TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
dimanche 9 décembre 2012
Des réfugiées maliennes racontent leur calvaire
Des réfugiées maliennes racontent leur calvaire
Jemal Oumar pour Magharebia à Nouakchott – 07/12/12
Des Maliennes déplacées racontent leurs histoires poignantes de fuite après que le cours de leur vie normale eut été arrêté et que leurs libertés eurent été supprimées par les islamistes armés.
[AFP/Abdelhak Senna] Les femmes du camp de réfugiés de M’Berra en Mauritanie expliquent avoir quitté le Mali par suite des pratiques très dures imposées par les groupes armés.
Des milliers de Maliens ont trouvé refuge en Mauritanie pour échapper à un conflit de plusieurs mois. Mais si les premiers contingents de réfugiés fuyaient les combats et la guerre civile, les plus récents ont des motifs différents.
« La population du nord du Mali ne voulait pas quitter sa terre. Mais les pratiques très dures imposées par Ansar al-Din et al-Qaida l’ont contrainte à s’enfuir », a expliqué le militant touareg Boubakar Ansaru.
« Les plus vulnérables sont les femmes », a indiqué Abdul Rahman Ag Atay, membre du comité de coordination de la jeunesse touareg dans le camp de réfugiés de M’Berra, proche de la ville de Bassiknou, dans le sud-est du pays.
Elles sont soumises quotidiennement à des flagellations, à des agressions et à l’imposition du code vestimentaire islamique, explique-t-il.
« Alors que les hommes sont partis pour le front ou ont déjà fui à pied, les femmes, du fait de leur situation, restent dans les villes, en particulier à Tombouctou », ajouté Ag Atay.
Lorsqu’al-Qaida et ses affiliés au Maghreb islamique ont chassé le Mouvement national pour la libération de l’Azaouad (MNLA) de Tombouctou, cette ville du nord du Mali a changé au-delà de ce qui est imaginable, déclare Mariama Walet Mohamed à Magharebia.
« Je suis née ici et j’y ai passé toute ma vie, totalement libre. Je portais les vêtements que je voulais, et je me déplaçais librement où bon me semblait », explique cette réfugiée âgée de 28 ans. « Mais la prise de contrôle de la ville par les groupes de militants a totalement bouleversé ma vie. J’ai commencé à m’apercevoir que tout ce que j’avais appris sur l’Islam tolérant et la manière dont je vivais étaient considérés comme mauvais par les nouveaux maîtres de la ville. »
« Depuis, lorsque je sortais habillée comme j’avais l’habitude de le faire, j’étais agressée et battue parce qu’une partie de mon corps était exposée », ajoute-t-elle. « Au départ, nous avons tenté en tant que filles de résister à ces principes très stricts imposés par les djihadistes. Nous avons été battues à coups de bâton et jetées en prison. »
Lorsque cette brutalité est devenue trop difficile à supporter, Walet Mohamed a passé un accord avec le chauffeur d’une société de transport public pour partir avec lui pendant la nuit.
« Le reste de ma famille a emmené tout notre bétail en-dehors de la ville, sous le prétexte de l’emmener aux pâtures. J’ai rejoint toute ma famille 24 heures plus tard dans le camp de M’Berra », explique-t-elle. « Je remercie Dieu de m’avoir permis d’arriver saine et sauve et d’avoir échappé à la prison qui nous était imposée par les djihadistes islamistes. »
Pour la réfugiée Fadimetou Walet Bibi, 50 ans, le pire des souffrances qu’elle a endurées était le fait que ces violences étaient perpétrées au nom de l’Islam.
« J’ai connu la guerre des années 1990 contre l’armée malienne, qui a fait de nombreuses victimes. Mais le traitement infligé par ces militants a été pire, parce que la torture et la restriction des libertés peuvent être plus sévères que la mort », explique-t-elle. « Je suis venue dans ce camp de réfugiés lors des récents affrontements entre le MNLA et le Mouvement pour l’unité et le djihad en Afrique de l’Ouest, en compagnie de mes quatre filles. »
« Mes filles et moi avons été battues à plusieurs reprises par les djihadistes à Tombouctou alors que nous allions au marché », ajoute-t-elle. « La raison en était toujours la manière de nous habiller, qu’ils considéraient comme non islamique. L’une de mes filles souffre encore de fortes douleurs au dos et aux jambes après avoir été battue par des jeunes partisans d’Ansar al-Din. »
Et Walet Bibi d’ajouter : « Le plus étrange, c’est que ces jeunes, qui n’ont aucune expérience de la vie, se voient conférer une autorité totale pour diriger la population et appliquer la sharia. »
Ce contenu a été réalisé sous requête de Magharebia.com.,http://www.magharebia.com/cocoon/awi/xhtml1/fr/features/awi/features/2012/12/07/feature-02
Fanfaronnades
Fanfaronnades
M. Saadoune- le Quotidien d’Oran
Les Etats-Unis ne partagent pas l’enthousiasme de la France et de ses alliés africains pour une action mili taire «rapide» au nord du Mali. Ils l’ont fait savoir de manière régulière même si l’on ne s’attend pas à ce qu’ils usent d’un veto contre une résolution soumise par la France. Il reste que l’ampleur des réserves américaines contraste franchement avec le discours guerrier très léger de certains dirigeants ouest-africains, à l’image d’Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire).Alors que la France se fait plutôt discrète sur le sujet, après avoir pris acte du bout des lèvres de l’évolution des positions chez les organisations touaregs, ces dirigeants ouest-africains semblent tout faire pour prendre de vitesse les efforts en vue d’une solution politique entre les acteurs maliens de la crise. A croire qu’un processus politique entre Bamako et les groupes targuis – qui implique une sérieuse réforme de l’Etat – est devenu une «menace» prioritaire qu’il s’agit pour ces gouvernements pro-français de contrer. Leurs critiques contre les remarques pertinentes de Ban Ki-moon et leur empressement à vouloir aller «rapidement» et en «urgence» vers l’intervention militaire sont difficilement explicables par des arguments rationnels. Pensent-ils qu’une négociation débouchant sur une réforme de fond de l’Etat malien soit plus risquée pour eux que le maintien d’une instabilité endémique au nord du Mali et par conséquent à l’ensemble du Sahel ?
Il est difficile de cerner les motivations réelles de ces Etats qui suivent en surenchérissant la politique défendue par Paris. Leur discours belliciste contraste singulièrement avec leurs capacités réelles d’action au nord du Mali. Les experts militaires doutent fortement – pour ne pas parler de certitude – de la capacité des 3.300 hommes de la Cédéao appuyés par une armée malienne déroutée à reprendre en main le nord du Mali et à rétablir la stabilité. Il y a de la fanfaronnade dans ces postures des dirigeants ouest-africains. Ils sont par certains côtés totalement irresponsables quand on observe l’étendue du territoire concerné et les problèmes que vivent les populations du Nord. Cet excès de bellicisme explique peut-être qu’une «source diplomatique occidentale» a décidé de dire tout haut les raisons des grandes réticences des Américains. Ces derniers ne croient tout simplement pas à la «capacité de Bamako et de ses voisins à mener à bien l’opération», «ils n’ont pas confiance dans la capacité des troupes africaines et de l’armée malienne à faire le travail».
On n’est pas sur un registre politique mais sur celui, très terre à terre, des capacités opérationnelles des forces de la Cédéao à mener une action militaire au Nord-Mali. A plus forte raison quand cette action militaire ne cible pas de manière stricte les organisations terroristes et agit comme une sorte de «reconquête» revancharde du sud du Mali contre les populations du Nord. La légèreté des Alassane Ouattara and co est telle qu’on se demande s’ils ont pleinement conscience de ce dont ils parlent. La France qui officiellement ne veut pas être physiquement présente dans une guerre n’ignore pas non plus que se mettre à dos les Touaregs dans une démarche militariste qui les assimile à des intrus dans leur propre pays et à des terroristes est très dangereux. D’un point de vue purement rationnel – et opérationnel -, c’est une attitude inexplicable. Et qui suscite une suspicion légitime sur les buts réels que l’on assigne à une intervention militaire se donnant des cibles très larges alors qu’il s’agit officiellement de combattre les terroristes.
http://www.lequotidien-oran.com/?news=5176492
8 décembre 2012
Mali : qui sont les islamistes touaregs d'Ansar Dine ?
ACCUEIL > MONDE > MALI : QUI SONT LES ISLAMISTES TOUAREGS D'ANSAR DINE ?
Créé le 05-12-2012 à 16h05 - Mis à jour à 18h56Par Jean-Paul Mari
Un chef charismatique et des tribus fidèles... Ansar Dine est le mouvement islamiste armé le plus puissant du désert. Reportage.
Mots-clés : islamiste, Tombouctou, Kidal
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Rebelles d'Ansar Dine près de Tombouctou en avril 2012. (Sipa)
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Il fait nuit noire à Bamako. Au bord du fleuve Niger, le café occupe une cour protégée des regards. Au fond, une grande case couverte plantée de banquettes en cuir, de coussins et d’un épais tapis. Tout autour, des chaises en plastique blanc face à l’orchestre, trois guitares électriques et un micro. Sur la piste de danse, deux rangées face à face d’hommes et de femmes, tous touaregs, qui se frôlent sans se toucher.
Les musiciens manient la guitare et la kalachnikov
L’orchestre s’appelle Amanar, "l’Etoile", et ses voluptueuses mélopées ne parlent pas d’amour mais de la libération de l’Azawad, le pays des Touaregs. D’ailleurs, les trois musiciens connus sont tous des combattants, grandis dans les camps d’entraînement, qui manient tour à tour la guitare et la kalachnikov. Quand ils entonnent leurs plus grands succès, le public envahit la piste : "La rébellion est comme un long fil, facile à tordre, difficile à tendre."
Mali : retour de Bamako où les Touaregs dansent... par LeNouvelObservateur
Les femmes ne sont pas voilées, les hommes, jeunes, dansent et fument des cigarettes. Et portent des cicatrices blanches sur le corps, traces d’anciennes batailles. Certains sont membres du MNLA, le Mouvement national de Libération de l’Azawad, laïque et indépendantiste, d’autres appartiennent à Ansar Dine (Défense de l’islam), mouvement islamiste, conservateur et religieux. La charia, la musique et le tabac, tout cela paraît incompatible. Et pourtant, ils dansent tous ensemble, s’embrassent, viennent de la même tribu, parfois de la même famille. "Nous ne sommes ni laïques ni islamistes, dit Bilal, Touareg de Kidal, nous sommes d’abord touaregs. Et musulmans."
Quatre organisations contrôlent le désert
Décrypter la réalité dans le nord du Mali, c’est d’abord aller au-delà des idées reçues et des étiquettes caricaturales. Dans le désert au nord du fleuve Niger, les sigles des organisations ne veulent rien dire sans les paramètres géographiques, ethniques, religieux et idéologiques qui les définissent. Aujourd’hui, quatre organisations contrôlent ce désert de 220.000 kilomètres carrés, grand comme la moitié de la France, si loin de Bamako mais si près des frontières avec l’Algérie, la Mauritanie, le Niger et le Burkina Faso.
La plus connue et la plus menaçante, c’est Aqmi, Al-Qaida au Maghreb islamique, adepte du djihad international, de la lutte à mort contre les croisés, du terrorisme et de la prise d’otage. Il y a aussi le Mujao, son excroissance mafieuse, spécialisée dans le narcotrafic et l’islamisme radical. Et encore le MNLA, les indépendantistes qui se proclament laïques.
Enfin, il y a Ansar Dine, basé essentiellement à Kidal, un mouvement touareg à qui on prête beaucoup mais que l’on connaît peu. Et pour cause : ses chefs ne parlent pas, ou rarement. Chacun a sa méthode. Aqmi, c’est la stratégie de conquête ; le Mujao, celle des affaires ; le MNLA, la force de la communication à Nouakchott ou à Paris. Pour Ansar Dine, c’est le choix du silence. Pourtant, avec ses trois mille hommes armés, sa nature exclusivement touarègue, sa légitimité historique, un chef charismatique et des tribus fidèles, Ansar Dine apparaît comme le mouvement clé de la guerre du désert. [...]
A LIRE : l'intégralité du reportage de Jean-Paul Mari dans "le Nouvel Observateur" du 6 décembre.
samedi 8 décembre 2012
vendredi 7 décembre 2012
Mali : Paris et l'Afrique veulent aller vite, Washington freine
Par AFP - Date: il ya 7 heures 16 minutes 6 réactions
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© AFP/Archives Romaric Hien. Des islamistes armés le 7 août 2012 à l'aéroport Kidal dans le nord du Mali
NEW YORK (Nations unies) - La volonté de la France et des Africains d'obtenir rapidement le feu vert de l'ONU à l'intervention d'une force internationale dans le nord du Mali aux mains d'insurgés islamistes se heurte au scepticisme de Washington, qui doute de la capacité de Bamako et de ses voisins à mener à bien l'opération, selon des diplomates.
"Les Etats-Unis ne sont pas satisfaits des préparatifs de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) pour cette mission, ils n'ont pas confiance dans la capacité des troupes africaines et de l'armée malienne à faire le travail", a expliqué un diplomate occidental.
Washington, explique-t-il, "voudrait deux missions différentes: une pour soutenir l'armée malienne et faciliter le dialogue politique, et une autre pour combattre les groupes terroristes" comme Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui ont pris le contrôle du nord du Mali.
Bamako et la Cédéao ont soumis à l'ONU des plans pour une force internationale de 3.300 hommes et demandent au Conseil de sécurité d'autoriser rapidement son déploiement. Le Conseil doit se prononcer sur la base d'une résolution préparée par la France, qui espère son adoption avant Noël.
Pour le secrétaire d'Etat américain adjoint aux affaires africaines Johnnie Carson, qui témoignait mercredi devant une commission du Sénat, les plans de la Cédéao "ne répondent pas à plusieurs question essentielles", dont les "capacités des forces maliennes et internationales de réaliser les objectifs de la mission" et son financement.
Lors de consultations à huis clos mercredi au Conseil, la France et les pays africains, notamment l'Afrique du sud, ont poussé à une adoption rapide de la résolution.
Le texte, qui doit être soumis par Paris à ses 14 partenaires en début de semaine prochaine, autorisera l'envoi à Bamako de la force, baptisée Mission internationale de soutien au Mali (Misma).
Des instructeurs européens s'efforceront de rebâtir l'armée malienne, en piteux état, en prévision d'une reconquête du nord qui ne pourra pas commencer avant l'automne 2013, selon le patron des opérations de maintien de la paix Hervé Ladsous.
"Poker"
Parallèlement, la résolution appellera à un dialogue national à Bamako et à une réconciliation entre le gouvernement malien et les touaregs sécessionnistes du Nord.
Washington traite cette crise comme "un problème de terrorisme", déplore un diplomate qui souligne cependant que tout le monde s'accorde sur la menace que fait peser la présence au Nord-Mali de groupes comme Aqmi.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a publié de son côté un rapport où il souligne abondamment les risques de l'opération, notamment en termes de violations des droits de l'homme, ce qui a refroidi les ardeurs guerrières et fortement irrité les Africains.
Dans ces conditions, les tractations autour de la résolution risquent d'être ardues même si, souligne un diplomate occidental, il n'y a "pas d'objection fondamentale à l'approche française, en dehors des Etats-Unis".
Au final, affirme un autre diplomate, "il y aura une résolution autorisant la force mais ça va être compliqué". "C'est un jeu de poker, les Américains ne vont pas mettre leur veto", ajoute-t-il.
Les autres Européens du Conseil, Royaume uni et Allemagne, sont en faveur de l'autorisation, avec des précautions comme une priorité donnée à la réconciliation politique sur le volet militaire, et Russie et Chine ne devraient pas s'y opposer.
Des questions se posent cependant sur le passage de la phase d'entraînement à la reconquête du nord, ou sur le financement d'une opération qui devrait coûter au moins 200 millions d'euros. Paris a demandé au secrétariat général de l'ONU d'estimer une éventuelle aide logistique de l'ONU à l'opération, qui serait aussi financée par l'Union européenne, les Etats-Unis et la France.
Source: AFP
Intervention militaire au Nord du Mali : Le général Toufik a dit non à une aide logistique fournie par l’Algérie
Par algerie-focus.com - Date: il ya 6 heures 12 minutes 11 réactions
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Décidément, François Hollande n’aura pas la tâche facile pour convaincre les autorités algériennes de se lancer dans une intervention militaire dirigée contre les groupes djihadistes au Nord du Mali. Les dirigeants algériens s’opposent non seulement à cette intervention, mais ils écartent aussi toute aide logistique à la coalition militaire qui commandera les opérations.
Ce refus de coopération s’explique surtout par la position que le puissant chef du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), le général Mohamed Mediène, alias Toufik, vient d’adopter à l’égard de la question malienne. En effet, selon Jeune Afrique, le Général Toufik « n’était pas, au départ, hostile à une aide logistique à la future force multinationale ». Cependant, « il a fini par se ranger à l’avis du général Ahmed Gaïd Salah, le chef d’état-major de l’armée, et de Dahou Ould Kablia, le ministre de l’Intérieur : ni aide ni intervention ». D’après notre source, cette posture du cerveau du renseignement algérien est due au rôle controversé de la France qui serait derrière la préparation de ces manœuvres militaires. C’est dire enfin que le courant ne passe plus entre la France et l’Algérie notamment sur les principales questions régionales en Afrique
Source: algerie-focus.com
USA:Le groupe islamiste MUJAO sur la liste terroriste
Par AFP - Date: il ya 1 heure 2 réactions
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Le département d'Etat a annoncé vendredi l'inscription sur l'une de ses listes d'organisations terroristes du groupe islamiste Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest), l'un de ceux qui contrôlent le nord du Mali.
Ce classement survient deux jours après des sanctions prises par le Conseil de sécurité de l'ONU à l'encontre du Mujao, en tant qu'entité liée à Al-Qaïda.
"Le Mujao et deux de ses dirigeants, Hamad al-Khairy et Ahmed al-Tilemsi" sont dorénavant considérés par la législation américaine comme des "terroristes" ou comme des "soutiens à des terroristes ou au terrorisme", selon le communiqué du département d'Etat.
Conséquences de ce classement, "tous les biens sous juridiction américaine dans lesquels le Mujao, MM. Khairy ou Tilemsi ont des intérêts sont bloqués et les ressortissants américains ont interdiction de mener des transactions avec eux", conformément à la procédure américaine classique dans ce genre de cas.
Le Mujao est devenu l'un des maîtres du nord du Mali et s'est illustré par des prises d'otages. Il a revendiqué fin novembre le rapt d'un Français dans l'ouest du Mali. Cet enlèvement a porté à 13 le nombre d'otages étrangers détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mujao, dont sept Français.
Fondé par le Mauritanien Hamada Ould Mohamed Kheirou, alias Abou Ghoum-Ghoum, Mujao s'est emparé il y a huit mois de la partie nord du Mali aux côtés d'Aqmi et d'Ansar Dine, adeptes d'une application rigoriste de la charia (loi islamique) dans tout le Mali.
Depuis lors, sa place forte est la grande ville de Gao (nord-est), dont il s'est rendu totalement maître en évinçant le mouvement sécessionniste touareg MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad) à l'issue de violents combats fin juin.
La volonté de la France et des Africains d'obtenir rapidement le feu vert de l'ONU à l'intervention d'une force internationale au Mali se heurte au scepticisme de Washington, selon des diplomates.
Bamako et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cédéao) ont soumis à l'ONU des plans pour une force internationale de 3. 300 hommes et demandent au Conseil de sécurité d'autoriser rapidement son déploiement. Le Conseil doit se prononcer sur la base d'une résolution préparée par la France, qui espère son adoption avant Noël.
Source: AFP
Assan Midal Observateur France 24 :Négociations sur le Mali au Burkina Faso : "les responsables du MNLA et d’Ansar Dine plaisantent ensemble"
04/12/2012 / MALI
Négociations sur le Mali au Burkina Faso : "les responsables du MNLA et d’Ansar Dine plaisantent ensemble"
Des responsables du gouvernement malien, du MNLA et d'Ansar Dine discutent en marge de la réunion à Ouagadougou.
Neuf mois après le déclenchement de la crise au Mali, le président burkinabé Blaise Compaoré a reçu mardi pour la première fois ensemble les représentants d’Ansar Dine, du MNLA et du gouvernement transitoire malien pour ouvrir un dialogue sur la situation au nord du pays. Si les positions officielles laissent présager d’une mission complexe, notre Observateur explique que la proximité culturelle entre MNLA et Ansar Dine est un facteur clé dans la réussite de cette négociation.
Sur le papier, les velléités des trois parties semblent contradictoires. D’un côté, le Mouvement national pour la Libération de l’Azawad, groupe touareg et laïc armé, revendique la création, dans la région de l’Azawad, d’un État touareg indépendant, ou tout au moins, d’une région largement autonome. Battu militairement par les islamistes, il reste un acteur clé. Une revendication que ne partage pas Ansar Dine, un des trois groupes islamistes qui contrôlent le nord du Mali, avec Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), et qui veut avant tout établir la charia dans le Nord. Enfin, à Bamako, le gouvernement de Dioncounda Traoré n’a de cesse de rappeler "l’indivisibilité" du pays, et tente de reprendre contrôle sur la moitié de son territoire, sans succès.
Deux représentants du MNLA discutent en bas de l'hôtel Libya.Assan Midal
Les trois parties n’ont à priori aucune envie de discuter. Ansar Dine accuse Bamako d'attaquer des camps nomades dans la moitié nord du Mali. Et officiellement, le MNLA qualifie Ansar Dine de "groupe terroriste". Mais, selon notre Observateur, les contacts entre ces deux groupes existent. Ils s’étaient d’ailleurs alliés un temps, avant de se brouiller à nouveau. Une proximité qui peut laisser penser qu’un accord bipartite est possible.
Deux représentants touaregs à l'hôtel Libya.Assan Midal
CONTRIBUTEURS
Assan Midal
"Les membres du MNLA et d’Ansar Dine parlent de leur culture touareg et plaisantent ensemble"
Assan Ag Midal est observateur pour le MNLA à l’hôtel Libya de Ouagadougou, où se tient la rencontre tripartite sous l’égide de Blaise Compaoré.
Je suis arrivé à Ouagadougou vendredi. En tant qu’observateur pour le MNLA, je ne participe pas aux négociations, mais je loge dans l’hôtel Libya avec tous les représentants des trois parties.
Forcément, avant le début des discussions, ils ont été amenés à se croiser. Les membres du MNLA sont touaregs et c’est aussi le cas de beaucoup des responsables d’Ansar Dine. Du coup, cela facilite les contacts : on sait ce qui nous oppose concernant l’avenir de l’Azawad, mais on ne l’évoque pas dans ce genre de moments. On se salue, on parle de nos villages, de nos familles, de la culture touareg et on plaisante ensemble. Nous nous connaissons souvent depuis des années, d’autant plus que des membres d’Ansar Dine sont d’anciens du MNLA et inversement. Nous avons aussi croisé des membres du gouvernement malien, mais les échanges se sont limités à des formules de politesse.
Des responsables du gouvernement malien, du MNLA et d'Ansar Dine discutent en marge de la réunion à Ouagadougou.Assan Midal
"Les deux groupes pourraient donc convenir d’une application partielle de la charia"
Cette proximité entre le MNLA et Ansar Dine me donne bon espoir de trouver un compromis entre les deux parties. Ansar Dine ne renoncera pas à la charia, mais mon sentiment, c’est que la population de l’Azawad ne veut pas d’un islam radical. Les deux groupes pourraient donc convenir d’une application partielle de la charia, qui n’inclurait pas les sanctions physiques violentes comme le fait de couper les mains des voleurs. Certes, nous avons subi des défaites militaires en Azawad et nous ne disposons pas de base fixe dans la région. Mais selon moi, Ansar Dine sait très bien que la majorité de la population soutient notre position laïque.
Certains affirment qu’un moyen de convaincre Ansar Dine serait de leur proposer des responsabilités politiques dans un Azawad autonome, voire indépendant. Si l’on trouve un accord, je pense qu’on l’on pourrait négocier qu’Ansar Dine rompe ses liens avec Aqmi et le Mujao.
Enfin, pour moi, le président burkinabé Blaise Compaoré est la bonne personne pour conduire ces négociations. Il connaît bien la région et surtout, il a fait preuve d’impartialité jusqu’ici. Je lui fais plus confiance qu’aux Algériens qui tentent eux aussi en parallèle de trouver une conciliation, mais dont je suis convaincu qu’ils soutiennent avant tout Ansar Dine.
Nord-Mali: comment les islamistes mettent la population de leur côté
Sabine Cessou-Slate Afrique
Tamoudre
Moctar Mariko, président de l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH), a donné cette interview à la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH). Il explique notamment comment les islamistes du Mujao soudoient la population et les imams, pour les faire pencher de leur côté. Même des rebelles touaregs du MNLA auraient changé de camp…
Comment a évolué la situation dans le nord du Mali ces derniers mois?
La situation dans le Nord du Mali n’a pratiquement pas évolué pour nous. D’un point de vue humanitaire, on vient de m’informer qu’au Nord du Mali, depuis la mise en place du corridor, beaucoup de familles n’ont pas reçu un grain de riz. (…) La charia continue à être appliquée à Gao et à Tombouctou. Il n’y a plus de liberté de circulation, les gens ne peuvent plus vaquer à leurs occupations. Et dès qu’un homme et une femme se promènent ensemble, on leur demande systématiquement s’ils sont mariés.
Moctar Mariko, président de l’AMDH. DR
Quel est le rapport de force entre les différentes factions au Nord en ce moment?
Au Nord du Mali se trouvent le Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et « Ançar Dine » (Défenseur de l’Islam). Le Mujao est composé de milices arabes et de certains combattants d’origine Songhai. Ils occupent actuellement Gao et Tombouctou. Ançar Dine est uniquement basé à Kidal. Près de Gao, notamment dans le cercle de Ménaka, on trouve également des éléments du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Ils sont également présents aux frontières algériennes et burkinabè. De ces trois forces en présence, la plus dominante est le Mujao.
De quelle façon ces différentes factions affectent la vie des populations?
Des exécutions sommaires sont toujours perpétrées. La section AMDH de Gao vient de me rapporter des informations selon lesquelles à Ménaka, un jeune homme a été tué par balle par des éléments du MNLA pour avoir refusé de leur donner son téléphone portable. Beaucoup d’exemples de ce genre nous ont été rapportés dans la région de Gao. Le MNLA a été défait (par le Mujao) dans la ville de Gao. Ses hommes se sont donc repliés à la périphérie de la ville et s’attaquent maintenant à de paisibles pécheurs et agriculteurs pour survivre. Indépendamment de cela, la charia est toujours en vigueur à Gao, à Tombouctou et à l’intérieur de ces deux régions. Et si les amputations ont cessé, la privation de liberté est vraiment totale.
Savez-vous pourquoi les amputations n’ont plus lieu?
Parce que la population s’est révoltée. La jeunesse à Gao et à Tombouctou a commencé à protester contre ces amputations et contre la privation de liberté il y a déjà quelques mois. Ils ont arrêté les amputations, mais les gens ne peuvent toujours pas regarder la télé ou fumer des cigarettes. Ils sont des prisonniers. Mais la population est en train de s’organiser, et réfléchit aux moyens de faire barrage à ces imposteurs. Aussi, nous assistons à un phénomène très inquiétant : le Mujao fait de la récupération sur le terrain. Il tente de corrompre (avec de l’argent) les imams pour que ces derniers expliquent aux jeunes que la charia est compatible avec la culture du Nord et avec la privation de libertés publiques.
Avez-vous des informations sur comment ces jeunes et ces femmes se sont regroupés, ou organisés pour dénoncer les violations et les endiguer?
Il s’agit ici de soulèvements spontanés. Les populations en avaient véritablement assez. Mais il semble que ces soulèvements aient été impulsés par des éléments de l’ethnie Songhai. Ce sont eux qui ont dit à la population qu’elle devait faire barrage aux exécutions et aux privations de liberté. (…) Mais le Mujao tente de compromettre la jeunesse, notamment grâce à de l’argent et par l’intermédiaire de certains imams. Cela entraîne des divisions, détruit les liens entre les jeunes et affaiblit leur mouvement. Si un jeune est en mesure de mobiliser tout un quartier contre les forces en présence, il suffit d’aller voir ses parents et de leur donner beaucoup d’argent pour qu’il se taise. Cet argent, le Mujao l’a notamment tiré de la libération des otages espagnols.
Le récent rapport de la FIDH et de l’AMDH « Crime de guerre au Nord Mali » a souligné la présence de groupes d’autodéfense et de milices armées créés ou réactivés pendant la crise. Ces groupes défendent les populations ou leurs groupes ethniques et se sont dans certains cas rendus responsables de violations contre les populations civiles touaregs dans les régions de Tombouctou et de Gao. Avez-vous des éléments d’informations sur ces événements?
Ces groupes sont aujourd’hui presque tous disloqués et se situent près de Mopti et Douentza, la zone tampon entre les zones occupées et le Sud du Mali. A l’heure actuelle, les milices présentes au nord sont pour leur quasi-totalité des milices arabes, très proches du Mujao. Ce sont même elles qui aujourd’hui alimentent le Mujao. Ces groupes d’autodéfense, qui au départ prenaient automatiquement la défense des populations noires et qui souvent s’attaquaient à des petits camps de touaregs, ont disparu au Nord et se trouvent vers le Sud. L’une de nos sections au Nord avait commencé une enquête car effectivement, on avait appris que ces groupes d’autodéfense en voulant protéger leurs ethnies avaient commis quelques exactions. Si il y a eu des exactions, notre section n’a malheureusement pas encore pu les documenter avec précision en raison de la dégradation de la situation dans cette zone. (…)
Quel est votre avis sur une éventuelle intervention internationale?
Cette intervention serait la bienvenue même si elle ne pourra se faire sans dégâts collatéraux. (…) Cette intervention ne doit pas commencer par Gao, ni par Tombouctou, mais par Kidal ou Tessalit car c’est là qu’Ançar Dine a concentré tout son armement. Ils y ont parfois été rejoins par des combattants du MNLA qui ont changé de camp. Si l’intervention commence par Kidal, il y aura beaucoup moins de dégâts car les positions des combattants sont beaucoup plus visibles. Contrairement à Gao ou à Tombouctou où elles sont au milieu des populations.
Il est vraiment temps d’agir. À Tombouctou, le Mujao a créé une prison pour femmes où toutes les nuits elles sont violées. Elles y sont amenées pour avoir porté un pantalon ou ne pas avoir porté le voile. C’est pour mettre fin à de tels actes de barbarie qu’une intervention est plus que jamais nécessaire. Les aides alimentaires et médicales n’arrivent pas réellement à Gao et à Tombouctou et seule une partie de la population en profite. Si cela dure, les populations seront obligées de s’allier au Mujao pour survivre – car se sont eux qui contrôlent l’aide alimentaire. Cela est très inquiétant.
Ançar Dine et le Mujao recrutent également des enfants. Voilà comment ils procèdent: ils viennent vous voir à votre domicile, vous proposent de l’argent et d’enseigner le Coran à votre enfant. Si vous refusez, on vous coupe les vivres. Il s’agit ici d’enfants âgés de 10 à 12 ans qui, une fois enrôlés, arrivent à peine à tenir leurs fusils. A Gao et à Tombouctou on peut les croiser fréquemment parmi les groupes armés. Ces derniers proposent également de l’argent pour épouser les jeunes filles. C’est une stratégie déjà éprouvée pour que se tissent de véritables liens entre les autochtones et les groupes armés, ce qui pourrait compromettre la réussite d’une intervention militaire, si elle était trop tardive.
http://blog.slateafrique.com/post-afriques/2012/12/06/nord-mali-comment-les-islamistes-mettent-la-population-de-leur-cote/
7 décembre 2012
Exclu RFI : à Tombouctou au nord du Mali, le règne du couple Aqmi-Ansar Dine
Exclu RFI : à Tombouctou au nord du Mali, le règne du couple Aqmi-Ansar Dine
RFI
Tamoudre
Depuis plus de huit mois, le nord du Mali est aux mains des jihadistes. Au Nord-Ouest, la ville mythique de Tombouctou est le QG d’Aqmi et d’Ansar Dine. Si les négociations en cours à Ouagadougou regroupent le gouvernement malien, Ansar Dine et le MNLA, Aqmi et le Mujao en sont exclus. Mais à Tombouctou, le couple Aqmi-Ansar Dine fonctionne à merveille. Reportage.
De notre envoyé spécial revenu de Tombouctou,
La cité des 333 saints est une ville triste. Aucune femme ne sort sans voile. Pas une seule goutte d’alcool ne coule dans la cité. La charia est appliquée dans toute sa rigueur. Pour regarder la télévision, il faut quasiment se cacher.
A la tombée de la nuit, tout le monde se terre. Les populations de Tombouctou sont résignées. Impossible de réagir, car les jihadistes sont là, armés, et implacables. A la police islamique de la ville : une dizaine de jeunes hommes arrêtés. Le regard est hagard. Certains sont soupçonnés de vol, d’autres sont accusés d’espionnage.
Un jeune Congolais, candidat à l’émigration clandestine vers l’Europe, a lui aussi été arrêté. Son tord ? Avoir affirmé qu’il était catholique. A Tombouctou, le refus de porter le voile islamique est par ailleurs un motif d’arrestation pour les femmes. Le cas échéant, elles sont souvent retenues dans le local d’une ancienne banque, qui sert désormais de prison.
La porte cassée de la mosquée de Cheikh Sidi Yahya.
RFI/Moussa Kaka
Jihadiste breton
Le jour, le petit marché de la ville est plutôt animé. Il y a du monde. Non loin de là, on fouette en public les couples non mariés. Sur les étals, on trouve quasiment de tout. Mais pas d’argent. Autre attraction dans la cité : un palais construit par feu Kadhafi. L’édifice est désormais réquisitionné par les jihadistes.
06/07/2012 - MALI
Exclusivité RFI : dans les rues de Tombouctou, ville fantôme
Rencontre avec un jihadiste justement. Motif de curiosité : il est de nationalité française. Il a la soixantaine, et vient de passer un moment en prison à cause de l’humeur de ses coreligionnaires. Il s’appelle Abdoul Jelil. Son vrai nom ? Gilles Le Guen. Pour les amoureux de la mer, il est breton.
Abdoul circule à mobylette. Cet ancien de la marine marchande française vit ici avec sa famille, et s’occupe de la distribution de l’électricité. Il se confie : à un autre jihadiste, il a donné sa fille en mariage. L’âge d’Aïcha ? 12 ans.
Renforts du MNLA
Plus que jamais à Tombouctou, Aqmi-Ansar Dine est le couple qui continue de régner. Deux grandes figures d’al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) y sont présents : Abou Zeid, qui détient la plupart des otages français, et Yahya Abou Hamame, le nouveau chef d’Aqmi dans le Sahara. Ils sont tous les deux de nationalité algérienne.
06/07/2012 - MALI
Dans Tombouctou interdite, des images inédites
Sur place, leur QG englobe le camp militaire, le siège de l’ancienne direction du Budget national, et un garage de mécanique auto, qui ne paie pas de mine. Quand le chef d’Ansar Dine Iyad Ag Ghali vient sur place, il partage son temps entre la villa du colonel Kadhafi, un hôtel de la ville, et un camp militaire.
Dans la ville, quelques dizaines de jihadites seulement sont visibles. Moyenne d’âge : 17 ou 18 ans. Ils viennent de recevoir un renfort : des combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) récemment défaits sur le terrain, et qui ont rallié les rangs des jihadistes pour une question de survie ou par tactique.
La reconquête, et après ?
A l’intérieur de Tombouctou, on ne voit pas un important dispositif de sécurité. Une impression en revanche : si des troupes étrangères intervenaient, les jihadistes pourraient rapidement quitter la cité, effectuer un repli tactique, et revenir organiser une guérilla.
Guérilla, attaques surprises, attentats… Histoire de rendre la vie dure à l’ennemi. Cela confirme un peu la thèse selon laquelle le problème pour l’armée malienne et ses alliés n’est pas de reconquérir les grandes villes du Nord, mais de pouvoir les conserver une fois conquises.
http://www.rfi.fr/afrique/20121207-exclusivite-reportage-tombouctou-nord-mali-regne-aqmi-ansar-dine?ns_campaign=google_choix_redactions&ns_mchannel=editors_picks&ns_source=google_actualite&ns_linkname=afrique.20121207-exclusivite-reportage-tombouctou-nord-mali-regne-aqmi-ansar-dine&ns_fee=0
7 décembre 2012 |
mardi 4 décembre 2012
Le chef d’AQMI Moktar Belmoktar démissionne pour créer un groupe plus large au sein d’Al-Qaïda
Nouvel Observateur
BAMAKO, Mali (AP) – Moktar Belmoktar, le chef algérien du groupe terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), a décidé de quitter AQMI pour créer un mouvement plus large, ont déclaré lundi un de ses proches associés, Oumar Ould Hamaha, et un maire-adjoint du nord du Mali qui a souhaité conserver l’anonymat.
Moktar Belmoktar est à l’origine de plusieurs enlèvements dans le nord du Mali. Il est lié également à la prise d’otage d’un groupe de touristes en 2003 dans le sud algérien, et du représentant des Nations unies au Niger, Robert Fowler, en 2008.
« C’est vrai », a déclaré Oumar Ould Hamaha. « C’est pour que nous puissions mieux opérer sur le terrain que nous avons quitté ce groupe qui est lié à l’appellation ‘Maghreb’. Nous voulons élargir notre zone d’opération à travers tout le Sahara, en allant du Niger jusqu’au Tchad et au Burkina Faso. »
Oumar Ould Hamaha a précisé que Moktar Belmoktar et lui-même restaient sous les ordres d’Al-Qaïda.
AQMI est issu du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien qui a prêté allégeance à Al-Qaïda fin 2006 et étendu son rayon d’action à toute la zone du Sahel. L’organisation se finance par des trafics et des enlèvements contre rançon.
cf/AP/ic,http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20121203.FAP7495/le-chef-d-aqmi-demissionne-pour-creer-un-groupe-plus-large-au-sein-d-al-qaida.html
Mali-rebelles Touareg et Bamako Le premier face a face
Zine Cherfaoui,El Watan
Le dialogue pour la résolution de la crise au Nord-Mali, occupé depuis plusieurs mois par des rebelles touareg (le Mouvement national pour la libération de l’Azawad et Ançar Eddine) et des groupes terroristes (Mujao et AQMI), devrait progressivement commencer à prendre forme.
Le président burkinabé, Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne, a reçu, hier à Ouagadougou, une délégation du gouvernement malien pour justement lui soumettre un «agenda de pourparlers» avec Ançar Eddine et le MNLA. Conduite par le ministre malien des Affaires étrangères, Tiéman Coulibaly, celle-ci est composée de quatre personnes. Les délégations de responsables d’Ançar Eddine et du MNLA sont, quant à elles, arrivées dimanche dans la capitale burkinabé. Il s’agira du premier face-à-face entre les trois parties.
Comme évoqué plus haut, cette première rencontre tripartite sera consacrée aux questions dites «techniques». Il s’agira, en effet, pour les participants de fixer un agenda des discussions et de s’entendre sur les questions à discuter et la fréquence des réunions, etc. Ce n’est qu’à l’issue d’un certain nombre de rencontres dites exploratoires que commenceront véritablement les négociations. Selon des sources proches du gouvernement burkinabé, le président Campaoré souhaite que le MNLA et Ançar parviennent à se mettre d’accord sur une plateforme commune afin de «fluidifier» les négociations avec la délégation de Bamako.
Si ces négociations ont toutes leurs chance d’aboutir, il reste qu’elles seront âpres et difficiles tant le fossé qui sépare les trois acteurs est profond. Ces discussions ne sont par ailleurs pas à l’abri de nombreux parasitages qui pourraient les torpiller. Beaucoup rêvent, en tout cas, de les voir capoter. C’est le cas particulièrement de certaines personnalités à Bamako présentées comme étant proches de Cheikh Modibo Diarra, le chef du gouvernement de transition. Celles-ci refusent tout compromis avec Ançar Eddine et le MNLA.
D’autres acteurs régionaux favorables à une intervention militaire au nord du Mali comme le Niger ou la Côte d’Ivoire ne veulent également pas entendre parler de solution politique à la crise. Ces deux pays restent d’ailleurs excessivement critiques à l’encontre du rapport sur le Mali remis dans la nuit de mercredi par Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies au Conseil de sécurité.
Ban Ki-moon s’était déclaré, en effet, contre l’option de l’intervention militaire tout en soutenant la nécessité d’une solution politique négociée à la crise. «Je suis tout à fait conscient que si une intervention militaire dans le Nord n’est pas bien conçue et exécutée, elle pourrait aggraver une situation humanitaire déjà extrêmement fragile et entraîner aussi de graves violations des droits de l’homme», a-t-il souligné dans son rapport. «Elle pourrait aussi risquer de ruiner toute chance d’une solution politique négociée à cette crise, qui reste le meilleur espoir d’assurer la stabilité à long terme au Mali», avait encore averti le secrétaire général de l’ONU.
M. Ban est allé encore plus loin en écartant la possibilité même que l’ONU finance le projet d’opération militaire de la Cédéao. Bien entendu, il n’en fallait pas plus pour mettre hors d’eux certains pays de la Cédéao. Le Conseil des ministres de l’organisation régionale s’est d’ailleurs empressé de «déplorer» «le déphasage entre les recommandations du rapport (de M. Ban) et l’urgence d’action que nécessite la situation, notamment en ce qui concerne l’autorisation du déploiement d’une Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (Misma)». Et au vu de la réaction pour le moins violente de ses responsables, il est aisé de comprendre que l’ONU a complètement chamboulé les plans de la Cédéao.
Zine Cherfaoui,http://www.elwatan.com/international/mali-rebelles-touareg-et-bamako-le-premier-face-a-face-04-12-2012-194600_112.php
lundi 3 décembre 2012
Bamako et Niamey regrettent le "recul" de l'ONU
Bamako et Niamey regrettent le "recul" de l'ONU
Dernière mise à jour: 3 décembre, 2012 - 08:25 GMT
jeune Afrique
Le président par interim du Mali Dioncounde Traoré et le président du Niger Mahamadou Issoufouh
Le président par interim du Mali Dioncounde Traoré et le président du Niger Mahamadou Issoufouh discutant de la crise malienne à Niamey
Le Mali et le Niger ont regretté dimanche un "recul" de l'ONU concernant une intervention armée africaine dans le Nord malien occupé par des islamistes armés, après le rapport de Ban Ki-moon au Conseil de sécurité alertant sur les risques d'un recours à la force.
Evoquant ce rapport du secrétaire général de l'ONU, le président nigérien Mahamadou Issoufou et son homologue malien Dioncounda Traoré ont déploré "un recul d'autant plus regrettable que les conditions d'existence des populations vivant sous le joug des groupes terroristes étrangers" dans le nord du Mali se sont "considérablement dégradées", selon le communiqué publié à l'issue de leur rencontre à Niamey.
Les "risques" d'une opération armée africaine "ponctuelle, encadrée et supervisée par la communauté internationales ont été cernés" et "ne sauraient en aucune manière constituer un obstacle à l'impératif de libération des populations" qui subissent "un martyr", poursuit le texte.
Après l'Union africaine, le Conseil des ministres de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), réuni à Abidjan, a lui aussi regretté dimanche un "déphasage" de l'ONU par rapport à "l'urgence" à agir au Mali.
Dans un rapport adressé le 28 novembre au Conseil de sécurité, Ban Ki-moon a considéré qu'une intervention militaire dans le nord du Mali serait "sans doute nécessaire en dernier recours contre les plus extrémistes" des groupes armés.
Mais il a mis en garde sur les risques du recours à la force sur la situation humanitaire et les chances d'une solution politique.
Le 11 novembre à Abuja, la Cédéao a approuvé l'envoi d'une force militaire de 3.300 hommes soutenue sur le plan logistique par des pays occidentaux.
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer en décembre sur cette intervention, en se fondant notamment sur le rapport de M. Ban Ki-moon.
"Nous devons agir vite", toute l'Afrique de l'Ouest "est concernée" et, au-delà, l'enracinement de "terroristes" est une "menace à la paix et à la sécurité internationales", a plaidé dimanche le président du Niger.
Le président malien a estimé de même que le recours à la force était une nécessité face aux "terroristes étrangers" occupant le nord de son pays, tels Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Le dialogue ne peut avoir lieu avec les autres mouvements que s'ils renoncent à certaines de leurs revendications, a-t-il expliqué.
Selon M. Traoré, en "préalable au dialogue", la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, laïc) doit "renoncer à l'indépendance et à l'autodétermination" et Ansar Dine, l'un des mouvements
islamistes armés occupant le Nord, doit abandonner la charia (loi islamique), qu'il applique avec une extrême rigueur dans les zones sous son contrôle.
Le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao dans la crise malienne, a engagé des négociations à Ouagadougou avec Ansar Dine et le MNLA.
Il doit recevoir lundi à Ouagadougou le ministre malien des Affaires étrangères Tiéman Coulibaly pour lui soumettre un "agenda de pourparlers" avec ces deux mouvements touareg.
Face à une situation toujours "critique" dans le nord du Mali, il s'agit de "trouver un cadre pour engager le processus de dialogue direct entre les parties", a déclaré M. Compaoré dimanche à Ouagadougou, s'exprimant devant la presse à l'occasion des législatives et municipales dans son pays.
Une délégation d'Ansar Dine en provenance d'Alger est arrivée dimanche dans la capitale burkinabè, où des émissaires du MNLA venus de Mauritanie sont attendus dans la nuit de dimanche à lundi, de source proche de la médiation.
mercredi 28 novembre 2012
Pourquoi l intervention au mali risque d echouer
Pourquoi l’intervention au Mali risque d’échouer
Roman Rijka- Slate Afrique
Les conditions sur le terrain ne sont pas réunies pour qu’une intervention militaire parvienne à déloger les islamistes du Nord-Mali.
Sur le front malien, rien de nouveau, serait-on tenté de dire. L’intervention annoncée des forces de la Cédéao se fait attendre. Depuis des mois, l’affaire se prépare en haut lieu.
Plusieurs pays sont censés y participer, «Ils offrent des bataillons, d’autres des compagnies (…). Il y a le Nigeria, le Sénégal, le Niger, le Burkina Faso, nous avons également des pays comme le Ghana (…), le Togo,» précise Le Monde en citant le président ivoirien, Alassane Ouattara, président en exercice de la Cédéao (Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest).
L’armée malienne et la Cédéao sont-elles encore viables?
L’objectif est d’aligner 3 300 hommes. Pour l’heure, rien ne filtre sur les moyens, logistiques et autres, dont disposeraient ces combattants, ni sur la mission qui leur serait attribuée. Viendraient-ils pour «épauler» une armée malienne qui, au fil du temps, n’a plus d’armée que le nom?
Officiellement, elle regroupe un peu plus de 7 000 hommes. Ce qui est peu, pour un pays de 15 millions d’habitants. À titre de comparaison, à population à peu près égale, l’armée sénégalaise compte 19 000 hommes, celle du Niger 12 000 et celle du Malawi 25 500.
Étrillée par la rébellion touarègue, à l’époque soutenue par les islamistes, l’armée malienne s’est repliée en désordre et reste cantonnée dans le sud du pays. On voit mal ce que ces troupes, mal équipées et peu motivées, pourraient faire de plus grâce à la seule présence d’une hypothétique force de la Cédéao.
Cette dernière serait-elle alors déployée pour se lancer à la reconquête du nord ? 3 000 soldats envoyés à l’aventure dans une région qu’ils ne connaissent pas, certains francophones, d’autres anglophones, et dont les moyens lourds et la chaîne de commandement sont encore mal définis, le tout contre un adversaire mobile et plus à l’aise car sur son terrain ? Recette garantie pour un échec cuisant.
D’où, peut-être, le temps mis à déclencher l’opération. Une intervention de ce genre, dans une zone désertique très étendue et aux frontières floues, ne s’organise pas à la légère. Des voix s’élèvent d’ailleurs pour signaler que cette idée d’une intervention militaire est mal inspirée.
«Il ne fait aucun doute que le Mali a besoin d’aide, sous une forme ou sous une autre, commente The Guardian. Le pays est en plein chaos depuis le début de l’année, incapable de faire face à deux menaces simultanées qui pèsent sur l’existence même de l’Etat: un putsch militaire qui a renversé le gouvernement démocratiquement élu et une rébellion au nord qui, depuis, a été détournée par des groupes islamistes.»
Soldats maliens dans le camp béninois de Cana, le 06 décembre 2004. AFP/PIUS OTOMI EKPEI
Une intervention militaire peut déstabiliser toute la région
Pourtant, estime le quotidien de Londres, une «intervention militaire pourrait avoir des conséquences dramatiques et risque d’affecter non seulement le Mali, mais aussi l’ensemble du Sahel et le continent africain».
En effet, explique Abdelkader Abderrahmane au Guardian, «ce serait une grave erreur de croire que 3 300 soldats de la Cédéao […] puissent être en mesure de vaincre les rebelles. En fait, tout porte à croire que ceux-ci se contenteraient de fuir dans les pays voisins, dont les frontières sont notoirement perméables. De plus, le combat contre des forces asymétriques comme des guérillas dans les dunes et la chaleur du Sahel, auxquelles les terroristes ont eu largement le temps de s’adapter, serait un enfer pour les forces de la Cédéao».
Les membres de la Cédéao n’en défendent pas moins le principe d’une intervention armée, tout en sachant pertinemment qu’ils sont confrontés à un dilemme. Car en déployant leurs unités au Mali, n’adresseraient-ils pas un mauvais message aux militaires putschistes?
Ceux-ci ne se considéreraient-ils pas alors soutenus par les forces étrangères ? «Il n’y a aucune raison d’encourager un changement de gouvernement inconstitutionnel par l’armée, l’Union Africaine en a fait un principe sacré» rappelle à ce sujet Olugbenga Ashiru, ministre nigérian des Affaires étrangères, tout en insistant sur le fait que le Nigeria et la Cédéao comptaient intervenir à cause du danger que représente l’insurrection du mouvement Boko Haram.
«Un des plus grands défis que doit relever le Nigeria aujourd’hui est celui de la sécurité, poursuit-il, cité par le site This Day.La menace de Boko Haram et ses liens avec d’autres organisations terroristes en Afrique, comme Al-Qaïda au Maghreb (AQMI), nous a fait prendre conscience, au Nigeria, du lien entre la situation intérieure et la politique étrangère.»
Laisser pourrir la situation au nord, une autre solution
En dépit de tous les discours officiels sur une intervention, c’est peut-être une autre solution qui est en train de se dessiner. Les unités de la Cédéao vont peut-être bel et bien se déployer au Mali, mais elles n’avanceront pas vers le nord. Elles auront plutôt pour mission à la fois de neutraliser la junte, pour l’empêcher de nuire, et de sécuriser le sud.
La France et les Etats-Unis se chargeraient du soutien logistique, et sans doute de quelques opérations clandestines sur les positions tenues par les islamistes, dont des frappes «chirurgicales» menées par des drones américains.
Et pendant ce temps, il suffirait d’attendre que la situation pourrisse au nord. Car les islamistes, depuis qu’ils se sont imposés dans le sillage des rebelles touareg qu’ils ont fini par évincer, ne se sont pas fait que des amis, comme le décrit le New York Times.
Leur version extrémiste de l’islam est loin de séduire. Les réfugiés fuyant leur règne de terreur seraient déjà plus d’une centaine de milliers. Beaucoup témoignent du caractère implacable du pouvoir des islamistes.
«Ils ont complètement bouleversé notre façon de vivre, raconte l’un d’entre eux, repris par le quotidien new-yorkais. Ils nous ont imposé un type de religion que nous n’avons jamais connu. On ne peut même pas sortir dans la rue avec son épouse. Nous sommes comme des prisonniers.»
La grogne des populations locales pourrait suffire à fragiliser les islamistes. Et en guise d’infanterie pour nettoyer le terrain à la place d’une armée malienne incompétente et d’une Cédéao frileuse, peut-être l’Occident aura-t-il plus ou moins discrètement recours à ceux qui sont, en fin de compte, à l’origine de la situation actuelle: les rebelles.
Depuis le milieu du mois, en effet, les rebelles touareg du MNLA (Mouvement National pour la Libération de l’Azawad) sont passés à l’offensive pour reprendre le contrôle de la ville de Gao. Des combats ont également éclaté entre les Touaregs et les islamistes autour de Menaka, près de la frontière du Niger.
Ce nouveau retournement de situation va peut-être éviter à la Cédéao l’embarras d’une opération complexe et forcément sanglante. Au lieu de cela, les voisins du Mali n’auront peut-être qu’à attendre que le nord du pays tombe comme un fruit mûr, miné par les dissensions entre rebelles et extrémistes.
Roman Rijka,http://www.slateafrique.com/98969/qui-attaquera-le-premier-mali-bamako
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27 novembre 2012 |
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