TRIBUNE
Publié le 3 Juillet 2012
Non ! Le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) ne tient pas un double langage
« Les Touaregs apprennent à s’organiser, à lutter et à communiquer. Il leur faut changer leur longue tradition de lutte dans la solitude et dans le silence »
Le peuple touareg est multiple :
Francophones pour les uns, rattachés aux valeurs ancestrales et à la place prépondérante des femmes touarègues dans leur société. Ils forment le gros des troupes du MNLA.
Arabophones pour les autres instruits et formés aux valeurs de l’islam poussées en leurs excès. On les retrouve dans les troupes d’Ansardine.
Pour le monde extérieur peu averti, cette double appartenance crée la confusion et mérite d’être éclaircie.
La région de l’Azawad est d’autre part infestée par la présence importante de terroristes de l’AQMI d’islamistes de tous bords et nationalités et de narco trafiquants.
Le MNLA leur livre une guerre sans merci libérant sans contrepartie des Européens enlevés et éliminant certains de leurs chefs, dont le terrible borgne Moktar Belmoktar.
Pour installer durablement l’Etat libre de l’Azawad un Comité de Transition est créé réunissant les deux fractions touarègues, dans un esprit démocratique et de respect.
C’est là que les choses se gâtent.
A l’insu du MNLA peu méfiant au départ et persuadé de l’indispensable union des « frères » touaregs arabophones ou pas, des instances étrangères favorables à l’instauration de la charia en Azawad infiltrent ce comité et arrosent de moyens financiers et techniques de communication la partie arabophone dite Ansardine.
Seul Ansardine a les moyens de s’adresser aux médias étrangers et ne se prive pas de donner une image unilatérale de la situation.
A l’étranger, le MNLA ne dispose d’aucun autre moyen que le courage et la ténacité de son porte-parole Mossa Ag Attaher.
Mercredi 27 juin, Ansardine soutenu par de lourds moyens extérieurs attaque la ville-base du MNLA de Gao. Les femmes sont violentées, car elles n’hésitent pas à se rebeller, à manifester et à refuser la charia imposée. Flagellations, destruction et pillages.
C’est désormais la guerre ouverte entre les deux factions d’un même peuple. Guerre provoquée cyniquement par des pays étrangers qui refusent la renaissance en Azawad, d’un état musulman démocratique, tolérant et favorisant les droits des femmes.
Le MNLA démuni, mais décidé à se battre pour sa liberté de parole de pensée et d’action a perdu le 27 juin de valeureux chefs. Sa base militaire a été saccagée et pillée.
Les médias comme à l’accoutumée dans d’autres problèmes que nous connaissons, préfèrent ignorer le drame arguant que le MNLA parle un double langage puisqu’uni à Ansardine, ce qui n’est en rien le cas désormais.
Ces médias préfèrent ignorer la vérité de la trahison d’Ansardine financée et soutenue par des puissances extérieures, islamistes notoires, voire terroristes.
D’où la manifestation de soutien en préparation :
Samedi 7 juillet, à 15h
Au Parvis des libertés et Droits de l’homme
(Esplanade du Trocadéro)
Rassemblement de solidarité
Avec le peuple touareg et le MNLA
Josiane Sberro
Rencontre avec le Mossa Ag Attaher porte-parole du MNLA et mises au point sur les évènements de l’AZAWAD
Vive l’AZAWAD libre et laïc
Le MNLA tient un seul langage de vérité :
Respect laïcité et Liberté pour tous
« A Gao comme à Tombouctou, les islamistes tentent de confisquer notre indépendance »
Mossa Ag Attaher porte-parole du MNLA
A Gao comme à Tombouctou, le MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad) combat le terrorisme et le narco terrorisme. Le MNLA lutte à mains nues pour la laïcité contre l’islamisation de sa société matrilinéaire.
La société touareg est multiple. Elle se compose de francophones qui ont fait leurs études en Occident et se sont ouverts au monde, et d’arabisants formés en pays arabes fortement influencés par le mode de pensée de la sphère arabo-islamiste.
Le Conseil de Transition de l’Etat de l’Azawad (CTEA) a été mis en place pour régler les problèmes de façon pacifique et fraternelle entre les différentes fractions et tendances de la lutte touarègue pour l’indépendance.
Ce conseil est composé de cadres laïcs du MNLA et de cadres arabisants qui ont du mal à défendre la notion de laïcité.
De par leur formation, il y a chez eux une confusion permanente entre laïcité et athéisme
A l’insu du MNLA, le Conseil de Transition a été largement infiltré par des arabisants, proches des thèses islamistes.
Des accords ont même été envisagés avec les islamistes sans consultation ni accord du MNLA dans l’opacité et l’ignorance de ses cadres.
Les francophones ont été volontairement mis à l’écart.
A cette volonté de nuire, s’ajoute une difficulté réelle de communication entre arabisants et francophones. La langue arabe est privilégiée par les arabisants dans leur communication, et ce, malgré l’utilisation possible de la langue commune ou Tamashek.
D’autres difficultés plus complexes se font jour dans les tractations avec des islamistes touaregs, en raison de l’appartenance de certaines familles aux deux parties par fractions et alliances.
Enfin, le MNLA a découvert que des moyens importants, financiers et matériels, sont accordés aux arabisants par des pays extérieurs au conflit pour imposer l’islamisation de la société touarègue. La nature matrilinéaire de celle-ci dérange profondément ces pays, promoteurs de l’islamisme.
Les dernières déclarations de la présidence du CTEA et de son porte-parole ne reflètent en rien l’avis de la majorité du MNLA et encore moins celle de son Etat major.
Les femmes touarègues ont les premières, manifesté leur désaccord contre la charia lors d’une grande marche contre l’islamisme. Elles ont été agressées et violentées par Ansardine.
Encore plus nombreuses à la seconde marche du lendemain, elles ont été encadrées par le MNLA dont la présence protectrice a tenu à distance les islamistes.
Le MNLA tient un seul langage de vérité : liberté pour tous et laïcité
Désormais le MNLA affirme haut et fort ses positions sans négociation ni retour possibles:
- Séparation du politique et du religieux
- Ansardine bien que composé de Touareg ne sera accepté au sein du MNLA que séparé officiellement et définitivement de l’AQMI.
- Pour toutes ces raisons, le MNLA a renié tout accord avec Ansardine, accord qui lui a été imposé, à son insu par les infiltrés.
Mis devant le fait accompli, le MNLA a tenté de garder Ansardine en son sein pour éviter une lutte fratricide entre Touaregs.
C’est aujourd’hui impossible : des hommes qui ont porté la main sur les femmes touarègues ne peuvent plus s’appeler Touaregs !
Ce faisant les membres d’Ansardine n’ont plus rien de Touareg.
Le Qatar et l’Algérie soutiennent Ansardine et le Mujao (Mouvement pour l’Unicité et le Djihjad en Afrique de l’Ouest exclusivement arabe) mouvements islamistes, tout en refusant l’affranchissement du peuple de l’AZAWAD ; ces pays redoutent le soulèvement d’autres fractions de populations proches des Touaregs.
L’Algérie s’inquiète du rapprochement de l’AZAWAD et des Kabyles frères, et refuse à ses frontières ce nouvel Etat possible de l’AZAWAD qui serait laïc, ouvert sur le monde et refusant la charia.
Les Touaregs apprennent à s’organiser, à lutter et à communiquer. Il leur faut changer leur longue tradition de lutte dans la solitude et dans le silence.
Le peuple touareg a toujours inutilement espéré une aide du monde libre. Comme en 1958 la lettre adressée au Quai d’Orsay, restée sans réponse et sans effet pour refuser l’intégration au Mali.
Malgré la clarté de ses prises de position et de ses actes sur le terrain, le MNLA est injustement accusé de parler un double langage. Le MNLA reconnaît un manque cruel de visibilité dans les médias et d’accès à la communication, lorsqu’il s’agit de délivrer son véritable message. Et ce, contrairement à la partie adverse soutenue par des moyens importants venus de l’extérieur.
Le MNLA n’a plus rien. Du 6 avril à ce jour, tous les moyens ont été utilisés pour atteindre ses objectifs. Les moyens sont le nerf de la guerre et la partie adverse agit dans l’opulence.
Le 27 juin, le MNLA a abattu à Gao Mokhtar Belmokhtar
Alias Belaouer ou Laouer (le borgne), le plus important chef de l'AQMI opérant dans le sahel. Ce qui a valu au MNLA la perte du Colonel Bouna Ag Attayoub abattu par les terroristes.
Cette information capitale est scrupuleusement passée sous silence par les médias. La seule information reprise en boucle est la déroute du MNLA, qui au lieu d’être soutenu est accablé par l’ensemble de la presse. Médias qui maintiennent volontairement la pression par omission et désinformation.
Aujourd’hui la mobilisation du MNLA est totale.
Le 28 juin c’est une véritable guerre qui a éclaté à Gao. Le MNLA la mènera jusqu’au bout quoiqu’il lui en coûte. Le MNLA ne peut attendre que les forces internationales comprennent que les Touaregs n’ont jamais été islamistes !
Plus que jamais les Touaregs lutteront, l’islamisme échouera toujours avec les Touaregs.
« Avec ce qui s'est passé à Gao hier (2012 06 28) et au cours des prochains jours les masques tomberont définitivement pour savoir qui sont ceux qui sont effectivement avec les islamo narco trafiquants, plus précisément l'Algérie qui a crée AQMI et Ansardine, qui les appuie ostensiblement, notamment, depuis une semaine deux colonels de l'armée algérienne ont accompagné et instruit les bandits du MUJAO à Gao pour préparer l'offensive.. Ces officiers avaient l'aval des autorités du Mali. »
Habaye Ag mohamed
Mise au point sur la situation à Gao
Aujourd'hui, l'AFP, repris en boucle par un certain nombre de médias occidentaux, maliens et algériens, annonçait que le « MUJAO avait occupé le QG du MNLA ". Ils annonçaient que le MNLA avait subi une sérieuse défaite face au Mujao et que " Les combattants du MNLA "ont fui, d'autres ont été tués, d'autres arrêtés". (….)
C'est une nouvelle phase de cette guerre que les ennemis de notre peuple nous imposent. Nous l'affronterons avec courage et détermination et nous appelons l'ensemble des peuples frères et amis à nous soutenir massivement par tous les moyens dont ils disposent.
Gloire à nos martyrs d'hier et d'aujourd'hui
Vive l'Azawad libre et démocratique
Mossa Ag Attaher,
Chargé de communication du MNLA