mercredi 13 août 2008

Drame dans l'Aïr : déplacement massif des populations sur ordre de tanja


Depuis la semaine dernière, une réunion à huis clos des cadres de commandements de la région d'Agadez sous la houlette du Gouverneur d'Agadez et du Préfet de Tchirozérine a conclu au déplacement de toutes les populations de l'Aïr. L'ordre a été donné aux chefs de tribus, aux maires et autres responsables locaux d'informer les populations de cette décision. Ce déplacement colossal serait selon les dires de Tanja "temporaire", le temps d'en finir avec le MNJ en déployant les moyens militaires et technologiques de surveillance du Sahara fournis par une puissance sans scrupule. Vidée de sa population, toute personne présente dans l'Aïr serait alors considérée comme un membre du MNJ avec les conséquences que cela implique. Il n'est pourtant nul besoin d'évacuer des populations encore moins de faire appel à des satellites pour localiser les bases du MNJ. L'armée sait où elles se trouvent.
Le but réel de cette manoeuvre est en réalité bien différent, le MNJ ne sert ici que de prétexte : il s'agit tout simplement de chasser les Aïrois de leurs terres, qui ont été vendues aux multinationales de l'uranium, du pétrole et du charbon, pour faciliter l'exploitation des sites miniers. Cette décision est une première dans l'histoire du Sahara. Déplacer près d'un million de personnes vers l'Azawak, Ingall et Tahoua est une véritable folie car aucune structure d'accueil ne les attend. Les populations du l'ouest qui subissent des pressions écologiques terribles sont-elles en mesure d'accueillir sans aucune structure près d'un million d'Aïrois ? Par ailleurs, comment les chefs de tribus, les maires et les représentants locaux, qui ne disposent d'aucun moyen, pourront-ils informer à temps, en cette période d'hivernage, les nombreux d'éleveurs qui nomadisent dans des vallées très éloignées ? Tanja a t-il déjà scellé leur sort ? Comment le pouvoir de Niamey compte-t-il indemniser les propriétaires de troupeaux et de jardins ? Vont-ils être brûlés par l'armée ou vendus ? Le pouvoir de Tanja a t-il réellement conscience du drame humain, humanitaire, écologique, économique et politique que sa décision engendre ?
Les populations de la région, le Sultan d’Agadez et certains notables et associations ont aujourd’hui fait appel de cette décision.
Face à cette situation déjà atroce et que cette décision va rendre dramatique, nous lançons un appel à la communauté internationale pour qu'elle mette tout en oeuvre afin d'arrêter les dérives d'un régime totalitaire et génocidaire avant qu'il ne mette en exécution son plan macabre pour l'ensemble des Nigériens et des pays de la sous-région.

mardi 12 août 2008

12 août 2008 Tragédie humanitaire, un monde anéanti et la discrétion de l'opinion publique mondiale

Pollution à Arlit

Qualité des eaux et morbidité dans les villes minières du nord-Niger
par JA08, le 12 Août 2008 à 11:25

Les sociétés minières sont connues pour le peu d’enthousiasme qu’elles mettent à se préoccuper d’environnement et de qualité de vie. Leur politique est simple : exploiter le gisement fossile au moindre coût et souvent au détriment des populations autochtones (dans le nord-Niger ce sont des éleveurs de bovins, camelins, ovins… qui représentent la deuxième économie du pays).
En Afrique la presque totalité des exploitants miniers sont d’origine occidentale. Ils ne subissent pas comme en Europe la pression des associations locales ou régionales qui, agissant comme des gardiens de la qualité de vie, mettent en place des observatoires indépendants et exigent la transparence. Au Niger, la situation est différente et cela permet aux sociétés minières d’agir en toute impunité en effectuant des prédations sur le milieu aussi bien humain que naturel : délitage du milieu socio-économique, pollution environnementale, augmentation de la morbidité…

Dans le Nord Niger, en pays touareg, les éleveurs nomades (l’élevage représente 11% PIB nigérien) sont priés de déguerpir pour laisser la place aux miniers qui s’intéressent au pactole uranifère. L’uranium renaît de ses cendres avec le boom boursier de 2006. L’action remonte en flèche mais la satisfaction globale n’est pas au rendez vous. Des dizaines de milliers de réfugiés économiques viennent grossir les boukokis (bidonvilles) des villes minières, vivant de leurs déchets. L’eau distribuée par les compagnies minières n’est pas potable et l’état épidémiologique déplorable.

Pourtant, l’uranium au Niger ne représente que 1,8% de PIB : soit une productivité six fois moindre que celle de l’éleva- ge. Malgré cela, l’Etat du Niger vise de passer de 3ème à 1er fournisseur de la planète et distribue des concessions à vau-l’eau au détriment des populations locales actuelles et surtout à venir.
Ce problème social est en train de devenir un cauchemar pour les populations avec la nouvelle « ruée vers l’uranium » au Niger.

Au niveau sanitaire, les compagnies sont incapables de démontrer l’innocuité des eaux de distribution. Mais en 2003, 2004 et 2005 des enquêtes menées par le CRIIRAD et l’ONG SHERPA ont prouvé l’existence d’une importante pollution radioactive. En zone urbaine par exemple, l’eau dépasse 10 fois la norme admise de 0,1 mSievert/an pour les eaux de boisson.

D’autre part, les aquifères sous-jacents ne sont pas protégés des pollutions générées par les activités de surface et :

- les phosphates issus des détergents polluent la nappe des grès d’Izegouandane
- plus de la moitié des réserves en eau des nappes du Tarat et d’Izegouandane est hors norme quant aux nitrates. L’origine de la pollution doit être démontrée, car on soupçonne fortement les explosifs nitrés utilisés en tir de mine. Cette même situation se répète à Tchirozérine, une autre ville minière.


- sur le forage Arlit-248B les teneurs en Fluor (4,8 mg/l) sont plus que triplés.
- sur Arlit-424, la radioactivité du Radon 222* qui est un émetteur de rayon, s'élève2 à 50,5 Bq/l. Avec un tel bilan, on est surpris d'apprendre que la Cominak d'Akokan a obtenu, pour la deuxième fois consécutive en 2006, la certification ISO 14001 pour bonne gestion environnementale. Quelques jours avant l'audit, l'usine continuait de brûler des déchets et des stocks de pneus au sud-ouest de son emplacement, au détriment des villes d'Akokan et Arlit sur lesquelles retombaient les particules de carbone et… on ne sait quoi d'autres ? Mais les malversations ne s'arrêtent pas là.

Les compagnies minières fournissent aux maraîchers de la région une eau non conforme aux normes d’irrigation. Cette eau provient des lagunes d’épuration des eaux usées qui n’ont jamais été contrôlées depuis 20 ans. Elle est biologiquement et chimiquement fortement polluée** :

- Les teneurs en Coliformes fécaux dépassent 1000 fois celles requises par l’OMS.
- les agents de la parasitose intestinale ne sont pas diagnostiqués.
- La présence de Salmonella typhi (l’agent de la typhoïde) est très préoccupante

Pourtant cette situation est connue depuis longtemps des services publics et des sociétés exploitantes. En 1990, le Ministère de la Santé déclencha une alerte sanitaire pour juguler une importante épidémie de typhoïde. Malgré cela, tous les ans en avril, les autorités sanitaires enregistrent toujours un fort pic de contamination.

Les rapports annuels de la Direction Départementale de la Santé*** d’Agadez montrent que l’ensemble des villes minières du Nord-Niger présente des taux de morbidités élevés,

Alors, devant de tels faits avérés, pourquoi la situation continue t’elle de se dégrader ?

Par mesure d’économie, les sociétés minières refusent d’assurer leurs obligations vis-à-vis des peuples autochtones et de l’environnement. Ceci ne peut se faire sans le silence des autorités politiques nigériennes, la neutralité de la France et l’aveuglement de l’Union européenne qui investit dans le secteur minier du Niger au travers du projet SYSMIN.


* Andrews, J. N., et al., 1994 - The evolution of alkaline groundwaters in the Continental Intercalaire aquifer of the Irhazer plain, Niger. Water Ressouces Research, vol. 30, n°1, pp. 45-61,

** ALANET GLOBAL-CCM/CG, 2006 – Etude d’impact environnemental, pour la mise en conformité des installation de traitement des eaux usées des villes d’Akokan et d’Arlit, DCE-République du Niger

Source : Issalane

lundi 11 août 2008

Des nouvelles des populations Nord du Niger



Bulletin d'information de Targuinca n°2 d’août 2008

Nous savons que l’ensemble de l’extraction de l’uranium en France a cessé et que notre pays s’approvisionne à 70% dans le nord du Niger. Les populations locales, essentiellement touarègues, ne reçoivent aucune information sur la radioactivité en général, même les ouvriers des mines ne sont pas correctement informés. Mais saviez-vous que l’OMS (organisation mondiale de la santé) a signé, le 28 mai 1959, avec l’AIEA (agence internationale de l’énergie atomique) un accord par lequel aucune de ces deux agences de l’ONU ne peut prendre de position publique qui puisse nuire aux intérêts de l’autre (résolution WHA 12-40) ? L’ensemble du territoire touareg est désormais vendu par le gouvernement nigérien à des multinationales étrangères ; le nord du Niger est, de ce fait, à feu et à sang.

Depuis notre précédent bulletin d’information, la situation du Nord Niger s’est encore aggravée. Un grand nombre d’informations nous parviennent régulièrement par différents canaux mais, au regard de l’état de psychose généré par une suspicion systématique et une délation institutionnalisée, il nous est pratiquement impossible de les communiquer ici sans risquer de mettre en difficulté des personnes sur place. L’on peut retenir cependant que la situation qui prévaut actuellement est la « vente » d’informations aux autorités militaires. Chacun est susceptible aujourd’hui de négocier avec l’Etat contre quelques centaines de francs. Un véritable réseau de renseignement est entretenu dans lequel se retrouvent « vrais » et « faux » informateurs capables pour nourrir leur famille de livrer toute sorte de renseignements quitte même à en inventer à l’occasion…. La communauté targuie dans son ensemble est touchée par cette situation, au Niger bien entendu, mais aussi à l’étranger, en France notamment.

Au quotidien nous pouvons cependant dire que les arrestations sommaires et les interrogatoires musclés sont monnaie courante. Les femmes elles aussi subissent ces outrages barbares. Certaines d’entre elles, enceintes, auraient même avorté suite aux violences subies…

Le 25 juillet 2008, les FAN ont pilonné les civils avec de l’artillerie lourde à Tafadak, Tidène et dans la zone de Tchizé Malat. Il y a eu de nombreux blessés, dont sept enfants gravement touchés à Tidène. Les populations ont inhalé des gaz consécutifs aux bombardements.

Les animaux (chèvres, moutons, chameaux), qui constituent les « comptes en banque » des Touaregs, continuent d’être systématiquement égorgés par les militaires.

Beaucoup de familles ont d’ores et déjà fui vers le Burkina, la Libye et plus récemment vers le Sud de l’Algérie, tout proche. Des camps de fortune se forment aux alentours d’In Guezzam (à la frontière algérienne) et les arrivées sont quotidiennes. Plus d’une centaine de familles (environ 1000 personnes), majoritairement des enfants, des femmes et des vieillards seraient actuellement dans une situation sanitaire critique, les environs d’In Guezzam étant pour le moins très peu propices à l’installation de campements. Ceux qui parviennent jusqu'à Tamanrasset se regroupent dans le quartier historiquement peuplé de réfugiés nigériens où les conditions seraient « moins mauvaises »...

Les nombreuses « petites » ONGs comme la nôtre voient, depuis 2007, leurs moyens d’action réduits presque à néant et leur nombre d’adhérents fortement réduit. Les projets de développement sont gelés, la possibilité d’obtenir des subventions évidemment compromise. Pourtant, l’urgence est là : mais comment faire appel à la générosité des donateurs quand les voies officielles nous sont coupées et quand une communication transparente peut mettre en péril partenaires et bénéficiaires ?

Il nous est malgré tout possible d’aider quelques familles en grande difficulté. Pour cela, nous avons besoin de votre confiance et de votre soutien pour collecter des fonds pour l’aide d’urgence (grâce aux dons et ventes d'artisanat, notamment).Toute information supplémentaire, toute suggestion, toute proposition d’action possible seront bienvenues et considérées avec attention.

Source : Targuinca

dimanche 10 août 2008

Science sans conscience et sous-developpement

Tout commence avec la défaite de la première révolte anticoloniale sénoussite du début du 20ème siècle. Kaocen, alors chef rebelle targui du nord du Niger, s' enfuit du sultanat d' Agadez laissant le champ libre aux prospecteurs miniers qui sont à la recherche de matières premières afin de satisfaire la demande européenne du début de l'aire industrielle. Ces prospecteurs découvrent, dans la région d' Agadez, l' uranium, mais également une autre ressource naturelle : les gisements de dinosaures du Jurassique et du Crétacé.

Plus tard, dans les années 60, les géologues de la ville minière d'Arlit, étonnés par l'importance de l'ossuaire, invitent le paléontologue Ph. Taquet du Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris, à venir échantillonner les sites. Ph. Taquet exhume un squelette d'iguanodon (Ouranosaurus nigeriensis) et a l'elegance de le laisser au Niger et d'en faire profiter les visiteurs du musée de Niamey.

Conséquemment, le grand public est informé de l'importance des gisements et la demesure s'installe. Les sites sont régulièrement pillés par des collectionneurs amateurs, des affairistes aventuriers, des scientifiques sans vergogne! Les weekends les cadres des villes minières viennent s'y amuser en famille. Des expéditions en 4x4 sont organisées depuis l'Italie sous l'étiquette fallacieuse de "scientifique". Pour mettre fin à l'avidité profanatrice, le colonel Kountché, alors président du Niger, fait interdire l'accès des gisements. Pendant 25 ans (1969-1993) les dinosaures reposèrent en paix.

Mais tout redémarre en 1993 avec la déréglementation. Le "n'importe quoi" devient négociable et à la suite des chimères du Paris-Dakar, on ouvre à nouveau la chasse aux dinosaures. Depuis, des artéfacts de la Préhistoire et des moignons de dinosaures sont vendus à l'étal à Agadez, à Niamey et même dans l'enceinte de l'aéroport international.

Pensant controler la migration des dinosaures, l'Institut de Recherche des Sciences Humaines (IRSH) met en place des textes législatifs limitant la recherche et l'exportation des squelettes à des accords préalables délivrés par Boubé Gado l'historien de l'IRSH. Peine perdue, ceci ne permet pas de colmater les fuites pour autant. En 2006, Ulrich Joger, professeur au musée du Braunschweig en Allemagne, découvrait un Jobaria et obtenait l'aval de l'IRSH pour l'exporter. Mais de retour sur le site, l'animal avait disparu. Se trouve-t-il à la foire annuelle du dinosaure de Tucson (Arizona) où¹ des dizaines de tonnes de fossiles sont négociables chaque année!? Une enquête est ouverte.

De plus, le contrôle monopolistique de l'IRSH, trop personnalisé, produit des effets pervers car il écarte et méprise les habitants de la région. En pleine deuxième rebellion touareg (1991-1995), Paul Sereno (surnommé Indiana Bones par ses pairs) de l'université de Chicago enlève plusieurs tonnes d'ossements malgrès les protestations vaihaimentes des touareg d'In Gall. L'année suivante, mais avec la bénédiction officielle de l'IRSH et protégé du mécontentement des populations autochtones par un oneureux dispositif militaire, il récidive en embarquant le premier Jobaria tiguidensis de l'Histoire, une espèce nouvelle en complète connexion anatomique. Cette pièce, unique au monde, fait maintenant la réputation du musée paléontologique de Chicago ! Les habitants d' Agadez en reste pantois!

Depuis, les fuites deviennent hémorragiques. Les activités néocoloniales d'Indiana sont déclarées "confidentielles". Tel un ectoplasme, il laisse des traces à Gadoufawa, on suppute sa présence dans le Tafidet mais d'autres le soupsonnent au puits de Mazalet. Il est nul part mais surtout partout! les dinosaures se soulèvent à son passage !

Entre temps, Chicago s'enrichit de Carcharodontosaurus iguidensis, Nigersaurus taqueti (sans doute pour s'attirer les bonnes grâces du professeur éponyme), Rebbachisaurus tamesnensis, Sarcosuchus imperator, Afrovenator abakensis, Suchomimus tenerensis… La troisième rebellion targuie (2007) n'arrête pas Indiana pour autant. Malgrès les démarches d'indignation des maires touareg des localités d'Aderbissinat, Tchirozérine, Tabelot, In Gall, il embarque Kryptos palaios et Eocarcharia dinops.

Pourtant, dans un premier article d'investigation, (EUREKA n° 65, mars 2001), le journaliste Pedro Lima avait tenté d'alerter la communauté des exactions commises par des scientifiques sans conscience. Il recueille les témoignages inquiets des elus locaux, comme Mohamed Echeka, qui tente de préserver cette richesse de la spoliation et du retour d'Indiana Bones.
La machine s'emballe. En Allemagne, le professeur Ulrich Joger hérite de plusieurs spécimens et en Espagne le musée d'Helche entre également en compétition.

Ces fossiles sont tous des monotypes c'est-à-dire d'une grande valeur scientifique et muséologique. Des centaines de chercheurs, et des millions de visiteurs viennent les voir au musée de Chicago. Des reproductions en résine sont vendues aux autres musées et à des parcs d'attraction du monde entier, des thèses sont soutenues,…

Tout ceci est très lucratif et genère le soutien financier de National Geographic, des articles scientifiques et de vulgarisation, des crédits de recherches, des voyages et symposiums¦ dont sont totalement exclus les nigériens mis à part l'historien Boubé Gado bien qu'il ne soit pas paléontologue. Malgré cela, ce dernier avec la bénédiction intéressée d'Indiana Bones, s'adoube "spécialiste des dinosaures". Son genie éclipse toutes les tentatives de mettre en place un véritable corpus national de paléontologues et de muséologues qui auraient pu enfin faire profiter le Niger de retombées financières et intellectuelles.

Pourtant, les hommes de bonne volonté et les initiatives ne manquent pas. Les géologues de l'université de Niamey qui ont vocation en la matière, voient d'un mauvais oeil ce monopole. Ils souhaitent un véritable partenariat multilatéral, des bourses de doctorat, un plan de développement pour mieux maitriser le patrimoine et son avenir national... Les tentatives, auprès de l'UNESCO de faire classer "patrimoine de l'humanité" les gisements de dinosaures n'ont pas abouti. Alors que de très nombreux collectionneurs repentis sont prêts à restituer au Niger le contenu de leurs tiroirs dans le cadre d'une muséologie responsable, le projet de musée archéologique et paléontologique d'Agadez est resté dans les cartons.

Malgré tout ces blocages institutionnels, une "Association pour la Protection du Patrimoine Paléontologique du Niger" (APPPN) est créee en 1996 par le géologue d'In Gall Ahmed Alghous et le logisticien Aghali Bazo. Avec l'aide de Suji Sato, un géologue minier japonais spécialiste de la région, l'APPPN tente pendant trois ans de limiter les dégats dans la plaine de l'Irhazer en créant un écomusée. Elle sensibilise les populations à la préservation, organise avec les agences touristiques des visites respectueuses et jette les bases d'un petit musée local. Mais privée du soutien des autorités administrative et avec la diabolisation politique du nord-Niger, le projet s'essouffle, l'association est desormais dissoute.

Science sans conscience n'est ici que sous développement. Le néocolonialisme scientifique est en train de vider la région du nord-Niger de ses richesses préhistoriques et paléontologiques au détriment du développement touristique, de l'emploi des jeunes, des compétences locales et des populations autochtones qui sont systématiquement écartées des décisions prises à Niamey! Dès lors, Il ne faut pas s'étonner du mécontentement général et des actes de rebellion targuie qui perdurent depuis un siècle.

Mettre en avant le prétexte de la "Connaissance Scientifique" en soi, n'est pas valide et s'apparente à de l'impérialisme scientifique si les populations autochtones ne sont pas associées aux processus d'acquisition des connaissances et d'exploitation de la ressource. Jusqu'alors, cette dernière n'a profité qu'aux musées et universitaires occidentaux, alors que Niamey n'hérite que de pâles copies en plastique. Il est temps que les populations du nord-Niger reprennent leurs droits lors de la mise en place d'un partenariat équitable qui viserait entre autre l'occupation salvatrice et résiliente des jeunes touareg au travers de l'écotourisme. Ceci irait dans le sens de l'esprit de la "chaire de géosciences" créée en 1998 par l'UNESCO, à l'université Abdou Moumouni de Niamey, dont les objectifs sont la mise en valeur des ressources naturelles et la préservation de l'environnement.

Un moratoire sur l'octroi des permis de recherches et d'extractions des dinosaures doit être prononcé. L'Etat du Niger doit élaborer une politique volontaire et un plan d'action pour un developpement endogène qui visent à préserver les interêts du pays, l'emploi des jeunes et à promouvoir un developpement crédible.

Curator Emeritus

Source:Sahara-Sahel



La Journée internationale des populations autochtones (9 août)
par JA08, le 9 Août 2008 à 13:09

En tant que Présidente du Groupe d'appui interorganisations pour l'Instance permanente sur les questions autochtones (IASG) en 2008-2009, l'UNESCO célèbre la journée internationale des populations autochtones, un an après l'adoption historique de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
L'UNESCO travaille en étroite collaboration avec les gouvernements pour garantir que les peuples autochtones soient reconnus comme des groupes de population désavantagés, pour promouvoir les cultures autochtones et pour développer des stratégies d'éducation inclusive et de qualité leur permettant d'atteindre les objectifs de l'Education pour tous (EPT). L'édition 2008 du Rapport mondial de suivi sur l'EPT met l'accent sur le besoin des gouvernements nationaux d'accorder une attention particulière aux populations autochtones.

En 1994, les Nations Unies ont proclamé la Décennie internationale des populations autochtones, qui a ensuite été reconduite en 2004 par l'Assemblée générale. L'objectif de cette décennie est de renforcer la coopération internationale afin d'aborder les problèmes auxquels se heurtent les populations autochtones dans les domaines de l'éducation, la culture, la santé, les droits de l'homme, l'environnement et le développement socioéconomique.

Contact: languages@unesco.org

Liens associés
o Décennie internationale des populations autochtones

o Le travail de l’UNESCO pour l’éducation des peuples autochtones

o Le travail de l’UNESCO pour une éducation inclusive de qualité

o Le Rapport mondial de suivi sur l’Education pour tous

Source:www.portal.unesco.org



Ban Ki-moon appelle à protéger les langues des populations autochtones
par JA08, le 9 Août 2008 à 13:04

Le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé la communauté internationale à prendre des mesures pour protéger les langues des populations autochtones menacées de disparition, dans un message publié à l'occasion de la Journée internationale des populations autochtones.

« J'appelle les Etats, les populations autochtones, le système des Nations Unies et tous les autres acteurs concernés à prendre des mesures pour protéger et promouvoir les langues menacées de disparition et assurer la transmission de cet héritage commun aux générations futures », déclare-t-il. Selon lui, le monde est confronté à une « crise silencieuse » avec la disparition de nombreuses langues, la grande majorité d'entre elles étant des langues de populations autochtones. « La perte de ces langues affaiblirait non seulement la diversité culturelle mondiale mais aussi notre savoir commun en tant que race humaine », ajoute-t-il.

La Journée internationale des populations autochtones est célébrée chaque année le 9 août depuis 1994. « La souffrance des populations autochtones est un des épisodes les plus sombres de l'histoire humaine », estime Ban Ki-moon. Selon lui, la Déclaration sur les droits des populations autochtones adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU en septembre 2007 a créé « un cadre dans lequel les Etats peuvent construire ou reconstruire leurs relations avec les populations autochtones ».

Cette déclaration a été adoptée après plus de vingt ans d'efforts et elle « a marqué un développement significatif dans la protection des droits de l'Homme », soulignent vendredi dans un communiqué commun le Haut commissaire des Nations Unies pour les droits de l'Homme par intérim, Kyung-wha Kang, et le rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme et les droits fondamentaux des populations autochtones, S. James Anaya. Selon eux, la déclaration établit des critères minimums pour la survie, la dignité et le bien-être des groupes autochtones, dont le nombre est estimé à 5.000, soit 370 millions d'individus, et cherche à répondre aux injustices historiques auxquelles ils ont été confrontés en réaffirmant leur droit à être différent et à vivre en paix sur leurs terres.

« Cependant, l'adoption de la Déclaration sur les droits des populations autochtones, aussi importante soit-elle, ne changera pas en elle-même la vie quotidienne des hommes, des femmes et des enfants » concernés, ajoutent-ils. Aussi, ils jugent « nécessaire l'engagement politique des Etats, la coopération internationale et le soutien et la bonne volonté de l'opinion publique pour créer et mettre en œuvre une série de programmes concrets, conçus et entrepris en consultation avec les populations autochtones elles-mêmes. »

Dans un communiqué séparé, James Anaya, s'est par ailleurs déclaré inquiet des informations reçues sur les déplacements arbitraires, destructions de récoltes et autres abus dont seraient victimes les membres de la communauté de Charco la Pava, dans la province de Bocas del Toro (Panama), dans le cadre de la construction du projet hydroélectrique CHAN 75 auquel ils s'opposent.

Selon M. Anaya, « étant donné la présence d'une force de police armée dans la région, la situation pourrait empirer et mettre en péril la vie et l'intégrité physique des membres de la communauté de Charco la Pava ». Il a appelé les autorités du Panama « à protéger les droits et les libertés des communautés autochtones touchées, à enquêter sur les violations présumées des droits de l'homme et à punir les responsables, à réparer les dommages causés aux victimes et à adopter les mesures nécessaires pour empêcher que de tels actes ne se reproduisent ».

Source : Issalane

samedi 9 août 2008

Attaque de Tchirozérine le 8 août 2008

Hier soir, le MNJ a attaqué la base militaire de la SONICHAR située à 4 km de la ville de Tchirozérine. Des tirs d'obus et d'armes lourdes ont été entendus par les habitants de la cité minière. Le bilan reste inconnu à l'heure actuelle. Des militaires sont venus en renfort hier d'Arlit et d'Agadez. Pour le moment, ils continuent de fouiller les maisons et les jardins de Tchiro. Fidèles "à leurs habitudes, comme s'ils ignoraient qui sont les auteurs de l'attaque" a précisé l'une de nos soures.

maliweb

Intervention de Moustapha Dahi sur Kidal.info

Les commentaires ci-dessous sont toujours visibles sur maliweb. Dans quel monde sommes nous? C'est très grave car ces commentaires sont là depuis la semaine dernière et ils y sont toujours. J'ai attiré l'attention de l'adm du site mais jusque là aucune réaction.

Réponse de < socrate >, le 02 Aug 2008 06:08:39 GMT
Je viens d'avoir une solution , il faut passer à la solution finale et tous les gazer comme Hitler a fait avec les juifs et saddam avec les kurdes.

Réponse de < socrate >, le 02 Aug 2008 06:09:42 GMT
I am pissed off now, une sale race doit etre éradiquée avant que le virus se propage

Source : Forum de Kidal.info

Paix et puissance civile, par Abdou Salam ag Assalatt

La paix n’est pas automatiquement acquise parce qu’elle figure dans un document dit accord, ou simplement parce qu’elle est signée de part et d’autre. La Paix implique la mise en place d’un processus dont la viabilité dépend d’une stratégie de conduite bilatérale. Cette stratégie dépend essentiellement de la conduite des protagonistes avant signature mais aussi après signature.

Nous savons qu’en ce moment pendant que les regards du monde entier se tournent vers Pekin pour les JO, ici au Mali chacun de nous retient son souffle, avec l’espoir, que le rendez-vous prévu pour les négociations du 15Août prochain à Alger porte ses fruits. A une semaine de ce rendez-vous que peut on espérer ? En tout cas le Gouvernement malien prône le dialogue et de même la rébellion prône le dialogue. Les deux parties en cause ont promis devant la facilitation Algérienne de tout mettre en œuvre pour la libération des prisonniers militaires détenus par l’Alliance. Cette libération semble être un préalable à la bonne continuation des négociations. A ce stade, il est certain que pour l’Etat malien, qui n’a jusqu’à présent pas écouté ses jusqu’auboutistes qui prêchent la guerre, la libération de ces militaires est un pré-requis indispensable. La rébellion doit l’entendre ainsi, et faire ce geste pour montrer sa bonne foi à s’engager sur le chemin de la paix. Un geste qui la crédibilisera devant l’opinion nationale et internationale. Il ne s’agit plus pour l’heure de faire montre de force, mais de faire preuve de détermination à s’avancer vers la paix. Retenir des otages loin des leurs ne peut aucunement être les moyens de pressions les meilleurs. Ne pas avoir engagé toutes ses forces militaires pour mener une guerre totale avec l’Alliance est certainement un gage de bonne foi du Gouvernement malien qui semble préférer la voie du dialogue.

La Paix et la stabilité de la région de Kidal sont les seuls objectifs à atteindre. Le développement, le progrès d’une région pour l’avenir de ses enfants n’est-ce pas là la revendication de l’Alliance ? Chaque jour qui passe est un jour où le progrès n’avance pas.
Chaque jour qui passe est un jour ou une famille sous une tente s’appauvrit. Chaque jour qui passe est un jour où le silence envahit la région. Parce que la peur s’installe. Parce que le doute s’installe. Parce que le temps est suspendu et du jour au lendemain notre région s’éloigne du rendez vous de l’humanité vers la mondialisation. Alors, à qui profite ce temps qui passe ? A qui profite ce retard ?
Quand un Homme en vient à prendre les armes, même si l’on n’est pas d’accord avec cette voie, on doit se poser la question suivante : Quelle exaspération, quel découragement amène cet Homme à cette extrémité là ? La région de Kidal n’est plus à présenter. Le problème de sous développement de cette région est connu du public. Le Forum de Kidal a été le témoin des besoins de cette région et des réalisations qui ont été promises par le Gouvernement malien. Il serait maintenant temps que les promesses faites soient tenues et il est de notre devoir a nous tous d’apporter notre contribution ne serait-ce que par un soutien moral.
Parce que les évènements n’auraient sans doute pas eu lieu si toute l’énergie, la bonne foi et les engagements avaient été tenus depuis le pacte national. Le pacte national signé et ratifie en 1992 stipule la construction d’un axe routier bitumé qui relierait Gao à Kidal et d’un aéroport international. Certes ils n’ont que trop duré ces ouvrages, mais aujourd’hui sachant que le 10ème FED (Fonds Européen de Développement) a mobilisé les fonds nécessaires pour la réalisation de ces projets, et que le seul problème qui freine le démarrage des chantiers de construction demeure l’insécurité qui règne dans la région. C’est seulement en sécurité totale qu’on peut prétendre assurer le développement de la région. Des prospections et recherches ont prouvé l’existence de gisements très importants d’uranium aux environs de Kidal. Dans le cadre de l’exploitation de ces gisements, la société Australienne OKLO attend impatiemment que la paix s’installe dans cette région pour y investir d’exorbitants fonds qui créeront entre 2000 à 5000 emplois. Notre préoccupation devrait être de s’intéresser aux retombées de cette manne financière pour Kidal et les perspectives économiques qui peuvent en découler ?
Nos armes ont assez crépité, le monde entier a entendu notre message, je suggère qu’il est temps de laisser place au dialogue et aux revendications par des débats démocratiques.
En prenant éternellement les armes, vers quel progrès allons-nous ? Quel avenir voulons-nous ? Quels moyens allons-nous mettre en œuvre pour accéder à un projet de vie adéquat pour toute une région? Canalisons notre énergie en vue de construire notre région, en vue d’éduquer nos enfants et rehausser notre système de santé défaillant .N’avons-nous pas pour devoir obligatoire d’être le modèle par lequel nos jeunes générations se serviraient d’exemple. Pourtant il existe chez nous des hommes et des femmes travailleurs, qui oeuvrent inlassablement au devenir du Mali et de cette région de Kidal, il faut les mettre en avant et leur offrir notre soutien. Il faut les promouvoir et les faire connaître en exemple à cette jeune génération qui aujourd’hui a tendance à prendre comme idoles des narcotrafiquants et des seigneurs de guerre. Il faut promouvoir la connaissance celle du monde en général, mais aussi celle de son milieu et de ses Hommes, et des richesses qu’il recèle.

La société civile, sûrement dans son entier, souhaite la paix. La consolidation des acquis, et non un perpétuel retour en arrière. Nos aînés ont versé leur sang pour que le monde de demain soit meilleur pour leurs enfants. Il s’agit de nous. Il faut accepter que les armes ne soient plus les outils adaptés pour construire l’avenir. Les outils de la démocratie ont été forgés au prix de sacrifices par des hommes, ces outils ont leurs faiblesses, et leurs forces aussi. L’Humanité est la valeur maîtresse de ces outils.

Source : Kidal.info

vendredi 8 août 2008

La mort de la Françafrique

La mort de la Françafrique
par JA08, le 8 Août 2008 à 11:01 (modifié le 08/08/2008 à 12:11)

Le déclin en Afrique de l'influence occidentale en général, et de la France en particulier, est indéniable. L'Occident a allégrement pillé l'Afrique jusqu'aux indépendances, puis chacun s'est contenté de pérenniser son pré carré, au besoin en soutenant les pires autocrates, parfois éclairés comme Senghor au Sénégal, parfois éclairés mais assassins comme Houphouët-Boigny en Côte-d'Ivoire (responsable du massacre prémédité de 4000 à 6000 personnes dans le village de Guébié en 1970). On peut également ajouter que la France s'est faite championne en matière de soutien aux putschistes : le général Gnassingbé Eyadema au Togo (1967), le général Lansana Conté en Guinée (1984), le capitaine Blaise Compaoré au Burkina-faso où la France s'est rendue complice de l'assassinat en 1987 de Thomas Sankara, leader charismatique et éclairée, mais trop communiste aux yeux de Paris. Sans oublier Idriss Déby au Tchad qui ne doit sa prise du pouvoir en 1990 qu'à l'appui de la France... Cependant, ce que l'afro-réalisme et la guerre froide justifiaient, l'effondrement de l'URSS ne le permettra plus, et un vent de protestation souffle alors sur le continent où les dictateurs ont du mal à contenir les aspirations démocratiques. Désormais, les bailleurs de fonds occidentaux, Washington et FMI en tête, la France traînant des pieds, entendent conditionner leurs aides aux progrès démocratiques et aux efforts de bonne gouvernance et de transparence. Indisposés les régimes africains se montrent alors mûrs pour traiter avec Pékin qui lui ne pose aucune condition, et s'abstient de tout discours moraliste. Le « Je t'aime, moi non plus » de la Françafrique en est la parfaite illustration : quand elle intervient, la France se fait taxer de néocolonialisme, quand elle se retient, on crie à l'abandon. France et Afrique ne se comprennent plus. Pire, les Africains pensent déceler chez leurs anciens colonisateurs une grande ingratitude qui les blesse profondément : depuis la dévaluation du franc CFA en 1994 qui a frappé durement les économies de la zone, nombreux sont ceux qui ont dû émigrer pour fuir la misère, et c'est la France bien sûr qu'ils choisissent : l'hostilité qu'on leur réserve là-bas (cités ghettos hier, immigration choisie aujourd'hui, voir à ce titre cet article) détonne à leurs yeux avec l'accueil qu'ils avaient offert aux anciens colons après l'indépendance (sauf en Algérie...) et sans compter le sang qu'ont versé leurs parents pour libérer la France.
De toute façon, combien même la France souhaiterait-elle conserver une influence en Afrique, qu'elle ne le pourrait plus, elle n'en a plus les moyens, ni économique, ni militaire (l'opération Licorne de maintien de la paix en Côte d'Ivoire était très proche de la capacité maximale de projection de toute l'armée française). A la rigueur l'Union Européenne pourrait rivaliser avec la Chine, mais de là à ce qu'elle se mette d'accord sur une politique étrangère commune, il y a loin de la coupe aux lèvres. Et encore plus loin de là à ce que cette éventuelle politique commune fasse preuve de la même souplesse et force de frappe.
Aujourd'hui, les Occidentaux se complaisent à regarder ce continent qu'ils croient à tort en perdition avec misérabilisme, paternalisme et condescendance....alors que l'Afrique se réveille justement, aidée par une Chine qui y voit de merveilleuses opportunités là où nous ne voyons que les ruines de l'époque coloniale, symbole de notre grandeur passée.

Le summum de l'incompréhension est atteint en 2006 quand un certain candidat à la présidence française déclare à Bamako : « Nous n'avons pas économiquement besoin de l'Afrique ». Certes, elle ne représente que 2% de nos échanges, mais quand on sait que l'Afrique, c'est le premier centre de profit d'Air France, que 30% des réserves de pétrole de Total s'y trouvent, soit sa première région de production au monde, ou quand on connaît l'importance incontournable du Niger pour Areva, on ne peut que sourire ! Enfin, comme le dit un éditorialiste africain : « Que serait la France à l'ONU sans les voix de ses anciennes colonies ? »

Pour conclure cette épitaphe de la Françafrique entamée dans la première partie de l'article, je ne résiste pas à l'envie de dresser les apports positifs et négatifs de la politique de la France (et de l'Occident) en Afrique depuis la colonisation jusqu'à aujourd'hui, ensuite à chacun de juger...

Les moins :
Soutien à des autocrates dont certains ont beaucoup de sang sur les mains
Complicité dans de nombreux coups d'état, voire d'assassinat (Sankara au Burkina-Faso), exactions mortifères (Sétif en Algérie, 1945)
Pillage des ressources, équation coloniale classique : l'Afrique exporte à vil prix des produits primaires (les 3 C, Coton-Cacao-Café, entre autres) et importe tous les produits manufacturés. Le continent n'a jamais eu de ce fait ni l'occasion ni l'autonomie nécessaire pour s'industrialiser. En fait, comme je le disais dans l'article « Quand les rivières coulent de la mer vers les montagnes », les capitaux ont toujours coulé de l'Afrique vers le reste du monde !
Un regard condescendant sur les populations africaines, et par le passé, politique de ségrégation
Des grandes compagnies, pétrolières entre autres, qui n'hésitent pas à corrompre les fonctionnaires et dirigeants pour s'assurer des accès privilégiés aux ressources.
Une exploitation des ressources qui se fait/s'est faite parfois/souvent au mépris de l'environnement
Ventes d'armes
Des situations de rentes (pour des entreprises comme Bouygues et Bolloré par exemple) qui ne profitent pas au pays, puisqu'il y a moins de concurrence, moins de proposition...mais tout cela est terminé grâce aux dispositions prises par la Banque Mondiale obligeant les pays à passer des appels d'offre que remporte très souvent la Chine, prête parfois à travailler à perte...

Les plus :
Construction d'infrastructures qui bien qu'orientées vers l'exploitation des ressources profitaient aussi aux populations (chemins de fer, routes, etc)
Construction d'écoles, véritables efforts d'alphabétisation qui n'auraient été possibles sans l'abnégation de milliers d'instituteurs prêts à aller enseigner au fin fond du continent, sans oublier ces Pères Blancs et ces Sœurs au dévouement sans limites. Encore aujourd'hui, si de nombreux Africains viennent étudier en France, ce n'est pas un hasard, c'est le résultat (l'issue louable ?) d'une histoire commune. Et malgré l'essor de la présence chinoise, beaucoup parmi les élites préfèrent toujours envoyer leurs enfants étudier en Europe. Le brain drain que certains dénoncent profitent malgré tout au continent car d'une part même si certains partent, d'autres restent ce qui suffit à rentabiliser les investissements dans l'éducation, et d'autre part, ceux qui partent profitent des transferts de savoirs et ceux qui finissent par revenir le font avec des idées d'entreprises pour leur pays d'origine dans leurs bagages !
Construction de dispensaires à l'époque et encore aujourd'hui, volonté humaniste très forte d'aider ces populations comme en témoigne aussi maintenant l'essor des mouvements humanitaires et autres ONG occidentales (parfois jusqu'à l'excès, cf Arche de Noé)
Parallèlement à la démarche économique purement intéressée de la colonisation existait aussi de façon certaine le sentiment sincère de devoir aider ces populations à rattraper leur retard de développement. Tous ne le partageaient peut-être pas, mais il est indéniable que de nombreux Occidentaux ayant vécu là-bas se sentaient réellement proches des Africains au point de communier avec eux. Les liens culturels très forts qui subsistent, comme la Francophonie, sont là pour en témoigner. Les nombreux métissages aussi, contrairement aux Chinois qui n'envisagent les unions mixtes le plus souvent qu'avec dégoût.
Le vent de moralisme qui imprègne les politiques occidentales depuis l'effondrement de l'URSS indispose les dictateurs, et quoiqu'on en dise, cette pression a contribué a fait émerger une société civile très féconde et dynamique.
Voilà...à chacun de s'en faire une idée, mais l'objectivité chère aux historiens devrait prévaloir, sans parti pris, ni pour ni contre, l'essentiel étant d'appréhender les faits à leur juste mesure et dans leur globalité .

Source : blog de l'appel du 18 janvier 2008

mercredi 6 août 2008

Chronique d’un désert annoncé

Chronique d’un désert annoncé

par JA08, le 5 Août 2008 à 20:18


la plaine de l'Irhazer à Agadez, Niger

Un peu d'histoire
Depuis des millénaires les populations nomades du Néolithique fréquentaient l'immense plaine de l'Irhazer, à l'ouest de l'Aïr, où elles faisaient pâturer leurs animaux le long des parcours jalonnés de point d'eau. Après l'épopée libyco-berbère des Garamantes, ce sont les Touaregs, les Peulhs et plus tardivement les tribus arabes Kounta qui se déplacent dans cette immensité où ils trouvent et gèrent traditionnellement les ressources nécessaires à l'économie pastorale. Les puits et les sources qui captent l'aquifère des grès d'Agadez (Aman N'tedent, Dabla, Guélili...) servent de points d'abreuvement pour leurs troupeaux. Pour les animaux de l'ensemble du Niger, cette région est très importante. Chaque année, après l'hivernage, ils font des milliers de kilomètres, depuis le sud, pour venir brouter l'herbe nouvelle et boire l'eau chargée de natron. Ce régime alimentaire et cette transhumance structurelle sont tout à fait bénéfiques pour la santé de l'animal et son engraissement. Ce moment annuel d'échanges culturels et de fêtes dure deux à trois mois et rassemble les 2/3 du cheptel nigérien : c'est la cure salée.
Par ailleurs, la région contient un des plus beaux gisements de dinosaures au monde (les alentours d'In Gall, le Tim Mersoï...) qui fait maintenant la réputation du musée paléontologique de... Chicago... c'est surprenant ! Elle s'enrichit également d'une faune sauvage spécifique, de gisements néolithiques et de sites archéologiques importants qui devraient faire l'objet d'un classement en éco-musée au bénéfice du développement touristique et de l'Histoire en général, à l'instar du parc des Tassilis en Algérie.

Les contraintes du milieu
L'aquifère des grès d'Agadez, seule ressource en eau de la région, est fossile. Les datations au carbone 14 de ses eaux* révèlent que la dernière recharge s'est déroulée au cours du dernier humide néolithique il y a 3000 ans environ, à la fin de l'époque paléo-climatique du Nigéro-tchadien**. Depuis, le réservoir se vide inexorablement et d'autant plus rapidement que la ressource est de plus en plus fortement sollicitée par l'octroi anomique de concessions minières
Jusqu'alors, la ville d'Agadez pompait ses besoins dans la nappe contigüe de l'oued Téloua qui bon an mal an se rechargeait annuellement avec les pluies de mousson. Ce choix correspondait à une démarche éthique en hydrogéologie : n'utiliser les eaux fossiles qu'en dernière extrémité. Mais avec l'accroissement démographique (150 000 habitants) et surtout à cause du changement climatique, la ressource renouvelable est devenue insuffisante. Depuis 2006, la ville a été contrainte de déplacer son approvisionnement en eau de 35 km vers l'Ouest et de puiser 8000 m3 par jour dans l'aquifère des grés d'Agadez.

La surenchère du pillage
Sous l'ère du général/président Kountché, début 1970, se mettait en place un projet d'hydraulique pastorale dans la plaine de l'Irhazer : soit une vingtaine de forages dans la zone artésienne de l'aquifère. Mais des négligences, l'absence de suivi et d'entretien des infrastructures ont provoqué la ruine des équipements et la fuite annuelle de plus de 1,5 millions de m3 d'eau qui se perdent par évaporation.
Malheureusement, cette région regorge d'uranium et par la suite vinrent les projets miniers dont le comportement se résume à « prendre et partir ». De plus le pillage de la ressource minière (charbon et uranium) s'accompagne de celui de la ressource en eau au détriment du développement durable notamment touristique et pastoral, car la ressource n'est pas renouvelable.
Ce sont par exemple :
- 10.000 m3/j qui sont prélevés à Rharous, depuis 1980, pour les mines de charbon et la ville de Tchirozérine,
- 20.000 m3/j, prévus par la COGEMA, pour la nouvelle exploitation uranifère d'AREVA à Imouraren,
- 4000 m3/j pour la mine d'uranium d'Azelik qui est maintenant en début d'exploitation par une compagnie chinoise.


De plus, les sociétés COMINAK et SOMAÏR respectivement dans les villes d'Akokan et d'Arlit ont déjà épuisé 2/3 de l'aquifère carbonifère du Tarat, plus au nord, à raison de 22 000 m3/j depuis 38 ans.


Maintenant elles manquent de ressources en eau et elles envisagent d'utiliser un pipe line de 30 km et de déplacer
leurspompages vers l'ouest c'est-à-dire.... dans la nappe des grès d'Agadez !

Dernièrement, 17 permis de recherche ont été délivrés ( l'article date de plusieurs mois) par le ministère de l'Energie et des Mines de Niamey et ces nouvelles activités vont également contribuer aux ponctions irréversibles

Le pillage risque de s'accentuer. A la fin de la décennie 70, une étude du BDPA identifiait la possibilité d'irriguer 38 000 hectares dans la plaine de l'Irhazer. Ce nouveau pactole a excité les convoitises géopolitiques du guide suprême, M. Kadafi qui proposait récemment de financer la mise en valeur céréalière de la plaine à l'aide d'une quantité phénoménale d'eau naturellement puisée dans la nappe des grès d'Agadez. Mais ceci fait fi des facteurs pédologiques et climatiques propres à la région : les sols sont ici riches en natron (bicarbonate de sodium), l'eau est bicarbonatée sodique et de plus, l'évaporation est extrêmement forte. Tout ceci risque de déboucher sur une augmentation de la salinité des sols et de leur dégradation.

Une gestion surprenante
Pourtant, depuis longtemps il y avait lieu de s'inquiéter de l'avenir de la région. Dans son rapport de 1990 « Etude prévisionnelle d'exploitation de la nappe des grès d'Agadez par modèle mathématique », le projet NER/86/00 du PNUD et du ministère de l'Hydraulique et de l'Environnement du Niger, s'alarmait des conséquences irréversibles, sur la nappe, des prélèvements prévus sur le court et moyen terme (annexe 08 : carte 14).
Mais la gestion quantitative de l'eau n'est pas vraiment une préoccupation des sociétés et des autorités publiques du Niger. Dans une région où l'eau est rare, un comportement éthique consisterait à l'économiser pour les générations futures. Or, en instaurant la gratuité de l'eau pour les résidents des villes minières, les responsables miniers ont provoqué une surconsommation inutile et irresponsable. La gabegie est telle qu'un habitant prélève en moyenne 500 litres par jour soit 5 fois la consommation d'un européen.

Ces sociétés ne s'intéressent guère plus à la qualité des eaux. A Arlit à Akokan comme à Tchirozérine, les eaux dites potables sont contaminées par les nitrates résultants probablement des tirs de mine qui utilisent la nitroglycérine et le nitrate d'ammonium comme explosif. La nappe d'Izegouandane est polluée par des phosphates anthropiques. En 2004, le CRIIRAD démontrait, sur les eaux des villes d'Akokan et d'Arlit, l'existence d'un dépassement de facteur 10 de la norme radioactive alpha de l'OMS.
Par ailleurs, par mesure d'économie, les eaux usées des villes minières, chargées de coliformes fécaux et surtout de Salmonella typhi, sont utilisées « sans traitement » pour l'irrigation de maraîchage. Des alertes sanitaires ont été déclenchées par le Ministère de la Santé du Niger et, malgré cela, la typhoïde est devenue endémique dans la région.

Quel avenir ?
Même en ne tenant pas compte des besoins en eau des derniers permis de recherche délivrés, les simulations prévisionnelles du PNUD indiquent que l'on peut s'attendre en 40 ans au dénoyage complet de la partie ouest de l'aquifère (annexe 08) et prévoir la chute drastique du niveau piézométrique du coté oriental.
Les points constitutifs du réseau d'abreuvement du bétail pastoral puits et sources (cure salée) seront asséchés et les éleveurs privés d'eau. Le processus de tarissement général privera les villageois de tout approvisionnement. De plus à l'ouest et vers le sud à In Gall, des dépôts importants de chlorure de sodium du Jurassique, risquent de se déverser dans la nappe d'eau douce et de la contaminer par inversion du gradient hydraulique.
Mais les compagnies minières ne s'inquiètent pas de cette catastrophe prévisible car les gisements d'uranium auront été également épuisés et la région ne présentera plus d'intérêt pour elles et leurs actionnaires. La disparition du capital en ressources naturelles au profit d'une activité minière éphémère et non durable qui ne représente que 2% du PIB nigérien, signera la fin de deux savoir-faire autochtones et stratégiques: le tourisme (2,7% du PIB) et l'élevage pastoral (14% du PIB).

Si la société civile et les pouvoirs publics nigériens ne réagissent pas rapidement, dans un avenir proche la ville d'Agadez, capitale émergente et sultanat de l'Aïr, sera désertée par manque d'eau et toute forme de développement humain et durable abandonnée.



* Analyses effectuées par l'AIEA de Vienne
** Les ressources en eau du Sahel, études hydrogéologiques et hydrologiques en Afrique de l'Ouest par les techniques isotopiques. Projet RAF/8/012, AIEA/TECDOC-721, pp. 187-199, Vienne, Autriche.


Références :
- Les nappes aquifères à l'Ouest de l'Aïr : la nappe des grès d'Agadez, étude prévisionnelle d'exploitation et modèle mathématique. PNUD/DCTD-NER/86/001 & MHE/DRE, 1990, 26p.
- Paléo-recharge des aquifère de la bande subdésertique des Ténérés et de l'Aïre (Niger). Une approche critique de la méthode de datation au C14. A. Joseph, 1989, Palaeoecology of Africa and the surroundings islands, vol. 20, pp. 19-35.
- Eléments pour la carte hydrogéologique du bassin de l'Irhazer, Niger. Dodo A., et Bouzelboudjen, M., 1992, Hydrogéologie, 1, pp. 59-68.

lundi 4 août 2008

il est du devoir de la communauté internationale d’agir au Niger

Devant ce qui se passe dans notre pays, il est du devoir de la communauté internationale d’agir

Les instances internationales ont le devoir de prendre au sérieux les malheurs des populations nigériennes et surtout le danger qui plane sur notre nation toute entière.

Nous savons parfaitement que les hommes qui dirigent le Niger sont aujourd’hui prêts à tout sacrifier pour arriver à leurs fins. Un but purement égoïste que nous avons à maintes reprises signalé et dont nous continuerons chaque jour à divulguer de plus en plus clairement les multiples facettes.

Depuis le début de notre résistance nous nous sommes toujours comportés dignement et avons tenu à respecter la valeur humaine, la dignité des Nigériens que nous avons fait prisonniers ainsi que la convention de Genève.

A travers notre comportement de tous les jours et notre communication, nous avons démontré notre attachement à l’unité nationale, le caractère républicain de l’État, le respect de la Justice et l’Équité pour tous les Nigériens.

La communauté nationale et l’opinion internationale savent parfaitement que nous sommes face à un gouvernement irresponsable et insouciant quant à l’avenir de la Nation.

Resté bloqué sur sa chanson préférée d’allégations de "bandits armés et trafiquants de drogues", accusations sans aucun fondement et qu’aucune personne ne prend au sérieux, le gouvernement Nigérien s’entête à vouloir embraser le Sahara.

Pour arriver à cet objectif ignoble, dix "Commandements" ont été mis en avant :
· Refus catégorique de dialogue pour un retour de la paix
· Volonté avérée d’élimination de prisonniers de guerre
· Massacres, exactions, arrestations et déportation des citoyens innocents
· Refus systématique de l’aide humanitaire pour favoriser l’exode massif des populations.
· Musellement de la presse pour cacher la vérité aux citoyens et à l’opinion internationale.
· Asservissement de l’opposition politique et de la société civile par rapport au conflit.
· Refus des bons offices des pays voisins soucieux de la sécurité dans la sous région.
· Utilisation et détournement abusifs des moyens de l’État sous couvert de l’effort de guerre.
· Bradage inconsidéré des concessions minières pour accéder aux moyens de mener cette politique patrie"cide".
· Division de la classe politique et de l’armée dans le but d’éviter tout sursaut patriotique.

Aujourd’hui plus que jamais, nous rassurons le peuple Nigérien de notre détermination à aller jusqu’au bout dans notre lutte pour la restauration de sa dignité, pour la Justice et l’Équité entre tous les fils du pays.

Pour le respect de nos concitoyens et de l’opinion internationale qui du reste savent aujourd’hui qui de nous ou du gouvernement Nigérien se comporte en "bandit", nous mettons en toute transparence à disposition du peuple Nigérien, la synthèse de nos revendications légitimes et incontournables.

Version originale (en Français)




Translation into English from the original version

Deutsch-Übersetzung in der Originalfassung



الترجمةالىالعربيةمنالنصالأصلي





Русский перевод первоначальном варианте : в процессе


中文翻译的原始版本 : 正在进行中



Le Mouvement.
Publié par La voix des Hommes libres à l'adresse 4.8.08

dimanche 3 août 2008

"MOU KO SOU"ménace sur l'unité nationale au Niger

dimanche 3 août 2008
"MOU KO SOU" : un plan machiavélique qui menace l’unité nationale

L'arrestation de l'ex-premier ministre du Niger est le 1er acte d'un scénario monté en vue d'exclure une autre communauté nigérienne de la gestion des affaires de la cité : encore un autre projet soutenu par certains hommes politiques de notre pays. Ces hommes sont d'ailleurs aisément identifiables par leur posture et leur "disparition" (contrairement à l'habitude que leur connaissent les nigériens) de l'avant-scène politique nationale. Ils sont quotidiennement leurrés par le duo ethnocentriste et ségrégationniste constitué autour du président de la République par le chef d'état major particulier du Président et le ministre de l'intérieur : le premier, un homme complexé, faux, rancunier et d'une rare irascibilité ; le second, une personne dont la perfidie est sans commune mesure et pour qui seul l'exercice du pouvoir compte. Véritable tête pensante de la présidence, le binôme chef d'état major particulier du Président/ministre de l'intérieur fournit au chef de l'État les "promesses-somnifères" nécessaires pour rendre muets (plus qu'une carpe !) des hommes politiques prêts à tout pour arriver au pouvoir.

L'éviction et, par après, l'arrestation de l'ex-premier ministre, son remplacement par un homme effacé et sans âme qui ne se préoccupe que de ses affaires, un vrai laquais du président de la république, capable même de mensonge (Cf. son CV) et donc pourquoi pas de parjure, relèvent de la mise en œuvre de la nouvelle formule du plan dit "MOU KO SOU" visant à mettre à l'écart de la gestion des affaires de la nation, la communauté Djerma/sonrhaï par l'élimination de ses cadres de la politique et de l’armée ; un plan hautement maléfique bien connu des nigériens et sur lequel il n'est pas nécessaire de s'étendre ici : dans les années 1980, sous le régime Kountché, un groupe d'individus se réclamant de l'Est avaient planifié un coup d'état dans lequel ils prévoyaient d'éliminer les Djerma/Sonrhaï se trouvant dans l'armée et dans l'appareil politique. Le même plan est aujourd'hui réactivé sous le couvert démocratique.

En tout état de cause, le MNJ rappelle ici aux ethnocentristes et ségrégationnistes au pouvoir dans notre pays et à l'opposition politique (disons, d'hier car aujourd'hui cette opposition n'a de cela que le nom ; une vraie platitude) qu'il ne peut tolérer aucune tentative ni mise à l'écart de la gestion des affaires notre pays, d'aucune communauté nigérienne.
Autrement, le MNJ n'acceptera jamais la suprématie d'une communauté sur les autres au Niger.

La mise sur la touche de l'ex-premier ministre, à première vue élémentaire, n'est pas, contrairement à l'analyse de plusieurs observateurs de la vie politique nigérienne, si dépourvu d'originalité… mesquine.
En effet, potentiellement porteuse des réactions qui pourraient être préjudiciables à la réalisation de la suite du scénario savamment monté depuis longtemps, elle ne peut être menée que si au même moment on focalise les nigériens sur autre chose ; un évènement susceptible de détourner et de retenir leur attention.
Une diversion du genre "grandes offensives contre le MNJ". Ces accrochages assortis des mensonges assenés au peuple brouillent les nigériens qui finissent par perdre de vue les manœuvres malsaines du duo de la présidence et de l'opposition devenue subitement "plate".

A la tête du plan "MOU KO SOU" nouvelle formule se trouvent, dans une concertation permanente, le principal chef du pouvoir nigérien et le chef de file de l'opposition actuels.
Les différentes étapes du plan consistent :

1- à créer la division dans le milieu Djerma/Sonrhaï de Tillabéry. Pour cela,
· il faut commencer par mettre en conflit Almoustapha Soumaïla et Hama Amadou : arrêter Almoustapha Soumaïla, célèbre directeur de campagne du président de la République et, parallèlement faire semblant de mettre Hama Amadou, premier ministre, à l'aise,
· ensuite, il faut éjecter Hama Amadou de la tête de l'exécutif malgré sa majorité parlementaire "confortable" et le remplacer par son propre protégé, Seyni Oumarou : tout le monde se souvient que Hama Amadou a imposé en tant que président du MNSD, Seyni Oumarou comme président régional du parti à Tillabéry,
· faire croire naïvement à Seyni Oumarou que c'est à lui et non à Hama Amadou qu'il revient d'être le président du MNSD et par conséquent le candidat aux prochaines présidentielles de 2009. Ainsi se crée, automatiquement, un conflit entre les 2 hommes politiques.

Mais, pendant que Seyni Oumarou caressait naïvement le rêve d'être candidat aux élections présidentielles de 2009, les "MOU KO SOUSTES" créent toutes les conditions pour qu'Ali Sabo devienne président du MNSD à Maradi. Le scénario est répété à Tahoua et dans les autres grands bastions. Le but est de proposer l'actuel président de la République à une prolongation de séjour à la magistrature suprême. Les moins avertis pensent que cela va poser des problèmes entre les 2 principaux artisans du plan "MOU KO SOU" nouvelle formule. Mais penser cela c'est être hors du secret de la mafia ! En effet, le chef de file de l'opposition à qui on a rendu le plus grand service en envoyant Hama Amadou en prison, s'est laissé convaincre par le président de la République de la nécessité et de la pertinence de lui donner le temps de "bien préparer" sa venue par un "assainissement" radical de l'armée et des partis politiques pour éviter tout "incident malheureux" qui pourrait foirer l'assise définitive de "MOU KO SOU". Quant à d'autres, la seule promesse d'ouverture des projets, notamment la raffinerie de pétrole qui serait implantée à Zinder, dans leur région d'origine leur a suffi pour se taire.

Les faits vérifiables :
Quand on a commencé à s'intéresser à un audit du Programme Spécial, le Président n'a pas manqué de se sentir menacé et à croire que Hama Amadou est derrière ce regain d'intérêt pour la transparence dans la gestion des deniers publiques. Il fit part de ses intentions à un de ses vieux amis qu'il a pourtant oublié lors de son premier mandat ; une notabilité de la région de Tahoua.
En partance pour Agadez où il devait accueillir Kadhafi à l'occasion du Mouloud, le Président s'ouvrit en haoussa, dans le Boeing Mont Bagzane, à ce vieil ami, en ces termes : «Je ne comprends plus ta position, on dirait que tu préfères Hama à moi ces derniers temps». Le député pour se justifier répondit : «Président, ma seule relation avec Hama, c'est qu'il est président du MNSD et que c'est ton dauphin.» Le Président lui rétorqua alors : «Cet enfant ne peut pas être mon dauphin, il est très dangereux pour moi et le Niger. D'ailleurs, c'est pourquoi je t'ai appelé pour qu'on discute sur cette question. A ton avis, dans la main de qui peut-on laisser le Niger de demain ? » Et, après une très une longue justification il ajoute : «Je pense qu'il ne peut pas y avoir quelqu'un comme moi pour diriger ce pays. Surtout pas quelqu'un de l'ouest car ils règnent déjà sur l'armée, ce qui est inacceptable et qui doit aussi cesser d'ailleurs.» En tout état de cause, l'animosité du président à l'égard de l'Ouest de notre pays est légendaire : malgré toute son immersion dans l'Ouest, il n'a jamais parlé un seul mot du Djerma, tellement il déteste cette langue.

2- émietter le milieu Djerma de Dosso :
· taxer de parjure le président de l'ANDP en lien avec l'affaire Hama Amadou et l'éliminer politiquement,
· aiguiser l'appétit politique des principaux dinosaures de l'ANDP et créer un conflit de personnes au sein du parti,
· découdre l'ANDP.

3- se débarrasser de la majorité des officiers Djerma/sonrhaï :
· mettre en retraite la plupart des officiers supérieurs pour incapacité militaire en lien avec le conflit au Nord,
· utiliser le dossier "trafic de cigarettes et de drogue" pour envoyer "légalement" une bonne partie en prison. On abuse ainsi du souci des américains dans la lutte contre le terrorisme et trafic de drogue dans le Sahara en les trompant sur une prétendue coopération des autorités nigériennes. Ce 2ème lot d'officiers sera composé uniquement de ceux qui ont servi ces dernières années comme commandants dans la Zone de Défense n°1 (Agadez et Dirkou). Et, malheureusement, ce sont essentiellement des Djerma/Sonrhaï, de l'Ouest.

Les faits vérifiables :
Quelques mois plus tard, le même député fut rappelé par le président pour s'entendre dire de savoir ce qu'il doit faire pour faire revenir les jeunes arabes qui sont partis au MNJ sinon il ya une liste des personnes proches de lui (le député) et des officiers des FAN qui sont impliqués dans le trafic de cigarettes et drogue et que la liste lui a été remise par un pays ami. Le député s'est senti dans l'obligation de coopérer et de remuer ciel et terre en maniant tour à tour la carotte et le bâton jusqu'à ce qu'il ait pu faire rentrer certains des jeunes arabes qui étaient venus défendre les idéaux de justice et d'équité au profit du peuple nigérien, auprès de leurs frères du MNJ. Les malheurs du commissaire Abdoulaye sont eux aussi liés au plan "MOU KO SOU" nouvelle formule. En effet, le tout puissant ministre de l'intérieur ayant senti que le commissaire Abdoulaye était sur la voie de démasquer le plan machiavélique comploté contre la communauté Djerma/Sonrhaï, s'empressa de le taxer d'intelligence avec le MNJ. Seulement, oublie t-il que le DG de la police est aussi un Sonrhaï et que le commandant de la gendarmerie est également un Djerma de Dosso pour avoir tous les 2 le flair de sentir qu'on veut écarter les Djerma/Sonrhaï avec la volonté d’installer la suprématie de certaines communautés sur les autres au Niger ?

4- Transversalement aux 3 grandes phases du déploiement de "MOU KO SOU" nouvelle formule, il faut entretenir le conflit au Nord car, moyen plus inespéré pour diluer la "décoction", on ne saurait trouver mieux !

Le président de la république, son duo, le (ex) chef de l'opposition et les autres politiciens antipatriotiques sont une réelle menace pour l'unité nationale des nigériens et pour la patrie.

Le MNJ étant pour le bien-être et la symbiose entre les communautés nigériennes ne permettra jamais la suprématie des unes sur les autres. Notre pays nous appartient à tous et nous devons trouver la meilleure formule d'un vivre ensemble en permettant à chacun, sans exclusive de participer à la gestion des affaires de la nation tout en vivant dans un cadre qui permettent l'épanouissement de chacune de nos différentes communautés.

mercredi 30 juillet 2008

KAOCEN, HEROS TOUAREG DE LA RESISTANCE AFRICAINE



par JA08, le 26 Juillet 2008 à 11:26
Texte de Hélène Claudot-Hawad

« Touaregs, apprivoiser le désert » Ed. Gallimard « Découvertes » Passé le temps des premiers explorateurs puis celui des scientifiques, vient le temps des militaires qui pénètrent le Sahara. Des expéditions sont lancées sous le commandement de Flatters qui en 1881 voit sa colonne massacrée en Algérie par les Touaregs hostiles à la pénétration française. Vers la fin du XIX eme la France occupe In Salah, Tombouctou et Agadez en 1906. En ce début de siècle, la société touarègue est en état de choc, les revers militaires affectent tous les pôles politiques, du nord au sud et de l’est à l’ouest, le défaitisme atteignant une partie de l’opinion.
Dès les premiers affrontements avec l’armée coloniale, une polémique s’est engagée chez les Touaregs sur la manière d’organiser la résistance. Les uns veulent lutter dans le respect des valeurs anciennes, d’autres choisissent l’exil . De ces mouvements d’exode vers le Kaouar, le Tibesti, le Fezzan, le Tafilalet, le Darfour et le Kanem naît la résistance. Parmi eux, figure la Senoussiya, confrérie musulmane dont l’influence grandit en Libye contraignant, avec l’aide des Touaregs, les Italiens a évacuer le Fezzan en janvier 1915.

« Issu de ce contexte, un nouveau leader de la résistance, Kaocen, fait son apparition. Parti avec la vague d’émigration qui quitta l’Aïr après la défaite touarègue d’Egatregh en 1899, Kaocen ag Kedda de la tribu des Igerzawen appartient à la puissante confédération des Ikazkzen de l’Aïr. En quête d’une solution pour libérer le pays touareg, il manifeste très tôt ses capacités de fédérateur et de stratège dans une guerre moderne où il faut inventer des ripostes d’un nouveau type. Il lui faudra dix sept ans pour atteindre son objectif, c’est à dire se trouver à la tête d’une armée équipée et organisée pour la guerre moderne.

L’insurrection des Touaregs du Gourma et des Iwellemmeden
En décembre 1915, le Gourma, région touarègue du Sud-Ouest se soulève. A son tour en février 1916, le chef des Iwellemmeden de l’Ouest, Firhoun, s’enfuit de la prison de Gao et prend la tête de l’insurrection ouverte contre l’occupation française qui va rapidement tourner court. Le désastre militaire d’Andéramboukane, le 9 mai, est suivi du massacre des Iwellemmeden alors qu’ils avaient déposé les armes ; Firhoun parvient à s’enfuir, mais il est tué en juin par des auxiliaires Kel Ahaggar de l’armée française. La répression de ces mouvements, menée avec l’aide des Sahariens soumis à l’autorité coloniale, se prolongera jusqu’à juillet 1916. Les sédentaires Songhay qui ont aidé les Touaregs en leur fournissant armes, vivres et renseignements seront eux aussi sévèrement châtiés et leurs villages rasés.
Dans l’Ajjer également, les attaques s’intensifient et les français doivent abandonner leur poste militaire de Djanet en mars 1916. En décembre, le Père de Foucauld, qui renseignait l’armée coloniale sur les mouvements touaregs, est assassiné dans l’Ahaggar.

La jonction des résistances de l’extérieur et de l’intérieur
En décembre 1916, Kaocen entre clandestinement dans l’Aïr avec ses troupes et rejoint le campement principal des Ikazkazen dans la vallée d’Amantaden. Il prône l’union de tous pour chasser les Français non seulement de l’ensemble du pays touareg mais aussi de ses marges. La majorité des guerriers présents se rallie à son armée qui, après une marche d’une nuit, le 13 décembre 1916, encercle et occupe la ville d’Agadez. De tous le pays touareg affluent des délégations qui viennent rejoindre les insurgés. Même Moussa ag Amastane, le chef de l’Ahaggar sous tutelle française fait une brève apparition. Mais au cours de ces trois mois de siège, le canon de Kaocen ne parvient pas à détruire le poste militaire ennemi. C’est le début d’une longue série d’affrontements qui avec la mobilisation de toutes les forces françaises et de leurs alliés, aboutit aux replis successifs des combattants hors d’Agadez en juillet 1917, puis de l’Aïr en mars 1918. Chaque bataille perdue entraine son contingent de démissions et de soumissions, tandis que le camp des irréductibles poursuivra la résistance hors de l’Aïr.

Le retour au désert
Pour les Touaregs acculés par les colonnes françaises, trois solutions se profilent : la soumission, le combat jusqu’à l’extinction ou l’exil qui donnera la possibilité de reconstruire une nouvelle base. Kaocen choisit l’exil, emmenant avec lui « tout enfant de six ou sept ans dont le père est au combat » afin d’assurer la relève future. Alors, par l’unique faille qui reste : le désert en plein cœur de l’été, commence une échappée que l’adversaire n’avait pas prévue.
Pour reconstituer ses forces, Kaocen est à la recherche d’alliés. Mais son association avec des partis rivaux lui sera fatale. Parti récupérer des armes cachées par la Senoussiya, il tombe le 5 janvier 1919, dans un guet-apens tendus par ses alliés turcs qui le pendent. Après avoir supporté un siège de trois mois à Zawilah, les combattants touaregs se replient à Gatroun pour une ultime bataille. Les guerriers sont décimés et la résistance touarègue vaincue. Il est convenu que les enfants, les vieillards, les blessés, accompagnés de quelques guerriers valides pour les protéger , partent faire leur soumission. Après avoir parcouru à pied près de sept cents kilomètres, ils arrivent à Bilma où les autorités les envoient à Zinder. Ils devront encore marcher pendant plus de mille kilomètres. Quant-aux autres guerriers sous la conduiote de Tagama, le chef-arbitre de l’Aïr, ils préfèrent mener la résistance jusqu’à la fin. Tagama est capturé un peu plus tard par les Français, emprisonné à Agadez et tué dans sa cellule. Certains de ses compagnons s’exilent à tout jamais pour ne pas revenir vaincus aux tentes.
Ainsi s’achève l’épopée de Kaocen. Avec elle s’estompe l’utopie politique qui l’animait : un projet nouveau de société opposant à la hiérarchie et aux rôles différents et complémentaires des catégories sociales, l’égalité et la responsabilité des individus.
La répression contre la guerre de Kaocen a été particulièrement sévère. Le bilan est lourd à la fois sur le plan humain, économique et politique.
De l’Ajjer jusqu’à la Tademekkat, en passant par l’Aïr qui a perdu la moitié de ses habitants, le pays a été décimé et mis à sac, l’économie d’élevage et d’échanges caravaniers est ruiné, beaucoup de tribus ont été déportées à proximité des villes dans des zones sous surveillance. Avec la création des goums *, les troupes militaires mobiles montées à dos de chameau et recrutées localement, les autorités se dotent d’un nouvel instrument de coercition.
Ainsi débutent les « années de soumissions », époque morose caractérisée par l’implantation généralisée de l’administration coloniale à laquelle correspond l’effritement politique du monde touareg.
* Goum : contingent militaire fourni par une tribu.
Source:Agadez.org

mardi 29 juillet 2008

Issouf Ag MAHA Maire Tchiro Niger 2009, Menace réelle


Niger 2009, Menace réelle ou Mauvaises langues ?
Written by Contribution: Issouf Ag MAHA Maire Tchiro
Monday, 28 July 2008
La forte mobilisation des forces de l’ordre et de sécurité sur les divers fronts que connaît le Niger de l’an 2008 est symptomatique d’un profond malaise social et politique. Une situation qui n’est pas anodine et qui laisse présager, disons le, une présidentielle bien complexe.
A présent, plusieurs énigmes sont à résoudre : cela suscite aujourd’hui des débats plus ou moins passionnés et qui témoignent de quelques soubresauts en faveur de la démocratie dans ce pays. Il y a quatre mystères majeurs qui nous interpellent et comme il est coutume de dire : Si le premier acte est un hasard et le second une coïncidence, le troisième est un sabotage.
Il s’agit notamment :
• du conflit armé dans le nord du Pays
• de la mort subite de l’opposition politique
• de l’arrestation de l’ancien Premier Ministre et candidat potentiel aux présidentielles de 2009.
• du respect de la constitution par le Président de la République.

En restant objectif deux hypothèses se posent :

Premier cas de figure :

a/ Du conflit armé dans le nord
Tandja, homme d’Etat imbu de sa stature et de son principe d’homme de parole, met en avant le caractère sacré de l’autorité de l’Etat. Fort de ces principes, il ne peut parlementer avec des citoyens qui ont enfreint la loi. La souffrance des populations qui en naîtra servira de dissuasion pour d’éventuelles velléités à l’avenir. Il met toute son énergie et tous les moyens dont dispose l’Etat dans l’option militaire pour régler la question. Le caractère sacré de la mission disculpe le fait de fermer les yeux et de justifier au besoin les atrocités commises par une armée qui a obligation de résultat.
b/ De la mort subite de l’opposition politique
Les partis de l’opposition viennent de découvrir de manière désinvolte la pertinence et l’efficacité de l’action gouvernementale. A ce titre il importe de lui apporter son soutien dans l’intérêt supérieur de nation. Ils sont convaincus de la bonne foi des tenants du pouvoir sur leur intention de respecter la loi fondamentale. Pour l’intérêt national une trêve politique est la bienvenue.
c/ De l’arrestation de Hama Amadou
Le président de la République prouve à la nation que l’Etat est au dessus de tous. Hama Amadou est le meilleur exemple car pour une accusation de détournement il peut être jeté en mal propre dans la plus triste des prisons du pays bien qu’il ait porté pendant plus d’une décennie la dynamique du régime actuel.
d/ Du respect de la constitution par le PR.
Tandja a solennellement déclaré qu’il respectera la constitution. En tant que croyant qui a juré sur le saint coran et qui a toujours été intransigeant sur la notion de l’honneur, il respectera sa parole. C’est d’autant plus plausible que le président a déclaré devant les politiques qu’il quittera la villa verte en 2009. Il ajoutera que c’est là une parole d’officier supérieur des FAN.

A première vue ces scénarios sont imparables.




Deuxième cas de figure.

a/ Du conflit dans le Nord
Le régime maintient le conflit dans le but de faire diversion et atteindre ses buts. Il est convaincu que l’option militaire finira toujours sur une table de négociation. Le tout est d’arriver à 2009 et déclarer l’incapacité d’organiser des élections dans un climat d’insécurité.
Le tour est joué et on se tournera vers le peuple pour recoller les morceaux.
b/ De l’opposition politique
L’opposition politique est bernée. On lui fait miroite par des promesses à peine voilées que son chef de fil sera le candidat du régime actuel. Elle découvrira la supercherie au dernier moment et n’aura plus d’argument pour se dénier une seconde fois. Elle se contentera de quelques postes juteux et prendra son mal en patience.
c/ Hama Amadou a été neuf ans durant au cœur du système. De part ses ambitions, il ne peut nullement participer à la manœuvre. Il devient gênant. Trop facile ! Qui veut tuer son chien l’accuse de rage. Pour cela il faut qu’il quitte les affaires grâce à une surprenante motion de censure. Mieux, le priver de ses droits civiques pour le mettre hors d’état de nuire grâce à un détournement qu’il aurait commis il y a quelques années.
d/ Du respect de la constitution par le PR
Dix ans de pouvoir transmettent à Tandja le syndrome de la dictature. « L’état c’est moi et sans moi tout va s’écrouler ». Cet état d’esprit justifie en lui le désire de se maintenir à tout prix au pouvoir pour l’intérêt supérieur de la nation et ce de bonne foi. Il a mis en place une machine machiavélique chargée de créer les conditions de sa reconduction.

Il y a donc là deux scénarios possibles qu’il nous est difficile de départager. Seule l’histoire nous édifiera, en particulier le jour où nous connaîtrons la décision du président de la république au sujet des élections de 2009.
Au delà de ces hypothèses, pour lesquelles aucun citoyen lambda n’a de réponse sûre nous nous contenterons d’échanger poliment sur la situation de notre pays. C’est à la fois légitime et louable :
Le fait que le pays soit gangrené par la misère et la pauvreté et que l’Etat demeure la seule et unique vache à lait explique, si besoin est, l’adoption quasi générale par nos concitoyens de la formule classique « le roi est mort vive le roi ». Ceci explique clairement le nomadisme endémique de nos cadres à travers les formations politiques qui se sont succédées au pouvoir. Une sorte de sauve qui peut qui ne fait nullement place aux convictions idéologiques et aux idées générales. Ce sont les conditions d’existence qui l’imposent, c’est humain !

Nous sommes aujourd’hui le 29 juillet. Une date historique que les politiciens doivent fêter car pour la majorité, ils doivent leur émergence à cet événement qu’est la conférence nationale souveraine. Nous avons tous pris goût au jeu démocratique même si dans les faits, il repose plus sur des alliances souvent contre nature (calculs électoraux) que sur des programmes idéologiques. Le plus grand perdant est toujours le malheureux finaliste car au sprint les partis se placent illico sous les ailes du favori.

Pour ce qui concerne le MNJ, il est clair qu’on ne peut prendre des armes et demander autre traitement que l’échange d’obus et autres missiles. En revanche, la gestion qui a été faite de ce conflit pose un débat de fond sur la citoyenneté des populations riveraines. Les autorités nationales et l’opinion publique connaissent parfaitement les crimes et les exactions commis par les soldats sur le terrain. Ferment-elles les yeux pour ne pas saper le moral des troupes ? Mieux, elles communiquent sur ces forfaits en véritable victoire militaire pour encourager l’armée. Les arrestations et les déportations sans quartier des paisibles citoyens pour leur appartenance ethno-régionaliste. Ainsi revient-on à la fable de Lafontaine le loup et l’agneau : « Si ce n’est toi c’est donc un des tiens.»

Au sujet de Hama Amadou, on voit parfaitement l’acharnement dont il fait l’objet et qui fait le bonheur de l’opposition politique. La logique voudrait que le président de la République demandât à Hama de rendre sa démission, chose qu’il serait dans l’obligation de faire sans tapage. Au lieu de ça, la majorité et l’opposition se taillent un ennemi commun qui permettra enfin de ressouder toute la classe politique. Celle-ci travaillera désormais la main dans la main pour la construction d’un Niger uni et prospère. Que demande le peuple !
L’opération devient un succès et il importe d’aller plus loin pour consolider la nouvelle dynamique. Les protagonistes se donnent le plaisir d’abattre l’ennemi pour renforcer leur confiance mutuelle.

Au sujet de l’opposition, nous savons que pendant près d’une décennie elle a accepté de faire acte d’héroïsme en jouant son rôle. Ceci fut pour le bonheur des Nigériens qui savent qu’il y a là un contre poids aux tenants du pouvoir. Seulement, la dynamique s’arrête net. Comme par hasard, elle choisit le moment le plus crucial (rébellion armée, élections présidentielles, durcissement du régime etc ..) pour faire volte face. Que penser ?
L’esprit simple dira que l’expérience a assagi nos politiques. Ils comprennent plus que jamais que la réalité est du côté du palais. La seule façon d’y accéder est d’être dans le système. Ils décident donc d’arrêter d’être les dindons de la farce. Il faut intégrer le système pour le canaliser de l’intérieur et dans l’intérêt de la nation. Quoi de plus respectable comme démarche ?

Au sujet du PR, nous savons tous que Tandja a dirigé pendant dix ans un pays qui revient de loin. Aujourd’hui que celui-ci fait l’objet de convoitise et voit arriver une rivière de devises, il est humain de songer à l’utilisation de celles ci pour réaliser son rêve pour ce pays. Entre nous, c’est bien louable. Pour y parvenir, il fait le ménage au niveau du terrain politique. Au dernier moment, des regroupements de citoyens adroitement encadrés par l’administration territoriale et fort médiatisés pleureront à chaudes larmes pour supplier le père de la nation de continuer son œuvre dans l’intérêt de tous.
Il acceptera alors la mort dans l’âme d’accéder au souhait populaire et sauver la nation du danger qui la guette. Quoi de plus louable ? La mort dans l’âme, car il aura violé la loi fondamentale si chère à ses principes et aura profané son serment d’homme de parole.
Mieux, il demandera à l’assemblée nationale de réviser la constitution. Naturellement, elle refuse de marcher et là il demande l’arbitrage du peuple par referendum. Tout celui qui s’insurgera contre cette logique peut être accusé d’intelligence avec la rébellion armée. La suite est bien prévisible.
En attendant, ce ne sont que des mauvaises langues. Attendons de voir la suite des événements et croisons les doigts pour la survie de la démocratie dans notre pays.

Revenir en haut de page

lundi 28 juillet 2008

Proposition de résolution concernant les conflits au Nord-Mali et Nord-Niger


Internationale Touareg
Aux Nations-Unies / Au Parlement Européen /Au Tribunal Pénal International
Le 28 juillet 2008

A-Considérant que les massacres, assassinats et arrestations arbitraires à l'encontre de la population touarègue, conduisant à un exode massif des civils, continuent malgré les démentis des gouvernements du Niger et du Mali ;
B-Considérant que ces exactions et persécutions sont perpétrées par des armées "nationales" sur des bases ethniques voire raciales ;
C-Considérant les rapports alarmants publiés à plusieurs reprises par Amnesty International et des ONG locales, notamment après les massacres de Tézirzaït,Tédak, Tamazlak, Tidène, Gougaram, Arharouss au cours desquels plus de 100 civils ont trouvé la mort dans le Nord Niger, de février 2007 à ce jour ;
D-Considérant les assassinats d'officiers touaregs au Mali et de prisonniers de guerre au Niger ;
E-Considérant que des centaines de Touaregs arrêtés arbitrairement continuent d'être emprisonnés sans procès depuis plus d'un an au Niger et au Mali ;
F-Considérant le détournement par les gouvernements de l'aide alimentaire destinée aux refugiés touaregs ;
G-Considérant la situation alarmante de nombreux réfugiés touaregs dans plusieurs pays : Algérie, Burkina Faso et Mauritanie ;
H-Considérant la pression exercée arbitrairement sur les civils par une militarisation excessive des régions du Nord du Mali et du Niger ;
I-Considérant la non-application par les Etats malien et nigérien de multiples accords de paix signés depuis 1991 ;
J-Considérant les entraves caractérisées à la liberté de la presse, la fermeture des ONG dont MSF au Niger ;
K-Estimant qu'il y a là risque de génocide contre tout un peuple ;
L-Estimant que tout peuple a le droit à l'autodétermination et a le droit de prendre en main son destin ;

1-Condamnons sans réserve les massacres et tortures perpétrées contre la population touarègue et demandons la libération immédiate de tous les détenus politiques ;
2-Demandons que soit constituée une commission d'enquête internationale afin d'établir les responsabilités des massacres au nord du Niger et du Mali, afin de traduire les auteurs devant les juridictions internationales compétentes ;
3-Demandons aux Nations Unies, à l'Union Européenne, au TPI et à l'Union Africaine de prendre en compte ces violations des droits de l'Homme dans la mise en oeuvre de la Convention de Lomé 4, conformément à son article 5 ;
4-Demandons aux autorités nigériennes et maliennes de lever le blocus imposer aux régions du nord et de permettre à nouveau la circulation des biens et des personnes d'origine touarègue et de reconnaître tous les Touaregs comme des citoyens à part entière au sein des Etats ;
5-Estimons nécessaire d'accorder une autonomie aux régions du nord du Mali et du Niger, ainsi qu'un partage des richesses et du pouvoir dans le sens d'une décentralisation telle que reconnue dans les constitutions de ces deux pays;
6-Demandons l'arrêt de l'expropriation sauvage des nomades de leurs terres par les états au nom de l'exploitation de l'uranium et le pétrole ;

La présente résolution sera transmise à la commission des Droits de L'Homme aux Nations Unies, au Parlement Européen, au tribunal Pénal International, aux gouvernements africains concernés ainsi qu'aux ONG internationales.

dimanche 27 juillet 2008

Tinariwen :La voix Du Peuple Touareg

Tinariwen : Documentary Clip

Interview Ibrahim Ag BAHANGA Leader de L'ADC/Mali



El Khabar - 26-07-08

Brahim Agg Bahanga : « Le Gouvernement malien n’a fait aucune concession »
samedi 26 juillet 2008



Le chef des rebelles touaregs, Brahim Agg Bahanga, n’a pas été convaincu par les pourparlers d’Alger. Dans un entretien accordé à El Khabar, Bahanga a précisé que le Gouvernement malien n’a fait aucune concession « ce qui nous amène à ne faire aucun geste ». Il a, par ailleurs, nié un quelconque rôle du régime Kadhafi dans la rébellion de la région, soulignant qu’une guerre a lieu depuis des années entre ses fidèles et les groupes terroristes du nord du Mali.

El Khabar : Vous avez rencontré des représentants du Gouvernement malien à Alger, pendant plus de quatre jours. Les informations qui ont filtré indiquent qu’aucune avancée n’a été réalisée dans le processus de paix au Mali. Que s’est-il exactement passé lors de ces pourparlers ?

Brahim Agg Bahanga :Les discussions ont duré longtemps mais malheureusement nous ne sommes parvenus à aucun résultats, pour une simple raison : Le Gouvernement malien n’a fait aucune concession mais a tout de même voulu réaliser des avancées. Dans les derniers pourparlers nous avions des revendications précises, concernant la région, comme le statut du Kidal, les touaregs du nord uniquement, nous avions également exigé d’améliorer la situation approuvée durant l’accord d’Alger de 2006. Pour ce qui est des revendications du gouvernement malien, elles concernaient principalement une accalmie, la libération des détenus, la remise des armes des membres de l’alliance du 23 mai pour le Changement.

El Khabar : Pour ce qui est des détenus, doit-on s’attendre à une libération à l’approche des prochains rounds de discussions prévus à Alger ?

Brahim Agg Bahanga :Après le dernier round de discussions nous n’allons libérer aucun détenu des 92, de différents grades, car le Gouvernement malien n’a rien donné en échange.

El Khabar : De vos propos on pourrait déduire que vous ne souhaitez pas la paix et que votre alliance fait tout pour ne pas parvenir à une stabilité durable dans la région !

Brahim Agg Bahanga :C’est plutôt le contraire, nous sommes des partisans de la paix…La sécurité dans la région nord du Mali est impossible sans un développement réel que le Mali s’engage à concrétiser sur le terrain.

El Khabar : Votre position au nord du Mali montre qu’il y a des contacts entre vos éléments et des terroristes activant dans la région sud d’Al Qaida au Maghreb Islamique, est-il vrai que vous avez des points communs avec cette organisation ?

Brahim Agg Bahanga :Premièrement les groupes terroristes n’activent pas dans les zones où nous sommes, ils se trouvent au nord de Tombouctou, la relation entre nous est la guerre. Depuis plusieurs années nous leur vouons une grande haine et je crois que depuis plusieurs mois il n’y a eu aucun affrontement entre nous. S’ils tombent entre nos mains leur avenir est scellé car leur cause n’est pas la nôtre. Nous nous cherchons la paix.

El Khabar : Vous avez indiqué que votre nombre dépasse les trois mille, sont-ils des touaregs du mali uniquement ou est ce que l’alliance est constituée de touaregs des pays voisins ? Y a –t-ils des touaregs algériens ?

Brahim Agg Bahanga : Après notre alliance de 2006, le nombre a atteint les 3 mille combattants, sachez qu’ils sont tous maliens, il n’y a pas d’algériens et de nigériens. Notre cause est juste et claire.

El Khabar : Durant les pourparlers d’Alger, un poste sécuritaire de l’armée malienne a été attaqué, un groupe isolé aurait menée cette opération !

Brahim Agg Bahanga :Non…c’est l’Alliance pour le changement qui en est l’auteur, il y a trois soldats prisonniers.

El Khabar : Le médiateur algérien a appelé à la tenue d’autres rounds au début août, allez-vous poursuivre les pourparlers, allez vous revenir à Alger ?

Brahim Agg Bahanga :Nous respectons le rôle de l’Algérie, nous sommes prêts à poursuivre, je suis personnellement prêt à représenter l’alliance encore une fois, mais cela dépend des résultats visibles sur le terrain.

El Khabar : Plusieurs parties accusent le régime libyen d’être derrière votre mouvement, en vous fournissant un soutien financier et logistique afin de concrétiser le projet appelé l’Etat Touareg.

Brahim Agg Bahanga : Il n y a personne qui nous soutient. L’alliance est locale. Dire que Kadhafi nous fournit des armes n’est pas vrai car nos armes sont celles du Gouvernement malien, nous les récupérons après les accrochages et autres confrontations avec l’armée.

vendredi 25 juillet 2008

REPECTER LE DROIT DES PRISONNIERS


Nous mettons le pouvoir de Niamey en demeure de respecter les droits des prisonniers.

Nous rappelons que le Capitaine Asharif MOHAMED-ALMOCTAR ainsi que 3 de ses compagnons ont été pris vivants par les Forces Armées “Nigériennes”.
Nous avertissons que leur liquidation physique ou toute atteinte à leur intégrité physique changeront radicalement le comportement que nous avons jusqu'ici observé vis-à-vis de nos adversaires mais aussi introduiront des nouvelles exigences, préalables à toute solution négociée.

Cette mise en demeure doit être prise très au sérieux par le pouvoir de Niamey


Le Mouvement.

Information/MNJ


Nous informons l’opinion nationale et la communauté internationale des bombardements effectués par les Forces Armées "Nigériennes" (FAN) depuis leurs positions aux alentours de Tchirozérine.

Ces bombardements à l’artillerie lourde effectués à l’aveuglette en direction de la vallée de TIDENE et TAFADAK et de la zone de TCHIZÉ MALAT ont occasionné des graves blessés parmi les populations habitant ces endroits.
On dénombre, entre autres blessés, 7 enfants gravement touchés à TIDENE.

Les populations sont par ailleurs très traumatisées par les inhalations des gaz consécutives à ces bombardements et ne savent plus où aller.

Le Mouvement.

Publié par La voix des Hommes libres à l'adresse 25.7.08