Loir-et-Cher - Blois - Témoignage
07/06/2013 05:38
Pierre Legrand était parti au Niger dans le cadre d'un volontariat. - (Photo collection privée)
Juliette et Gwennolé sont des amis proches de Pierre Legrand, enlevé en septembre 2010 par Al Qaïda au Sahel. Il y aura bientôt 1.000 jours.
Certains records ne donnent pas envie d'être battus. Pour Juliette et Gwennolé Oliviero, un couple de jeunes Blésois, il y aura bientôt 1.000 jours qu'ils attendent le retour d'un ami proche enlevé au Niger par un commando islamiste se réclamant d'Al Qaïda. Pierre Legrand, 28 ans, qui était parti là-bas dans le cadre d'un VIE (volontariat international en entreprise) a été kidnappé le 16 septembre 2010 avec trois de ses camarades, alors que tous se rendaient à l'aéroport pour un bref retour au pays.
« J'ai connu Pierre tout jeune. Nous étions ensemble au collège à Ancenis, puis au lycée à Nantes » raconte Gwennolé. « Par la suite, nous sommes toujours restés en contact. Avec Juliette et une trentaine d'autres amis, nous étions à la fête que Pierre a organisée à Paris en avril 2010 juste avant son départ pour le Niger. C'est la dernière fois que nous l'avons vu. »
Des moments angoissants
Installé à Blois depuis un an, le couple fait partie de l'association de soutien aux otages, forte de plusieurs centaines d'adhérents dont certains à Tours et Orléans où Pierre Legrand comptait d'autres amis. Ils sont également en contact régulier avec Marion, sa compagne et ses parents domiciliés à Couffé, près d'Ancenis, par qui ils sont tenus informés des derniers développements de l'affaire. « Mais en fin de compte, on n'en sait pas beaucoup plus que les médias » note Juliette. « Notre raison d'être, c'est d'abord de maintenir la mobilisation, sachant que pour ses ravisseurs, un otage n'a de valeur marchande que si ses compatriotes s'intéressent à lui ».
Pierre et Gwennolé avaient fait tous deux des études de topographie. Sur le site d'exploitation d'uranium d'Areva au Niger, le premier travaillait sur la création d'une piste d'aéroport. Le second est aujourd'hui géologue dans un bureau d'études à Blois et Juliette travaille dans une administration d'État. « Rien ne nous prédestinait à vivre des moments aussi angoissants. Pour Pierre, le VIE était une étape intéressante dans sa formation professionnelle. Il ne cherchait pas l'aventure, encore moins le risque. Le savoir dans cette situation nous est insupportable ».
Le couple sera présent au rassemblement de soutien prévu à Nantes le 22 juin prochain. Avec l'espoir d'un retour prochain de leur ami. « Pour nous qui attendons un enfant, notre bonheur ne serait pas complet si nous ne pouvons pas le partager avec lui. »
Pierre et Gwennolé avaient fait tous deux des études de topographie. Sur le site d'exploitation d'uranium d'Areva au Niger, le premier travaillait sur la création d'une piste d'aéroport. Le second est aujourd'hui géologue dans un bureau d'études à Blois et Juliette travaille dans une administration d'État. « Rien ne nous prédestinait à vivre des moments aussi angoissants. Pour Pierre, le VIE était une étape intéressante dans sa formation professionnelle. Il ne cherchait pas l'aventure, encore moins le risque. Le savoir dans cette situation nous est insupportable ».
Le couple sera présent au rassemblement de soutien prévu à Nantes le 22 juin prochain. Avec l'espoir d'un retour prochain de leur ami. « Pour nous qui attendons un enfant, notre bonheur ne serait pas complet si nous ne pouvons pas le partager avec lui. »
Jean-Louis Boissonneau