TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
mardi 11 décembre 2012
Nucléaire/corruption : Areva offre un avion au Président du Niger...
Édition : Nucléaire : l'enjeu en vaut-il la chandelle pour l'humanité?
Nucléaire/corruption : Areva offre un avion au Président du Niger...
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11 décembre 2012 Par Patrig K
Observatoire du nucléaire - http://www.observatoire-du-nucleaire.org
Communiqué - mardi 11 décembre 2012
L'Observatoire du nucléaire interpelle Pascal Canfin, ministre (EELV) du Développement
La Loi de finance 2013 du Niger, actuellement étudiée par l'Assemblée nationale de ce pays, qui est supposé être indépendant après avoir été colonisé par la France jusqu'en août 1960, vient d'être subitement modifiée par le ministre des finances.
Cette intervention, probablement illégale, a consisté à rajouter au budget national la somme de 17 milliards de FCFA (environ 26 millions d'euros) "offerte" au Niger par la société nucléaire française Areva, dont 10 milliards de FCFA (plus de 15 millions d'euros) directement affectés à l'acquisition d'un avion pour le Président du Niger, M. Issoufou.
Il s'agit donc clairement d'une manoeuvre de corruption, probablement sur le plan légal et assurément sur le plan moral, par Areva qui entend ainsi perpétuer sa mainmise sur les réserves d'uranium du Niger, pour continuer à alimenter les centrales nucléaires françaises.
Par l'intermédiaire d'Areva (anciennement la Cogéma), la France pille l'uranium du Niger depuis des décennies, s'octroyant ce minerai à un prix ridiculement bas tout en causant de graves dommages à l'environnement et en nuisant aux populations locales.
Il n'est donc pas anormal que le Niger reçoive de l'argent de la part de la France, mais cela ne peut relever que d'une augmentation du prix de l'uranium ou bien de légitimes taxes que le Niger appliquerait à Areva, par exemple pour réparer autant que faire se peut les dommages causés par la multinationale de l'atome.
Mais en aucun cas il n'est acceptable de voir Areva attribuer de son propre chef une somme au Niger, comme un "généreux donateur" venant au secours d'un déshérité. Et ce d'autant plus que la majeure partie de cette somme est d'ores et déjà affectée à l'achat d'un équipement de luxe et de prestige pour le Président du Niger. L'opposition démocratique du Niger, regroupée dans l'Alliance pour la réconciliation nationale (ARN), dénonce cette manuvre (*).
Il se trouve comme par hasard que M. Issoufou est un ancien directeur d'une société d'exploitation de l'uranium, la Somaïr, qui est une filiale d'Areva ! Son prédécesseur, Mamadou Tandja, a été renversé en 2010. Ayant fait modifier la constitution du Niger afin de rester au pouvoir, il n'avait lui-même rien d'un grand démocrate. Mais il avait aussi commencé à résister à l'ancien colonisateur français, jouant de l'intérêt des chinois pour l'uranium afin de faire augmenter le prix payé par Areva.
Il n'est donc pas surprenant que M Tandja ait été renversé et remplacé par un employé d'Areva. Ce véritable putsch de la France sur le Niger a été supervisé par le Président français M Sarkozy, mais c'est aujourd'hui M. Hollande et son gouvernement qui sont au pouvoir et qui laissent Areva corrompre le président du Niger.
Rappelons d'ailleurs qu'un des premiers actes du Président Hollande a été de recevoir M. Issoufou à l'Elysée, le 11 juin 2012, pour s'assurer de la mise en exploitation par Areva, qui plus est avant même la date prévue de 2014, de la mine géante duranium Imouraren (**).
L'Observatoire du nucléaire interpelle ce jour Pascal Canfin, ministre "du Développement", nouveau nom de la "Coopération" qui a abrité pendant des décennies les pratiques dites de la Françafrique. Il s'agissait pour l'ancienne puissance coloniale de perpétuer sa mainmise sur une partie de l'Afrique, tant pour des raisons géopolitiques que pour continuer à s'accaparer d'immenses ressources naturelles.
Comme ses prédécesseurs, M Hollande a assuré que le temps de la Françafrique était révolu mais, de toute évidence, ses promesses ont la même valeur - nulle - que celles de MM Sarkozy, Chirac et Mitterrand.
Notons au passage que, exactement comme son prédécesseur en octobre 2010, M. Hollande a reçu le 21 novembre dernier le dictateur kazakh Nazarbaev (***) qui dispose, entre autres ressources naturelles, de gisements géants d'uranium : le pouvoir politique français sait diversifier les sources d'approvisionnement et les relations avec les Chefs d'État les plus attentifs à la "démocratie"
(*) http://www.tamtaminfo.com/index.php/politique/9487-communique-de-presse-de-lalliance-pour-la-reconciliation-nationale-arn
(**) http://observ.nucleaire.free.fr/com-hollande-francafrique.htm
(***) cf http://observ.nucleaire.free.fr/debat-ener-nazarbaev.htm
LE CONFLIT TOUAREG AU NIGER ET AU MALI : LES GERMES DE LA CRISE (suite):Quand la "démocratie" malienne extermine les Touaregs avec la complicité de la Communauté internationale
LE CONFLIT TOUAREG AU NIGER ET AU MALI :
LES GERMES DE LA CRISE (suite)
Quand la "démocratie" malienne extermine les Touaregs avec la complicité de la Communauté internationale
Nous poursuivons notre aperçu sur les racines du conflit qui oppose les Touaregs aux États du Niger et du Mali.
Après un bref rappel de la situation sous la période coloniale dans les deux pays, nous avions évoqué l'évolution du problème au Niger jusqu'au derniers accords de paix de Ouagadougou (Burkina-Faso). Dans ce numéro nous verrons le processus qui a conduit à l'éclatement de la guerre au Mali, les différents événements qui ont jalonné ces cinq dernières années. Du premier accrochage en juin 1990 à Ménaka entre l'armée malienne et la résistance touarègue à la signature du Pacte National le 11 Avril 1992, en passant par les accords de Tamanghasset en janvier 1991 et les nombreux massacres qui ont été perpétrés par l'armée malienne sur les populations civiles touarègues et maures. Ces massacres auraient fait selon les sources de quelques milliers à plus de 20 000 morts en cinq ans. Nous parlerons enfin de la situation de centaines de milliers de réfugiés qui ont fui vers les pays limitrophes, notamment l'Algérie, la Mauritanie et le Burkina-Faso.
En 1963, une première insurrection touarègue contre le pouvoir central de Bamako, a été sévèrement réprimée par Modibo Keita, avec l’aide de Ben Bella, qui lui livra les responsables Touaregs réfugiés en Algérie. Cette répression avait déjà fait des milliers de morts dans l’indifférence générale, y compris de la France qui venait pourtant juste de “partir” de la région.
Les trente ans d’indépendance du Mali, jusqu’en 1990, ont été marqués par une absence de la communauté touarègue de la vie institutionnelle du pays. A tel point que les Touaregs étaient perçus par les autres Maliens comme des étrangers qui n’avaient qu’à retourner chez eux en... Algérie ou en Libye.
Juin 1990 : déclenchement de la résistance armée à Ménaka
En juin 1990, suite à la multiplication des exactions de l'armée contre des familles rentrées d'Algérie et parquées dans les environs de Kidal, des jeunes Touaregs, craignant des massacres massifs comme au Niger voisin, prennent les armes et entrent en résistance contre le pouvoir central malien. Par cet acte ils voulaient faire valoir leur droit à la citoyenneté et à la dignité.
Mais la répression s'est généralisée et intensifiée comme le montre l'esprit du célèbre télégramme n° Cl 0/Cem/GA du 13-7-90 envoyé à Gao : “Rappeler protection populations civiles innocentes ne veut pas dire admettre leur complicité-par conséquent vous ordonne abattre sans pitié tout élément soupçonné de complicité et qui refuse de donner des informations-prendre dispositions pour encercler le camp de rapatriés et procéder à un contrôle rigoureux à l’intérieur du dit camp”.
Fin Août 1990, le bilan était déjà de plus de 600 civils tués.
Janvier 1991 : les accords de Tamanghasset
Après plusieurs mois de guerre et de massacres, l’Algérie arrive à obtenir des deux parties la signature d’un accord de paix à Tamanghasset en janvier 1991. Mais cet accord n’aura aucune suite à cause de la précipitation dans laquelle il a été signé et surtout de la mauvaise volonté des autorités maliennes qui préféraient une solution militaire du conflit. La guerre continua et les massacres de civils Touaregs redoublèrent d’intensité.
Le 20 mai 1991 : le massacre de Léré
Le massacre qui a le plus marqué la communauté touarègue est celui de Léré (Tombouctou). Dans la matinée du 20 mai, sur ordre du Capitaine commandant la compagnie militaire stationnée à Léré, tous les notables (Chefs traditionnels, Imams, conseillers, etc...) furent convoqués et exécutés publiquement sans aucun jugement ni même vérification de leur identité. Par la suite, l’armée a monté la garde devant tous les points d’eau, tirant systématiquement sur tout ce qui s’y présentait, hommes et animaux.
Les familles des victimes furent retenues en otages par l’armée pendant un an.
Le 11 avril 1992 : Le Pacte National
Le 11 avril 1992, les mouvements touaregs et le gouvernement malien signent, toujours sous la médiation algérienne, un nouvel accord : le Pacte National.
Ce pacte prévoyait “un statut particulier” pour les trois régions du nord du Mali (Gao, Tombouctou et Kidal). Ainsi, les populations concernées, maures, touarègues, songhaïs, peules..., devaient bénéficier d'une certaine autonomie qui leur permettrait d'adapter leur développement à leurs spécificités économiques et culturelles.
Un effort budgétaire exceptionnel de l'État devait donner au Nord les moyens de rattraper le retard pris depuis la création du Mali en matière d'infrastructures.
La signature de cet accord ne mettra pourtant pas fin aux exactions contre les communautés touarègue et maure.
Gossi, Foïta
C’est ainsi que d’autres exécutions sommaires eurent lieu, notamment à Gossi le 14 mai 1992, où 12 Touaregs travaillant pour une O.N.G. (l’Aide de l’Église Norvégienne) ont été assassinés par des militaires. Le 17 mai 1992, à Foïta (frontière mauritanienne), 48 éleveurs ont été tués près d’un puits avec leurs animaux. Ces massacres ont eu comme autres conséquences la fuite vers la Mauritanie et l’Algérie de plusieurs dizaines de milliers de personnes qui ont dû abandonner maisons, biens et troupeaux... Toutes les grandes villes du Nord ont été vidées de leurs populations touarègues et maures.
Les réfugiés revenus au Mali, à la suite de la signature du “Pacte National”, n’ont pas tardé à repartir, effrayés par les confiscations arbitraires de leurs biens et troupeaux.
Le 12 juillet 1992, alors que les MFUA (Mouvements et Fronts Unifiés de l’Azawad) devaient rencontrer le nouveau président Alpha Oumar Konaré, des Touaregs victimes d’agressions et de pillages ont été obligés de se réfugier dans l’ambassade d’Algérie à Bamako.
Des brigades mixtes composées d’éléments de l’armée et de combattants des MFUA ont été créées pour maintenir l’ordre et ramener la confiance. Ces brigades ont, en fait, été utilisées beaucoup plus contre les groupes touaregs hostiles à certains aspects du Pacte que contre les militaires qui continuaient à terroriser les populations civiles.
A ce jour aucun responsable politique ou militaire n’a été poursuivi pour son rôle dans ce génocide.
Le processus "démocratique"
Le processus dit “démocratique”, avec les consultations électorales et l’avènement d’un nouveau régime, a ignoré la communauté touarègue. En effet, plus de cent mille personnes avaient déjà fui vers les pays voisins, les autres étaient quotidiennement terrorisées par l'armée.
Ainsi, ce changement institutionnel ne pouvait pas avoir d'effet dans le sens de l’apaisement et de la paix.
Les exactions n’ont jamais cessé et la réticence des autorités maliennes à appliquer le Pacte a fini par diviser la résistance touarègue, dont la grande majorité ne croit plus à la volonté politique du pouvoir central à régler ce conflit par la négociation.
Mai 1994, reprise des affrontements
Les combats ont repris à la suite du massacre d’une trentaine de Touaregs dans la région de Ménaka le 21 avril 1994. Depuis, plus d'un millier de civils touaregs et maures ont perdu la vie dans les différentes tueries organisées par l’armée malienne et ses milices parallèles. Les perspectives d’une paix juste et durable s’éloignent de plus en plus.
Aujourd'hui, le Mali cherche à créer une situation de confusion générale pour remettre en cause l'esprit du Pacte National en diluant les revendications touarègues dans des considérations ethniques. C'est dans cette perspective qu'on peut comprendre la création de milices comme le Ganda Koye, censé représenter les Songhaïs qui s'estimeraient lésés par le Pacte National.
Cette milice animée par des officiers de l'armée gouvernementale et soutenue par une large partie de la classe politique n'hésite pas à appeler au nettoyage ethnique et à l'extermination pure et simple des Touaregs comme seule solution au problème du Nord.
Les autorités gouvernementales ne cachent d'ailleurs plus leur volonté de "relire" le Pacte, c'est-à-dire de revenir sur les engagements pris, devant la communauté internationale, vis à vis de l'Azawad.
Pour atteindre cet objectif, le Mali crée et entretient des divisions au sein de la résistance touarègue, en mettant les moyens de l'État à la disposition d'un groupe qui lui est inféodé pour détruire les autres.
La situation des réfugiés
Ce conflit a poussé plusieurs centaines de milliers de Touaregs et Maures à fuir les massacres et se réfugier dans les pays voisins. C'est ainsi qu'on a dénombré jusqu'à 100 000 réfugiés en Mauritanie, plus de 100 000 en Algérie et environ 50 000 au Burkina-Faso. A ces chiffres, il faut ajouter des dizaines de milliers d'autres qui n'ont jamais pu se faire enregistrer parce que ne répondant par aux critères restrictifs du HCR (Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés).
Ces réfugiés se heurtent dans certains pays d'accueil au refus des autorités à leur reconnaître le statut de réfugiés, ce qui leur donnerait une protection juridique et un certain nombre de droits liés à cette reconnaissance. Ces populations sont donc pudiquement appelées "populations déplacées" expression utilisée généralement pour désigner des populations déplacées dans leur propres pays.
Le rôle joué par l'Algérie et la France, est d'autant plus important que leur statut de médiateurs masque difficilement leur volonté d'imposer leurs propres solutions. Tout en étant le principal soutien militaire et diplomatique du Mali, la France a laissé l'Algérie occuper le premier plan dans l'organisation et la gestion des négociations qui avaient abouti à la signature du Pacte. Cette répartition des rôles permet à ces deux pays de s'entendre sur les modalités d'une solution où les deux parties prenantes officielles ont trop souvent été réduites à un rôle de figuration.
Le silence de la communauté internationale s'explique, là aussi, par la volonté de la France et de l'Algérie à étouffer les revendications du Mouvement touareg et éviter l'internationalisation de ce conflit. C'est également cette logique qui empêche la création d'une commission d'enquête internationale pour faire la lumière sur les exactions commises contre les populations civiles.
Temoust
Mali : la junte annonce la nomination imminente d'un nouveau Premier ministre
DERNIÈRE MODIFICATION : 11/12/2012 - MALI
Mali : la junte annonce la nomination imminente d'un nouveau Premier ministre
Le capitaine Amadou Haya Sanogo, chef de la junte malienne.
Le porte-parole de la junte malienne, dirigée par le capitaine Sanogo (photo), affirme sur FRANCE 24 que l’arrestation et la démission de Cheick Modibo Diarra n'ont rien d'un coup d’État et qu’un nouveau Premier ministre sera nommé prochainement.
Par FRANCE 24 (vidéo)
FRANCE 24 (texte)
PARIS "CONDAMNE LES CIRCONSTANCES" DE LA DÉMISSION DU PREMIER MINISTRE MALIEN
La France a sommé mardi l'ancienne junte malienne de cesser ses ingérences dans la vie politique du pays. "Nous condamnons les circonstances dans lesquelles le Premier ministre Cheick Modibo Diarra a été contraint de démissionner (...) L'ancienne junte doit cesser ses interventions dans les affaires politiques du pays", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay Philippe Lalliot.
"Ces développements viennent souligner la nécessité du déploiement d'une force africaine de stabilisation", a-t-il ajouté.
La junte malienne s’est défendue, mardi, sur l’antenne de FRANCE 24, de tout coup d’État, quelques heures seulement après l’annonce de la démission du Premier ministre et de son gouvernement, sur la chaîne nationale. Cheick Modibo Diarra a été arrêté lundi 10 décembre à son domicile de Bamako, sur ordre du capitaine Amadou Haya Sanogo, à l’origine du coup d’État du 22 mars.
Dans les rues de la capitale malienne, l’ambiance était plutôt calme mardi matin, selon le correspondant de FRANCE 24 sur place, Serge Daniel.
"Ce n’est pas un nouveau coup d’État", a affirmé sur FRANCE 24 Bakary Mariko, le porte-parole des militaires putschistes, justifiant cette action par le fait que le Premier ministre n’a pas atteint ses objectifs politiques. "Cheick Modibo Diarra n’a pas rempli les deux missions qui lui étaient attribuées : la libération du Nord-Mali et l’organisation d’élections libres et transparentes. Depuis sa nomination [en avril, lorsque les militaires avaient officiellement restitué le pouvoir, NDLR], il n’a pas agi en homme de devoir. Tout ce qu’il a fait, il l’a fait au nom de son agenda personnel (…)," a-t-il poursuivi, indiquant que le président nommerait "dans les heures qui viennent" un nouveau Premier ministre.
Une nomination qui doit avoir lieu après l’acceptation par le président par intérim, Dioncounda Traoré, de la démission de Cheick Modibo Diarra. "Or, le président n’a pas encore réagi", précise Serge Daniel.
"Le pays ne peut pas se permettre de vivre encore une fois une crise institutionnelle tant que la situation dans le Nord reste comme telle", a également affirmé le porte-parole.
L'INTERVIEW DE BAKARY MARIKO, PORTE-PAROLE DE LA JUNTE MALIENNE, SUR FRANCE 24
Par FRANCE 24
Depuis le putsch du 22 mars dernier, qui a renversé le président Amadou Toumani Touré, le nord du Mali est aux mains des islamistes. Depuis, la communauté internationale planche sur l’éventualité d’une intervention militaire dans la région. Une résolution en ce sens doit être votée à l’ONU dans les prochains jours. Soutenue par l’ex-Premier ministre, cette option était, en revanche, exclue par le capitaine Sanogo et la majorité des militaires. Ceux-ci estiment avoir seulement besoin d'un soutien financier et logistique pour mener eux-mêmes une opération de reconquête dans la région.
"L’armée malienne agira seule dans le Nord si la communauté internationale tarde"
MALI
Arrêté par l'armée, le Premier ministre malien démissionne
Cette dissonance des voix au sein du triumvirat à la tête du Mali freine, selon le porte-parole, la résolution de la situation. "Alors que Dioncounda Traoré [le président par intérim, NDLR] va au Niger pour tenir un discours, Cheick Modibo Diarra va au Tchad pour tenir un autre discours, et la communauté internationale demande au Mali de parler d’une seule voix, soulève-t-il. Nous pensons que cette situation [la démission du Premier ministre, NDLR] va permettre [...] d’avoir un gouvernement qui agit dans l’intérêt du Mali."
Contacté par FRANCE 24, le conseiller spécial de l’ancien Premier ministre, Hamadoun Touré, affirme ne pas comprendre la situation politique dans laquelle le pays est plongé.
Interrogé sur la possibilité d’une intervention dans le Nord, Bakary Mariko a, en outre, affirmé que l’armée était prête à agir, même sans l’aide de la communauté internationale. "L’armée malienne a la volonté et les ressources nécessaires d’aller libérer son pays. Nous voulons l’assistance de la communauté internationale, mais si elle doit tarder jusqu’en septembre ou jusqu’à une date qui n’est pas définie, l’armée malienne prendra la responsabilité d’agir pour libérer son territoire."
MALI
Arrêté par l'armée, le Premier ministre malien démissionne
MALI
Face aux islamistes du Nord-Mali, le MNLA tente de faire entendre sa voix
MALI
"Il existe un risque d’enlisement des forces internationales au Nord-Mali"
PREMIÈRE PUBLICATION: 11/12/2012
Démission du premier ministre malien
Démission du premier ministre malien
Dernière mise à jour: 11 décembre, 2012 - 02:09 GMT
BBC Afrique
Le premier ministre malien Ckeikh Modibo Diarra
Le premier ministre malien Cheikh Modibo Diarra a démissionné hier après avoir été arrêté á son domicile par des militaires proches de l’ex-junte.
La démission a été annoncée lors d’une brève allocution à l’Office de radio-télévision du Mali sans d'autres précisions.
Son allocution est intervenue quelques heures après son arrestation à son domicile de Bamako par des militaires sur ordre du capitaine Amadou Haya Sanogo, ancien chef des putschistes qui avaient renversé le président Amadou Toumani Touré, le 22 mars, précipitant la chute du nord du pays aux mains des islamistes.
Des proches de Modibo Diarra indiquent que les soldats ont défoncé la porte de sa résidence avant de l'emmener vers une destination non encore précisée.
Le chef du gouvernement malien qui avait prévu de se rendre à Paris avait également enregistré un message qui devait être diffusé à la télévision nationale.
On ignore les motivations et même les intentions du capitaine Sanogo.
Le porte-parole de l'ex-junte malienne Bakary Mariko a toutefois indiqué qu'un nouveau chef du gouvernement serait nommé "dans les prochaines heures" par le président.
Beaucoup d'observateurs estiment que cette nouvelle situation porte un sérieux coup au processus en cours.
La CEDEAO et les Nations Unies planchent sur un plan d'intervention en vue de libérer le nord du Mali aux mains de groupes islamistes.
Des concertations nationales destinées á discuter des pistes de sortie de crise, devraient démarrer ce mardi.
lundi 10 décembre 2012
Communiqué du MNLA suite à la détention arbitraire de cinq (5)citoyens azawadiens par le autorités maliennes.
Communiqué du MNLA suite à la détention arbitraire de cinq (5)citoyens azawadiens par le autorités maliennes.
A près 5 jours d'attente et de suivie, le Mouvement National de Libération de l'Azawad (MNLA) décide de réagir à l'arrestation de six (5) citoyens azawadiens détenus arbitrairement à la Brigade d'investigation malienne de Bamako.
En effet, les personnes dont les noms suivent ci-dessous ont étés arrêtées au poste frontalier (Mali-Burkina) de Hérémakono depuis le Mercredi 05 décembre 2012 alors qu'ils se rendaient à Bamako.
Parmi ces personnes, un mineur de 14 ans qui fut plus tard relâché suite à leur transfert de Sikasso vers Bamako. Les quatre (4) autres sont encore aux mains de la brigade d'investigation de Bamako.
Sans aucun chef d'accusation crédible, ni une présentation devant un juge d'instruction civil après 48 heures de garde à vue conformément à la loi malienne, cet abus de plus de la part des autorités maliennes prend la forte de "détention arbitraire".
Le Mouvement national de Libération de l'Azawad (MNLA), après en avoir aux premières heures, informé certaines les organisations des Droits de l'Homme à Bamako (Amnesty International, l'AMDH, le CICR,...); attire l'attention de l'opinion publique internationale sur cet abus.
Nous réfutons formellement tout lien de ces paisibles personnes avec le MNLA.
Il est clair que leur appartenance ethnique ainsi que leur couleur est la seule raison de leur ciblage.
Le MNLA condamne ces attitudes des autorités maliennes puisque leur arrêt, constitue l'une des conditions posées par le MNLA pour l'ouverture de dialogue à Ouagadougou.
Nous rassurons l'opinion azawadienne que les MNLA veille attentivement sur l'état des ces personnes et espère que Bamako prendra la bonne décision.
Identité des personnes détenues à Bamako:
Abdou Ag Souleymane dit vieux (Travailleur d'une ONG);
Elmehdy Ag Emaway
Illily Ag Elmehdy (informaticien du Festival au désert);
Mohamed Ag N'Daya (Lycéen);
Attaye Ag Mohamed
Département Communication et Information du CTEA.
Fuite ou stratégie ? : Les islamistes d’AQMI quittent la ville de Tombouctou
Fuite ou stratégie ? : Les islamistes d’AQMI quittent la ville de Tombouctou
5 heures | 1 commentaire
Un islamiste clame sa joie après la destruction d’un mausolée à Tombouctou.
Depuis janvier 2012, Tombouctou et environs sont occupés par les combattants d’Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), Kidal par Ansar Dine et Gao par le MUJAO. Très stricts dans l’application de la charia, telle qu’ils l’interprètent, les responsables d’AQMI ont vite soumis les Tombouctiens à leur fameux tribunal religieux et au règne du fouet. Pour un pantalon qui dépasse la cheville, une tête non « correctement » voilée ou un collier porté par les dames à la hanche, les miliciens barbus multipliaient les rafles, les incarcérations et les flagellations. Combattants et miliciens étaient omniprésents en ville.
C’est donc avec étonnement que les populations, depuis jeudi dernier, ont vu soudain disparaître de la ville tous les combattants et miliciens d’AQMI qui y étaient positionnés. « Depuis jeudi, nous raconte un habitant, on ne voit aucun islamiste en ville ni dans la périphérie. Au début, nous avons cru qu’il s’agissait d’un départ momentané des combattants vers le désert car ils avaient l’habitude de se fondre dans la nature au petit soir pour revenir en ville le lendemain à l’aube. Mais depuis jeudi, ils ne sont plus revenus. ». Un autre habitant se dit convaincu que les islamistes ont abandonné Tombouctou pour de bon: « Depuis l’occupation de la ville, les islamistes ne l’ont jamais désertée en masse. Ils laissaient toujours, en cas de déplacement, un gros contingent derrière eux, dans les camps, pour surveiller leurs bagages et effectuer des patrouilles en ville. Depuis jeudi, il n’y a ni patrouille ni contrôle. On ne voit aucun combattant ou milicien. Vendredi soir, une de mes voisines est tombée gravement malade. Nous l’avons transportée d’urgence dans les locaux de l’ex-BMS qui servent de quartier général aux islamistes. Nous étions venus chercher un véhicule pour conduire la malade à l’hôpital. Nous n’avons trouvé au Q.G. qu’un combattant noir non armé qui nous a dit d’aller voir ailleurs puisque lui ne s’occupait de rien et ne disposait d’aucun véhicule à son niveau.« .
Les combattants d’AQMI, dont on voyait auparavant au moins une centaine aux points stratégiques de la ville, ont emporté non seulement leurs armes et véhicules, mais aussi – signe éloquent – leurs bagages. Ce constat fut confirmé par plusieurs Tombouctiens ordinairement chargés de préparer de la nourriture pour les occupants. Interpellé par des habitants, l’imam de la grande mosquée de Djingareyber, Ben Es-Sayouti, jure ne rien savoir de la disparition subite des occupants. En tant que notable et, donc, interlocuteur privilégié des occupants, l’imam aurait dû, en principe, être avisé de leur départ ou, à tout le moins, recevoir des consignes de leur part.
En fait, seul reste encore à Tombouctou un groupuscule de 9 à 13 adeptes qui vivent retranchés dans une petite pièce de l’ex-BMS.Une source nous explique: « Ce sont de jeunes gens de peau noire recrutés par AQMI dans les alentours de Tombouctou. Au plus fort de l’occupation, ces garçons étaient marginalisés et s’en plaignaient ouvertement.Tout porte à croire qu’ils sont abandonnés à présent et ne savent plus quelle conduite tenir. En attendant de s’enfuir eux aussi, ces jeunes, qui n’ont ni informations de leurs ex-employeurs ni liens avec la population, se barricadent dans leur ex-quartier général, tels des orphelins.« .
Vendredi, les habitants de Tombouctou n’ont vu aucun milicien armé dans le marché ou au bout des rues. Cela n’était jamais arrivé depuis le début de l’occupation. Auparavant, chaque vendredi, peu avant 11 heures du matin, des groupes de miliciens armés sillonnaient la ville, interpellaient les femmes « mal » vêtues et les hommes au pantalon trop long; les miliciens invitaient aussi les personnes rencontrées à cesser tout commerce pour se rendre à la prière du vendredi. Les récalcitrants subissaient des sanctions plus ou moins lourdes.
De plus en plus convaincues que les occupants sont partis définitivement, les habitants de Tombouctou se libèrent sans crainte de la discipline comportementale où les avait installés AQMI. Les petits « grins » de thé reprennent droit de cité et l’on fume à grosses volutes en pleine rue. Les femmes ne sont pas en reste, ayant abandonné le voile.
Fuite ou stratégie ?
L’on se demande ce qui se cache derrière cette retraite volontaire d’AQMI de Tombouctou. Des habitants croient savoir qu’AQMI, désargentée, en a marre de gouverner une cité comme Tombouctou et retourne à sa vocation originelle: le maquis et la guérilla. D’autres pensent que les islamistes se redéploient dans le grand désert tout en gardant un oeil sur la ville, prêts à rappliquer aussitôt qu’une troupe étrangère tenterait d’en prendre le contrôle.D’aucuns voient dans la retraite d’AQMI une conséquence des discussions de Ouagadougou: le Mali ayant fait de l’évacuation des villes occupées un préalable à tout accord, AQMI ne voudrait pas gêner ses alliés d’Ansar Dine. Il y a là quantité de théories mais aucune certitude. Les prochains jours nous édifieront davantage.
En attendant, il aurait été souhaitable que l’armée nationale profite du désarroi actuel des islamistes pour lancer une offensive sur toutes les villes où leur présence n’est pas considérable. A Douentza, Léré et Ténenkou, par exemple, les islamistes ne sont pas physiquement présents mais l’armée nationale craint de s’y aventurer. Tombouctou pourrait connaître le même mode d’occupation virtuelle – et non réelle – si l’armée malienne reste l’arme au pied. Et ce mode est à l’avantage des islamistes dans la mesure où ils positionnent leurs troupes dans des localités les plus stratégiques tout en tenant l’armée en respect, et sans combat, dans les localités les moins névralgiques.
Tiékorobani, Abdoulaye Guindo et S. Touré (correspondant à
Tombouctou).
Source : Procès Verbal
Maliactu du 10 décembre 2012
Arlit (Niger) : Bagarre rangée entre ouvriers chinois et nigériens sur un site d’Areva
Aïr-Info Journal
Il y a 10 minutes
Arlit (Niger) : Bagarre rangée entre ouvriers chinois et nigériens sur un site d’Areva
Plusieurs ouvriers chinois ont été blessés le week-end passé, à la suite d’une bagarre qui les a opposés aux travailleurs nigériens, a appris nigerdepeches auprès d’une source basée à Arlit.
Recrutés pour prêter mains fortes à la main d’œuvre chinoise dans le cadre d’un contrat de sous-traitance que Areva a signé avec une entreprise chinoise pour l’installation de son usine d’uranium d’Imouraren, plusieurs travailleurs nigériens se plaignent depuis quelques temps du traitement dégradant dont ils font l’objet. Leurs patrons chinois les surexploitent et leur font subir diverses sortes d’humiliations, indique notre source.
Ainsi, pour dénoncer ces abus et réclamer leurs droits, notamment leurs salaires, ces derniers ont entrepris un mouvement de grève qui a conduit à l’arrêt de travail jusqu’à l’affrontement entre les deux camps.
Ce n’est pas pour la première fois que de tels abus sont dénoncés sur des chantiers chinois, notamment à Azélik et à la Soraz. Le député national Ben Omar Mohamed a lors d’une récente interpellation du Ministre de l’énergie et du pétrole à l’Assemblée nationale, mis à nu toutes les pratiques discriminatoires dont sont victimes les travailleurs nigériens au niveau de la Soraz. En plus de la grave disparité relevée dans le traitement salarial des travailleurs nigériens et ouvriers chinois qu’il a dénoncée, le député a fait aussi cas d’une iniquité dans le partage des rations alimentaires.
Malheureusement face à des tels abus, les autorités nigériennes en charge de l’emploi, ont toujours fermé les yeux, laissant les travailleurs nigériens dans le désarroi, alors même qu’elles sont conscientes des graves violations des droits de l’homme dont ils sont victimes.
Dirkou (Agadez) : Violents affrontements entre groupes armés Toubous et Touaregs
Aïr-Info Journal
il y a environ une minute ·
Dirkou (Agadez) : Violents affrontements entre groupes armés Toubous et Touaregs
Selon une source bien informée basée à Agadez, un affrontement armé a opposé il y a quelques jours, des bandits armés Touaregs à un autre groupe armé conduit par des jeunes Toubous sur l’axe Dirkou-Agadez.
Des bandits armés Touaregs auraient intercepté les premiers la bande armée Toubou dans le but de déposséder cette dernière des véhicules que les éléments de ce groupe auraient subtilisé en Libye, a confirmé le correspondant de nigerenligne.net sur place à Agadez.
A la suite de cet accrochage, la bande armée touarègue a tué un Toubou et arraché trois véhicules.
Immobilisés à quelques kilomètres de la ville d’Arlit en raison d’une panne, les bandits armés touaregs ont fini par être arrêtés par des éléments de la gendarmerie et transférés à la prison civile d’Agadez. Selon une autre source, ce n’est pas pour la première fois que les deux bandes se livrent à ces genres d’affrontement le long de la frontière nigéro-libyenne, chaque camp voulant arracher à l’autre des biens volés en Libye.
Voilà qui fragilise davantage la situation sécuritaire au Nord du Niger, à un moment où les forces nigériennes de défense et de sécurité triment dur pour surveiller les frontières que le Niger partage avec des pays comme le Mali, l’Algérie et la Libye contre les menaces terroristes
dimanche 9 décembre 2012
L'Egypte aurait arrêté un des responsables de l'attaque de Benghazi
L'Egypte aurait arrêté un des responsables de l'attaque de Benghazi
Le Monde.fr avec AFP | 08.12.2012 à 07h54 • Mis à jour le 08.12.2012 à 07h59
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L'Egypte a arrêté la semaine dernière le chef d'un réseau terroriste égyptien suspecté d'avoir participé à l'attentat du 11 septembre contre le consulat américain de Benghazi en Libye, a affirmé vendredi 7 décembre le Wall Street Journal. Un responsable américain a confirmé cette arrestation, mais n'a pas donné davantage de précisions.
"Les autorités égyptiennes détiennent le chef de file présumé d'un réseau terroriste égyptien dont les membres sont soupçonnés d'avoir participé à l'attaque" de Benghazi, dans laquelle l'ambassadeur américain en Libye et trois autres Américains ont été tués, précise le journal.
L'homme arrêté se prénomme Muhammad Jamal Abu Ahmad et a 45 ans environ. Il a été "libéré l'an dernier d'une prison en Egypte" dans la vague de libéralisation du pays qui a suivi le renversement du président Hosni Moubarak, avant d'être arrêté "la semaine dernière", selon le journal. Les services de renseignement américains ont aidé à sa capture, mais on ne sait pas où, ni comment, il a été arrêté, selon le WSJ.
Depuis sa sortie de prison, Ahmad aurait formé un réseau – nommé Jamal – dont les membres se seraient entraînés dans des camps en Libye et en Egypte, et qui serait financé par la branche d'Al-Qaida au Yémen. Il était considéré par les services anti-terroristes occidentaux comme l'une des personnes les plus menaçantes de la région depuis le Printemps arabe, selon le WSJ, qui cite des spécialistes de l'antiterrorisme.
POLÉMIQUE POLITIQUE AUX ETATS-UNIS
L'attaque contre le consulat de Benghazi a provoqué une polémique politique aux Etats-Unis. Les élus républicains accusent le gouvernement démocrate de Barack Obama d'avoir donné des explications incorrectes sur l'attaque – d'abord mise sur le compte d'une manifestation puis attribuée à des affiliés du réseau Al-Qaïda. Plusieurs de ces élus en ont fait un motif pour bloquer la possible nomination de Susan Rice, actuelle ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU et auteur des premières explications sur l'attaque, comme secrétaire d'Etat pour remplacer Mme Clinton.
Lire : Susan Rice ne parvient pas à s'imposer pour diriger la diplomatie américaine
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton témoignera bientôt au sujet de Benghazi devant le Congrès américain, lors d'une audition publique, a annoncé vendredi une élue américaine.
L’activisme de Boko Haram au Nigeria provoque l’afflux de familles au Niger RFI
L’activisme de Boko Haram au Nigeria provoque l’afflux de familles au Niger
RFI
Des Nigérians ont récemment trouvé refuge dans la région de Diffa à l’extrême est du Niger. Des familles entières ont passé la frontière après un raid meurtrier attribué au groupe islamiste Boko Haram. Et selon des sources humanitaires sur place, l’afflux de ces Nigérians se poursuit.
Le 30 novembre dernier à 8h du matin, une dizaine d’hommes armés rentrent dans le village nigérian de Ghashagar, à quelques centaines de mètres de la frontière avec le Niger. En quelques instants, à visage découvert, ils tuent 6 personnes, 5 chrétiens et un policier musulman. Selon un employé humanitaire de Diffa, la population a immédiatement pris la fuite.
Ces familles se sont installées côté nigérien dans des villages de la région de Diffa, chez des connaissances ou de la famille. Certains ont tenté de rentrer chez eux au bout de quelques jours, mais sont vite retournés au Niger, leur maison ayant été entre-temps pillée et saccagée, selon des témoignages rapportés par des ONG nigériennes. La Croix-Rouge nigérienne procède actuellement au recensement de ces réfugiés qui continuent, semble-t-il, à passer la frontière.
Capture d’écran d’une vidéo publiée sur Youtube le 12 avril 2012. Au centre, Abubakar Shekau, leader de Boko Haram.
AFP PHOTO / YOUTUBE
Selon le gouverneur de la région de Diffa, ce n’est pas la première fois que Boko Haram attaque des populations dans ces zones frontalières. Mais il dément que la situation soit particulièrement tendue. Toutefois, les forces de sécurité nigériennes sont très vigilantes dans cette région qui sert de base arrière au mouvement islamiste nigérian.
Selon nos informations, en début d’année, les Nigériens ont démantelé des cellules dormantes de Boko Haram dans la ville de Diffa. Des personnes ont été arrêtées, du matériel de fabrication d’explosifs a été saisi.
http://www.rfi.fr/afrique/20121209-boko-haram-nigeria-exode-familles-diffa-frontiere-Niger-ong-
9 décembre 2012 |
Des réfugiées maliennes racontent leur calvaire
Des réfugiées maliennes racontent leur calvaire
Jemal Oumar pour Magharebia à Nouakchott – 07/12/12
Des Maliennes déplacées racontent leurs histoires poignantes de fuite après que le cours de leur vie normale eut été arrêté et que leurs libertés eurent été supprimées par les islamistes armés.
[AFP/Abdelhak Senna] Les femmes du camp de réfugiés de M’Berra en Mauritanie expliquent avoir quitté le Mali par suite des pratiques très dures imposées par les groupes armés.
Des milliers de Maliens ont trouvé refuge en Mauritanie pour échapper à un conflit de plusieurs mois. Mais si les premiers contingents de réfugiés fuyaient les combats et la guerre civile, les plus récents ont des motifs différents.
« La population du nord du Mali ne voulait pas quitter sa terre. Mais les pratiques très dures imposées par Ansar al-Din et al-Qaida l’ont contrainte à s’enfuir », a expliqué le militant touareg Boubakar Ansaru.
« Les plus vulnérables sont les femmes », a indiqué Abdul Rahman Ag Atay, membre du comité de coordination de la jeunesse touareg dans le camp de réfugiés de M’Berra, proche de la ville de Bassiknou, dans le sud-est du pays.
Elles sont soumises quotidiennement à des flagellations, à des agressions et à l’imposition du code vestimentaire islamique, explique-t-il.
« Alors que les hommes sont partis pour le front ou ont déjà fui à pied, les femmes, du fait de leur situation, restent dans les villes, en particulier à Tombouctou », ajouté Ag Atay.
Lorsqu’al-Qaida et ses affiliés au Maghreb islamique ont chassé le Mouvement national pour la libération de l’Azaouad (MNLA) de Tombouctou, cette ville du nord du Mali a changé au-delà de ce qui est imaginable, déclare Mariama Walet Mohamed à Magharebia.
« Je suis née ici et j’y ai passé toute ma vie, totalement libre. Je portais les vêtements que je voulais, et je me déplaçais librement où bon me semblait », explique cette réfugiée âgée de 28 ans. « Mais la prise de contrôle de la ville par les groupes de militants a totalement bouleversé ma vie. J’ai commencé à m’apercevoir que tout ce que j’avais appris sur l’Islam tolérant et la manière dont je vivais étaient considérés comme mauvais par les nouveaux maîtres de la ville. »
« Depuis, lorsque je sortais habillée comme j’avais l’habitude de le faire, j’étais agressée et battue parce qu’une partie de mon corps était exposée », ajoute-t-elle. « Au départ, nous avons tenté en tant que filles de résister à ces principes très stricts imposés par les djihadistes. Nous avons été battues à coups de bâton et jetées en prison. »
Lorsque cette brutalité est devenue trop difficile à supporter, Walet Mohamed a passé un accord avec le chauffeur d’une société de transport public pour partir avec lui pendant la nuit.
« Le reste de ma famille a emmené tout notre bétail en-dehors de la ville, sous le prétexte de l’emmener aux pâtures. J’ai rejoint toute ma famille 24 heures plus tard dans le camp de M’Berra », explique-t-elle. « Je remercie Dieu de m’avoir permis d’arriver saine et sauve et d’avoir échappé à la prison qui nous était imposée par les djihadistes islamistes. »
Pour la réfugiée Fadimetou Walet Bibi, 50 ans, le pire des souffrances qu’elle a endurées était le fait que ces violences étaient perpétrées au nom de l’Islam.
« J’ai connu la guerre des années 1990 contre l’armée malienne, qui a fait de nombreuses victimes. Mais le traitement infligé par ces militants a été pire, parce que la torture et la restriction des libertés peuvent être plus sévères que la mort », explique-t-elle. « Je suis venue dans ce camp de réfugiés lors des récents affrontements entre le MNLA et le Mouvement pour l’unité et le djihad en Afrique de l’Ouest, en compagnie de mes quatre filles. »
« Mes filles et moi avons été battues à plusieurs reprises par les djihadistes à Tombouctou alors que nous allions au marché », ajoute-t-elle. « La raison en était toujours la manière de nous habiller, qu’ils considéraient comme non islamique. L’une de mes filles souffre encore de fortes douleurs au dos et aux jambes après avoir été battue par des jeunes partisans d’Ansar al-Din. »
Et Walet Bibi d’ajouter : « Le plus étrange, c’est que ces jeunes, qui n’ont aucune expérience de la vie, se voient conférer une autorité totale pour diriger la population et appliquer la sharia. »
Ce contenu a été réalisé sous requête de Magharebia.com.,http://www.magharebia.com/cocoon/awi/xhtml1/fr/features/awi/features/2012/12/07/feature-02
Fanfaronnades
Fanfaronnades
M. Saadoune- le Quotidien d’Oran
Les Etats-Unis ne partagent pas l’enthousiasme de la France et de ses alliés africains pour une action mili taire «rapide» au nord du Mali. Ils l’ont fait savoir de manière régulière même si l’on ne s’attend pas à ce qu’ils usent d’un veto contre une résolution soumise par la France. Il reste que l’ampleur des réserves américaines contraste franchement avec le discours guerrier très léger de certains dirigeants ouest-africains, à l’image d’Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire).Alors que la France se fait plutôt discrète sur le sujet, après avoir pris acte du bout des lèvres de l’évolution des positions chez les organisations touaregs, ces dirigeants ouest-africains semblent tout faire pour prendre de vitesse les efforts en vue d’une solution politique entre les acteurs maliens de la crise. A croire qu’un processus politique entre Bamako et les groupes targuis – qui implique une sérieuse réforme de l’Etat – est devenu une «menace» prioritaire qu’il s’agit pour ces gouvernements pro-français de contrer. Leurs critiques contre les remarques pertinentes de Ban Ki-moon et leur empressement à vouloir aller «rapidement» et en «urgence» vers l’intervention militaire sont difficilement explicables par des arguments rationnels. Pensent-ils qu’une négociation débouchant sur une réforme de fond de l’Etat malien soit plus risquée pour eux que le maintien d’une instabilité endémique au nord du Mali et par conséquent à l’ensemble du Sahel ?
Il est difficile de cerner les motivations réelles de ces Etats qui suivent en surenchérissant la politique défendue par Paris. Leur discours belliciste contraste singulièrement avec leurs capacités réelles d’action au nord du Mali. Les experts militaires doutent fortement – pour ne pas parler de certitude – de la capacité des 3.300 hommes de la Cédéao appuyés par une armée malienne déroutée à reprendre en main le nord du Mali et à rétablir la stabilité. Il y a de la fanfaronnade dans ces postures des dirigeants ouest-africains. Ils sont par certains côtés totalement irresponsables quand on observe l’étendue du territoire concerné et les problèmes que vivent les populations du Nord. Cet excès de bellicisme explique peut-être qu’une «source diplomatique occidentale» a décidé de dire tout haut les raisons des grandes réticences des Américains. Ces derniers ne croient tout simplement pas à la «capacité de Bamako et de ses voisins à mener à bien l’opération», «ils n’ont pas confiance dans la capacité des troupes africaines et de l’armée malienne à faire le travail».
On n’est pas sur un registre politique mais sur celui, très terre à terre, des capacités opérationnelles des forces de la Cédéao à mener une action militaire au Nord-Mali. A plus forte raison quand cette action militaire ne cible pas de manière stricte les organisations terroristes et agit comme une sorte de «reconquête» revancharde du sud du Mali contre les populations du Nord. La légèreté des Alassane Ouattara and co est telle qu’on se demande s’ils ont pleinement conscience de ce dont ils parlent. La France qui officiellement ne veut pas être physiquement présente dans une guerre n’ignore pas non plus que se mettre à dos les Touaregs dans une démarche militariste qui les assimile à des intrus dans leur propre pays et à des terroristes est très dangereux. D’un point de vue purement rationnel – et opérationnel -, c’est une attitude inexplicable. Et qui suscite une suspicion légitime sur les buts réels que l’on assigne à une intervention militaire se donnant des cibles très larges alors qu’il s’agit officiellement de combattre les terroristes.
http://www.lequotidien-oran.com/?news=5176492
8 décembre 2012
Mali : qui sont les islamistes touaregs d'Ansar Dine ?
ACCUEIL > MONDE > MALI : QUI SONT LES ISLAMISTES TOUAREGS D'ANSAR DINE ?
Créé le 05-12-2012 à 16h05 - Mis à jour à 18h56Par Jean-Paul Mari
Un chef charismatique et des tribus fidèles... Ansar Dine est le mouvement islamiste armé le plus puissant du désert. Reportage.
Mots-clés : islamiste, Tombouctou, Kidal
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Rebelles d'Ansar Dine près de Tombouctou en avril 2012. (Sipa)
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Il fait nuit noire à Bamako. Au bord du fleuve Niger, le café occupe une cour protégée des regards. Au fond, une grande case couverte plantée de banquettes en cuir, de coussins et d’un épais tapis. Tout autour, des chaises en plastique blanc face à l’orchestre, trois guitares électriques et un micro. Sur la piste de danse, deux rangées face à face d’hommes et de femmes, tous touaregs, qui se frôlent sans se toucher.
Les musiciens manient la guitare et la kalachnikov
L’orchestre s’appelle Amanar, "l’Etoile", et ses voluptueuses mélopées ne parlent pas d’amour mais de la libération de l’Azawad, le pays des Touaregs. D’ailleurs, les trois musiciens connus sont tous des combattants, grandis dans les camps d’entraînement, qui manient tour à tour la guitare et la kalachnikov. Quand ils entonnent leurs plus grands succès, le public envahit la piste : "La rébellion est comme un long fil, facile à tordre, difficile à tendre."
Mali : retour de Bamako où les Touaregs dansent... par LeNouvelObservateur
Les femmes ne sont pas voilées, les hommes, jeunes, dansent et fument des cigarettes. Et portent des cicatrices blanches sur le corps, traces d’anciennes batailles. Certains sont membres du MNLA, le Mouvement national de Libération de l’Azawad, laïque et indépendantiste, d’autres appartiennent à Ansar Dine (Défense de l’islam), mouvement islamiste, conservateur et religieux. La charia, la musique et le tabac, tout cela paraît incompatible. Et pourtant, ils dansent tous ensemble, s’embrassent, viennent de la même tribu, parfois de la même famille. "Nous ne sommes ni laïques ni islamistes, dit Bilal, Touareg de Kidal, nous sommes d’abord touaregs. Et musulmans."
Quatre organisations contrôlent le désert
Décrypter la réalité dans le nord du Mali, c’est d’abord aller au-delà des idées reçues et des étiquettes caricaturales. Dans le désert au nord du fleuve Niger, les sigles des organisations ne veulent rien dire sans les paramètres géographiques, ethniques, religieux et idéologiques qui les définissent. Aujourd’hui, quatre organisations contrôlent ce désert de 220.000 kilomètres carrés, grand comme la moitié de la France, si loin de Bamako mais si près des frontières avec l’Algérie, la Mauritanie, le Niger et le Burkina Faso.
La plus connue et la plus menaçante, c’est Aqmi, Al-Qaida au Maghreb islamique, adepte du djihad international, de la lutte à mort contre les croisés, du terrorisme et de la prise d’otage. Il y a aussi le Mujao, son excroissance mafieuse, spécialisée dans le narcotrafic et l’islamisme radical. Et encore le MNLA, les indépendantistes qui se proclament laïques.
Enfin, il y a Ansar Dine, basé essentiellement à Kidal, un mouvement touareg à qui on prête beaucoup mais que l’on connaît peu. Et pour cause : ses chefs ne parlent pas, ou rarement. Chacun a sa méthode. Aqmi, c’est la stratégie de conquête ; le Mujao, celle des affaires ; le MNLA, la force de la communication à Nouakchott ou à Paris. Pour Ansar Dine, c’est le choix du silence. Pourtant, avec ses trois mille hommes armés, sa nature exclusivement touarègue, sa légitimité historique, un chef charismatique et des tribus fidèles, Ansar Dine apparaît comme le mouvement clé de la guerre du désert. [...]
A LIRE : l'intégralité du reportage de Jean-Paul Mari dans "le Nouvel Observateur" du 6 décembre.
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