mercredi 16 mai 2012


Bulletin nécrologique : La mort du nommé Mali, à l’âge de 52 ans

Les parents, amis et connaissances ont la douleur d’annoncer le décès du nommé Mali, à l’âge de 52 ans, des suites d’une longue maladie et mystérieuse maladie. L’enterrement a déjà eu lieu  et  les sacrifices du 40ème jour auront lieu le 22 mai prochain.
Mali était un fringant adulte qui avait fêté, avec faste et joie, son cinquantième anniversaire le 22 septembre 2010. Il avait pour père le très célèbre chasseur mandingue Soundjata Kéita et pour mère Sogolon Kédjou, dame vilaine, bossue mais très chanceuse, si chanceuse que son premier mari ne fut autre qu’un roi, Naré Magan du Mandé. Mali était craint et respecté par tout le voisinage: il avait de l’or, hérité de son oncle Kankou Moussa, et des sources d’eau (le Niger et le Sénégal), choses rares dans la région.Mali a épousé en premières noces une dame appelée Sénégal dont il a divorcé, malheureusement, au bout de quelques  mois suite à des intrigues nouées par les « Oreilles Rouges », jalouses de l’avenir radieux du jeune ménage.Réduit au célibat, Mali est devenu un démocrate salué par tout le monde à l’étranger. Mais au lendemain de ses 50 ans, il tomba malade.
Au début, on a pensé  que c’était une simple fièvre qui passerait vite; mais le mal ne cessa d’empirer. Appelés au chevet du malade, les adeptes de la magie noire ne furent pas d’un grand secours. Certains magiciens ont prétendu que Mali était victime d’un mauvais sort; d’autres qu’il souffrait d’un toucher du diable. Mais ni les maîtres du « dibilan » (fétiche rendant son titulaire invisible), ni ceux du « néguéhaya » (fétiche rendant invulnérable aux balles), ni ceux du « korotè » (missiles invisibles permettant de tuer son ennemi à des kilomètres de distance) ne purent soigner le mal mystérieux. Ce que voyant, la famille du malade commença à douter de ces pouvoirs mystiques qui, avant même que Mali soit né, avaient déjà échoué à combattre le colonisateur français qui n’eut aucune peine à défaire les armées de Samory, de Babemba et de Koumi Diossé, lointains oncles de Mali.
Le mal qui rongeait Mali se développa au point de gangrener trois de ses membres, à savoir Kidal, Gao et Tombouctou. Les médecins furent obligés de couper ces membres afin que l’ensemble du corps ne soit atteint de leucémie.  C’est alors qu’on diagnostiqua la vraie origine de la maladie: Mali était attaqué par des virus étranges appelés rebelles. Et ces virus se subdivisent en trois catégories: les virus indépendantistes, qui veulent s’étendre à tout le corps du Mali; les virus terroristes, qui veulent circuler librement avec armes et drogue sur tout le corps du malade; et, enfin, les virus islamistes, qui tiennent à transformer le corps du malade en lieu de méditation.
Un mal diagnostiqué étant, dit-on, à moitié guéri, il fut décidé de lever une armée contre les virus. Cette armée fut constituée des propres enfants du malade et avant le coup, les griots  chantaient leurs mérites, assurant qu’ils ne feraient qu’une bouchée de l’ennemi. N’étaient-ils pas les héritiers de combattants émérites tels Soundjata Kéita, Touramakan Traoré et Fakoli Koumba ? Hélas, une fois déployés sur le terrain, l’armée des enfants de Mali a vite adopté l’étrange dévise suivante: »Courage, fuyons! ». Selon les témoins, les enfants de Mali, tous bérets (rouges et verts) confondus, furent beaucoup plus lagiles des jambes que de la gâchette. Quand les virus rebelles se sont présentés à Bourem, région proche des poumons de Mali, les enfants ont pris la clé des champs, certains déguisés en bergers, d’autres en cordonniers. A Anéfis, dans la zone cervicale de Mali, les enfants n’ont même pas attendu que l’ennemi pointe le nez pour filer à l’anglaise, peut-être plus vite que l’anglaise elle-même. A  Goundam, dans la région  thoracique de Mali, scénario identique. Le comble, c’est qu’après avoir fui le théâtre des opérations anti-virus, les différents corps de l’armée des enfants de Mali n’ont pas trouvé d’autre occupation que de se tirer dessus à Bamako, région se situant au coeur même de Mali. Et pour ce combat fratricide, les compères ont miraculeusement trouvé des armes et des munitions alors qu’auparavant, ils justifiaient leur fuite par l’absence de leurs équipements.
Les médecins, voyant que le cas de Mali s’aggravait suite à la  déroute de ses enfants militaires, ont prescrit une prière collective de ses enfants, civils et militaires. Grâce à Dieu, une telle prière, symbole d’entente, devait tuer les virus rebelles et guérir le malade. Les enfants civils, qui ont pour métier la politique, et les enfants militaires n’ont, hélas, pu s’entendre sur celui d’entre eux qui dirigerait la prière collective. Réunis à Ouagadougou, au Burkina Faso, par un vieil ami mossi de Mali, les enfants n’ont pu trouver aucun accord.
C’est pourquoi, faute de bénéficier des soins prescrits par les médecins, Mali est mort de sa belle mort. Son enterrement a eu lieu le 12 avril. A la même date fut intronisé son fils civil aîné comme chef de la famille éplorée. Les cérémonies de sacrifice du 40ème jour auront lieu le 22 mai 2012. Elles risquent d’être mouvementées car l’aîné des enfants militaires, un capitaine, entend, ce jour-là, chasser de la tête de la famille l’aîné des enfants civils. C’est dire qu’après le décès de Mali, c’est sa famille qui est menacée à présent. On comprend maintenant que l’unité et l’indivisibilité de la famille de Mali  n’était qu’un slogan. Un slogan du même acabit que celui de la « section pilote avec palme » qu’affectionnaient, il y a 20 ans, Balla et les balladins, les tout premiers enfants du défunt. En attendant le funeste 40ème jour, toute la famille croise les doigts. Bien entendu, les virus qui ont tué le très regretté Mali mènent la belle vie. Ils se plaignent des turbulences qui agitent la famille de Mali et, pour éviter toute contagion, exigent un laissez-passer dûment signé par leurs services pour accéder à la tombe du défunt située quelque part dans les sables du désert!
Tiékorobani
    du   14 mai 2012.

Avec le prochain gouvernement Azawadien, l'histoire en train de s'écrire en lettres d'or

carte mnla-drapeau
La société civile de l'Azawad avec l'appui du MNLA mène depuis un peu plus de quarante jours des séries de discussions avec des représentants de l'ensemble de l'Azawad pour réunir toutes les compétences au service de la République Azawadienne. Le fruit de ces démarches sera le Conseil National de la Transition de l'Azawad, le gouvernement national.
On l'attendait depuis le 7 Avril 2012 au lendemain de la proclamation de l'indépendance de l'Azawad. On l'espérait le 27 Avril 2012 lors de la clôture du Congrès de Gao. Mais et le leadership du MNLA et la société civile Azawadienne n'ont pas voulu confondre vitesse et précipitation. C'est dans cette idéologie d'une avancée lente mais sure que le gouvernement Azawadien sera présenter à l'ensemble de l'opinion nationale et internationale selon toute vraisemblance demain, Jeudi 17  mai  2012, un peu plus de quarante (40) après la proclamation de l'indépendance de l'Azawad.
Nos sources nous apprennent que la formation de ce gouvernement d'union nationale fut la chose la plus difficile entreprise par l'Azawad depuis la proclamation de son indépendance. En effet, le mot d'ordre était d'utiliser la force de l'argument au lieu de l'argument de la force. Dans ce sens, il fallait convaincre l'ensemble des Azawadiens à se mettre au service de la République et de la volonté du peuple Azawadien.
C'est dans cette démarche fédératrice que l'ensemble des cadres Azawadiens ont été invité à rejoindre l'Azawad pour participer à l'édification de la nouvelle nation grâce à leur expérience et savoir-faire. Après quelques réticences normales, la majorité des cadres Azawadiens a décidé d'être les acteurs de la construction Azawadienne au lieu d'être de simples spectateurs chez le colonisateur Malien. Ces cadres ont été convaincus après avoir reçu les garanties qu'ils seront respectés comme il se doit et nul ne saurait entraver la mise en œuvre de leur expérience. En d'autres termes, ils ont compris que l'Azawad ne sera pas une République bananière, mais plutôt une nation dont l'objectif est de relever immédiatement les conditions de vie dans l'Azawad.
Sur le plan militaire, comme nous déclarions il y a plusieurs semaines, la stratégie de l'état-major militaire du MNLA a continué en consistant à utiliser la carotte et le bâton concernant le mouvement Ansar Adine. Après s'être rendu à Gao pour essayer de reprendre le train en marche, Iyad Ag Ghaly et les leaders d'Ansar Adine ont été mis en faiblesse au terme de leur échange avec le MNLA. Le Colonel-Mohamed Ag Najim, Chef de l'état-major militaire a fait comprendre clairement à Iyad Ag Ghaly que le peuple Azawadien n'acceptera jamais un diktat venant de qui que ce soit; dans ce sens il n'y a aucune place dans l'Azawad pour une République Islamique, encore moins pour l'obscurantisme religieux que ses invités veulent imposer.
Après avoir observé que la plupart de ses proches ont été convaincu par le discours du MNLA, et pour ne pas se retrouver presque sans Azawadien à ses côtés, nous sources nous apprennent qu'Iyad Ag Ghaly a finalement décidé de se mettre en marche sous le drapeau d'une République indépendante, laïque, et démocratique de l'Azawad. Cette sage décision d'un fils de l'Azawad fut saluer car il faut rappeler qu'Ansar Adine n'a pour le moment commis aucun acte terroriste.
Même si de nombreux Azawadiens font toujours attention à l'homme qui est connu pour avoir plus d'un tour sous sa manche, il nous semble que la décision de discuter avec lui elle la meilleure qui soit car la très jeune république Azawadienne a besoin de tous ces fils pour reconstruire ce qui a été détruit par plus de 130 ans de colonisation Française et Malienne.
Sauf retournement de situation, le premier gouvernement de la République Azawadienne sous forme d'un Conseil National de Transition sera formé demain. Ce gouvernement selon toute vraisemblance sera à l'image de l'Azawad, c'est-à-dire un gouvernement multiethnique dans lequel aucun groupe ne saurait dominer un autre. Espérons que ce gouvernement mettra les femmes et les hommes qu'il faut aux places qu'il faut et que ceux-ci se donneront immédiatement corps et âmes pour la reconstruction rapide de l'Azawad.

Par Absoussalam Ag Inawelene

Nous rappelons à El Watan à travers les écrits de ses journalistes notamment Mme Tlemçani au devoir de réserve concernant ses articles sur le MNLA. Dans cet article ci dessous nous démentons formellement les dires et allégations attribués au Chef d'Etat Major du Mouvement National pour La Libération de l'Azawad Monsieur Mohamed Ag Najim. Nous avons joint le responsable de l'Etat major du MNLA qui reconnaît en aucune manière s'être exprimé de la sorte. Merci d'en prendre acte et de pas reproduire les mêmes erreurs./ Touarègue Connections

http://www.elwatan.com/international/ancar-eddine-impose-l-application-de-la-charia-16-05-2012-170836_112.php


Alors que le MNLA prônait un état laïque en AZAWAD

Ançar Eddine impose l’application de la charia

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le 16.05.12 | 10h00

Salima Tlemçani


mardi 15 mai 2012


AFRIQUE

TOUAREGS, LA « MARCHE EN VRILLE »


Les soulèvements armés touaregs qui ont jailli depuis les années 1960 dans l’Azawad (Mali), l’Aïr, l’Azawagh (Niger) ou l’Ajjer (Algérie) sont-ils surprenants, contingents, imprévisibles ? Certainement pas. Ils s’inscrivent dans la prolongation de la résistance des Touaregs aux empires coloniaux.
(tiré du monde diplomatique, mai 2012)
« O monde désastre, quelle désolation / ma nation qui se soulève dans la tourmente / elle qui chevauche la balle en direction de Médine (1) / nous abandonnant dans les pays de la soumission / où je me recroqueville dans l’angoisse / de la colonne envoyée par le commandant / qui réunit tous ses tirailleurs… »
Poème de Bila, vers 1900 (2).
LES Touaregs sont répartis aujourd’hui entre le Mali, le Niger, le Burkina Faso, la Libye et l’Algérie. Après leur défaite face aux armes à feu des troupes coloniales au XIXe siècle – ottomanes, françaises ou italiennes –, qui décimèrent l’ancienne élite militaire et politique des Touaregs ainsi qu’une grande partie de la population, ruinant le pays et le plaçant sous un contrôle militaire implacable – ce que les Touaregs appellent tiwta, le « désastre » –, émergent des formes de résistance impliquant des transformations profondes de la société sur les plans militaire, politique, idéologique et social.
Cette résistance d’un nouveau type prit corps dès 1900. Elle prépara l’insurrection générale des Touaregs en 1916. Celle-ci était dirigée par Kawsen, qui l’avait dénommée la « marche en vrille », car elle utilisait des stratégies d’esquive adaptées à un rapport de forces inégal. La guerre héroïque chantée par la poésie épique touarègue fut remplacée par la guérilla, l’embuscade, la mobilité des combattants, mais aussi l’exil et la quête de savoirs techniques et militaires modernes. La défaite finale des insurgés et la pendaison de Kawsen, en 1919, furent suivies d’une sévère répression qui, loin d’effacer la « marche en vrille », contribua à en prolonger l’esprit dans l’imaginaire touareg.
Les années 1950 et 1960 virent la création des Etats du Mali, du Niger, de l’Algérie, de la Libye, du Burkina Faso (anciennement Haute-Volta). Les Touaregs refusèrent d’être « des pièces rapportées sur la trame artificielle des nouveaux Etats (3) » ; mais leur contestation fut écrasée. Se bricolera alors une autre phase de la résistance des marges : la teshumara. Ce nom, formé à partir du mot français « chômeur », renvoie à la situation d’exclusion et de marginalisation des Touaregs qui ne peuvent plus vivre chez eux et doivent à nouveau s’exiler, fabriquer d’autres manières d’être, trouver de nouveaux partenaires, acquérir des savoirs qui permettront de recycler la faiblesse, la défaite et les horizons étranglés en outils pour un jour revenir « raccommoder les déserts » et « reconstruire le pays ».
Résister consiste d’abord à s’assumer en dépit de l’adversité et de la défaite, à ne pas épouser la logique des vainqueurs ni être impressionné par leur armada, bref, à continuer de fourmiller sous le rouleau compresseur. Cette période sera marquée par une créativité artistique intense, qui renouvelle les genres poétiques et musicaux classiques du monde touareg, scandant et imposant comme valeur de référence la vie des marges.
C’est dans ce contexte qu’en 1980 un grand nombre de jeunes répondent à l’appel de Mouammar Kadhafi, alors en manque de chair à canon. Portant le fardeau de l’iniquité des indépendances et des révoltes anciennes noyées dans des bains de sang, ils reprennent la route de l’exil. Ils partent, comme avant eux leurs parents, à la recherche de moyens pour affronter un monde qui ne leur concède aucun rôle. Leur devise : « troquer son sang contre le savoir » – sous entendu militaire. S’ils rejoignent les casernes libyennes, ce n’est ni pour l’argent, ni pour l’illusion d’un soutien à leur cause ; ils savent que Kadhafi, pétri de nationalisme panarabiste et antiberbère, n’aidera jamais les Touaregs à libérer leurs terres. Mais ils ont besoin de s’aguerrir au nom de leur pays qu’ils espèrent un jour libérer, ainsi que l’exprime leur poésie des années 1980 à 1990 (4).
L’itinéraire de ces hommes, récemment revenus de Libye, est semblable à celui de leurs ancêtres qui, dans les années 1900, combattaient pour la confrérie des Senoussi contre les armées coloniales dans le nord du Tchad actuel, au Soudan, en Libye orientale et dans le Fezzan, pour enfin rentrer chez eux, seize ans plus tard, équipés de fusils et de canons destinés à faire « recracher leur pays » à l’occupant français.
Que les différents courants de rébellion choisissent de prendre les armes ou qu’ils restent dans une clandestinité silencieuse, conscients de leur faiblesse, tous se nourrissent de cette longue expérience de résistance et de douleur : celle de ne pouvoir être ce que l’on veut être sur la terre de ses ancêtres.
Depuis longtemps, les Touaregs suivent leur chemin, et il est solitaire. Leur difficile marche est bien sûr entravée par les contorsions de la realpolitik, par la manipulation de certains leaders de la rébellion au profit de divers groupes d’intérêts, sur fond de concurrence mondiale pour l’accès aux ressources minières qui excitent la rapacité de puissances déjà obèses, mais jamais rassasiées. La « marche en vrille » patauge dans la radioactivité, les poussières d’uranium, les émanations de gaz toxique, les nappes d’eau et l’air pollués par l’extraction des minerais. Et pourtant, elle tourne.
Notes :
(1) C’est-à-dire l’est, orientation des morts, mais aussi des exilés touaregs partant vers la Cyrénaïque, le Soudan, l’Egypte, l’Arabie pour se rapprocher des mouvements de résistance qui commençaient à s’organiser dans ces régions.
(2) Le poète participera plus tard, entre 1916 et 1919, à l’insurrection générale desTouaregs aux côtés de Kawsen.
(3) Cf. les pétitions et lettres adressées en vain, dès 1957, à Charles de Gaulle par les Touaregs, dans Hélène Claudot-Hawad, Le Politique dans l’histoire touarègue, Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman (Iremam), Aix-en-Provence, 1993.
(4) Cf. Hélène Claudot-Hawad et Hawad (sous la dir. de), Tourne-tête, le pays déchiqueté. Anthologie des chants et poèmes touaregs de résistance, 1980-1995, Amara, La Bouilladisse, 1996.
* Ecrivain et peintre touareg. Dernier ouvrage paru : Houle des horizons, Non Lieu, Paris, 2011

AFRIQUE

MALI, UN PAYS PRIS DANS UN JEU D’ÉCHEC


Devant la difficulté croissante d’obtenir des informations sur ce qui se passe réellement au Mali, il nous parait primordial de donner la parole aux vrais connaisseurs de la situation. Dans une interview accordée au programme Firoze Manji explique dans les grandes lignes la réalité malienne. Firoze Manji anime le site Pambazuka News qui traite de la justice sociale en Afrique. Ex-directeur d’Amnesty International en Afrique, il vient de publier, en anglais, le livre ’Un livre : Le réveil Africain : les révolutions émergentes.’
18 avril 2012
Amy Goodman : Pouvez-vous nous parler de la signification des propos du Président Malien lorsqu’il dit qu’il démissionne, et quel est l’enjeu derrière tout cela ?
Firoze Manji : Je ne pense pas que cela soit aussi dramatique qu’on veut nous faire croire. Même si le coup d’état n’avait pas eu lieu, il était obligé de se retirer en avril de toute manière. Je ne pense pas qu’il avait beaucoup de choix. Cela faisait probablement partie des négociations avec les officiers militaires qui se sont emparés du pouvoir. Et donc, je n’attacherais pas une grande importance à cela.
Je pense que ce qui est plus sérieux, ce sont les menaces venant des communautés économiques pour l’Occident – ou les Etats Africains Occidentaux, la CEDEAO – qui menacent d’entrer militairement au Mali. Et s’ils le font, cela pourrait causer une situation tragique.
Je pense que ce que nous avons au Mali est une situation très complexe. Vous avez, d’un côté, des officiers de rang moyen démobilisés, qui n’ont pas d’objectifs ou de plan précis de ce qu’ils veulent. On sait qu’ils sont démoralisés par la défaite qu’ils ont essuyée lors du Mouvement National pour la libération des Azawad, que les gens appellent communément Touaregs. Et ils ont actuellement pris la moitié du territoire du Mali. Mais cela est une partie de leur territoire traditionnel. Et ils ont maintenant organisé un cessez-le-feu. Ils ont occupé le territoire. Ils ont gagné ce qu’ils voulaient.
Cependant, la situation est beaucoup plus compliquée, à cause de mouvements comme Al Qaida au Maghreb, AQMI, qui ont été les porteurs de toutes sortes d’activités terroristes – et le porte parole des Nations Unies prétend que c’est le mouvement Azawad qui a perpétué toutes ces attaques terroristes. La réalité est bien différente. Selon des fuites récentes de WikiLeaks, le gouvernement malien a été très proche d’AQMI, dans le but de miner les efforts du peuple Azawad dans leur lutte pour l’indépendance.
Amy Goodman : - Pouvez-vous expliquer comment la Lybie et la chute de Kadhafi entre en ligne de compte et parler de qui sont les rebelles touaregs – pour certains, c’est la première fois dont ils en entendent parler.
Firoze Manji : Oui, Et bien, il y a eu beaucoup d’articles dans les médias, de publications, faisant allusion au fait que Kadhafi était membre de cette rébellion en particulier. Mais en réalité, ce mouvement a été organisé depuis un certain temps. Il y a certainement de nombreuses personnes que Kadhafi a entrainées dans son armée qui est issue de la population appelée Touareg. Et beaucoup d’entre eux sont retournés dans le mouvement après l’effondrement de la Libye. La moitié d’entre eux a certainement rejoint la rébellion touarègue, mais l’autre moitié est en fait à Bamako, la capitale du Mali, et a rejoint l’armée malienne, en prétendant être Maliens. Donc, il n’est pas très clair que ceux qui viennent de Lybie font désormais partie du mouvement de libération nationale.
En ce qui concerne les Touaregs, ce sont des gens qui ont occupé de larges régions d’Afrique. Ils se situent au Maroc, en Mauritanie, au Burkina Faso. Ce que nous devons comprendre, c’est que ce sont des bergers de bétail. Ce sont des gens qui sont nomades traditionnellement, qui bougent, et qui ont été incorporés au Mali à cause du gouvernement colonial français, qui a tout simplement divisé le territoire en fonction des ressources qu’il voulait exploiter. Et il faut se rappeler que le Mali a de très bonnes sources d’or, aussi bien que de gaz et de pétrole.
Donc, les Touaregs sont reliés à une grande communauté de gens qui s’étend du Nord de l’Afrique à beaucoup d’autres parties d’Afrique de l’Ouest. Ils demandent à avoir leur propre Etat, ce qui n’est pas déraisonnable, et ils sont nombreux à essayer de former un mouvement pour libérer leur territoire. La communauté internationale à renié leurs attentes. Ils ont été reniés par le gouvernement français. Dans les faits, les Etats-Unis ont une présence militaire dans cette zone, appelée AFRICOM. Et il n’y a pas doute qu’ils sont actifs pour empêcher les agissements du mouvement de libération nationale, le mouvement des Azawed, pour les empêcher d’atteindre une quelconque forme d’indépendance.
Amy Goodman : Quelle est la relation entre la formation américaine AFRICOM et la formation africaine, le CEDEAO, les nations africaines, et l’organisation des Etats d’Afrique de l’Ouest ?
Firoze Manji : Officiellement, aucun des pays africains, à part le Libéria, et plus récemment, la Libye, ont officiellement accepté la présence de AFRICOM et de la présence militaire en Afrique. Bien que les positions officielles soient ainsi, en pratique, AFRICOM a été présente dans cette région depuis de nombreuses années. Ils ont certainement été actifs en Algérie, au nord du Mali, et ils ont certainement une présence dans d’autres pays africains. Imaginez que les troupes kenyanes occupent une partie des Etats Unis, je ne pense pas que la population américaine sera contente. Et je pense que la population africaine a la même réponse : elle refuse la présence de troupes étrangères sur son territoire.
Amy Goodman : Et comment le Mali entre-t-il en ligne de compte dans ce qui se passé au Sénégal ?
Firoze Manji : L’ex-président du Sénégal, Abdoulaye Wade, a tenté de changer la constitution pour la 16ème fois pour s’assurer de remporter les élections avec plus de 25 pourcent des votes. Et les jeunes gens sont sortis dans les rues, et il y a eu de nombreuses manifestations. Ces protestations ont mené à une situation où un changement de la constitution n’était tout simplement pas possible. Et c’est ce qui a mis en place un bon contexte pour des élections réussies au Sénégal, ce qui a mené à la tête de la présidence Macky Sall. Et donc, c’est une immense victoire.
Mais je pense que c’est une partie d’un phénomène plus large, qui est en train de passer à travers le continent, qui vient du fait que les trente dernières années, notre peuple a perdu tous les gains de l’indépendance. Les Africains ont été habitués à avoir des soins de santé gratuits, une éducation gratuite, l’accès à l’eau, leurs propres infrastructures de télécommunication et de communication. Toutes ces choses gagnées avec l’indépendance ont été perdues, et cela à cause de l’application de ce que j’appelle les politiques néolibérales, qui ont été imposés à de nombreux pays africains par le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale.
Et donc, nous avons une situation dans la plupart de l’Afrique où les règles sont souvent non respectées par les sociétés multinationales. Et je pense qu’il y a un mécontentement grandissant du fait que les gens sentent qu’ils n’ont pas les moyens de déterminer leur propre destinée. Et donc, l’autodétermination est devenue un dynamisme vital à travers le continent. Et je pense que la montée du Mouvement National pour la libération des Azawad, que les gens appellent les Touaregs, cela fait partie du même processus de sentiment de perte d’autodétermination.
Traduit de l’anglais par Fatma Kassoul pour Investig’Action michelcollon.info
Source : Democracynow

Sédentaires et nomades
Réflexions sur le devenir du Mali
De tout temps et dans tous les pays, depuis la plus haute antiquité, il y a eu des oppositions et des guerres entre nomades et sédentaires, entre pasteurs et paysans. La Bible et le Coran racontent que Caïn était éleveur et Abel agriculteur. Et Caïn tua Abel.
Ces guerres ont un principal ressort :
Les sédentaires, les paysans ont besoin de permanence, ont besoin de posséder leur terre.
Les Nomades, les Pasteurs ont besoin d’une immensité libre pour y faire paître leur troupeau.
Dans l’esprit de tous et de tout temps, les pasteurs sont des seigneurs, les paysans sont des vilains.
Dans ces guerres les pasteurs mobiles et affamés gagnent les premières batailles comme Caïn avec Abel. Avec le temps, les sédentaires gagnent les guerres car ils ne peuvent fuir indéfiniment et car les Nomades ont besoin des Paysans. Esaü le nomade vendit son droit d’ainesse pour un plat de lentilles récoltées par Jacob l’agriculteur. Ces guerres ont été fréquentes en Afrique sub-saharienne : entre Sénégal et Mauritanie, entre Touaregs et Maliens ou Nigériens, entre Peuls et Mossi, entre le Darfour Nord et Sud, entre Hutu et Tutsi, etc.
Le pastoralisme trouve des conditions favorables dans les zones semi-désertiques difficiles à cultiver. L’élevage du chameau est adapté aux franges les plus désertiques du Sahel. Mais le pastoralisme est dans ces zones une activité aléatoire car, si la croissance rapide des végétaux en hivernage (ou lors des pluies éparses au Sahara) assure quelques mois par an un croît remarquable des animaux, la longue période de sécheresse rend difficile la survie du bétail.
Lorsque la zone soudanaise était peu peuplée, la culture itinérante avec écobuage des sédentaires de cette zone, réservait une grande partie des ressources fourragères aux nomades en contre saison. Les sédentaires profitaient de la fertilisation de la brousse assurée par les éleveurs. Il y avait une paix relative entre pasteurs et agriculteurs.
Mais l’augmentation rapide de la natalité a entraîné la mise en culture quasi permanente de la zone soudanaise et d’une grande partie du Sahel. Les cultivateurs mettent en culture chaque jour davantage de terres autrefois réservées aux parcours. Tous les vingt ou vingt-cinq ans la population soudanaise double. Cette population affamée cultive tous les ans davantage. Tous les vingt ou vingt cinq ans, la superficie cultivée fait plus que doubler, car la productivité agricole bouge peu tandis que des sols de plus en plus médiocres sont mis en cultures. Il n’y a plus de place dans la zone soudanaise pour les éleveurs en contre saison. Les éleveurs sont forcés de réduire l’importance de leurs troupeaux, car ils ne peuvent plus les nourrir en saison sèche. En saison sèche, ils achètent maintenant la paille du riz irrigué que les paysans brûlaient autrefois. Les Peuls se sédentarisent. Ils pratiquent un élevage plus intensif. Ils deviennent les bergers des Mossis dont ils gardent le bétail. Les femmes Peul créent des mini-laiteries autour des villes.
La vie des peuples nomades est très dure
Il faut sans cesse plier et déplier le camp, charger tout cela et le porter toujours plus loin. Il faut faire boire le bétail au moins tous les deux jours pendant la transhumance. Les bergers ne boivent pas plus que le bétail. Le bétail doit se déplacer, les hommes aussi. Cette vie est trop dure. Au Sud du Sahara, tous les peuples nomades ont leurs esclaves : Harratines chez les Maures, Bella chez les Touaregs, Rimaybé chez les Peuls. Ces esclaves font plus ou moins partie de la famille, mais ce sont esclaves quand même. La vie des esclaves est la plus dure.
Certains nomades éleveurs, les Touaregs principalement, peuvent trouver une activité complémentaire dans le commerce à travers le désert qu’ils connaissent bien. Les objets de ce commerce sont divers, mais le sel, les armes, l’or et les esclaves, ont toujours tenu une grande place dans cette activité. Les nomades savent élever les chameaux, organiser des caravanes, ils savaient aussi piller les caravanes des autres qui ne paieraient pas le tribut au passage. Le commerce transsaharien fut florissant. Il est maintenant limité. Il n’y a plus ni or, ni esclaves, à transporter. Il reste cependant la drogue et les otages. Il y a encore un peu de sel mais presque partout les camions remplacent les caravanes de chameaux. L’élevage du chameau n’est guère rentable. Il y avait aussi le tourisme mais celui-ci suppose la paix.
La civilisation brillante et attachante des grands nomades Touaregs et Peuls est menacée par le manque d’espace que leur laissent les sédentaires. Leur adaptation à l’évolution économique actuelle est très aléatoire.
Dans la zone sahélo-saharienne les éleveurs sont au Nord et sont musulmans, Les sédentaires agriculteurs sont au Sud, parfois musulmans mais aussi animistes. Les éleveurs nomades envoient leurs enfants à l’école coranique. La connaissance de l’écriture et du chiffrage de l’arabe leur permet d’être négociants. Mais leur savoir religieux ne suffit pas dans la vie moderne. Ils sont limités à l’élevage, au commerce, aux trafics et à la guerre. L’élevage et le commerce ne sont plus guère rémunérateurs. Ils ne peuvent accéder à certaines fonctions administratives ou techniques.
Les sédentaires du Sud ont généralement envoyé leurs enfants à l’école moderne. Leur savoir leur permet d’avoir accès à de nombreuses fonctions ou emploi actuels. L’école est pour eux une garantie d’indépendance vis-à-vis des nomades autrefois dominants.
Il y a bien des différences entre les divers nomades : Les Maures et les Touaregs sont d’origine Berbère. Ils sont très arabisés chez les Maures, très indépendants chez les Touaregs et Tamasheks. Le statut de la femme est particulier chez les Maures, les Touaregs et les Peuls. Les femmes sont respectées, elles choisissent souvent leur mari et il n’y a que rarement de la polygamie. Les femmes Peul sont des princesses ! Elles ne piochent pas.
Les sociétés nomades ont des valeurs, un certain goût de l’apparat et de la noblesse qui les distingue aussi des agriculteurs plus modestes.
Les stupides frontières issues de la colonisation ne facilitent pas les choses. Mais l’Afrique est ainsi faite qu’il n’y a guère de frontières "naturelles", "géographiques". Les peuples africains sont répartis de telle manière que des frontières ethniques ne pourraient exister. Il y a des Touaregs de la Lybie à la Mauritanie, des Peuls du Cameroun au Sénégal en passant par la Guinée. Des Mandingues du Mali à la Casamance et à la Guinée.
Revenons au Mali
Les populations du Nord sont à l’origine Touaregs. Beaucoup sont allés faire la guerre chez Kadhafi. Ils étaient partis parce que leur activité traditionnelle périclitait. Ils étaient allés en Lybie, aussi, comme chauffeurs et divers emplois qui ont été supprimés par la guerre. Ils ne pourront que difficilement retourner en Lybie car ils ont été compromis avec le régime Kadhafi.
La population du Nord était constituée aussi de gens du Sud Mali, venus dans le Nord pour fuir la pression démographique intense du Sud et pour occuper les métiers qui n’intéressent pas les Touaregs, notamment les cultures de décrue et la culture irriguée au long du Niger. Cette fraction importante de la population est en fuite très générale vers le Sud Mali, mais aussi vers, le Sud Niger et le Burkina Faso. Ils seraient des centaines de milliers !
Sur ce constat, on pourrait espérer qu’une organisation confédérale du Mali pourrait permettre à nouveau une cohabitation sereine entre éleveurs et agriculteurs. Les Touaregs pourraient développer leur activité dans le transport et le tourisme. Les agriculteurs du Sud reviendraient aux bords du Niger. Mais ces activités ne suffiront sans doute pas pour faire vivre ces deux populations toujours plus nombreuses.
A l’avenir, la capture de l’énergie solaire et la recherche pétrolière, apporteront sans doute des emplois mais ce sera dans une ou deux générations.
Et puis, il y a Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) ! Mais on peut penser que les Touaregs, jaloux de leur indépendance retrouvée ne se laisseront pas faire. Leurs coutumes sont en opposition avec la Charia des intégristes sur bien des points. Ce sont des guerriers redoutables. Ils ne se laisseront pas dominer par Aqmi.
Et puis, on ne sait quel sera le jeu de l’Algérie dans tout cela !
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Quels sens donner aux coups d’État en Afrique ?
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Kadhafi-Sarkozy: l'encombrant "Monsieur Bachir"

MARDI, 15 MAI 2012 17:20



BACHIR SALEH BÉNÉFICIAIT D'UN PASSEPORT DIPLOMATIQUE NIGÉRIEN DE COMPLAISANCE ÉTABLI À LA DEMANDE DES AUTORITÉS FRANÇAISES.Recherché par Interpol, Bachir Saleh, l'homme qui sait tout des affaires franco-libyennes, a vécu tranquillement à Paris jusqu'à début mai. Chronique d'une fuite annoncée.



Il est reparti aussi mystérieusement qu'il était arrivé. Après avoir séjourné ces derniers mois en France grâce à un titre de séjour délivré par le ministère de l'Intérieur, Bachir Saleh ex-directeur de cabinet du défunt colonel Kadhafi et grand argentier du régime, a pu quitter Paris au début de mai. Sans être inquiété, et en emportant avec lui tous les secrets du rapprochement franco-libyen opéré sous l'ère Sarkozy.

Pourtant, Bachir Saleh Bachir de son nom complet, 65 ans, faisait l'objet, depuis mars, d'une notice rouge diffusée sur Internet par Interpol en vue de son extradition vers Tripoli, qui le réclame pour "fraude". L'homme, qui gérait naguère le Libyan African Portfolio (LAP, fonds d'investissement pour l'Afrique), doté de 40 milliards de dollars, est également visé par des sanctions économiques aux Etats-Unis.

Soupçons de financement de la campagne 2007 de Sarkozy

Le grand public a découvert son nom entre les deux tours de l'élection présidentielle. Le 28 avril, le site Mediapart publie un "document officiel libyen" qui démontrerait qu'en décembre 2006 le régime de Kadhafi avait décidé de financer la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy, à hauteur de 50 millions d'euros. Cette note, adressée à Bachir Saleh, confirmerait "l'accord de principe" [de financement] sur la foi d'une réunion du 6 octobre 2006, à laquelle auraient participé, outre Saleh, Brice Hortefeux, alors ministre des Collectivités territoriales et proche de Nicolas Sarkozy, ainsi que Ziad Takieddine, intermédiaire du rapprochement entre les deux pays. Les personnes citées démentent aussitôt avoir assisté à cette réunion ou avoir eu connaissance de l'existence d'un tel document. Le 30 avril, Nicolas Sarkozy porte plainte pour "diffusion de fausse nouvelle". Le lendemain, nouveau coup de théâtre: Al-Baghdadi al-Mahmoudi, ex-Premier ministre de Kadhafi, détenu en Tunisie, confirme la thèse du financement politique...

Dans le même temps, les plus hautes autorités françaises multiplient les déclarations, parfois contradictoires, sur les conditions de séjour de Saleh sur le territoire: "accueilli en France en accord avec Tripoli" ou bénéficiant d'une "autorisation de séjour provisoire au titre de la vie privée et familiale". François Fillon déclare qu'il n'y a "aucune trace de mandat d'arrêt international à son encontre" et qu'il bénéficie d'un "passeport diplomatique nigérien", synonyme d'immunité.




L'un des derniers fidèles de Kadhafi

« C'est un titre fictif, et le document a été établi à la demande du gouvernement français »

Ce passeport de complaisance, dont nous publions en exclusivité un fac-similé, a été délivré le 27 décembre 2011. Il stipule que Bachir Saleh est "conseiller à la présidence du Niger". "C'est un titre fictif, et le document a été établi à la demande du gouvernement français", affirment à L'Express deux sources nigériennes très informées. De plus, Saleh était bien recherché par Interpol, sous le pseudonyme de Bachir al-Shrkawi - "celui qui vient de l'Est", en arabe.

Une ascension vertigineuse

Il ne vient pas de l'Est, Bachir, mais du Sud: du Sahara libyen. Et son ascension jusqu'aux plus hautes sphères de la dictature de Kadhafi est vertigineuse. Il est né en 1946, à Traghan, une oasis du Fezzan, dans une famille descendant d'esclaves affranchis. Avec l'arrivée au pouvoir du "Guide" libyen, en 1969, il sort du rang. On le retrouve ambassadeur, en Centrafrique, en Tanzanie, en Algérie. C'est un polyglotte: il parle arabe, français, anglais, swahili, comprend les langues toubou et touareg. En 1998, il devient directeur de cabinet de Kadhafi, qui le surnomme le "Noir". Puis, en 2006, il prend également la tête du LAP. Officiellement, ce fonds alimente des projets de développement et vend l'image de Kadhafi, le "roi des rois d'Afrique". Il sert surtout à financer les campagnes électorales des "amis", les régimes moribonds comme les mouvements rebelles. A la même période, Saleh crée à Genève une "filiale" du fond libyen - LAP Suisse - tout près de l'aéroport et à dix minutes de la villa de Prévessin-Moëns (Ain) où réside sa femme, franco-libanaise, récemment condamnée pour des faits d'esclavage moderne. Saleh reste administrateur du LAP jusqu'en mai 2010. La société a fermé ses bureaux genevois en juillet 2011, et l'argent s'est volatilisé.

L'interlocuteur privilégié de Claude Guéant

Entre-temps, Bachir Saleh était devenu l'interlocuteur privilégié de Claude Guéant, alors secrétaire général de l'Elysée. D'après un autre document rendu public par Mediapart, Nicolas Sarkozy aurait même demandé à Kadhafi, en 2006, s'il pouvait "rencontrer M. Bachir" sur les "questions délicates".

Jusqu'à la chute du régime, en août 2011, ce personnage restera l'un des derniers fidèles, ainsi que l'émissaire indispensable auprès du gouvernement français pour trouver une porte de sortie aux dignitaires libyens. Le 2 juillet 2011, "M. Bachir" évoque le sujet en tête à tête avec Nicolas Sarkozy. A-t-il d'autres arguments à faire valoir ce jour-là pour garantir son propre avenir? Mystère. Après l'effondrement du régime, Bachir Saleh parviendra à quitter la Libye dans des conditions rocambolesques. "Arrêté" par des miliciens, il est relâché deux jours plus tard et accompagné à la frontière tunisienne. Depuis Djerba, il s'envole pour Paris, sous protection française.

A Paris, Bachir Saleh ne se cachait pas: le 1er mai, il discutait dans les salons de l'hôtel Ritz avec Dominique de Villepin et leur ami communAlexandre Djouhri, intermédiaire sur de gros contrats franco-libyens. Au même moment, selon nos informations, il envisageait d'acheter un appartement dans le quartier chic de l'Alma. Mais son agenda a été bousculé. Le 4 mai, Claude Guéant annonce que Bachir Saleh sera arrêté "dès qu'il sera découvert". A cette date, l'oiseau s'est déjà envolé. Il semble avoir trouvé refuge à Dakar (Sénégal), après un crochet par Bamako (Mali). Deux pays où il compte aussi de nombreux obligés.

L’Express

Nord du Mali : calme précaire à Gao après des manifestations anti-islamistes - Temoust.org | Le portail du peuple touareg berbère Kel Tamasheq

Nord du Mali : calme précaire à Gao après des manifestations anti-islamistes - Temoust.org | Le portail du peuple touareg berbère Kel Tamasheq

Plus de 100 permis miniers en cours de validité au Niger

tamoudre.org
APA-Niamey (Niger)
Plus de 100 permis de recherche minière sont en cours de validité au Niger, où plusieurs compagnies sont en activités dans l’exploration ou l’exploitation de l’uranium, du pétrole et de divers métaux précieux, a annoncé Omar Hamidou Tchiana, ministre des Mines, cité lundi par les médias officiels.
Le ministre Tchiana qui s’est abstenu d’avancer des noms de compagnies ayant introduit des demandes de permis miniers, a indiqué que « plusieurs centaines d’indices centaines d’indices de diverses substances ont été identifiés » au Niger.
« Notre sous-sol recèle d’importantes réserves en uranium, en charbon, en fer, en phosphates et calcaires » a-t-il expliqué, ajoutant que le Niger a quelque 300 000 tonnes d’uranium métal de ressources.
Quatrième producteur mondial  d’uranium, le Niger est également parmi les pays qui détiennent les réserves les plus importantes, qui lui garantissent une production d’au moins 40 ans, a encore dit le ministre Tchiana.
Dans le domaine du charbon, les réserves du pays ‘élèvent à près de 75 millions de tonnes réparties entre les gisements d’Anou Araren et Salkadamna, au nord, a-t-il renseigné.
L’estimation partielle des réserves du fer de Say (ouest) donne 1,2 milliard de tonnes tandis que le massif de Termit (nord), a un potentiel important à confirmer.
« Nos réserves en calcaires sont énormes, ce qui justifie l’existence, en dehors de la cimenterie de Malbaza en cours d’agrandissement, de plusieurs projets de nouvelles cimenteries, à Kao et Tamaské
notamment. Nos réserves en or sont de l’ordre de 11 tonnes » a souligné le ministre des Mines.
Le Niger regorge également de  manganèse,  de cuivre,  de molybdène et nickel dont les réserves « sont plus modestes », tandis que les réserves en phosphates et gypse ne sont pas bien définies.
Niamey, qui s’est engagé dans le processus mondial transparence dans les industries extractives (ITIE), a accordé depuis 2007, quelque 122 permis à des compagnies françaises, chinoises, canadiennes, australiennes, américaines et sud-africaines, grâce à une nouvelle politique minière qui préconise la diversification des ressources
minières et des partenaires.
DS/od/APA -2012-05-15 05:34:19

Un drone abattu aux frontières algéro-maliennes


Un drone de type Predator a été neutralisé à l’aide de missiles sol-air russes par un groupe d’hommes armés, dans la région de Ouikran, près de la frontière algérienne dans le Nord du Mali.
C’est à proximité de la frontière algéro-malienne que la destruction d’un drone français ou américain de type Predator a été signalée ce lundi par les forces de défense algériennes. D’après le quotidien El Khabar, des individus, dont les identités sont encore inconnues, auraient abattu l’engin en plein vol à l’aide de missiles sol-air russes, un arsenal provenant des anciens stocks de l’armée loyaliste libyenne. L’armée malienne aurait récupéré les débris dans la région de Ouikran, près de la frontière algérienne. Selon le quotidien, le drone a été détruit alors qu’il effectuait un vol de reconnaissance à l’ouest de la ville de Toudenni.
L’incident témoigne du climat qui règne actuellement dans la région du Sahel. Ces drones, très utilisés en matière de surveillance par les puissances occidentales, servent notamment à se renseigner sur les déplacements des groupes armés qui opèrent dans la bande sahélienne.
Les drones au Sahel, une nouveauté ?
Les services occidentaux sont très actifs dans la sous-région du Sahel. Mais, longtemps réservée à des zones comme le Pakistan ou l’Iran, l’utilisation par ces mêmes services de drones se développe au Sahel. Pour l’heure, ni les Etats-Unis, fournisseurs de ces drones Predator, ni la France qui en possède quelques-uns, n’ont exprimé le moindre mot à ce sujet.
Des sources ont indiqué que ces engins volants étaient aussi utilisés pour rendre comptes des circulations du Mouvement de libération de l’Azawad (MNLA) et d’Al-Qaïda au Nord du Mali. Ils auraient commencé à survoler le territoire après la chute de Kadhafi, pendant la présence des forces américaines et françaises. L’Algérie, qui a plus de 1 300 kilomètres de frontière avec le Mali, a interdit à ces deux pays de faire voler leurs drones au-dessus de son territoire.
Ces drones pourraient aussi être un moyen de localiser les otages aux mains des groupes terroristes. Actuellement, une douzaine de personnes est gardée prisonnière par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).
FOUÂD HARIT, http://www.afrik.com/article25649.html, 15-05-2012

lundi 14 mai 2012




photo:cosmos Touareg



Touarègue connections


A


A son Excellence Monsieur le président Français :François Hollande.



Monsieur




Félicitations d'abord pour votre accession à la magistrature suprême de la" grande" France.




Je suis Touareg autochtone sans frontières du faite de la colonisation..
ça veut rien dire au fond,pour un européen qui ne peut s'imaginer les péripeties et les tragédies d'une minorité puisse t elle être Touarègue et francophone par la force des évènements qui nous lient.

J'ai été frappé par une de vos photos ou vous étiez avec des amis Touareg qui circulait sur les réseaux sociaux Monsieur le président.Il s'agissait des artistes et artisans Touaregs qui animaient durant les longs hivers les campagnes du Parti socialiste et ses soirées culturelles provinciales.Sur la photo Monsieur le président on vois d'abord ces Touaregs sourirent et faire des geste simples et conviviaux à l'ensemble des français gauchistes comme droitiers,mais aussi posés une main "fraternelle" sur votre épaule...

Nos attentes en tant que Touaregs.




Ce soir en descendant du boulot je vois un article sur votre coup de fil au président mauritanien pour parler de la situation au Sahel et donc de l'AZAWAD et des TOUAREGS mes SOEURS et FRERES ,ma VIE,mon AVENIR et celui des MIENS c'est au Sahel mais aussi en partie au Maghreb et en Libye.

Oui ;Monsieur le président,nous les TOUAREGS avons étés condamnés par les colons français depuis un siècle parce que nous avons (osés) défendre nos parents et nos terres avec acharnement contre les colons et les envahisseurs de l'époque et du coup nous avons eu droit à être massacrés et dispersés  entre  7 pays sahelo-maghrébins.

Une fois occupés nos terres,nos parents furent esclaves et les rebelles bannis de leurs terres et de leur dignité humaine.

Nous fûmes colonisés par vos parents dans le sang et la torture avec seuls le silence et l’indifférence du Sahara  comme  complices durant presque deux siècles mon président.

Depuis 1963 la France qui a livré notre royaume à ses envahisseurs vassaux tels que le Mali,le Niger,le Burkina, l’Algérie: nous regardait nous faire massacrer encore et encore par dizaines des milliers sur nos terres devant nos femmes ,nos enfants,nos soeurs,nos parents sans réagir comme il est du devoir d'une "grande nation" qui se veut ou se conçoit comme "berceau de l'universalité des droits de l'homme"

Monsieur le président Beaucoup parmi de nos parents  furent exécutés,bannis de leur pays,leur nation et leur familles.

De 1958 date à laquelle tous nos Sultants et chefs  politiques,militaires  ont écris des lettres et documents confidentiels au Général DE GAULE pour lui faire part de notre révolte et de notre incompréhension suite aux indépendances africaines qui livrent notre territoire aux ennemis de longue date....

Cette ignorance ou acte délibéré de la France coloniale envers notre peuple fut des centaines des milliers des morts Touaregs ;hommes ;femmes,enfants,vieillards,animaux et biens soit la moitié de notre peuple et la France  de l'époque en est responsable devant l'histoire.

De 1916 à 1958 le peuple Touareg du Mali du Burkina et du Niger est de 2 557 000 habitants entre 1916 à 1958.

En 2012 mon peuple est de 2 millions sur l'ensemble de l'Afrique y compris la Libye,l'Algérie,le Niger,Le Burkina et le Mali.

soit  4 générations exterminés et presque le double massacré par les gouvernements maliens, nigériens,burkinabé,algerien,et libyen senoussiste à l’époque aucun criminel jugé à ce jour et cela toujours avec la complicité de la France de l'époque...qu'en sera t il de la vôtre?

En 2011 Le monde arabe se revoltait de la Tunisie en passant par l'Egypte,la Lybie aidé par votre pays et l'OTAN. entre temps mon peuple qui a servi de mercenaire,de chaire à canon pour les libyens,les nigeriens,les maliens,les burkinabés et les algeriens après 4 révolutions(1963-1985-1990-2006)devenu :ISHUMARS ce qui veut dire tout simplement Chômeurs a décidé de lutter pour ses terres et sa LIBERTE , sa DIGNITE ,et son TERRITOIRE comme tous les peuples Arabes du printemps.




La longue lutte des Touaregs pour l'independance.



Pour le Niger:Y a eu au total Monsieur le président français plus de 5 révolutions Touarègues depuis 1976 toutes avortés au Niger car soutenu par vos hélicos et votre armada en contrepartie de  l'Uranuim exploité sur nos terres et qui est fournit à vos centrales nucléaires par AREVA ,Mr Hollande et cela depuis les années 1970 à  un prix dérisoire..




Pour l'ex soudan français ou le Mali:dès 1963 une révolution touarègue allait éclater contre le régime communiste du général Modibo Keïta.Ce regime digne des soviets va massacrer des dizaines des milliers des touaregs sous l'oeil "attentif" des ex colons français de l'époque.


Autochtones.

Le Mali comme le Niger n'ont jamais au grand jamais respectés  les accords de paix issus des différentes négociations ou clauses reconnaissant un droit des Autochtones à la justice,au territoire, aux richesses ainsi qu'à la sécurité sur leur territoire.




Ces tensions exacerbés et ces differents accords non appliqués chère président de la république française vont amener les Touarègues à ne plus faire confiance à des pouvoirs ou des accords qui les marginalisent et privent des droits les plus élémentaires sur leur  propre territoire ou sont exploités les richesses uranifères et pétrolières qui alimentent vo marchés et vos centrales nucléaires.



Printemps arabe et été Touareg



C'est ainsi que depuis les révolutions arabes notamment en Tunisie en Egypte et en Libye ou votre pays a joué le premier rôle avec l'Otan pour mettre le CNT au pouvoir,les Touaregs ont pris la ferme décision de ne plus jamais lutté pour un autre pays que leur.

Ainsi d'après un accord tacite entre OTAN et notamment la France,il nous fut proposé de partir rejoindre le CNT ou notre pays pour le liberer en faisant usage de nos compagnies et armements libyens pour soutenir notre revolution dans l'AZAWAD historique terre des Touaregs.




Mission accomplie en deux mois avec l'aide de nos frères du MNA dans l'AZAWAD




Monsieur le président,après deux mois d'intenses et d'éprouvants combats avec l'armée d'occupation malienne qui est complice des terroristes a qui elle a louer notre territoire nous avons chassés ceux ci loin de nos terres et de notre peuple qu'ils opprimaient depuis plus de 62 ans.
Nous demandons votre aide mais aussi celle des pays amis pour lutter contre la ménace terroriste qui sevit au Sahara.

Le vendredi 06/avril nous avons proclamés notre indépendance de façon unilatérale en pensant que le monde entier témoin de nos souffrances allait réagir de façon positive et juste.

Notre surprise fut grande de voir la "communauté internationale" condamner notre liberté et notre dignité en même temps que les islamistes algériens d'Aqmi qui sont installés depuis 22 ans sur notre territoire avec la complicité de l'état algérien et des services de sécurité maliens.




UNE INDÉPENDANCE IRRÉVOCABLE ET NON NÉGOCIABLE




Monsieur le président


Nous savons que vous comptez sur  des amis socialistes,mais nous esperons juste que ces rapports n'eclipserons pas l'objectivité et votre vision de la justice.
Notre résistance depuis un siècle  sous
Le MNLA(Mouvement de Liberation Nationale de l'Azawad) a engagé notre lutte de liberation nationale et notre détermination à bâtir un état Laïque et démocratique n'ont d'égales aujourd' hui que notre engagement à sacrifier l'ensemble de notre peuple s'il le faut pour vivre dans l'honneur et la dignité ou alors disparaître complètement en luttant...

A vous de concevoir ou prevoir s'il est possible de maintenir un peuple autochtone dans l'esclavage ou le colonialisme plus de deux siècles ou alors faudrait sur les 5 pays sur lesquels  vous avez bâtis les états sahelos-maghrébins du Mali-Niger-Burkina-algerie-Libye-Mauritanie nous restituer une partie  de notre bien pour qu'enfin vive notre peuple dans la dignité et l'honneur et puisse enfin panser ses plaies et ses tragédies.
Nous voulons que vous usiez de votre pouvoir afin que justice et rien que la justice soit rendue à notre peule.
Merci



Tanimert/Mister Président.
Bonne chance et pensez à
l'AZAWAD.

Touarègue connections.



Publié par Issikta à l'adresse 20:56