TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
dimanche 20 janvier 2013
NDLR:La France coupable..Les militaires maliens coupables d'exactions à Sévaré
Par Dorothée Thiénot, publié le 20/01/2013 à 23:54, mis à jour le 21/01/2013 à 00:38
EXCLUSIF - Exécutions sommaires, chasse à l'homme: à Sévaré, dans le centre du Mali, des éléments de l'armée nationale exercent des représailles meurtrières, selon les témoignages recueillis sur place par L'Express.
Un cadavre à peine enfoui, à Sévaré, dans le centre du Mali. Dans plusieurs endroits de la ville, des habitants ont vu des soldats de l'armée nationale jeter des corps dans des puits.
Dorothée Thiénot/L'Express
C'est un corps nu, grossièrement enfoui; seuls le bras gauche et les fesses sont visibles, à la surface de la terre meuble. Il gît dans un recoin, au centre de Sévaré, une ville de quelque 30 000 habitants où stationnent les militaires maliens, et dont l'armée française contrôle l'aéroport.
Nous sommes à deux pas du "quartier des millionnaires", Million-Kin, un lieu qui doit son nom au fait que les maisons y sont construites "en dur". La mort est toute récente: à l'exception d'une partie des doigts de la main, le corps semble intact. Un riverain, qui réclame l'anonymat, s'est décidé à montrer la dépouille, en pleine nuit, à un journaliste étranger. "Vendredi, ma mère a entendu des détonations, explique-t-il. J'ai attendu une nuit, et puis je suis allé regarder..."
Les forces maliennes suscitaient espoir et fierté à Sévaré, une ville proche de la frontière virtuelle qui sépare le Sud du pays, sous le contrôle de Bamako, et le Nord, aux mains des islamistes. Mais aujourd'hui, certains habitants éprouvent surtout de la terreur face aux soldats de l'armée nationale.
Chasse à l'homme à Sévaré
La hantise des djihadistes infiltrés, dans cette région qui s'apparente à une ligne de front, a donné lieu à une campagne populaire de dénonciation des "suspects". L'attaque, le 9 janvier, de la ville voisine de Konna -dont l'accès reste interdite aux ONG et aux journalistes- semblait justifier cet appel à témoins. Mais celui-ci s'est mué, semble-t-il, en chasse à l'homme.
"Depuis l'attaque des islamistes, la population s'est montrée solidaire avec les autorités, affirme le maire de Mopti, Oumar Bathily. Nous avons insisté sur le besoin de collaborer avec la police et l'armée et notre demande a été bien comprise." Avec des conséquences meurtrières.
"Etre arabe, touareg ou habillé de façon traditionnelle, pour quelqu'un qui n'est pas de Sévaré, cela suffit à le faire disparaître", témoignent deux jeunes.
A Sévaré, selon les témoignages recueillis sur place par L'Express, des exécutions sommaires ont eu lieu dans trois secteurs, outre le camp militaire dans lequel, semble-t-il, un meurtre a été commis la semaine dernière. L'un d'eux s'appelle "Tchétchénie", à deux pas du centre de tir. C'est là que sont égorgés les "suspects". La jeune Miriam témoigne d'un corps sans tête, jeté dans le puits vendredi dernier. Le même jour et le lendemain, dans le quartier de Waillhirdé, non loin de l'hôpital, des soldats en uniforme ont jeté dans un puits, aux yeux de tous, des cadavres présentés comme ceux de "rebelles".
"J'étais là! ", s'exclame Moussa S. "Les morts étaient des rebelles!", ajoute cet ancien militaire, qui ne cache pas sa haine des "peaux-rouges", le surnom donné ici aux Touaregs. "Ils les ont jetés dans le puits. Les soldats ont achevé les rebelles blessés, ramenés de Konna. Les vivants ont été exécutés. Puis ils ont recouvert les corps de pneus et d'essence et les ont brûlés." Du sang macule la margelle du puits, qui a été partiellement bouché par des gravats. A proximité, l'odeur est nauséabonde. Les témoins parlent de 25 à 30 corps enfouis dans ce secteur. Des chasses à l'homme, il y en a eu beaucoup. "Etre arabe, touareg ou habillé de façon traditionnelle, pour quelqu'un qui n'est pas de Sévaré, cela suffit à le faire disparaître", témoignent deux jeunes. "Porter la barbe, disent-ils, c'est un suicide."
Vendredi dernier, un père et son jeune fils, originaires du Nord et de passage à Sévaré, auraient été tués. Machette et balles, avant de finir dans le puits. Un proche parent des victimes, gendarme à Sévaré, est parti à Bamako, afin de trouver le militaire coupable. "Il veut des explications, confie un ami. Et il portera plainte, c'est certain..."
Des militaires maliens humiliés par la défaite
"Si on n'est pas en mesure de présenter sa carte d'identité, on est amené à la gendarmerie", affirme un jeune de la ville. "Et si aucun habitant de Sévaré ne reconnaît le suspect, on l'exécute."
La gendarmerie confirme les deux premières étapes de la procédure, mais assure qu'ensuite, les suspects "avérés" sont envoyés à Bamako afin d'être jugés. Des procès qui, curieusement, n'ont pas grande presse...
La hantise des habitants de Sévaré -paniqués à l'idée de subir le même sort que ceux des villes du Nord, aux mains des islamistes- a, semble-t-il, donné un sentiment d'impunité à des soldats maliens. Beaucoup, parmi eux, ne pardonnent pas à des militaires "peaux-rouges" d'avoir retourné leurs armes au printemps 2012 contre leurs "frères", exécutés à Aghelock, lorsque des rebelles touareg puis des groupes islamistes se sont emparés du nord du territoire. Humiliée par sa défaite et non préparée au respect des droits de l'Homme, l'armée malienne semble décidée à se venger - à huis clos, loin des journalistes et des ONG.
Depuis plusieurs jours, la Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH), Human Rights Watch et Amnesty International dénoncent des cas d'exécutions sommaires par l'armée malienne. Interrogé par L'Express, le colonel Didier Dacko, responsable, pour quelques jours encore, des opérations à Sévaré, assure n'avoir entendu parler de rien.
Ce dimanche, les accès à la ville de Sévaré ont de nouveau été fermés aux journalistes.
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/guerre-au-mali-les-militaires-maliens-coupables-d-exactions-a-sevare_1211700.html
La France au Mali : Repérer les médiamensonges Par Michel Collon/Mondialisation.ca, 20 janvier 2013
La France au Mali : Repérer les médiamensonges
Par Michel Collon
Région : Afrique subsaharienne
Thème: Désinformation médiatique, Guerre USA OTAN
En guerre contre le terrorisme, vraiment ? Pourquoi les médias ne parlent-ils pas des ressources naturelles convoitées, des multinationales françaises qui se construisent des fortunes dans cette région, de la misère dont elles sont responsables ? Pourquoi nous cache-t-on les véritables cibles : Mali, Niger, Algérie et l’Afrique en général ? Et le Qatar, allié de Paris, qui arme les islamistes maliens, qu’est-ce que cela cache ? Ou bien part-on en guerre pour des intérêts économiques et stratégiques soigneusement cachés ?
Des islamistes revendiquenr la mort de soldats nigérians en partance pour le Mali
Journal24 inter
KANO (Nigeria) - Le groupe islamiste Ansaru a revendiqué dimanche l'attaque ayant tué deux soldats nigérians qui devaient partir pour le Mali rejoindre la force d'intervention ouest-africaine.
Le groupe, qui avait également affirmé être responsable de l'enlèvement d'un Français dans le Nord du Nigeria en décembre, a dit dans un communiqué avoir commis cette attaque en représailles à la participation du Nigeria à l'intervention militaire au Mali.
Avec l'aide et les conseils d'Allah, nous avons exécuté avec succès notre première tentative contre les troupes de l'armée nigériane qui visent à démolir l'empire islamique au Mali, peut-on lire dans le texte, rédigé dans un anglais approximatif.
Deux soldats nigérians ont été tués et cinq autres blessés samedi à Okene, dans le centre du Nigeria, quand une bombe a explosé au passage de leur convoi, selon un porte-parole de l'armée.
Nous sommes équipés et nous attendons la moindre tentative de l'armée nigériane d'avancer vers l'empire islamique du Mali, affirme le groupe, mettant en garde les autres pays africains.
Nous avertissons les pays africains qu'ils doivent arrêter d'aider les pays occidentaux à combattre l'Islam et les musulmans, ajoutent les islamistes, qui promettent des représailles, en particulier contre le gouvernement nigérian n'importe où, n'importe quand.
Le Nigeria compte envoyer 1.200 hommes au Mali et prendre le commandement de la force africaine visant à reconquérir le nord du pays, contrôlé par des islamistes depuis neuf mois. Un premier contingent de 80 soldats est parti jeudi pour le Mali.
Ansaru - une contraction pour l'Avant-garde pour la protection des musulmans en Afrique noire - avait revendiqué le rapt le 19 décembre de l'ingénieur français Francis Collomp, 63 ans, qui travaille pour l'entreprise Vergnet.
Le groupe serait lié aux islamistes de Boko Haram, tenus pour responsables de la mort de centaines de personnes dans le nord et le centre du Nigeria depuis 2009, et qui disent vouloir créer un Etat islamique dans le nord du pays.
En novembre, le ministre britannique de l'Intérieur avait présenté Ansaru comme une organisation terroriste basée au Nigeria et avait déclaré illégaux l'appartenance et le soutien à ce groupe.
Londres estime qu'Ansaru a des liens avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et pourrait être responsable des enlèvements en 2011 de deux ingénieurs britannique et italien dans le nord du Nigeria. Ces deux otages avaient été tués en mars par leurs ravisseurs.
(©AFP / 20 janvier 2013 18h46)
Assan Ag Midal/ Liste des personnes arrêter de manière arbitraire à Bamako
1-Hiba ag acherif ,
2-Sidi ag Diknan,
3-Zidane ag Mohamed ,
4-Dabou Ag Mohamed ,
5-Mohamed Ibrahim ag Mohamed ,
6-Abduraham ag almoustpha ,
7-Ghissa ag alhousseiny ,
8-Moha bakrine ag alhousseiny ,
9-youssouif ag Issmaghil ,
10-houcha ag mohamed ,
11-Youssif Qassim Mijja
Azawad Iyyan Ghass L'intervention de la France est salutaire et plus que nécéssaire, il ne faut pas se leurrer, cependant la lutte contre les terroristes ne doit pas enfouir les problèmes sous-jacents qui ont simplement moisi tellement ils ont été ignorés depuis 1963. Si une telle intelligence est acquise et par la France, par le Mali et par tous les intervenants, alors oui, on peut espérer un sahara en paix et une disparition du terrorisme qui est une lutte qui doit rassembler tout le monde et non pas diviser
Le mot qui fâche, les Touaregs et les renvois
Le mot qui fâche, les Touaregs et les renvois
Valérie de Graffenried
Un soldat malien sur la route de Mopti le 19 janvier 2013 (FRED DUFOUR / AFP)
«Eco-fascistes». C’est le mot qui fâche. Invité à un séminaire du groupe parlementaire du PDC qui s’est tenu le vendredi 11 janvier à Flüeli Ranft, le Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Yves Rossier aurait choqué une partie de son public
C’est la SonntagsZeitung qui relate l’affaire. Le PDC critique depuis des semaines la position ferme du Département fédéral des Affaires étrangères sur l’Union européenne et voilà que le langage d’Yves Rossier gêne. En évoquant, lors de son discours, les votations difficiles à venir, il a dénoncé les propos des initiants d’Ecopop, initiative qui veut limiter la surpopulation, en les qualifiant d’«éco-fascistes». Un murmure désapprobateur a aussitôt parcouru l’assemblée. La conseillère nationale Kathy Ricklin (PDC/ZH) l’a particulièrement mal pris. Et considère qu’un Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères qui s’adonne à de tels propos est un «facteur de risque en politique extérieure». «On doit se poser la question si Monsieur Rossier risque aussi de se laisser aller à des déclarations dommageables lors de négociations importantes», commente-t-elle. D’autres démocrates-chrétiens interrogés par le journal se montrent tout aussi critiques. «Il minimise les problèmes dans nos relations avec l’UE», commente par exemple Elisabeth Schneider-Schneiter (PDC/BL). Le principal concerné n’a pas voulu commenter ce que certains considèrent comme un dérapage verbal, indiquant que la réunion n’était ni publique ni diplomatique. L’hebdomadaire souligne que ces attaques masquent en fait des divergences internes au sein du PDC à propos de l’Europe: ils peinent à avaler que Doris Leuthard n’ait pas obtenu, ni de Didier Burkhalter, ni d’Yves Rossier, des concessions sur l’accord-cadre avec l’UE pour faire passer son accord sur l’électricité.
Il est aussi question d’Yves Rossier dans l’hebdomadaire Der Sonntag. Mais de façon plus amène. C’est le rôle de la Suisse dans le dossier malien qui intéresse le journal. La Suisse négocie toujours au Mali, en dépit des opérations militaires en cours dans le pays, confirme le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères. Berne appuie toujours sur place les efforts de médiation. Les autorités suisses ont décidé de maintenir le dialogue autant avec la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qu’avec le Mouvement national touareg de libération de l’Azawad (MLNA), qui ne possède pas à proprement parler de forces militaires positionnées dans le nord du pays. Bien sûr, la médiation suisse requiert des conditions, insiste Yves Rossier: «le non-recours au terrorisme, aucune charia et la reconnaissance de l’unité du territoire du Mali avec des droits pour les minorités».Il précise que les négociations menées entre le gouvernement malien, d’un côté, et les touareg du MLNA, de l’autre, ont été suspendues en décembre alors qu’une solution était à bout touchant. «Le jour de la signature, les islamistes d’Ansar Dine (Défenseurs de l’Islam) ont fait marche arrière. Ils ont quitté la table des négociations et ont commencé à attaquer le sud du Mali», souligne le Secrétaire d’Etat, qui juge l’intervention militaire française «légitime». Si les insurgés islamistes avaient pris Mopti, au nord de Bamako, «la route leur était libre ensuite pour conquérir la capitale». Cela aurait provoqué un «bain de sang»
La NZZ am Sonntag consacre aussi sa Une au rôle des diplomates suisses dans les négociations au Mali, en interviewant Claude Wild, l’ambassadeur responsable de la Division Sécurité humaine au Département fédéral des Affaires étrangères. L’ambassadeur confirme lui aussi que la Suisse, qui oeuvre au Mali comme médiateur depuis 2009, a des contacts avec des représentants des Touareg du MLNA au Nord, mais pas avec des djihadistes radicaux. «Nous recevons des remerciements de plusieurs Etats pour nos efforts de médiation», dit-il. «Et on nous encourage, les Etats-Unis et la France notamment, de poursuivre notre engagement». Tout comme Yves Rossier, Claude Wild qualifie l’intervention française contre les groupes terroristes de «légitime». La médiation suisse, qui appuie le Burkina Faso, est devenue plus difficile ces derniers temps, admet-il. «Elle est d’autant plus importante, pour maintenir le dialogue pour le futur du pays». Environ 60 Suisses se trouvent encore au Mali. Il rappelle que les personnes avec qui la Suisse maintient des contacts ne sont aujourd’hui «plus en guerre»: «les touareg du MLNA ont bien entamé l’insurrection armée en 2012, mais ils ont rapidement été dépassés par les djihadistes et soutiennent aujourd’hui l’intervention française».
Autre sujet, la thématique des renvois de requérants déboutés ou étrangers clandestins. Alors qu’une conférence nationale sur l’asile pilotée par la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga se tient lundi à Berne, la SonntagsZeitung souligne qu’une nouvelle répartition pour renvoyer les déboutés devrait être mise en place pour décharger Zurich. Actuellement, 80% des expulsions par avion - environ 6000 renvois par an - se font en effet depuis l’aéroport de Zurich-Kloten. Un groupe de travail de la Conférence des directeurs cantonaux de Justice et Police a décidé lors d’une récente réunion de proposer une nouvelle clé de répartition: dorénavant les autres cantons disposant d’un aéroport devraient se partager l’exécution de 10% des renvois en plus. Ce qui concernerait environ 800 personnes. Genève et Berne sont concernés. Genève assure actuellement 18% des renvois. L’aéroport de Bâle-Mulhouse pourrait aussi être concerné, mais pas celui de Lugano, qui ne dispose pas de lignes internationales. Le conseiller d’Etat zurichois Mario Fehr est satisfait: «Je salue le fait que des représentants d’autres cantons aéroportuaires se déclarent prêts à assurer plus de renvois». Les détails devraient être décidés dans les mois à venir. 97% des expulsions par voie aérienne se font par des avions de ligne, 3% par vols spéciaux. Face à l’augmentation du nombre de renvois, liée à la hausse importante des demandes d’asile (près de 29 000 requêtes en 2011), le canton de Zurich n’arrive plus à suivre. Et doit aussi, comme Genève, prévoir de nouvelles places de détention administrative pour y placer les requérants déboutés en vue d’un renvoi.
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/d0ab1aa2-62f3-11e2-9cd5-e7e0ade889ce%7C1#.UPxsVB1dNSE
Au Sud du Mali, le malaise des Touaregs
Publié le dimanche 20 janvier 2013 à 11:01 par François RIHOUAY..
Actualités / Monde / Mali
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Au Burkina Faso voisin, des Touaregs ont fui les combats au Mali. © AFP
Les tensions communautaires reviennent sur le devant de la scène avec les premières accusations de collaboration avec l'ennemi. Gare aux débordements...
Bamako. De notre correspondant
L'incident laisse entrevoir le malaise. Vendredi 11 janvier, les dirigeants de la société de transport Sonef, reliant les localités du nord au sud du Mali, sont interpellés manu militari à Bamako. L'accusation : un de leurs bus aurait permis aux djihadistes de s'infiltrer dans la ville de Konna. Le poste avancé de l'armée malienne, attaqué par surprise, est ensuite tombé aux mains des assaillants en quelques heures.
« Totalement faux et infondé, se défend Khalifa Ould, directeur général de la Sonef. Les accusations reposent en fait sur une vieille conviction. La couleur de la peau et nos origines nordistes nous portent préjudice auprès d'une partie de la population au Sud. »
Il dénonce l'étau dans lequel une partie de la communauté dite des « teint clair » se trouve prise. « Au Sud, on nous accuse de soutenir les rébellions armées ou le régime des djihadistes en fournissant de l'argent et de l'essence. Au Nord les miliciens sont persuadés que nous sommes des « taupes » du Sud, que nous aidons l'État malien contre l'occupant. »
Même constat du côté du représentant d'une association qui défend les droits des Touaregs à Bamako. Par « souci de sécurité » il tient à garder l'anonymat. « On se sent effectivement menacé des deux côtés, assure ce fils de natif de Gao, l'une des trois principales régions occupées depuis le mois d'avril. Les rébellions touarègues des années 1990 et 2006 ont fait beaucoup de mal aux populations Songhaï ou Peuls, leurs voisins du Nord. La rancoeur est tenace et la cicatrisation prendra du temps. »
Ravivé par une résurgence nationaliste armée il y a tout juste un an, le sentiment anti-touareg s'est cristallisé autour, non plus d'une communauté, mais d'une couleur de peau. « Les Touaregs ont perdu le contrôle du Nord, ils ont été éjectés par des djihadistes maghrébins, pakistanais et d'autres étrangers subsahariens, et donc noirs... »
Tensions palpables
Le raccourci entre communauté d'appartenance et couleur de peau a connu son paroxysme au mois de mars. Sous le coup de l'émotion populaire, une manifestation ouvertement « anti teint clair » est alors organisée à Bamako. Elle intervient en réaction au massacre présumé de soldats maliens dans la ville d'Aguelhok. Les tueurs sont des Touaregs, assurent les journaux.
« Mais il ne faut pas exagérer les divisions, cela les entretient, tempère le directeur du Centre culturel touarègue à Bamako. Il y a toujours des tensions un temps à la surface, mais cela n'empêche pas les mariages et la bonne entente de perdurer entre communautés, et ce depuis toujours. »
À la veille de la reconquête des régions occupées, la crainte de nouvelles tensions se fait sentir. Dans les rangs des milices citoyennes pro gouvernementales, certains assument leur aversion « anti-nomades ». À Ménaka, une ville à majorité touarègue du nord-est du Mali, les habitants avouent « craindre la libération plus que l'occupation ».
Les risques de débordements entre communautés sont pointés du doigt depuis plusieurs mois par les représentants de la société civile malienne et les organisations humanitaires sur place. C'est aux soldats de la coalition internationale en action sur le terrain qu'il reviendra, dès les premières heures de la libération, d'éviter les règlements de compte au sein de la population.
http://www.jactiv.ouest-france.fr/actualites/monde/au-sud-mali-malaise-touaregs-13611
Mali: avec qui la Suisse négocie-t-elle?
Le 12h30
Dimanche, 20 janvier 2013 à 12:45
Ecouter
Des soldats maliens se rendant à Niono, vendredi 18 janvier. [Thibault Camus / AP Photo - Keystone]
Au Mali 2000 soldats français mènent désormais une opération militaire conjointe avec les forces maliennes. La Suisse, elle, déclare poursuivre son travail de médiation, le secrétaire d'Etat Yves Rossier le disait lundi dernier dans Forum et le répète ce dimanche dans la presse dominicale. Berne appuie toujours les efforts de médiation au Mali. Reste la question clef: avec qui négocier? Les Touaregs, bien sûr, mais quel mouvement touareg? La question n'est pas simple. Par Nicolas Vultier
http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/le-12h30/4570866-mali-avec-qui-la-suisse-negocie-t-elle-20-01-2013.html
RFI;Invité Afrique :Manny Ansar, l’organisateur du Festival au Désert
Invité Afrique
SAMEDI 19 JANVIER 2013
Manny Ansar, l’organisateur du Festival au Désert
Écouter (05:02) Ajouter à ma playlist Télécharger Embed
Le Festival au désert 2013.
festival-au-desert.org
Par RFI
« Si la situation se normalise dans le nord du Mali, si l’état d’urgence est levé et que les choses vont mieux dans quelques jours, pourquoi ne pas maintenir le festival ? Cette caravane et tout le reste, c’est justement pour faire face et participer à notre façon à la recherche d’une solution pour que les artistes du nord et du sud du Mali se retrouvent pour dire qu’ils sont pour la paix, qu’ils sont contre l’intolérance, qu’ils n’acceptent pas ce qui se passe… »
Dans moins de trois semaines devait débuter la treizième édition du Festival au Désert. Jusqu’à l’année dernière, ce rendez-vous de musique africaine avait lieu près de Tombouctou, dans le nord du Mali. Impossible évidemment d’organiser désormais un tel événement dans la région. Il se déroulera tout de même cette année, mais sous forme de caravane itinérante. Pour en parler, l’invité de Marie Casadebaig est Manny Ansar, l’organisateur de ce festival musical.
In Amenas: le bilan des victimes s'alourdit encore
ALGÉRIE - Article publié le : dimanche 20 janvier 2013 - Dernière modification le : dimanche 20 janvier 2013
Opérations de déminage en cours, le 20 janvier 2013, sur le site gazier d'In Amenas.
REUTERS/Louafi Larbi
Par RFI
Un bilan officiel des victimes de la prise d'otages d'In Amenas devrait être annoncé lundi 21 janvier à 13h30 GMT par le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal. Ce dimanche, le nombre de morts recensés s'est encore alourdi. Des corps d'otages ont été retrouvés, et cinq assaillants ont été arrêtés. Des témoins affirment que neuf Japonais ont été exécutés dès mercredi par les ravisseurs. De son côté, le président français François Hollande a reçu, ce dimanche, les familles d'otages français encore retenus au Sahel. Ils sont en vie, selon les autorités françaises.
20/01/2013 - ALGÉRIE / TERRORISME
Algérie : découvertes macabres dans l'enceinte du site gazier d'In Amenas
Il n'y aurait pas eu une trentaine, mais une quarantaine de preneurs d'otages sur le site gazier d'In Amenas, en Algérie. Dans l'après-midi du 20 janvier, la télévision privée algérienne Ennahar a annoncé l'arrestation de cinq terroristes par l'armée. Trois autres islamistes seraient en fuite.
Tout cela corrobore les déclarations du responsable de l'attaque, Mokhtar Belmokhtar, l'un des émirs d'al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Dans une vidéo tournée jeudi, cet islamiste disait être d'accord pour négocier la vie des otages avec les pays occidentaux, en échange de l'arrêt des bombardements au Mali.
En ce qui concerne le bilan, le ministre algérien de la Communication a affirmé dans la matinée de dimanche qu'il allait s'alourdir, après un premier décompte officiel provisoire de 23 otages morts et de 32 assaillants tués.
Mohamed Saïd
Ministre algérien de la Communication
Ce n'est plus une affaire de terrorisme, c'est une agression terroriste contre le peuple algérien, contre le territoire algérien, contre la souveraineté nationale
Écouter (00:27)
20/01/2013 par RFI
Quelques heures plus tard, plusieurs corps calcinés ont été retrouvés sur le site de l'usine par l'armée algérienne, toujours occupée à déminer la plate-forme. Les autorités n'ont toujours pas précisé la nationalité des victimes. Certaines ambassades sont toujours à la recherche de leurs ressortissants. Deux ex-otages algériens ont affirmé que neuf Japonais ont été exécutés dès mercredi par les ravisseurs. Douze des cadavres déposés à la morgue sont des Japonais, a-t-on appris de source hospitalière à In Amenas.
19/01/2013 - ALGÉRIE
Algérie : la prise d'otages d'In Amenas se termine dans le sang
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a qualifié la prise d'otages d'acte de guerre, en raison du nombre de personnes retenues. Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, a quant à lui estimé qu'il « faut être implacable » face au terrorisme. Le président français François Hollande, lui, a reçu pendant près de deux heures les familles des otages français détenus au Sahel.
Il les a assurées de « l'action constante du gouvernement pour obtenir la libération de leurs proches ». Les otages sont vivants, assure enfin Jean-Yves Le Drian, sur la chaîne télévisée France 5.
Alexandre Berceaux, ex-otage français
Témoignage d'un rescapé d'In Amenas
Ils n'étaient pas loin, à quelques mètres, j'ai entendu des tirs à côté. Mais de qui ? Aucune idée. Les forces algériennes ou les terroristes, je n'en sais rien. Si j'étais sorti plus tôt, j'en aurais peut-être pris une dans la tête.
Écouter (01:18)
20/01/2013
La crise malienne menace de se propager
La Tribune de Genève
En s’emparant d’un complexe gazier dans l’est de l’Algérie, les combattants liés à Al-Qaïda ont réussi un coup de force. Désormais, ils sont en mesure de frapper n’importe où dans la zone saharienne.
Dans une région où les frontières ne sont guère plus que des traits tracés sur une carte, les islamistes peuvent se disperser comme bon leur semble et se réorganiser facilement s’ils sont chassés d’une région. L’opération Serval menée par la France et désormais épaulée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a stoppé la progression des rebelles en direction de Bamako, la capitale du Mali, et a marqué les esprits.
Le risque est de voir la crise malienne provoquer une contagion dans l’ensemble de l’Afrique sub-saharienne, notamment dans des pays dont les forces militaires ou la police peinent à garantir la sécurité sur l’ensemble de leur territoire.
Les observateurs s’inquiètent que la prise d’otages menée depuis mercredi matin par un groupuscule émanant d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) se soit produite en Algérie. Les forces algériennes, endurcies par le sanglant conflit civil contre les islamistes au cours des années 90, ont la réputation de protéger efficacement les sites stratégiques installés sur leur sol.
Islamistes multinationaux
Si la «brigade des Moulathamine» a réussi à se rendre maître du complexe gazier de Tiguentourine et à tenir tête aux soldats algériens pendant plusieurs jours, d’autres islamistes peuvent constituer une menace encore plus grande face à des forces de sécurité moins entraînées et équipées.
L’autre sujet d’inquiétude des experts est que les preneurs d’otages appartenaient à différentes nationalités. Selon les premiers éléments, certains étaient égyptiens, tunisiens, libyens et avaient été rejoints par un Français et un Malien.
Le caractère multinational du groupe confirme que les islamistes installés depuis plusieurs mois dans le nord du Mali ont réussi à attirer des combattants venus de pays jusqu’alors sous-représentés dans les factions plus ou moins liées à Al-Qaïda.
Groupuscules très mobiles
La lenteur avec laquelle la communauté internationale a réagi à la prise de contrôle du nord du Mali après un coup d’Etat militaire à Bamako a donné le temps aux militants de s’organiser, de recruter des combattants et de s’armer.
Le principal casse-tête pour les gouvernements de la région est de trouver le moyen de suivre et de contrôler ces groupuscules très mobiles. Ils peuvent au besoin se fondre dans la population de villes ou de villages et menacer de mener une guérilla urbaine.
Le Sénégal, pays de tradition musulmane fier de sa tolérance religieuse, s’inquiète désormais de la présence de cellules dormantes sur son sol. Le président Macky Sall, dont le pays a fourni un contingent de 500 hommes à la Misma chargée d’appuyer l’armée malienne, a appelé ses concitoyens à signaler toute activité suspecte de musulmans venus de l’étranger.
La Mauritanie, dont le spectre politique est beaucoup plus divisé que celui de son voisin, a préféré se montrer prudente et a décidé de ne pas s’impliquer dans la crise malienne. «Nous avons déjà payé un prix trop élevé pour avoir agi seul contre des groupes terroristes par le passé», a commenté Mohamed Yahya Ould Horma, vice-président du parti UPR au pouvoir.
Nigeria préoccupant
«La France veut chasser les extrémistes. Mais vers où? La Mauritanie et le Niger peuvent se retrouver dans les ennuis. Le Burkina Faso va être confronté à une menace», explique Kwesi Aning, expert au Centre d’entraînement international des casques bleus Kofi Annan au Ghana.
Mais, c’est certainement le Nigeria, pays disposant des principales réserves pétrolières de la région, qui cristallise les plus grandes préoccupations. Les autorités d’Abuja doivent déjà composer avec la présence sur leur territoire de la secte Boko Haram et en envoyant un premier contingent de 1’200 hommes au Mali cette semaine, le président Goodluck Jonathan a pris un pari.
Pour Kwesi Aning, l’intervention au Mali «rend toute la région sub-saharienne beaucoup plus vulnérable. Nous allons assister à une multiplication des fronts». (ats/Newsnet)
http://www.tdg.ch/monde/crise-malienne-menace-propager/story/25716369
19 janvier 2013
Malian forces abusing, killing civilians: Human Rights Watch
Malian forces abusing, killing civilians: Human Rights Watch
Reuters – 6 hrs ago
DAKAR (Reuters) - Human Rights Watch said on Saturday it had received credible reports of serious abuses, including killings, being committed by Malian security forces against civilians around the central town of Niono.
"We urge the Malian authorities, as well as the French and (West African) soldiers/authorities to do their utmost to ensure the protection of all civilians," the New York-based group said in a statement.
HRW said that Tuaregs and Arabs, ethnic groups most associated with rebels who have controlled Mali's north, were being especially targeted.
Mali's army was not immediately available for comment.
France called on Saturday for other world powers to commit money and logistical support for African armies readying their troops to join French soldiers already battling al Qaeda-linked militants in Mali.
(Reporting by David Lewis; Editing by Sophie Hares)
http://news.yahoo.com/malian-forces-abusing-killing-civilians-human-rights-watch-175450874.html
samedi 19 janvier 2013
Les forces tchadiennes au Mali : mythe et réalités/RFI
TCHAD/MALI - Article publié le : samedi 19 janvier 2013 - Dernière modification le : dimanche 20 janvier 2013
Un soldat de l'armée régulière tchadienne à Ndjamena.
(Photo : AFP)
Par RFI
L’arrivée d’un contingent de 2 000 hommes de l’armée tchadienne au Mali, pour participer à la force internationale, a fait couler beaucoup d’encre. De nombreux commentateurs ont salué cette arrivée de troupes « expérimentées » et « aguerries ». Principalement composée de membres de l’ethnie zaghawa, celle du président Idriss Déby, l’Armée nationale tchadienne (ANT) a cependant aussi ses faiblesses… et même quelques points noirs hérités d’une guerre civile meurtrière. Revue de troupes en détail.
« Le Tchad entend assumer sur le terrain sa responsabilité avec toute la
rigueur qu'exige une telle mission » : c’est par ces mots que le président tchadien Idriss Déby a justifié l’envoi d’un contingent de près de 2 000 soldats de l’ANT au Mali. Pas moins de 200 d'entre eux sont déjà arrivés à la base de Niamey au Niger, où ils devraient être rejoints par des Burkinabè et des Nigériens, pour ensuite pénétrer en territoire malien. Depuis cette annonce, les commentaires élogieux n’ont cessé de fleurir, évoquant ici ou là des troupes tchadiennes « aguerries », « expérimentées ». Mais cette armée est-elle à la hauteur de sa réputation ?
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Comparés aux 5 à 7 000 hommes de l’armée centrafricaine, ou aux 7 800 soldats maliens, le Tchad fait effectivement figure de puissance militaire dans la région, avec ses quelque 30 000 militaires actifs, dotés qui plus est d’une artillerie conséquente. Avec son escadrille de six bombardiers Sukhoi-25 et ses hélicoptères de combat MI-24, l’armée de l’air tchadienne est aussi la plus importante de la région. Par ailleurs, il est vrai que son expérience des combats en milieu aride confère à cette armée une solide expérience. Confrontée à plusieurs rébellions durant de longues années, elle a l’habitude d’évoluer sur un terrain, et à des températures identiques à ce qui existe dans le nord du Mali. D’ailleurs, c’est dans la province de l’Equateur, au Congo-Kinshasa, en juillet 2000, face aux rebelles de Jean-Pierre Bemba et à l’armée ougandaise, que l’ANT a essuyé son seul échec opérationnel de ces dernières années. Le terrain et le climat étaient alors totalement différents. Enfin, le conflit inter-frontalier avec la Libye (1983-1987), qui s’est conclu par la victoire des colonnes tchadiennes commandées par le colonel Hassan Djamouss, a permis à l’ANT d’acquérir une connaissance des conflits de plus forte intensité.
Une armée forte grâce à sa composante ethnique
Mais ce qui fait la force de l’armée tchadienne, c’est surtout sa composante ethnique. Essentiellement recrutées parmi les Zaghawa – une ethnie du nord-est du pays –, les unités d’élite de l’ANT font preuve d’une relative homogénéité et d’une toute aussi relative fidélité au pouvoir en place. Cette montée en puissance des Zaghawa dans l’armée date de l’arrivée au pouvoir de Hissène Habré, en 1982. Cete année-là, Ndjamena fut prise par des colonnes commandées par le colonel Idriss Déby, d’origine zaghawa. Cette montée en puissance s’est quasi-systématisée après la prise du pouvoir en 1990 par Idriss Déby lui-même.
Toutes ces raisons expliquent les nombreuses victoires remportées par l’armée tchadienne contre l’armée libyenne dans le nord du Tchad (1986-87), contre les rebelles anti-Patassé à Bangui (1996-97) et contre l’armée centrafricaine pro-Patassé en 2003. Néanmoins, en mettant en place les opérations Manta (1983) et Epervier (1986), l’armée française a apporté à cette armée une aide décisive face aux troupes libyennes, alliées à l’opposant tchadien Goukouni Ouéddeï.
Une armée friable… à cause justement de cette composante ethnique
Mais le qualificatif de « relative » n’est pas superflu, lorsqu’on évoque l’homogénéité de l’armée tchadienne. A plusieurs reprises par le passé, des dissensions au sein de la hiérarchie militaire - et donc de la communauté zaghawa - ont bien failli provoquer la chute du régime. Dernier exemple en date, l’attaque de Ndjamena en février 2008. Le mouvement rebelle était dirigé notamment par Timane Erdimi, un neveu et ancien directeur de cabinet du chef de l’Etat tchadien. L’assaut avait atteint la capitale, et Idriss Déby avait dû son salut à ses chars lourds et à la sécurisation par l’armée française de l’aéroport, d’où avaient pu décoller ses hélicoptères de combat.
Un passé trouble
Diango Cissoko
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19/01/2013
Écouter (01:06)
L’autre faiblesse de l’armée tchadienne tient probablement à son manque de professionnalisme, à commencer par son comportement violent vis-à-vis des populations civiles. Certes, les temps sombres de la « pacification » du Sud menée après la prise de pouvoir en 1982 par Hissène Habré – notamment lors des massacres de « septembre noir » en 1984 dans la région de Sarh – semblent désormais révolus. Mais les soldats de l’ANT se rendent toujours coupables d’exactions. A plusieurs reprises, des organisations internationales comme Human Rights Watch ont notamment pointé du doigt les agressions commises par l’armée tchadienne à l’encontre de populations civiles, en particulier dans le nord-ouest de la République centrafricaine. En mars 2008, l’organisation y dénonçait « les nombreuses attaques transfrontalières (de l’armée tchadienne) contre des villages (…) tuant des civils, incendiant des villages, et volant du bétail. » La présence d’enfants soldats au sein de l’armée a aussi longtemps été reprochée au gouvernement tchadien, jusqu’à ce que ces enfants soient officiellement démobilisés en 2007.
18/01/2013 - MALI
Conflit au Mali : retour sur la journée du 18 janvier
Depuis la signature de l’accord de paix avec le Soudan en 2010, le président Idriss Déby a entrepris, selon ses propres mots, une opération de « nettoyage » de l’armée. Celle-ci visait selon lui à professionnaliser l’institution, à y faire régner « l’ordre et la discipline », et à la purger des « brebis galeuses et fossoyeurs de l’armée qui doivent rendre le béret et les insignes militaires avant la fin des opérations ». La réforme prévoyait une meilleure rémunération et une meilleure formation des forces armées, mais aussi une baisse des effectifs. Simple cure d’amaigrissement ou réelle volonté de faire évoluer l’armée tchadienne ? Il est encore trop tôt pour répondre.
En envoyant un nombre aussi important de soldats au Mali, bien au-delà de son périmètre d’action traditionnel, Idriss Déby poursuit bien évidemment un objectif diplomatique. Les premières réactions élogieuses à l’arrivée de ses troupes répondent à ses attentes, mais nul doute que le comportement de ses soldats sera suivi de près.
LA RÉPUBLIQUE DU CONGO S'OCCUPE DE L'ACHEMINEMENT DES TROUPES TCHADIENNES
Dans un communiqué diffusé le 19 janvier 2013, le Congo déclare assurer le transport des troupes tchadiennes vers le Mali.
« La République du Congo assure le transport, avec armes et matériel, des deux mille soldats de l’armée tchadienne vers le Mali, indique ainsi le document émanant du cabinet du président de la République, dans le cadre de la mise en place d’une force d’interposition africaine pour le Mali, estimée à 3 500 hommes. »
IN AMENAS Révélations sur une attaque terroriste
Par : Mounir B
photo:bouchneb
L’opération militaire exceptionnelle de l’ANP contre le groupe El-Mouakine bi dima (Les Signataires par le sang), groupe récemment créé par Mokhtar Belmokhtar, a donné lieu à des explications contradictoires des gouvernements, experts et médias. 72 heures après le premier assaut, Liberté tente une explication sur une affaire très complexe et une prise d’otages industrielle que l’Algérie a eu à gérer.
Comment s’est préparée l’attaque et pourquoi ?
L’attaque terroriste et la prise d’otages qui s’en est suivie trouve ses racines dans plusieurs évènements, jusque-là secrets, que Liberté est en mesure de révéler. On soupçonnaient depuis 2 mois et demi que Mokhtar Belmokhtar, dissident d’Aqmi et du Mujao, a décidé de frapper un grand coup contre l’Algérie et les puissances occidentales.
C’est, paradoxalement, à… Tripoli libérée que s’est tenue la première réunion regroupant Belmokhtar avec des éléments ayant quitté Aqmi pour rejoindre El-Moultahimoune (Les Enturbannés), à leur tête le chef du commando d’In Amenas, Mohamed-Lamine Bouchneb, dit Taher, venu avec son organisation. Le choix de la Libye était non seulement évident mais judicieux. Alors que Belmokhtar était signalé au Mali, en Mauritanie ou au Burkina Faso, sous la protection bienveillante de son ami, l’imam Chafi, c’est dans un Tripoli chaotique, encore sous la fièvre de l’après-Kadhafi, que Belmokhtar est parti faire du shopping, chez ses nouveaux amis salafistes libyens qui avaient mis la main sur un arsenal impressionnant. La liste des courses de Belmokhtar était édifiante : missiles sol-air (Manpads), RPG7, nouvelle génération, mitrailleuses FMPK, 6,65mm, montées sur treuils pour 4x4, AK47…
C’est son bras droit Bouchneb, qui dirigeait l’organisation Fils du Sahara pour la justice islamique, un regroupement de contrebandiers et de trafiquants de drogue connu dans le Sud-Est algérien, qui lui a débrouillé cette rencontre et les planques à Tripoli où Belmokhtar a séjourné durant 18 jours sans être inquiété, ni par le gouvernement transitoire libyen et encore moins par les milices salafistes. Le chef du commando, tué dans l’après-midi du jeudi, était l’homme-clé de cette opération. Au-delà de son pédigrée djihadiste (attaque contre un aéroport militaire à Djanet en 2008 ou l’enlèvement de l’otage italienne), Bouchneb était celui qui contrôlait les cartels de la drogue vers la Libye. C’était “l’homme d’affaires” de Belmokhtar et celui qui avait organisé les filières de la contrebande vers la Libye. Originaire d’Illizi, Bouchneb connaît chaque recoin de la région et joue à merveille sur les subtilités tribales et régionales. Il connaissait l’offre et la demande. Il avait, par exemple, réussi à troquer 13 véhicules 4x4 neufs, sortis des garages de la garde personnelle de Kadhafi que les milices libyennes avaient récupérés, contre quelques têtes de mouton, deux citernes de kérosène et même des écrans plasma !
Avec la rupture entre Belmokhtar et l’“émir” Abou Zeïd, Belaouer voulait frapper un grand coup pour imposer sa nouvelle organisation dans l’échiquier terroriste du Sahel. Entre Aqmi, le Mujao, Ansar Eddine et les autres factions indépendantes, Belmokhtar se devait de rappeler à tout le monde que l’“émir” du Sahara, c’était lui. Que le fils de Ghardaïa avait encore son influence et qu’il fallait compter avec lui. Et c’est Lamine Bouchneb qui va lui ramener l’objectif qui allait lui donner cette résonance internationale qu’il cherchait.
Base de BP : pourquoi tant de facilités ?
C’est le site de Tiguentourine d’In Amenas qui allait être choisi. Et c’est loin d’être un hasard. Non seulement le complexe de British Petrolium (BP) était une cible à fort potentiel médiatique, qui présente l’avantage d’être à un jet de pierre de la frontière libyenne d’où est venu le commando terroriste qui s’est introduit sur le territoire algérien à 2 heures du matin, mais il avait la particularité d’employer des… parents de terroristes.
Liberté est ainsi en mesure de révéler que la firme britannique BP employait, à travers un contractant local, une société de transport de marchandises qui appartient à la famille Ghediri qui n’est autre que celle du frère de… Abou Zeïd, le chef d’Aqmi au Sud, de son vrai nom Ghediri Abdelhamid. Bouchneb y a fait recruter des membres de sa famille ; et la société a prospéré grâce aux contrats avec BP. Cette société basée sous une Sarl légalement enregistrée à Ouargla écumait avec sa flotte de camions, au moins une trentaine de semi-remorques, le site d’In Amenas depuis au moins 3 ans mais assurait également le transport logistique entre les bases de vie de BP et leurs sites à Illizi ou In Salah.
Les terroristes qui ont investi le complexe gazier savaient pratiquement tout du dispositif sécuritaire et logistique de la base. Ils ont intercepté le bus des expatriés à l’heure même où il démarrait vers l’aéroport. Ils ont tenté de suite d’empêcher les travailleurs de couper les pompes de gaz qui alimentent les turbines. Ils ont, dès les premières secondes, détruit les interrupteurs électriques. Toute cette connaissance n’aurait jamais été possible sans des “guides” connaissant la base de l’intérieur.
Pourtant, de nombreux employés étaient soupçonnés de faire partie d’un réseau de soutien au terrorisme et le frère d’Abou Zeïd a, maintes fois, été interpellé pour enquête. Mais à chaque fois, malgré les avertissements algériens, la compagnie britannique, mise au courant des faits, n’a pas résilié le contrat avec la société du frère du chef d’Aqmi au Sud. Pis, les spécialistes du HSE (Hygiène sécurité et environnement) de BP, qui viennent régulièrement de Londres “cheker” la sécurité des sites BP en Algérie, sans aucune interférence ni de Sonatrach ou de Statoil, leurs partenaires sur ce gisement, ne semblent pas avoir découvert cette faille sécuritaire.
Et quand on constate les interrogations légitimes de ceux qui se demandent comment cela a-t-il pu arriver ou les réactions intempestives du Premier Ministre britannique, David Cameron, on se demande si les services de renseignements britanniques du MI-6, qui n’étaient pas dans l’ignorance d’une telle anomalie, ou la direction générale de BP l’ont tenu informé que, sur leur principal site en Algérie, des individus suspects travaillaient pour… eux.
Ceci pour les complicités internes avérées. Sur le plan de la protection du site qui incombe donc aux Britanniques, faire le procès de l’Algérie est tel que cela équivaut à critiquer l’Armée algérienne de ne pas protéger l’intérieur des… ambassades étrangères. C’est une question de souveraineté, et BP avait, à travers son HSE, tout le loisir de protéger son propre site sans assistance algérienne. Ce qui a été fait puisque le site était censé être protégé par une société de gardiennage privée dont on ne connaît ni les capacités réelles ni les compétences exactes.
À charge au gouvernement algérien de sécuriser les alentours du site (comme le positionnement d’une brigade de la Gendarmerie nationale jouxtant la base BP) ou du moins les alentours du site comme avec des barrages mobiles de la Gendarmerie nationale. L’armée n’étant appelée qu’en cas de coup dur puisque sa mission est de balayer les frontières et de lutter contre le terrorisme là où il se trouve. C'est-à-dire dans le cas présent, à la frontière algéro-libyenne où les groupes terroristes ont décidé de tester les défenses militaires algériennes.
Les otages de bouclier humain à bouclier médiatique !
Actuellement, la situation est critique. Entre 8 et 10 terroristes se sont retranchés dans le complexe gazier de BP, menaçant les otages restants, estimés à une trentaine. Tous les accès ont été minés avec des explosifs cassants et les terroristes sont dans une logique suicidaire. Ils avaient de quoi faire sauter le complexe gazier et les otages avec et de rayer de la carte la ville d’In Amenas et ses habitants. Les spécialistes estiment qu’ils “sont dans une situation psychologique extrême”. Après avoir utilisé les otages comme boucliers humains (avec des ceintures explosives sans détonateurs), puis “boucliers médiatiques” — ils ont torturé psychologiquement les otages afin qu’ils téléphonent à leurs gouvernements respectifs pour décrire une situation dramatique et obtenir de faire pression sur Alger, ce qui a été en partie réussi —, l’attaque d’In Amenas n’est pas encore terminée.
Après que Washington, Londres, Paris ou Tokyo se sont fait copieusement intoxiquer par la propagande apocalyptique des terroristes via notamment l’agence ANI mauritanienne, ces derniers veulent obtenir un couloir terrestre, avec des otages, pour se replier vers la… Libye. Encore elle. Couloir qui serait garanti par les puissances occidentales qui ont des otages. Mais au regard du changement perceptible des capitales occidentales qui mesurent, de mieux en mieux au fil de la crise, que l’Armée algérienne gère au mieux cette situation unique dans les annales du terrorisme, ils risquent de ne pas obtenir gain de cause. Le tout est de savoir s’ils commettront l’irréparable.
Car, alors que l’opération est en cours, Liberté a appris qu’une deuxième vague de colonne terroriste est en train de préparer une opération de sauvetage de leurs amis terroristes à Ghadamès. 60 pick-up surarmés ont été signalés dans la nuit se dirigeant vers les frontières algériennes. L’affaire d’In Amenas n’est que le début de la contre-offensive terroriste à l’intervention française au Mali.
http://www.liberte-algerie.com/actualite/revelations-sur-une-attaque-terroriste-in-amenas-192758
M B.
Mali: l'armée accusée d'exactions
Par Reuters - Date: il ya 12 minutes
L'ONG de défense des droits de l'homme Human Rights Watch a annoncé samedi être en possession d'informations crédibles sur de graves exactions, dont des meurtres, commises par les forces de sécurité maliennes à l'encontre de civils dans la localité de Niono, dans le centre du pays.
"Nous invitons instamment les autorités maliennes, tout comme les soldats et les autorités françaises et ouest-africaines, à faire le maximum pour garantir la protection de tous les civils", a fait savoir l'ONG, dont le siège est à New York, dans un communiqué.
D'après HRW, les Touareg et les Arabes, deux communautés assimilées aux insurgés qui contrôlent aujourd'hui les deux-tiers du Mali, sont tout particulièrement visés.
L'armée malienne, engagée avec son homologue française et des contingents ouest-africains dans la reconquête du pays face aux islamistes armés, n'a pas pu être contactée pour le moment pour obtenir une réaction.
Reuters Publié le 19/01/2013 à 19:46
Source: Reuters
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