lundi 11 mars 2013

Le Point Rouge #36 à Montreuil: les Racines du Conflit Malien


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Le Point Rouge #36 à Montreuil: les Racines du Conflit Malien

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D’où vient la crise au Mali qui a déclenchée la guerre actuelle ? Pour tenter de comprendre, nous avons décidé de réunir deux maliens : un « peau claire » » Touareg du Nord Mali, et un « peau noire » Bambara du Sud du pays. Autour d’eux, des Français spécialistes de la région nous rappellent le poids de l’Histoire et les restes de la Françafrique. Nous avons choisi le marché de Montreuil, ville de la banlieue parisienne qui rassemble de nombreux maliens vivants en France.

les racines de la crise au Mali

Le 11 janvier la France se réveillait au son d’une information qui, à peine sortie des ondes, rentrait dans l’Histoire : François Hollande confirmait la présence de l’armée française sur le sol Malien. Il déclarait : « Le Mali fait face à une agression d’éléments terroristes venant du Nord dont le monde entier sait la brutalité et le fanatisme. Il en va donc aujourd’hui de l’existence même de cet Etat ami, de la sécurité de sa population et celle de nos ressortissants ».
Voilà que le monde avait les yeux rivés sur cette France qui s’en allait lutter à nouveau contre le fanatisme religieux et l’injustice, contre le terrorisme et la violence ; pour la liberté, le pétrole et la sécurité des populations locales, pour le respect du Droit et la défense de ses intérêts.
Dans l’heure qui suivait l’Annonce, on pouvait déjà lire des tentatives d’explications de cet engagement militaire… Qui se mêlaient aux opinions sincères d’ici et là, s’unissaient aux avis contradictoires, se fondaient dans des arguments fondés se liant à de vides exposés, toujours au doux rythme du langage diplomatique, cadencé par les arythmies violentes des critiques acerbes…

Une périphérie du monde est devenue centrale tout à coup, le Mali au centre du monde. Et dans cette foison de voix discordantes, chacun tente de démêler l’anecdotique du déterminant, pour comprendre. Un bout de ficelle à la main, il suffit de tirer un petit peu pour découvrir une toile, immense et complexe.
Bien accrochés, tirons… Et nous plongeons au cœur de nœuds multiples, d’acteurs variés, de révoltes, de peuples, d’Histoire et de colonisation. Révolte de 1963, la grande sècheresse, les Indépendances… Tirons encore… nous voilà à Montreuil, sur le Point rouge, aux côtés deBathily Sekou, secrétaire général de l’Amicale des maliens de France, Danyel Dubreuil, spécialiste de la politique française en Afrique, Pierre Boilley, historien reconnu comme un des plus pointu sur la région, Anara El Moctar, responsable de l’organisation de la diaspora touareg en Europe, et Bachir Moutik, sahraoui militant pour les droits de l’Homme.
Je ne connais pas les Touaregs (une femme malienne sur le marché)
Et là, soudainement, le langage diplomatique s’estompe. Et derrière l’Histoire et la Politique ce sont des hommes et leur histoire que nous voyons se dessiner en filigrane. Au marché de la Croix de Chavaux, les songhaïs, les bambaras, les peuhls, les soninkés, les maures et les touaregs prennent chair, au fil des rencontres, des idées échangées et des histoires racontées. « Je connais pas les touaregs », lance une jeune femme de Bamako. Les rencontrer ? « Non, parce que… parce qu’on les connaît pas… ». Coup de poignard pour le touareg Anara El Moctar: « beaucoup de nos frères du sud disent qu’ils ne connaissent pas les touaregs, et ça, ça fait très mal au cœur ».
Nous sommes des orphelins de nos pères qui ont été tués, de nos grand pères massacrés, ensevelis
Au fil des poissons vendus et des légumes achetés, l’Histoire se dépoussière et prend corps dans la vie de ces regards, de ces sourires, de ces mots, de leurs maux.
« Nous sommes des orphelins de nos pères qui ont été tués, de nos grand pères massacrés, ensevelis. Il faut que le gouvernement malien reconnaissent les exactions du Nord, qu’on nous dise : « vous êtes des enfants de la République du Mali, pardon pour ce que l’armée malienne a fait ». Voilà que la rébellion touareg de 1963 s’anime par la voix d’Anara El Moctar, sa voix qui se déchire… L’homme transpire sa douleur, qui nous goutte dessus.
Et la France là dedans ? Là aussi, les avis s’entrechoquent. Néocolonialisme ? Préservation d’intérêts personnels ? Tentative pour redorer l’image de sa politique en Afrique ?… « Mais arrêtez de critiquer ! Donnez lui le temps à Hollande ! Il n’est pas parti comme ça, en héros de Western ! Il est parti pour le peuple innocent ! » Ca faisait un moment déjà que cette petite dame trépignait d’indignation en écoutant les thèses françafricaines…
Nous avons tiré sur ce bout ficelle, qui nous a mené aux racines du conflit malien…

L’équipe qui a produit bénévolement ce Point Rouge

Une émission de John Paul Lepers
Coordination: Tiphaine Honoré
Enquête: Alice Pfältzer, Vivien Chareyre et Flore Vienot
Caméra 1:  Vivien Chareyre
Caméra 2: Matthieu Lépine
Caméra 3: Thibault Pomares
Montage: Larry Waxman, assisté de Flore Vienot qui a aussi rédigé l’article
Production: Caroline Lançon
Habillage: Jean-Sébastien Desbordes
Musique: Romain Dudek
Photos: Alain Goric’h

Publications des invités

  • Pierre Boilley : historien, spécialiste des touaregs : Les Touaregs Kel Adagh : dépendances et révoltes : du Soudan français au Mali contemporain, Paris, Karthala, 1999
  • Danyel Dubreuil : association Survie, spécialiste de la politique française en Afrique, auteur du dossier Les zones d’ombres de l’intervention française au Mali .

Rappel de la situation avec cette infographie du monde.fr

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Mali : incompréhension dans la communauté Kounta après le décès d'Alwata Ould Badi à Gao


MALI - 
Article publié le : dimanche 10 mars 2013 - Dernière modification le : dimanche 10 mars 2013

Mali : incompréhension dans la communauté Kounta après le décès d'Alwata Ould Badi à Gao

Les soldats français dans les ruines du marché central de Gao, le 2 mars 2013.
Les soldats français dans les ruines du marché central de Gao, le 2 mars 2013.
REUTERS/Joe Penney

Par RFI
Deux jours après le décès d'Alwata Ould Badi à Gao, c'est toujours l'incompréhension dans la communauté Kounta. Ce chef traditionnel avait été enlevé il y a une semaine dans un campement au nord de Gao par plusieurs hommes identifiés comme étant des jihadistes. Après avoir été torturé, et abandonné mourant, il avait été recueilli par des militaires et transporté à Gao où il est finalement décédé vendredi matin 8 mars. Mohamed Ould Idriss, président du conseil régional de Gao, et cousin d'Alwata Ould Badi, craint que sa mort ne reste pas sans conséquences mais il lance un appel au calme.


Mohamed Ould Idriss
Président du conseil régional de Gao, et cousin d'Alwata Ould Badi
La communauté Kounta est une très grande communauté... Dans le contexte actuel personne ne peut dire ce qui va se passer mais ça ne peut pas se passer comme si de rien n'était...
 
10/03/2013 par Marie-Pierre Olphand

Armée malienne à Kidal & désarmement du MNLA : Jean-Yves Le Drian pose des conditions


Armée malienne à Kidal & désarmement du MNLA : Jean-Yves Le Drian pose des conditions

11/03/2013 12:52 0 COMMENTS
 Armée malienne à Kidal & désarmement du MNLA : Jean Yves Le Drian pose des conditionsLe ministre français de la défense Jean-Yves Le Drian
Le déploiement de l’armée malienne à Kidal est soumis à des préalables notamment sa reconstruction, sa formation afin qu’elle soit disciplinée et soumise à l’autorité civile, a expliqué le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian lors d’un point de presse qu’il a animé le vendredi 8 mars 2013 à l’ambassade de France au Mali. Pour le désarmement du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), Le Drian préconise d’abord le dialogue politique et la réconciliation nationale et se réjoui que les autorités de Bamako se soient inscrites dans cette logique.
Pour ce qui concerne l’armée malienne, Le Drian dit compter sur l’appui de l’Union européenne pour aboutir à ces résultats. Selon lui cette lecture est aussi partagée par le chef d’Etat-major des armées le général Ibrahim Dahirou Dmbélé. Il a souhaité que d’ici les élections, qu’il y ait une armée robuste, démocratique qui sera placée sous la tutelle du nouveau président de la République à l’issu des élections prochaines avant de réitéré son soutien à l’armée malienne.
Le ministre français de la Défense s’est dit réconforté également par le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré et le Premier ministre d’avoir programmé les élections afin qu’un régime démocratique soit installé à partir des élections de juillet prochain. Il nous faut aussi un dialogue politique et une réconciliation nationale. Ce dialogue selon Le Drian doit concerner tous ceux qui reconnaissent l’unité du Mali et sa forme républicaine, causes principales de l’intervention française dans notre pays.
Le ministre de la Défense français a avancé les raisons de son séjour au Mali, qu’il a entamé le jeudi 7 mars par une visite de terrain à Kidal.
Il s’agissait selon le Drian de se rendre compte de la réalité des lieux de combats, même si selon lui, il participe à deux réunions de crise par jours en France pour faire l’état des lieux. A Kidal comme à Tessalit, où se déroulent en ce moment les derniers combats contre les terroristes, les conditions sont très dures avec une température caniculaire différente de celles de Gao, elle-même différente de celle de la France, a expliqué le Drian. Il a réitéré tout son soutien et de l’ensemble des représentations nationales de la République française aux forces de la Défense française lesquelles sont déterminés, selon lui, à aller jusqu’au terme de sa mission : à savoir la libération totale des territoires sous contrôle des jihadistes.
Le ministre a salué également les bons résultats quotidiens de la force française.
Il s’est dit réconforté par le président par intérim Dioncounda Traoré d’avoir programmé les élections, de la volonté des autorités maliennes à redéployer l’administration d’Etat dans les villes conquises pour que ces villes et leurs habitants retrouvent leur identité malienne.
Concernant le présumé jihadiste français capturé au Mali, le ministre dit compter sur la collaboration avec la justice de notre pays afin qu’il soit extradé vers la France. Il faut noter que le Drian a rencontré également les troupes françaises à Gao et à Bamako, où il s’est dit honoré d’être à la tête de cette force.
Ousmane Daou et A. D.
SourceL’Indicateur Renouveau

Terrorisme : la poudrière libyenne


11/03/2013 à 07h:52 Par Christophe Boisbouvier


Des combattants préparent des munitions lors des combats près de Zuwara le 4 avril 2012. © Reuters

Des régions entières hors de tout contrôle, un supermarché d'armes à ciel ouvert, des jihadistes intouchables... Deux ans après la révolution, la Libye n'a jamais fait aussi peur à ses voisins. Enquête sur une bombe à effet de souffle.

« La semaine dernière, on a neutralisé le groupe d'Abou Zeid dans le massif des Ifoghas. Une quarantaine d'hommes. Mais les otages n'étaient pas avec eux. On se demande, y compris du côté algérien, s'ils n'ont pas été transférés en Libye », confie une source proche des services de renseignements français. De fait, depuis que les Algériens ont bouclé leur frontière, la Libye, via le Niger, est la seule porte de sortie des jihadistes du Nord du Mali. « Nous savons qu'ils forment des petits convois pour ne pas être repérés par l'aviation. S'ils arrivent en grand nombre dans le Sud libyen, ils seront accueillis en héros et auront les moyens de se reconstruire. Il faut absolument empêcher cela. »

La Libye fait peur. Depuis la révolution de 2011, de vastes régions du territoire échappent à tout contrôle. Entre les islamistes du Nord-Mali et ceux de Libye, les premiers contacts datent de la chute du régime Kaddafi. À partir de septembre 2011, les arsenaux libyens s'ouvrent aux plus offrants. « Comme les troupes de l'Otan n'ont jamais débarqué au sol, les bunkers du Sud libyen n'ont pas pu être sécurisés et sont devenus des self-services », regrette un expert de Tripoli. Fin 2011, les deux principales figures d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au Nord-Mali, les Algériens Mokhtar Belmokhtar et Abou Zeid, arrivent dans la province libyenne du Fezzan. Grâce aux prises d'otages et aux rançons versées par les pays occidentaux - notamment la France -, ils ont amassé quelque 60 millions d'euros. Véhicules, lance-roquettes, missiles, fausses cartes d'identité... Ils achètent à tour de bras. « Y compris des véhicules blindés de transport de troupes à 250 000 dinars [155 000 euros, NDLR] pièce », précise une source locale.


Les premiers contacts avec les islamistes du Nord-Mali remontent à la chute de Kaddafi.

Légitimité

Abou Zeid repart, mais Mokhtar Belmokhtar reste. Pendant plusieurs semaines, il s'installe discrètement, avec son escorte armée, chez un ami qui possède un domaine agricole près d'Oubari, dans le sud-ouest du pays. Il pousse même la « promenade » jusqu'à la Méditerranée, du côté de Benghazi. Ancien d'Afghanistan, le chef jihadiste retrouve en Libye d'autres vétérans. Parmi eux, le très influent Abdelhakim Belhadj. Depuis ses années dans les maquis de l'Est libyen, puis dans les prisons de Kaddafi, Belhadj s'est assagi. En août 2011, il est devenu gouverneur militaire de Tripoli. En juillet 2012, il s'est même présenté aux élections - sans succès. Officiellement, il tourne le dos au jihad - « les extrémistes sont archi-minoritaires. La Libye avancera d'un pas ferme vers la démocratie et la paix civile », dit-il -, mais il ne peut pas abandonner ses vieux frères d'armes. C'est toute l'ambiguïté des anciens jihadistes libyens. Belmokhtar peut s'engouffrer dans la brèche.



Vétéran de la guerre d'Afghanistan, Abdelhakim Belhadj s'est assagi, mais n'abandonne pas ses vieux frères d'armes.

© J.A

« En Libye, les vétérans du Groupe islamique combattant libyen (GICL) sont intouchables et gardent une grande influence », enrage un expert américain de la lutte antiterroriste. À l'image d'Abou Yahya el-Libi, l'ex-numéro trois d'Al-Qaïda abattu par les Américains le 4 juin 2012, le GICL a longtemps été proche d'Oussama Ben Laden, mais ne se réduit pas à cela. Créé en 1996 dans le djebel Akhdar (« montagne verte »), lors de la première révolte anti-Kaddafi en Cyrénaïque, ce mouvement jihadiste garde un certain prestige aux yeux des Libyens de l'Est. En 2009-2010, en échange de leur libération par Kaddafi père et fils, les chefs du GICL ont fait repentance et dissous leur organisation. Mais dès 2011, ils ont créé de nouvelles katibas pour mener la lutte armée contre le « Guide ». L'une des plus redoutables, la katiba des Martyrs d'Abou Salim, fait référence au massacre des prisonniers d'Abou Salim, en 1996, à Tripoli. Toujours cette recherche d'une légitimité historique...

Base de repli

Très discret, le commandant de cette katiba, Soufiane Ben Qoumou, 53 ans, est l'un des nouveaux chefs jihadistes libyens. Ancien d'Afghanistan et d'Irak, il a été enfermé à Guantánamo avant de se jeter à corps perdu dans la révolution de 2011. Grâce à ses faits d'armes, il a pris le pas sur le chef historique de cette katiba, Abdelhakim el-Assadi. Depuis l'attaque du consulat américain de Benghazi, le 11 septembre 2012, Ben Qoumou est invisible. On le dit caché avec ses hommes dans un djebel près de la ville de Derna, son fief. Autre homme clé, le Libyen Abdelbasset Azouz, un proche de l'Égyptien Ayman al-Zawahiri. En mars 2011, un mois après le début de la révolution, le numéro deux d'Al-Qaïda l'a chargé de rentrer chez lui pour infiltrer les groupes armés anti-Kaddafi. Ben Qoumou et Azouz sont des hommes de l'ombre. À la différence des frères Salabi, ex-bénéficiaires de livraisons d'armes françaises pendant la guerre de 2011, ils ne fréquentent pas les hôtels du Qatar. Et à la différence de Mohamed el-Zahaoui, le chef de la branche Ansar el-Charia de Benghazi, ils n'ont pas donné d'interviews à la BBC pour démentir toute participation à l'attaque du consulat américain. Avec quelques autres commandants, comme Kamel Azouz, Mustapha el-Roubeh et Ahmed Bou Kathala, ils dirigent entre 200 et 300 hommes dans des camps d'entraînement de la région de Derna. Mais la présence de drones américains les conduit régulièrement dans le grand Sud libyen.



Soufiane Ben Qoumou, l'un des nouveaux chefs jihadistes libyens.

© D.R

Quels liens avec Aqmi et les « Signataires par le sang », la nouvelle organisation créée par Mokhtar Belmokhtar en septembre 2012 ? In Amenas bien sûr. Revendiqué par Belmokhtar, l'assaut meurtrier du site algérien, le 16 janvier, à 20 km de la frontière libyenne, « aurait été totalement impossible sans une coordination étroite avec les cellules jihadistes libyennes, affirme l'expert de Tripoli. Entre Ghat et Sebha, dans le Fezzan, les camps d'entraînement ne manquent pas, surtout dans la région d'Oubari. Pendant plusieurs années, Kaddafi y a hébergé des centaines de rebelles touaregs venus du Niger et du Mali. Aujourd'hui, les jihadistes disposent d'au moins trois camps dans cette zone. Plusieurs membres du commando d'In Amenas sont sans doute passés par là ». Pour Alger non plus, ces liens ne font aucun doute. Parmi les assaillants du complexe gazier, les autorités algériennes croient avoir identifié des membres de l'ancienne brigade d'Abdelhakim Belhadj. Du coup, à la mi-février, l'Algérie a fait savoir à la Libye que le jihadiste repenti de Tripoli était désormais interdit d'entrée sur son territoire.


Sans l'aide des Libyens, l'attaque d'In Amenas n'aurait pas été possible.

Réveil américain

« Au Nord-Mali, il y a quelque chose d'étrange, remarque le spécialiste français. À part le 11 janvier, lors de la frappe française sur la colonne qui avançait vers le sud, les jihadistes n'ont pas eu beaucoup de pertes. Comme s'ils avaient des plans de sortie. Comme si un certain nombre d'entre eux étaient déjà partis vers la Libye. » Où est passé Mokhtar Belmokhtar ? Et où sont les otages ? Mystère. Mais aujourd'hui, au vu des derniers événements, on comprend mieux pourquoi Belmokhtar a fait de si nombreux séjours en Libye ces quinze derniers mois. Il a activé de nouveaux réseaux et préparé une base de repli. Il espère même y ouvrir une nouvelle terre de jihad.

Depuis In Amenas, les Américains ont ouvert les yeux. Après des mois d'atermoiements à l'ONU et sur le terrain, ils prennent la mesure du danger d'une connexion jihadiste entre le Nord-Mali et la Libye. Fin janvier, le Pentagone a demandé aux autorités nigériennes le droit d'installer une base de drones à Niamey et une escadrille de petits avions espions U28 à Agadès. Au bout de deux semaines, Mahamadou Issoufou a donné son accord. Et le 22 février, dans une lettre au Congrès à Washington, Barack Obama a pu révéler qu'une centaine de spécialistes américains sont désormais déployés au Niger pour « soutenir les efforts de renseignement dans la région ». Les jihadistes ? « On ne peut pas se permettre de les laisser passer », souffle le proche des services français.



Ramifications tunisiennes


Onze des trente-deux assaillants d'In Amenas étaient tunisiens. « Le départ des jeunes combattants vers la Syrie et le Mali vide la Tunisie de ses jihadistes, regrette presque Abou Iyadh, leader de la branche tunisienne du groupe salafiste radical Ansar el-Charia. Il est inutile d'envoyer des Tunisiens combattre au Mali, cela pourrait être un piège, Ansar el-Charia pouvant être accusé de terrorisme. Mais il faut bien comprendre que les jeunes s'insurgent contre les injustices subies par les peuples du Nord-Mali. » S'il affirme que le mouvement qu'il a créé en avril 2011 n'entretient pas de liens organiques avec les autres groupes jihadistes au Maghreb, l'organisateur de l'assassinat du commandant Massoud en 2001 - il a été libéré en février 2011 à la faveur de l'amnistie des prisonniers politiques - n'exclut pas de mettre l'expertise de ses cadres à la disposition de groupes qui en feraient la demande. Pourtant, le démantèlement, en décembre 2012, de la brigade Oqba Ibn Nafaa, groupe armé lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) régulièrement présent aux rassemblements d'Ansar el-Charia en Tunisie, révèle l'existence de relations à l'échelle régionale.

Recherché dans le cadre de l'enquête sur l'attaque de l'ambassade américaine à Tunis, le 14 septembre 2012, Abou Iyadh, fondateur du Groupe des combattants tunisiens (GCT), était aussi en lien direct avec le commandement d'Al-Qaïda. « En Tunisie, Ansar el-Charia a surtout absorbé le mouvement jihadiste naissant, devenant ainsi la référence incontournable en la matière », explique Habib Sayah, directeur de l'Institut Kheireddine. Sans appeler officiellement au combat, considérant la Tunisie comme une terre de prédication et non de jihad, Ansar el-Charia n'en reste pas moins l'un des rouages du réseau jihadiste, auquel il offre aussi bien des hommes qu'une assistance. F.D .

Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Terrorisme : la poudrière libyenne | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique

Laurent LOUIS s'oppose à la guerre au Mali et dénonce la manipulation in...

Vous l'aurez certainement constaté, ces derniers temps l'ennemi public n° 1 du MNLA: le président ISSOUFOU du Niger, est en perpétuel déplacement dans la sous- région et en occident, sans doute à la recherche de soutien pour nous contraindre à nous désarmer..


Bonjour à tous,

Vous l'aurez certainement constaté, ces derniers temps l'ennemi public n° 1 du MNLA: le président ISSOUFOU du Niger, est en perpétuel déplacement dans la sous- région et en occident, sans doute à la recherche de soutien pour nous contraindre à nous désarmer, condition sine qua none pour lui et ses pairs de la CEDEAO pour engager toute forme de négociations avec nous !

Pendant ce temps, il offre l'asile aux terroristes fugitifs, aux miliciens de Ganda- Iso et ouvre les portes de sa presse privée à la propagande anti-touareg et anti-MNLA.

Parallèlement, Dioncouda lui met en place sa commission de dialogue et réconciliation pour les prochaines assises du nord, tandis que sa tristement célèbre armée et ses milices dédiées continuent l'épuration ethnique suavement orchestré par l'Etat de fait du Mali et ses soutiens !

Between Mali and Azawad: a long-running fight for independence obscured by the new conflict


Between Mali and Azawad: a long-running fight for independence obscured by the new conflict

by Nuunja Kahina
Mali map [660x300]
You will, by now, have read one article or another about the French intervention in northern Mali, the general gist of which is that Islamic extremists trying to take over the country and destroy Mali.  You will have read about music being banned and a strict interpretation of shari’a law being implemented in the northern region, with numerous Islamist factions taking control. All true, and the fears of secular Malians who oppose these actions and terrorist activities are legitimate, but there is another story from the region that began much earlier and has been scarcely covered by mainstream media. Besides shedding light on this story, I hope to remind people that it is entirely possible to be a victim while carrying out atrocities of your own. We tend to prefer the simpler narrative of 100% good guys vs. 100% bad guys, but the reality of most conflicts is messy and rarely black and white.
There are multiple movements currently vying for power in Azawad (a territory in northern Mali), and the conflation of indigenous, secular, nationalists with the various Islamist groups - which are mainly funded by and made up of outsiders to the region - only serves to misinform the current situation and leads to misunderstanding.  The only things these groups have in common is an opposition to the Malian government, but that does not mean they support or agree with one another, and understanding the distinctions between them is crucial for a clearer picture of what’s happening in Mali.  While the goal of most Islamist groups is to establish an Islamic state, Tamasheq civilians (a subgroup of the Tuareg peoples, who live in an area that stretches from the Sahara to Sudan) and most of the population of Azawad simply want to live in peace: "Azawad independence means ‘no more state interference in our lives." This sentiment is echoed by some of our most well-known Malian musicians and bands, such as Khaira Arby andTinariwen.  To promote these incredible musical traditions and secularism in Azawad, we must understand the context and origins of the conflict.

In January 2012, a civil war began in Mali between Bamako and the people of its northern region Azawad, represented by National Movement for the Liberation of Azawad (known by its French acronym MNLA).  By April, Azawad was declared an independent state by the MNLA, which sought to establish an independent Saharan state with a secular and democratic government. These developments went underreported by the mainstream media until the recent French intervention in Azawad, in which over one hundred people were killed on its first day.

Rally of Amazigh Americans in support of a secular state of Azawad

The most populous indigenous ethnic group of the Azawad region are the Kel Tamasheq, who are part of the larger Amazighpeople living in North Africa.  The Kel Tamasheq, also called "Tuareg," are nomadic, and live in the Sahara, divided by the colonial borders of Mali, Niger, Algeria, and other states.  Before French colonialism of the Sahara ended, a group of Tamasheq and other Saharan leaders wrote a letter to French General De Gaulle asking for a Saharan state of their own.  When they found that they were to be split up between several countries and that French colonialism would simply be replaced by another form of foreign occupation, they could accept their exploitation no longer. In Mali alone there have been four major uprisings of the Kel Tamasheq since formal French colonialism ended: in 1963, 1990, 2006, and finally in 2012.

 Tinariwen - Soixante Trois

The song refers to the first uprising of Azawad, and talks about how they will continue to rebel against Malian rule. A sample of the lyrics:

’63 has gone, but will return
Those days have left their traces
They murdered the old folk and a child just born
They swooped down to the pastures and wiped out the cattle…
’63 has gone, but will return

Mali and Niger, who have weathered the strongest resistance from the Kel Tamasheq, have continually exploited Tamasheq lands - mostly for gold, oil and uranium, which are usually sold to France - and underdeveloped their northern regions.  Documentary filmmaker Akli Sh’kka has recorded the experiences of some of the Tamasheq people in his short film Imshuradj, a Tamasheq word meaning “people without a country.”



In his admittedly leading questions, he refers to the massacres which killed hundreds of people in Azawad, the poisoning of wells and the killing of animals, the last two of which are lethal in the desert.  Confirmation that the Malian government is capable of committing the atrocities reported by these Tamasheq civilians can be found in its willingness to bomb civilian populations, even refugee camps, as they did during the MNLA’s fight for Azawadien independence.  Actions like these reveal a wanton disregard for human life - Azawadien life - on the part of the Malian state.  In addition, discriminatory killings targeting Tamasheq civilians on the basis of their ethnicity have been reported.

Tamasheq woman drumming

One of the misconceptions of the Azawadien conflict is the idea that it is rooted in the racism of ‘white Tuaregs’ vs. ‘black Africans’: that the Kel Tamasheq simply cannot bear to be ruled by Black, southern Malians. However, a significant number of Kel Tamasheq are dark-skinned people who would nearly universally be considered Black (to my knowledge, most Kel Tamasheqs are dark-skinned), and as far as I'm aware the lighter-skinned ones do not see themselves as white, so this racial analysis sounds uncomfortable like the common tendency to interpret any friction between people as “tribal” conflicts. The conflict between Bamako and Azawad is rooted in economic exploitation, a history of violent oppression, and Indigenous Saharan claims to the land, rather than in the purported white supremacy of an indigenous African people. The Tamasheq, like other Imazighen, are neither Arab nor European.  Furthermore, Azawad was never intended to be an ethnic state only for the Kel Tamasheq, but inclusive of all other ethnic and linguistic groups residing in the region.

CONTINUE READING
http://www.thisisafrica.me/opinion/detail/19786/between-mali-and-azawad-a-long-running-fight-for-independence-obscured-by-the-new-conflict

Mnla/Communiqué N° 57: Manuscrits de Tombouctou


Communiqué N° 57: Manuscrits de Tombouctou

Mouvement National de Libération de l’Azawad
°°°°°°°°°
MNLA
Unité – Liberté - Justice

Le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) informe l’opinion nationale et internationale qu’à l’issue d’un accrochage avec des groupes terroristes (MUJAO et Ansar Charia),  à In Halil le 23 Février 2013, il a saisi un véhicule contenant trois (03 )cantines pleines de manuscrits provenant incontestablement du centre Ahmed Baba de Tombouctou.

Ces manuscrits  traitant de divers sujets, ont été confiés à M. Ambeiry Ag Rhissa Chargé de la Culture au sein du Conseil  Transitoire de l’État de l’Azawad (CTEA) à Kidal , organe exécutif du MNLA.

Le MNLA les tient à la disposition de toute institution susceptible de les restituer intégralement à Tombouctou après confirmation de leur appartenance au centre Ahmed Baba.

Le MNLA souhaite vivement que tous les pays et institutions aident la prestigieuse ville historique de Tombouctou à  retrouver le reste de cet important patrimoine universel.  

le 10 Mars 2013

Mossa Ag Attaher,
Porte parole du MNLA,
Chargé de la Communication du CTEA

La mort des sept otages étrangers au Nigeria se confirme


NIGERIA - 
Article publié le : dimanche 10 mars 2013 - Dernière modification le : dimanche 10 mars 2013

La mort des sept otages étrangers au Nigeria se confirme

Une capture d’écran tirée d’une vidéo datée du 24 décembre 2012, diffusée par le groupe islamiste Ansaru, branche dissidente de Boko Haram.
Une capture d’écran tirée d’une vidéo datée du 24 décembre 2012, diffusée par le groupe islamiste Ansaru, branche dissidente de Boko Haram.
AFP

Par RFI
Après la revendication par le groupe islamiste nigérian Ansaru, samedi 9 mars, de l’assassinat de sept otages étrangers enlevés dans la nuit du 16 au 17 février dernier, plusieurs chancelleries ont confirmé la mort des otages ce dimanche. Le Royaume-Uni et la Grèce ont jugé «probable» la mort de leurs ressortissants. En Italie, la confirmation est venue du ministère des Affaires étrangères.

Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir

À Rome, c’est un communiqué du ministère italien des Affaires étrangères qui confirme l’exécution des sept otages enlevés par des membres du groupe islamiste nigérian Ansaru, dans la nuit du 16 au 17 février dernier.
L’enlèvement des employés de la société de construction libanaise SETRACO - deux Libanais, deux Syriens, un Grec, un Britannique et un Italien, Silvano Trevisa - aurait eu lieu sur un chantier situé dans le nord-est du Nigeria. C’est, entre autres, grâce à une vidéo postée sur YouTube que les corps des victimes ont été reconnus.
Aucune intervention militaire engagée
Le ministère italien des Affaires étrangères affirme qu’aucune intervention militaire de la part des gouvernements intéressés n’a été entreprise pour tenter de libérer les otages.
Mario Monti, chef du gouvernement sortant, a assuré que « tout sera mis en œuvre pour arrêter les responsables de cet acte barbare ».
Concernant l’otage italien, Silvano Trevisa, on sait que cet ingénieur de 69 ans vivait depuis vingt ans au Nigeria et travaillait depuis quatre ans pour la société de construction SETRACO.

Londres rejette la responsabilité de ces «meurtres de sang-froid» sur les terroristes
Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Le ministre des Affaires étrangères William Hague a confirmé en personne lors d’un communiqué l’identité de l’otage britannique assassiné. Il s’agit de Brendan Vaughan enlevé le 16 février avec 6 autres employés.
Le chef du Foreign Office a immédiatement condamné les kidnappeurs. « C’est un assassinat de sang-froid impardonnable pour lequel il ne peut y avoir aucune excuse ou justification. La responsabilité de cette issue tragique incombe entièrement aux terroristes qui ont pris en otages ces ressortissants et les ont probablement tué de sang-froid », a martelé William Hague.
Cette mise au point des autorités britanniques répond aux accusations du groupe islamiste Ansaru. Les terroristes disent avoir tué leurs otages en représailles, après avoir vu des avions britanniques survoler le nord du Nigéria et qui s’apprêtaient, selon eux, à essayer de libérer les otages.
Londres a confirmé la présence d’avions militaires dans la région, notamment à Abuja, mais rappelle qu’ils sont là pour transporter des troupes et des équipements au Mali, où se déroule l’opération française contre les jihadistes.
William Hague a pour sa part tenu à assurer le gouvernement nigérian de sa collaboration pour combattre le terrorisme au Nigéria et pour que les « responsables de ces actes odieux rendent des comptes. »
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