TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
samedi 29 mai 2010
Robert Dulas, le retour
27/05/2010 à 10h:38 Par Jeune Afrique
Salou Djibo a rencontré Robert Dulas à la fin des années 1990 à l'école militaire de Bouaké.
© AFP L'ancien conseiller français des présidents Robert Gueï et François Bozizé a été nommé "ambassadeur plénipotentiaire" du Niger par le chef de la junte, Salou Djibo.
Ancien conseiller du défunt président ivoirien Robert Gueï, puis du Centrafricain François Bozizé, le Français Robert Dulas réapparaît sur le devant de la petite scène « françafricaine », cette fois au Niger. Il y a un mois, Dulas a été nommé ambassadeur itinérant et plénipotentiaire par le chef de la junte au pouvoir à Niamey, le chef d’escadron Salou Djibo – qu’il a connu, il y a une douzaine d’années, quand ce dernier fréquentait l’école militaire de Bouaké –, avec pour tâche (délicate) de superviser la révision des contrats miniers et alimentaires passés à l’époque du président Tandja.
Dulas travaille pour Secopex, une société française de sécurité (militaire et économique) fondée en 2003, qui est une concurrente de Geos et a notamment en portefeuille un contrat avec le gouvernement somalien. Il collabore également avec Charles Millon, l’ancien ministre français de la Défense, actif au Sahel dans le domaine des bioénergies.
Salou Djibo a rencontré Robert Dulas à la fin des années 1990 à l'école militaire de Bouaké.
© AFP L'ancien conseiller français des présidents Robert Gueï et François Bozizé a été nommé "ambassadeur plénipotentiaire" du Niger par le chef de la junte, Salou Djibo.
Ancien conseiller du défunt président ivoirien Robert Gueï, puis du Centrafricain François Bozizé, le Français Robert Dulas réapparaît sur le devant de la petite scène « françafricaine », cette fois au Niger. Il y a un mois, Dulas a été nommé ambassadeur itinérant et plénipotentiaire par le chef de la junte au pouvoir à Niamey, le chef d’escadron Salou Djibo – qu’il a connu, il y a une douzaine d’années, quand ce dernier fréquentait l’école militaire de Bouaké –, avec pour tâche (délicate) de superviser la révision des contrats miniers et alimentaires passés à l’époque du président Tandja.
Dulas travaille pour Secopex, une société française de sécurité (militaire et économique) fondée en 2003, qui est une concurrente de Geos et a notamment en portefeuille un contrat avec le gouvernement somalien. Il collabore également avec Charles Millon, l’ancien ministre français de la Défense, actif au Sahel dans le domaine des bioénergies.
Au Mali, « un enfant meurt toutes les cinq minutes »
Vendredi 28 mai 2010 5 28 /05 /2010 18:05
Au Mali, « un enfant meurt toutes les cinq minutes »
Interview de Katrien Ghoos, responsable nutrition au bureau de l’Unicef Mali.
Katrien Ghoos est responsable nutrition au bureau de l’Unicef Mali. De passage à Paris, elle alerte les médias sur la malnutrition des enfants maliens.
jeudi 8 avril 2010 / par Olivia Marsaud
Au Mali, le taux de mortalité infanto-juvénile est parmi les plus élevés du monde. Près de 35% des décès sont attribués, dans cette tranche de la population, à la malnutrition. Cette maladie, causée par une carence d’éléments nutritifs dans l’alimentation, apparaît dès le plus jeune âge. Le constat est alarmant, mais des solutions existent.
Afrik : Quel est le niveau de malnutrition au Mali ?
Katrien Ghoos : Il faut d’abord dire qu’il y a plusieurs formes de malnutrition dans le pays. La malnutrition aigüe, qui s’accompagne d’une extrême maigreur, et qui peut s’installer très vite, en quelques jours, suite à une maladie, à une diarrhée. Il y a ensuite la malnutrition chronique ou retard de naissance (l’enfant a une taille trop petite par rapport à son âge), la malnutrition insuffisance pondérale, qui concerne des gens qui n’ont pas assez de revenus et qui ne se nourrissent pas suffisamment. La malnutrition carence en micro-nutriments, en vitamine A, en iode, en fer (ce qui donne de l’anémie). C’est une malnutrition dont on parle peu parce qu’elle ne se voit pas vraiment : elle se traduit surtout par une grande fatigue, moins d’attention à l’école, un développement intellectuel moindre... Ces quatre formes de malnutrition peuvent être sévères, visibles ou modérées.
Afrik : Les enfants sont les plus touchés ?
Katrien Ghoos : Le taux de mortalité infantile est très élevé au Mali : un enfant sur cinq meurt avant 5 ans. Ce qui fait qu’un enfant meurt toutes les 5 minutes... La plupart des décès se fait à la maison et la malnutrition est associée à la moitié de ces décès. Il y a eu beaucoup de progrès en vue d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) mais cela reste insuffisant.
Afrik : Peut-on parler de crise nutritionnelle au Mali ?
Katrien Ghoos : Non. La situation est mauvaise mais pas considérée comme une crise. Notre objectif est de rendre la malnutrition plus visible qu’elle ne l’est, pour que des interventions adéquates puissent être mises en place. Par exemple, un accompagnement pendant ce que nous appelons la période critique : de la grossesse jusqu’aux 2 ans de l’enfant. Si la femme enceinte est anémiée, le bébé aura un retard de croissance. A la naissance, il faut ensuite veiller à ce que la consommation alimentaire soit en adéquation avec ses besoins.
Afrik : Quelles sont les conséquences économiques de la malnutrition ?
Katrien Ghoos : Un enfant malnutri demande des soins, il y a donc perte d’argent et de temps pour les familles, qui doivent acheter des médicaments et se déplacer au centre de santé. Pour le pays, se pose le problème d’atteinte des OMD et des pertes économiques importantes.80% des enfants sont anémiques au Mali, or, l’anémie est responsable d’une perte de PIB de 4%. Ce qui est beaucoup ! L’anémie réduit de 10% la productivité au niveau national. Elle contribue donc à la pauvreté et réduit la croissance économique. Il y a un vrai lien entre pauvreté et malnutrition.
Afrik : Que faire ?
Katrien Ghoos : On travaille sur ces trois points : la sécurité alimentaire, l’accès aux soins et à l’eau potable, et le plaidoyer pour influencer les politiques. Il existe des interventions efficaces et peu chères qui ont un impact important. Nous avons cinq domaines d’action : améliorer les pratiques alimentaires, gérer la malnutrition aigüe, augmenter l’apport en micro-nutriments, améliorer l’hygiène et améliorer la protection sociale. L’Unicef Mali a bénéficié du Fonds de la Commission européenne, le Food facility, ce qui nous a permis de prendre en charge la malnutrition aigüe et sévère, d’apporter une assistante technique pour la formation à la prise en charge de ces malnutritions et la fourniture du lait thérapeutique et du Plumpy nut. Tout cela avec l’aide d’ONG partenaires. Au niveau du suivi de la situation nutritionnelle, on est impliqués dans une enquête nationale qui a commencé en décembre et doit se terminer fin mai, pour mettre à jour les indicateurs sociaux du pays avec, parmi eux, les taux de malnutrition. Enfin, nous faisons la promotion des bonnes pratiques d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant et de la prévention (distribution de micro-nutriments, promotion du sel iodé, déparasitage...). Nous voulons changer les comportements, par le biais de campagnes médias dynamiques.
Afrik : Le gouvernement malien est-il réceptif ?
Katrien Ghoos : Oui, la prise de conscience est récente mais la volonté politique est en train de se manifester. Nous faisons du plaidoyer auprès du gouvernement, de l’opinion publique, des décideurs, des bailleurs de fonds, pour l’insertion des interventions nutritionnelles dans les différents plans de développement. En juin, un forum national sur la malnutrition aura lieu à Bamako. Il faut un plan stratégique avec un cadre institutionnel. Si le Mali veut progresser, il faut agir sur la malnutrition.
Au Mali, « un enfant meurt toutes les cinq minutes »
Interview de Katrien Ghoos, responsable nutrition au bureau de l’Unicef Mali.
Katrien Ghoos est responsable nutrition au bureau de l’Unicef Mali. De passage à Paris, elle alerte les médias sur la malnutrition des enfants maliens.
jeudi 8 avril 2010 / par Olivia Marsaud
Au Mali, le taux de mortalité infanto-juvénile est parmi les plus élevés du monde. Près de 35% des décès sont attribués, dans cette tranche de la population, à la malnutrition. Cette maladie, causée par une carence d’éléments nutritifs dans l’alimentation, apparaît dès le plus jeune âge. Le constat est alarmant, mais des solutions existent.
Afrik : Quel est le niveau de malnutrition au Mali ?
Katrien Ghoos : Il faut d’abord dire qu’il y a plusieurs formes de malnutrition dans le pays. La malnutrition aigüe, qui s’accompagne d’une extrême maigreur, et qui peut s’installer très vite, en quelques jours, suite à une maladie, à une diarrhée. Il y a ensuite la malnutrition chronique ou retard de naissance (l’enfant a une taille trop petite par rapport à son âge), la malnutrition insuffisance pondérale, qui concerne des gens qui n’ont pas assez de revenus et qui ne se nourrissent pas suffisamment. La malnutrition carence en micro-nutriments, en vitamine A, en iode, en fer (ce qui donne de l’anémie). C’est une malnutrition dont on parle peu parce qu’elle ne se voit pas vraiment : elle se traduit surtout par une grande fatigue, moins d’attention à l’école, un développement intellectuel moindre... Ces quatre formes de malnutrition peuvent être sévères, visibles ou modérées.
Afrik : Les enfants sont les plus touchés ?
Katrien Ghoos : Le taux de mortalité infantile est très élevé au Mali : un enfant sur cinq meurt avant 5 ans. Ce qui fait qu’un enfant meurt toutes les 5 minutes... La plupart des décès se fait à la maison et la malnutrition est associée à la moitié de ces décès. Il y a eu beaucoup de progrès en vue d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) mais cela reste insuffisant.
Afrik : Peut-on parler de crise nutritionnelle au Mali ?
Katrien Ghoos : Non. La situation est mauvaise mais pas considérée comme une crise. Notre objectif est de rendre la malnutrition plus visible qu’elle ne l’est, pour que des interventions adéquates puissent être mises en place. Par exemple, un accompagnement pendant ce que nous appelons la période critique : de la grossesse jusqu’aux 2 ans de l’enfant. Si la femme enceinte est anémiée, le bébé aura un retard de croissance. A la naissance, il faut ensuite veiller à ce que la consommation alimentaire soit en adéquation avec ses besoins.
Afrik : Quelles sont les conséquences économiques de la malnutrition ?
Katrien Ghoos : Un enfant malnutri demande des soins, il y a donc perte d’argent et de temps pour les familles, qui doivent acheter des médicaments et se déplacer au centre de santé. Pour le pays, se pose le problème d’atteinte des OMD et des pertes économiques importantes.80% des enfants sont anémiques au Mali, or, l’anémie est responsable d’une perte de PIB de 4%. Ce qui est beaucoup ! L’anémie réduit de 10% la productivité au niveau national. Elle contribue donc à la pauvreté et réduit la croissance économique. Il y a un vrai lien entre pauvreté et malnutrition.
Afrik : Que faire ?
Katrien Ghoos : On travaille sur ces trois points : la sécurité alimentaire, l’accès aux soins et à l’eau potable, et le plaidoyer pour influencer les politiques. Il existe des interventions efficaces et peu chères qui ont un impact important. Nous avons cinq domaines d’action : améliorer les pratiques alimentaires, gérer la malnutrition aigüe, augmenter l’apport en micro-nutriments, améliorer l’hygiène et améliorer la protection sociale. L’Unicef Mali a bénéficié du Fonds de la Commission européenne, le Food facility, ce qui nous a permis de prendre en charge la malnutrition aigüe et sévère, d’apporter une assistante technique pour la formation à la prise en charge de ces malnutritions et la fourniture du lait thérapeutique et du Plumpy nut. Tout cela avec l’aide d’ONG partenaires. Au niveau du suivi de la situation nutritionnelle, on est impliqués dans une enquête nationale qui a commencé en décembre et doit se terminer fin mai, pour mettre à jour les indicateurs sociaux du pays avec, parmi eux, les taux de malnutrition. Enfin, nous faisons la promotion des bonnes pratiques d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant et de la prévention (distribution de micro-nutriments, promotion du sel iodé, déparasitage...). Nous voulons changer les comportements, par le biais de campagnes médias dynamiques.
Afrik : Le gouvernement malien est-il réceptif ?
Katrien Ghoos : Oui, la prise de conscience est récente mais la volonté politique est en train de se manifester. Nous faisons du plaidoyer auprès du gouvernement, de l’opinion publique, des décideurs, des bailleurs de fonds, pour l’insertion des interventions nutritionnelles dans les différents plans de développement. En juin, un forum national sur la malnutrition aura lieu à Bamako. Il faut un plan stratégique avec un cadre institutionnel. Si le Mali veut progresser, il faut agir sur la malnutrition.
Niger : lancement du site web de la présidence du CSRD
samedi 29 mai 2010
Niger : lancement du site web de la présidence du CSRD
Une cérémonie de lancement du site web de la présidence du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD) s’est déroulée vendredi dans la salle de conférence Margou de l’Hôtel Gawèye de Niamey.
Cette cérémonie a été présidée par le conseiller principal du président du CSRD, chargé de la communication, Boubacar Mariko en présence de plusieurs membres du cabinet du président du CSRD.
En lançant le site, Boubacar Mariko a souligné que le 21e siècle est sous l’emprise du numérique sur toutes les activités et les nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) sonnent comme un levier de développement.
Face à cette réalité, "le Niger a élaboré et adopté une politique nationale de développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication", a-t-il expliqué.
Le conseiller en communication du Président du CSRD a ajouté que "notre administration est tellement lente et archaïque qu’elle ne répond plus à cette nouvelle dynamique".
D’où cette nécessité de l’adapter à l’évolution du monde et dont le lancement du site web de la présidence du CSRD ne sera que le début de son déclenchement.
Le lancement du site Web de la présidence du CSRD procède de la volonté de rendre visibles ses actions et ses engagements envers les partenaires du Niger, a affirmé Boubacar Mariko.
Aussi, a-t-il ajouté, "le CSRD et le gouvernement ont bien conscience que le choix d’investir dans les TIC est un atout majeur". (Xinhua)
Publié par Adam MAINA à l'adresse 29.5.10
Niger : lancement du site web de la présidence du CSRD
Une cérémonie de lancement du site web de la présidence du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD) s’est déroulée vendredi dans la salle de conférence Margou de l’Hôtel Gawèye de Niamey.
Cette cérémonie a été présidée par le conseiller principal du président du CSRD, chargé de la communication, Boubacar Mariko en présence de plusieurs membres du cabinet du président du CSRD.
En lançant le site, Boubacar Mariko a souligné que le 21e siècle est sous l’emprise du numérique sur toutes les activités et les nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) sonnent comme un levier de développement.
Face à cette réalité, "le Niger a élaboré et adopté une politique nationale de développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication", a-t-il expliqué.
Le conseiller en communication du Président du CSRD a ajouté que "notre administration est tellement lente et archaïque qu’elle ne répond plus à cette nouvelle dynamique".
D’où cette nécessité de l’adapter à l’évolution du monde et dont le lancement du site web de la présidence du CSRD ne sera que le début de son déclenchement.
Le lancement du site Web de la présidence du CSRD procède de la volonté de rendre visibles ses actions et ses engagements envers les partenaires du Niger, a affirmé Boubacar Mariko.
Aussi, a-t-il ajouté, "le CSRD et le gouvernement ont bien conscience que le choix d’investir dans les TIC est un atout majeur". (Xinhua)
Publié par Adam MAINA à l'adresse 29.5.10
SECHRESSE ET FAMINE
SECHRESSE ET FAMINE
Reçu par mail de Timia,
Massif de l'Aïr (Niger)
Le 27 mai 2010
Aman Iman : l'eau c'est la vie
Comme vous le savez le Niger a connu trois (3) ans d 'insécurité résiduelle.
La région d'Agadez a été la plus touchée par les conséquences désastreuses sur le plan économique et aussi social de cette insécurité. Mais au moment ou la paix commence à s'installer le Niger enregistre une mauvaise pluviométrie. Cette situation est marquée par une mauvaise répartition des pluies dans l'espace et le temps pendant la saison 2009.
Ainsi une économie qui a souffert pendant deux ans d'insécurité ne peut que s' effondrer suite aux mauvaises productions agricoles enregistrées. Il faut noter aussi les faibles revenus de la populations dus aux ralentissements des activités agricoles et pastorales dans l 'AIR et à l'arrêt pur et simple du tourisme qui sont les mamelles de l'économie de la région.
LA SÈCHERESSE
La mauvaise pluviométrie enregistrée la saison 2009 met le pays dans une situation d'insuffisance alimentaire très aiguë, les autorités du pays font des efforts considérables mais la tâche est trop grande. le Sud constitue la priorité et le Niger est trop vaste pour intervenir partout au bon moment.
La région d'Agadez à peine sortie de l'insécurité, une inondation et la mauvaise répartition des pluies rend la région encore plus vulnérable.
L'une des causes de la dégradation de l'économie locale est l'abandon des jardins dans plusieurs villages de l AIR (Iferouane, Tin Talous, Elmaki...) et les problèmes d 'acheminement pour d' autres (Timia, Tabelot ...).
Les éleveurs ont aussi subi des pertes d'animaux pendant l'insécurité mais aussi le déplacement de éleveurs loin des points d'eau et les pistes pour éviter les troupes militaires a rendu les animaux et les bergères plus vulnérables. Le manque de pâturages et d'eau fait que les animaux sont maigres et se vendent très peu et à très bas prix, ce qui ne donne pas aux éleveurs une meilleure situation même si ils vendent leurs animaux.
Dans le secteur de l'élevage, les animaux et les éleveurs ont beaucoup souffert. dans l'Aïr, les animaux ont été abattus par des troupes armées qui ont occupé des points d'eau, mimé et empoisonné des puits. Cette situation a poussé les éleveurs à partir dans des zones difficiles d'accès (bordure du Ténéré) mais ces déplacements rendent l'accès a l'eau encore plus difficile, ce qui n est pas sans conséquences sur les animaux et aussi les personnes.
Ensuite vient la mauvaise pluviométrie 2009. Certaines parties n'ont pas reçu une goutte d'eau, donc il n'y aura ni pâturage, ni eau. ce qui a fait que des éleveurs ont parcouru des longues distances jamais faites pour certains d entres eux.
Les caravanes ont connu leur plus court séjour dans le Sud.
DANS LE SECTEUR SOCIAL
Déjà dans le pays du Sahel les femmes sont la pièce maitresse dans l'entretien de la famille : apporter de l'eau, du bois, piler le mil .... ce ne sont pas des choses aisées
Au Niger, en milieu rural surtout la distance minimum qui sépare le campement au village du point d'eau est de 250m.
Combien de fois faut t-il faire cette distance et avec un conteneur ? Combien de litres pour subvenir aux besoin en eau d'une famille ?
La réponse à cette question, il faut laisser planer le doute sur la disponibilité de cette boisson de la vie. en cette période de sècheresse, les points d'eau tarissent (ex : zone de Timia actuellement) : il faut se réveiller vers 4 heures du matin pour profiter de 'eau qui s'est accumulée dans la nuit, parce que une fois puisée, il faut attendre l'après-midi et ainsi de suite. Il faut de la volonté et l 'endurance, car on peut venir le matin sur un puits et ne le quitter qu'au coucher du soleil . Bien heureux si on repart les outres remplies bien sûr car, le cas contraire n'est pas exclu.
Cette situation est surtout vécue par les bergères des petits ruminants qui ont aussi la charge des enfants dans les campements.
« Tu veux voir et sentir vivre la joie dans un campement nomade ou un village fais- leur un puits ».
CONCLUSION
- vu la situation d 'insécurité vécue pendant presque trois (3) ans
- vu l 'arrêt des activités touristiques pendants cette période
- vu vu le manque d'eau pour les jardiniers et les éleveurs
- vu la rareté et la cherté des produits alimentaires
il y a lieu de venir en aide aux populations dans un bref délai afin d'éviter leurs déplacements.
L 'appui peut-être dans le cadre social = "alimentation".
Les actions envisageables sont :
1 - créations des banques céréalières
2 - renforcement des groupements des jardiniers et des femmes
3 - apport financier aux foyers les plus vulnérables (pour achat des vivres)
la situation de famine va perdurer jusqu'aux prochaines récoltes, donc environ 5 mois (ou voir plus).
Abass Adando et Assaghid Bachar de Timia
http://touaregsmirages.canalblog.com/
" MES AMIS DE TIMIA "
Reçu par mail de Timia,
Massif de l'Aïr (Niger)
Le 27 mai 2010
Aman Iman : l'eau c'est la vie
Comme vous le savez le Niger a connu trois (3) ans d 'insécurité résiduelle.
La région d'Agadez a été la plus touchée par les conséquences désastreuses sur le plan économique et aussi social de cette insécurité. Mais au moment ou la paix commence à s'installer le Niger enregistre une mauvaise pluviométrie. Cette situation est marquée par une mauvaise répartition des pluies dans l'espace et le temps pendant la saison 2009.
Ainsi une économie qui a souffert pendant deux ans d'insécurité ne peut que s' effondrer suite aux mauvaises productions agricoles enregistrées. Il faut noter aussi les faibles revenus de la populations dus aux ralentissements des activités agricoles et pastorales dans l 'AIR et à l'arrêt pur et simple du tourisme qui sont les mamelles de l'économie de la région.
LA SÈCHERESSE
La mauvaise pluviométrie enregistrée la saison 2009 met le pays dans une situation d'insuffisance alimentaire très aiguë, les autorités du pays font des efforts considérables mais la tâche est trop grande. le Sud constitue la priorité et le Niger est trop vaste pour intervenir partout au bon moment.
La région d'Agadez à peine sortie de l'insécurité, une inondation et la mauvaise répartition des pluies rend la région encore plus vulnérable.
L'une des causes de la dégradation de l'économie locale est l'abandon des jardins dans plusieurs villages de l AIR (Iferouane, Tin Talous, Elmaki...) et les problèmes d 'acheminement pour d' autres (Timia, Tabelot ...).
Les éleveurs ont aussi subi des pertes d'animaux pendant l'insécurité mais aussi le déplacement de éleveurs loin des points d'eau et les pistes pour éviter les troupes militaires a rendu les animaux et les bergères plus vulnérables. Le manque de pâturages et d'eau fait que les animaux sont maigres et se vendent très peu et à très bas prix, ce qui ne donne pas aux éleveurs une meilleure situation même si ils vendent leurs animaux.
Dans le secteur de l'élevage, les animaux et les éleveurs ont beaucoup souffert. dans l'Aïr, les animaux ont été abattus par des troupes armées qui ont occupé des points d'eau, mimé et empoisonné des puits. Cette situation a poussé les éleveurs à partir dans des zones difficiles d'accès (bordure du Ténéré) mais ces déplacements rendent l'accès a l'eau encore plus difficile, ce qui n est pas sans conséquences sur les animaux et aussi les personnes.
Ensuite vient la mauvaise pluviométrie 2009. Certaines parties n'ont pas reçu une goutte d'eau, donc il n'y aura ni pâturage, ni eau. ce qui a fait que des éleveurs ont parcouru des longues distances jamais faites pour certains d entres eux.
Les caravanes ont connu leur plus court séjour dans le Sud.
DANS LE SECTEUR SOCIAL
Déjà dans le pays du Sahel les femmes sont la pièce maitresse dans l'entretien de la famille : apporter de l'eau, du bois, piler le mil .... ce ne sont pas des choses aisées
Au Niger, en milieu rural surtout la distance minimum qui sépare le campement au village du point d'eau est de 250m.
Combien de fois faut t-il faire cette distance et avec un conteneur ? Combien de litres pour subvenir aux besoin en eau d'une famille ?
La réponse à cette question, il faut laisser planer le doute sur la disponibilité de cette boisson de la vie. en cette période de sècheresse, les points d'eau tarissent (ex : zone de Timia actuellement) : il faut se réveiller vers 4 heures du matin pour profiter de 'eau qui s'est accumulée dans la nuit, parce que une fois puisée, il faut attendre l'après-midi et ainsi de suite. Il faut de la volonté et l 'endurance, car on peut venir le matin sur un puits et ne le quitter qu'au coucher du soleil . Bien heureux si on repart les outres remplies bien sûr car, le cas contraire n'est pas exclu.
Cette situation est surtout vécue par les bergères des petits ruminants qui ont aussi la charge des enfants dans les campements.
« Tu veux voir et sentir vivre la joie dans un campement nomade ou un village fais- leur un puits ».
CONCLUSION
- vu la situation d 'insécurité vécue pendant presque trois (3) ans
- vu l 'arrêt des activités touristiques pendants cette période
- vu vu le manque d'eau pour les jardiniers et les éleveurs
- vu la rareté et la cherté des produits alimentaires
il y a lieu de venir en aide aux populations dans un bref délai afin d'éviter leurs déplacements.
L 'appui peut-être dans le cadre social = "alimentation".
Les actions envisageables sont :
1 - créations des banques céréalières
2 - renforcement des groupements des jardiniers et des femmes
3 - apport financier aux foyers les plus vulnérables (pour achat des vivres)
la situation de famine va perdurer jusqu'aux prochaines récoltes, donc environ 5 mois (ou voir plus).
Abass Adando et Assaghid Bachar de Timia
http://touaregsmirages.canalblog.com/
" MES AMIS DE TIMIA "
La Banque mondiale accusée de favoriser l’accaparement des terres africaines par des groupes étrangers
Ouestaf News 25-05-10
mercredi 26 mai 2010
Ouestafnews - Un rapport accablant, produit par un « think tank » (centre de recherche) américain a accusé la Société financière internationale (SFI, filiale de la Banque mondiale) de faciliter « l’accaparement des terres » en Afrique par des groupes privés étrangers.
Le rapport, obtenu par Ouestafnews, passe en revue les réformes foncières dans près d’une trentaine de pays, dont près d’une vingtaine en Afrique et une demi-douzaine en Afrique de l’Ouest, dénonce l’action de la Banque mondiale à travers sa composante privée, la SFI.
Ce rapport est produit à un moment où l’insécurité alimentaire se pose avec acuité dans les pays du Sahel, ramenant à l’ordre du jour la question de l’accaparement des meilleures terres agricoles en Afrique, à la faveur de la nouvelle ruée vers ce continent, favorisée par les politiques libérales imposées par la Banque mondiale aux Etats africains.
« Suite à la crise alimentaire et financière de 2008, la Banque devait jouer un rôle central dans ce qui aurait dû être une offensive en faveur de la sécurité alimentaire dans les pays en développement », affirme les deux rédactrices du rapport de l’Oakland Institute, Anuradha Mittal et Shepard Daniel
Basé aux Etats Unis, le Oakland Institute s’est donné comme mission de favoriser « la participation publique et un débat démocratique sur les problèmes cruciaux au plan social , économique et environnemental », à l’échelle nationale ou internationale.
Toutefois, accusent les deux auteurs, « les faits révèlent que le Groupe de la Banque mondiale est justement en train de faire le contraire, par le biais de ses programmes ‘Access to land’ (accès à la terre) et ‘Land market for investment’ (marché foncier pour l’investissement) ».
Les agissements de la SFI, notamment la promotion des « investissements directs dans le secteur agricole, posent la dangereuse question de la terre dans des pays déjà parmi les plus vulnérables », note par exemple Shepard Daniel, co-auteur du rapport.
« Près de 50 millions d’hectares de terres cultivables dans les pays en développement sont actuellement aux mains d’investisseurs privés », a-t-elle encore affirmé.
Ces accusations sont corroborées par des informations obtenues par Ouestafnews à partir d’autres sources.
Ainsi, selon un article daté du 25 mai 2009 et publié sur le site internet du journal « Les Afriques », depuis 2004, ce sont « au total de 2,49 millions d’hectares de terres qui ont fait l’objet de transactions, soit des concessions, soit des ventes » rien que dans cinq pays africains, dont deux en Afrique de l’Ouest.
Les cinq pays concernés sont l’Ethiopie, le Ghana, Madagascar, le Mali et le Soudan.
L’article en question cite un rapport commandité par le Fonds international pour le développement agricole (Fida) et l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), qui averti contre le risque d’accentuation de la situation de pauvreté dans laquelle se trouve des populations déjà démunies.
Ces transactions, à l’origine de la dépossession des petits propriétaires africains, sont rendues possibles, selon le rapport de l’Oakland Institute, par les pratiques de la SFI, qui pousse les Etats à modifier leur législation en matière d’investissement dans le but de faciliter l’implantation de groupes privés issus des pays du nord.
En Afrique de l’ouest, le texte cite les cas de la Sierra Leone et du Liberia où « 21 modifications ont été opérées sur les textes régissant les affaires en un temps record de quatre mois » et au Mali où le programme de réforme de l’environnement des affaires imposé au gouvernement n’avait d’autre but que de « favoriser l’investissement privé dans le secteur de l’agro-business, du tourisme et des mines… »
D’autres pays ouest africains (Guinée Bissau, Bénin), où l’action de la Banque mondiale et de sa filiale a des effets néfastes sur la propriété et le contrôle des terres, sont aussi cités dans le document.
Les accusations de collusion entre les intérêts de la Banque mondiale et ceux du secteur privé, que ne sont pas nouvelles, sont fondés sur le fait que sa filiale SFI a parfois des intérêts dans les projets d’investissements ou détient des parts dans les sociétés qui investissent.
« La SFI conseille ainsi les gouvernements en étant dans la position d’un investisseur et dans le but d’accroître et de renforcer non seulement les investissements directs étrangers mais aussi son propre programme d’investissement et de croissance », affirment les auteurs du rapport.
Interrogés par Ouestafnews, les responsables de la SFI n’ont pas totalement nié les accusations sur la question des investissements privés étrangers dans les terres.
Elle a plutôt tenté de minimiser les accusations, en arguant que la question foncière est « compliquée », assurant même vouloir aider la Sierra Leone, par exemple à « atteindre son objectif de créer 25.000 emplois directs dans les zones rurales ».
« Notre objectif premier est de favoriser les investissements privés, qu’il soient locaux ou étrangers afin d’encourager la croissance économique et la création d’emplois », a affirmé la SFI dans sa réponse transmise par email à Ouestafnews.
La même source précise qu’au Libéria tout comme en Sierra –Léone, le but est de « simplifier la (procédure pour) la création d’entreprises. »
Pourtant selon le Oakland Institute, « plusieurs exemples de grands projets » existent qui prouvent que les terres vont aux étrangers.
Au Mali par exemple, plus de « 160.000 hectares » ont été cédés à un groupe privé pour développer la culture du Jatropha, plante utilisée dans la production de biocarburants.
En Sierra –Leone, une multinationale helvétique va produire « 100.000 mètres cubes de bioéthanol à partir de la canne à sucre locale ».
Cette compétition entre biocarburants et produits alimentaires est l’un des gros arguments de ceux qui s’opposent à l’expropriation des petits exploitants agricoles.
En dehors de ces deux pays d’Afrique de l’ouest, ailleurs sur le continent, les rapporteurs ont mis en relief le cas éthiopien « un pays où plus de 13 millions de personnes souffrent de la faim et paradoxalement où le gouvernement a mis plus de 7,5 millions d’acres (soit un peu plus de 3 millions d’ha) de terres aux mains de groupes étrangers qui exportent la nourriture vers leurs propres pays ».
En République démocratique du Congo(Rdc), le gouvernement devrait « céder à partir de 2009 près de dix millions d’hectares de terres cultivables à des exploitants étrangers ».
Selon certains analystes, cette dépossession des terres est porteuse de réels dangers pour le continent.
Ainsi dans sa préface au rapport de l’ Oakland Institute, Howard G. Buffet, homme d’affaires, philanthrope, avertit que si « l’Afrique a besoin d’investissements dans l’agriculture », elle n’a pas besoin, par contre, « de politiques qui permettent aux investisseurs étrangers de cultiver et d’exporter la nourriture vers leurs propres peuples au détriment de la population locale ».
« Je vais être encore plus audacieux », écrit le préfacier, par ailleurs fils du milliardaire Warren Buffet : « de telles politiques vont nuire à l’Afrique, en aggravant les conflits liés à l’eau ,à la terre » avant de rappeler que « l’Afrique n’est pas une marchandise avec une étiquette ‘ouverte à tous’ ».
Ce n’est pas la première fois que la SFI est accusée de collusion avec les intérêts privés, dans des secteurs où elle sert aussi de « conseiller » aux Etats, en Afrique principalement.
Avant le foncier et l’agriculture, de pareilles objections étaient apparues dans ses opérations dans le secteur minier africain, où certains experts du continent ont souvent dénoncé une véritable situation de « conflit d’intérêts ».
Mardi 25 Mai 2010 Ouestaf News
mercredi 26 mai 2010
Ouestafnews - Un rapport accablant, produit par un « think tank » (centre de recherche) américain a accusé la Société financière internationale (SFI, filiale de la Banque mondiale) de faciliter « l’accaparement des terres » en Afrique par des groupes privés étrangers.
Le rapport, obtenu par Ouestafnews, passe en revue les réformes foncières dans près d’une trentaine de pays, dont près d’une vingtaine en Afrique et une demi-douzaine en Afrique de l’Ouest, dénonce l’action de la Banque mondiale à travers sa composante privée, la SFI.
Ce rapport est produit à un moment où l’insécurité alimentaire se pose avec acuité dans les pays du Sahel, ramenant à l’ordre du jour la question de l’accaparement des meilleures terres agricoles en Afrique, à la faveur de la nouvelle ruée vers ce continent, favorisée par les politiques libérales imposées par la Banque mondiale aux Etats africains.
« Suite à la crise alimentaire et financière de 2008, la Banque devait jouer un rôle central dans ce qui aurait dû être une offensive en faveur de la sécurité alimentaire dans les pays en développement », affirme les deux rédactrices du rapport de l’Oakland Institute, Anuradha Mittal et Shepard Daniel
Basé aux Etats Unis, le Oakland Institute s’est donné comme mission de favoriser « la participation publique et un débat démocratique sur les problèmes cruciaux au plan social , économique et environnemental », à l’échelle nationale ou internationale.
Toutefois, accusent les deux auteurs, « les faits révèlent que le Groupe de la Banque mondiale est justement en train de faire le contraire, par le biais de ses programmes ‘Access to land’ (accès à la terre) et ‘Land market for investment’ (marché foncier pour l’investissement) ».
Les agissements de la SFI, notamment la promotion des « investissements directs dans le secteur agricole, posent la dangereuse question de la terre dans des pays déjà parmi les plus vulnérables », note par exemple Shepard Daniel, co-auteur du rapport.
« Près de 50 millions d’hectares de terres cultivables dans les pays en développement sont actuellement aux mains d’investisseurs privés », a-t-elle encore affirmé.
Ces accusations sont corroborées par des informations obtenues par Ouestafnews à partir d’autres sources.
Ainsi, selon un article daté du 25 mai 2009 et publié sur le site internet du journal « Les Afriques », depuis 2004, ce sont « au total de 2,49 millions d’hectares de terres qui ont fait l’objet de transactions, soit des concessions, soit des ventes » rien que dans cinq pays africains, dont deux en Afrique de l’Ouest.
Les cinq pays concernés sont l’Ethiopie, le Ghana, Madagascar, le Mali et le Soudan.
L’article en question cite un rapport commandité par le Fonds international pour le développement agricole (Fida) et l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), qui averti contre le risque d’accentuation de la situation de pauvreté dans laquelle se trouve des populations déjà démunies.
Ces transactions, à l’origine de la dépossession des petits propriétaires africains, sont rendues possibles, selon le rapport de l’Oakland Institute, par les pratiques de la SFI, qui pousse les Etats à modifier leur législation en matière d’investissement dans le but de faciliter l’implantation de groupes privés issus des pays du nord.
En Afrique de l’ouest, le texte cite les cas de la Sierra Leone et du Liberia où « 21 modifications ont été opérées sur les textes régissant les affaires en un temps record de quatre mois » et au Mali où le programme de réforme de l’environnement des affaires imposé au gouvernement n’avait d’autre but que de « favoriser l’investissement privé dans le secteur de l’agro-business, du tourisme et des mines… »
D’autres pays ouest africains (Guinée Bissau, Bénin), où l’action de la Banque mondiale et de sa filiale a des effets néfastes sur la propriété et le contrôle des terres, sont aussi cités dans le document.
Les accusations de collusion entre les intérêts de la Banque mondiale et ceux du secteur privé, que ne sont pas nouvelles, sont fondés sur le fait que sa filiale SFI a parfois des intérêts dans les projets d’investissements ou détient des parts dans les sociétés qui investissent.
« La SFI conseille ainsi les gouvernements en étant dans la position d’un investisseur et dans le but d’accroître et de renforcer non seulement les investissements directs étrangers mais aussi son propre programme d’investissement et de croissance », affirment les auteurs du rapport.
Interrogés par Ouestafnews, les responsables de la SFI n’ont pas totalement nié les accusations sur la question des investissements privés étrangers dans les terres.
Elle a plutôt tenté de minimiser les accusations, en arguant que la question foncière est « compliquée », assurant même vouloir aider la Sierra Leone, par exemple à « atteindre son objectif de créer 25.000 emplois directs dans les zones rurales ».
« Notre objectif premier est de favoriser les investissements privés, qu’il soient locaux ou étrangers afin d’encourager la croissance économique et la création d’emplois », a affirmé la SFI dans sa réponse transmise par email à Ouestafnews.
La même source précise qu’au Libéria tout comme en Sierra –Léone, le but est de « simplifier la (procédure pour) la création d’entreprises. »
Pourtant selon le Oakland Institute, « plusieurs exemples de grands projets » existent qui prouvent que les terres vont aux étrangers.
Au Mali par exemple, plus de « 160.000 hectares » ont été cédés à un groupe privé pour développer la culture du Jatropha, plante utilisée dans la production de biocarburants.
En Sierra –Leone, une multinationale helvétique va produire « 100.000 mètres cubes de bioéthanol à partir de la canne à sucre locale ».
Cette compétition entre biocarburants et produits alimentaires est l’un des gros arguments de ceux qui s’opposent à l’expropriation des petits exploitants agricoles.
En dehors de ces deux pays d’Afrique de l’ouest, ailleurs sur le continent, les rapporteurs ont mis en relief le cas éthiopien « un pays où plus de 13 millions de personnes souffrent de la faim et paradoxalement où le gouvernement a mis plus de 7,5 millions d’acres (soit un peu plus de 3 millions d’ha) de terres aux mains de groupes étrangers qui exportent la nourriture vers leurs propres pays ».
En République démocratique du Congo(Rdc), le gouvernement devrait « céder à partir de 2009 près de dix millions d’hectares de terres cultivables à des exploitants étrangers ».
Selon certains analystes, cette dépossession des terres est porteuse de réels dangers pour le continent.
Ainsi dans sa préface au rapport de l’ Oakland Institute, Howard G. Buffet, homme d’affaires, philanthrope, avertit que si « l’Afrique a besoin d’investissements dans l’agriculture », elle n’a pas besoin, par contre, « de politiques qui permettent aux investisseurs étrangers de cultiver et d’exporter la nourriture vers leurs propres peuples au détriment de la population locale ».
« Je vais être encore plus audacieux », écrit le préfacier, par ailleurs fils du milliardaire Warren Buffet : « de telles politiques vont nuire à l’Afrique, en aggravant les conflits liés à l’eau ,à la terre » avant de rappeler que « l’Afrique n’est pas une marchandise avec une étiquette ‘ouverte à tous’ ».
Ce n’est pas la première fois que la SFI est accusée de collusion avec les intérêts privés, dans des secteurs où elle sert aussi de « conseiller » aux Etats, en Afrique principalement.
Avant le foncier et l’agriculture, de pareilles objections étaient apparues dans ses opérations dans le secteur minier africain, où certains experts du continent ont souvent dénoncé une véritable situation de « conflit d’intérêts ».
Mardi 25 Mai 2010 Ouestaf News
Les politiciens nigériens invités à prendre conscience des enjeux du pays
Afrique en ligne / Pana 29/05/2010
Les politiciens nigériens invités à prendre conscience des enjeux du pays
samedi 29 mai 2010
Niamey, Niger - le chef de l’Etat nigérien, le général Salou Djibo, a invité la classe politique à prendre véritablement conscience des enjeux majeurs du pays et à œuvrer pour l’enracinement de la démocratie.
"C’est la base essentielle sur laquelle nos populations peuvent prospérer et amorcer un développement socio-économique effectif, dans la stabilité, la paix et la quiétude sociale", a-t-il déclaré dans une interview publiée vendredi par l’hebdomadaire pro-gouvernemental "SAHEL DIMANCHE".
S’exprimant à l’occasion des 100 jours du pouvoir de la junte, le général Djibo a déploré la situation socio-économique du pays.
"L’exercice du pouvoir n’est jamais chose aisée surtout dans le contexte qui est le nôtre et qui est fait d’urgences, de priorités multiples, de difficultés de trésorerie, d’exigences de la communauté internationale, tout cela dans un environnement marqué par la pauvreté et une crise alimentaire sévère", a-t-il affirmé.
"A cela s’ajoutent les attentes de la population nigérienne tant au plan économique que politique », a-t-il ajouté.
Il a souligné que la junte a dû faire face à une situation nationale complexe qui exigeait « un esprit de décision et de responsabilité ».
Le général Djibo a soutenu que les Forces de défense et de sécurité du pays ont montré à plusieurs reprises qu’elles sont « véritablement républicaines ».
"Elles n’investissent pas le champ politique par caprice ou par goût du pouvoir. Chaque fois qu’elles ont dû le faire, à leur corps défendant, c’est en dernier recours pour éviter à notre pays des catastrophes certaines", a dit le chef de la junte nigérienne.
Il a estimé que la Bonne gouvernance, le respect des textes fondamentaux et des institutions républicaines ainsi que le fonctionnement normal de la démocratie peuvent être des remèdes aux coups d’Etat.
Niamey - Pana 29/05/2010
Les politiciens nigériens invités à prendre conscience des enjeux du pays
samedi 29 mai 2010
Niamey, Niger - le chef de l’Etat nigérien, le général Salou Djibo, a invité la classe politique à prendre véritablement conscience des enjeux majeurs du pays et à œuvrer pour l’enracinement de la démocratie.
"C’est la base essentielle sur laquelle nos populations peuvent prospérer et amorcer un développement socio-économique effectif, dans la stabilité, la paix et la quiétude sociale", a-t-il déclaré dans une interview publiée vendredi par l’hebdomadaire pro-gouvernemental "SAHEL DIMANCHE".
S’exprimant à l’occasion des 100 jours du pouvoir de la junte, le général Djibo a déploré la situation socio-économique du pays.
"L’exercice du pouvoir n’est jamais chose aisée surtout dans le contexte qui est le nôtre et qui est fait d’urgences, de priorités multiples, de difficultés de trésorerie, d’exigences de la communauté internationale, tout cela dans un environnement marqué par la pauvreté et une crise alimentaire sévère", a-t-il affirmé.
"A cela s’ajoutent les attentes de la population nigérienne tant au plan économique que politique », a-t-il ajouté.
Il a souligné que la junte a dû faire face à une situation nationale complexe qui exigeait « un esprit de décision et de responsabilité ».
Le général Djibo a soutenu que les Forces de défense et de sécurité du pays ont montré à plusieurs reprises qu’elles sont « véritablement républicaines ».
"Elles n’investissent pas le champ politique par caprice ou par goût du pouvoir. Chaque fois qu’elles ont dû le faire, à leur corps défendant, c’est en dernier recours pour éviter à notre pays des catastrophes certaines", a dit le chef de la junte nigérienne.
Il a estimé que la Bonne gouvernance, le respect des textes fondamentaux et des institutions républicaines ainsi que le fonctionnement normal de la démocratie peuvent être des remèdes aux coups d’Etat.
Niamey - Pana 29/05/2010
Niger. Nouveau code électoral : Vive polémique autour du nouveau Code électoral au Niger
NDLR/ Bravo au CSRD ,faut un changement complet de la classe politique nigerienne qui est la même depuis les independances.Elle est depassée par les evenements .Ceci est valable pour l'administration comme dans tous les corps de defense et de securité :place à la jeunesse !!
Assaoud Ibrahim Libération-Niger M 29-05-10
Niger. Nouveau code électoral : Vive polémique autour du nouveau Code électoral au Niger
samedi 29 mai 2010
Comme vous le savez déjà, le gouvernement de la République du Niger, conformément aux dispositions de l’ordonnance n°2010-07 du 30 mars 2010 portant attributions, composition et fonctionnement du Conseil Consultatif National, et après examen des suggestions du Conseil Consultatif National, a remis, le mardi 25 mai 2010, au Président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie, l’Avant-Projet de Code Électoral élaboré par le Comité des Textes Fondamentaux.
Hier, jeudi 27 mai 2010, le Président du CSRD a signé l’Ordonnance portant Code Electoral en balayant d’un revers de la main les principales propositions faites par le Conseil Consultatif National, ce qui a suscité d’énergiques réactions des partis politiques et de la Société Civile.
Déjà à Niamey, les débats autour de ce texte ont commencé, il y a de vives polémiques autour du sujet :
1. les partis politiques se plaignent du taux élevé des frais électoraux : 10.000 F CFA par candidat aux municipales, 250.000 F CFA par candidat aux législatives et 20.000.000 F CFA par candidat aux présidentielles. Il faut se rappeler que ces frais étaient en 2004 de 25.000 FCFA par liste de candidats aux municipales, 250.000 F CFA par liste de candidat aux législatives et de 10.000.000 F CFA par Candidat aux présidentielles. Cette hausse des frais électoraux est dores et déjà rejetée par les partis politiques qui manquent des moyens suffisants pour affronter les échéances électorales.
2. la question de la limitation de l’âge de 28 à 70 ans pour les candidats aux législatives ainsi que l’exigence du Bac et la limitation de l’âge des candidats aux présidentielles de 40 à 70 ans et l’exigence d’un diplome universitaire Bac + 3 (licence) consacrent d’après les partis politiques un véritable détournement de pouvoir et de la démocratie, mais aussi une grande rupture d’égalité entre citoyens car une des dispositions essentielles de toutes les Constitutions du Niger, c’est que : "tous les citoyens sont égaux en droits et en devoirs" ; "tous les citoyens ont le droit de voter et de se faire élire" ; "tous les citoyens sont égaux devant la loi"...etc.
3. Pour la société civile Nigérienne, représentée avec seulement 5 sièges au Conseil Consultatif, l’adoption par le Président du CSRD du Code Electoral sans tenir compte des amendements proposés par le Conseil a provoqué un grand malaise et un découragement total des membres de l’institution. Les Conseillers avaient préféré que le CSRD renvoie au moins le texte en seconde lecture sur la base des observations et justificatifs pertinents, ce qui aux yeux de la communauté internationale pouvait être qualifié de dialogue inclusif entre les parties concernées.
NB. En fait, les Militaires nigériens qui sont aujourd’hui au pouvoir, n’ont aucune expérience en matière d’organisation des élections et de gestion de l’Etat. D’aucun pensent qu’ils ont adopté le Code électoral pour mettre en mal les partis politiques, mais une chose est sûre, ces derniers combattront ledit code et si l’armée persiste ils boycotteront tout simplement les élections.
Normalement, un Code électoral qui est une loi organique, doit passer au contrôle de conformité à la Constitution avant d’être adopté, c’est pourquoi il aurait fallu adopter d’abord une Constitution avant tout, car les Rédacteurs des textes fondamentaux seront tenus maintenant de se référer chaque fois au Code électoral en rédigeant la nouvelle Constitution pour éviter toute contraction entre les deux textes "le monde à l’envers".
Les membres du Conseil Consultatif National chuchotent de démissionner pour ne pas accompagner les Militaires a détourner les procédures démocratiques minimales, à bon entendeur salut
Massaoud Ibrahim ; Philosophe Politologue Président de l’Observatoire Autonome pour le Bonne Gouvernance et le Développement samedi 29 mai 2010
Assaoud Ibrahim Libération-Niger M 29-05-10
Niger. Nouveau code électoral : Vive polémique autour du nouveau Code électoral au Niger
samedi 29 mai 2010
Comme vous le savez déjà, le gouvernement de la République du Niger, conformément aux dispositions de l’ordonnance n°2010-07 du 30 mars 2010 portant attributions, composition et fonctionnement du Conseil Consultatif National, et après examen des suggestions du Conseil Consultatif National, a remis, le mardi 25 mai 2010, au Président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie, l’Avant-Projet de Code Électoral élaboré par le Comité des Textes Fondamentaux.
Hier, jeudi 27 mai 2010, le Président du CSRD a signé l’Ordonnance portant Code Electoral en balayant d’un revers de la main les principales propositions faites par le Conseil Consultatif National, ce qui a suscité d’énergiques réactions des partis politiques et de la Société Civile.
Déjà à Niamey, les débats autour de ce texte ont commencé, il y a de vives polémiques autour du sujet :
1. les partis politiques se plaignent du taux élevé des frais électoraux : 10.000 F CFA par candidat aux municipales, 250.000 F CFA par candidat aux législatives et 20.000.000 F CFA par candidat aux présidentielles. Il faut se rappeler que ces frais étaient en 2004 de 25.000 FCFA par liste de candidats aux municipales, 250.000 F CFA par liste de candidat aux législatives et de 10.000.000 F CFA par Candidat aux présidentielles. Cette hausse des frais électoraux est dores et déjà rejetée par les partis politiques qui manquent des moyens suffisants pour affronter les échéances électorales.
2. la question de la limitation de l’âge de 28 à 70 ans pour les candidats aux législatives ainsi que l’exigence du Bac et la limitation de l’âge des candidats aux présidentielles de 40 à 70 ans et l’exigence d’un diplome universitaire Bac + 3 (licence) consacrent d’après les partis politiques un véritable détournement de pouvoir et de la démocratie, mais aussi une grande rupture d’égalité entre citoyens car une des dispositions essentielles de toutes les Constitutions du Niger, c’est que : "tous les citoyens sont égaux en droits et en devoirs" ; "tous les citoyens ont le droit de voter et de se faire élire" ; "tous les citoyens sont égaux devant la loi"...etc.
3. Pour la société civile Nigérienne, représentée avec seulement 5 sièges au Conseil Consultatif, l’adoption par le Président du CSRD du Code Electoral sans tenir compte des amendements proposés par le Conseil a provoqué un grand malaise et un découragement total des membres de l’institution. Les Conseillers avaient préféré que le CSRD renvoie au moins le texte en seconde lecture sur la base des observations et justificatifs pertinents, ce qui aux yeux de la communauté internationale pouvait être qualifié de dialogue inclusif entre les parties concernées.
NB. En fait, les Militaires nigériens qui sont aujourd’hui au pouvoir, n’ont aucune expérience en matière d’organisation des élections et de gestion de l’Etat. D’aucun pensent qu’ils ont adopté le Code électoral pour mettre en mal les partis politiques, mais une chose est sûre, ces derniers combattront ledit code et si l’armée persiste ils boycotteront tout simplement les élections.
Normalement, un Code électoral qui est une loi organique, doit passer au contrôle de conformité à la Constitution avant d’être adopté, c’est pourquoi il aurait fallu adopter d’abord une Constitution avant tout, car les Rédacteurs des textes fondamentaux seront tenus maintenant de se référer chaque fois au Code électoral en rédigeant la nouvelle Constitution pour éviter toute contraction entre les deux textes "le monde à l’envers".
Les membres du Conseil Consultatif National chuchotent de démissionner pour ne pas accompagner les Militaires a détourner les procédures démocratiques minimales, à bon entendeur salut
Massaoud Ibrahim ; Philosophe Politologue Président de l’Observatoire Autonome pour le Bonne Gouvernance et le Développement samedi 29 mai 2010
The future of Tuareg rock
Mail&Guardian - 28/05/10
The future of Tuareg rock
Friday 28 May 2010
photo: Abray bone Ibrahim ag Alhabib de Tinariwen
and Ousmane ag Mossa de Tamikrest
Tinariwen may not be a household name yet, but their rise to cultural prominence has had a major effect on the Tuareg people.
When this band of former rebel warriors laid down their guns to pick up guitars they placed the Tuareg people on the cultural map, bringing some much-needed awareness to the plight of the nomadic people’s difficult existence in the Sahara desert.
Although they regularly play shows across Europe and the United States, their music has also been promoted by mainstream media, raising the profile of the Tuareg’s first rock stars.
Influential British music magazine Uncut recently awarded Tinariwen its Uncut Music Award for their 2009 album Imidiwan. The band returned to the desert with a makeshift studio set-up to record an earthier collection of songs for Imidiwan, after the experimentation of 2007’s Aman Iman and 2004’s Amassakoul, which saw the band incorporating some Western influences into their music.
So while Tinariwen return to their roots, their music has inspired a new generation of Tuareg rockers who are hell-bent on carrying their legacy forward. The most exciting of these young groups is Tamikrest, which translated from Tamasheq means junction, connection, knot or coalition — a fitting name for the seven-piece band whose members hail from Mali, Niger and Algeria.
"They are definitely the future of Tamasheq music," says former Tinariwen manager Andy Morgan about Tamikrest, who he describes as the "spiritual sons" of Tinariwen.
"As far as I’m concerned, it’s Tinariwen who created the path," says the 27-year-old Ousmane Ag Moosa, the leader and songwriter of Tamikrest.
"But the way I see it, if younger bands don’t come through then Tuareg music will eventually die.
"They created the path and now it’s up to us to walk down it and create the future," he says.
Ag Moosa learned to play the Tamasheq guitar style while listening to a cassette that Tinariwen leader Ibrahim Abaraybone recorded in Algeria in 1998 and his band mates are all intimately familiar with the style.
So the band adopted the sound of Ishumar rock, the Tuareg rebel music that was created by Tuaregs from Mali and Niger who were living in exile in Algeria, Libya and Burkina Faso during the periods of armed struggle.
Their debut album Adagh (Glitterhouse Records) shows early signs that the band has no intention of limiting itself to one sound.
The most noticeable additions to the traditional Tuareg sound is the use of bass much higher in the mix, giving it more of a rock feel, and the addition of slide guitar, played by producer Chris Eckman of rock band Dirtmusic whom the band met at the 2008 Festival of the Desert.
Opener Outamachek signals very early on that the band’s main inspiration is drawn from Tinariwen, although some searing blues-rock guitar and a reggae bass line show that Tamikrest are listening to a lot more than just Ishumar rock.
"Music isn’t something you study; it’s something you learn with your ears," says Ag Moosa. "I’d been listening and playing along to Bob Marley and to Marc Knopfler and Dire Straits for years."
Ag Moosa lists hip-hop, metal and Afro-disco among his influences. "We’d been listening to so much international music and that’s why the marriage with Dirtmusic worked," he says.
The album highlight has to be Tidite Tille, a hauntingly beautiful song that needs to be heard to be believed. As Ag Moosa’s croaky voice sings the gentle vocals, gorgeous slide guitar and minimal percussion back an addictive Tuareg blues guitar riff.
It conjures visions of a desolate desert landscape after the apocalypse as a lone survivor struggles along, placing one foot in front of the other, trying to make it to a place where life still exists, like a desert dirge.
Adagh is, without a doubt, one of the most original and important albums to come out of West Africa this year but only time will tell whether it has success in carrying Tuareg culture forward to the rest of the world.
Another band that is carrying Tuareg music forward is Niger’s Etran Finatawa, a band that South African audiences should be more familiar with after their nationwide tour here last year.
At the time, Etran Finatawa were playing a number of songs from their new album, which was as yet un-released.
Their third album Tarkat Tajje/Let’s Go (Sheer Sound) has finally hit the shelves and it represents a significant musical step forward for this band, which fuses the musical traditions of Niger’s Tuareg and Wodaabe tribes.
Opener Aitimani was a regular highlight during the band’s Johannesburg shows and on record it is a magnificent seven-minute Tuareg blues tune about family camaraderie.
Diam Walla follows with some great polyphonic chanting from the Wodaabe members and some propellant percussion, which makes the track a primal blues number about the effects of droughts on the community.
Aitma is a more straight-ahead hypnotic psychedelic Tuareg guitar piece, beautiful in its simplicity.Gourma, which means forest, is all about the Tuaregs returning from the refugee camps, whereas Imuzaran is an anti-war protest song.
It is clear that Etran Finatawa are branching out, moving beyond their initial subject matter of life in the desert and becoming more philosophical and more political.
With bands such as Tamikrest and Etran Finatawa forging new sounds for Tuareg rock, the nomadic people’s music appears to be in safe hands.
Tracking down the genre Following the success of Tinariwen, there has been an explosion of Tuareg albums released in the past decade.
In 2001 after the release of Tinariwen’s debut album, The Radio Tisdas Sessions, famed Tuareg rebel Keddou Ag Ossad left the band to form Terakaft with a very young Sanou Ag Ahmed. Sanou’s uncles are Liya Ag Ablil and Inteyeden Ag Ablil, co-founders of Tinariwen. Liya Ag Ablil would eventually leave Tinariwen to join Terakaft in 2007.
The band has three albums, 2007’s Bismilla, 2008’s Akh Issudar and the 2009 EP Terakaft Live. All three are smoking hot rock albums that have a more abrasive rough-and-ready feel.
They will be heading into the studio to record their new album in May with producer Jean-Paul Romann.
Record label Sublime Frequencies has also branched out into recording Tuareg rock.
Their first release was from Niger’s Group Inerane and was titled Guitars from Agadez. The second was by Group Bombino and called Guitars from Agadez Vol 2.
Both bands offer amplified roots rock, blues and folk in the local Tuareg styles, at times entering into full-on electric-guitar psychedelia, and I highly recommended them.
If you are looking for a compilation of different Tuareg bands, the Ishumar compilation comes highly recommended.
It contains songs by Terakaft, Tinariwen, Etran Finatawa, Tamikrest and a host of others.
The future of Tuareg rock
Friday 28 May 2010
photo: Abray bone Ibrahim ag Alhabib de Tinariwen
and Ousmane ag Mossa de Tamikrest
Tinariwen may not be a household name yet, but their rise to cultural prominence has had a major effect on the Tuareg people.
When this band of former rebel warriors laid down their guns to pick up guitars they placed the Tuareg people on the cultural map, bringing some much-needed awareness to the plight of the nomadic people’s difficult existence in the Sahara desert.
Although they regularly play shows across Europe and the United States, their music has also been promoted by mainstream media, raising the profile of the Tuareg’s first rock stars.
Influential British music magazine Uncut recently awarded Tinariwen its Uncut Music Award for their 2009 album Imidiwan. The band returned to the desert with a makeshift studio set-up to record an earthier collection of songs for Imidiwan, after the experimentation of 2007’s Aman Iman and 2004’s Amassakoul, which saw the band incorporating some Western influences into their music.
So while Tinariwen return to their roots, their music has inspired a new generation of Tuareg rockers who are hell-bent on carrying their legacy forward. The most exciting of these young groups is Tamikrest, which translated from Tamasheq means junction, connection, knot or coalition — a fitting name for the seven-piece band whose members hail from Mali, Niger and Algeria.
"They are definitely the future of Tamasheq music," says former Tinariwen manager Andy Morgan about Tamikrest, who he describes as the "spiritual sons" of Tinariwen.
"As far as I’m concerned, it’s Tinariwen who created the path," says the 27-year-old Ousmane Ag Moosa, the leader and songwriter of Tamikrest.
"But the way I see it, if younger bands don’t come through then Tuareg music will eventually die.
"They created the path and now it’s up to us to walk down it and create the future," he says.
Ag Moosa learned to play the Tamasheq guitar style while listening to a cassette that Tinariwen leader Ibrahim Abaraybone recorded in Algeria in 1998 and his band mates are all intimately familiar with the style.
So the band adopted the sound of Ishumar rock, the Tuareg rebel music that was created by Tuaregs from Mali and Niger who were living in exile in Algeria, Libya and Burkina Faso during the periods of armed struggle.
Their debut album Adagh (Glitterhouse Records) shows early signs that the band has no intention of limiting itself to one sound.
The most noticeable additions to the traditional Tuareg sound is the use of bass much higher in the mix, giving it more of a rock feel, and the addition of slide guitar, played by producer Chris Eckman of rock band Dirtmusic whom the band met at the 2008 Festival of the Desert.
Opener Outamachek signals very early on that the band’s main inspiration is drawn from Tinariwen, although some searing blues-rock guitar and a reggae bass line show that Tamikrest are listening to a lot more than just Ishumar rock.
"Music isn’t something you study; it’s something you learn with your ears," says Ag Moosa. "I’d been listening and playing along to Bob Marley and to Marc Knopfler and Dire Straits for years."
Ag Moosa lists hip-hop, metal and Afro-disco among his influences. "We’d been listening to so much international music and that’s why the marriage with Dirtmusic worked," he says.
The album highlight has to be Tidite Tille, a hauntingly beautiful song that needs to be heard to be believed. As Ag Moosa’s croaky voice sings the gentle vocals, gorgeous slide guitar and minimal percussion back an addictive Tuareg blues guitar riff.
It conjures visions of a desolate desert landscape after the apocalypse as a lone survivor struggles along, placing one foot in front of the other, trying to make it to a place where life still exists, like a desert dirge.
Adagh is, without a doubt, one of the most original and important albums to come out of West Africa this year but only time will tell whether it has success in carrying Tuareg culture forward to the rest of the world.
Another band that is carrying Tuareg music forward is Niger’s Etran Finatawa, a band that South African audiences should be more familiar with after their nationwide tour here last year.
At the time, Etran Finatawa were playing a number of songs from their new album, which was as yet un-released.
Their third album Tarkat Tajje/Let’s Go (Sheer Sound) has finally hit the shelves and it represents a significant musical step forward for this band, which fuses the musical traditions of Niger’s Tuareg and Wodaabe tribes.
Opener Aitimani was a regular highlight during the band’s Johannesburg shows and on record it is a magnificent seven-minute Tuareg blues tune about family camaraderie.
Diam Walla follows with some great polyphonic chanting from the Wodaabe members and some propellant percussion, which makes the track a primal blues number about the effects of droughts on the community.
Aitma is a more straight-ahead hypnotic psychedelic Tuareg guitar piece, beautiful in its simplicity.Gourma, which means forest, is all about the Tuaregs returning from the refugee camps, whereas Imuzaran is an anti-war protest song.
It is clear that Etran Finatawa are branching out, moving beyond their initial subject matter of life in the desert and becoming more philosophical and more political.
With bands such as Tamikrest and Etran Finatawa forging new sounds for Tuareg rock, the nomadic people’s music appears to be in safe hands.
Tracking down the genre Following the success of Tinariwen, there has been an explosion of Tuareg albums released in the past decade.
In 2001 after the release of Tinariwen’s debut album, The Radio Tisdas Sessions, famed Tuareg rebel Keddou Ag Ossad left the band to form Terakaft with a very young Sanou Ag Ahmed. Sanou’s uncles are Liya Ag Ablil and Inteyeden Ag Ablil, co-founders of Tinariwen. Liya Ag Ablil would eventually leave Tinariwen to join Terakaft in 2007.
The band has three albums, 2007’s Bismilla, 2008’s Akh Issudar and the 2009 EP Terakaft Live. All three are smoking hot rock albums that have a more abrasive rough-and-ready feel.
They will be heading into the studio to record their new album in May with producer Jean-Paul Romann.
Record label Sublime Frequencies has also branched out into recording Tuareg rock.
Their first release was from Niger’s Group Inerane and was titled Guitars from Agadez. The second was by Group Bombino and called Guitars from Agadez Vol 2.
Both bands offer amplified roots rock, blues and folk in the local Tuareg styles, at times entering into full-on electric-guitar psychedelia, and I highly recommended them.
If you are looking for a compilation of different Tuareg bands, the Ishumar compilation comes highly recommended.
It contains songs by Terakaft, Tinariwen, Etran Finatawa, Tamikrest and a host of others.
vendredi 28 mai 2010
Le Sahara, ça arrache
Le Sahara, ça arrache
28/05/2010
Un festival, un concert, un album : les Touaregs débarquent en France, à, Paris, dès ce week-end. Pas besoin d'être météorologue pour prévoir une formidable canicule : présentation en texte et nombreuses vidéos.
Par Stéphane Deschamps1 Commentaire(s) Agrandir la taille du texte Réduire la taille du texte Imprimer Envoyer à un ami
Desert song : en immersion chez les touaregs
le 16 avril 2010En tant que journalistes professionnels, nous avons mené l’enquête et sommes tombés sur un scoop : le week-end prochain, il devrait faire beau à Paris (au moins samedi, avec risque d’averses dimanche). Ça tombe bien et on y croit, parce que les 29, 30 mai et 1er juin, Paris accueille d’éminents ambassadeurs de la culture saharienne. Samedi et dimanche, c’est le festival Sahara Rocks ! sur les bords de Seine, du côté de la bibliothèque François-Mitterrand, face à La Dame de Canton.
Soit Paris-plage avant l’heure, pendant un week-end consacré à la culture saharienne actuelle. Avec des projections de films (docus sur Tinariwen ou le rap au Niger), des débats (les Touaregs et internet), des rencontres, des animations pour les petits fennecs et des concerts immanquables de groupes légendaires du rock saharien : Terakaft et Takrist N’Akal (le groupe de Abadallah Oumbadougou). Dont voici quelques images :
Et le 1er juin, le groupe touareg Tamikrest, dont nous vous disions récemment le plus grand bien fait son premier concert à Paris avec Dirtmusic (au Centre Fleury Goutte d’or, dans le XVIIIè, et c’est gratuit). C’est une belle histoire commune que celle de Dirtmusic et Tamikrest. Le premier est un groupe de trois vieux routards du rock, formé notamment par l’ancien leader des Walkabouts, Chris Eckman. Le second est un groupe de jeunes sahariens, qui reprend le flambeau des idoles Tinariwen. Les deux groupes se sont rencontrés lors d’un festival au Mali, et ont lié leurs destins. Chris Eckman a invité Tamikrest sur l’enregistrement de l’album de Dirtmusic, et produit le premier album de Tamikrest (une merveille).
Ici, une vidéo de l’enregistrement de Black Gravity de Dirtmusic à Bamako, avec Tamikrest.
Enfin, cette semaine franco-saharienne se terminera en toute beauté le 7 juin, avec la sortie digitale de l’album d’Omar Mocatar, alias Bambino, prodigieux guitariste-chanteur du Niger, aussi bon en version folk que psyché, comme les vidéos ci-dessous l’attestent.
Agamgam 2004, l’album acoustique de Bambino, sort sur un label français consacré aux musiques du Sahara, et il sera disponible à cette adresse.
Un autre album, ainsi qu’un film, devraient sortir prochainement via la boîte de production américaine Zero Gravity.
Nord Niger : Les revers d’une paix bâclée
Nord Niger : Les revers d’une paix bâclée
Issouf MAHA
La région d’Agadez jadis véritable havre de paix, de quiétude et d’hospitalité est en passe de devenir le far west saharien. Un calvaire que vit dans sa chair la population du Nord Niger.
Les vols à main armée, les exécutions sommaires, les crimes crapuleux, les attaques sur les routes et autres braquages sont devenus monnaie courante et même presque banalisée.
Ce changement brutal de mentalité vécu comme une révolution malheureuse vient sonner le glas d’une certaine pudeur appelée : Ashak.
Comment en sommes nous arrivés là ? Chronique d’une descente en enfer devenue inexorable.
En février 2007, l’attaque du poste administratif d’Iferouane par un groupe armé se revendiquant d’une organisation insurrectionnelle réveillait les vieux démons d’une rébellion bis. La population concernée, tétanisée par l’idée d’une nouvelle lutte armée dont elle garde des souvenirs fort douloureux, plaide pour la paix et l’extinction de cette étincelle.
En vain et c’est la mort dans l’âme qu’elle a vu, impuissante et désolée le pouvoir en place s’engouffrer dans une logique d’affrontement. Il s’en est suivi les violences, la détresse et la désolation que l’on connaît.
En Avril 2009, l’intervention du guide de la révolution libyenne annonce un changement de cap radical dans la politique nigérienne qui décide comme par enchantement de reconnaître les différents fronts et mouvements et de s’engager dans une logique de paix et réconciliation nationale. La paix est annoncée avec grand bruit et le peuple qui a tant enduré doit acclamer son bourreau d’hier devenu son sauveur d’aujourd’hui. Quelle amère et désolante frustration !
Pour mener cette opération combien salutaire, la Libye a paré au plus urgent en finançant les différentes étapes du retour des ex-combattants. Pour autant, l’action de la Libye, malgré sa noblesse, a créé par son caractère informel une situation de crise de confiance et même de conflit entre combattants et leaders des fronts.
Coté Niger en revanche, le processus de paix tant souhaité et tant soutenu par tous a été également mené sans protocole, de manière équivoque et totalement informelle. Les animateurs officiels ont pris soin d’éviter le moindre écrit fusse-t-il un compte-rendu de réunion. Aux fronts et mouvements, il a été fait la promesse d’un accord étudié et bénéfique pour tous, au pays on martèle que « les bandits ont répondu à l’appel du président » afin d’éviter la contradiction. Bref, un flou artistique symptomatique de la légèreté avec laquelle une question aussi grave a été traité par le pays.
Sur le terrain, l’absence totale de l’Etat dans le nord du pays a favorisé la multiplication des trafics en tout genre et l'établissement progressif d’une jungle où tout est permis. A cela s’ajoute une menace persistante de l’infiltration terroriste.
C’est dans ce contexte on ne peut plus préoccupant qu’est intervenu, le 18 Février dernier, un coup d’état militaire qui a renversé le régime de Mamadou Tandja. Le CSRD et le gouvernement chargés d’animer la transition ont annoncé leur volonté d’instaurer la paix et la sérénité au Niger. Malheureusement, alors que la période de transition se trouve largement entamée aucune démarche significative n’est entreprise pour mettre fin à la décadence infernale dont est victime la région d’Agadez. Pour l’heure, tout reste à croire, que la transition du CSRD va plus se focaliser sur le processus électoral que de gérer des situations malheureuses héritées du régime déchu de la 6ème République.
Il revient alors aux populations du nord de prendre leur responsabilité et lutter à la sauvegarde de leur espace de vie. Et pour cause, si à une époque récente, le fait de plaider pour la paix et la quiétude sociale était considéré comme une offense à la personne du président de la République, le discours officiel a aujourd’hui évolué et prône l’apaisement et le rétablissement de la quiétude sociale.
Par ailleurs, sur le plan économique, la situation est loin d’être reluisante. Les sécheresses de plus en plus chroniques mettent à mal une population rurale déjà appauvrie par des années de conflit. L’absence du tourisme et le retard dans l’implantation des sociétés minières, doublé du sentiment d’avoir été trahie, laisse une jeunesse déboussolée et vulnérable, encline à commettre des actes hautement avilissants. Qui pouvait imaginer qu’un fils du terroir, armé d’une kalachnikov, s’attaque au paysan de son village aux fins de lui prendre le fruit de sa maigre récolte ? Etrange et malheureuse évolution de la société.
De cette confusion généralisée, on retiendra que des milliers de combattants rompus au métier des armes se trouvent de nouveau révoltés par le sentiment d’avoir été sacrifiés. Ayant été contraints pour la majorité à rejoindre les rangs du MNJ par un régime qui voulait à tout prix d’une rébellion armée dans le nord, ils se trouvent prisonniers d’une paix verbale, sans aucune perspective d’avenir.
En tout état de cause, il ne faudrait pas faire l’amalgame entre les combattants proprement dit et l’insécurité résiduelle qui constitue aujourd’hui le véritable calvaire des populations, même si, par ailleurs, les deux phénomènes sont la conséquence du conflit. L’Etat doit venir en aide à la population qui en est victime et mener sans complaisance une opération musclée visant à restaurer son autorité et à éradiquer ce phénomène de banditisme de grand chemin, Ô combien nocif pour Agadez et ses habitants. Car pour l’heure, l’urgence n’est pas de situer les responsabilités mais de faire face à une réalité qui s’affirme et se réaffirme quotidiennement. Quant à la question globale de sécurité et de lutte contre le trafic et le terrorisme dans le grand Sahara, les acteurs locaux resteront incontournables voir indispensables. Espérons de voir au Niger l’avènement d’un régime qui saura comprendre cela et qui fera en sorte que ceux-ci soient largement impliqués dans la sécurisation d’une région qu’ils maîtrisent mieux que quiconque.
Issouf MAHA
La région d’Agadez jadis véritable havre de paix, de quiétude et d’hospitalité est en passe de devenir le far west saharien. Un calvaire que vit dans sa chair la population du Nord Niger.
Les vols à main armée, les exécutions sommaires, les crimes crapuleux, les attaques sur les routes et autres braquages sont devenus monnaie courante et même presque banalisée.
Ce changement brutal de mentalité vécu comme une révolution malheureuse vient sonner le glas d’une certaine pudeur appelée : Ashak.
Comment en sommes nous arrivés là ? Chronique d’une descente en enfer devenue inexorable.
En février 2007, l’attaque du poste administratif d’Iferouane par un groupe armé se revendiquant d’une organisation insurrectionnelle réveillait les vieux démons d’une rébellion bis. La population concernée, tétanisée par l’idée d’une nouvelle lutte armée dont elle garde des souvenirs fort douloureux, plaide pour la paix et l’extinction de cette étincelle.
En vain et c’est la mort dans l’âme qu’elle a vu, impuissante et désolée le pouvoir en place s’engouffrer dans une logique d’affrontement. Il s’en est suivi les violences, la détresse et la désolation que l’on connaît.
En Avril 2009, l’intervention du guide de la révolution libyenne annonce un changement de cap radical dans la politique nigérienne qui décide comme par enchantement de reconnaître les différents fronts et mouvements et de s’engager dans une logique de paix et réconciliation nationale. La paix est annoncée avec grand bruit et le peuple qui a tant enduré doit acclamer son bourreau d’hier devenu son sauveur d’aujourd’hui. Quelle amère et désolante frustration !
Pour mener cette opération combien salutaire, la Libye a paré au plus urgent en finançant les différentes étapes du retour des ex-combattants. Pour autant, l’action de la Libye, malgré sa noblesse, a créé par son caractère informel une situation de crise de confiance et même de conflit entre combattants et leaders des fronts.
Coté Niger en revanche, le processus de paix tant souhaité et tant soutenu par tous a été également mené sans protocole, de manière équivoque et totalement informelle. Les animateurs officiels ont pris soin d’éviter le moindre écrit fusse-t-il un compte-rendu de réunion. Aux fronts et mouvements, il a été fait la promesse d’un accord étudié et bénéfique pour tous, au pays on martèle que « les bandits ont répondu à l’appel du président » afin d’éviter la contradiction. Bref, un flou artistique symptomatique de la légèreté avec laquelle une question aussi grave a été traité par le pays.
Sur le terrain, l’absence totale de l’Etat dans le nord du pays a favorisé la multiplication des trafics en tout genre et l'établissement progressif d’une jungle où tout est permis. A cela s’ajoute une menace persistante de l’infiltration terroriste.
C’est dans ce contexte on ne peut plus préoccupant qu’est intervenu, le 18 Février dernier, un coup d’état militaire qui a renversé le régime de Mamadou Tandja. Le CSRD et le gouvernement chargés d’animer la transition ont annoncé leur volonté d’instaurer la paix et la sérénité au Niger. Malheureusement, alors que la période de transition se trouve largement entamée aucune démarche significative n’est entreprise pour mettre fin à la décadence infernale dont est victime la région d’Agadez. Pour l’heure, tout reste à croire, que la transition du CSRD va plus se focaliser sur le processus électoral que de gérer des situations malheureuses héritées du régime déchu de la 6ème République.
Il revient alors aux populations du nord de prendre leur responsabilité et lutter à la sauvegarde de leur espace de vie. Et pour cause, si à une époque récente, le fait de plaider pour la paix et la quiétude sociale était considéré comme une offense à la personne du président de la République, le discours officiel a aujourd’hui évolué et prône l’apaisement et le rétablissement de la quiétude sociale.
Par ailleurs, sur le plan économique, la situation est loin d’être reluisante. Les sécheresses de plus en plus chroniques mettent à mal une population rurale déjà appauvrie par des années de conflit. L’absence du tourisme et le retard dans l’implantation des sociétés minières, doublé du sentiment d’avoir été trahie, laisse une jeunesse déboussolée et vulnérable, encline à commettre des actes hautement avilissants. Qui pouvait imaginer qu’un fils du terroir, armé d’une kalachnikov, s’attaque au paysan de son village aux fins de lui prendre le fruit de sa maigre récolte ? Etrange et malheureuse évolution de la société.
De cette confusion généralisée, on retiendra que des milliers de combattants rompus au métier des armes se trouvent de nouveau révoltés par le sentiment d’avoir été sacrifiés. Ayant été contraints pour la majorité à rejoindre les rangs du MNJ par un régime qui voulait à tout prix d’une rébellion armée dans le nord, ils se trouvent prisonniers d’une paix verbale, sans aucune perspective d’avenir.
En tout état de cause, il ne faudrait pas faire l’amalgame entre les combattants proprement dit et l’insécurité résiduelle qui constitue aujourd’hui le véritable calvaire des populations, même si, par ailleurs, les deux phénomènes sont la conséquence du conflit. L’Etat doit venir en aide à la population qui en est victime et mener sans complaisance une opération musclée visant à restaurer son autorité et à éradiquer ce phénomène de banditisme de grand chemin, Ô combien nocif pour Agadez et ses habitants. Car pour l’heure, l’urgence n’est pas de situer les responsabilités mais de faire face à une réalité qui s’affirme et se réaffirme quotidiennement. Quant à la question globale de sécurité et de lutte contre le trafic et le terrorisme dans le grand Sahara, les acteurs locaux resteront incontournables voir indispensables. Espérons de voir au Niger l’avènement d’un régime qui saura comprendre cela et qui fera en sorte que ceux-ci soient largement impliqués dans la sécurisation d’une région qu’ils maîtrisent mieux que quiconque.
jeudi 27 mai 2010
Tout sur les nouveaux réseaux France-Afrique
Africatime / L’Inter 27/05/2010
Tout sur les nouveaux réseaux France-Afrique
jeudi 27 mai 2010
Alors que le 25e sommet Afrique-France, qui est aussi celui du cinquantenaire des indépendances, se tient à Nice les 31 mai et 1er juin, l’affaire est assez emblématique des mutations de cet étrange serpent de mer qu’est la Françafrique. Chacun sait depuis le 15 mai que la libération de l’universitaire Clotilde Reiss est en partie due à une médiation sénégalaise au sein de laquelle l’avocat Robert Bourgi, aussi talentueux que multicarte et seul héritier du savoir-faire foccartien, a joué un rôle déterminant. Seuls trois hommes étaient au courant du voyage secret en Iran de Me Bourgi et de Karim Wade, à la fin de mars : le père de ce dernier, Abdoulaye Wade, et à Paris Nicolas Sarkozy et son secrétaire général, Claude Guéant, à qui les deux émissaires ont régulièrement rendu compte au téléphone, depuis Téhéran, des progrès de leur mission. Ni Bernard Kouchner, ni Jean-David Levitte, ni même le patron de la DGSE, Erard Corbin de Mangoux, ne savaient quoi que ce soit de ce déplacement feutré. Culte du secret, court-circuitage des filières institutionnelles, casquettes africaines et contacts parallèles activés par un personnage à la réputation (forcément) sulfureuse et qui en joue avec habi1été : la méthode Foccart transposée dans l’Orient compliqué a donc, si l’on peut dire, porté ses fruits. Si la Françafrique incestueuse et patrimoniale est morte, celle des réseaux est, elle, toujours bien vivante. À une différence - de taille près : elle est acéphale. Là où Jacques Foccart, qui consacrait l’essentiel de son temps aux affaires du « pré carré », tirait tous les fils à la manière d’un grand marionnettiste, Claude Guéant, pour qui l’Afrique n’est qu’une préoccupation parmi d’autres, intervient directement ou par intermédiaire interposé que sur certains dossiers sensibles. D’où l’éclatement et la multiplication de réseaux souvent complémentaires (Elysée-business par exemple), reliés entre eux par des passerelles (avocats, juges, médecins), ouvertement rivaux (ONG), transcourants (francs-maçons), etc., mais qui tous fonctionnent en interne avec de vraies solidarités corporatistes et une opacité commune. Autre évolution : les réseaux sont désormais autant afro-français que franco-africains et leur interpénétration réciproque est fréquente. Un Laurent Gbagbo, un Paul Biya, un Denis Sassou N’Guesso, un Ali Bongo Ondimba, pour ne citer qu’eux, ont tous leur réseau d’influence qui emprunte à chacun (ou presque) des réseaux français. Conséquence de cette alchimie complexe, qui tient parfois de la raffinerie : l’apparition de missi dominici dont on distingue mal a priori l’allégeance principale. Il faut ainsi de bons yeux pour hiérarchiser les fidélités dont se réclame aujourd’hui l’incontournable Robert Bourgi : Sarkozy et Guéant en premier lieu, puis Wade, Ali Bongo Ondimba, Ould Abdelaziz, Gbagbo et quelques autres. Il est vrai que, en ce domaine, chacun avance masqué. Le petit « who’s who » que nous publions cette semaine - et d’où sont exclus les ministres pour qui l’Afrique fait en quelque sorte partie du Job, tels Bernard Kouchner et Alain Joyandet - a pour ambition de guider les pas du profane dans le maquis de la néo-Françafrique. Nous avons volontairement omis dans ce vade-mecum les pays du Maghreb, qui relèvent, eux, de réseaux bilatéraux à la fois différents et étanches, sur lesquels nous reviendrons prochainement.
ÉLYSÉE CONNECTION
Aux côtés d’un président qui n’a que peu d’appétence pour les « affaires africaines » et dont la doctrine à ce sujet a évolué, de discours en discours, de manière quelque peu erratique, c’est au secrétaire général de l’Élysée, Claude Guéant, que revient la gestion du réseau ou de ce qu’il en reste. Au niveau institutionnel, le conseiller diplomatique Jean-David Levitte et son adjoint chargé du Sud-Sahara (Mauritanie comprise), André Parant lequel bénéficie de l’apport de deux conseillers techniques : Remi Maréchaux et Clément Leclerc -, dépendent directement de lui. Mais Levitte n’ayant jamais manifesté de tropisme africain particulier en dehors de la préparation des voyages et sommets présidentiels, l’omniprésente éminence grise du Château a la main sur le continent. Claude Guéant reçoit volontiers dans son bureau les émissaires des chefs d’État et se déplace pour rencontrer ces derniers dans les grands hôtels ou ils descendent lors de leurs passages à Paris. L’avocat Robert Bourgi lui sert à la fois de conseil, de missi dominici et de poisson-pilote sur des pays comme le Gabon, le Sénégal, la Mauritanie, Madagascar, le Bénin, voire la Côte d’Ivoire ou le Togo. Mais il n’est pas le seul, même si les autres « africains » figurant dans le carnet d’adresses de Guéant jouent un rôle beaucoup plus restreint. Georges Ouegnin, l’ancien directeur du protocole de la présidence ivoirienne, très introduit à Brazzaville et à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), est de ceux-là, tout comme le diplomate, ex-conseiller spécial d’Idriss Déby Itno (et décoré de la légion d’honneur), Abakar Manany, qui a joué un rôle non négligeable dans la reprise des relations entre la France et le Rwanda. Difficile par ailleurs de ne pas citer le nom du député-maire de Levallois-Perret, Patrick Balkany, ami de Nicolas Sarkozy, électron libre quelque peu sulfureux que l’on a vu à l’œuvre à Kinshasa, Bangui et Nouakchott. Autres francs-tireurs : les anciens ministres Charles Millon et Alain Madelin. Proche d’Abdoulaye Wade, ce dernier continue d’entretenir des liens avec l’Afrique par le biais du Fonds de solidarité numérique (accès aux nouvelles technologies), qu’il préside. Côté UMP, le porte parole adjoint (et conseiller de Nicolas Sarkozy), Dominique Paillé, passe parfois des messages entre l’Élysée et Abidjan (ou l’inverse), ainsi que le font, avec Lomé, le député du Rhône, Christophe Guilloteau, membre d’une demi-douzaine de groupes d’amitié franco-africains à l’Assemblée. L’ex-chiraquien Jacques Toubon, à la tête de la « mission du cinquantenaire » et qui occupe, au Quai d’Orsay, les anciens bureaux du secrétariat d’État de Rama Vade, ne s’est jamais éloigné du continent et a trouvé dans son éphémère fonction l’occasion de renforcer ses liens. Enfin, à la périphérie, évoluent une poignée de publicistes tel Laurent Taïeb, dont le périodique L’Essentiel des relations internationales, souvent axé sur l’Afrique et lié à l’UMP, est à disposition dans tous les salons d’attente de l’Élysée. Malin, Taïeb a trouvé dans les cercles d’amateurs de cigares qu’il anime un réseau d’influence original. À portée de main du Château également, le chirurgien dentiste Patrick Gaubert, ancien membre du cabinet de Charles Pasqua, président du Haut Conseil à l’intégration, président d’honneur de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Liera) et ami de vingt-cinq ans de Nicolas Sarkozy. Gaubert, Toubon, ainsi que les députés UMP Jean-Michel Fourgous et Jean François Mancel étaient à Brazzaville en juillet 2009 pour observer le scrutin présidentiel à l’invitation de la Commission nationale congolaise des droits de l’homme, proche du pouvoir. Au grand étonnement du Quai d’Orsay. Mais avec l’accord tacite de Claude Guéant.
LES GRANDS COMMIS
Contrairement aux idées reçues, l’Élysée ne fait pas tout. Exemple : la réconciliation franco-rwandaise. À son arrivée au Quai, en juin 2007, Bernard Kouchner confie ce casse-tête à une task force où figurent sa conseillère Afrique, Charlotte Montel, la trentaine dynamique, sa conseillère juridique, Sylvie Pantz, et un quadra faussement nonchalant, Laurent Contini. Au bout d’un an de remue-méninges, ils trouvent la solution. Si l’un des neuf inculpés rwandais se livre à la justice française, Kigali aura accès au dossier de l’attentat contre Habyarimana et pourra retarder la procédure à loisir. Le coup marche. Les relations diplomatiques sont rétablies et le nouvel ambassadeur de France à Kigali s’appelle Laurent Contini. Pour exister face à l’Élysée, le Quai ne se contente pas de faire des coups. Jour après jour, il laboure le terrain. Chef des labours : Stéphane Gompertz, directeur Afrique et vieux briscard. Tous les matins, il digère les dizaines de TD (télégrammes diplomatiques) que lui envoient ses ambassades et produit des notes de synthèse. Certains TD sont plus lus que d’autres. Notamment ceux des ambassadeurs de poids, comme Bruno Joubert à Rabat, Jean Marc Simon à Abidjan, Jean Didier Roisin à Libreville, Jean Christophe Belliard à Addis-Abeba ou Jean-Marc Châtaigner à Antananarivo. Et bien sûr les TD « littéraires » de l’académicien Jean-Christophe Rufin, qui achève un séjour de trois ans à Dakar. Moins connue, Sylvie Bermann joue un rôle pivot au Quai. C’est elle qui gère les Français de l’ONU et de l’UE, notamment le chef des opérations de maintien de la paix, Alain Leroy, et l’ambassadeur à New York, Gérard Araud. Autre personnage clé aux Affaires étrangères : Georges Serre. L’ancien conseiller Afrique d’Hubert Védrine supervise aujourd’hui l’aide au développement. Tous les jeudis après-midi, il accompagne Montel, Gompertz et Berann à l’Élysée pour assister à la réunion Afrique autour d’André Parant. À la Défense, le chef d’état-major des armées, l’amiral Édouard Guillaud, est l’homme incontournable. Certes, il n’a pas de passé africain, mais cet ancien chef d’état-major particulier de Nicolas Sarkozy a toute la confiance du chef de l’État. À la réunion du jeudi à l’Élysée, il délègue le colonel Jean-Jacques Toutous, un marsouin (troupes de marine) qui a crapahuté sur le continent. Toutous y retrouve le colonel Benoît Houssay, un chasseur alpin affecté au cabinet du ministre de la Défense, Hervé Morin. Autre homme influent, le général Emmanuel Beth. Cet ancien patron de la force Licorne en Côte d’Ivoire supervise toute la coopération militaire (détachement d’instructeurs, accueil d’élèves officiers en France, etc.). Depuis deux ans, depuis le discours de Nicolas Sarkozy au Cap, il faut compter aussi avec les deux grands commis de l’Etat qui renégocient les accords de défense entre la France et ses ex colonies. Côte à côte, François Xavier Deniau et le général Benoît Puga, un diplomate et un officier ... aux états de service longs comme le bras. En 1978, le légionnaire Puga a sauté sur Kolwezi, au Zaïre. Puis, après avoir fait le coup de feu en Centrafrique et au Tchad, il a dirigé le Commandement des opérations spéciales (COS) et la Direction des renseignements militaires (DRM). Aujourd’hui, il est chef d’état-major particulier du président de la République. Bref, c’est le « baroudeur africain » de Nicolas Sarkozy. La lutte contre Al-Qaïda est confiée à Bernard Bajolet. L’homme connaît bien la question du terrorisme. Avant de coordonner les services de renseignements à l’Élysée, il a été ambassadeur à Bagdad, puis à Alger. Erard Corbin de Mangoux, le patron de la Direction générale de la sécurité extérieure (DG SE), a moins d’expérience de terrain, mais il apprend vite. Depuis dix-huit mois, il a fait quelques voyages discrets en Afrique du Nord et au Sahel, notamment pour faire libérer plusieurs otages français. Et il a noué un contact privilégié avec quelques hommes d’État, comme le président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz. Quant à la politique économique, elle est suivie par deux membres du cabinet de Christine Lagarde, Christophe Bonnard et Jean-René Cougard, en liaison permanente avec Ambroise Fayolle, le représentant de la France au FMI et à la Banque mondiale. La zone franc, elle, est jalousement gardée par la direction du Trésor, c’est-à-dire par Ramon Fernandez -le fils de l’écrivain Dominique Fernandez -, Rémy Rioux et Thomas Groh, le chef du bureau Afrique subsaharienne à Bercy. Personnages de l’ombre ? Sans doute. Mais avec Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, ce sont eux qui gèrent le compte d’opération de la zone franc et supervisent les activités de l’Agence française de développement, dont le tout nouveau directeur général, Dov Zerah, a été personnellement choisi par. .. Nicolas Sarkozy. Loin des projecteurs, ils exercent le vrai pouvoir.
Source JA
NB : A lire demain, les ‘’ Patrons d’influence ‘’, les ‘’ Fabricants d’image ‘’, les ‘’ passeurs de cultures ‘’ et ‘’ Les chiens de garde ‘’ du nouveau réseau Françafrique.
jeudi 27 mai 2010 par Source JA
Tout sur les nouveaux réseaux France-Afrique
jeudi 27 mai 2010
Alors que le 25e sommet Afrique-France, qui est aussi celui du cinquantenaire des indépendances, se tient à Nice les 31 mai et 1er juin, l’affaire est assez emblématique des mutations de cet étrange serpent de mer qu’est la Françafrique. Chacun sait depuis le 15 mai que la libération de l’universitaire Clotilde Reiss est en partie due à une médiation sénégalaise au sein de laquelle l’avocat Robert Bourgi, aussi talentueux que multicarte et seul héritier du savoir-faire foccartien, a joué un rôle déterminant. Seuls trois hommes étaient au courant du voyage secret en Iran de Me Bourgi et de Karim Wade, à la fin de mars : le père de ce dernier, Abdoulaye Wade, et à Paris Nicolas Sarkozy et son secrétaire général, Claude Guéant, à qui les deux émissaires ont régulièrement rendu compte au téléphone, depuis Téhéran, des progrès de leur mission. Ni Bernard Kouchner, ni Jean-David Levitte, ni même le patron de la DGSE, Erard Corbin de Mangoux, ne savaient quoi que ce soit de ce déplacement feutré. Culte du secret, court-circuitage des filières institutionnelles, casquettes africaines et contacts parallèles activés par un personnage à la réputation (forcément) sulfureuse et qui en joue avec habi1été : la méthode Foccart transposée dans l’Orient compliqué a donc, si l’on peut dire, porté ses fruits. Si la Françafrique incestueuse et patrimoniale est morte, celle des réseaux est, elle, toujours bien vivante. À une différence - de taille près : elle est acéphale. Là où Jacques Foccart, qui consacrait l’essentiel de son temps aux affaires du « pré carré », tirait tous les fils à la manière d’un grand marionnettiste, Claude Guéant, pour qui l’Afrique n’est qu’une préoccupation parmi d’autres, intervient directement ou par intermédiaire interposé que sur certains dossiers sensibles. D’où l’éclatement et la multiplication de réseaux souvent complémentaires (Elysée-business par exemple), reliés entre eux par des passerelles (avocats, juges, médecins), ouvertement rivaux (ONG), transcourants (francs-maçons), etc., mais qui tous fonctionnent en interne avec de vraies solidarités corporatistes et une opacité commune. Autre évolution : les réseaux sont désormais autant afro-français que franco-africains et leur interpénétration réciproque est fréquente. Un Laurent Gbagbo, un Paul Biya, un Denis Sassou N’Guesso, un Ali Bongo Ondimba, pour ne citer qu’eux, ont tous leur réseau d’influence qui emprunte à chacun (ou presque) des réseaux français. Conséquence de cette alchimie complexe, qui tient parfois de la raffinerie : l’apparition de missi dominici dont on distingue mal a priori l’allégeance principale. Il faut ainsi de bons yeux pour hiérarchiser les fidélités dont se réclame aujourd’hui l’incontournable Robert Bourgi : Sarkozy et Guéant en premier lieu, puis Wade, Ali Bongo Ondimba, Ould Abdelaziz, Gbagbo et quelques autres. Il est vrai que, en ce domaine, chacun avance masqué. Le petit « who’s who » que nous publions cette semaine - et d’où sont exclus les ministres pour qui l’Afrique fait en quelque sorte partie du Job, tels Bernard Kouchner et Alain Joyandet - a pour ambition de guider les pas du profane dans le maquis de la néo-Françafrique. Nous avons volontairement omis dans ce vade-mecum les pays du Maghreb, qui relèvent, eux, de réseaux bilatéraux à la fois différents et étanches, sur lesquels nous reviendrons prochainement.
ÉLYSÉE CONNECTION
Aux côtés d’un président qui n’a que peu d’appétence pour les « affaires africaines » et dont la doctrine à ce sujet a évolué, de discours en discours, de manière quelque peu erratique, c’est au secrétaire général de l’Élysée, Claude Guéant, que revient la gestion du réseau ou de ce qu’il en reste. Au niveau institutionnel, le conseiller diplomatique Jean-David Levitte et son adjoint chargé du Sud-Sahara (Mauritanie comprise), André Parant lequel bénéficie de l’apport de deux conseillers techniques : Remi Maréchaux et Clément Leclerc -, dépendent directement de lui. Mais Levitte n’ayant jamais manifesté de tropisme africain particulier en dehors de la préparation des voyages et sommets présidentiels, l’omniprésente éminence grise du Château a la main sur le continent. Claude Guéant reçoit volontiers dans son bureau les émissaires des chefs d’État et se déplace pour rencontrer ces derniers dans les grands hôtels ou ils descendent lors de leurs passages à Paris. L’avocat Robert Bourgi lui sert à la fois de conseil, de missi dominici et de poisson-pilote sur des pays comme le Gabon, le Sénégal, la Mauritanie, Madagascar, le Bénin, voire la Côte d’Ivoire ou le Togo. Mais il n’est pas le seul, même si les autres « africains » figurant dans le carnet d’adresses de Guéant jouent un rôle beaucoup plus restreint. Georges Ouegnin, l’ancien directeur du protocole de la présidence ivoirienne, très introduit à Brazzaville et à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), est de ceux-là, tout comme le diplomate, ex-conseiller spécial d’Idriss Déby Itno (et décoré de la légion d’honneur), Abakar Manany, qui a joué un rôle non négligeable dans la reprise des relations entre la France et le Rwanda. Difficile par ailleurs de ne pas citer le nom du député-maire de Levallois-Perret, Patrick Balkany, ami de Nicolas Sarkozy, électron libre quelque peu sulfureux que l’on a vu à l’œuvre à Kinshasa, Bangui et Nouakchott. Autres francs-tireurs : les anciens ministres Charles Millon et Alain Madelin. Proche d’Abdoulaye Wade, ce dernier continue d’entretenir des liens avec l’Afrique par le biais du Fonds de solidarité numérique (accès aux nouvelles technologies), qu’il préside. Côté UMP, le porte parole adjoint (et conseiller de Nicolas Sarkozy), Dominique Paillé, passe parfois des messages entre l’Élysée et Abidjan (ou l’inverse), ainsi que le font, avec Lomé, le député du Rhône, Christophe Guilloteau, membre d’une demi-douzaine de groupes d’amitié franco-africains à l’Assemblée. L’ex-chiraquien Jacques Toubon, à la tête de la « mission du cinquantenaire » et qui occupe, au Quai d’Orsay, les anciens bureaux du secrétariat d’État de Rama Vade, ne s’est jamais éloigné du continent et a trouvé dans son éphémère fonction l’occasion de renforcer ses liens. Enfin, à la périphérie, évoluent une poignée de publicistes tel Laurent Taïeb, dont le périodique L’Essentiel des relations internationales, souvent axé sur l’Afrique et lié à l’UMP, est à disposition dans tous les salons d’attente de l’Élysée. Malin, Taïeb a trouvé dans les cercles d’amateurs de cigares qu’il anime un réseau d’influence original. À portée de main du Château également, le chirurgien dentiste Patrick Gaubert, ancien membre du cabinet de Charles Pasqua, président du Haut Conseil à l’intégration, président d’honneur de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Liera) et ami de vingt-cinq ans de Nicolas Sarkozy. Gaubert, Toubon, ainsi que les députés UMP Jean-Michel Fourgous et Jean François Mancel étaient à Brazzaville en juillet 2009 pour observer le scrutin présidentiel à l’invitation de la Commission nationale congolaise des droits de l’homme, proche du pouvoir. Au grand étonnement du Quai d’Orsay. Mais avec l’accord tacite de Claude Guéant.
LES GRANDS COMMIS
Contrairement aux idées reçues, l’Élysée ne fait pas tout. Exemple : la réconciliation franco-rwandaise. À son arrivée au Quai, en juin 2007, Bernard Kouchner confie ce casse-tête à une task force où figurent sa conseillère Afrique, Charlotte Montel, la trentaine dynamique, sa conseillère juridique, Sylvie Pantz, et un quadra faussement nonchalant, Laurent Contini. Au bout d’un an de remue-méninges, ils trouvent la solution. Si l’un des neuf inculpés rwandais se livre à la justice française, Kigali aura accès au dossier de l’attentat contre Habyarimana et pourra retarder la procédure à loisir. Le coup marche. Les relations diplomatiques sont rétablies et le nouvel ambassadeur de France à Kigali s’appelle Laurent Contini. Pour exister face à l’Élysée, le Quai ne se contente pas de faire des coups. Jour après jour, il laboure le terrain. Chef des labours : Stéphane Gompertz, directeur Afrique et vieux briscard. Tous les matins, il digère les dizaines de TD (télégrammes diplomatiques) que lui envoient ses ambassades et produit des notes de synthèse. Certains TD sont plus lus que d’autres. Notamment ceux des ambassadeurs de poids, comme Bruno Joubert à Rabat, Jean Marc Simon à Abidjan, Jean Didier Roisin à Libreville, Jean Christophe Belliard à Addis-Abeba ou Jean-Marc Châtaigner à Antananarivo. Et bien sûr les TD « littéraires » de l’académicien Jean-Christophe Rufin, qui achève un séjour de trois ans à Dakar. Moins connue, Sylvie Bermann joue un rôle pivot au Quai. C’est elle qui gère les Français de l’ONU et de l’UE, notamment le chef des opérations de maintien de la paix, Alain Leroy, et l’ambassadeur à New York, Gérard Araud. Autre personnage clé aux Affaires étrangères : Georges Serre. L’ancien conseiller Afrique d’Hubert Védrine supervise aujourd’hui l’aide au développement. Tous les jeudis après-midi, il accompagne Montel, Gompertz et Berann à l’Élysée pour assister à la réunion Afrique autour d’André Parant. À la Défense, le chef d’état-major des armées, l’amiral Édouard Guillaud, est l’homme incontournable. Certes, il n’a pas de passé africain, mais cet ancien chef d’état-major particulier de Nicolas Sarkozy a toute la confiance du chef de l’État. À la réunion du jeudi à l’Élysée, il délègue le colonel Jean-Jacques Toutous, un marsouin (troupes de marine) qui a crapahuté sur le continent. Toutous y retrouve le colonel Benoît Houssay, un chasseur alpin affecté au cabinet du ministre de la Défense, Hervé Morin. Autre homme influent, le général Emmanuel Beth. Cet ancien patron de la force Licorne en Côte d’Ivoire supervise toute la coopération militaire (détachement d’instructeurs, accueil d’élèves officiers en France, etc.). Depuis deux ans, depuis le discours de Nicolas Sarkozy au Cap, il faut compter aussi avec les deux grands commis de l’Etat qui renégocient les accords de défense entre la France et ses ex colonies. Côte à côte, François Xavier Deniau et le général Benoît Puga, un diplomate et un officier ... aux états de service longs comme le bras. En 1978, le légionnaire Puga a sauté sur Kolwezi, au Zaïre. Puis, après avoir fait le coup de feu en Centrafrique et au Tchad, il a dirigé le Commandement des opérations spéciales (COS) et la Direction des renseignements militaires (DRM). Aujourd’hui, il est chef d’état-major particulier du président de la République. Bref, c’est le « baroudeur africain » de Nicolas Sarkozy. La lutte contre Al-Qaïda est confiée à Bernard Bajolet. L’homme connaît bien la question du terrorisme. Avant de coordonner les services de renseignements à l’Élysée, il a été ambassadeur à Bagdad, puis à Alger. Erard Corbin de Mangoux, le patron de la Direction générale de la sécurité extérieure (DG SE), a moins d’expérience de terrain, mais il apprend vite. Depuis dix-huit mois, il a fait quelques voyages discrets en Afrique du Nord et au Sahel, notamment pour faire libérer plusieurs otages français. Et il a noué un contact privilégié avec quelques hommes d’État, comme le président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz. Quant à la politique économique, elle est suivie par deux membres du cabinet de Christine Lagarde, Christophe Bonnard et Jean-René Cougard, en liaison permanente avec Ambroise Fayolle, le représentant de la France au FMI et à la Banque mondiale. La zone franc, elle, est jalousement gardée par la direction du Trésor, c’est-à-dire par Ramon Fernandez -le fils de l’écrivain Dominique Fernandez -, Rémy Rioux et Thomas Groh, le chef du bureau Afrique subsaharienne à Bercy. Personnages de l’ombre ? Sans doute. Mais avec Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, ce sont eux qui gèrent le compte d’opération de la zone franc et supervisent les activités de l’Agence française de développement, dont le tout nouveau directeur général, Dov Zerah, a été personnellement choisi par. .. Nicolas Sarkozy. Loin des projecteurs, ils exercent le vrai pouvoir.
Source JA
NB : A lire demain, les ‘’ Patrons d’influence ‘’, les ‘’ Fabricants d’image ‘’, les ‘’ passeurs de cultures ‘’ et ‘’ Les chiens de garde ‘’ du nouveau réseau Françafrique.
jeudi 27 mai 2010 par Source JA
A la Une : mission accomplie pour le Niger à Bruxelles
Revue de presse Afrique
jeudi 27 mai 2010
A la Une : mission accomplie pour le Niger à Bruxelles
Par Frédéric Couteau
RFI
Vers une « reprise graduelle » de la coopération entre l’Union européenne et le Niger, « en fonction des progrès constatés dans le processus de transition ». C’est la conclusion de la réunion de consultation hier à Bruxelles entre le Conseil représentatif des 27 pays européens et la délégation nigérienne emmenée par le Premier ministre Mamadou Danda. Le communiqué publié mercredi soir par l’Union européenne est largement repris ce jeudi matin par plusieurs médias nigériens, dont le site d’information Niger Diaspora .
« L’incontournable pèlerinage de Bruxelles », titre Le Pays au Burkina qui nous propose une réflexion sur ce système donnant-donnant, aide contre bonne gouvernance. « Officiellement, les raisons de ce déplacement de la junte à Bruxelles sont donc bien connus, affirme Le Pays : rétablir au plus vite les liens de coopération, engranger environ 470 millions d’euros car les besoins d’argent sont énormes. Le déblocage des fonds permettra aux nouvelles autorités de Niamey de relancer le développement économique du pays. »
Un acte d’allégeance ?
Mais, « le séjour de la délégation nigérienne à Bruxelles a une autre signification, estime le quotidien burkinabé : faire acte d’allégeance à l’égard des bailleurs de fonds occidentaux. En effet, demander des sous n’est pas sans conséquences sur la souveraineté d’un pays africain : cet acte renforce du même coup la dépendance vis-à-vis de l’extérieur. Et ils sont rares, ces pays du Sud, soupire Le Pays, à pouvoir se soustraire au diktat des bailleurs de fonds occidentaux et de leurs institutions impitoyables. »
Du coup, le journal estime qu’en « pareilles circonstances, les missions officielles africaines devraient plutôt privilégier d’abord des organisations comme les ACP, la CEDEAO, l’UEMOA, l’UA, etc. (…) Les Africains devraient davantage cultiver la solidarité et la complémentarité dans la lutte contre la pauvreté et pour le développement. (…) Les gouvernants africains devraient commencer à être gênés de devoir chaque fois se rendre en Occident pour quêter, poursuit Le Pays. C’est un aveu d’impuissance et d’échec qui interpelle la conscience après cinquante ans d’indépendance. Ce type de conduite ne se voit ni en Asie ni en Amérique latine. Triste tout de même qu’après cinquante ans d’indépendance, conclut le journal, l’Afrique soit encore obligée de retourner voir ses anciens colonisateurs pour pouvoir se nourrir, se vêtir, se loger, s’éduquer et se soigner. »
Le site d’information Fasozine est tout aussi critique : « en liant le destin politique d’un pays à une aide, aussi substantielle soit-elle, ne dénature-t-on pas la "souveraineté du peuple ? C’est vrai qu'un peuple qui a faim n’est pas un peuple libre" relève Fasozine. Mais cela suffit-il pour lier des exigences politiques aussi fondamentales que celles de la démocratie et de la bonne gouvernance à l’aide de l’Union européenne ? »
Le gouvernement ne se mouille pas…
Alors que la sécheresse sévit sur une grande partie de l’Afrique de l’Ouest, le Togo a connu des pluies diluviennes ce mercredi, notamment Lomé. La capitale a été paralysée. Et pour le journal Liberté , c’est toujours la même chose. La pluie tombe et le gouvernement ne fait rien… « Le phénomène d’inondation auquel font face les populations de Lomé à chaque saison des pluies, ne dit rien aux autorités togolaises. Aucune mesure durable n’est prise pour minimiser le risque, déplore Liberté. On laisse le même phénomène se reproduire avant de commencer à envisager quelques pistes de solutions. »
Voilà, notons qu’on a déjà pu lire ce type de commentaires dans d’autres journaux et dans d’autres pays, comme le Sénégal ou encore le Cameroun.
tags : Burkina Faso - Niger - Revue de presse
jeudi 27 mai 2010
A la Une : mission accomplie pour le Niger à Bruxelles
Par Frédéric Couteau
RFI
Vers une « reprise graduelle » de la coopération entre l’Union européenne et le Niger, « en fonction des progrès constatés dans le processus de transition ». C’est la conclusion de la réunion de consultation hier à Bruxelles entre le Conseil représentatif des 27 pays européens et la délégation nigérienne emmenée par le Premier ministre Mamadou Danda. Le communiqué publié mercredi soir par l’Union européenne est largement repris ce jeudi matin par plusieurs médias nigériens, dont le site d’information Niger Diaspora .
« L’incontournable pèlerinage de Bruxelles », titre Le Pays au Burkina qui nous propose une réflexion sur ce système donnant-donnant, aide contre bonne gouvernance. « Officiellement, les raisons de ce déplacement de la junte à Bruxelles sont donc bien connus, affirme Le Pays : rétablir au plus vite les liens de coopération, engranger environ 470 millions d’euros car les besoins d’argent sont énormes. Le déblocage des fonds permettra aux nouvelles autorités de Niamey de relancer le développement économique du pays. »
Un acte d’allégeance ?
Mais, « le séjour de la délégation nigérienne à Bruxelles a une autre signification, estime le quotidien burkinabé : faire acte d’allégeance à l’égard des bailleurs de fonds occidentaux. En effet, demander des sous n’est pas sans conséquences sur la souveraineté d’un pays africain : cet acte renforce du même coup la dépendance vis-à-vis de l’extérieur. Et ils sont rares, ces pays du Sud, soupire Le Pays, à pouvoir se soustraire au diktat des bailleurs de fonds occidentaux et de leurs institutions impitoyables. »
Du coup, le journal estime qu’en « pareilles circonstances, les missions officielles africaines devraient plutôt privilégier d’abord des organisations comme les ACP, la CEDEAO, l’UEMOA, l’UA, etc. (…) Les Africains devraient davantage cultiver la solidarité et la complémentarité dans la lutte contre la pauvreté et pour le développement. (…) Les gouvernants africains devraient commencer à être gênés de devoir chaque fois se rendre en Occident pour quêter, poursuit Le Pays. C’est un aveu d’impuissance et d’échec qui interpelle la conscience après cinquante ans d’indépendance. Ce type de conduite ne se voit ni en Asie ni en Amérique latine. Triste tout de même qu’après cinquante ans d’indépendance, conclut le journal, l’Afrique soit encore obligée de retourner voir ses anciens colonisateurs pour pouvoir se nourrir, se vêtir, se loger, s’éduquer et se soigner. »
Le site d’information Fasozine est tout aussi critique : « en liant le destin politique d’un pays à une aide, aussi substantielle soit-elle, ne dénature-t-on pas la "souveraineté du peuple ? C’est vrai qu'un peuple qui a faim n’est pas un peuple libre" relève Fasozine. Mais cela suffit-il pour lier des exigences politiques aussi fondamentales que celles de la démocratie et de la bonne gouvernance à l’aide de l’Union européenne ? »
Le gouvernement ne se mouille pas…
Alors que la sécheresse sévit sur une grande partie de l’Afrique de l’Ouest, le Togo a connu des pluies diluviennes ce mercredi, notamment Lomé. La capitale a été paralysée. Et pour le journal Liberté , c’est toujours la même chose. La pluie tombe et le gouvernement ne fait rien… « Le phénomène d’inondation auquel font face les populations de Lomé à chaque saison des pluies, ne dit rien aux autorités togolaises. Aucune mesure durable n’est prise pour minimiser le risque, déplore Liberté. On laisse le même phénomène se reproduire avant de commencer à envisager quelques pistes de solutions. »
Voilà, notons qu’on a déjà pu lire ce type de commentaires dans d’autres journaux et dans d’autres pays, comme le Sénégal ou encore le Cameroun.
tags : Burkina Faso - Niger - Revue de presse
Désert : quelles dunes sont les plus stables ?
www2.cnrs.fr/presse/communique/ 26-05-10
Désert : quelles dunes sont les plus stables ?
jeudi 27 mai 2010
En modélisant un désert où le vent souffle dans deux directions, des chercheurs du CNRS et de l’Université Paris Diderot-Paris7 sont parvenus, pour la première fois, à observer et à mettre en évidence la dynamique de formation et l’évolution de deux types de dunes très grandes : les dunes transverses et les dunes longitudinales. Ils ont démontré que ces dernières ainsi que les barchanes - des dunes en forme de croissant formées dans un régime de vent à une seule direction - sont les plus stables dans le temps. Ces résultats devraient permettre de mieux comprendre le devenir des dunes et des déserts sur Terre, mais également d’en déduire des informations majeures concernant le régime des vents sur Titan ou Mars, par exemple. Menés en lien avec un doctorant du Laboratoire d’études spatiales et d’instrumentation en astrophysique (CNRS / Observatoire de Paris / UPMC / Université Paris Diderot-Paris7), ces travaux font l’objet d’une publication en juin 2010 dans la revue Geology. Pour étudier la formation et la stabilité des dunes de sable, l’équipe de Stéphane Douady au Laboratoire de Matière et systèmes complexes (CNRS / Université Paris Diderot-Paris7) a conçu un dispositif ingénieux qui reproduit en miniature, au laboratoire, les dunes bien plus grandes, que l’on observe dans les déserts. Ce modèle expérimental est constitué de billes de verre dont le mouvement impulsé par de l’eau est comparable à celui des grains de sable soumis à un régime de vents. Avantages, ces dunes de billes de verre sont petites (quelques centimètres) et se forment rapidement sous l’eau. Les formes engendrées sont semblables aux dunes générées par les vents, ce qui a permis aux chercheurs d’étudier précisément les mécanismes mis en jeu lors de leur formation.
De précédents travaux réalisés par la même équipe se sont intéressés à la dynamique d’un type de dune : la barchane qui se constitue en régime de vent unidirectionnel (c’est le cas, par exemple, dans le désert sud marocain). En forme de croissant, cette dune se déplace lentement, poussée par le vent. Elle est désormais bien connue et correspond à une situation relativement simple. Aussi, les chercheurs se sont attaqués à mimer en laboratoire des dunes plus complexes, qui se forment dans des conditions où le vent souffle alternativement dans deux directions. Sur le terrain, dans les déserts, ces conditions donnent naissance à deux types de dunes : les dunes transverses, c’est-à-dire alignées perpendiculairement à la direction du vent dominant, ou bien longitudinales (les dunes sont alors parallèles à la direction du vent dominant). La dynamique de leur formation et leur devenir n’avaient encore jamais pu être reproduits et suivis : ces dunes sont très grandes, elles mesurent plusieurs centaines de mètres voire quelques kilomètres de long et leur évolution morphologique est donc très lente.
Grâce au dispositif expérimental qu’ils ont mis au point, les scientifiques ont confirmé que ces deux types de dunes apparaissaient effectivement en régime de vent bidirectionnel. Surtout, ils ont mis en évidence des différences majeures entre elles. D’une part, les dunes transverses se forment lorsque les deux directions du vent sont assez proches tandis que les dunes longitudinales se constituent quand ces deux directions sont beaucoup plus écartées (l’angle entre les deux directions de vent est supérieur à 90°). De plus, sans apport de sable conséquent, les dunes longitudinales restent stables dans le temps alors que les dunes transverses, prises isolément, finissent toujours par se décomposer en plusieurs petites dunes barchanes. Ainsi, les dunes les plus stables dans le temps sont les barchanes et les dunes longitudinales (sans apport extérieur de sable bien entendu).
Ces résultats apportent des éléments essentiels pour mieux comprendre la formation et le devenir des déserts ainsi que la manière dont les vents circulent sur Terre. Ils pourraient également servir à établir quel régime de vents est en vigueur sur d’autres planètes ou satellites (Titan ou Mars, par exemple). Avec ce modèle, les planétologues pourraient notamment vérifier que les vents générés par leurs modèles correspondent bien à la forme des dunes observée par satellite.
Désert : quelles dunes sont les plus stables ?
jeudi 27 mai 2010
En modélisant un désert où le vent souffle dans deux directions, des chercheurs du CNRS et de l’Université Paris Diderot-Paris7 sont parvenus, pour la première fois, à observer et à mettre en évidence la dynamique de formation et l’évolution de deux types de dunes très grandes : les dunes transverses et les dunes longitudinales. Ils ont démontré que ces dernières ainsi que les barchanes - des dunes en forme de croissant formées dans un régime de vent à une seule direction - sont les plus stables dans le temps. Ces résultats devraient permettre de mieux comprendre le devenir des dunes et des déserts sur Terre, mais également d’en déduire des informations majeures concernant le régime des vents sur Titan ou Mars, par exemple. Menés en lien avec un doctorant du Laboratoire d’études spatiales et d’instrumentation en astrophysique (CNRS / Observatoire de Paris / UPMC / Université Paris Diderot-Paris7), ces travaux font l’objet d’une publication en juin 2010 dans la revue Geology. Pour étudier la formation et la stabilité des dunes de sable, l’équipe de Stéphane Douady au Laboratoire de Matière et systèmes complexes (CNRS / Université Paris Diderot-Paris7) a conçu un dispositif ingénieux qui reproduit en miniature, au laboratoire, les dunes bien plus grandes, que l’on observe dans les déserts. Ce modèle expérimental est constitué de billes de verre dont le mouvement impulsé par de l’eau est comparable à celui des grains de sable soumis à un régime de vents. Avantages, ces dunes de billes de verre sont petites (quelques centimètres) et se forment rapidement sous l’eau. Les formes engendrées sont semblables aux dunes générées par les vents, ce qui a permis aux chercheurs d’étudier précisément les mécanismes mis en jeu lors de leur formation.
De précédents travaux réalisés par la même équipe se sont intéressés à la dynamique d’un type de dune : la barchane qui se constitue en régime de vent unidirectionnel (c’est le cas, par exemple, dans le désert sud marocain). En forme de croissant, cette dune se déplace lentement, poussée par le vent. Elle est désormais bien connue et correspond à une situation relativement simple. Aussi, les chercheurs se sont attaqués à mimer en laboratoire des dunes plus complexes, qui se forment dans des conditions où le vent souffle alternativement dans deux directions. Sur le terrain, dans les déserts, ces conditions donnent naissance à deux types de dunes : les dunes transverses, c’est-à-dire alignées perpendiculairement à la direction du vent dominant, ou bien longitudinales (les dunes sont alors parallèles à la direction du vent dominant). La dynamique de leur formation et leur devenir n’avaient encore jamais pu être reproduits et suivis : ces dunes sont très grandes, elles mesurent plusieurs centaines de mètres voire quelques kilomètres de long et leur évolution morphologique est donc très lente.
Grâce au dispositif expérimental qu’ils ont mis au point, les scientifiques ont confirmé que ces deux types de dunes apparaissaient effectivement en régime de vent bidirectionnel. Surtout, ils ont mis en évidence des différences majeures entre elles. D’une part, les dunes transverses se forment lorsque les deux directions du vent sont assez proches tandis que les dunes longitudinales se constituent quand ces deux directions sont beaucoup plus écartées (l’angle entre les deux directions de vent est supérieur à 90°). De plus, sans apport de sable conséquent, les dunes longitudinales restent stables dans le temps alors que les dunes transverses, prises isolément, finissent toujours par se décomposer en plusieurs petites dunes barchanes. Ainsi, les dunes les plus stables dans le temps sont les barchanes et les dunes longitudinales (sans apport extérieur de sable bien entendu).
Ces résultats apportent des éléments essentiels pour mieux comprendre la formation et le devenir des déserts ainsi que la manière dont les vents circulent sur Terre. Ils pourraient également servir à établir quel régime de vents est en vigueur sur d’autres planètes ou satellites (Titan ou Mars, par exemple). Avec ce modèle, les planétologues pourraient notamment vérifier que les vents générés par leurs modèles correspondent bien à la forme des dunes observée par satellite.
Appui aux groupes vulnérables de Kidal : L’action salutaire du PAM
Paul Mben 22 Septembre, 27/05/2010
Appui aux groupes vulnérables de Kidal : L’action salutaire du PAM
jeudi 27 mai 2010
La région de Kidal, qui souffre actuellement d’une crise de sécheresse, a besoin de l’apport de tous les partenaires du Mali.
C’est ce qu’a compris le Programme Alimentaire Mondial, en lançant, il y a quelques semaines, une distribution de vivres aux groupes les plus vulnérables de la ville de Kidal.
Lors de cette cérémonie simple, mais très importante, le maire de la ville, Arbacane Ag Abzaiack, a déclaré que "ce n’est pas la quantité qui compte, mais le geste". Le représentant du PAM à Kidal, Seydou Abba Cissé, de préciser que cette action prendra en compte trois mois de ration alimentaire, pour environ 9 900 femmes enceintes et allaitantes ainsi que des enfants de 6 à 23 mois. Pour le gouverneur de Kidal, Yaya Dolo, "c’est l’aboutissement d’un long processus, pour pallier à toute éventualité". Il faut retenir que le PAM n’en est pas à sa première action du genre. Dans un autre volet, il intervient dans les cantines scolaires de la région de Kidal.
Paul Mben ; envoyé spécial
Mauritanie : Les secrets d’une "armée" très organisée
Isabelle Mandraud Le Monde 26-05-10
Mauritanie : Les secrets d’une "armée" très organisée
jeudi 27 mai 2010
Un rapport de la Direction générale de la sécurité nationale (DGSN), daté du 24 janvier 2008, consigne les auditions des trois Mauritaniens condamnés, mardi 25 mai, à la peine de mort pour l’assassinat, en 2007, de quatre Français. Ces auditions, effectuées entre le 13 et le 21 janvier 2008, contiennent leurs aveux obtenus, selon leurs avocats, sous la torture.
Mais les procès-verbaux (PV) révèlent aussi des détails sur l’organisation d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), qui, eux, ne sont pas remis en cause.
Selon ces documents que Le Monde a pu consulter, les trois hommes avaient constitué une "cellule" terroriste financée par le vol et la revente, jusqu’au Sénégal et en Gambie, de véhicules 4 × 4 appartenant à des Occidentaux. "Il est à noter, relèvent les enquêteurs, que le vol de véhicules et de biens des Européens est légal du point de vue des oulémas de la mouvance salafiste."
Les trois hommes racontent comment, dans l’espoir d’intégrer les rangs d’AQMI et peut-être un jour de partir pour l’Irak ou l’Afghanistan, ils se sont entraînés dans des camps de l’organisation au nord du Mali.
"J’étais dans les camps jusqu’en juillet 2007 et j’évaluais le nombre des deux katibas réunies (unité de combattants créée pendant la guerre d’Algérie> à 170 éléments dont environ 40 Mauritaniens", affirme ainsi Mohamed Ould Chabarnou. Selon ce dernier, l’ordre de planifier une attaque contre des Occidentaux aurait été transmis par Moktar Belmokhtar, l’un des "émirs" algériens d’AQMI. Marié à plusieurs femmes touarègues, ce dernier règne sur le Sahel où il organise trafics et contrebande. Son groupe détient encore deux otages espagnols.
Mohamed Ould Chabarnou donne le numéro de téléphone d’Abou El-Walid, "homme de confiance de la katiba de Belmokhtar (...), un expert en explosifs". Une katiba, poursuit-il, "est à son tour divisée en seriya. La seriya varie entre deux et sept véhicules, selon la mission qu’elle doit remplir. Un commandant est désigné à l’occasion".
Le même précisera un peu plus tard son rôle : "J’étais porteur d’une mission de Belmokhtar à Dakar. Je devais y résider pour une durée indéterminée. L’objet de la mission était de repérer les emplacements des bases militaires françaises au Sénégal."
Sidi Ould Sidna, lui, estime à "50" le nombre de Mauritaniens croisés dans les camps et à une centaine d’hommes celui des katibas. Le jeune homme assure qu’il était question d’opérations-suicides contre des bâtiments abritant des Occidentaux, notamment des hôtels. Au policier qui l’interroge, il répond : "Je suis volontaire pour des opérations kamikazes (...) uniquement sur des cibles européennes ou américaines."
Isabelle Mandraud
Mauritanie : Les secrets d’une "armée" très organisée
jeudi 27 mai 2010
Un rapport de la Direction générale de la sécurité nationale (DGSN), daté du 24 janvier 2008, consigne les auditions des trois Mauritaniens condamnés, mardi 25 mai, à la peine de mort pour l’assassinat, en 2007, de quatre Français. Ces auditions, effectuées entre le 13 et le 21 janvier 2008, contiennent leurs aveux obtenus, selon leurs avocats, sous la torture.
Mais les procès-verbaux (PV) révèlent aussi des détails sur l’organisation d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), qui, eux, ne sont pas remis en cause.
Selon ces documents que Le Monde a pu consulter, les trois hommes avaient constitué une "cellule" terroriste financée par le vol et la revente, jusqu’au Sénégal et en Gambie, de véhicules 4 × 4 appartenant à des Occidentaux. "Il est à noter, relèvent les enquêteurs, que le vol de véhicules et de biens des Européens est légal du point de vue des oulémas de la mouvance salafiste."
Les trois hommes racontent comment, dans l’espoir d’intégrer les rangs d’AQMI et peut-être un jour de partir pour l’Irak ou l’Afghanistan, ils se sont entraînés dans des camps de l’organisation au nord du Mali.
"J’étais dans les camps jusqu’en juillet 2007 et j’évaluais le nombre des deux katibas réunies (unité de combattants créée pendant la guerre d’Algérie> à 170 éléments dont environ 40 Mauritaniens", affirme ainsi Mohamed Ould Chabarnou. Selon ce dernier, l’ordre de planifier une attaque contre des Occidentaux aurait été transmis par Moktar Belmokhtar, l’un des "émirs" algériens d’AQMI. Marié à plusieurs femmes touarègues, ce dernier règne sur le Sahel où il organise trafics et contrebande. Son groupe détient encore deux otages espagnols.
Mohamed Ould Chabarnou donne le numéro de téléphone d’Abou El-Walid, "homme de confiance de la katiba de Belmokhtar (...), un expert en explosifs". Une katiba, poursuit-il, "est à son tour divisée en seriya. La seriya varie entre deux et sept véhicules, selon la mission qu’elle doit remplir. Un commandant est désigné à l’occasion".
Le même précisera un peu plus tard son rôle : "J’étais porteur d’une mission de Belmokhtar à Dakar. Je devais y résider pour une durée indéterminée. L’objet de la mission était de repérer les emplacements des bases militaires françaises au Sénégal."
Sidi Ould Sidna, lui, estime à "50" le nombre de Mauritaniens croisés dans les camps et à une centaine d’hommes celui des katibas. Le jeune homme assure qu’il était question d’opérations-suicides contre des bâtiments abritant des Occidentaux, notamment des hôtels. Au policier qui l’interroge, il répond : "Je suis volontaire pour des opérations kamikazes (...) uniquement sur des cibles européennes ou américaines."
Isabelle Mandraud
Niger/UE : L’incontournable pèlerinage de Bruxelles
Le Pays N°4623 du 27-05-10
Niger/UE : L’incontournable pèlerinage de Bruxelles
jeudi 27 mai 2010
A l’instar des autres pays africains, le Niger du tout nouveau Général Salou Djibo, a fini par se rendre à Bruxelles pour…tendre sa sébile. Nouvellement parvenue au pouvoir, la junte découvre sans doute avec ahurissement les intrigues de la coopération bilatérale et multilatérale. La réalité est déconcertante, mais il faut faire allégeance devant les vrais maîtres pour espérer s’en sortir. Le robinet demeure toujours fermé depuis les abus de l’ex-président Mamadou Tandja. Or, Niamey a besoin de 470 millions d’euros pour activer sa feuille de route et mettre le pays en marche.
Quelles opportunités pour la délégation qui séjourne cette semaine à Bruxelles ? En un temps record, la junte aura tout fait pour séduire le Conseil de l’Union européenne : des organes transitoires, dirigés par des personnalités consensuelles, sont chargés de préparer la remise du pouvoir aux civils. Celle-ci interviendra en début mars 2011. Aux pas de charge, on a élaboré le code électoral qui a été par la suite modifié par le Conseil consultatif puis validé par la junte. Ces signes de bonne volonté, sont autant de bons points mis à l’avant par le Premier ministre, Mahamadou Danda. A la tête d’une délégation forte d’une trentaine de membres, il s’efforce de convaincre les partenaires européens de la nécessité de soutenir le nouveau pouvoir nigérien, et de lui laisser le temps de s’organiser.
Officiellement, les raisons de ce déplacement de la junte à Bruxelles sont donc bien connus : rétablir au plus vite les liens de coopération, engranger environ 470 millions d’euros car les besoins d’argent sont énormes. Le déblocage des fonds permettra aux nouvelles autorités de Niamey de relancer le développement économique du pays. Mais il soulagera surtout la junte qui trouve urgent de lutter contre la famine qui ronge les populations nigériennes. En dehors de ce problème crucial qui polarise l’attention, la junte veut convaincre ses interlocuteurs de sa détermination à organiser des élections ouvertes, libres et transparentes. Des élections propres sont indispensables pour renouveler le personnel politique. Mais il faut de l’argent qui devra être géré proprement. Sur ce point, la junte aura tout fait pour soigner sa crédibilité : des mesures ont été prises pour lutter contre la corruption et les détournements de deniers publics. Outre la moralisation des services publics, des dispositions ont été prises afin que les candidats aux élections à venir soient rigoureusement sélectionnés.
On le voit, la junte tient à s’assumer. Elle cherche surtout à éviter de s’attirer les foudres des anciens pays colonisateurs. Les nouveaux maîtres de Niamey ont sans doute tiré leçon des mésaventures de Dadis Camara de Guinée, toujours en convalescence à Ouagadougou. C’est toute une aventure que d’oser affronter seul ces anciens pays colonisateurs. Ils maintiennent toujours l’Afrique avec la laisse qu’ils ont confectionnée à la veille des indépendances, et qu’ils consolident au quotidien avec la complicité de réseaux multiformes et divers. Autant dire que le séjour de la délégation nigérienne à Bruxelles a une autre signification : faire acte d’allégeance à l’égard des bailleurs de fonds occidentaux. En effet, demander des sous n’est pas sans conséquences sur la souveraineté d’un pays africain : cet acte renforce du même coup la dépendance vis-à-vis de l’extérieur. Ils sont rares, ces pays du Sud à pouvoir se soustraire au diktat des bailleurs de fonds occidentaux et de leurs institutions impitoyables.
Sur un autre plan, le déplacement des personnalités nigériennes auprès de l’UE à Bruxelles, suscite des interrogations. Ne pouvait-on pas faire autrement ? En pareilles circonstances, les missions officielles africaines devraient plutôt privilégier d’abord des organisations comme les ACP, la CEDEAO, l’UEMOA, l’UA, etc. Si le Niger de l’après-Tandja ne peut faire autrement, il reste qu’à l’heure des regroupements régionaux et de la mystique intégrationniste, les Africains devraient en finir avec certaines pratiques qui ne rendent ni service ni honneur à notre continent. De même, Il faudra un jour ou l’autre, rompre avec ces messes rituelles des Clubs de Paris, Rome et autres. Ces rendez-vous où les uns font semblant de donner et les autres d’être reconnaissants sont en porte-à-faux avec nos déclamations souverainistes tonutruantes. Il faut plutôt être plus pragmatique, favoriser des démarches participatives, innover dans le sens du respect mutuel et surtout agir de manière à faire respecter les principes de bonne gouvernance. Si Bruxelles vaut un détour, quid de l’indépendance des pays africains ? Ne dit-on pas que « la main qui reçoit se trouve en dessous de celle qui donne ? » Les Africains devraient davantage cultiver la solidarité et la complémentarité dans la lutte contre la pauvreté et pour le développement. Le continent a les ressources et les hommes. Que lui faut-il de plus ?
Les gouvernants africains devraient commencer à se gêner de devoir chaque fois se rendre en Occident pour quêter. C’est un aveu d’impuissance et d’échec qui interpelle la conscience après cinquante ans d’indépendance. Ce type de conduite ne se voit ni en Asie ni en Amérique latine. Triste tout de même qu’après cinquante ans d’indépendance, l’Afrique soit encore obligée de retourner voir ses anciens colonisateurs pour pouvoir se nourrir, se vêtir, se loger, s’éduquer et se soigner.
Le Pays
Niger/UE : L’incontournable pèlerinage de Bruxelles
jeudi 27 mai 2010
A l’instar des autres pays africains, le Niger du tout nouveau Général Salou Djibo, a fini par se rendre à Bruxelles pour…tendre sa sébile. Nouvellement parvenue au pouvoir, la junte découvre sans doute avec ahurissement les intrigues de la coopération bilatérale et multilatérale. La réalité est déconcertante, mais il faut faire allégeance devant les vrais maîtres pour espérer s’en sortir. Le robinet demeure toujours fermé depuis les abus de l’ex-président Mamadou Tandja. Or, Niamey a besoin de 470 millions d’euros pour activer sa feuille de route et mettre le pays en marche.
Quelles opportunités pour la délégation qui séjourne cette semaine à Bruxelles ? En un temps record, la junte aura tout fait pour séduire le Conseil de l’Union européenne : des organes transitoires, dirigés par des personnalités consensuelles, sont chargés de préparer la remise du pouvoir aux civils. Celle-ci interviendra en début mars 2011. Aux pas de charge, on a élaboré le code électoral qui a été par la suite modifié par le Conseil consultatif puis validé par la junte. Ces signes de bonne volonté, sont autant de bons points mis à l’avant par le Premier ministre, Mahamadou Danda. A la tête d’une délégation forte d’une trentaine de membres, il s’efforce de convaincre les partenaires européens de la nécessité de soutenir le nouveau pouvoir nigérien, et de lui laisser le temps de s’organiser.
Officiellement, les raisons de ce déplacement de la junte à Bruxelles sont donc bien connus : rétablir au plus vite les liens de coopération, engranger environ 470 millions d’euros car les besoins d’argent sont énormes. Le déblocage des fonds permettra aux nouvelles autorités de Niamey de relancer le développement économique du pays. Mais il soulagera surtout la junte qui trouve urgent de lutter contre la famine qui ronge les populations nigériennes. En dehors de ce problème crucial qui polarise l’attention, la junte veut convaincre ses interlocuteurs de sa détermination à organiser des élections ouvertes, libres et transparentes. Des élections propres sont indispensables pour renouveler le personnel politique. Mais il faut de l’argent qui devra être géré proprement. Sur ce point, la junte aura tout fait pour soigner sa crédibilité : des mesures ont été prises pour lutter contre la corruption et les détournements de deniers publics. Outre la moralisation des services publics, des dispositions ont été prises afin que les candidats aux élections à venir soient rigoureusement sélectionnés.
On le voit, la junte tient à s’assumer. Elle cherche surtout à éviter de s’attirer les foudres des anciens pays colonisateurs. Les nouveaux maîtres de Niamey ont sans doute tiré leçon des mésaventures de Dadis Camara de Guinée, toujours en convalescence à Ouagadougou. C’est toute une aventure que d’oser affronter seul ces anciens pays colonisateurs. Ils maintiennent toujours l’Afrique avec la laisse qu’ils ont confectionnée à la veille des indépendances, et qu’ils consolident au quotidien avec la complicité de réseaux multiformes et divers. Autant dire que le séjour de la délégation nigérienne à Bruxelles a une autre signification : faire acte d’allégeance à l’égard des bailleurs de fonds occidentaux. En effet, demander des sous n’est pas sans conséquences sur la souveraineté d’un pays africain : cet acte renforce du même coup la dépendance vis-à-vis de l’extérieur. Ils sont rares, ces pays du Sud à pouvoir se soustraire au diktat des bailleurs de fonds occidentaux et de leurs institutions impitoyables.
Sur un autre plan, le déplacement des personnalités nigériennes auprès de l’UE à Bruxelles, suscite des interrogations. Ne pouvait-on pas faire autrement ? En pareilles circonstances, les missions officielles africaines devraient plutôt privilégier d’abord des organisations comme les ACP, la CEDEAO, l’UEMOA, l’UA, etc. Si le Niger de l’après-Tandja ne peut faire autrement, il reste qu’à l’heure des regroupements régionaux et de la mystique intégrationniste, les Africains devraient en finir avec certaines pratiques qui ne rendent ni service ni honneur à notre continent. De même, Il faudra un jour ou l’autre, rompre avec ces messes rituelles des Clubs de Paris, Rome et autres. Ces rendez-vous où les uns font semblant de donner et les autres d’être reconnaissants sont en porte-à-faux avec nos déclamations souverainistes tonutruantes. Il faut plutôt être plus pragmatique, favoriser des démarches participatives, innover dans le sens du respect mutuel et surtout agir de manière à faire respecter les principes de bonne gouvernance. Si Bruxelles vaut un détour, quid de l’indépendance des pays africains ? Ne dit-on pas que « la main qui reçoit se trouve en dessous de celle qui donne ? » Les Africains devraient davantage cultiver la solidarité et la complémentarité dans la lutte contre la pauvreté et pour le développement. Le continent a les ressources et les hommes. Que lui faut-il de plus ?
Les gouvernants africains devraient commencer à se gêner de devoir chaque fois se rendre en Occident pour quêter. C’est un aveu d’impuissance et d’échec qui interpelle la conscience après cinquante ans d’indépendance. Ce type de conduite ne se voit ni en Asie ni en Amérique latine. Triste tout de même qu’après cinquante ans d’indépendance, l’Afrique soit encore obligée de retourner voir ses anciens colonisateurs pour pouvoir se nourrir, se vêtir, se loger, s’éduquer et se soigner.
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