TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
mercredi 2 décembre 2009
Copenhague : télé France et satellite," L’uranium, l’héritage empoisonné"
afriquinfos- 02/12/2009 à 11:27
mercredi 2 décembre 2009
Le jour de l’ouverture du sommet de Copenhage, la chaîne diffusera à 18h30 et 22h30 le documentaire L’uranium, l’héritage empoisonné. Dominique Hennequin et Pascal Laurent se sont rendus au Niger et au Gabon pour filmer les conséquences de l’exploitation de l’uranium.
Le document sera programmé à nouveau le samedi 12 décembre à 22h, suivi d’un débat en plateau animé par Elise Lucet
Ansongo : Initiatives pour la paix
S. K. HAIDARA AMAP - Ansongo- L’Essor, 02/12/2009
mercredi 2 décembre 2009
Le climat jusqu’alors paisible du cercle d’Ansongo est troublé ces derniers temps par un banditisme sans précédent se traduisant par des attaques à mains armées et occasionnant souvent des morts d’hommes et des vols de bétail.
Devant l’ampleur du phénomène, l’Etat a dépêché à la fois des forces de sécurité et des missions de sensibilisation sur le terrain, afin de ramener les uns et les autres à la raison.
Les ressortissants du cercle ne sont pas restés en marge des nombreuses initiatives entreprises pour ramener la quiétude et la paix. Ainsi pour mettre fin aux attaques répétées entre Peuls et nomades, notamment dans la commune de Tessit (Gourma), Sadou Diallo, le maire de Gao et Mahmoud Ag Hatabo, le président du conseil de cercle, tous deux ressortissants d’Ansongo, ont été désignés comme facilitateurs. Ils ont ainsi sillonné villages et fractions pour sensibiliser les différentes communautés vivant le long de la vallée et dans le Gourma à la nécessité de mettre un terme aux hostilités qui mettent à mal le développement socio-économique du cercle.
A cette démarche s’est ajoutée celle entreprise par l’Association de soutien aux efforts de développement du cercle d’Ansongo (ASEDCA) qui a également parcouru un certain nombre de communes pour défendre la même cause.
C’est dans un souci identique que le conseiller national, Abdoulaye Amadou Diallo, ressortissant de Fafa, et Ahmed Mohamed Cissé, chargé de mission au ministère de l’Industrie, des Investissements et du Commerce, émissaires du ministre Ahmadou Abdoulaye Diallo, viennent de séjourner à Ansongo où ils ont rencontré les différents chefs de village et notables. Ils se sont aussi rendus à Fafa pour discuter avec les jeunes. Ces derniers ont promis de travailler à un rapide retour de la sécurité dans le village de Fafa, souvent présenté comme un « nid de bandits ».
C’est la première fois depuis le début de la crise que ces jeunes ont accepté de rencontrer des émissaires. Ils ont discuté avec eux de la possibilité d’organiser un forum qui regrouperait tous les fils du cercle, voire de toutes les communautés du nord pour circonscrire une fois pour toutes la circulation et la prolifération des armes à feu. Les pouvoirs publics partagent ce souci et s’emploient, parallèlement, à pousser les feux du développement. Le programme de réinsertion des jeunes du nord a ainsi été reçu avec enthousiasme à Ansongo où les jeunes se sont pressés à la porte de la mairie pour le dépôt des dossiers des différents projets.
Avec la paix tout devient possible.
S. K. HAIDARA AMAP - Ansongo
mercredi 2 décembre 2009
Le climat jusqu’alors paisible du cercle d’Ansongo est troublé ces derniers temps par un banditisme sans précédent se traduisant par des attaques à mains armées et occasionnant souvent des morts d’hommes et des vols de bétail.
Devant l’ampleur du phénomène, l’Etat a dépêché à la fois des forces de sécurité et des missions de sensibilisation sur le terrain, afin de ramener les uns et les autres à la raison.
Les ressortissants du cercle ne sont pas restés en marge des nombreuses initiatives entreprises pour ramener la quiétude et la paix. Ainsi pour mettre fin aux attaques répétées entre Peuls et nomades, notamment dans la commune de Tessit (Gourma), Sadou Diallo, le maire de Gao et Mahmoud Ag Hatabo, le président du conseil de cercle, tous deux ressortissants d’Ansongo, ont été désignés comme facilitateurs. Ils ont ainsi sillonné villages et fractions pour sensibiliser les différentes communautés vivant le long de la vallée et dans le Gourma à la nécessité de mettre un terme aux hostilités qui mettent à mal le développement socio-économique du cercle.
A cette démarche s’est ajoutée celle entreprise par l’Association de soutien aux efforts de développement du cercle d’Ansongo (ASEDCA) qui a également parcouru un certain nombre de communes pour défendre la même cause.
C’est dans un souci identique que le conseiller national, Abdoulaye Amadou Diallo, ressortissant de Fafa, et Ahmed Mohamed Cissé, chargé de mission au ministère de l’Industrie, des Investissements et du Commerce, émissaires du ministre Ahmadou Abdoulaye Diallo, viennent de séjourner à Ansongo où ils ont rencontré les différents chefs de village et notables. Ils se sont aussi rendus à Fafa pour discuter avec les jeunes. Ces derniers ont promis de travailler à un rapide retour de la sécurité dans le village de Fafa, souvent présenté comme un « nid de bandits ».
C’est la première fois depuis le début de la crise que ces jeunes ont accepté de rencontrer des émissaires. Ils ont discuté avec eux de la possibilité d’organiser un forum qui regrouperait tous les fils du cercle, voire de toutes les communautés du nord pour circonscrire une fois pour toutes la circulation et la prolifération des armes à feu. Les pouvoirs publics partagent ce souci et s’emploient, parallèlement, à pousser les feux du développement. Le programme de réinsertion des jeunes du nord a ainsi été reçu avec enthousiasme à Ansongo où les jeunes se sont pressés à la porte de la mairie pour le dépôt des dossiers des différents projets.
Avec la paix tout devient possible.
S. K. HAIDARA AMAP - Ansongo
Les conséquences humanitaires des changements climatiques au Mali
Action contre la Faim - 02/12/2009 13:30:00
mercredi 2 décembre 2009
Comme 80% des Maliens, les Tamashek -ethnie nomade vivant dans le Sahel, tirent majoritairement leurs revenus de l’élevage et de l’agriculture et sont de ce fait extrêmement dépendants du climat. Cette année, la saison des pluies a commencé avec un mois et demi de retard provoquant une véritable urgence humanitaire.
Dans la région de Gao, au Nord du Mali, les pluies arrivent chaque année aux environs du mois de juin. Cette année, elles sont arrivées en août. Pour les scientifiques, ce retard de la saison des pluies serait un effet des changements climatiques. De plus, la durée de la saison humide diminue et l’on constate un dérèglement météorologique en Afrique de l’Ouest. Ainsi, cette année, alors que Ouagadougou -capitale du Burkina Faso- subissait des inondations record, la région du Sahel subissait d’importantes sécheresses.
Le Sahel est une zone semi-aride qui s’étend entre le désert du Sahara et les zones tropicales humides plus au Sud. Les zones sahéliennes ont toujours été habitées ; ce sont des régions sèches et difficiles mais viables grâce aux pluies qui y tombent une fois par an. Les éleveurs et les agriculteurs du Sahel ont adapté leurs modes de vie depuis des millénaires à ce calendrier et cet environnement. Aux dires des éleveurs de la région de Gao, la sécheresse d’aujourd’hui est pire que celles des années 70 et 80 car elle décime l’ensemble du cheptel. C’est ce qu’explique Mohammed Al Karim, nomade tamashek vivant dans un campement à 80km de Gao : « depuis 5 ans, les pluies sont de plus en plus tardives. Du coup, les animaux meurent de faim et de soif. Le soleil s’est rapproché de nos têtes : il fait plus chaud et en plus, beaucoup de maladies se développent : le bétail est tellement faible quand arrivent enfin les pluies, qu’il tombe malade et meurt. Toutes les espèces sont mortes cette année, même les chameaux et les ânes, extrêmement résistants ! On est très fatigué de chercher du grain, des pâturages et de l’eau tout le temps et on n’arrive plus à vivre de l’élevage. » Les pertes moyennes d’animaux sont d’environ 50% mais certains ont perdu jusqu’à 90% de leur troupeaux !
La perturbation des prix du marché
Pour compenser le manque de pâturages, les éleveurs ont voulu acheter des aliments pour leurs animaux mais une bulle spéculative s’est enclenchée : le prix de la nourriture pour le bétail a été multiplié par 4, appauvrissant d’autant les éleveurs contraints à acheter à ce prix la nourriture pour sauver leurs bêtes. Au vu de cette situation, beaucoup d’éleveurs ont voulu les vendre. Cela a provoqué une forte spéculation, le prix du bétail étant parfois divisé par 5, ce que confirme Mohammed « Lors des grandes sécheresses des années 70, ce qu’il me restait comme animaux, j’arrivais à le vendre. Aujourd’hui, les prix se sont effondrés : je ne peux plus rien vendre ou alors pour rien ! Cet été, pour un sac de mil, il fallait vendre 5 chèvres, contre 1 habituellement. »
A cela s’est ajoutée une augmentation des prix de la nourriture pour les familles : cet été, le sac de riz coûtait plus de 30euros, ce qui est totalement inaccessible dans un pays où plus de 60% de la population vit avec moins de 2euros par jour. Les éleveurs sont donc sortis durablement affaiblis et appauvris par ce retard de pluie. Le bétail est leur seule source de revenus et constitue par ailleurs la base de leur alimentation. Habituellement, la malnutrition est quasi absente chez les populations nomado-pastorales : les enfants bénéficient toujours du lait très nutritif des animaux. Mais, cette année, ce retard des pluies a provoqué une détérioration rapide de l’état nutritionnel des populations les plus vulnérables.
Des effets dévastateurs...Par ailleurs, il s’agit aussi d’endiguer les conséquences désastreuses de ce retard de pluies pour les agriculteurs : seules 25% des rizières ont été semées. La récolte de l’année à venir s’annonce donc extrêmement faible, compromettant ainsi les réserves alimentaires. La malnutrition aiguë touche actuellement 16% des enfants de moins de 5 ans : c’est la deuxième cause de mortalité infantile. C’est la situation d’Alhousna. Cette petite fille de 7 mois ne pèse que 4 kg pour 61 cm. Elle est en état de malnutrition aiguë sévère. Ses parents et ses deux frères et soeurs ont parcouru 27 km à pied pour rejoindre l’un des sites de distribution mis en place par Action contre la Faim. En effet, face à cette situation de crise, les équipes d’ACF ont lancé des opérations d’urgence dans toute la région de Gao, en plus de leurs interventions habituelles. Ainsi, « 21 sites de distribution à travers la région ont ouvert pour près de 3000 familles. Depuis septembre et jusqu’en décembre, 2 distributions de nourriture auront lieu chaque mois pour tenter d’endiguer la crise et prévenir l’émergence de davantage de malnutrition. Chaque famille ayant un enfant de moins de 3 ans -les plus vulnérables- reçoit 30 kg de mil et 3 litres d’huile, ainsi que de la nourriture thérapeutique adaptée à l’état de l’enfant » explique Samantha, experte en aide alimentaire du pool urgence d’ACF, venue aider les équipes sur place à mettre en place cette vaste opération. Dans la bourgade d’Intahaka, ce jour-là, avec Alhousna, ce sont plus de 200 personnes venant d’un peu partout (certains ont fait jusqu’à 65 km à pied) qui sont venues chercher une ration alimentaire qui leur permettra de mieux faire face à cette difficile période de soudure. Les enfants y sont auscultés afin de détecter ceux atteints de malnutrition.
S’adapter : une urgence vitalePrésente dans cette région depuis une décennie, ACF vient en appui aux structures de santé locales pour détecter, traiter et prévenir la malnutrition, problème structurel au Mali. Des activités de sécurité alimentaire sont également mises en place pour essayer de redonner une autonomie alimentaire aux personnes les plus vulnérables. Il s’agit en effet bien souvent pour eux de devoir s’adapter aux dérèglements du climat en changeant leurs techniques agricoles ou leurs cultures : « Ce sont souvent des groupements de femmes vulnérables que nous soutenons : nous leur apportons un soutien technique, des conseils... Nous leur donnons des semences et les aidons à se constituer un stock qui pourra être utilisé pendant la période de soudure. En fait, nous formons de petites coopératives. Un système d’irrigation par goutte à goutte est installé afin de rationnaliser au maximum l’eau utilisée. Ce sont ainsi près de 2000 personnes et leurs familles qui bénéficient de ce soutien », explique Ali Oumar Maïga, en charge de ce programme pour ACF. Face à l’impact grandissant des changements climatiques, il est en effet fondamental d’intervenir en urgence pour faire face aux crises issues de ces changements mais également de seconder les personnes touchées à plus long terme, en atténuant les conséquences des changements climatiques et en les aidant à s’adapter. Sinon, comme le dit Mohammed Al Karim : « De plus en plus de personnes abandonnent l’élevage et partent rejoindre les villes. Le problème, c’est que beaucoup ne s’adaptent pas à la vie en ville : ils ne savent rien faire d’autre qu’élever du bétail... et sont donc souvent au chômage. Si cela continue comme ça, le nomadisme va finir à cause de la sécheresse : on n’arrive plus à en vivre. »
Le témoignage de la mère de Souleymane
Souleymane a un an. Il est arrivé avec sa mère Aïssa 5 jours auparavant. Il ne pesait que 5 kg pour 66 cm au lieu de 7,5 kg normalement pour un enfant de sa taille. Il était donc en situation de malnutrition aiguë sévère, la forme la plus grave. Atteint également de très fortes diarrhées, il a été admis dans l’unité nutritionnelle thérapeutique du service pédiatrique de l’hôpital régional de Gao, structure que soutient ACF. Elle vient d’un petit village à plusieurs jours de marche. Son mari est cultivateur. Ils ont semé mais les pluies sont venues tellement tard, qu’au moment où la crue du fleuve Niger a eu lieu, les semences de riz n’avaient pas encore levé. « Maintenant, les poissons mangent tous les grains dans l’eau » se désole Aïssa. Leur récolte ne sera donc pas suffisante pour combler leurs besoins alimentaires de l’année à venir. A cela, s’ajoutent les problèmes d’accès à l’eau potable, qui expliquent sans doute les fortes diarrhées de son enfant. Cinq jours après son arrivée, Aïssa est confiante : « Souleymane a bien grossi : en 5 jours il a déjà pris 600 grammes ! Maintenant, ça va mieux, je suis rassurée ».
mercredi 2 décembre 2009
Comme 80% des Maliens, les Tamashek -ethnie nomade vivant dans le Sahel, tirent majoritairement leurs revenus de l’élevage et de l’agriculture et sont de ce fait extrêmement dépendants du climat. Cette année, la saison des pluies a commencé avec un mois et demi de retard provoquant une véritable urgence humanitaire.
Dans la région de Gao, au Nord du Mali, les pluies arrivent chaque année aux environs du mois de juin. Cette année, elles sont arrivées en août. Pour les scientifiques, ce retard de la saison des pluies serait un effet des changements climatiques. De plus, la durée de la saison humide diminue et l’on constate un dérèglement météorologique en Afrique de l’Ouest. Ainsi, cette année, alors que Ouagadougou -capitale du Burkina Faso- subissait des inondations record, la région du Sahel subissait d’importantes sécheresses.
Le Sahel est une zone semi-aride qui s’étend entre le désert du Sahara et les zones tropicales humides plus au Sud. Les zones sahéliennes ont toujours été habitées ; ce sont des régions sèches et difficiles mais viables grâce aux pluies qui y tombent une fois par an. Les éleveurs et les agriculteurs du Sahel ont adapté leurs modes de vie depuis des millénaires à ce calendrier et cet environnement. Aux dires des éleveurs de la région de Gao, la sécheresse d’aujourd’hui est pire que celles des années 70 et 80 car elle décime l’ensemble du cheptel. C’est ce qu’explique Mohammed Al Karim, nomade tamashek vivant dans un campement à 80km de Gao : « depuis 5 ans, les pluies sont de plus en plus tardives. Du coup, les animaux meurent de faim et de soif. Le soleil s’est rapproché de nos têtes : il fait plus chaud et en plus, beaucoup de maladies se développent : le bétail est tellement faible quand arrivent enfin les pluies, qu’il tombe malade et meurt. Toutes les espèces sont mortes cette année, même les chameaux et les ânes, extrêmement résistants ! On est très fatigué de chercher du grain, des pâturages et de l’eau tout le temps et on n’arrive plus à vivre de l’élevage. » Les pertes moyennes d’animaux sont d’environ 50% mais certains ont perdu jusqu’à 90% de leur troupeaux !
La perturbation des prix du marché
Pour compenser le manque de pâturages, les éleveurs ont voulu acheter des aliments pour leurs animaux mais une bulle spéculative s’est enclenchée : le prix de la nourriture pour le bétail a été multiplié par 4, appauvrissant d’autant les éleveurs contraints à acheter à ce prix la nourriture pour sauver leurs bêtes. Au vu de cette situation, beaucoup d’éleveurs ont voulu les vendre. Cela a provoqué une forte spéculation, le prix du bétail étant parfois divisé par 5, ce que confirme Mohammed « Lors des grandes sécheresses des années 70, ce qu’il me restait comme animaux, j’arrivais à le vendre. Aujourd’hui, les prix se sont effondrés : je ne peux plus rien vendre ou alors pour rien ! Cet été, pour un sac de mil, il fallait vendre 5 chèvres, contre 1 habituellement. »
A cela s’est ajoutée une augmentation des prix de la nourriture pour les familles : cet été, le sac de riz coûtait plus de 30euros, ce qui est totalement inaccessible dans un pays où plus de 60% de la population vit avec moins de 2euros par jour. Les éleveurs sont donc sortis durablement affaiblis et appauvris par ce retard de pluie. Le bétail est leur seule source de revenus et constitue par ailleurs la base de leur alimentation. Habituellement, la malnutrition est quasi absente chez les populations nomado-pastorales : les enfants bénéficient toujours du lait très nutritif des animaux. Mais, cette année, ce retard des pluies a provoqué une détérioration rapide de l’état nutritionnel des populations les plus vulnérables.
Des effets dévastateurs...Par ailleurs, il s’agit aussi d’endiguer les conséquences désastreuses de ce retard de pluies pour les agriculteurs : seules 25% des rizières ont été semées. La récolte de l’année à venir s’annonce donc extrêmement faible, compromettant ainsi les réserves alimentaires. La malnutrition aiguë touche actuellement 16% des enfants de moins de 5 ans : c’est la deuxième cause de mortalité infantile. C’est la situation d’Alhousna. Cette petite fille de 7 mois ne pèse que 4 kg pour 61 cm. Elle est en état de malnutrition aiguë sévère. Ses parents et ses deux frères et soeurs ont parcouru 27 km à pied pour rejoindre l’un des sites de distribution mis en place par Action contre la Faim. En effet, face à cette situation de crise, les équipes d’ACF ont lancé des opérations d’urgence dans toute la région de Gao, en plus de leurs interventions habituelles. Ainsi, « 21 sites de distribution à travers la région ont ouvert pour près de 3000 familles. Depuis septembre et jusqu’en décembre, 2 distributions de nourriture auront lieu chaque mois pour tenter d’endiguer la crise et prévenir l’émergence de davantage de malnutrition. Chaque famille ayant un enfant de moins de 3 ans -les plus vulnérables- reçoit 30 kg de mil et 3 litres d’huile, ainsi que de la nourriture thérapeutique adaptée à l’état de l’enfant » explique Samantha, experte en aide alimentaire du pool urgence d’ACF, venue aider les équipes sur place à mettre en place cette vaste opération. Dans la bourgade d’Intahaka, ce jour-là, avec Alhousna, ce sont plus de 200 personnes venant d’un peu partout (certains ont fait jusqu’à 65 km à pied) qui sont venues chercher une ration alimentaire qui leur permettra de mieux faire face à cette difficile période de soudure. Les enfants y sont auscultés afin de détecter ceux atteints de malnutrition.
S’adapter : une urgence vitalePrésente dans cette région depuis une décennie, ACF vient en appui aux structures de santé locales pour détecter, traiter et prévenir la malnutrition, problème structurel au Mali. Des activités de sécurité alimentaire sont également mises en place pour essayer de redonner une autonomie alimentaire aux personnes les plus vulnérables. Il s’agit en effet bien souvent pour eux de devoir s’adapter aux dérèglements du climat en changeant leurs techniques agricoles ou leurs cultures : « Ce sont souvent des groupements de femmes vulnérables que nous soutenons : nous leur apportons un soutien technique, des conseils... Nous leur donnons des semences et les aidons à se constituer un stock qui pourra être utilisé pendant la période de soudure. En fait, nous formons de petites coopératives. Un système d’irrigation par goutte à goutte est installé afin de rationnaliser au maximum l’eau utilisée. Ce sont ainsi près de 2000 personnes et leurs familles qui bénéficient de ce soutien », explique Ali Oumar Maïga, en charge de ce programme pour ACF. Face à l’impact grandissant des changements climatiques, il est en effet fondamental d’intervenir en urgence pour faire face aux crises issues de ces changements mais également de seconder les personnes touchées à plus long terme, en atténuant les conséquences des changements climatiques et en les aidant à s’adapter. Sinon, comme le dit Mohammed Al Karim : « De plus en plus de personnes abandonnent l’élevage et partent rejoindre les villes. Le problème, c’est que beaucoup ne s’adaptent pas à la vie en ville : ils ne savent rien faire d’autre qu’élever du bétail... et sont donc souvent au chômage. Si cela continue comme ça, le nomadisme va finir à cause de la sécheresse : on n’arrive plus à en vivre. »
Le témoignage de la mère de Souleymane
Souleymane a un an. Il est arrivé avec sa mère Aïssa 5 jours auparavant. Il ne pesait que 5 kg pour 66 cm au lieu de 7,5 kg normalement pour un enfant de sa taille. Il était donc en situation de malnutrition aiguë sévère, la forme la plus grave. Atteint également de très fortes diarrhées, il a été admis dans l’unité nutritionnelle thérapeutique du service pédiatrique de l’hôpital régional de Gao, structure que soutient ACF. Elle vient d’un petit village à plusieurs jours de marche. Son mari est cultivateur. Ils ont semé mais les pluies sont venues tellement tard, qu’au moment où la crue du fleuve Niger a eu lieu, les semences de riz n’avaient pas encore levé. « Maintenant, les poissons mangent tous les grains dans l’eau » se désole Aïssa. Leur récolte ne sera donc pas suffisante pour combler leurs besoins alimentaires de l’année à venir. A cela, s’ajoutent les problèmes d’accès à l’eau potable, qui expliquent sans doute les fortes diarrhées de son enfant. Cinq jours après son arrivée, Aïssa est confiante : « Souleymane a bien grossi : en 5 jours il a déjà pris 600 grammes ! Maintenant, ça va mieux, je suis rassurée ».
La sécurité nationale de l’Algérie et la région du Sahel : Américains et Français, entre complicité et opposition
Salim KOUDIL-Liberte Algérie-02-12-09
mercredi 2 décembre 2009
Les Américains et les Français se sont partagé les rôles, affirme un spécialiste en relations internationales. Un avis que ne partage pas un connaisseur de la politique extérieure américaine.
Les États-Unis et la France sont-ils partenaires ou en opposition en ce qui concerne la région du Sahel ? Une question qui a été longuement débattue lors de la conférence-débat organisée hier au centre d’études du quotidien Echaab. Autour du modérateur habitué des lieux, le docteur Mhand Berkouk, président du centre Echaâb des études stratégiques, il y avait son frère, Salem Berkouk, également docteur d’État en relations internationales, ainsi que le professeur Salah Saoud, enseignant au département des sciences politiques de l’université d’Alger.
Ce dernier, premier à intervenir, a insisté sur l’existence entre les grandes puissances “d’une organisation unifiée concernant une stratégie globale touchant la région du Sahel”. Selon lui, les Américains et les Français se sont départagé les rôles. Un avis que ne partage pas le docteur Salem Berkouk, spécialiste en politique américaine, “il y a une concurrence et une course entre les deux pays sur la région du Sahel”. Il affirmera ainsi que la politique d’endiguement (le fameux “containment” claironné par tous les secrétaires d’État américains) appliquée lors de la guerre froide s’est transformée en “siyassate el istibakiya” (politique de concurrence effrénée).
Selon lui, Obama, à l’instar de ses prédécesseurs à la Maison-Blanche, fait et fera tout pour avoir plus de pouvoir sur la bande sahélo-saharienne.
L’hégémonie française sur les pays de la région, en tant qu’ancienne puissance colonisatrice, serait ainsi loin d’être déterminante dans la répartition des rôles. Pour appuyer sa thèse, le docteur S. Berkouk rappellera que dès l’investiture de Barack Obama, Sarkozy avait déclaré qu’il était un pro-américain “à vous maintenant de conclure qui dépend de qui !”.
Le rôle de l’Algérie au Sahel a été également abordé lors de cette rencontre. Sur ce point tous, que ce soit les conférenciers ou les intervenants parmi l’assistance, se sont mis d’accord pour affirmer que la politique appliquée par les dirigeants algériens a été “positive”. Salem Berkouk ne pouvait cacher son “enthousiasme” sur ce sujet : “L’Algérie a su comment s’investir au Sahel et son image s’est beaucoup améliorée, que ce soit chez les Américains ou chez les Européens.” Tout en étant d’accord, le professeur Saoud s’est voulu plus explicite en revenant à la situation des pays frontaliers. Il mettra l’accent sur le “pseudo-désaccord” entre la Mauritanie et la France : “Il y a une différence entre les paroles et les actes, et il faut savoir que la coopération militaire entre les deux pays s’est plutôt renforcée depuis l’investiture de Mohamed Ould Abdel Aziz, élu en juillet dernier.” Le conférencier a déclaré que “la sécurité nationale ne viendra pas de l’étranger, mais de l’intérieur du pays” avant d’aborder la peu reluisante situation, selon lui, que l’Algérie subit : “les pays du Sahel, et même les grandes puissances, n’hésitent pas à faire du chantage en nous demandant de les aider sinon, ils vont se transformer en un terrain propice au terrorisme.”
Cependant, le débat n’est pas allé au fond des questions d’actualité. Pourtant, un intervenant avait lancé l’hameçon en se demandant s’il n’y aurait pas de parallèle entre les enlèvements d’étrangers dans les pays du Sahel et une concurrence entre les Américains et les Français. Les derniers événements semblent pourtant donner raison aux défenseurs de cette thèse. Le jour même où le général William E. Ward, commandant du commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom), est reçu par le président Bouteflika à Alger, un Français a été enlevé au nord du Mali.
Quatre jours après, c’est au tour de trois Espagnols, membres de l’ONG Action solidaire de Barcelone, d’être enlevés en Mauritanie. Pour plusieurs analystes, c’est l’une des expressions de cette concurrence. Faut- il aussi revenir sur la proposition algérienne à l’ONU pour sanctionner les pays qui payent les rançons ! C’est dire que la région du Sahel englobe tellement d’angles qu’il faut voir en chaque action une… réaction à une autre.
mercredi 2 décembre 2009
Les Américains et les Français se sont partagé les rôles, affirme un spécialiste en relations internationales. Un avis que ne partage pas un connaisseur de la politique extérieure américaine.
Les États-Unis et la France sont-ils partenaires ou en opposition en ce qui concerne la région du Sahel ? Une question qui a été longuement débattue lors de la conférence-débat organisée hier au centre d’études du quotidien Echaab. Autour du modérateur habitué des lieux, le docteur Mhand Berkouk, président du centre Echaâb des études stratégiques, il y avait son frère, Salem Berkouk, également docteur d’État en relations internationales, ainsi que le professeur Salah Saoud, enseignant au département des sciences politiques de l’université d’Alger.
Ce dernier, premier à intervenir, a insisté sur l’existence entre les grandes puissances “d’une organisation unifiée concernant une stratégie globale touchant la région du Sahel”. Selon lui, les Américains et les Français se sont départagé les rôles. Un avis que ne partage pas le docteur Salem Berkouk, spécialiste en politique américaine, “il y a une concurrence et une course entre les deux pays sur la région du Sahel”. Il affirmera ainsi que la politique d’endiguement (le fameux “containment” claironné par tous les secrétaires d’État américains) appliquée lors de la guerre froide s’est transformée en “siyassate el istibakiya” (politique de concurrence effrénée).
Selon lui, Obama, à l’instar de ses prédécesseurs à la Maison-Blanche, fait et fera tout pour avoir plus de pouvoir sur la bande sahélo-saharienne.
L’hégémonie française sur les pays de la région, en tant qu’ancienne puissance colonisatrice, serait ainsi loin d’être déterminante dans la répartition des rôles. Pour appuyer sa thèse, le docteur S. Berkouk rappellera que dès l’investiture de Barack Obama, Sarkozy avait déclaré qu’il était un pro-américain “à vous maintenant de conclure qui dépend de qui !”.
Le rôle de l’Algérie au Sahel a été également abordé lors de cette rencontre. Sur ce point tous, que ce soit les conférenciers ou les intervenants parmi l’assistance, se sont mis d’accord pour affirmer que la politique appliquée par les dirigeants algériens a été “positive”. Salem Berkouk ne pouvait cacher son “enthousiasme” sur ce sujet : “L’Algérie a su comment s’investir au Sahel et son image s’est beaucoup améliorée, que ce soit chez les Américains ou chez les Européens.” Tout en étant d’accord, le professeur Saoud s’est voulu plus explicite en revenant à la situation des pays frontaliers. Il mettra l’accent sur le “pseudo-désaccord” entre la Mauritanie et la France : “Il y a une différence entre les paroles et les actes, et il faut savoir que la coopération militaire entre les deux pays s’est plutôt renforcée depuis l’investiture de Mohamed Ould Abdel Aziz, élu en juillet dernier.” Le conférencier a déclaré que “la sécurité nationale ne viendra pas de l’étranger, mais de l’intérieur du pays” avant d’aborder la peu reluisante situation, selon lui, que l’Algérie subit : “les pays du Sahel, et même les grandes puissances, n’hésitent pas à faire du chantage en nous demandant de les aider sinon, ils vont se transformer en un terrain propice au terrorisme.”
Cependant, le débat n’est pas allé au fond des questions d’actualité. Pourtant, un intervenant avait lancé l’hameçon en se demandant s’il n’y aurait pas de parallèle entre les enlèvements d’étrangers dans les pays du Sahel et une concurrence entre les Américains et les Français. Les derniers événements semblent pourtant donner raison aux défenseurs de cette thèse. Le jour même où le général William E. Ward, commandant du commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom), est reçu par le président Bouteflika à Alger, un Français a été enlevé au nord du Mali.
Quatre jours après, c’est au tour de trois Espagnols, membres de l’ONG Action solidaire de Barcelone, d’être enlevés en Mauritanie. Pour plusieurs analystes, c’est l’une des expressions de cette concurrence. Faut- il aussi revenir sur la proposition algérienne à l’ONU pour sanctionner les pays qui payent les rançons ! C’est dire que la région du Sahel englobe tellement d’angles qu’il faut voir en chaque action une… réaction à une autre.
Quand les terroristes se trompent de cible
"Le Pays"-Ouagadougou-01-12-09
mercredi 2 décembre 2009
On ne parle plus que de kidnappings, de rapts et de prises d’otages dans la bande sahélo-saharienne, depuis un certain temps déjà, à tel point que le phénomène est en passe d’être l’effet de mode du moment : Mali, Niger, Tchad, Soudan, Centrafrique et tout dernièrement, la Mauritanie. Les otages enlevés ont tous une caractéristique commune : Français, Espagnols, Britanniques, ils sont tous Européens.
Le modus operandi des kidnappeurs, demeure sensiblement le même, mais les revendications varient. Preuve que les auteurs de ces rapts ne sont pas d’une même obédience et que forcément ce qu’ils revendiquent n’est pas le même dans tous les cas.
Le cas de l’enlèvement des humanitaires espagnols en Mauritanie par exemple, tranche, par sa singularité : 3 personnes enlevées, alors que l’argent ainsi que les effets personnels qu’ils avaient par devers eux, sont restés intacts. Qui plus est, jusqu’à présent, on n’enregistre aucune revendication, même s’il s’en trouve des voix pour attribuer la paternité d’un tel acte crapuleux à l’aile dure d’Al Qaïda au Maghreb islamique. C’est cette même organisation qui retiendrait le français enlevé tout dernièrement, dans le Nord Mali.
Toujours dans la même zone et pas vraiment loin de là, un autre groupe, les « Aigles de la libération de l’Afrique » revendique, il y a quelques jours, l’enlèvement de trois humanitaires au Tchad et en Centrafrique, et menace à présent de les tuer si la France refuse des négociations directes avec lui. Les « Aigles », eux, préfèrent ennoblir leur cause et justifient leur acte par le reproche qu’ils font à la France à propos de sa « politique dans la région ». On pourrait spéculer à l’infini sur l’identité, l’origine ainsi que la validité des revendications que les instigateurs de pareils actes crapuleux et criminels posent de plus en plus fréquemment et de plus en plus librement, sans doute avec l’aide que leur offre l’inexistence d’une politique appropriée de sécurisation des Etats dans cette partie de l’Afrique. On pourrait même tenter une approche de compréhension de certains des idéaux qu’ils portent, encore faut-il qu’ils soient en mesure de les présenter de manière appropriée. Mais l’argument de la mauvaise politique française en Afrique est décidément obsolète, éculé et manque, pour tout dire, de fondement sérieux et rationnel. Car, après tout, la politique française en Afrique ne peut se faire sans l’aval des chefs d’Etats africains. Pour se mettre en pratique, l’idéologie ainsi que la philosophie politique de l’ancienne métropole ont besoin de l’onction des dirigeants des pays du continent noir. Il peut se trouver des gens qui, pour une raison ou une autre, désapprouvent le comportement de la France en Afrique. Et ils sont sans doute nombreux. Mais de là, à s’attaquer à ce pays en passant par le truchement de ses humanitaires qui n’ont commis que le tort de donner de leur vie pour venir en aide à des personnes nécessiteuses, cela va à l’encontre de la raison et dépasse l’entendement. Car, enfin, on peut se demander à quoi riment ces tortures physiques et psychologiques allant même jusqu’à des menaces de mort qui pèsent sur d’innocentes victimes dont la seule faute, après tout, aura été d’avoir trouvé sur leur chemin des individus dont la morale personnelle permet et justifie toutes formes d’injustices et d’abus. Et lorsqu’on se rappelle que des otages ont même perdu la vie au cours de leur triste aventure, on se rend compte à quel point les tenants de ces idéaux professent tout mais ignorent la plus simple humanité. La cause la plus noble, si elle passe par la destruction d’une vie, perd aussitôt toute valeur.
A supposer que la cause de ces « combattants » soit vraiment l’affranchissement du continent africain des serres de quelque puissance « néo-coloniale », la sagesse commanderait qu’ils s’en prennent d’abord aux dirigeants de leurs pays, qu’ils leur réclament bonne gouvernance et saine démocratie pour leurs peuples. Il s’est trouvé en Afrique, des chefs d’Etats qui ont eu le « culot » de dire un niet cinglant à l’ancienne métropole et ont refusé qu’elle se comporte chez eux comme en territoire conquis. Le rwandais Paul Kagamé ainsi que l’ivoirien Laurent Gbagbo ont eu la prouesse d’afficher leurs divergences d’avec la France et, de toute évidence, ne s’en portent pas plus mal. Que leurs pairs africains n’arrivent-ils pas à faire pareil, demeure une équation aux multiples inconnues, mais dont la résolution commande de pénétrer le sacro-saint sanctuaire de la politique et de la diplomatie. De plus, les preneurs d’otages savent bien comment il serait difficile d’obtenir quoi que ce soit d’un Déby ou d’un El Béchir. Prudence ou sagesse oblige. Réalisme aussi. Mais on y décèle aussi quelques bribes de lâcheté. Et il n’en demeure pas moins que s’en prendre à la vie de ces humanitaires européens qui viennent soulager la misère des nécessiteux dans les villes et villages africains est tout simplement odieux, intolérable et inhumain.
Sans compter tout le mal que ces rapts crapuleux infligent à l’ensemble des pays se trouvant dans cette zone africaine désormais infestée de preneurs d’otages irréfléchis et imprévisibles. Qu’ils le veuillent ou pas, ces pays sont désormais classés à « hauts risques », le natif n’y voyagera pas, le touriste ne s’y aventurera pas. Sans oublier toutes les conséquences négatives qui en découlent, en termes de retombées financières et d’investissements. Malheureusement, rien ne semble indiquer que les dirigeants africains s’apprêtent à changer de mentalité. Et on ne voit pas davantage ce qui permet de dire que les preneurs d’otages renonceront bientôt à leurs credo. Autant dire que le fléau a de beaux jours devant lui. Très triste et bien dommage.
"Le Pays"
mercredi 2 décembre 2009
On ne parle plus que de kidnappings, de rapts et de prises d’otages dans la bande sahélo-saharienne, depuis un certain temps déjà, à tel point que le phénomène est en passe d’être l’effet de mode du moment : Mali, Niger, Tchad, Soudan, Centrafrique et tout dernièrement, la Mauritanie. Les otages enlevés ont tous une caractéristique commune : Français, Espagnols, Britanniques, ils sont tous Européens.
Le modus operandi des kidnappeurs, demeure sensiblement le même, mais les revendications varient. Preuve que les auteurs de ces rapts ne sont pas d’une même obédience et que forcément ce qu’ils revendiquent n’est pas le même dans tous les cas.
Le cas de l’enlèvement des humanitaires espagnols en Mauritanie par exemple, tranche, par sa singularité : 3 personnes enlevées, alors que l’argent ainsi que les effets personnels qu’ils avaient par devers eux, sont restés intacts. Qui plus est, jusqu’à présent, on n’enregistre aucune revendication, même s’il s’en trouve des voix pour attribuer la paternité d’un tel acte crapuleux à l’aile dure d’Al Qaïda au Maghreb islamique. C’est cette même organisation qui retiendrait le français enlevé tout dernièrement, dans le Nord Mali.
Toujours dans la même zone et pas vraiment loin de là, un autre groupe, les « Aigles de la libération de l’Afrique » revendique, il y a quelques jours, l’enlèvement de trois humanitaires au Tchad et en Centrafrique, et menace à présent de les tuer si la France refuse des négociations directes avec lui. Les « Aigles », eux, préfèrent ennoblir leur cause et justifient leur acte par le reproche qu’ils font à la France à propos de sa « politique dans la région ». On pourrait spéculer à l’infini sur l’identité, l’origine ainsi que la validité des revendications que les instigateurs de pareils actes crapuleux et criminels posent de plus en plus fréquemment et de plus en plus librement, sans doute avec l’aide que leur offre l’inexistence d’une politique appropriée de sécurisation des Etats dans cette partie de l’Afrique. On pourrait même tenter une approche de compréhension de certains des idéaux qu’ils portent, encore faut-il qu’ils soient en mesure de les présenter de manière appropriée. Mais l’argument de la mauvaise politique française en Afrique est décidément obsolète, éculé et manque, pour tout dire, de fondement sérieux et rationnel. Car, après tout, la politique française en Afrique ne peut se faire sans l’aval des chefs d’Etats africains. Pour se mettre en pratique, l’idéologie ainsi que la philosophie politique de l’ancienne métropole ont besoin de l’onction des dirigeants des pays du continent noir. Il peut se trouver des gens qui, pour une raison ou une autre, désapprouvent le comportement de la France en Afrique. Et ils sont sans doute nombreux. Mais de là, à s’attaquer à ce pays en passant par le truchement de ses humanitaires qui n’ont commis que le tort de donner de leur vie pour venir en aide à des personnes nécessiteuses, cela va à l’encontre de la raison et dépasse l’entendement. Car, enfin, on peut se demander à quoi riment ces tortures physiques et psychologiques allant même jusqu’à des menaces de mort qui pèsent sur d’innocentes victimes dont la seule faute, après tout, aura été d’avoir trouvé sur leur chemin des individus dont la morale personnelle permet et justifie toutes formes d’injustices et d’abus. Et lorsqu’on se rappelle que des otages ont même perdu la vie au cours de leur triste aventure, on se rend compte à quel point les tenants de ces idéaux professent tout mais ignorent la plus simple humanité. La cause la plus noble, si elle passe par la destruction d’une vie, perd aussitôt toute valeur.
A supposer que la cause de ces « combattants » soit vraiment l’affranchissement du continent africain des serres de quelque puissance « néo-coloniale », la sagesse commanderait qu’ils s’en prennent d’abord aux dirigeants de leurs pays, qu’ils leur réclament bonne gouvernance et saine démocratie pour leurs peuples. Il s’est trouvé en Afrique, des chefs d’Etats qui ont eu le « culot » de dire un niet cinglant à l’ancienne métropole et ont refusé qu’elle se comporte chez eux comme en territoire conquis. Le rwandais Paul Kagamé ainsi que l’ivoirien Laurent Gbagbo ont eu la prouesse d’afficher leurs divergences d’avec la France et, de toute évidence, ne s’en portent pas plus mal. Que leurs pairs africains n’arrivent-ils pas à faire pareil, demeure une équation aux multiples inconnues, mais dont la résolution commande de pénétrer le sacro-saint sanctuaire de la politique et de la diplomatie. De plus, les preneurs d’otages savent bien comment il serait difficile d’obtenir quoi que ce soit d’un Déby ou d’un El Béchir. Prudence ou sagesse oblige. Réalisme aussi. Mais on y décèle aussi quelques bribes de lâcheté. Et il n’en demeure pas moins que s’en prendre à la vie de ces humanitaires européens qui viennent soulager la misère des nécessiteux dans les villes et villages africains est tout simplement odieux, intolérable et inhumain.
Sans compter tout le mal que ces rapts crapuleux infligent à l’ensemble des pays se trouvant dans cette zone africaine désormais infestée de preneurs d’otages irréfléchis et imprévisibles. Qu’ils le veuillent ou pas, ces pays sont désormais classés à « hauts risques », le natif n’y voyagera pas, le touriste ne s’y aventurera pas. Sans oublier toutes les conséquences négatives qui en découlent, en termes de retombées financières et d’investissements. Malheureusement, rien ne semble indiquer que les dirigeants africains s’apprêtent à changer de mentalité. Et on ne voit pas davantage ce qui permet de dire que les preneurs d’otages renonceront bientôt à leurs credo. Autant dire que le fléau a de beaux jours devant lui. Très triste et bien dommage.
"Le Pays"
Madrid soupçonne Al-Qaida du rapt de trois Espagnols en Mauritanie
Jean-Jacques Bozonnet-LE MONDE | 02.12.09 | 16h00
En dépit des informations contradictoires diffusées tout au long de la journée de mardi 1er décembre, Madrid était toujours sans nouvelles, mercredi matin, des ressortissants espagnols enlevés en Mauritanie.
Les trois bénévoles de l’organisation non gouvernementale Barcelona Accio Solidaria ont été enlevés par un groupe armé, dimanche 29 novembre, au nord de la capitale, Nouakchott, alors que leur véhicule fermait la marche d’un convoi acheminant de l’aide humanitaire au Sénégal et en Gambie. Selon les témoignages recueillis par la presse espagnole, le véhicule tout terrain des trois personnes kidnappées a été retrouvé au milieu de la route, portes ouvertes et phares allumés. Rien n’avait disparu à l’intérieur de celui-ci.
Aucune revendication n’est parvenue aux autorités, mais la presse espagnole a aussitôt fait le lien avec le rapt, trois jours plus tôt, d’un humanitaire français au Mali, le pays voisin. Selon le ministre de l’intérieur espagnol, Alfredo Perez Rubalcaba, "tout indique qu’il s’agirait d’un enlèvement d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI)".
Critiqué pour sa gestion de l’enlèvement de 36 marins d’un thonier par des pirates somaliens, finalement libérés contre rançon après un mois de négociations, le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero a décidé de jouer la transparence, notamment avec les familles des disparus. Une cellule de "coordination politique" a été mise en place, tandis que l’Audience nationale, l’instance pénale compétente pour les crimes concernant des Espagnols à l’étranger, a décidé l’ouverture d’une enquête préliminaire.
Le gouvernement espagnol a proposé de mettre à la disposition de son homologue de Mauritanie les hommes de la Guardia Civil, et surtout l’hélicoptère dont il dispose sur place dans le cadre du dispositif européen Frontex de lutte contre l’immigration clandestine. Madrid devrait aussi envoyer un avion équipé d’un dispositif de vision nocturne. Selon la presse espagnole, un avion français participerait aux recherches.
L’ambassadeur d’Espagne en Mauritanie s’est félicité de la "coopération" avec la Mauritanie, dont l’armée dit avoir "bouclé tous les passages connus dans le désert", notamment ceux menant au Mali et au Sahara occidental.
Risque d’attentats
Les trois volontaires catalans enlevés sont Roque Pascual Salazar, 50 ans, entrepreneur en bâtiment et vice-président de l’ONG ; Albert Vilalta Cambra, 45 ans, un ingénieur qui dirige la société des tunnels de Catalogne ; et Alicia Gamez Guerrero, 37 ans, fonctionnaire au ministère de la justice. Tous participent depuis plusieurs années au projet de "Caravane solidaire" entre Barcelone et l’Afrique de l’Ouest. Le convoi humanitaire a repris la route dès mercredi, accompagné jusqu’à la frontière sénégalaise par des militaires mauritaniens.
S’il s’agit du premier enlèvement d’Occidentaux en Mauritanie, les épisodes terroristes se multiplient. Fin décembre 2007, quatre touristes français avaient été assassinés dans le désert. En août 2008, un kamikaze s’est fait exploser à proximité de l’ambassade de France à Nouakchott. Cet événement, après l’assassinat d’un coopérant américain le 23 juin, avait conduit le ministère espagnol des affaires étrangères à publier une note mettant en garde contre "le haut risque d’attentats et d’enlèvements" dans la zone.
Actuellement, 25 ONG espagnoles opèrent en Mauritanie, un pays très aidé par l’Espagne. Madrid vient d’effacer une dette de 20 millions d’euros.
Jean-Jacques Bozonnet
En dépit des informations contradictoires diffusées tout au long de la journée de mardi 1er décembre, Madrid était toujours sans nouvelles, mercredi matin, des ressortissants espagnols enlevés en Mauritanie.
Les trois bénévoles de l’organisation non gouvernementale Barcelona Accio Solidaria ont été enlevés par un groupe armé, dimanche 29 novembre, au nord de la capitale, Nouakchott, alors que leur véhicule fermait la marche d’un convoi acheminant de l’aide humanitaire au Sénégal et en Gambie. Selon les témoignages recueillis par la presse espagnole, le véhicule tout terrain des trois personnes kidnappées a été retrouvé au milieu de la route, portes ouvertes et phares allumés. Rien n’avait disparu à l’intérieur de celui-ci.
Aucune revendication n’est parvenue aux autorités, mais la presse espagnole a aussitôt fait le lien avec le rapt, trois jours plus tôt, d’un humanitaire français au Mali, le pays voisin. Selon le ministre de l’intérieur espagnol, Alfredo Perez Rubalcaba, "tout indique qu’il s’agirait d’un enlèvement d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI)".
Critiqué pour sa gestion de l’enlèvement de 36 marins d’un thonier par des pirates somaliens, finalement libérés contre rançon après un mois de négociations, le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero a décidé de jouer la transparence, notamment avec les familles des disparus. Une cellule de "coordination politique" a été mise en place, tandis que l’Audience nationale, l’instance pénale compétente pour les crimes concernant des Espagnols à l’étranger, a décidé l’ouverture d’une enquête préliminaire.
Le gouvernement espagnol a proposé de mettre à la disposition de son homologue de Mauritanie les hommes de la Guardia Civil, et surtout l’hélicoptère dont il dispose sur place dans le cadre du dispositif européen Frontex de lutte contre l’immigration clandestine. Madrid devrait aussi envoyer un avion équipé d’un dispositif de vision nocturne. Selon la presse espagnole, un avion français participerait aux recherches.
L’ambassadeur d’Espagne en Mauritanie s’est félicité de la "coopération" avec la Mauritanie, dont l’armée dit avoir "bouclé tous les passages connus dans le désert", notamment ceux menant au Mali et au Sahara occidental.
Risque d’attentats
Les trois volontaires catalans enlevés sont Roque Pascual Salazar, 50 ans, entrepreneur en bâtiment et vice-président de l’ONG ; Albert Vilalta Cambra, 45 ans, un ingénieur qui dirige la société des tunnels de Catalogne ; et Alicia Gamez Guerrero, 37 ans, fonctionnaire au ministère de la justice. Tous participent depuis plusieurs années au projet de "Caravane solidaire" entre Barcelone et l’Afrique de l’Ouest. Le convoi humanitaire a repris la route dès mercredi, accompagné jusqu’à la frontière sénégalaise par des militaires mauritaniens.
S’il s’agit du premier enlèvement d’Occidentaux en Mauritanie, les épisodes terroristes se multiplient. Fin décembre 2007, quatre touristes français avaient été assassinés dans le désert. En août 2008, un kamikaze s’est fait exploser à proximité de l’ambassade de France à Nouakchott. Cet événement, après l’assassinat d’un coopérant américain le 23 juin, avait conduit le ministère espagnol des affaires étrangères à publier une note mettant en garde contre "le haut risque d’attentats et d’enlèvements" dans la zone.
Actuellement, 25 ONG espagnoles opèrent en Mauritanie, un pays très aidé par l’Espagne. Madrid vient d’effacer une dette de 20 millions d’euros.
Jean-Jacques Bozonnet
mardi 1 décembre 2009
Les 3 humanitaires espagnols abandonnés par leurs ravisseurs en Mauritanie
AFP-01-12-09/20 hrs
RABAT — Les trois humanitaires espagnols enlevés dimanche dans le nord de la Mauritanie ont été abandonnés mardi par leurs ravisseurs, a-t-on appris de source sécuritaire marocaine.
"Les trois otages ont été abandonnés par leurs ravisseurs dans la région d’ Aguouimite, une zone tampon située entre le nord de la Mauritanie et le sud du Sahara occidental", a indiqué à l’AFP cette source.
L’un des ravisseurs, répondant au nom de Azzouz, selon la même source, aurait occupé des responsabilités au sein du Front Polisario, mouvement sahraoui armé qui réclame l’indépendance du Sahara occidental.
"Les otages sont sains et saufs et l’armée mauritanienne est en train de les récupérer", a indiqué cette source sécuritaire marocaine.
L’abandon des trois otages par leurs ravisseurs n’a toutefois pas été confirmée jusqu’à présent de source gouvernementale marocaine.
RABAT — Les trois humanitaires espagnols enlevés dimanche dans le nord de la Mauritanie ont été abandonnés mardi par leurs ravisseurs, a-t-on appris de source sécuritaire marocaine.
"Les trois otages ont été abandonnés par leurs ravisseurs dans la région d’ Aguouimite, une zone tampon située entre le nord de la Mauritanie et le sud du Sahara occidental", a indiqué à l’AFP cette source.
L’un des ravisseurs, répondant au nom de Azzouz, selon la même source, aurait occupé des responsabilités au sein du Front Polisario, mouvement sahraoui armé qui réclame l’indépendance du Sahara occidental.
"Les otages sont sains et saufs et l’armée mauritanienne est en train de les récupérer", a indiqué cette source sécuritaire marocaine.
L’abandon des trois otages par leurs ravisseurs n’a toutefois pas été confirmée jusqu’à présent de source gouvernementale marocaine.
lundi 30 novembre 2009
L’affaire Yandaka ne doit pas rester impunie
L’affaire Yandaka ne doit pas rester impunie
Politique
Dimanche, 29 Novembre 2009 17:55 Toute bonne carrière, qu’elle soit politique, professionnelle ou autre, est constituée de bonnes œuvres qui en font justement la grandeur de l’homme qui l’avait si bien menée. C’est ainsi qu’elle devient une référence pour les générations futures et inspire même certains idéologues et autres penseurs contemporains. Cette bonne carrière, le président Mamadou Tandja l’aura ainsi pleinement remplie si elle n’était pas entachée par certaines actions malpropres de certains de ses plus proches collaborateurs dont l’actuel gouverneur de la région de Zinder , Yahaya Yandaka .
En effet, il est aujourd’hui indéniable que le président Mamadou Tandja a, tout au long de son mandat démocratique, posé des actes qui l’ont pour, ainsi dire, propulsé au rang des hommes ayant contribué à l’essor de notre pays. Les toutes dernières actions en acte l’attestent profondément. Qu’il s’agisse de la concrétisation de la construction du 2ème pont de Niamey ou de celle du barrage de Kandadji ou encore celle de la raffinerie de pétrole de Zinder, ces actions du président Tandja couplées au programme spécial dans certains de ses volets s’inscrivent fort opportunément dans la réussite d’une carrière qui n’était, reconnaissons-le, à ses premières heures prometteuses. Cette carrière aurait été pleine si quelque part elle ne reflétait pas un goût d’inachevé avec notamment, comme l’évoquions tantôt, des actions comme celle de Yandaka.
Hormis le fait gouverneur se soit comporté comme son ami d’hier , le sieur Dan Dubai notamment dans la fameuse des prétendus 400 millions mis à la disposition de Dan Dubai pour battre campagne au referendum, une affaire que des opportunistes ont brandi pour discréditer la refondation de la République par rapport à laquelle beaucoup de ragots ont été relayés par la presse. La dernière affaire dans laquelle le gouverneur s’est plongé est relative au dernier détournement de plus de 7 millions destinés aux sinistrés de la région d’Agadez. Un cas parmi tant d’autres de mauvaise gestion qui ont eu pour effets immédiats de salir toute la vison politique du président Tandja car restés encore impunis malgré sa gravité.
Yandaka semble être l’un des rares coqs de la basse-cour à ne pas s’inquiéter de l’épizootie de la grippe aviaire qui attaque toutes ces poules et tous ces autres coqs qui ont eu la malchance d’avoir mal géré. Il s’est procuré le vaccin très tôt et reste encore confiant que l’épizootie passera sans aucune chance de l’emporter. Yandaka pense qu’il a gagné toute la confiance du chef de l’Etat au point où il estime que ce dernier semble fermera les yeux sur toutes les révélations compromettantes qui ont fait la une des journaux de la place en ce mois de novembre 2009 et qui, d’une façon ou d’une autre, constituent aujourd’hui une épine sous son pied.
Yandaka est pour Tandja comme ce « lézard du bout de la jarre » de cette sagesse hausa. Sinon comment comprendre que le gouverneur puisse se permettre de vouloir faire mains basses sur des sommes mises à la disposition de pauvres citoyens. . Ce black-out sur yandaka reste l’une des taches qui risque de ternir le processus de refondation voulue par les populations nigériennes.. Cette affaire de détournement des fonds destinés aux nécessiteux d’Agadez par Yandaka a choqué tous les nigériens Nous avons voulu en parler parce qu’elle est caractéristique, non pas pour d’autres considérations. Elle nous a semblé peu orthodoxe et surtout saute à l’œil de tout citoyen malgré les trésors d’énergies et les flots de communiqués déployés pour la présenter autrement. Elle fait également chorus avec cette assertion qui demande de ne pas « mélanger carotte et bâton ».
Yandaka doit partir pour que se poursuive la refondation dont l’ultime objectif est de léguer aux générations futures un Niger débarrassé des mauvaises pratiques.
29 novembre 2009
Publié le 29 novembre 2009
Source : http://www.notre-liberte-niger.com/
[Géopolitique] Sahara : mauvaises nouvelles du Mali et de Mauritanie
[Géopolitique] Sahara : mauvaises nouvelles du Mali et de Mauritanie
30/11/09 par : Jocelyn ChavyLa France a demandé vendredi 27 novembre à ses ressortissants de quitter le nord et l'est du Mali ainsi que le nord du Niger, leur rappelant que "le Sahel dans son ensemble est une zone dangereuse".
Pierre Camatte, un travailleur humanitaire français a été enlevé jeudi vers 01h30 du matin dans son hôtel à Menaka, dans le nord du Mali, près de la frontière avec le Niger. Il serait aux mains d'Al Qaeda.
Le Ministère des Affaires Etrangères recommande aux Français présents dans la zone rouge de la carte du Niger (nord d’une ligne qui relie Ayorou, Tahoua, Gangara et N’Guimi) à la quitter. Il est formellement déconseillé de se rendre dans les régions de cette zone.
Enfin, autre mauvaise nouvelle, on vient d'apprendre que trois touristes de nationalité espagnole ont été enlevés dimanche après-midi dans le nord-ouest de la Mauritanie, sur la route reliant Nouadhibou à Nouakchott.
Source Quai d'Orsay et AFP
Voyage en Afrique /Teneré, le plus beau désert.
Voyage en Afrique
Sunday, November 29, 2009
Teneré, le plus beau désert.
Une scène de dunes gigantesques en sable et en atmosphère unique, entre des routes millénaires et des peuples nómades, le désert de Teneré est considéré l'un des paysages désertique plus beaux du monde. Situé au sud central du désert du Sahara, dans le departamente d'Agadez dans Níger, le Teneré a été déclaré Patrimoine de l'Humanité par l'UNESCO en 1991 :
La ville la plus importante de la région est Agadez, au pied des montagnes d'Air. Agadez (lie en anglais) c'est aussi le nom de la région administrative du désert de Teneré. Bien que ce soit plus étendu de Níger, avec 667 799 kms ², c'est en même temps la région la moins peuplée de Níger, en grande partie par des peuples ancestraux nómades. Bien entendu qu'il n'y a pas un autre motif d'expliquer une peu de population, que le désert et le climat, un attrait exotique pour d'aventureux touristes. Les points les plus visités par des voyageurs incluent la mer de dunes Erg de Bilma, les montagnes Aïr, les falaises de Kaouar, et les caravanes de chameaux avec touristes à la direction des oasis de la région.
Bien entendu que ne manquent pas ceux qui osent traverser une partie du désert comme s'il s'agissait d'une étape du Rally Paris - Dakar :
Le désert de Teneré est en fait la scène où est né le fameux Rally París Dakar : c'était le lieu où le motocycliste français Therry Sabine fut perdu pendant deux jours en 1979, l'événement qui a inspiré par la suite l'épreuve la plus extrême du Rally du monde. Une autre curiosité du désert de Teneré : dans le lieu, il a survécu pendant des années, l'arbre réfléchi le plus solitaire du monde, d'un acacia qui insólitamente grandissait dans le sable en étant l'arbre unique dans 400 kilomètres à la ronde. Considéré par des villageois presque comme un sacré arbre, en 1973 l'arbre a été inexplicablement renversé par un camion et remplacé à la manière d'un hommage par une sculpture métallique.
Le tourisme, il a eu un grand développement dans les dernières années, bien que l'instabilité par des tensions politiques et économiques ils aient affecté l'activité. Malgré tout, le désert Teneré est un paysage qui défie le voyageur avec ses conditions extrêmes, et aussi surprend par sa beauté singulière.
Communiqué :le FFR rejoint le processus de Paix en cours au Niger.
Tripoli, le 29 Décembre 2009
Le FFR a entamé à Tripoli des pourparlers avec le gouvernement Nigérien sous l'égide de la médiation Libyenne, dans le cadre du processus de Paix que nous avions rejoint récemment.
Une délégation du gouvernement Nigérien conduite par le Ministre d'Etat, Ministre de l'Intérieur Mr Albadé Abouba, a rencontré la délégation de notre Front, cadres politiques et militaires conduits par le Commissaire à la Guerre, Mr Rhissa Ag Boula.
Lors de cette rencontre, les principaux obstacles ont été abordés, afin de travailler pour l'instauration d'une Paix véritable et durable. Un chronogramme a été décidé. Les entretiens vont se poursuivre à Niamey, la démobilisation et le désarment interviendront dans les touts prochain jours.
Nous avions exprimé à la délégation nigérienne, nos préoccupations, parmi lesquelles, la situation de certains prisonniers encore détenus, la levée de la mise en garde dans le nord Niger, la réinsertion socio-économique des ex-combattants, et le processus en lui-même.
Le Ministre d'état Albadé Abouba a réaffirmé la volonté du gouvernement Nigérien, d'aller vers une vraie Paix, et prendra les dispositions pour ramener la confiance entre les différentes parties.
A cet effet, nous sommes heureux de constater la levée de l'état de mise en garde en vigueur dans le nord du Niger depuis plus de deux (02) ans, une façon pour le gouvernement Nigérien, de joindre la parole à l'acte.
Le FFR s'en félicite, et ne ménagera aucun effort pour un retour rapide et définitif de la Paix.
Les deux (02) délégations ont ensuite été reçues le jeudi par le guide, qui comme a l'accoutumée a eu à adresser ses sages conseils et ses encouragements pour un retour définitif de la paix au Niger.
Le Front
Le mea culpa d’Areva
Aïr Info N°104 (15 oct-15 nov 09)
Le mea culpa d’Areva
Sanction de Almoustapha Alhacen, Président de Aghirman et de la coordination civile d’Arlit
dimanche 29 novembre 2009
Le 9 octobre 2009, le Président de la coordination de la société civile d’Arlit a écopé d’une sanction de mise à pied par les représentants de Anne Lauvergeon au Niger.
Motif ? Un extrait de la lettre de mise à pieds justifiait : « Dans la période du 15 au 16 juin 2009, vous (Ndlr Almoustapha) avez eu connaissance qu’une équipe de votre service accompagnant le service des mines du Niger avait mené une mission de contrôle dans le ville d’Arlit. Cette mission avait pris les dispositions pour que les objets contaminés (radioactifs), identifiés soient rapidement récupérés en accord avec les dispositions réglementaires. La radio et télévision (Dounia-Niamey) venue à Arlit du 18 au 25 juin 2009 dans le cadre de la couverture d’un match de football a été conduite par vous même(Almoustapha) sur les lieux en question alors que vous aviez eu connaissance du marquage des objets radioactifs dans le cadre de votre activité professionnelle. Ce comportement viole votre devoir de réserve et l’exigence de loyauté qu’exige votre contrat de travail envers votre employeur (Areva). Au vu de ces manquements, je vous inflige une mise à pied de 3 jours » (signé le représentant à Arlit de Anne Lauvergeon, Présidente d’Areva)“.
Outre cette sanction, le Président de la coordination a été muté dans un autre service manu militari.
Cette sanction n’est ni plus ni moins qu’un mea-culpa de cette société qui jure sur tous les toits que son activité au Niger est exempte de tout reproche. Comme l’a écrit et crié Almoustapha Alhacen : “Nous prenons l’opinion nationale et internationale à témoin sur cet aveu d’Areva qui disperse des ferrailles et objets radioactifs sur le marché public d’Arlit et refuse que quiconque en parle. La ville d’Arlit, le service des mines du Niger d’Arlit, domaines publics sont devenus par la volonté de la puissance d’Areva et ses valets locaux, un domaine privé.”
Et de poursuivre :” qu’à travers cette sanction, Anne Lauvergeon, Présidente d’Areva a démontré qu’elle a des choses à cacher dans le cadre de l’exploitation de l’uranium au Niger, notamment dans le domaine de la protection de l’environnement.”
Ce mea-culpa doit interpeller nos décideurs politiques, nos défenseurs des droits de l’homme sur la présence des ces sociétés d’exploitation des matières premières au Niger. A l’instar de la coordination de la société civile d’Arlit, il nous faut condamner et rejeter cette lâche sanction prise cinq mois après les faits. “Areva ne fera pas sa loi au Niger”, plus qu’un slogan est une question de survie.
Dogo Mayaki
dimanche 29 novembre 2009
Interview : Tinariwen (Ibrahim & Abdallah)
Par Sedryk le Friday 27 November 2009
Ibrahim et Abdallah, les deux principaux compositeurs de Tinariwen, nous accordent un long entretien pour parler de l'histoire du groupe, du présent (l'album "Imidiwan") et du futur... Ibrahim, peux-tu nous raconter ta rencontre avec Intiyeden ? Ibrahim : Avec Intiyeden, on a grandi ensemble, bien avant que l'on commence à faire de la musique. C'est la même chose avec Hassan et les autres, on a tous été dans les mêmes lieux, en Algérie ou en Libye, depuis que l'on est enfant.
C'est à Tamanrasset que tu as découvert la guitare ? Ibrahim : Oui, c'est un arabe de Tamanrasset qui m'a vendu ma première guitare. Mais il n'était pas guitariste lui même, il ne connaissait pas grand chose et il ne m'a pas appris à jouer. J'ai appris tout seul, en cherchant. Bien avant ça, je chantais déjà des chansons sur une guitare que j'avais fabriquée avec un bidon. C'était des chansons à moi, ou des tindés. Quand j'ai eu ma guitare, tous les autres s'y sont intéressés, ils venaient chez moi en amis, on essayait tous de jouer et on s'apprenait mutuellement.
Et par rapport aux traditions dans la musique touarègue, était-ce mal vu de jouer de la guitare ?
Ibrahim : Dans la tradition, c'est vrai que ce sont les femmes qui jouent le tindé ou l'imzad, mais il y a des instruments, comme la flûte, qui ne sont joués que par les hommes. Et on chante tous ensemble lors des tindés. Alors quand on a commencé à jouer, tout le monde a trouvé ça super tout de suite, aussi bien les jeunes des villes que dans les campements. Je ne dirais pas que nous avons changé la musique touarègue, nous avons juste créé une musique à part, mais la musique touarègue continue d'exister telle qu'elle était. On a fait un style que tous les jeunes touaregs pouvaient comprendre.
Abdallah : Je crois que le style de musique d'une révolution doit venir en dehors des styles traditionnels. Une révolution réclame des choses nouvelles, il faut donc sortir de la tradition, ce qui ne signifie pas écraser la tradition.
Quand tu as commencé à chanter, c'était surtout pour les Touaregs ou alors pour le reste du monde, pour faire connaître votre communauté ? Ibrahim : Quand j'ai commencé, je chantais pour moi et pour mes amis. Ici, en Europe, les gens ont l'impression qu'il n'y avait pas de musique touarègue avant la rébellion et avant Tinariwen. Les Touaregs sont un peuple qui a une longue histoire, avec des musiciens qui chantaient leur histoire, leur amour, avant de penser à un message politique. Donc, quand j'ai commencé, vers 16-17 ans, je faisais comme eux, je chantais ce que je sentais dans mon coeur. Par la suite, j'ai intégré de façon naturelle les problèmes que je voyais autour de moi chaque jour.
La communauté des Kel Adagh était importante à Tam, dans les années 80 ?
Ibrahim : Oui, il y a beaucoup de Kel Adagh, encore aujourd'hui. Beaucoup d'enfants y sont nés. Beaucoup étaient venus en Algérie à cause des grandes sécheresses et y sont restés. J'ai encore ma famille à Tam. Pour moi, Tam et les Kel Adagh, c'est la même région et la même culture.
Ce sont les Kel Adagh qui ont été appelés "ishumar" en premier ? Ibrahim : Oui, les jeunes Kel Adagh sont venus en Libye et en Algérie pour chercher du travail. Les gens disaient "Ce sont des chômeurs, des ishumar." Mais nous aussi, on utilisait ce mot là, pour se désigner entre nous.
Abdallah : Quand ce mot est arrivé, ce n'était pas comme une insulte. C'était juste un nouveau mot bien adapté à cette jeunesse et les gens l'ont adopté tout de suite. Depuis le retour de la rébellion, certains ne veulent plus dire "ishumar", ils veulent trouver un autre mot en tamashek, mais comme beaucoup de gens l'utilisent, ce n'est pas facile de l'effacer. Personnellement, c'est un mot qui ne me dérange pas car il fait partie de mon histoire.
On parle souvent du rôle important de Lalla, la chanteuse de tindé...
Ibrahim : Lalla aimait notre musique alors quand Tinariwen jouait dans des fêtes ou des mariages, dans les années 80, elle venait chanter avec nous, ou alors elle organisait des fêtes chez elle.
Et toi Abdallah, quand as-tu rencontré Ibrahim et Intiyeden ? Abdallah : C'était fin 84 à Tamanrasset, dans le quartier où on avait tous nos amis. Un jour j'ai vu des jeunes arriver avec des guitares, ils ont commencé à jouer et je ne comprenais pas ce qu'il se passait ! Mais depuis mon arrivée à Tam j'entendais leur musique, par d'autres jeunes qui avaient appris la guitare et chantaient leurs chansons. Ça, c'était la première découverte. Ensuite, je suis monté en Libye, en 86 et c'est là qu'on s'est réellement rencontré.
Vous pouviez jouer ensemble quand vous étiez dans les camps en Libye ?
Ibrahim : Oui, on est resté ensemble. Il y avait tous les amis artistes, Intiyeden, Kedou, Hassan... Abdallah était là aussi. On avait un endroit avec du matériel où on pouvait faire des petits concerts chaque soir.
Est-ce que vous avez de la nostalgie pour cette époque où Tinariwen était un collectif ouvert ?
Ibrahim : Il y a de la nostalgie parce qu'on était dans une grande histoire. Les gens étaient très motivés et excités par la rébellion, alors il y a forcément une grande nostalgie par rapport à tous ces gens qu'on a connu à cette époque et qu'on ne voit plus.
Vos revendications de l'époque semblent être encore très vivaces, au vu des récents problèmes dans le Nord-Mali...
Abdallah : Toute l'histoire du Nord-Mali est un problème, depuis l'arrivée des français en 1940 jusqu'à aujourd'hui. Les problèmes changent avec le temps, mais c'est toujours la même cause depuis cette date. Alors les choses se calment quelques années et puis ça repart.
Ibrahim, pourquoi n'étais-tu pas présent sur les premiers enregistrements du groupe, en 92 et 93 ?
Ibrahim : On n'était pas un groupe avec un programme établi, les choses se faisaient comme ça. Quand les autres se sont retrouvés à Abidjan en 92, peut-être qu'à ce moment là j'étais à Tamanrasset ou à Tessalit, sans moyen d'y aller. Mais je n'étais pas déçu de ne pas y être, c'est comme ça.
Par contre, toi, Abdallah, tu y étais... Peux-tu nous parler de ces premières fois en studio ?
Abdallah : A Abidjan, on est vraiment parti à l'aventure. Il y avait une femme touarègue de Kidal, une peintre, qui habitait à Abidjan, c'est elle qui nous a invité. Elle avait envie d'entendre cette musique bien enregistrée, en studio, car jusque là, elle n'existait que sur cassette avec de mauvais enregistrements. Ça a été une expérience un peu difficile parce qu'on n'avait aucune expérience du studio. On est juste arrivé avec notre musique mais on ne savait pas quoi dire au mec du studio. On a joué nos morceaux et on est parti sans lui donner d'instructions. Après, lui et la peintre ont rajouté des arrangements avec des boites à rythmes. Sur le coup, on était content et curieux d'entendre notre musique comme ça, même si maintenant, je pense que ce n'était peut-être pas exactement ce qu'il fallait faire....
Pourquoi avoir eu envie de faire ce nouvel album, "Imidiwan", à Tessalit, là où toi et Hassan vivez ?
Ibrahim : C'était important d'être chez nous pour faire quelque chose qui vient vraiment de nous. Quand je joue dans un studio à Bamako ou ailleurs, je me sens enfermé et pas à l'aise. Quand je joue chez moi, dans la nature, je sens que je chante naturellement, il n'y pas les artifices du studio.
C'était différent de travaillez avec Jean-Paul Romann ? Ibrahim : Jean-Paul nous connait depuis longtemps, il sait comment nous sommes alors il prend le temps. Si on ne veut pas chanter tout de suite, il attend. Et quand on décide de jouer à 4 heures du matin, il dit oui. Au début, on voulait faire le disque avec Jean-Paul et Justin Adams, qui est aussi un ami qu'on aime beaucoup, mais il n'était pas disponible à ce moment là.
Sur cet album, il y a un titre sur lequel ne figure que les jeunes du goupe, et pas vous deux ni Hassan.... Ça pourrait être ça, Tinariwen, un jour ?
(ils rient)
Abdallah : Ce n'était pas spécialement un morceau destiné aux jeunes, ça c'est trouvé comme ça, on n'avait rien de spécial à mettre dessus. Ceci dit, je trouve que ça serait une bonne idée d'avoir une formule avec des jeunes, formés par les Tinariwen, qui pourraient faire les tournées sans les anciens membres du groupe. Il faudrait des jeunes capables à la fois de bien présenter l'histoire et de bien jouer les morceaux. On ne serait plus obligé de tourner chaque année !
Ibrahim : Tu sais, chez nous, quand on fait un concert au désert, parfois je ne joue pas. Les jeunes jouent, parfois je viens juste faire un morceau et, pour tout le monde, c'est Tinariwen. Et quand Abdallah est à Tamanrasset, ils trouvent des jeunes pour jouer et c'est encore Tinariwen.
Tu sembles être mieux au désert, au calme. Comment vis-tu ces tournées où tu es loin de chez toi pendant longtemps ?
Ibrahim : Tu sais, j'ai grandi comme ça, faire des voyages, aller à l'aventure... Donc pour moi, ce n'est pas difficile et, quand je suis resté 2 ou 3 mois dans le désert, je suis content d'aller voir du monde et de découvrir de nouvelles choses.
N'est-ce pas bizarre, pour vous, de chanter devant des gens qui ne comprennent pas le tamashek ?
Ibrahim : Oui, c'est vrai, c'est un peu bizarre. Certaines personnes aiment juste la musique de Tinariwen sur CD, chez eux. Mais souvent, quand on parle avec le public, les gens nous disent que, même sans comprendre les paroles, ils sentent que l'on dit quelque chose d'important et que ça les touche.
Est-ce que vous suivez de près ce que font les jeunes artistes tamashek ?
Abdallah : Les jeunes ont beaucoup progressé mais, que ce soit à Kidal, Tamanrasset, Agadez ou Tombouctou, ils ont toujours le même problème, celui du matériel. Si tu es un bon chanteur ou un bon guitariste mais que tu n'as pas une bonne sono, tu ne peux pas vraiment sentir la musique.
? Est-ce que votre succès à l'étranger a contribué à améliorer l'image des Kel Tamasheq auprès des autres peuples du Mali Abdallah : Oui, beaucoup, même. Les tournées internationales de Tinariwen donnent beaucoup d'espoir aux Kel Tamasheq du Mali. Ils voient un élément de leur communauté qui les représente de par le monde et ça leur fait beaucoup de bien au moral.
Est-ce que le succès de Tinariwen à l'étranger a modifié la donne pour les artistes touaregs ? On a l'impression que les jeunes groupes pensent plus à signer sur un label en Europe qu'à véhiculer un message...
Abdallah : Les jeunes artistes touaregs font comme tout le monde, ils expriment leurs émotions avec la même motivation, ce n'est pas obligé qu'il y ait un message. Il faut des artistes révolutionnaires et il faut des artistes plus pour la culture. Aujourd'hui, les Touaregs ne sont plus des nomades. C'est une grande communauté présente dans le monde entier. Donc chacun va chanter sur sa propre expérience et ses propres désirs : l'argent, la rébellion, retrouver ses racines etc... Le côté résistance demeure encore dans la nouvelle génération et sans doute dans la prochaine génération, mais ce n'est pas obligé que tout le monde fasse la même chose.
Propos recueillis par Sedryk à Lyon.
© novembre 2009 - tamasheq.net
Niger/les prisonniers du fait de "la mise en garde" sont libres.
Je suis heureux d'annoncer à tous les amis des Touareg du Nord-Niger que tous les prisonniers du fait de "la mise en garde" sont libres.
Cela ne signifie en aucun cas que les causes qui ont amenées les Touareg à prendre les armes sont réglées, loin s'en faut.
Les jeunes qui sont rentrés à Agadez se retrouvent à la case "départ" et sont livrés à eux même avec tous les problèmes que cela va poser une fois leur cagnotte dépensée...
Soyons optimiste, les deux premières revendications du MNJ pour se mettre autour d'une table sont réunies :
1.La levée de l’état d’urgence dans le nord,
2.La libération de toutes les personnes arrêtées en rapport avec le conflit.
Pellet Jean-Marc
occitan touareg
RÉBELLION ARMÉE AU NORD NIGER: La fin d’un cauchemar
Écrit par Dim & David Yacouba (AÏR-INFON° 104 du 15 octobre au 15 novembre 2009)
Vendredi, 27 Novembre 2009 12:55
L’Etat du Niger doit consentir à ses fils revenus ce qu’il peut et eux accepter dans la dignité le peu qui leur sera donné avec une bonne dose de patriotisme.
Fruit de la médiation du Guide de la grande Jamahiriya arabe libyenne, la paix semble s’installer dans le nord de notre pays. Après la cérémonie de remise des armes par le Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ) à Oubari en Libye, le Front Patriotique du Niger conduit par Aklou Sidi Sidi va concrétiser sa ferme volonté de faire la paix avec le gouvernement du Niger. En effet le vendredi 9 octobre 2009, des milliers de combattants de ce front cantonnés depuis plusieurs mois à Emdigra ont renoncé à la lutte armée pour venir à Agadez remettre les armes. C’était à l’arène des jeux traditionnels devant plusieurs milliers de personnes dont des officiels libyens et nigériens. L’arène des jeux était ce jour là plein à craquer d’une population ravie de retrouver des frères ayant passé plus de deux ans entrain de mener une guerre contre un régime qui refusait toute négociation. L’arsenal de guerre remis par le FPN était composé de plusieurs armes individuelles, des armes lourdes, des lances roquettes et des mines anti-véhicules. Et comme prévu lors de cette remise, quelques jours après, le mardi 10 novembre exactement, un premier groupe d’ex-combattants du MNJ est arrivé à Agadez. Ils ont été accueillis à l’aéroport d’Agadez par le gouverneur de la région Abba Mallam Boukar, « un vrai artisan de cette paix » selon Ahmed, un des responsables de l’exrébellion.
« Il faut saluer le courage et la patience de cet administrateur.» Devant ce premier contingent, le Gouverneur s’est réjoui en ces termes : « Nous sommes heureux de constater que ces jeunes, qui avaient pris les armes, sont revenus pour contribuer à la construction de leur pays ». En effet, selon un des responsables du MNJ que nous avons rencontré: « 802 combattants sont attendus dans les prochains jours ». « Aujourd’hui nous pouvons dire sans hésiter qu’il n’y a plus aucun rebelle dans les montagnes du nord », confirme la même source. Désormais comme tous les autres nigériens, ces frères vont revenir chez eux et aider l’Etat au développement du pays ».Le seul front qui n’a pas déposé les armes, c’est celui de l’exministre Rhissa Ag Boula. Et d’après une source digne de foi, cela ne saurait tarder.
« Le Front des Forces de Redressement a envoyé des représentants à Agadez et à Niamey et lesquels ont confirmé leur engagement à oeuvrer pour le retour de la stabilité et la quiétude dans la partie septentrionale du pays. » Pour mettre en confiance, les différents acteurs du conflit, une amnistie est accordée aux auteurs et coauteurs de l’insurrection armée dans le nord. Et de dizaines de prisonniers arrêtés dans le cadre de cette insécurité sont libérés à Agadez; Niamey, Koutoukalé...etc. Avec l’aboutissement de ces pourparlers, on ose espérer que c’est la fin d’un cauchemar ; un cauchemar qui a endeuillé les familles de notre pays. Pour que cela ne se reproduise plus, il faut que le langage de la vérité prédomine.
Cette paix ardemment désirée est encore très fragile et il nous appartient à tous d’en prendre soin. Agadez a trop souffert et saigné de cette guerre absurde qui n’a semé que deuils et désolation! Des bras valides de notre pays sont partis ; emportés par les armes ; emportés par la bêtise humaine ! La guerre est aujourd’hui terminée ! Evaluons les résultats : qu’à eu Agadez de positif ? Qu’à eu le Niger d’honorable ? Rien ! Absolument rien qui puisse être comptable sur l’ardoise des acquis. Que les dégâts de cette rébellion servent de leçon aux uns et aux autres pour que plus jamais de telles pratiques ne se reproduisent. Il faut désormais que le langage des urnes ravisse la vedette à celui des armes et que la population d’Agadez se fasse autrement entendre et comprendre.
Nous avons dans cette région des hommes politiquement valables qui sont partis s’abîmer dans un conflit fratricide sans issue. La population d’Agadez à l’image du reste du Niger ne veut entendre que le chant de l’unité et l’hymne du travail.Le peuple du Niger par la voix de son président a pardonné à ses fils fautifs. Et comme l’heure est au pardon et à l’oubli, il faut que se noient la démagogie et les délateurs avec. Ces jeunes qui ont tout abandonné pour prendre les armes contre leur propre pays, qui ont séquestré; tué et blessé leurs propres frères-souvent innocentsau nom d’un idéal doivent accepter d’oublier! Ces forces de défense qui ont elles aussi tué; blessé; torturé; emprisonné des pauvres citoyens qui n’ont souvent rien à voir avec ce conflit doivent aussi accepter d’oublier.
Les plaies -même les plus profondes- finissent toujours par guérir et se cicatriser. Cependant comme le dit un adage, « il est plus facile de faire la guerre que de faire la paix ». Des mesures d’accompagnement doivent être immédiatement mises en route. Il est impérieux de ne point laisser le temps au temps de gâter ce processus. L’histoire- celle des accords passés avec les ex-fronts- de la première rébellion doit nous édifier. Ayant beaucoup compté sur l’aide de certains pays pour tenir certaines promesses à certains fronts de cette rébellion, le Niger s’est empêtré dans le fatras de l’incohérence par faute de moyens. Maintenant que cette paix est véritablement en marche, il faut que sonne enfin l’heure du sacrifice. L’Etat du Niger doit consentir à ses fils revenus ce qu’il peut et eux accepter dans la dignité le peu qui leur sera donné avec une bonne dose de patriotisme.
A ces ex-combattants, le bon sens doit recommander d’éviter désormais le piège sans fin d’embrouilles dictées par des élans mercantiles, personnels, et ou purement revanchards. A l’Etat du Niger de saisir à bras-le corps le problème du nord pour lui trouver une solution inscrite dans la durée et la prise en compte des valeurs intrinsèques des communautés y vivant. Il ne sert à rien de tourner en rond autour de la seule et unique question du chômage des jeunes de la région. Les sociétés minières doivent jouer franc-jeu dans le recrutement de la main-d’oeuvre locale. Il y va de leur quiétude et au delà de leur propre survie pour que grandisse le NIGER dans la paix et la dignité.
Exclusivité : Aghali Alambo, président du MNJ se confie à Aïr Info
Exclusivité : Aghali Alambo, président du MNJ se confie à Aïr Info
Écrit par Issouf HADAN (AÏR-INFON° 104 du 15 octobre au 15 novembre 2009)
Vendredi, 27 Novembre 2009 14:12
“Nous n’avons jamais refusé la paix avec Tandja, nous n’avons jamais été contre lui ! Et si on n’a mis du temps avant de faire cette paix, c’est parce qu’il y avait des mauvais conseillers quelque part qui défendaient leurs propres intérêts...”, affirme Aghali Alambo..
Après plus de deux ans de guerre contre l’Etat du Niger, vous voilà de retour à Agadez. Quelles sont vos impressions ?
Je vous remercie de me permettre de parler aux populations de la région d’Agadez et celles de tout le pays. C’est pour moi un grand jour aujourd’hui ! Je suis revenu chez moi à Agadez ; je suis revenu dans mon pays le Niger pour construire la paix après plus de deux ans de résistance dans les montagnes de l’Aïr. C’est suite à la récente rencontre entre la délégation officielle du Niger et les fronts armés qui a permis d’accélérer les choses et d’espérer des bons résultats. Et ce qui a beaucoup retardé la concrétisation de cette paix, c’est la non reconnaissance de notre mouvement par les autorités du Niger. Du côté du MNJ, nous avons toujours soutenu être favorables à tout ce qui va nous conduire vers la paix, mais une vraie paix.
Avez-vous posé des conditions avant de déposer ces armes ?
Je vous dis que la paix ce n’est pas le fait de déposer ou de brûler les armes. Il vous souvient qu’en 1995 il y avait eu des accords entre les rebelles et le gouvernement du Niger suivi d’une flamme de la paix en 2000. Des promesses ont été faites aux ex combattants. Après plus de quinze ans de patience suite à des promesses non tenues les jeunes ont regagné les montagnes pour réclamer la justice. Donc voyez-vous dés qu’il y a un petit mouvement des mécontents les jeunes vont les rejoindre. Pour éviter ce perpétuel recommencement, il faut créer les conditions d’une paix durable en traitant les problèmes qui conduisent ces jeunes à prendre les armes. Il faut beaucoup de patience pour arriver à une paix définitive.
Le MNJ a déposé les armes en Libye contrairement au FPN. Qu’est ce qui explique cela ?
Ecoutez depuis le début de cette insécurité au nord de notre pays, il y a plus de deux ans, le Guide libyen a entrepris des démarches pour ramener la paix dans la partie septentrionale de notre pays. Pendant ces années, le dirigeant libyen n’a pas eu de quoi convaincre l’Etat du Niger. C’est suite aux différents accrochages avec les militaires et que nous ayons fait des otages dans leurs rangs que le guide nous a proposé de libérer ces militaires pour que de son côté, il puisse convaincre les autorités du Niger d’accepter de dialoguer avec les différents fronts armés du nord Niger. C’est le lieu de remercier la Libye pour ces efforts dans la recherche de la paix dans le nord de notre pays. Il faut savoir que l’Algérie a beaucoup aidé les réfugiés touaregs sur son territoire et je remercie au passage les autorités de ce pays.
Des gens croupissent en prison dans le cadre de cette insécurité. Qu’en est-il de leur cas?
Leur cas nous a toujours préoccupé. Et c’est pourquoi lors de la rencontre de Tripoli, le ministre de l’Intérieur M. Albadé Abouba a pris l’engagement de faire libérer tous les prisonniers! Il a dit qu’on va tourner la page et on lui fait confiance.
Y’a-t-il eu d’autres engagements pris par la partie gouvernementale en Libye ?
Oui, celui de nous faire rencontrer son Excellence le président Tandja Mamadou et de parler directement avec lui des maux qui ont poussé à prendre les armes contre notre propre pays. Sachez le ! Nous n’avons jamais refusé la paix avec Tandja, nous n’avons jamais été contre lui ! Et si on n’a mis du temps avant de faire cette paix, c’est parce qu’il y avait des mauvais conseillers quelque part qui défendaient leurs propres intérêts.
M. Aghali Alambo, si jamais le Niger ne tient pas encore ses promesses, est-ce à dire que vous prendriez à nouveau les armes ?
Bon, je pense que prendre ou reprendre les armes n’a jamais été de notre propre volonté, cela a toujours été un dernier recours pour nous. C’est un principe chez les Touaregs de ne jamais se laisser piétiner. Nous sommes une communauté respectueuse des droits mais qui a un honneur qu’elle défend jalousement. Même demain si quelqu’un nous piétine sur la tête, on réagira ! Que je réagisse moi-même ou pas, il peut y avoir un autre qui le fera. Vraiment, ce qu’il faut éviter, c’est le mécontentement qui naît de la marginalisation.
Maintenant que la guerre est finie que comptez faire ? Revenir à Agadez pour vos affaires ou bien vous vous installeriez en Libye ?
Ce qui me tient le plus à coeur, c’est le retour de la paix dans notre pays. J’aimerai un jour voir cette paix s’installer. Vous savez c’est difficile de vivre loin des siens. Même si vous vivez ailleurs tôt ou tard vous seriez obligés de revenir au bercail. Alors laissons le temps au temps (rires)..
Quel est aujourd’hui votre message à l’endroit des populations victimes de ce conflit ?
Ecoutez, vraiment nous sommes très touchés par la situation dans laquelle s’étaient retrouvées les populations durant ce conflit. Nous reconnaissons que ce n’était pas comme les autres conflits que nous avions connus. Cette fois, il y a eu un débordement sans commune mesure, des innocents ont payé de leur vie ; des vieux ont été massacrés. Cela nous a fait beaucoup mal. C’est vrai qu’on peut s’attendre à tout en situation de guerre mais avouons aussi que le gouvernement ne s’était pas préoccupé du sort des pauvres. Il a instauré une logique de laisser-faire qui a légalisé des conduites déplorables de deux côtés. C’est d’ailleurs compte tenu de ces souffrances gratuites que nous avons décidé d’arrêter tout ; mettre fin à cette situation même si on n’a pas atteint tous nos objectifs. Je profite ici pour appeler les pays amis du Niger à venir en aide à ces pauvres gens qui ont tout perdu.
Etats-Unis d'Afrique: Entretien Kadhafi-Toumani Touré
Afrique en ligne
Etats-Unis d'Afrique: Entretien Kadhafi-Toumani Touré
Le président malien Amadou Toumani Touré a fait part, vendredi soir au cours d'un entretien téléphonique avec le guide Mouammar Kadhafi, président de l'Union Africaine (UA), de son espoir de voir couronnés de succès les efforts soutenus du leader libyen en faveur de la transformation de la Commission de l'UA en une Autorité de l'Union.
Selon l'agence libyenne, JANA, le président malien a, au cours de cet entretien, renouvelé sa profonde considération et sa gratitude à l'endroit des efforts et initiatives du président de l'UA en faveur de l'instauration de la paix et de la stabilité dans le Nord du Mali et du Niger en particulier, et dans l'espace de la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CEN-SAD) en général.
On rappelle que les commandants des fronts, mouvements et factions de rébellion au Nord du Niger et au Nord du Mali avaient proclamé la paix totale dans ces deux régions, lors d'une cérémonie organisée par les tribus touaregs du Niger, du Mali et de la Libye le 6 octobre 2009 à Sebha (Sud de Libye).
Cette cérémonie, organisée en présence du guide Mouammar Kadhafi, répondait à l'appel que ce dernier leur avait lancé le 17 août 2008 à Oubari (sud libyen) pendant la grande cérémonie des tribus touaregs du grand Sahara.
Tripoli - Pana 29/11/2009
Paris demande aux Français d’évacuer le nord et l’est du Mali et le nord du Niger
A P - 27/11/09
La France demande vendredi à ses ressortissants de quitter le nord et l’est du Mali ainsi que le nord du Niger, leur rappelant que "le Sahel dans son ensemble est une zone dangereuse". Lire la suite l’article
Un travailleur humanitaire français a été enlevé jeudi vers 01h30 du matin dans son hôtel à Menaka, dans le nord du Mali, près de la frontière avec le Niger.
Au lendemain de ce rapt et "en raison d’une nouvelle aggravation de la menace terroriste dans la région", le ministère des Affaires étrangères demande "instamment" aux Français de quitter immédiatement les régions du Kidal, de Gao et de Tombouctou et de "regagner sans délai la capitale". Le quai d’Orsay exhorte "ceux qui envisageaient de s’y rendre de renoncer à leur déplacement".
"Cette recommandation vaut également pour le Niger, au nord d’une ligne reliant Ayorou, Tahoua, Gangara et N’Guimi", indique le communiqué. AP
"L’aile dure" d’Aqmi détiendrait le français enlevé à Ménaka
France 24 - 28/11/09
samedi 28 novembre 2009
Le groupe terroriste Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) détiendrait le français Pierre Camatte, enlevé vendredi au nord du Mali. La France a demandé à ses ressortissants de quitter le pays.
Christophe DANSETTE (vidéo):http://www.france24.com/fr/20091128-aile-dure-aqmi-detiendrait-le-francais-enleve-menaka-mali-pierre-camatte
AFP - Le Français enlevé dans le nord du Mali est retenu par des membres de "l’aile dure" d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a affirmé vendredi à l’AFP une source sécuritaire malienne, six mois après l’exécution d’un otage britannique par le même groupe, dans cette région.
Pierre Camatte, 61 ans, a été kidnappé dans la nuit de mercredi à jeudi dans un hôtel de Ménaka, une ville située à plus de 1.500 km au nord-est de Bamako.
"Tous les éléments que nous avons confirment que M. Camatte est entre les mains des islamistes armés dans le Sahara", a déclaré la source sécuritaire, sous couvert de l’anonymat, ajoutant : "Il est détenu par l’aile dure d’Aqmi".
"Nous sommes en contact permanent avec les autorités françaises à qui nous avons déjà donné toutes ces informations", a-t-elle ajouté.
Plusieurs Occidentaux -mais jamais des Français- avaient été kidnappés ces derniers mois dans le Sahel avant d’être acheminés dans le nord du Mali.
Ils étaient généralement libérés après versements de rançons, même si les gouvernements concernés ne faisaient jamais état de transactions financières.
Mais, en juin, la branche maghrébine d’Al-Qaïda a annoncé, pour la première fois, avoir tué un otage occidental, le touriste britannique Edwin Dyer.
Selon une source malienne proche des négociations, le groupe responsable de cette exécution était dirigé par l’Algérien Abdelhamid Abou Zeïd.
C’est ce groupe qui détiendrait, aujourd’hui, l’otage français.
Abou Zeïd est, avec Moctar Ben Moctar, l’un des deux "émirs" (chefs) d’Aqmi qui dirigent des opérations dans le sud du Maghreb, dont le désert est commun avec le Mali. Ces deux hommes, de nationalité algérienne, ont recruté leurs combattants dans différents pays de la sous-région.
Le Français enlevé avait l’habitude de se rendre "régulièrement au Mali" où il était impliqué notamment dans la culture d’une plante thérapeutique contre le paludisme, selon l’association qu’il préside dans les Vosges (est de la France).
De son côté, le ministère malien de la Sécurité intérieure a assuré que M. Camatte était installé depuis 2008 dans la région de Ménaka où il dirigeait une ONG locale et gérait aussi un hôtel.
A la question de savoir si des "islamistes armés" étaient venus directement à Ménaka pour l’enlever, la source sécuritaire malienne a répondu "non".
"Ils ne sont pas venus eux-mêmes. C’est une +commande+ (qui a été passée), donc, il y a eu des intermédiaires, et on peut les rechercher même parmi les relations de M. Camatte", a affirmé cette source.
Vendredi, Paris a "instamment" demandé aux Français vivant dans le nord et l’est du Mali, ainsi que dans les zones frontalières proches, de "quitter immédiatement la zone", en raison d’"une nouvelle aggravation de la menace terroriste".
Cet appel à quitter la zone "et à regagner sans délai la capitale" malienne s’adresse aux Français présents dans les régions de Kidal, de Gao et de Tombouctou. Leur nombre est estimé à une dizaine de personnes, a précisé le ministère français des Affaires étrangères.
La France a aussi demandé à ceux qui envisageaient de se rendre dans le nord-est du Mali "de renoncer à leur déplacement".
"Cette recommandation vaut également pour le Niger, au nord d’une ligne reliant Ayorou, Tahoua, Gangara et N’Guimi", a précisé le ministère.
En juin, l’assassinat de l’otage britannique avait constitué un tournant au Mali, un pays démuni mais politiquement stable et particulièrement hospitalier avec les étrangers. Plusieurs Etats occidentaux et africains ont, depuis, accentué leur collaboration sécuritaire avec Bamako.
samedi 28 novembre 2009
Le groupe terroriste Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) détiendrait le français Pierre Camatte, enlevé vendredi au nord du Mali. La France a demandé à ses ressortissants de quitter le pays.
Christophe DANSETTE (vidéo):http://www.france24.com/fr/20091128-aile-dure-aqmi-detiendrait-le-francais-enleve-menaka-mali-pierre-camatte
AFP - Le Français enlevé dans le nord du Mali est retenu par des membres de "l’aile dure" d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a affirmé vendredi à l’AFP une source sécuritaire malienne, six mois après l’exécution d’un otage britannique par le même groupe, dans cette région.
Pierre Camatte, 61 ans, a été kidnappé dans la nuit de mercredi à jeudi dans un hôtel de Ménaka, une ville située à plus de 1.500 km au nord-est de Bamako.
"Tous les éléments que nous avons confirment que M. Camatte est entre les mains des islamistes armés dans le Sahara", a déclaré la source sécuritaire, sous couvert de l’anonymat, ajoutant : "Il est détenu par l’aile dure d’Aqmi".
"Nous sommes en contact permanent avec les autorités françaises à qui nous avons déjà donné toutes ces informations", a-t-elle ajouté.
Plusieurs Occidentaux -mais jamais des Français- avaient été kidnappés ces derniers mois dans le Sahel avant d’être acheminés dans le nord du Mali.
Ils étaient généralement libérés après versements de rançons, même si les gouvernements concernés ne faisaient jamais état de transactions financières.
Mais, en juin, la branche maghrébine d’Al-Qaïda a annoncé, pour la première fois, avoir tué un otage occidental, le touriste britannique Edwin Dyer.
Selon une source malienne proche des négociations, le groupe responsable de cette exécution était dirigé par l’Algérien Abdelhamid Abou Zeïd.
C’est ce groupe qui détiendrait, aujourd’hui, l’otage français.
Abou Zeïd est, avec Moctar Ben Moctar, l’un des deux "émirs" (chefs) d’Aqmi qui dirigent des opérations dans le sud du Maghreb, dont le désert est commun avec le Mali. Ces deux hommes, de nationalité algérienne, ont recruté leurs combattants dans différents pays de la sous-région.
Le Français enlevé avait l’habitude de se rendre "régulièrement au Mali" où il était impliqué notamment dans la culture d’une plante thérapeutique contre le paludisme, selon l’association qu’il préside dans les Vosges (est de la France).
De son côté, le ministère malien de la Sécurité intérieure a assuré que M. Camatte était installé depuis 2008 dans la région de Ménaka où il dirigeait une ONG locale et gérait aussi un hôtel.
A la question de savoir si des "islamistes armés" étaient venus directement à Ménaka pour l’enlever, la source sécuritaire malienne a répondu "non".
"Ils ne sont pas venus eux-mêmes. C’est une +commande+ (qui a été passée), donc, il y a eu des intermédiaires, et on peut les rechercher même parmi les relations de M. Camatte", a affirmé cette source.
Vendredi, Paris a "instamment" demandé aux Français vivant dans le nord et l’est du Mali, ainsi que dans les zones frontalières proches, de "quitter immédiatement la zone", en raison d’"une nouvelle aggravation de la menace terroriste".
Cet appel à quitter la zone "et à regagner sans délai la capitale" malienne s’adresse aux Français présents dans les régions de Kidal, de Gao et de Tombouctou. Leur nombre est estimé à une dizaine de personnes, a précisé le ministère français des Affaires étrangères.
La France a aussi demandé à ceux qui envisageaient de se rendre dans le nord-est du Mali "de renoncer à leur déplacement".
"Cette recommandation vaut également pour le Niger, au nord d’une ligne reliant Ayorou, Tahoua, Gangara et N’Guimi", a précisé le ministère.
En juin, l’assassinat de l’otage britannique avait constitué un tournant au Mali, un pays démuni mais politiquement stable et particulièrement hospitalier avec les étrangers. Plusieurs Etats occidentaux et africains ont, depuis, accentué leur collaboration sécuritaire avec Bamako.
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