samedi 2 mai 2009

Une interview avec Moussa Kaka, Journaliste, Niger


http://www.visamedias.info/index.php-02-05-09
"Si l’intimidation marchait, le journalisme n’existerait pas" : Moussa Kaka, journaliste, Niger

Né et élevé au Niger, Moussa Kaka a commencé sa carrière journalistique au Républicain, et acquis sa notoriété internationale comme correspondant de RFI et directeur de la station de radio Saraounia. En 2007 après avoir couvert en première ligne un groupe rebelle, le Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ), Moussa Kaka a été arrêté et emprisonné durant plus d’un an pour une accusation de "complot contre l’autorité de l’Etat" pour avoir interviewer une chef rebel. Grâce à la mobilisation internationale et au soutien des organisations de défense de la liberté de la presse, son cas est resté sous le feu des projecteurs. Il s’entretien aujourd’hui avec l’Association Mondiale des Journaux.

En raison de vos activités, vous êtes constamment menacé directement ou indirectement par ceux dont vous dénoncez les exactions. En quoi ce travail contribue-t-il à promouvoir la liberté de la presse au Niger ?

La liberté de la presse représente beaucoup, en tant que concept. Malheureusement, elle n’a pas beaucoup d’impact concret dans des pays comme le Niger. Nous n’avons toujours pas le degré de liberté nécessaire pour faire correctement ce métier, et nous nous battons encore pour nos droits fondamentaux. Quelque chose ne tourne pas rond quand l’Etat peut intenter une action au pénal contre un journaliste. Les gens parlent toujours de moderniser l’Afrique, mais ça ne sera pas possible tant que des journalistes iront en prison pour ce qu’ils disent ou écrivent. Vous voulez la démocratie, alors laissez la presse faire son travail.

Au Niger, quels sont les sujets importants qui sont absents des nouvelles et pour quelles raisons ne sont-ils pas couverts ?

La rébellion au nord du pays est l’évènement le plus important au Niger, et pourtant personne ne peut en parler car le gouvernement censureamj-kaka_1.jpg toutes les informations. Les gens ignorent tout simplement ce qui se passe dans la région. Ces événements ont lieu à plus de 1.000 kilomètres de Niamey, et nous n’avons aucun contact avec ceux qui s’y trouvent. La situation est totalement irréelle : il y a une guerre civile et les gens en sont à peine conscients. Le gouvernement fait tout ce qu’il peut pour empêcher la moindre information de parvenir à l’ensemble de la population, affirmant qu’il maîtrise la situation avec le soutien de la communauté internationale. Entre temps, deux journalistes canadiens ont disparu récemment alors qu’ils enquêtaient au Niger.

Les journalistes dans ce pays sont des amateurs. Il y a peu de formation car les écoles sont chères, et pas de formation veut dire pas de professionnalisme : pourtant la dernière fois que j’ai vérifié c’était bien une profession pas un passe-temps. Le pire dans tout ça, c’est que le gouvernement prend prétexte de notre amateurisme pour justifier les restrictions de à la liberté de la presse : nous sommes pris dans un cercle vicieux, nous marchons à reculons, les yeux bandés. Si nous ne sommes pas une source fiable, alors le gouvernement commencera à être considéré comme tel, et les gens ne feront plus confiance aux journalistes. A l’heure actuelle, on trouve plus de 20 quotidiens au Niger et c’est le chaos total : le développement professionnel en est au niveau zéro.

On ne peut pas attendre que chaque journaliste reçoive une formation : on doit s’attaquer au problème dès à présent. Les réseaux sont déjà en place. Si un journal en Allemagne par exemple pouvait en aider un autre au Niger, je serai le dernier à les en empêcher. A l’heure d’Internet, des téléphones portables et même des voyages low-cost, des partenariats professionnels sont possibles. Parler du développement, c’est bien, mais cela apparaît toujours comme un idéal, une pensée lointaine : travaillons ensemble, faisons-le dès maintenant.

Je pense qu’il est important que les journalistes soient sur le terrain, qu’ils soient en contact avec les gens. La vie ici est dure et les Nigériens ont besoin de sentir un lien avec les journalistes qui parlent d’eux. Nous ne pouvons pas nous isoler dans notre bulle. La crédibilité est essentielle dans ce travail : il faut s’appuyer sur des faits et des sources, car la seule façon de survivre est de protéger son intégrité. On va en prison ici quand on est accusé de diffamation. J’essaie de travailler en restant fidèle à mes convictions et de capter l’intérêt des gens, de leur faire savoir qu’il y a quelqu’un qui va au fond des choses, quels que soient les risques. D’ailleurs, si l’intimidation marchait, ce travail n’existerait pas, ou du moins je ne le pratiquerais pas. Je suis prêt à retourner en prison, sans hésitation.

Le gouvernement vous a emprisonné pendant plus d’un an, vous accusant "de complicité de complot contre l’autorité de l’Etat" pour avoir interviewé un chef rebelle touareg du Mouvement des Nigériens pour la Justice. Qu’avez-vous à dire à propos de ces accusations ?

Ces accusations n’avaient aucun fondement, et le premier juge lui-même a rejeté le réquisitoire du procureur sans même m’avoir entendu ! Même si la Justice est aveugle, elle a bien vu que j’étais innocent. Ensuite, une bataille juridique a été engagée à propos de la validité des écoutes téléphoniques de l’Etat : une bataille qui a duré 9 mois durant lesquels j’étais en prison. L’Etat était si anxieux de me faire condamner qu’il a formulé une nouvelle accusation criminelle quand il a senti qu’il perdait son procès. Mes trois derniers mois ont été purges car l’Etat est allé jusqu’à faire appel de ma libération. On en arrive à se demander quand est-ce que le 21ème siècle va enfin commencer.

Publié avec l’aimable autorisation de l’AMJ

vendredi 1 mai 2009

Femmes Touaregs a l'honneur.

Niger : Le lobbying d’AREVA pour l’uranium du Niger 1 mai 2009, 17:00


Niger : Le lobbying d’AREVA pour l’uranium du Niger 1 mai 2009, 17:00



Niger : Le lobbying d’AREVA pour l’uranium du Niger 1 mai 2009, 17:00

L’indépendance énergétique française repose sur le nucléaire, mais aussi sur des amitiés avec des pays pas toujours fréquentables. Par exemple, le Niger, principal fournisseur de l’uranium utilisé dans les centrales françaises. Charlie a obtenu des preuves sur les tueries commises par les autorités de ce pays.

Notre enquête révèle les détails des prochaines actions de lobbying que compte entreprendre l’industriel français du nucléaire, Areva, pour faire oublier les origines politiques de cet uranium.

Au cours de notre enquête. Nous avons appris que le groupe Areva prépare pour le 25 mai une conférence de presse commune avec l’ONG Sherpa, une organisation spécialisée dans la défense des droits de l’Homme, fondée par l’avocat William Bourdon. A cette occasion, les dirigeants de Sherpa et d’Areva rendront publique la signature d’une convention pour la mise en place d’observatoires sanitaires et sociaux, d’abord au Gabon, puis éventuellement au Niger. Une manière pour l’industriel de donner des gages de sa bonne volonté. L’ONG garantira l’indépendance du dispositif.

Selon nos informations, le 4 avril dernier, Sherpa et Areva sont parvenus à un texte qui les a satisfaits. Interrogé sur ce partenariat, Yann Queinnec, le directeur de Sherpa, a refusé de commenter cette information, tout en confirmant l’existence de ces discussions.

A l’intérieur des mines, le droit social règne

La communication d’Areva autour de cette initiative s’intègre dans une campagne de lobbying plus large en faveur de son activité au Niger. Elle passe par l’organisation, le 4 mai prochain, d’un voyage de presse vers ses mines d’uranium dans ce pays. Une façon de rassurer les journalistes, en montrant que « les salariés nigériens bénéficient des mêmes normes que les salariés français », selon les propos que nous a confiés le directeur de la communication du groupe, Jacques-Emmanuel Saulnier.

Tandis qu’à l’Assemblée nationale l’industriel soigne ses réseaux d’influence. Au sein de la direction du groupe, un lobbyiste, Edouard Philippe, « chargé des relations avec les élus », suit les parlementaires chargés du Niger. Un entregent pas toujours assumé. Nous avons ainsi sollicité Marc Vampa, député de l’Eure et président du groupe d’amitié France-Niger à l’Assemblée. Nous souhaitions connaitre la nature de ses échanges avec Areva. Son assistante nous a rappelés pour nous expliquer qu’un « entretien ne leur semblait pas justifié ».

À l’entendre, Marc Vampa « ne rencontre pas les gens d’Areva. Il se contente d’animer des rencontres bilatérales avec les députés du Niger ». Des propos en contradiction avec ce que nous a déclaré le directeur de la communication d’Areva, qui nous a affirmé : « Edouard Philippe [le lobbyiste d’Areva] est en contact régulier avec Marc Vampa pour parler de la situation au Niger. »

On comprend mieux les efforts déployés par le directeur de la communication d’Areva, Jacques·Emmanuel Saulnier, qui a pour « obsession qu’il n’y ait pas de tabou » sur les activités nucléaires de son groupe. Un cap pas toujours facile à tenir. Parfois, à l’extérieur des mines d’Areva, la barbarie se banalise.

A l’extérieur des mines l’horreur règne

Au Niger, des inspecteurs de l’ONU attestent de nombreuses dérives sécuritaires, en marge des combats entre les autorités et un mouvement d’opposition armé touareg. le MNJ. Les forces gouvernementales pratiqueraient, de manière systématique, des exécutions sommaires de villageois suspectés de sympathie avec les rebelles. Dans une lettre du 13 août 2008, dont nous avons obtenu copie (voir fac-similé ci-contre), le rapporteur spécial des Nations unies, Philip Alston, estime que, depuis juin 2007, « au moins 78 personnes […) appartenant à la communauté touarègue auraient été abattues de manière extrajudiciaire dans les régions du nord » du Niger. Selon lui, il s’agirait de « représailles » contre des populations civiles perpétrées par les forces gouvernementales. En annexe de ce courrier sont référencées quinze tueries, intervenues entre le 10 juin 2007 et le 29 juin 2008, avec les actes de torture qui les ont accompagnées et les noms des victimes. Ainsi, entre le 21 et le 25 mars 2008, à Tamazlakh, deux enfants auraient été exécutés par l’armée, pour l’exemple. Le 26 mars, à Dabaga, des militaires auraient pris à partie un commerçant ; ils lui auraient coupé les oreilles à vif et mis le feu à ses cheveux avant de le poignarder.

Chez Areva, le directeur de la communication, Jacques-Emmanuel Saulnier, précise : « Nous n’intervenons pas sur ce qui se passe à l’extérieur de nos sites, nous sommes des industriels, nous ne faisons pas de politique. » Une appréciation que lui conteste un avocat français, Jérôme Be1kaIm, défenseur d’une association représentant des Touareg. Il accuse la direction d’Areva d’avoir déjà pris parti en faveur de l’armée nigérienne. À ce titre, Mr Belkaim a cité à comparaître Thierry d’Arbonneau, directeur de la sécurité au sein du groupe nucléaire, auquel il reproche d’avoir publiquement demandé à l’état français de donner des armes au Niger pour « mater la rébellion des Touareg », lors d’une réunion du Medef, en présence de la ministre de l’intérieur, Michèle Alliot-Marie. L’affaire sera plaidée le 23 juin prochain devant le tribunal de grande instance de Paris. Quelle qu’en soit l’issue, pour l’avocat des Touareg il ne s’agit que de « la première étape d’une longue affaire judiciaire ». Selon lui, le véritable enjeu consiste, à terme, à « obtenir une reconnaissance du droit foncier des Touareg sur les tems dont ils ont été chassés et où sont exploitées des mines d’uranium »

Areva occulte la question de fond

Selon lui, au regard du droit des peuples autochtones, tel qu’il est reconnu par les Nations unies, les compagnies nucléaires occidentales, dont Areva, devraient verser « près de 200 millions d’euros » à ces peuples nomades autrefois expropriés (la Cogema, ancêtre d’Areva, opérait dans les mines du Niger dès 1969). D’autant que ces zones ont été rendues partiellement impropres à l’agriculture. Plusieurs nappes d’eau potable ont été contaminées par l’exploitation de l’uranium, quand elles n’ont pas été simplement asséchées, les installations minières d’Areva nécessitant, à elles seules, une consommation annuelle estimée à 8 millions de mètres cubes d’eau. De tels enjeux pourraient inciter les industriels à ne pas se préoccuper des civils touareg massacrés.

À travers ce dossier s’opposent ainsi deux analyses de la responsabilité sociale des grands opérateurs énergétiques. Pour les uns, au nom de l’indépendance énergétique de nos économies, le caractère stratégique de leurs implantations dans ces pays et les relations diplomatiques qui les sous-tendent les placent, bon gré mal gré, en position de partenaires, voire de complices, des dirigeants locaux qui leur permettent de prospérer. Pour les autres, leur responsabilité se limite aux événements qui se déroulent à l’intérieur de leurs sites. Point. C’est cette deuxième analyse que préfère retenir Areva. Et son lobbying se déploie pour nous convaincre du bienfondé de son choix.

Guillaume Dasqué & Agathe André
Charlie Hebdo

Communiqué de presse du FFR


Communiqué de presse du FFR

vendredi 1er mai 2009

Le Front des Forces de Redressement (FFR), réaffirme son attachement au processus de paix engagé en Libye, mais déplore le mutisme qui a suivi les déclarations d’intentions de Syrte.

Les efforts déployés par le Guide de la révolution Libyenne, Amghar Mouammar Khadaffi, Président de l’Union Africaine, ainsi que sa volonté de faire aboutir le processus de Paix dont il est le principal médiateur, méritent que les acteurs de part et d’autre (Libye, Niger et fronts armés) mettent de côté les préjugés et la négligence au profit de la réconciliation nationale.

Les Nigeriens dans leur ensemble, avaient nourris l’espoir d’un vrai retour à la paix, à l’occasion de la Journée Nationale de la Concorde du 24 avril dernier, mais au lieu de cela, le gouvernement privilégie les intérets de la multinationale AREVA au détriment de ceux du Niger en mobilisant des moyens colossaux pour l’inauguration du site uranifère d’Imouraren situé dans la zone du conflit et prévu pour le 4 mai prochain ; alors qu’aucun effort sérieux n’est conssenti pour la Paix.

En cela le FFR, prend les Nigeriens à témoins de cette mise en scène qui cache des intérets mercantiles et non l’intéret de la Nation ni celui des populations civiles.

Le peuple Nigerien mérite qu’un processus de Paix sérieux soit entamé au lieu de se livrer à des démarches informelles qui visent à divertir l’opinion Nationale et Internationale.

Ceci exige qu’un effort soit consenti, notamment :

- la signature d’une treve,

- la levée de la mise en garde dans la zone de conflit (où en particulier se situe la future grandiose Mine d’Uranium),

- la libération des prisonniers civils,

- le retour de l’armée dans ses casernes,

- l’amnistie,

qui ne coutent rien à l’Etat.

Nous invitons les parties prenantes à faire honorable amende de nos sérieuses préoccupations, d’autant plus que la Libye ne menage aucun effort pour l’Instauration d’une Paix Durable dans la bande Sahelo-Saharienne.

Le Front

Mouvement Tararche : Il faut sauver le Président Tandja !


Ayouba Karimou, Alfa et Zak -OPINIONS - 27 AVRIL 2009
Mouvement Tararche : Il faut sauver le Président Tandja !
vendredi 1er mai 2009

Depuis la fracassante déclaration historique du principal parti de l’opposition du 12 Avril 2009, les choses se sont accélérées dans la marche vers le ’’Tazarché’’ avec la sortie sur DOUNIA de Ibrahim Hamidou, Directeur de Publication de Tribune de Tandja, aujourd’hui le héraut patenté de cette basse manoeuvre pour fouler aux pieds les dispositions claires et nettes de notre Loi fondamentale, et également avec le coup d’envoi donné par l’obscur ‘’affairiste’’ Dan Dubaï de la série de ‘’manifestations’’ qui devront s’étendre aux autres régions du pays. Aujourd’hui, face à cette nouvelle donne, nous sommes aux regrets de vous faire notre mea culpa pour n’avoir jamais cru à l’authenticité du projet tazarché, pour la simple raison que le Président de la République, lui-même, en homme d’honneur, avait donné sa parole quant au respect de son serment coranique. Dès lors, évoluant dans une société façonnée par les valeurs de la gérontocratie africaine, il ne seyait point de mettre en doute les paroles du Dotijo (l’ancien). En outre, pour aider le Président Tandja dans l’accomplissement de son engagement, nous avions même estimé, qu’en tant qu’observateurs de la scène politique nationale et citoyen de la République, il était de notre devoir de l’accompagner par des écrits lui permettant de mesurer le désastre qu’une prise de conscience de ses responsabilités historiques lui éviterait si d’aventure, une quelconque tentative de trituration de la Constitution pour rester et mourir au pouvoir lui venait, même en rêve !

Nous avions fait de notre mieux, parfois à notre corps défendant, pour essayer de maintenir le Président Tandja sur la voie de la sagesse et de la responsabilité politique, non pas que nous eussions voulu avoir raison contre x ou y dans un débat, qui de notre point de vue, n’était même pas posé, mais simplement pour que nous pussions donner des réelles chances de survie à notre démocratie contre les visées funestes des apprentis sorciers, véritables croque-morts, charognards de la pire espèce, parasites politiques, prêts à tout pour sauvegarder leurs intérêts personnels et égoïstes, qui ne sont pas propres à la seule Cinquième République, mais qui ponctuent, généralement, les fins de règnes sur le continent africain. Ces charognards politiques avaient déjà tenté de sévir au Bénin à l’occasion de la fin du deuxième et dernier mandat du Président Kérékou.

La démocratie étant bien enracinée dans les moeurs de l’ancien Dahomey, hélas nos charognards n’avaient pas pu avoir droit à leur banquet macabre, car il n’y eut jamais de bain de sang et devant la levée de boucliers des démocrates béninois ( l’Association ‘’Touche pas à ma constitution’’ ) , le Président Kérékou se résolut, finalement, à accepter la raison et il s’en alla, plutôt que de verser inutilement le sang de ses compatriotes. Avant, c’était le Mali avec la fin du se- cond mandat de Konaré. Là aussi, les parasites politiques furent renvoyés à leurs désillusions lorsqu’ils rencontrèrent sur leur chemin un certain Konaré, démocrate dans l’âme. Le ‘’Koro’’ (grandfrère) partit au grand bonheur de la démocratie malienne. Mais le cas le plus emblématique de l’activisme de ces bandits, reste la tentative avortée du Général Obasanjo de modifier la Constitution fédérale du Nigeria pour briguer un troisième mandat.

Chers lecteurs, coïncidence ou pas, là-bas aussi, un certain Dan Dubaï avait offert ses services pour la basse manoeuvre. Est-ce le même que nous avons aujourd’hui au Niger ? Ce personnage, dans tous les cas, est reconnu pour sa nationalité élastique, variant en fonction des intérêts du moment. On sait aujourd’hui que c’est un looser qui a pris sur lui la promotion du tazarché au Niger. Donc nulle inquiétude sur l’issue finale de cette entreprise déjà vouée à l’échec.
Le tazarché ou la prime à illégalité.

L’on se souvient qu’au lendemain de la commémoration du cinquantenaire de la République le 18 décembre 2008, une bande d’illuminés, deux pelés, quatre tondus, s’étaient rassemblée sur la Place de la Concertation pour lire une déclaration dans laquelle, coupant avec les revendications des autres régions qui demandaient un troisième mandats, elle demandait, sans rire, ‘’une prolongation de trois ans’’ pour Président Tandja. C’est ce jour-là que les Nigériens découvrirent l’existence officielle d’un prétendu comité de soutien pour la violation de la Constitution. Nous escamotons volontiers les arguments, à la limite, imbéciles développés à cet effet.

Ce qui nous intéresse ici, c’est le fait de découvrir ultérieurement, plus précisément à l’occasion de la visite éclair du Président français, Nicolas Sarkozy, la connexion entre le Président Tandja et cette demande de prolongation. La découverte fut terrible pour nous. Ici, il conviendrait de souligner le caractère débile de la démarche consistant à demander à l’Assemblée Nationale, via ‘’le peuple’’ que ces manifestants pro tazarché étaient censés incarner, à examiner ‘’la possibilité d’une prolongation de trois ans du mandat du Président’’. Naturellement, si l’orateur est dépourvu de bon sens, celui qui l’écoute ne doit point l’être, dit un adage de chez nous ! En termes clairs, en sa qualité de faiseur de loi, l’Assemblée leur opposa une fin de non-recevoir pour la simple et bonne raison que la Constitution du 09 août 99, en ses dispositions de l’article 36 et de l’article 141, est ferme :

le Président de la République est élu pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois ; cet article ne peut être révisé. ‘’L’astuce’’, quoique cousue de fil blanc, avait cependant l’avantage de permettre à Tandja de violer indirectement la Constitution en demandant au Parlement de le faire à sa place et à son nom ! Ouvrons ici une parenthèse pour signaler l’attitude de réserve que nous avions observée vis-àvis des péripéties auxquelles étaient en proie la représentation nationale avec ses histoires de délibérations et de trop perçus, car nous avions pressenti une manoeuvre souterraine. Notre position se justifiait par le fait qu’il ne faut jamais jeter le discrédit sur les institutions de la République dans leur ensemble, car elles constituent le socle de la démocratie et l’émanation de la volonté populaire.

Cela ne signifie point qu’il ne faille pas stigmatiser tel ou tel comportement du député, mais gardons-nous toujours de franchir le rubicond pour attaquer l’institution parlementaire en tant que telle. Aujourd’hui, avec ce qui est en train de se passer, c’est-à-dire les menaces qui pèsent sur notre démocratie, l’Assemblée reste un des remparts infranchissables contre le despotisme rampant qui nous entoure. Voilà la nécessité de garder crédible l’institution parlementaire pour qu’elle puisse jouer véritablement son rôle de contre-pouvoir en faisant échec à la revendication du Président de la République qui voudrait lui faire porter le chapeau de la forfaiture, tout en s’abritant derrière une aura de sainteté qu’elle est loin d’avoir.

Les délibérations dont l’Assemblée s’était rendu coupable sont, certes, condamnables, mais comparées à un coup d’Etat constitutionnel, le choix est clair et net. D’ailleurs, ils ont été sommés de réparer en remboursant le trop perçu. Qu’en sera-t-il des auteurs du coup d’Etat constitutionnel pour réparer leur forfaiture ? Quelle justice humaine réparera toutes les conséquences dramatiques qu’engendrera cette voie de fait envisagée par le Président Tandja pour gouverner audelà de la légalité républicaine ? C’est ce qui explique la haute pression à laquelle est soumise aujourd’hui l’Assemblée Nationale afin qu’elle prenne en charge les desiderata des illuminés du tazarché.

On sait que l’Assemblée a déjà montré des velléités d’indépendance par son refus de lever, hier, l’immunité parlementaire de trois députés cités dans l’affaire MEBA, et aujourd’hui, la décision rendue par la Haute Cour de Justice accordant la liberté provisoire à Hama Amadou. Résultat : à défaut de faire plier l’Assemblée par des arguments légitimes, on fait planer le spectre de la dissolution pure et simple. A supposer même que l’Assemblée soit dissoute, on est d’ailleurs à quelques mois de la fin de la législature, qu’est-ce que cela changerait dans le sort du tazarché, à moins que ce ne soit les tazarchistes qui viendraient siéger dans la nouvelle Assemblée ? C’est vraiment débile, et ces gens nous confortent dans notre position que décidément l’imagination n’est pas au pouvoir.

On a l’impression qu’ils n’ont jamais été à l’école pour ne pas comprendre les mécanismes institutionnels sur lesquels repose le fonctionnement d’un Etat moderne En effet, il n’existe aucune parade dans la Constitution du 09 août 99 qui puisse permettre de briguer même un troisième mandat, a fortiori mendier un bonus de trois ans supplémentaires, et ce n’est point une éventuelle dissolution de l’Assemblée qui y ouvrira la voie !
Pourquoi il faut sauver le Président Tandja ?

L’analyse de la situation politique actuelle nous amène à la conclusion que le Président Tandja court deux dangers majeurs dont il faut à tous prix le sauver. Le premier danger est relatif à cette fausse représentation de la réalité qui l’amene à croire qu’en dehors de lui, personne, oui personne ne peut diriger le Niger, comme si le pays venait de naître avec lui, gommant ainsi toutes les années que notre chère république a vécues jusque-là ! Ce narcissisme qui allie autoglorification et égotisme semble installer le Président Tandja sur des nuages, loin, très loin de la réalité concrète, d’où ne lui parviennent que les échos de ses propres tam-tams.

C’est extrêmement dangereux, et pour lui, et pour le Niger, lorsqu’un Président, élu au suffrage universel direct, se coupe, non seulement des contacts vivants, mais pires, projette de se poser au-dessus de la Loi fondamentale, source de sa légitimité pourtant ! C’est inédit mais ahurissant ! Cette conception aux antipodes des règles et principes qui fondent la démocratie est aussi inédite, car c’est la première fois en Afrique qu’un chef d’Etat envisage de suspendre la Constitution pour se donner une prolongation de trois ans … comme dans un match de foot ! C’est aussi la première fois qu’un chef d’Etat envisage, sans rire, de faire un coup d’Etat lui-même au régime qui l’a porté au pouvoir !!!

Les Africains auront tout vu, tout essayé, sauf ce plan de Tandja qui va faire école dans le mauvais sens : c’est-à-dire, en termes plus terre à terre, Le Président Tandja, lui-même, organise un coup d’Etat contre la Constitution du 09 août 99 ! Vous me direz que cela nous change des coups d’Etat des militaires, m’enfin, le résultat reste pourtant le même : la confiscation du pouvoir par la force ! Mais qui donc a pu tromper le Président Tandja pour l’empêcher d’être un grand homme d’Etat que l’histoire du Niger et de l’Afrique aurait dû retenir et inscrire dans le marbre des grands démocrates ? Oui, qui sont ces gens, coupables d’un tel désastre, uniquement pour satisfaire leur soif du pouvoir, leur trafic d’influence qui leur permet de s’enrichir illégalement ?

Leurs pareils, c’està- dire les mêmes vautours avaient entouré le Président Baré jusqu’à le conduire au sacrifice ultime pour la première fois dans l’histoire contemporaine du Niger, confirmant cette assertion qui proclame :’’il faut savoir lâcher le pouvoir au bon moment, sinon, c’est le pouvoir qui vous lâchera’’ ! Certes, le pouvoir est grisant, très grisant, il donne cette impression d’être au-dessus de tout, d’être le meilleur, le seul, le plus, le…, mais le pouvoir trompe aussi quand on est coupé de la réalité. A 71 ans, le Président Tandja, après deux mandats de cinq ans, aurait bien mérité le repos, la retraite dans les honneurs. Pratiquement au même âge, bien que la Constitution française ne proscrive point la limitation de mandats, avant la récente révision introduite par Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac, le dernier des grands hommes politiques français, est parti.

En plus, le Président Tandja court un autre danger, qui est celui d’être entouré par ceux que nous avions qualifiés, dans nos précédentes livraisons, de vautours, qui l’ont manifestement pris en otage, lui faisant croire, à longueur de journées, tels des griots mandingues qui chantent les louanges des princes Bambara, qu’il est le timonier, le baobab du Niger. Maîtrisant avec doigté toutes les cordes de la flagornerie, ces mauvais courtisans, en dépit de leur déclaration d’amour pour Tandja, en réalité ne l’aiment pas, pas plus qu’ils n’aiment le Niger. Tout ce qui les meut, ce sont uniquement leurs intérêts mesquins, leurs affaires fumeuses, leur vertigo du pouvoir, et même si il faut marcher sur le cadavre du dernier Nigérien pour parvenir à leurs tristes fins, ils n’hésiteront pas un seul instant à le faire.

Mais qu’ils sachent, et ceci est le premier avertissement, qu’ils ne l’emporteront guère au paradis : les démocrates nigériens, la Société Civile nigérienne, les patriotes ont décidé, quand ils auront fini leur cirque, quand sonnera l’hallali de la fin de la récréation, de leur présenter la facture à payer, rubis sur ongle. Ils sont tous démasqués et connus, et le jour j ils devront s’assumer. On ne peut pas trahir tout un peuple sans en payer le prix fort, un jour : des promoteurs au réalisateur de la félonie. Au demeurant, si nous avons titré ‘’Il faut sauver le Président Tandja’’, c’est que celui-ci est réellement en danger immédiat et qu’il a nécessairement besoin d’être secouru au plus vite, car comme le dit un adage plein de bon sens de notre terroir :’’Il faut savoir répondre à l’appel au moment opportun, sinon, vous risquez de répondre sans appel’’ ! A méditer Monsieur le Président.

Le Mali risque d’avoir la réputation d’allié de la mafia et des salafistes


Adam Thiam - http://www.geostrategie.com - 30-04-09
Le Mali risque d’avoir la réputation d’allié de la mafia et des salafistes
vendredi 1er mai 2009

Editorialiste du journal Le Républicain, proche de l’opposition, Adam Thiam exprime une forte inquiétude face à la montée d’un nouveau courant islamiste compatible avec le salafisme au détriment des confréries qui prônent un Islam traditionnel plus tolérant.

Entretien réalisé à Bamako le 26 avril 2009 pour El Watan (Algérie) par Salima Tlemçani

Comment expliquer que le nord du Mali qui était le théâtre de la rébellion touareg soit devenu la zone de repli par excellence du GSPC ?

L’accalmie sur le front de la rébellion a été marquée par l’ouverture d’un autre front, celui du salafisme. L’inquiétude est très grande d’autant que le Mali n’a pas les moyens d’y faire face et que la coopération internationale et régionale fait défaut. Le nord du Mali où se multiplient les prises d’otages, le trafic de drogue, de cigarettes et de la contrebande s’est transformé en sanctuaire pour les salafistes et leurs corollaires. Des activités qui nuisent à l’image d’un Mali en mal de bonne gouvernance.

A votre avis qu’est-ce qui fait que les salafistes trouvent plus de facilité à s’installer au nord du Mali qu’au nord du Niger ou de la Mauritanie ?

Je crois qu’il y a trois paramètres combinés. D’abord la donne tactique. Les salafistes savent qu’ils sont plus dissuasifs au nord du Mali que nulle part ailleurs. La deuxième raison est sociologique. C’est au nord du Mali que nous retrouvons le type de configuration tribale qu’ils recherchent, à savoir les tribus arabes qu’ils côtoient le plus et avec lesquels certains d’entre eux sont apparentés. La troisième donne est la faiblesse de l’Etat malien. Certains la qualifient de permissivité, mais à mon avis elle est liée au manque de moyens.

L’Etat malien n’a aucun intérêt à couvrir les salafistes ou les trafiquants de drogue, même si par ailleurs nous sommes obligés de reconnaître que des enjeux de proximité se sont développés avec l’arrivée des salafistes et il serait naïf de croire que personne n’a d’intérêt dans la situation créée.

Vous dites que les salafistes ont trouvé l’hospitalité chez certaines tribus arabes, mais les autorités maliennes aussi ont utilisé ces mêmes tribus pour faire face à la rébellion touareg. N’y a-t-il pas quelque part une jonction d’intérêt entre tribus arabes et salafistes ?

Penser que la rébellion s’est terminée grâce à l’intervention de la partie arabe est une erreur. La rébellion a pris fin pour trois raisons.

Un Ag Bahanga qui n’avait plus d’argument politique pour poursuivre sa lutte. Il ne pouvait plus convaincre. C’est pour cette raison que la rébellion n’était pas de l’ampleur de celle 1990. Deuxièmement, il s’est rendu compte qu’il n’avait pas de bases arrière d’autant que l’Algérie s’est inscrite dans la logique du processus de paix. La troisième raison est qu’il y a eu un changement de stratégie au niveau de l’Etat malien. Tout en respectant les Accords d’Alger, les autorités ont pris au sérieux l’attaque de Lampala et les risques sécuritaires qu’elle pouvait engendrer, en prenant la décision d’affronter militairement les rebelles. Ce sont les trois facteurs qui expliquent l’accalmie actuelle.

J’ai souvent entendu les gens incriminer l’Etat malien pour avoir toléré les salafistes sur son territoire. Personnellement, je crois qu’il est plutôt victime de leurs activités et même de l’Algérie. N’oublions pas que Belmokhtar est Algérien. N’oublions pas aussi, les facteurs qui ont fait basculer l’Algérie vers l’islamisme. Le Mali n’a aucun lien avec la situation politique de ses voisins, lui qui n’a même pas des moyens décents pour ouvrir une école dans une ville comme Bamako. Pour moi, la question de savoir pourquoi le salafisme prospère au nord du Mali plus qu’au Niger ou au Tchad n’est pas plus importante que celle de savoir comment mettre en place une politique sous-régionale ou internationale à même de contrer une telle menace qui, à défaut de pouvoir viser l’Occident chez lui, va cibler les intérêts de ce dernier en Afrique, dans nos pays et dans nos villes.

Est-il vrai que les confréries qui avaient du pouvoir, par exemple à Tombouctou, commencent à perdre du terrain de plus en plus acquis aux salafistes ?

Oui, ça c’est un problème réel. Ce qui se passe dans cette région n’est pas lié au salafisme d’Al Qaïda. Il est vrai qu’il y a une forte percée d’un nouveau courant qui a tendance à remplacer progressivement l’Islam traditionnel des confréries et qui est à mon avis une souche très compatible à cette idéologie fondamentaliste prônée par les salafistes. Ce nouveau prosélytisme extrémiste doit être surveillé parce qu’il est incompatible avec les valeurs de tolérance et d’ouverture véhiculées par l’Islam.

Comment expliquer que les prises d’otages trouvent à chaque fois leur dénouement au Mali, après paiement de rançons, alors qu’elles ont été commises ailleurs que sur son territoire ?

Les négociations se passent au Mali, parce qu’il y a une base salafiste dans le Nord et que ces actes sont devenus un fonds de commerce utile qui leur permet d’acheter des armes. Une fois qu’ils sont basés au Mali où ils ont des relations avec les communautés locales et que les otages sont transférés vers ce pays, alors il est légitime de s’interroger sur la responsabilité de chacun. Quand toutes les conditions énumérées sont réunies, le Mali subit de fortes pressions qui le poussent à négocier la libération des otages. Ce sont des situations désagréables pour lui. Elles ne sont pas défendables sur le long terme, parce que le risque pour l’Etat malien est de passer aux yeux de l’opinion publique internationale et surtout des pays voisins, pour un allié des salafistes et de la mafia. Il faut une politique concertée et vigoureuse pour assécher à la fois la logistique et la propagande des salafistes. La région est une espèce de no man’s land favorable à tous les trafics. Avant, c’était la contrebande de cigarettes. Maintenant, c’est le trafic d’armes et de drogue. Demain, la région sera peut-être celle des dépôts de déchets toxiques parce que les Etats n’ont pas les moyens de contrôler leurs territoires…

Selon vous, l’accalmie au Nord est-elle précaire ou définitive ?

Je ne sais pas. Autant en 1990 je pouvais considérer que la rébellion dans la dimension que nous avons connue était justifiable, autant l’attaque du 23 mai 2006, me paraît totalement gratuite. Elle n’est pas le fait de toute la communauté touareg mais de quelques-uns de ses éléments qui bénéficiaient d’armes et de complicité. Tant que les relations avec l’Algérie sont bonnes et respectueuses de part et d’autre, il me semble extrêmement difficile que nous ayons sur notre territoire une autre rébellion similaire à celle des années 1990. Il faut également que nos relations avec la Libye ne créent pas de crise comme celle qui a suivi l’ouverture du consulat libyen à Kidal. Je ne peux pas dire que c’est la cause des événements, mais je constate que ce consulat a fermé dans la foulée. Ce ne sont pas les rebelles qui ont demandé la fermeture, encore moins la Libye. Aujourd’hui, il est important de savoir ce que l’espace sahélo-saharien fait pour éviter les rébellions qu’aucun des pays de la région ne peut affronter faute de moyens.

- Le site : geostrategie.com

Niger : Interpellé pour un article sur la mauvaise gouvernance


Le Republicain Niger-30-04-09
Niger : Interpellé pour un article sur la mauvaise gouvernance
vendredi 1er mai 2009

Qu’est ce qui fait courir certains animateurs du régime en place ? La fin proche des haricots ? Rien ne saurait justifier que pour un article révélant des cas de mauvaise gouvernance dans le pays, notre confrère Aksar Moussa, directeur de publication du journal L’Evénement soit in-terpellé par la police judiciaire.

En effet, le mercredi 29 avril, en fin de matinée, notre confrère a été appelé par la PJ, sans savoir au préalable de quoi il s’agissait. C’est au cours de l’interrogatoire qu’il le saura. La police veut savoir pourquoi, dans l’édi-tion de son journal du 28 avril, sous sa plume, Aksar demandait deux enquêtes parlementaires.

La première sur la commande de motos destinées à un service stratégique de l’Etat pour un milliard FCFA. Le fournisseur est un frère d’une haute personnalité du régime en place, a rapporté notre confrère. Les motos n’avaient pas été réceptionnées parce qu’elles ne répondaient pas aux normes.

La deuxième enquête doit porter sur les spéculations qui ont entouré l’attribution de certains permis de recherches minières. Le journal rapporte que ces spéculations ont permis à certains de faire fortune. Du reste, on se rappelle que l’Assemblée nationale avait même interpellé le ministre des mines sur ces questions.

Grâce à cette interpellation, on a appris que les motos commandées, au nombre de 100, l’ont été pour le compte de la police nationale. C’était aussi clair qu’elles ne répondaient pas aux normes.

On a aussi appris que l’interpellation a été dé-cidée en haut lieu, sans passer par le parquet. C’est ce matin, à 10 h, que Aksar, qui a passé la nuit chez lui, sera présenté devant le procureur. Pour avoir fait son travail, et inciter des institutions de l’Etat à faire le leur, notre confrère fait l’objet d’intimidations.

Si tant est que l’information est infondée, qu’est ce qui empêche le ministre de l’intérieur à donner des éléments d’informations aux citoyens ? Ce qui est sûr, l’article de L’Evénement a fait mal quelque part. C’est tant mieux.

Die verwaiste Schule von Tezirzayt


Kurt Pelda- NZZ Online - 30. April 2009
Die verwaiste Schule von Tezirzayt
vendredi 1er mai 2009


Neben der Schule von Tezirzayt stehen zwei ausgebrannte Armeelastwagen. Vor rund zwei Jahren haben die nigrischen Streitkräfte das kleine Haus mit seinen beiden Klassenzimmern zu einem Stützpunkt umfunktioniert. Seither gehen die Tuareg-Kinder in der Umgebung nicht mehr zum Unterricht. Zivilisten berichten, dass die Soldaten die Tuareg damals schikaniert und manchmal mit Stiefeln getreten hätten.

Schwarzer Turban, weisse Sonnenbrille - Kontraste in der Sahara. Dieser Kämpfer erinnert an einen schiesswütigen Filmhelden aus den 80er-Jahren. Munition ist genügend vorhanden. Sandbleche sind in der Wüste fast so wichtig wie Maschinengewehre.

Die Nomaden, die ihre Tiere an den beiden Brunnen von Tezirzayt tränken wollten, seien unter Generalverdacht geraten, die Rebellen des Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ) zu unterstützen. Schliesslich hätten Soldaten drei alte Männer auf bestialische Weise umgebracht. Das mit Steinen umrandete Grab liegt nur wenige Schritte von der Schule entfernt. Unter den Umgebrachten habe sich auch der Vater des MNJ-Generalstabschefs Kalakouwa befunden, erzählt einer der Rebellen.
Zu sicher gefühlt

Nach dem Mord beschlossen die Aufständischen, den Armeestützpunkt anzugreifen. In der Schule befand sich das Quartier des Kommandanten. Die Soldaten lagerten dagegen im Freien. Einen Verteidigungsring mit Schützengräben und Maschinengewehrnestern hielten sie nicht für nötig, man fühlte sich wohl allzu sicher. Für die Rebellen mit ihren wendigen Pick-ups war es so nicht schwierig, den Stützpunkt zu überrennen. Skelette unter den ausgebrannten Lastwagen zeugen von Verlusten der Armee. Die Soldaten hatten offenbar auch schwere Granatwerfer mit grossen Mengen an Munition dabei. Viele der Granaten flogen beim Angriff unabsichtlich in die Luft. Die beiden Lastwagen wurden deshalb von Splittern förmlich durchsiebt. Im Sand liegen Stücke von 120-Millimeter-Granaten herum, daneben auch jede Menge Blindgänger.

Auf der anderen Seite der Schule klafft ein riesiger Bombenkrater im Boden. Er stammt von Luftangriffen, die nigrische Kampfhelikopter im Sommer vor einem Jahr flogen, als die Armee Tezirzayt für kurze Zeit zurückeroberte. Die Repressalien der Armee und die Kämpfe haben die Bevölkerung rund um Tezirzayt vertrieben. Zurückgeblieben ist nur gerade eine von angeblich 200 Familien. Wir treffen ein paar Frauen und Mädchen unten im Tal beim Ziehbrunnen. Die Kämpfer helfen ihnen, die Schafe und Ziegen zu tränken. Sie erzählen, die beiden Brunnen von Tezirzayt seien von Mano Dayak gebaut worden, einem berühmten Targi (Einzahl von Tuareg) und Rebellenführer im Aufstand von 1991 bis 1995. Nach ihm ist der internationale Flughafen von Agades benannt, das Tor zum nigrischen Norden und zur Ténéré-Wüste.

Hinter dem Tal, in einer Ansammlung imposanter Sanddünen, geben die Wüstenguerilleros eine militärische Vorführung. Sie brettern mit ihren Toyotas einen Hang hinauf. Oben angekommen, springen die Kämpfer von den Pritschen und stürmen die Stellungen eines imaginären Gegners. Kommandos werden gebellt, Waffen klirren. Unterdessen vollführen die Fahrer ein paar Kunststücke mit ihren leeren Geländewagen, sie drehen sich im Kreis und wirbeln Sandfontänen auf. Generalstabschef Kalakouwa versucht sich am Steilhang einer majestätischen Düne – und bleibt im Sand stecken. Der Toyota gerät dabei in eine solche Schräglage, dass die Rebellen mitsamt Sturmgewehren, Panzerfäusten und Maschinengewehrgurten von der Ladefläche herunterpurzeln. Zum Glück verletzt sich niemand. Vergeblich versuchen die Männer, die Räder frei zu buddeln und den Wagen anzuschieben. Baba fährt unseren Pick-up rückwärts heran, um den eingesandeten Toyota aus dem Dünenhang zu ziehen. Ein Abschleppseil fehlt, deshalb werden die beiden Autos mit einem Sandblech verbunden. Die Kämpfer binden das robuste Blech an den Chassis der beiden Pick-ups fest, und dann befreit Baba den Toyota aus seiner misslichen Lage.
Eine Sprengfalle ?

Am Rand des Wadis, in dem wir unser Nachtlager aufgeschlagen haben, steht ein offener Verhau aus Wellblech. Es ist der ideale Ort für eine Dusche. Ich hole mir einen halbvollen Kanister und einen Blechnapf, mit dem ich mir das Wasser über den Kopf schütte. Für kurze Zeit schlottere ich, während die Tropfen auf meinem Körper verdunsten. Selbst im Sand verschwinden die dunklen Wasserflecken jedoch schon nach kurzer Zeit. Ein Tuch zum Trocknen ist nicht nötig. Zum ersten Mal auf dieser Reise fühle ich mich wieder sauber. Es ist der Zeitpunkt, sich frische Kleider zu gönnen. Das führt sofort zu einer Art Hochgefühl. Nur für den lebenswichtigen Turban habe ich keinen Ersatz.

Hinter dem Air-Gebirge geht die Sonne unter. Ich klettere eine felsige Anhöhe hinauf, die einen kolossalen Blick auf die Dünen bietet, die in den letzten Sonnenstrahlen kitschig rosa aufleuchten. Wie ich mich umdrehe, entdecke ich eine in einem Felsspalt versteckte Holzkiste. Sie enthielt früher zwei 120-Millimeter-Granaten, wie ich der Aufschrift entnehme. Inzwischen ist Amoumoune, der Veterinär, vom Lager heraufgeeilt. Er warnt mich davor, die Kiste aus Neugier zu öffnen. Es könnte eine Sprengfalle darin versteckt sein. Amoumoune gesellt sich zu mir und wir geniessen den Ausblick gemeinsam. Ich frage ihn, warum er hinke. Es sei ein Motorradunfall gewesen, antwortet er. Ich lache und zeige Amoumoune die Narben an meinem Fussgelenk, die von einem Motorradunfall in Kenya stammen. Heimlich denke ich, wie ungerecht die Welt doch ist. Als Schweizer bekam ich die wahrscheinlich beste ärztliche Hilfe, die es gibt. Hätte Amoumoune nur einen annähernd so guten Chirurg gehabt, müsste er seinen Fuss heute wohl nicht hinter sich her ziehen.

Tentative de prolongation du mandat présidentiel du Niger : Le forcing


Oumarou Keïta-le Républicain Niger-30-04-09
Tentative de prolongation du mandat présidentiel du Niger : Le forcing
vendredi 1er mai 2009


Le leitmotiv des tazartchistes est invariablement le même : trouver un mécanisme par lequel le président Tandja peut continuer à pré-sider à nos destinées pour trois autres années. Jamais vous ne les entendrez décliner la nature de ce fameux mécanisme. Ils ne peuvent le faire parce qu’il n’existe pas. S’agit-il de la révision de la Constitution ?

Peut-on modifier une loi fondamentale pour introduire une disposition sur la prolongation du mandat ? Non. Mieux, quand on prolonge une fois, c’est qu’on peut le faire deux, trois fois ou à l’infini.

Ce qui va créer une jurisprudence, et dé-boucher sur la monarchisation du pouvoir d’Etat. Cela n’est pas jouable en démocratie et en République, qui sont des choix souverains du peuple.
Les partisans du Tazartché ne peuvent que passer outre la Constitution, en la gelant purement et simplement pour contourner les obstacles qu’elle dresse sur leur chemin.

« Si le peuple me demande de poursuivre, je le ferais en courant », a laissé entendre le président de la République sur des chaînes internationales, en marge de la visite au Niger du président fran-çais. Le président Tandja parlait ainsi de sa disponibilité à donner un peu plus de son temps, pour faire le bonheur du peuple, pour trois années supplémentaires. La prolongation de mandat n’a nullement été prévue par la Constitution. Elle ne pourrait être possible non pas en violant la Constitution mais en la gelant. Exactement comme le font les putschistes quand ils s’emparent du pouvoir par coup d’Etat. Une telle démarche est plus insidieuse que la réforme de la Constitution elle-même.

Gouverneurs des régions, conseillers à la Présidence, éditorialistes maisons, partisans en mal d’assises populaire comme Dan Dubaï sont lâchés pour vendre les grandes oeuvres des deux mandats du bâtisseur Tandja. Ils entendent chacun convaincre le peuple du gâchis que peut représenter le départ de Tandja des affaires publiques. Il n’appartient même pas au chef de l’Etat de tirer le bilan de ses actions, mais à la postérité de juger de la qualité des avancées enregistrées à son époque.

Le leitmotiv des tazartchistes est invariablement le même : trouver un mé-canisme par lequel le président Tandja peut continuer à présider à nos destinées pour trois autres années. Jamais vous ne les entendrez décliner la nature de ce fameux mécanisme. Ils ne peuvent le faire parce qu’il n’existe pas. S’agit-il de la ré-vision de la Constitution ? Peut-on modifier une loi fondamentale pour introduire une disposition sur la prolongation du mandat ? Non. Mieux, quand on prolonge une fois, c’est qu’on peut le faire deux, trois fois ou à l’infini. Ce qui va créer une jurisprudence, et déboucher sur la monarchisation du pouvoir d’Etat. Cela n’est pas jouable en démocratie et en République, qui sont des choix souverains du peuple. Les partisans du Tazartché ne peuvent que passer outre la Constitution, en la gelant purement et simplement pour contourner les obstacles qu’elle dresse sur leur chemin.

Vont-ils passer par le référendum ? Selon l’article 49 de la Constitution, « le président de la République peut, après avis de l’Assemblée nationale et du pré-sident de la Cour constitutionnelle, soumettre au référendum tout texte qui lui parait devoir exiger la consultation directe du peuple à l’exception de toute révision

de la présente Constitution qui reste ré-gie par la procédure prévue au titre XII… ». La révision de la Constitution ne peut passer en référendum. Cette disposition a été reprise par la loi N°2004-46 du 16 juin 2004, déterminant les conditions du recours au référendum.

Les promoteurs du Tazartché n’ont que le recours à des moyens d’exception pour rendre possible leur entreprise de toutes façons antinationale. Il faut s’en tenir strictement à la Constitution et à un principe qui a fait ses preuves dans la consolidation de la démocratie : la limitation du mandat présidentiel. Pour certains observateurs, le mois de mai est capital. Il reste que si le président Tandja s’embarque définitivement dans le Tazartché, il peut risquer la poursuite devant la Haute Cour de Justice pour haute trahison. Selon l’article 118 de la Constitution, « il y a haute trahison lorsque le président de la Répu-blique a violé son serment, est reconnu auteur, coauteur ou complice de violations graves et caractérisées des droits de l’Homme, de cession frauduleuse d’une partie du territoire national, d’introduction de déchets toxiques sur le territoire national ». Le fait de ne pas respecter la Constitution est constitutif de violation de serment. Selon l’article 119 de la Constitution, « la mise en accusation du prési-dent de la République est votée par scrutin public à la majorité des deux tiers (2/ 3) des députés composant l’Assemblée nationale ». Avec 76 députés, le chef d’Etat peut être mis en accusation.
Les réactions de désapprobation fusent

Le Mouvement citoyen a appelé au respect scrupuleux de la Constitution. Par conséquent, il ne peut être question de Tazartché. Même lecture du Front uni pour la sauvegarde des acquis démocratiques (Fusad) et de l’Association nigérienne de lutte contre la corruption (ANLC) qui rappellent que la prolongation du mandat est synonyme de violation du serment du président de la République.

Quant au parti nigérien pour la démo-cratie et le socialisme (PNDS Tarayya), reveillé d’un long sommeil, envisage des Journées anti Tazartché (JAT), le 9 mai prochain sur l’ensemble du pays. Elles seraient marquées par des manifestations de rue pour montrer l’hostilité des militants à toute prolongation du mandat. Dans les rangs du CDS, le respect de la Constitution est affirmé clairement.

Avant même que son projet de prolongation se concrétise, Tandja doit gérer la réprobation d’une importante frange de nigériens. Et c’est cela le plus dur. Le plus important, c’est ce que la postérité va retenir de lui : le résident qui a démocratiquement quitté le pouvoir ou celui qui a basculé son pays dans
l’instabilité ?

Oumarou Keïta
Republicain/Niger

Kidnappings a ‘message’ from rebels in Sahel


John Thorne-http://www.thenational.ae-01-05-09
Kidnappings a ‘message’ from rebels in Sahel
vendredi 1er mai 2009

RABAT // Last week two senior Canadian diplomats, a German tourist and a Swiss tourist were freed in Mali after months in the clutches of al Qa’eda-linked militants. The story, however, is far from over.

Two other hostages remain in captivity, one threatened with execution. The kidnappings highlight the persistent menace of terrorist networks that have spread from North Africa into the lawless wastes along the southern fringe of the Sahara.

The United States fears the region, a band of dry plains and scrub acacia known as the Sahel, has become a hideout for al Qa’eda in the Islamic Maghreb, or AQIM. Analysts said the shadowy group may be as involved in banditry as in ideologically driven militancy.

“You have AQIM, but also have organised criminal activity such as arms, tobacco and drugs smuggling,” said Wolfram Lacher, North Africa analyst for Control Risks, a security assessment firm based in London. “Various groups and people are involved in that, including some of the security apparatus’s in the region and some rebel groups.”

Robert Fowler, the United Nations’ special envoy to Niger, and his assistant, Louis Guay, were abducted in December by unknown assailants near the capital, Niamey. By February the Canadians were in the hands of AQIM along with four European tourists kidnapped in January near the Niger-Mali border.

AQIM, formerly the Salafist Group for Call and Combat, or GSPC, arose amid civil war in Algeria that killed some 150,000 during the 1990s. The group’s northern wing seeks to erect an Islamic state and continues to stage bomb attacks mainly on government forces east of the capital, Algiers.

“The southern wing has been more involved in criminal activities than in terrorist activities as such,” said Mr Lacher. Small and loosely organised, the Saharan bands may serve chiefly to fund the northern group, he said.

In 2003, GSPC-linked militants kidnapped 32 mainly German tourists in southern Algeria. Some were rescued by Algerian police, others released for a purported ransom of US$6 million (Dh22m) from the German government. One tourist died of heat exhaustion. The kidnappings’ alleged mastermind, an Algerian former paratrooper called Amari Saifi and known as “El Para”, was arrested in Chad and turned over to Algerian authorities.

In Feb 2008, AQIM snatched two Austrian tourists in Tunisia, demanding the release of Islamist prisoners, including El Para. The hostages were freed in Mali in Oct 2008 for a reported $6.4m ransom instead.

The Canadian government and UN have denied paying a ransom for Mr Fowler and Mr Guay. But AQIM said in an internet statement on Sunday that four imprisoned terrorists had been freed by an unidentified government in return for the hostages’ release.

The group has also threatened to kill a British hostage unless the UK releases Abu Qatada, an alleged al Qa’eda chief imprisoned in Britain pending deportation to his native Jordan.

Kidnappings of westerners and occasional shoot-outs with police grab headlines, but are relatively rare, said Mr Lacher, of Control Risks.

“The southern wing hasn’t been able to carry out attacks in the Algerian Sahara because of the security presence there,” he said. “However, the group does pose a latent threat to oil, gas and mining operations in Mauritania, Mali and Niger.”

In Jan 2007, the GSPC alarmed governments by formally pledging allegiance to al Qa’eda, rebranding itself, and announcing its intention to co-ordinate Islamist militants across North Africa. Analysts said the group has helped train and funnel fighters to battlefields in Iraq.

Since 2005, the US has tried to contain the threat through the Trans-Saharan Counterterrorism Initiative, a $500m project that has sent US soldiers to the Sahara to help train and equip local police and armies for counter-terrorism.

Some analysts said the US is overreacting, while others said North African governments may exaggerate the threat to gain western support. A report last month by Menas Associates, a London-based security analysis firm, claimed some Algerian newspapers close to the government publish inflated, contradictory stories of terrorist activity, and that some terrorist bands have been infiltrated and manipulated by Algerian security services.

However, most analysts said while AQIM blurs the lines between terrorism and banditry, its fighters are dangerous. And they may be winning support.

In Mauritania, where the group has allegedly struck several times in recent years, fighters based in neighbouring Mali slip over the border to discuss Islam with local villagers, said Yahya Ould el Bara, a security expert and anthropologist at the University of Nouakchott, in the Mauritanian capital.

Despite the region’s tolerance, AQIM’s stern militants have been winning sympathisers, said Mr el Bara. “They’re friendly with locals, and people have a negative view of the US because images of Iraq and Afghanistan seem to show American soldiers waging war on Islam.”

That sympathy, plus militants’ ability to bribe police, gives them free rein of the Sahel, Mr el Bara said.

The recent kidnappings may be primarily a tactic to free comrades or score ransom money. But they may also carry a message, said Mr el Bara. “They’re saying that in the Sahel, they’re capable of doing whatever they please.”

jthorne@thenational.ae

jeudi 30 avril 2009

Niger : Une perspective d’alliance Issoufou/Hama fait débat au PNDS/29 avril 2009, 12:11



Niger : Une perspective d’alliance Issoufou/Hama fait débat au PNDS/29 avril 2009, 12:11

On le sait bien, la déclaration anti-Tazartché du PNDS-Tarayya a rempli de joie les partisans de Hama Amadou. Et par la suite, les précisions apporter le vice-Président du parti Mohamed Bazoum a fait entrevoir la possibilité d’un soutien du PNDS à Hama Amadou pour sa libération. Ce qui a été confirmé lors du vote à la Haute Cour de Justice pour la liberté provisoire de l’ancien Premier ministre.

D’autres sources vont plus loin en annonçant des rencontres entre des responsables du PNDS et des partisans de Hama Amadou. Des rencontres à comprendre comme l’amorce d’une alliance pour un éventuel combat contre Tazartché. Ce qui ne devrait guère surprendre parce que pour aller au front, il faut réunir les troupes ; et face à un adversaire de poids, il est conseillé d’en réunir autant qu’on peut. Donc, cette alliance annoncée entre Hama Amadou et Issoufou Mahamadou même si elle parait objectif aux yeux de certains, et fait beaucoup grincer les dents et soulève des appréhensions au sein du PNDS-Tarayya.

Le problème est que pour beaucoup des militants du PNDS-Tarayya un rapprochement entre Hama et le PNDS a quelque chose de gênant. Cela risque, estiment-ils, de donner à réfléchir aux citoyens sur la conception que le PNDS a de la gestion de l’Etat et de la conquête du pouvoir. Réhabiliter quelqu’un qui quelques temps seulement on présentait comme l’incarnation même de la mal gouvernance et de l’absence d’idéal pour son pays ; quelqu’un dont la mise à l’écart est perçue comme l’aboutissement de la dénonciation par le PNDS de l’affairisme effréné comme système de gestion de l’Etat, réhabiliter une telle personnalité même si elle peut aider à conquérir le pouvoir, ça frise l’indécence, même si en politique il n’y a pas de morale.

Du côté des responsables PNDS, on affirme qu’il n’y a aucune démarche visant un quelconque rapprochement avec Hama et que même si celui-ci le souhaite, aucun engagement ne sera pris avec lui. Si lui et ses partisans s’inscrivent dans la lutte contre Tazartché, pour la préservation des acquis démocratiques, on comptera avec eux, pas plus.

I.S.G
LE TEMOIN-NIGER

saharamedia

Molsheim:mutzig/AU DOME:AMAR SUNDY


Article paru dans l'édition du
Jeudi 30 Avril 2009

Molsheim
MUTZIG / AU DOME
Amar Sundy
Issu d'une longue lignée de Touaregs, Amar Sundy est né dans le désert algérien. Très jeune, avec sa famille, il rejoint la France. Il a beaucoup sillonné l'Europe avec Albert Collins et Albert King, après avoir passé six ans sur les routes américaines aux côtés de James Cotton, Otis Rush, Screaming Jay Hawkins et une bonne partie de la scène locale de Chicago. Ce voyageur auteur-compositeur interprète ses morceaux en français, anglais et tamasheq (la langue des Touaregs). ...

Le monde touareg en imageS



LE PECQ
Le monde touareg en imageS

Photographie. La bibliothèque des Deux-Rives accueille jusqu’au 18 mai une exposition photo consacrée aux Touaregs. Jean- Pierre Godineau, artiste peintre du Pecq et grand voyageur, montre une vingtaine de clichés qu’il a rapportés d’un séjour dans le nord-est du Mali.
Aujourd’hui, à la bibliothèque des Deux-Rives, 2, avenue des Vignes-Benettes au Pecq, et du mardi au samedi aux heures d’ouverture de la bibliothèque.

Entrée libre. Renseignements au 01.39.58.16.92.

Stratégie pour Sortir du Nucléaire



Stratégie pour Sortir du Nucléaire
Passerelle ECO
(mis en ligne le jeudi 23 avril 2009)

Issu des réflexions et débats de l’Assemblée Générale du réseau Sortir du Nucléaire des 31 janvier et 1er février 2009, voici le texte d’orientation stratégique proposé par le Conseil d’Administration

Etat des lieux, bilan et orientation du Réseau "Sortir du nucléaire" - 2009
LE NUCLÉAIRE ENTRE RENAISSANCE ET FIN D’EMPIRE

Après des années de vaches maigres, le nucléaire est revenu à la une des médias et annonce des contrats mirobolants toutes les semaines. La « renaissance nucléaire » est à la mode et on assiste à une situation en apparence très comparable à ce qui s’est passé au début des années 70 en Europe (plus tôt aux Etats-Unis, plus tard en Asie). Où sont les différences entre la « 2e génération » des années 70 et la « 3e génération » des années 2000 ?

Cette « renaissance » s’est trouvé très vite confrontée à une crise financière et énergétique sans précédent : l’argent, devenu rare, et les variations incontrôlables du prix du baril de pétrole rendent pour le moins hasardeux les investissements considérables requis par le nucléaire.

Le capitalisme et notamment le lobby nucléaire se donnaient les moyens de réinvestir le terrain de l’environnement (cf Grenelle), la réalité financière les a rattrapé !

Parce qu’une politique de sortie du nucléaire ne vise pas seulement à trouver des alternatives techniques dans le seul domaine énergétique (utilisation rationnelle, énergies renouvelables,…), mais aussi sociétales : décentralisation du pouvoir, aménagement du territoire, modification des rapports sociaux remettant en cause le capitalisme d’état et le capitalisme privé (libéral), la séparation technocratique entre dirigeants et exécutants,… le Réseau Sortir du nucléaire a su marquer sa différence et s’imposer comme un acteur crédible.

Face aux enjeux et aux glissements de discours tant du côté du lobby que de l’Etat ou d’associations, le Réseau Sortir du nucléaire doit à la fois homogénéiser le fondement de son action, exprimer sa cohérence et dégager des priorités dans ses actions.
Le changement climatique

C’est sans conteste le point le plus nouveau : le changement climatique n’était il y a 30 ans qu’une théorie confidentielle et il n’a pesé ni pour les partisans du nucléaire, ni pour les opposants. Inutile de nier l’importance du sujet.

On peut le prendre dans tous les sens (conséquences pour la santé, l’alimentation, la géostratégie, catastrophes naturelles, etc.), le changement climatique est bien le problème incontournable du XXIe siècle.

Le nucléaire a bien sûr su en tirer parti. Il se plaît dans ces situations de crise et de salut public. Il retrouve les lettres de noblesse qu’il avait perdues avec la fin de la guerre froide.

Le changement climatique, d’abord mis en avant par les écologistes, a fini par être reconnu par les Etats et les industriels.

Le Protocole de Kyoto a donné un prix au carbone, ce qui est en partie une bonne nouvelle. Mais d’un autre côté, il a mis en branle des mécanismes économiques spéculatifs internationaux bien difficiles à cerner.

Le nucléaire ne veut pas passer à côté de la manne. Au niveau européen comme au niveau mondial il lorgne vers les subventions directes et indirectes qu’il peut retirer de sa soi-disant propreté. Des centaines de milliards d’euros sont en jeu : si le nucléaire était reconnu comme « énergie propre » par ces dispositifs internationaux, il marquerait des points décisifs.

C’est pour le Réseau Sortir du nucléaire un enjeu essentiel, qui ne peut pas être analysé ou gagné au seul niveau national. La campagne « Ni nucléaire, ni effet de serre » lancée en juin 2008 a rencontré un succès considérable à la fois pour sa pertinence et par sa capacité à toucher un public très large de façon « non sectaire ».

Face à la catastrophe à venir et avec en perspective Copenhague 2009 (renégociation du protocole de Kyoto), il faut amplifier cette campagne au niveau européen voire international !
Le nucléaire et le pic pétrolier

Lors du lancement d’un programme nucléaire massif par Messmer dans les années 70, la question de l’épuisement des ressources de pétrole était un peu secondaire. Ce qui comptait avant tout c’était la question stratégique du contrôle des ressources d’or noir par les pays de l’OPEP.

La situation est maintenant très différente : après deux guerres du Golfe, une escarmouche géorgienne et bien d’autres conflits, ce n’est plus tellement le problème de l’OPEP, mais celui de la disparition annoncée des hydrocarbures.

Bien sûr, le nucléaire ne peut prétendre remplacer le pétrole. Pour autant que cela soit techniquement faisable, et on peut en douter tant en termes financiers que de disponibilité de matières premières acier, cuivre,… il n’est pas possible à court et moyen terme de construire suffisamment rapidement les centrales qui seraient nécessaires et de modifier totalement la consommation énergétique (avec des voitures électriques par exemple) pour avoir un effet déterminant sur le climat.

A plus long terme, les ressources d’uranium sont limitées, les surgénérateurs ont calé au démarrage, de nombreux pays en développement (par exemple en Afrique) sont de toute façon hors jeu, la multiplication des centrales et des déchets peut difficilement se faire sans casse…

Reste que certaines des critiques qui s’adressent au nucléaire concernent aussi les renouvelables.

A quelle vitesse et quel prix peut-on les développer ?

Pour des pays très urbanisés, l’autonomie énergétique est un défi, qui pourrait transformer le paysage urbain. Les éoliennes, le solaire photovoltaïque fournissent une électricité qu’il faut utiliser différemment,… Il en résulte certaines situations paradoxales où des partisans du nucléaire se déclarent aussi partisans du solaire !

Le nucléaire va-t-il obligatoirement devenir l’option la moins chère avec l’augmentation tendancielle des prix du pétrole ? Pas tout à fait sûr, et la récente chute des prix laisse plutôt à penser à une longue période d’instabilité.

Les énergies renouvelables, à la base de l’argumentation des antinucléaires, ont laissé la place à d’énormes puissances industrielles qui brassent des sommes parfois supérieures au nucléaire. L’effet de série, la croissance de la demande jouent à plein en faveur des renouvelables.

Le nucléaire défend sa compétitivité en évoquant des séries d’une dizaine de réacteurs, des chiffres qui restent une perspective lointaine, même pour Areva. La « volatilité des marchés » rend parfois difficiles les énormes investissements nécessaires pour le nucléaire. Les financiers n’aiment pas beaucoup ces projets qui traînent en longueur, ne respecte pas ses budgets (Olkiluoto, Flamanville,…)…

A moins bien sûr que les gouvernements ne mettent la main à la poche et justifient ce recours auprès des contribuables en période de récession…

Les prix de l’uranium, qui avaient baissé en partie à cause de l’utilisation des stocks d’uranium enrichi de la guerre froide, sont en train de remonter, et leur poids n’est plus négligeable dans le prix du kWh.

Au vu des risques et des contestations en métropole, l’exploitation minière s’est déplacée vers des peuples indigènes dont la soumission politique n’est pas garantie (Touaregs, Aborigènes, Inuits, Kazakhs,…).

Le coût d’un réacteur dépend beaucoup des prix de matières premières sophistiquées ou non (aciers, bétons, cuivre…) qui sont en augmentation constante, et dont l’exploitation est aussi incertaine au plan politique.

L’efficacité énergétique restera encore longtemps l’option la moins chère. Mais comment inciter à la sobriété énergétique sans oublier la légitime demande de développement énergétique des pays dits « émergents » ?

Comment inventer la décroissance énergétique globale ?

Il s’agit là pour le réseau Sortir du nucléaire d’un deuxième enjeu essentiel avec la recherche de nouvelles solidarités au niveau mondial. Penser global, agir local et développer en priorité la sobriété énergétique.

L’énergie est un « marché » mondial dont on oublie trop facilement les sources primaires fossiles, solaire,… et nucléaire. La question des mines d’uranium semble un levier puissant tant aux plans humanitaire, sanitaire que de développement énergétique des pays du Sud.

Le nucléaire aux temps de la mondialisation

Les collaborations ou les conflits internationaux n’ont rien de nouveau pour l’industrie nucléaire : Guerre froide et espionnage industriel, conflits d’intérêts entre CEA et EDF en 1974 (et un vainqueur, Westinghouse), forte participation de l’Iran au capital d’Eurodif (plus de 10%)…

Et pourtant les temps ont changé avec un système capitaliste privé ou d’Etat omniprésent. Pour le nucléaire, un secteur largement soumis à une logique d’Etat, le changement est sensible. Des coopérations nucléaires, publiques ou privées, se sont multipliées entre entreprises autrefois concurrentes. La raréfaction des marchés a d’ailleurs favorisé ces regroupements.

Dans le même temps, le business international tente de reprendre la main sur les questions écologiques. Depuis le « Millenium Ecosystem Assesment » de 2000 jusqu’au Grenelle de 2007, en passant par la « stratégie en faveur du développement durable » de l’UE (Göteborg 2001 – CE du 8/03/2007), l’idée générale recouvre à la fois que les écosystèmes dégradés pourraient nuire à la liberté d’entreprendre, et que le développement durable constitue une source de croissance et de profits.

La transition est particulièrement rude dans le secteur énergétique où l’on passe très rapidement d’une logique (théorique) de service public, à un démantèlement des monopoles, une libération des tarifs,... (Privatisation de GDF ficelée, celle d’EDF sur les rails). Les règles économiques sont plus floues, les jeux de saute-frontière pour les exportations et importations d’électricités sont facilités.

Ce marché élargi doit toutefois donner des gages de bonne foi, s’efforcer de respecter les règles du marché pour réunir les capitaux nécessaires (voir par exemple les débats sur le financement de l’EPR et le rôle de la Coface), et jouer le jeu du développement durable. Il n’y a pas bien sûr de concurrence réelle mais des tractations donnant-donnant, au niveau des Etats comme des multinationales, qui permettent d’écarter les trublions (producteurs de renouvelables par exemple). Les antinucléaires, plus habitués à s’opposer à des Etats, doivent apprendre à connaître les logiques industrielles, bancaires,... et donc inventer de nouvelles pistes pour ralentir des projets.

Le réseau Sortir du nucléaire doit renforcer sa coopération avec les OING, et notamment celles qui agissent depuis nombre d’années sur ce terrain économique et financier.

Il doit également rappeler sa revendication d’un accès équitable et raisonné à l’énergie électrique, et notamment celle d’un véritable service public de l’électricité sans nucléaire, service public auquel EDF ne peut plus prétendre après ses engagements et rachats financiers planétaires.

Le Réseau Sortir du nucléaire doit soutenir l’émergence d’un nouveau service public qui associe consommateurs, producteurs (notamment coopératifs) et distributeurs.
La permanence du risque nucléaire

Ce qui demeure, c’est le risque nucléaire, civil ou militaire, même si le redire peut paraître étonnant au premier abord. La menace n’est plus l’Union soviétique, mais la Russie a maintenant les clés du compteur de gaz de l’Europe, et les risques de prolifération sont nombreux dans un monde confronté à plusieurs crises combinées (écologique, climatique, démographique…).

La planète vit à l’heure du terrorisme du 11 Septembre, risque auquel le nucléaire est confronté plus que toute autre industrie : symbole de puissance, les centrales sont une cible évidente et fragile (cf document confidentiel défense et communication d’Areva sur les chutes d’avion), la filière du combustible est complexe, mal gérée avec des « pertes » de matières et techniquement accessible à de petites structures (clandestines ?).

Pour le nucléaire civil la situation est tout aussi complexe. Il y a bien sûr le vieillissement des installations dans la plupart des pays, l’augmentation de la dispersion des matières nucléaires dans un grand nombre de sites,...

Il y a aussi l’entrée du nucléaire sur les marchés financiers.

Un réacteur de type EPR est censé répondre à des critères favorables à la sécurité. Pour des raisons de rentabilité, il faut tout de même utiliser un taux de combustion très supérieur. Il faut surtout réaliser une maintenance accélérée pour réduire les arrêts de tranche : on fait appel essentiellement à des sous-traitants, à des intérimaires, les salaires et perspectives de carrière des cadres sont moins intéressants,…

La catastrophe nucléaire doit rester au coeur de l’argumentation du réseau Sortir du nucléaire.

Il ne faut oublier ni Hiroshima-Nagasaki, ni Tchernobyl et marquer leurs anniversaires en multipliant les initiatives locales dans les villes, les quartiers, les villages, de façon aussi proche que possible des citoyens...

Il faut continuer à dénoncer les risques liés aux déchets nucléaires, aux installations (réacteurs, mines, retraitement, transports,…) et prendre l’offensive pour obtenir l’arrêt immédiat des réacteurs obsolètes.

LA FRANÇATOME

Dans le cas de la France, on ne peut se limiter à l’analyse internationale. Le nucléaire a quasiment un statut de religion d’Etat dans notre pays. Dans un des Etats les plus centralisés du monde, les « Grands Corps », et notamment dans le domaine de l’énergie, les Corps des Mines et des Ponts, surveillent étroitement le monde politique.

Areva, entreprise privée dont l’Etat français est actionnaire directement ou indirectement à près de 92%, est maintenant clairement le champion mondial du nucléaire. Anne Lauvergeon continue d’être l’une des femmes les plus influentes du monde,...

La France sert de référence au reste du monde dans la promotion du nucléaire, notamment aux Etats-Unis, en Angleterre, mais aussi dans les ex pays de l’Est ou dans des pays émergents.

Le lobby militaro-industriel du nucléaire attaque sur tous les fronts :
- en relançant la construction de réacteurs nucléaires avec lʼEPR ;
- en relançant le modèle français du cycle nucléaire : retraitement-extraction du plutonium à la Hague, usine MELOX à Marcoule, ROKKASHO MURA au Japon, construction dʼune usine sur la Savannah River aux USA pour y faire du MOX avec du plutonium militaire (essayé à Cadarache), équipement en Mox des EPR vendus.
- en facilitant les fausses solutions de la fin du cycle pour justifier la politique de relance :

* Banalisation des mines ;
* Enfouissement des déchets, recherche de nouveaux sites, démantèlement sans débat public.
- en engageant le nucléaire sur le long terme :
* Lancement de lʼhypothétique ITER ;
* Mise en attente de la Quatrième génération ;
- en modernisant la force de frappe française et en facilitant la prolifération de lʼarme nucléaire dans le Monde.

Le Réseau Sortir du nucléaire se doit d’être réactif et de résister sur tous les fronts. Il doit mobiliser, soutenir et amplifier les luttes contre l’EPR, les THT, les centres de stockage de déchets nucléaires (Bure, FAVL).
Un lobby pro-nucléaire omniprésent, l’anti doit l’être aussi !

Face au lobby, à ses campagnes tous azimuts et à sa politique de communication évolutive, force est de constater que nos actions et notre discours sont majoritairement dirigés vers les militants convaincus, voire vers le Réseau lui-même.

Ce n’est pas qu’il faille se détourner de ce qui a fait la force du réseau et qui continue à faire son unité. Mais face à un lobby de plus en plus multiforme, il est probablement temps d’ouvrir notre communication vers toutes les composantes de la société, mais aussi d’adapter notre discours à ces composantes : de devenir un "lobby antinucléaire".

Il est nécessaire de démonter le lobby, de dénoncer le système nucléaire, les dérives sociétales ou sociales qu’il implique d’ores et déjà, il est tout aussi nécessaire de se placer sur le plan économique, moral, éducatif, culturel pour montrer que la sortie du nucléaire est une proposition porteuse d’avenir et pas seulement une question de survie de l’humanité.

Il nous faut apprendre à décliner notre message en fonction des publics auxquels nous voulons qu’il s’adresse, et ne plus se limiter uniquement à se placer en réaction à un discours qui n’est pas le nôtre. Ce n’est pas à nous d’être sur la défensive.

Le réseau Sortir du nucléaire a une responsabilité particulière à produire des documents d’information tous azimuts et ciblés vers des publics culturels, religieux, économiques, jeunes, vieux, ruraux, salariés, entreprises,… sans exclusive. Il doit surtout se donner les moyens de la diffusion la plus large de ces documents : bibliothèques, lieux de ventes, librairies, stands des groupes locaux,…
Une classe politique « aux ordres »

La classe politique reste très homogène, très pro-nucléaire comme on peut le constater à l’Assemblée nationale. La campagne présidentielle 2007 a montré le peu de connaissance du dossier dans les deux camps.

Reste que les positions et les frontières des partis sont aujourd’hui un peu flottantes et paradoxalement les anti-nucléaires peuvent trouver des interlocuteurs dans différents milieux au gré de phases de réorganisation (campagne européenne ouverte des Verts, structuration du nouveau parti anticapitaliste, Bayrou non-aligné, PS en crise identitaire et émergence d’un courant écolo,…).

Sarkozy adopte également une position de VRP du nucléaire tellement ostensible qu’il en arrive à indisposer certains de ses collègues européens et même l’ASN qui n’en peut plus de couvrir des « incidents »…

On peut aussi le soupçonner d’indulgence envers ses amis (Bouygues) mais c’était déjà un peu le cas avec Giscard, et la question de l’arrosage des élus par l’industrie nucléaire reste ouverte.

Le Réseau Sortir du nucléaire ne doit pas négliger une action constante d’information, de sensibilisation des parlementaires.

Il doit solliciter à chaque fois que nécessaire leur positionnement sur les questions énergétiques, nucléaires,…
Côté syndicats et associations…

Côté syndicats, la CFDT ne dépare plus tellement dans le consensus général, et les possibilités de contacts sont limitées.

De plus en plus de syndicalistes CGT, FO,… s’inquiètent du recours aux intérimaires, de manquements à la sécurité des centrales, de promotions (ou de licenciements) d’acteurs compétents pour des raisons économiques,…

Le réseau Sortir du nucléaire doit développer de nouveaux liens avec les syndicalistes du secteur de l’énergie, et notamment les salariés des centrales nucléaires.

Il doit continuer à s’appuyer sur l’expertise des syndicats minoritaires (SUD,…) et s’associer à des actions communes dans les domaines de l’énergie, des transports, du commerce, de l’éducation,…

Côté associations l’analyse de la situation est délicate.

L’affaire du Grenelle résume bien les contradictions actuelles.
- D’un côté les associations écolos ont investi le champ politique, grignoté des places, obtenu une remarquable visibilité,...
- De l’autre, est apparue une tendance écolo « décomplexée et réaliste » pour laquelle le nucléaire pourrait être un mal nécessaire (Hulot).

Un an après, la baudruche du Grenelle s’est dégonflée et ne fait plus illusion avec des reculs successifs sur les OGM, les transports routiers, les aides au développement des sources d’énergies renouvelables,…

Le nucléaire a été écarté du Grenelle de l’environnement par l’Elysée. Le Réseau a jugé ce diktat inacceptable et n’a donc pas participé au Grenelle, contrairement aux associations généralistes (Greenpeace, Amis de la Terre, FNE, WWF, etc). Il est temps de dépasser ce désaccord, d’autant que la déroute du processus du Grenelle est désormais reconnue par toutes les associations.

Le Réseau proposera des initiatives communes (co-signatures de campagnes, expressions communes dans les médias, unité d’action,…) au plus grand nombre possible de partenaires.
S’appuyer sur des compétences citoyennes

Il reste bien peu de physiciens critiques ou experts antinucléaires patentés (Roland Desbordes, Monique Sené, Bella et Roger Belbéoch, Yves Marignac, Mycle Schneider, Benjamin Dessus...) et le Réseau ne travaille qu’occasionnellement avec eux. Pourtant la lecture des différents blogs sur l’énergie, la décroissance,... montre qu’il y a un potentiel important de gens, souvent jeunes, de formation technique poussée, qui pourraient donner occasionnellement un coup de main au Réseau pour un travail de recherche général (questions internationales, économiques, juridiques) ou locales (renforcement de la présence dans certaines CLI,...).

Le Réseau Sortir du nucléaire doit continuer à associer ces compétences dans ses publications.

L’organisation de séminaires associant ces compétences est une piste qui doit être approfondie (Université d’été ?).
Quelle stratégie pour le Réseau Sortir du nucléaire ?

On ne peut envisager une stratégie sans évoquer la situation globale, la crise du système financier et capitaliste dont les conséquences sociales peuvent être dures.

Les alternatives ne sont pas évidentes pour les peuples et en France, tout particulièrement face à une Droite productiviste, bonapartiste et pro-nucléaire :
- La Gauche classique, divisée et sans véritable projet manque de crédibilité aujourd’hui.
- Les syndicats divisés ne pèsent pas ( 8% de syndiqués, 20% de votants aux élections prudhommales)
- Les associations environnementales se sont laissé diviser par le pouvoir autour du Grenelle.
- Les principaux mouvements sociaux sont limités dans le temps et les objectifs et le plus souvent sans succès.
- Quelques actions minoritaires illégales et même quelques sabotages apparaissent.

La situation à venir s’apparente non à celle de Mai 68 en France, mais davantage à celle du « Mai rampant » italien de 1969-1970 avec des syndicats très bureaucratisés, des grèves « thromboses », non contrôlées par les syndicats, des sabotages sur les chaînes de production dans les usines.

Cette crainte est sûrement dans les têtes pensantes qui entourent Sarkozy, aux tendances profondes centralistes, autoritaires et policières. Par anticipation, on a pu constater que le Pouvoir se laisse déjà emporter par des méthodes ultra-répressives contre les mouvements sociaux ouvriers et associatifs.

C’est dans un tel contexte particulièrement difficile qu’il va nous falloir lutter pour la sortie du nucléaire et la démocratie.
Motion d’Orientation 2009.

La tâche est immense, nos moyens limités et le lobby à l’offensive. Ce contexte impose la plus grande unité des organisations antinucléaires et impose de dégager des priorités d’actions.

Des priorités à dégager

- Amplifier les mobilisations en France :

La France est au coeur du développement et du risque nucléaire (vieillissement des réacteurs, déchets, transports, proliférations des installations civiles et militaires).

Les citoyens, la planète attendent des français une lutte de l’intérieur sans concessions.

Trois régions sont particulièrement concernées :
- Cotentin/Mayenne (EPR/THT/retraitement),
- Sud-est/Vallée du Rhône (Enrichissement, EPR2, ITER,…),
- Est (HAVL - Bure, FAVL, TFA – Aube, transports,... et les réacteurs en survie Fessenheim, Bugey 1, Cattenom 1,…).

Ces luttes exigent un soutien sans faille de la fédération Réseau Sortir du nucléaire.

- Mobilisation locale, régionale voire nationale des militants pour accompagner les actions des collectifs (information, communication, déplacements,…).

- Recherche d’information et communication médiatique en lien avec les collectifs locaux.

- Financement d’actions en justice afin de bloquer, annuler les projets.
Soutien humain, juridique et financier aux opposants (sous réserve de nos propres règles de non violence).

Ces luttes ne sont pas exclusives et le réseau répondra présent dans la mesure de ses moyens à toutes les initiatives antinucléaires.

En 2009, et parce que la centrale nucléaire de Fessenheim symbolise la menace du nucléaire sur le vivant par sa conception, son obsolescence, le rassemblement « Fermons Fessenheim et sortons du nucléaire » des octobre 2009 décidé lors de l’AG de 2008 doit être un point fort de notre action nationale et des « 3 frontières ».

2009 verra aussi les premiers tirs en mer (Finistère) du missile M51 à partir des sous-marins nucléaires SNLE.

Le réseau Sortir du nucléaire se doit de réactiver les mouvements, organisations, citoyens pacifistes (Mouvement de la Paix, Stop-Essais/Abolition 2000, ACDN,…) afin d’informer, mobiliser et s’interposer à ces essais.

Investir le champ international :

- Coopérer avec les OING (Organisation Internationale Non Gouvernementale : Greenpeace, Friends Of the Earth,…) notamment au niveau européen (ENEF, Commission et Parlement Européen, Conseil de l’Europe,…) et transméditerranéen.

- Initier et amplifier des actions antinucléaires citoyennes de dimension européenne et internationale (Chernobyl Day, Copenhague 2009, Arrêt des mines d’uranium,…).

- Favoriser la convergence et la coordination d’un mouvement antinucléaire européen.

- Réfléchir à une campagne mondiale en 2010 contre l’exploitation des mines d’uranium en y associant toutes les associations environnementalistes, humanitaires (et notamment de l’enfance), tiersmondistes, altermondialistes,…

Ouvrir la problématique nucléaire aux secteurs économiques, culturels, religieux et philosophiques,… et aux nouvelles générations

- Prise de contacts et rendez-vous avec les instances économiques (Conseil Economique, Social et Environnemental), organisations patronales (MDEF, FTPE,…). Sollicitations et publications d’articles dans les revues économiques (Les Echos, Alter Eco, L’Expansion, La Tribune, Capital,…).

- Prise de contacts, rendez-vous avec les instances religieuses, les organisations philosophiques, et publication d’articles dans les revues d’opinion correspondantes.

- Tenue de tables de presse dans les événements culturels (concerts, festivals littéraires,…), articles, émissions littéraires, musicales,…

- Edition et diffusion gratuite dans un format ad oc de brochures d’information à destination des CDI (Centres d’Information et de Documentation – Education nationale), des enseignants d’école, de collège, de lycée. Réédition actualisée de la BT2 « le nucléaire ». Mise en place d’un réseau de correspondants « établissements scolaires ».

Agir du local aux instances nationales et internationales :

Le Réseau Sortir du nucléaire, mouvement citoyen, a développé des pratiques d’actions locales à dimension nationale et internationale (Chernobyl Day, pétitions européennes, actions de vigilance, cyber-actions,…). Il entend développer ces actions citoyennes locales (actions « ni nucléaire, ni effet de serre » fin 2009), et conjointement des actions médiatiques et actions de masse.

Niger/Areva-Imouraren/Pose de la première pierre du "grand cimetière Touareg"


Mercredi 29 avril 2009
/Niger/Areva-Imouraren/Pose de la première pierre du "grand cimetière Touareg"
Nord-Niger, pays Touareg :


Le 4 mai 2009, La France et AREVA vont participer à Imouraren à la dernière estocade à l'encontre du Peuple Touareg.
Les Touareg doivent disparaitre sur l'autel de l'Uranium d'AREVA et de Paris.
Anne LAUVERGEON et tous ses amis vont ainsi participer et procéder au sacrifice final d'un Peuple qui ne demandait qu'à vivre en paix sur ses terres.
Aprés le scandale d'ARLIT, va suivre le scandale encore plus grandiose de Imouraren.
Tandja et tous ses complices seront un jour jugés par l'Histoire.

JMP/occitan touareg