le début de l’opération « Plomb durci » à Ghaza, un rapport dans lequel elle rappelle que la justice demeure l’une des conditions à la paix et à la sécurité.

La fin de cette année est caractérisée aussi par le calvaire de la militante des droits de l’homme sahraouie, Aminatou Haïdar, empêchée par le gouvernement marocain de rentrer chez elle. On n’a pas entendu la réaction de votre organisation, pourquoi ?
L’état de santé d’Aminatou Haïdar, en grève de la faim depuis plusieurs semaines, inquiète vivement la FIDH. La confiscation de son passeport et l’interdiction qui lui est faite par les autorités marocaines de rentrer chez elle sont des violations de ses droits. Nous appelons les autorités marocaines à prendre les mesures qui s’imposent dans les plus brefs délais.


Par Hacen Ouali

Yann Arthus-Bertrand (alias "écotartuffe looké guide du routard") a dit :


08-12-09
ça c'est dit !

Yann Arthus-Bertrand (alias "écotartuffe looké guide du routard") a dit :
" le président du Mali est un humaniste"
ll en dit beaucoup d'autres...je vous épargne les détails sordides
reportage (honteux et diffusé fièrement) sur France 2 ce soir
dans l'émission "Un soir pour la terre

source en vouature simone