TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
samedi 12 janvier 2013
AQMI dénonce l’intervention de la France au nord Mali
Sahara Médias - nord Mali Vendredi 11 Janvier 2013
Abdallah Echinguitty, porte-parole de l'émirat du Sahara
Alqaeda au Maghreb islamique (AQMI) a dénoncé ce qu’il a qualifié d’intervention « claire et sans équivoque » de la France dans les affaires intérieures maliennes et menaçant les autorités françaises si elles persévèrent dans cette voie.
Dans un enregistrement vidéo reçu par Sahara médias, apparait Abdallahi Echinguitti, porte-parole officiel de l’émirat du Sahara, l’un des regroupements affiliés à Alqaeda, pour dire que cette intervention, « on ne peut plus claire » est une opération des « croisés » pour « enterrer le projet islamique dans le Mali », selon son expression.
Il a ajouté, s’adressant aux Français : « l’affaire est encore entre vos mains, cessez vos hostilités envers nous sinon vous êtes en train de creuser les tombes de vos fils avec vos propres mains pour les envoyer en enfer », selon son propos.
Dans le même cadre, Echinguitti a demandé aux peuples islamiques en Mauritanie, au Niger, au Mali, en Algérie, en Libye, en Tunisie et ailleurs de « soutenir les Maliens ».
Le président français François Hollande avait déclaré ce matin que la France est prête à « arrêter l’attaque des groupes islamistes armés si elle se poursuit », ajoutant que c’est « par devoir de solidarité et de responsabilité », selon son expression.
vendredi 11 janvier 2013
Mali : l'inquiétude des familles des otages français
Par Valérie Samson
Publié le 11/01/2013 à 23:46 Réactions (1)
Le Figaro-International
Huit otages français sont détenus par les groupes islamistes dans la région.
Si elle fait la quasi-unanimité dans la classe politique, l'intervention militaire engagée par François Hollande au Mali n'est pas sans risque pour les huit otages français détenus par les groupes islamistes dans la région. Sur l'antenne de RTL, Jean-Pierre Verdon, père de Philippe Verdon, ne cachait pas son angoisse: «Nous sommes en situation de subir. Notre inquiétude va croissant, c'est une angoisse qui prend un corps de plus en plus consistant, a-t-il déclaré. Je pense que c'est l'intérêt supérieur de l'État qui a prévalu», a-t-il ajouté, estimant que la réaction de Paris s'est faite dans l'urgence après la prise de la ville de Konna par des groupes islamistes. «Faire la guerre aux terroristes, c'est une chose qui relève de l'État, nous notre obsession, c'est les otages. Alors dans ce contexte-là, on se trouve dans une problématique encore plus angoissante.»
Divergence sur les moyens
Pascal Lupart, qui préside le comité de soutien à Philippe Verdon et Serge Lazarevic, enlevés le 24 novembre 2011 au Mali par al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), partageait les mêmes craintes, tout en divergeant sur les moyens de régler la crise. «Le président de la République a perdu du temps, il aurait pu envoyer des troupes françaises plus tôt», a-t-il jugé, demandant à François Hollande de faire intervenir les forces spéciales françaises pour libérer les captifs dans les camps où ils sont détenus. «Si on ne le fait pas, j'ai peur pour leur devenir», a-t-il justifié.
Lors de sa conférence de presse de vendredi, Laurent Fabius a tenu à rassurer: «Nous faisons et nous ferons tout pour sauver nos otages. Mais il faut avoir à l'esprit aussi que ce sont les mêmes groupes (...) qui sont à la fois les preneurs d'otages et qui sont les groupes terroristes qui descendent vers le Sud», a déclaré le ministre des Affaires étrangères.
Le 8 janvier 2011, une opération tentée par les forces françaises pour libérer deux otages français, Vincent Delory et Antoine de Léocour, détenus par Aqmi au Mali, avait tourné au drame. Les deux jeunes hommes avaient péri dans l'assaut.
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Par Valérie Samson
L'armée malienne affirme contrôler une bonne partie de la localité de Konna
MALI - Article publié le : vendredi 11 janvier 2013 - Dernière modification le : samedi 12 janvier 2013
Mali : suivez les événements en direct
Par RFI
Les événements se précipitent au Mali ces dernières heures. Jeudi, les islamistes qui occupent depuis plusieurs mois le nord du pays se sont emparés de la ville de Konna à 60 kilomètres de Mopti. L’armée malienne s’est retirée plus au sud à Sévaré où des renforts militaires sont arrivés. Ce vendredi, le président français François Hollande s’est déclaré prêt à répondre à l’appel de Dioncounda Traoré. Il s'agit d'aider militairement le Mali dans le cadre des résolutions des Nations unies. Le président transitoire Dioncounda Traoré s'est exprimé ce soir. RFI consacre une émission spéciale sur la situation au Mali, samedi 12 janvier, de 7h00 à 8h00 TU (8h00 à 9h00 heure de Paris).
Les horaires sont donnés en temps universel (TU)
22h30 : L'armée malienne affirme contrôler une bonne partie de la localité de Konna qui était aux maix des islamistes. "Nous ratissons actuellement la localité de Konna. Nos hommes sont sur le terrain. Ils ratissent maison par maison" a déclaré, à RFI, le colonel Diarra, du bureau de presse de l'armée malienne.
20h55 : Les Etats-Unis partagent les objectifs de la France au Mali. « Nous partageons l’objectif français d’empêcher des terroristes de bénéficier d’un sanctuaire dans la région » a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Tommy Vietor.
20h45 : Dans son discours à la Nation, le président malien Dioncounda Traoré affirme que «la situation sur le front est globalement sous contrôle» et appelle à « la mobilisation générale » autour de l’armée malienne.
20h00 : Le président français, François Hollande, n’a pas précisé quelles étaient la nature et l’ampleur des forces françaises déployées au Mali. De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s’est limité à confirmer une participation aérienne des forces françaises. Laurent Fabius a justifié l’intervention française en affirmant que les groupes islamistes (Aqmi, Mujao et Ansar Dine) voulaient « contrôler la totalité du Mali et y installer un Etat terroriste ». Le ministre français des Affaires étrangères s’est également référé aux otages – neuf Français sont actuellement retenus en otages à l’étranger dont huit au Sahel – et a affirmé que la France fera « tout pour sauver » ses otages au Mali.
22h56 ALERTE - Mali : l'armée affirme contrôler vendredi Konna qui était aux mains des islamistes
Journal24 inter
BAMAKO - L'armée malienne a affirmé vendredi soir contrôler la ville de Konna, tombée la veille aux mains des islamistes qui occupent le Nord du Mali et voulaient progresser en direction du Sud sous contrôle gouvernemental, a affirmé à l'AFP un responsable militaire.
Konna est sous notre contrôle ce (vendredi) soir, mais nous sommes en phase de ratissage, a indiqué à l'AFP le lieutenant-colonel Diarra Koné, un responsable du ministère malien de la Défense, n'excluant pas la possibilité de présence d'islamistes embusqués dans cette localité située à plus de 700 km de Bamako.
(©AFP / 11 janvier 2013 23h56)
France Sends Troops To Mali As U.S. Mulls Drone Strikes
By Hayes Brown on Jan 11, 2013 at 1:08 pm
A 2012 map showing rebel-held territory in Mali
France has responded to a request for help from Mali by sending military forces to aid in the Malian government’s push back on an offensive launched by rebel forces in the north of the country.
The initial forces on the ground are there to take part in a United Nations-authorized mission to boost training of the Malian Army, ahead of an international force due to be deployed in the fall of this year. Several other European countries have also pledged to send trainers to Mali, but France surprised many with the swiftness of its action. President Francois Hollande laid out the thinking behind France’s decision in a speech on Friday:
“France, like its African partners, cannot accept this. I have decided that France will respond, alongside our African partners, to the request from the Malian authorities.
“We will do it strictly within the framework of the United Nations Security Council resolution. We will be ready to stop the terrorists’ offensive if it continues.”
France — which has a history of intervening in the region, such as in Cote d’Ivoire in 2011 — had previously indicated publicly that it would wait for a further clarification of U.N. resolutions before taking action. While these forces are not necessarily mandated to engage in combat with the coalition of rebels and Islamists in control of Northern Mali, French diplomats are now arguing behind closed doors that previously passed U.N. resolutions give them the authority to do so, should France choose. Given the ease in which the rebels, whose make-up include groups thought to be affiliated with Al Qaeda in the Islamic Maghreb (AQIM), took a key town on Thursday, Hollande may make that call relatively soon.
France’s speedy response may help make U.S. decision-makers coming to a conclusion regarding the region far easier. After the Sept. 2012 attack on a U.S. diplomatic outpost in Benghazi, Libya, reports floated the possibility that the U.S. was considering launching drone strikes against AQIM. Those strikes never came to fruition, but remain a distinct possibility, as J. Peter Pham, director of the Atlantic Council’s Africa Center, sees U.S. counter-terrorism officials being increasingly open to air strikes. “Drone strikes or airstrikes will not restore Mali’s territorial integrity or defeat the Islamists, but they may be the least bad option,” said Mr. Pham, a senior strategy adviser to the U.S. military’s Africa Command.
http://thinkprogress.org/security/2013/01/11/1437121/france-troops-mali/?mobile=nc
French Foreign Minister Laurent Fabius has confirmed that France has already used its air force to halt the southern advance of rebels in Mali.
FRANCE24.com : MALI - le gouvernement déclare l'état d'urgence
Le gouvernement malien a annoncé l'entrée en vigueur de l'état d'urgence dans tout le pays, où l'armée est engagée dans une offensive contre des groupes islamistes armés.
Mali : les événements en direct
17h05 : Les troupes du Nigeria, du Sénégal et de la France sont engagées aux côtés de l’armée malienne à Sévaré, dans le centre du Mali, selon le chef des opérations militaires à l’état-major des armées, le colonel Oumar Dao. « Ces troupes sont arrivées avec le matériel nécessaire pour faire face à la situation » a-t-il déclaré.
Jeune Afrique Direct @Direct_JA #Hollande : "l'intervention durera le temps qu'il faudra" #Mali
Jeune Afrique Direct @Direct_JA
#Mali : appui de troupes du #Nigeria et du #Sénégal à l'armée malienne contre les islamistes (armée)
L'armée malienne contre-attaque avec une aide alliée
Slate Afrique avec l'AFP
L'armée malienne a lancé vendredi une contre-offensive avec une assistance de la France et d'autres pays européens, selon des sources maliennes, pour reprendre aux islamistes une ville du centre conquise la veille, d'où ils menaçaient de continuer leur poussée vers les zones controlées par le gouvernment de Bamako.
Cette contre-attaque survient alors que le président François Hollande a assuré vendredi que "la France répondrait", dans le strict cadre de l'ONU, à la demande d'aide adressée par le président malien Dioncounda Traoré pour repousser l'offensive des groupes armés islamistes qui occupent totalement le nord du pays depuis neuf mois.
Dès vendredi matin l'armée régulière a contre-attaqué pour reconquérir la localité de Konna, près de Mopti, avec, selon des responsables maliens, une aide étrangère.
Un responsable malien qui a requis l'anonymat a ajouté que "des militaires européens, dont des Français, sont présents au Mali pour repousser toute avancée des islamistes vers le Sud".
"Nous ne dirons pas leur nombre, ni là où ils sont, ni le matériel qu'ils ont", a-t-il ajouté.
La contre-attaque est partie de Sévaré, localité à 70 km au sud de Konna, dotée du plus important aéroport de la région où, selon des témoins, des avions militaires ont atterri jeudi. Ils y ont débarqué des armes et des soldats étrangers, parmi lesquels figuraient des Blancs, ont rapporté des travailleurs de l'aéroport.
Ces avions militaires, notamment des C-160 utilisés par les armées française et allemande, ont été vus jeudi à Sévaré débarquant des militaires étrangers et des armes, selon des témoins, dont des travailleurs de l'aéroport.
L'un d'eux a assuré qu'il y avait des Blancs parmi les soldats, mais aucune source n'a pu fournir plus de détails.
Paris à demandé vendredi à ses ressortissants "dont la présence n'est pas indispensable" de quitter le Mali.
"J'ai décidé que la France répondra, aux côtés de nos partenaires africains, à la demande des autorités maliennes" dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies", a déclaré le président Hollande devant le corps diplomatique à Paris.
La France, ex-puissance coloniale, a-t-il ajouté, "sera prête à arrêter l'offensive des terroristes si elle devait se poursuivre".
Alors que la situation militaire était gelée, les combats ont repris cette semaine, les islamistes s'emparant jeudi de Konna et menaçant de continuer leur offensive vers le Sud.
"Notre (contre-) offensive a commencé. L'objectif est de reprendre le contrôle total de la ville de Konna et de progresser" vers les positions des islamistes, a déclaré vendredi un officier malien joint à Mopti, à 70 km au sud de Konna.
Il a ajouté que des "appareils militaires de pays amis" participaient à l'opération et un témoin a dit avoir vu "deux petits avions tirer sur les islamistes", sans pouvoir préciser davantage.
La détérioration de la situation accélère la mobilisation internationale
Dans une déclaration unanime, le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé jeudi soir un "déploiement rapide" de la force internationale prévue au Mali mais dont l'intervention devait prendre des mois.
Le président malien qui devait s'adresser à la Nation vendredi à 20H00 (locales et GMT) est attendu mercredi prochain à Paris pour rencontrer M. Hollande, selon une source diplomatique française.
Parallèlement, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian s'est entretenu par téléphone de la crise vendredi avec le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta. Il devait contacter en fin de journée ses homologues britannique et allemand.
En avril 2012, le nord du Mali est devenu un sanctuaire pour les groupes islamistes armés dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Abou Dardar, un porte-parole d'Ansar Dine, un des groupes jihadistes, avait affirmé jeudi à l'AFP que les islamistes allaient continuer à progresser vers le Sud, après Konna.
Une dizaine de "blessés graves", des militaires et des civils, ont été transférés du centre du Mali vers un hôpital de Bamako, selon une source médicale vendredi.
Depuis plusieurs mois, l'Afrique de l'Ouest a proposé l'envoi, avec l'aval de l'ONU, d'une force armée de plus de 3.330 hommes, que des pays européens, dont la France, ont promis d'aider logistiquement, pour la reconquête du nord du Mali.
Le déploiement de cette force a été approuvé le 20 décembre par le Conseil de sécurité, mais par étapes, sans calendrier précis, et après un dialogue avec des groupes armés respectant certains préalables.
A Bamako, un mouvement hostile au coup d'Etat militaire du 22 mars 2012 au Mali, a réitéré son appel "à la communauté internationale pour le déploiement immédiat de la force internationale (...) face à l'agression des bandes internationales, terroristes et jihadistes coalisées".
L'émissaire de l'ONU pour le Sahel, Romano Prodi, qui avait jugé en novembre une telle intervention impossible avant septembre 2013, a estimé jeudi à Bamako qu'il y aurait "des décisions extraordinaires de la communauté internationale" en cas de poursuite de "l'offensive" islamiste.
A Bamako, la vie a repris son cours normal sans aucun dispositif sécuritaire particulier visible vendredi. La veille, des policiers avaient été déployés après des manifestations pro-putsch.
Des leaders religieux musulmans ont appelé les Maliens à l'unité et à des prières collectives "pour la paix et pour le salut" du pays.
Nord-Mali: les djihadistes surestiment leurs forces
Malgré leur avancée progressive vers Bamako, les djihadistes du Nord-Mali ne sont peut-être pas aussi puissants qu'ils l'affirment.
Djihadistes maliens, Gao, septembre 2012. © ISSOUF SANOGO / AFP
L'AUTEUR
Philippe Duval
Depuis des mois, on les décrit comme de nouveaux tigres du désert, invincibles et assoiffés de sang.
Ils font tout pour mériter cette réputation, coupant des mains et des pieds, imposant la charia, détruisant des mausolées centenaires classés au patrimoine mondial de l’humanité.
Mais les islamistes qui ont pris le contrôle du Nord-Mali sont-ils aussi puissants qu’ils l’affirment et en avançant jusqu’aux portes de Mopti, n’ont-ils pas surestimé leurs forces?
Des intérêts occultes
Les Touareg qui constituent le gros des troupes rebelles, n’ont jamais été réputés pour leur virulence dans la pratique de la religion musulmane.
Le phénomène de leur radicalisation est nouveau. Il est lié à l’arrivée d’un flot de dollars venu d’Arabie Saoudite et du Qatar qui a permis d’acheter des consciences, mais aussi des combattants, ceux du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad), longtemps encouragés par la France dans leur revendication autonomiste.
La chute de Kadhafi a aussi libéré d’autres combattants touaregs qui ont fui la Libye avec parfois des armements sophistiqués comme des missiles sol-air.
Le renversement d’Amadou Toumani Touré a enfin ouvert de nouveaux horizons aux rebelles. C’est la conjonction de tous ces événements qui a permis la progression spectaculaire de la rébellion.
On a du mal à croire qu’ils sont tous fortuits et que certains services secrets n’aient pas agi dans l’ombre.
«Plus il y a de bordel dans un pays, plus on fait de bonnes affaires», c’est la devise des marchands d’armes. C’est aussi celle d’intérêts occultes qui agissent en Afrique.
Or cette région du Sahel, traditionnellement sous influence de la France, l’ancienne puissance coloniale, est l’un des derniers far-west de la planète au sous-sol quasiment inexploré.
«Plus islamiste, tu meurs»
Pour garder le contrôle du mouvement, c’est la fuite en avant sur le thème de «plus islamiste que moi, tu meurs». Ce thème, qui a l’avantage d’être porteur et rémunérateur en fonds wahabites, masque en fait une lutte de pouvoir entre les grandes familles touaregs.
Si les troupes d’Ansar Dine, qui n’est pas le plus virulent des groupes islamistes armés dominant le nord du Mali, réunissent une colonne de pick-up de 1.200 hommes pour atteindre les portes de Mopti (640 km au nord de Bamako), proclamant leur intention d’imposer la charia, c’est d’abord pour faire une démonstration de force aux mouvements concurrents, les narco-islamistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et les djihadistes d'al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).
De même, la destruction de tombeaux de saints musulmans à Tombouctou est avant tout destinée à impressionner les dynasties touaregs dont sont issus ces saints.
Une menace exagérée
On prétend, sans apporter aucune preuve, que la rébellion du Nord-Mali a reçu le renfort de milliers de soldats perdus du djihad. On affirme que des camps d’entraînement d’al Qaida pourrait s’implanter dans cette zone de non-droit et menacer l’Occident.
On soutient qu’une armée intervenant dans ce terrain hostile courrait, à coup sûr, à sa perte. Qui a intérêt à noircir le tableau, à faire durer la crise, à entretenir la confusion, et à faire croire que la rébellion islamiste est une invincible armada?
On a vu dans un passé récent et dans des pays voisins, des colonnes de pick-up rebelles anéanties en quelques heures par des attaques aériennes. On a assisté, sous d’autres cieux, à des opérations de forces spéciales visant à déstabiliser les assaillants et à introduire l’insécurité dans leur camp.
Rien de tout cela au Nord-Mali, mais une mobilisation mondiale allant de l'ONU à la Cédéao, en passant par l’OTAN dont l’intervention est désormais réclamée par le président en exercice de l’Union africaine, le béninois Boni Yayi.
Totalement inefficace, comme n’ont pas manqué de la remarquer les islamistes. Comme si on voulait écraser une mouche avec un marteau.
Quel est le jeu des Américains?
Depuis 2008, les Etats-Unis ont créé Africom, un commandement unifié de leurs activités militaires et stratégiques sur le terrain africain. Il a pour mission de mener la guerre contre le terrorisme, comme en Somalie, de sécuriser les approvisionnements pétroliers en provenance notamment du Golfe de Guinée et de contrecarrer la montée en puissance de la Chine sur le continent noir.
Dans la crise malienne, les Américains ont toujours privilégié la négociation avec les factions rebelles qu’ils jugeaient récupérables et sur lesquelles ils exerçaient un certain contrôle.
Ce n’est pas le cas du Mujao qui vient d’être inscrit sur la liste noire des organisations terroristes par le département d’Etat. Sur le terrain, les Américains sont certainement les mieux armés pour indiquer la sortie de crise dans cette zone d’influence française.
Par exemple, avec leurs drones d’observation et d’attaque. Ils en possèdent près d’un millier alors que la France entretient un parc de quatre appareils en bout de course.
Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, a inscrit au budget 2013 la commande de plusieurs de ces engins. La marge de manœuvre de la France est réduite à cause de ses otages détenus par AQMI. En montant en première ligne, elle risquerait de mettre leur vie en danger. Les islamistes le savent et croient pouvoir avancer en toute impunité. François Hollande est placé devant un terrible dilemme.
Comment en sortir?
Par la négociation mais peut-on négocier dans la situation actuelle quand les islamistes se croient tout permis. Avant d’engager des palabres, il faut les faire redescendre sur terre, en montrant sa force. Et ensuite accorder aux Touaregs, qui sont pourchassés dans de nombreux pays, une terre où il pourrait vivre en toute autonomie.
A condition qu’ils abandonnent ce combat islamiste qui, de tout temps, leur a été étranger, et qu’ils ont rejoint pour des motifs alimentaires. En sortir, ce n’est pas «former» l’armée malienne comme le recommande paternellement la France, mais redonner à ces soldats laissés-pour-compte par des généraux corrompus, la fierté et les moyens de se battre pour leur pays.
En sortir, ce n’est sûrement pas introduire sur le théâtre malien les troupes de la Cédéao, qui, dans toutes les crises régionales où elles sont intervenues, ont joué le rôle d’aggrave-affaires.
En sortir, c’est enfin couper les sources d’approvisionnement des islamistes et fixer des limites à leurs parrains wahhabites, qui poursuivent leur rêve expansionniste de Grand Moyen Orient.
Philippe Duval
http://www.slateafrique.com/101507/nord-mali-la-surenchere-islamiste
Pour tout savoir sur la crise malienne, retouvez notre dossier: Mali: un pays coupé en deux
Le Colonel Major Gamou pour une reconquête des villes occupées 11 jan 2013
Le Colonel Major Gamou pour une reconquête des villes occupées
11 jan 2013
Colonel Major , Gamou
Le colonel de l’armée malienne El Hadj Ag Gamou, basé depuis plusieurs mois au Niger avec sa troupe après la prise du nord du Mali par des groupes islamistes a décidé de défendre la patrie.
On connaît le désormais Colonel – Major Alhaji Ag Gamou pour ses sorties fracassantes quand il s’agit de défendre le territoire du Mali. Il vient, une fois de plus, démontré cet état de fait en mobilisant ses hommes basés au Niger pour défendre la patrie. Depuis ce matin l’ensemble de sa troupe se dirige sur Konna à sa tête le Colonel Major Gamou.
Constituée d’au moins 900 hommes, cette troupe veut faire savoir à tous que la couleur de notre drapeau est le Vert, le Jaune et le Rouge et que l’ennemi devra marcher sur leurs cadavres pour occuper notre territoire. Ces loyalistes seraient en progression vers Mopti.
Mamadou DIARRA Maliweb.net
Les paras français se déploient à Sévaré (Lettre du Continent)
Le 11/01/2013 - Un groupement de la 11e Brigade parachutiste (BP), spécialisée dans le combat aéroporté, s'est déployée près de Mopti, dans la ville de Sévaré (640 km au nord de Bamako), où est situé le PC opérationnel de l'armée malienne. Depuis le 7 janvier, cette dernière est confrontée à une violente et rapide offensive d'Ansar Dine d'Iyad ag Ghali vers le sud du pays, qui s'est traduite par la prise de Konna (70 km de Mopti). Selon nos sources, les islamistes ont concentré d'importants dispositifs en équipements et en hommes dans cette opération. Au point de déserter les villes de Gao et de Tombouctou, conquises en avril dernier. La 11e BP appuie les forces gouvernementales maliennes pour reprendre Konna.
Les stratèges militaires occidentaux et africains avaient misé sur le cantonnement des groupes salafistes dans leur fief du Nord. Mais ce nouveau scénario a mis Paris dos au mur forçant la France à intervenir sur le terrain avant même le déploiement - attendu dans plusieurs semaines - de la force africaine conjointe Union africaine/Cedeao. Lors des vœux qu'il a adressés au corps diplomatique le 11 janvier, François Hollande s'est empressé de préciser que cette intervention des soldats français entrait dans le cadre strict des résolutions (2071, 2085) du conseil de sécurité des Nations unies.
La France prête à "arrêter l'offensive" des islamistes, affirme François Hollande
DERNIÈRE MODIFICATION : 11/01/2013 - FRANCE - FRANÇOIS HOLLANDE - MALI
France 24
© AFP
La France est prête à répondre à l'offensive des "terroristes" au Mali si elle devait se poursuivre, a déclaré ce vendredi François Hollande, lors de ses vœux au corps diplomatique. La veille, Bamako avait demandé l'aide de Paris.
Par FRANCE 24 (vidéo)
FRANCE 24 (texte)
Lors de ses vœux au corps diplomatique, ce vendredi, le président François Hollande a déclaré que "la France était prête à arrêter l'offensive des terroristes si elle devait se poursuivre" au Mali, en faisant allusion à l'avancée vers le Sud du pays des islamistes d'Aqmi, d'Ansar Dine et du Mujao qui stationnaient jusque là au Nord-Mali.
Paris "répondra (...) strictement dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU" à la demande d'aide militaire des autorités maliennes, a affirmé le chef de l'État. Des résolutions qui permettent d'ores et déjà à la France d'intervenir militairement au Mali, explique une source diplomatique hexagonale interrogée par l'AFP. "Le cadre légal pour une intervention directe (de la communauté internationale) est déjà prêt", a ainsi déclaré un diplomate français, avant d'ajouter : "On suit la situation heure par heure sur le terrain. On va voir si cette progression se poursuit ou pas. L'aide de la France va s'ajuster à la situation sur le terrain".
Jeudi, le président malien par intérim, Dioncounda Traoré - qui doit faire une "déclaration à la nation" ce vendredi à 20h GMT -, a demandé l'aide de la France pour repousser l'avancée des groupes islamistes qui ont repris leur avancée vers le sud du pays, jeudi, en prenant la localité de Kona, située à une soixantaine de km au nord de Mopti.
Dioncounda Traoré doit par ailleurs rencontrer François Hollande mercredi prochain à Paris, a-t-on appris de source diplomatique française. Cette rencontre était toutefois prévue dans le cadre d'une visite programmée avant l'appel à l'aide militaire française lancé par Bamako, affirme cette même source.
L'armée malienne lance une contre-offensive
Dans le même temps, sur le terrain, l'armée malienne a déclenché ce vendredi une contre-offensive pour tenter de reprendre Kona. "Notre objectif est de reprendre le contrôle total de la ville et de progresser après" vers les positions des islamistes, a déclaré à l'AFP un officier sous couvert d'anonymat. Ce dernier a ajouté que des "appareils militaires de pays amis" étaient utilisés contre les djihadistes.
Kona représente le dernier verrou avant Sévaré, qui abrite un aéroport et une base militaire malienne. Selon les habitants de cette ville stratégique située immédiatement à l'est de Mopti - où le chef d'état-major de l'armée malienne, Ibrahim Dahirou Dembélé, est attendu dans la journée -, du matériel et des soldats étrangers sont arrivés sur place dans la soirée de jeudi.
"J'ai vu atterrir des cargos C-160 (avions de transport militaire, NDLR). Ils ont débarqué des armes et des hommes. Certains avaient la peau blanche", a affirmé un travailleur de l'aéroport de Sévaré à l'AFP. "Les avions ont fait plusieurs rotations à l'aéroport, où ils ont déposé du matériel et des hommes", a confirmé un autre travailleur. Selon le quotidien français "Le Figaro", il s'agirait de soldats français et allemands.
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