mercredi 13 juin 2012


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Mali: des militaires empêchent la diffusion de l`interview d`un rebelle touareg
Publié le mardi 12 juin 2012   |  AFP





BAMAKO, 12 juin 2012 (AFP) - Des militaires maliens ont effectué mardi une descente au siège de la télévision malienne privée Africable à Bamako, pour interdire la diffusion d`une interview d`un leader rebelle touareg qui devait être diffusée mardi soir, a-t-on appris auprès de la télévision.

"Plus de dix militaires maliens armés sont arrivés ce mardi pour encercler le siège de notre télévision et (...) ils ont interdit la diffusion prévue pour mardi soir d`une interview d`un rebelle touareg", a expliqué à l`AFP Abdoulaye Barry, journaliste à Africable.

M. Barry est l`auteur de l`interview réalisée avec Mohamed Lemine Ould Ahmed, secrétaire général adjoint du Mouvement national de libération de l`Azawad (MNLA). "Je suis désormais dans la clandestinité, surtout que les militaires ont dit qu`ils reviendraient si l`interview était diffusée ", a-t-il affirmé.

Un responsable de la rédaction a de son côté déclaré que "pour des raisons de sécurité", l`entretien avec ce dirigeant du MNLA ne serait pas diffusé. "Il faut qu`on laisse les journalistes faire leur travail" et "la liberté d`expression doit être respectée", a-t-il cependant ajouté.

Depuis plusieurs jours, un spot tournait en boucle sur la chaîne pour
annoncer la diffusion de l`entretien.

Africable, qui se présente comme "panafricaine", est très regardée sur le
continent et en Europe par la diaspora

Le MNLA est un des groupes armés qui occupent et contrôlenet le nord du
Mali depuis plus de deux mois, mais a été marginalisé par les mouvements
islamistes tels Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Ansar Dine (Défenseurs
de l`islam).

sd/stb/sba



MNLA : Réponse à Monsieur le Président du Niger,Mahamadou Issoufou








Monsieur le président,  le MNLA et toutes les populations de l’Azawad ne comprennent pas votre affirmation sur RFI selon laquelle l’Azawad est principalement occupé par des Jihadistes étrangers (Pakistanais, Afghans et autres). Permettez nous, Monsieur le Président, de vous rappeler sagement qu’à plusieurs égards le Niger et Azawad sont peuplés par les mêmes communautés.
Alors que dans votre déclaration, vous sembliez mettre toute la lutte du MNLA à la solde de quelques Jihadistes étrangers dont les éléments vivants sur le territoire de l’Azawad et du Niger sont depuis plusieurs années connus et tolérés des autorités du Mali.
Acceptez également, Monsieur le Président , que la lutte du MNLA pour la libération de son territoire inclut aussi son combat pour un Azawad laïque et démocratique et débarrassé de toutes organisations terroristes.
Le combat auquel nous vous invitons aujourd’hui, Monsieur le Président, c’est bien celui de l’union des forces pour vaincre les organisations Jihadistes qui opèrent non seulement au Niger, mais aussi dans l’ensemble des pays de la sous – région.
Au lieu donc, Monsieur le Président , à la veille de votre visite en France, de tenir un discours de va-t-en guerre, vous feriez mieux d’affuter vos arguments pour obtenir plus de projets de développement au profit des populations déshéritées du Niger, que la misère et le sous développement risquent de pousser à la révolte et créer des conditions propices à l’avènement d’un intégrisme radical.
Nous vous prions donc, Monsieur le Président, de plaider plutôt la négociation pour laquelle votre partenaire français est déjà largement engagé. Aussi, le MNLA reste disposé à recevoir de votre part des émissaires pour une revue de ses troupes, à moins que votre dessein ne soit une insinuation ayant pour motif essentiel d’inciter la communauté internationale à vous débarrasser d’une minorité considérée comme embarrassante, sous le prétexte fallacieux de connivence avec AQMI.
Pour le MNLA, ABLAL, le 11 juin 2012

DERNIÈRE MODIFICATION : 13/06/2012 

AFRIQUE - MALI - UNION AFRICAINE


Jean Ping, président de la Commission de l'Union africaine

Stéphanie Antoine interroge Jean Ping sur l’éveil économique de l’Afrique, à l’occasion du New York forum à Libreville, au Gabon, organisé par Richard Attias. Le président de la Commission de l’Union africaine revient sur la crise malienne, après avoir demandé au Conseil de sécurité de l'ONU d’adopter une résolution autorisant une intervention militaire au Mali.

Par FRANCE 24



Mali : Le patriarche des Touareg Ifoghas demande aux siens de déserter un groupe lié à AQMI

BAMAKO (Xinhua) - Le patriarche des Touareg Ifoghas, Intalla Ag Attaher, a récemment adressé une lettre à ses enfants, aux chefs traditionnels et oulémas, dans laquelle il leur demande de "déserter immédiatement le groupe Ançar Dine (...) parce nous avons découvert que c'est un parti d'Al Quaïda".
Mercredi 13 juin 2012 | 11:59 UTC
"Je lance un appel pressant à tous ceux parmi mes amis, les responsables des communautés, et parmi mes enfants, qui sont membres jusque-là du groupe Ançar dine, de le déserter dans les plus brefs délais parce que nous avons découvert que c'est un parti d'Al Quaïda", a indiqué le patriarche dans sa lettre datée du 8 juin.
"Après cela, je vous conseille de suivre la voie sur laquelle vous avez trouvé vos oulémas et vos pères", a ajouté le vieux Intalla.
A la lumière de nos recoupements, Alghebass Ag Intalla, fils du vieux Intalla, est un membre d'Ançar Dine, tandis que Nina Wallet Intalla, fille du même patriarche, est une membre influente du MNLA. Un autre fils de ce même vieux Intalla est aussi membre du MNLA.
En d'autres termes, ses enfants sont divisés en deux groupes soutenant chacun une position.
Par ailleurs, certaines personnes se posent la question de l'authenticité de cette lettre, sans pour autant la remettre en cause.
Cependant, d’autres sources estiment que l'authenticité de cette correspondance ne "souffre d'aucune ambiguïté" pour qui connaît la position dudit patriarche des Ifoghas.
"Une telle lettre venant du vieux Intalla ne m'étonne pas. En effet, lors d'une rencontre tenue le 25 avril dernier à Gao, il avait envoyé une lettre écrite en Tissinare (écriture des touaregs) dans laquelle il avait désapprouvé Ançar Dine. Mais, le traducteur avait interverti la traduction", a expliqué une source de Gao.
Cette lettre du vieux fait suite aux marches de protestation des 5 ,6 et 7 juin dernier à Kidal, tenues par des jeunes et femmes.
A noter que le divorce entre le MNLA et Ançar Dine est toujours d'actualité car à présent les deux groupes ne fument pas le calumet de la paix.

DERNIÈRE MODIFICATION : 12/06/2012 

AL-QAÏDA AU MAGHREB ISLAMIQUE - COUP D'ÉTAT - MALI - NIGER - TOUAREG


EXCLUSIF - La fuite des soldats maliens au Niger

France 24

Depuis bientôt trois mois, le Mali est coupé en deux : le Nord est aux mains des séparatistes touareg de l'Azawad et des islamistes d'Ansar Dine, alliés aux djihadistes d'Al-Qaïda au maghreb islamique. Les soldats maliens de l'armée régulière ont fui la région et certains sont partis se réfugier de l'autre côté de la frontière, au Niger. Une de nos équipes est allée à leur rencontre.

Par Marc PERELMAN
Ces soldats sont désarmés et confinés dans un ancien camp militaire dans la capitale Niamey, au Niger, mais ils sont prêts à repartir au front pour reconquérir le Nord-Mali et se racheter de leur défaite. Ces derniers n’ont échappé aux rebelles qu’en faisant semblant de se joindre à eux.
Leur commandant, le colonel-major Elhadji Ag Gamou décrit un Nord-Mali sous la coupe intransigeante des islamistes, qui imposent la charia et n’ont que faire des revendications autonomistes touareg. Il explique que sa présence avec ses 600 hommes au Niger est "stratégique" dans le cadre d’une offensive militaire qu’il appelle de ses vœux.
Un officier malien, arrivé de Bamako, va plus loin, affirmant qu’une intervention militaire se prépare activement. Les officiels nigériens, eux, maintiennent une neutralité officielle, expliquant qu’ils accueillent ses soldats pour des raisons humanitaires, mais à titre temporaire. Cependant, ils laissent entendre que ces troupes qui connaissent parfaitement la région pourraient servir de force d’appoint dans le cadre d’une intervention militaire internationale, si possible sous couvert d’un mandat de l’ONU.

Un reportage de Marc Perelman, Marc Cousinet, Lionel Barbosa et Olivier Morel.

mardi 12 juin 2012

Résolution du Parlement européen sur les Droits de l'Homme et la sécurité dans la région du Sahel (2012/2680(RSP))



PROPOSITION DE RÉSOLUTION
PDF 124kDOC 73k
12.6.2012
PE491.948v01-00
B7-0329/2012
déposée avec demande d'inscription à l'ordre du jour d'un débat sur des cas de violation des droits de l'homme, de la démocratie et de l'état de droit
conformément à l'article 122 du règlement


sur les Droits de l'Homme et la sécurité dans la région du Sahel (2012/2680(RSP))

Marie-Christine Vergiat, Jacky Hénin, Willy Meyer, João Ferreira au nom du groupe GUE/NGL
NB : Cette proposition de résolution n'est disponible que dans sa langue originale

Résolution du Parlement européen sur les Droits de l'Homme et la sécurité dans la région du Sahel (2012/2680(RSP)) 
B7‑0329/2012
Le Parlement européen,
–   vu la stratégie pour la sécurité et le développement au Sahel, adoptée en mars 2011,
–   vu les conclusions du Conseil sur le Sahel du 22 et 23 mars 2012
–   vu la déclaration de Catherine Ashton du 22 mars 2012,
- Vu la déclaration du 15 avril 2012 de Ouagadougou, l’accord cadre du 6 avril 2012 et l’engagement du 1er avril sur le retour à l’ordre constitutionnel
–   vu l'appel des différentes agences de l'ONU: UNICEF, HCR et OMS du 10 avril 2012 pour apporter des fonds supplémentaires destinés aux millions de personnes affectées par l'insécurité alimentaire dans la région du Sahel
– vu l'appel de l'UNICEF sur le Mali de 26 millions de dollars pour lui permettre de satisfaire aux besoins de santé et de nutrition des enfants d'ici à la fin de l'année.
– vu l'appel de fonds d'un montant de 35,6 millions de dollars pour répondre à la crise humanitaire croissante au Mali de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés du 23 février 2012
–         vu l'appel de fonds d'au moins 69,8 millions de dollars pour venir en aide à 790.000 familles agricoles et pastorales, prises au piège des crises alimentaires répétées dans la région du Sahel en Afrique de l'Ouest lancé par la FAO le 9 mars 2012
–        vu ses précédentes résolution notamment celle sur le Mali du 18 avril 2012
–   vu l'article 122 de son règlement,
A.           Considérant que selon l'Office de Coordination des Affaire Humanitaires de l'ONU (OCHA) en avril 2012, 18,4millions de personnes étaient affectées par l'insécurité alimentaire dans 8 pays du Sahel; plus d'1 million d'enfants souffrant de malnutrition sévère; 3 millions d'enfants souffrant de malnutrition dite "modérée"
Considérant que l'insécurité alimentaire affectait principalement (en millions de personnes touchées): le Niger 6,4M ,le Mali 3,5M, le Burkina Faso 2,85M, le Tchad 3,6M, le Sénégal 0,8M , la Mauritanie 0,7M, la Gambie 0,6M et le Nord Cameroun 0,12M;
B.        Considérant que depuis 2010, 25,4 millions de dollars ont été alloués au Sahel par le biais de la FAO, considérant qu'il faut au bas mot 75,4 millions de dollars supplémentaires pour venir en aide à 790.000 ménages vulnérables;
C.       Considérant qu'on signale en outre dans la région un fort accroissement du nombre de personnes déplacées, considérant qu'en mai 2012 plus de 300 000 maliens se sont réfugiés vers l’intérieur du pays et vers les pays voisins fuyant les conflits au nord du pays,
D.       Considérant que le Sahel est l'une des régions les plus pauvres dans le monde, mais très riche en ressources naturelles comme le gaz, l'uranium et le pétrole,
E.        Considérant que la situation de sécheresse depuis deux ans, la pauvreté endémique dans de nombreuses régions du Sahel, les mécanismes de solidarité régionale défaillants, l'accaparement et la mauvaise gestion des terres agricoles, les aléas liés aux jeux mercantiles de certains spéculateurs, etc., sont à l’origine des tensions alimentaires récurrentes dans cette région, considérant que les femmes sont particulièrement touchées par la pauvreté et la montée de la criminalité dans la région;
F.        Considérant que toute la zone du Sahel est devenue depuis une dizaine d’années une véritable zone ou les trafics de toute nature et notamment d’armes et de drogues se sont développés dans l’indifférence générale ;

G.       Considérant qu'on observe dans cette région une augmentation des actes criminels et une présence de plusieurs mouvements extrémistes au nord du Mali comme l’Aqmi (Al Qaeda au Maghreb islamique), le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) ou encore le mouvement Boko Haram ;

H.       Considérant que les populations touaregs sont particulièrement touchés par la pauvreté, l'impossibilité d'avoir accès au terres et la difficulté d'accès aux droits civiques, considérant qu'ils se sont révoltés plusieurs fois pour demander l'amélioration de leur conditions de vie, considérant que la crise au Mali a des répercussions sur l'ensemble de la région;

I.  Considérant que des armes et des équipements militaires se chiffrant en milliers de tonnes ont inondé la région du Sahel et en particulier le nord Mali à la suite de l’intervention militaire de la France, de la Grande Bretagne et de l’OTAN en Libye, et qu’en général les rebelles lybiens ont été totalement désarmés aux frontières des pays dans lesquels ils pénétraient à l’exception de ceux qui se sont rendus au Mali ;
J.         Considérant que depuis 2002 il existe un programme de formation militaire des États-Unis dans presque tous les pays du Sahel (Trans-Sahel Initiative contre le terrorisme), considérant que la France garde une présence économique et militaire dans la région et que la multiplication des actes d'ingérences de l'ancienne puissance coloniale n'ont fait que renforcer l'insécurité au Sahel;
K.       Considérant que les pays du G20, réunis le 3 et 4 novembre 2011 à Cannes, ont renouvelé leur engagement de 2009 à hauteur de 22 milliards de dollars pour garantir une sécurité alimentaire mondiale, mais jusqu’ici seulement, 30 % de cette somme ont été véritablement engagés,

1.  Se déclare particulièrement inquiet par la situation humanitaire catastrophique dans la région du Sahel;
2.  souligne le fait que toute volonté d’intervention notamment militaire et tentative d’ingérence ne ferait que fragiliser la situation et déstabiliser davantage toute cette région de l’Afrique ; se déclare par conséquent particulièrement inquiet par les allégations formulées par des représentants de la société civile malienne et par diverses forces politiques dans ce pays d’implication du gouvernement français dans la situation actuelle au Mali ; demande par conséquent que toute la lumière soit faite sur les responsabilités de chacun ;
3.        met en avant le fait que la crise humanitaire et la montée de la criminalité que connait aujourd’hui la région du Sahel trouve ses origines dans les problèmes économiques et sociaux du pays et qu’il est urgent de répondre aux besoins des populations en matière d’accès à l’emploi, à la santé, au logement, aux services publics et ce de manière égale pour tous ; souligne que le tracé des frontières coloniales continue de jouer un rôle important dans la situation d'instabilité économique, sociale et politique de la région ;

4.        Est convaincu qu'un arrêt total des exportations d'armes, en particulier pour les zones de conflit comme celle du Sahel permettrait d'éviter des souffrances inutiles causées par les conflits armés, l'instabilité, les attaques terroristes et la corruption,

5.  Souligne le fait que la région du Sahel est une des régions les plus touchées par le changement climatique, le manque de biodiversité et que ces phénomènes ont de profondes répercussions sur l'agriculture et la vie des peuples autochtones, salue l'action de la FAO, en collaboration avec le Comité permanent inter-états de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), ainsi qu'avec le Système d'alerte précoce contre la famine (FEWSNET), le PAM et les gouvernements
6.  Réaffirme cependant la nécessité d'une politique ambitieuse afin de permettre à la population l'accès à ses ressources naturelles, à ses terres et à son économie pour permettre de sortir définitivement des crises à répétition et de l'insécurité que connait la région;
7.  Souligne que de nombreuses ONG sont mobilisées sur le Sahel, mais que les fonds restent à ce jour insuffisants malgré la multiplication des appels aux dons, demande par conséquent à l’UE de répondre aux recommandations de l'appel des différentes agences de l'ONU : appel de la FAO du 9 mars 2012, de UNICEF, HCR et OMS du 10 avril 2012 et débloque une aide humanitaire supplémentaire en considérant la situation de la région comme une véritable catastrophe naturelle capable de répondre aux urgences de la crise humanitaire qui sévit dans cette région;
8.  Souligne que la région du Sahel est un territoire de transit pour les populations migrants vers l'Europe; estime par conséquent que les politiques migratoires des l'UE notamment l'incarcération et le renvoi des migrants, affecte considérablement la situation de la région en particulier en matière de sécurité et de violation des droits de l'Homme; réaffirme par conséquent la nécessité de développer des réelles coopérations avec les pays concernés
9.  charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et la Commission, à la haute représentante/vice-présidente Catherine Ashton, au Conseil de sécurité des Nations unies et au Secrétaire général des Nations unies, à l'ONUCI, aux institutions de l'Union africaine, à la CEDEAO, à l'Assemblée parlementaire ACP-UE ainsi qu'aux gouvernements de la région du Sahel et des États membres de l'Union européenne.
http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=MOTION&reference=B7-2012-0329&format=XML&language=FR

Des pays africains s'apprêtent à envahir l'Azawad

11/06/2012 - 16:43

PARIS (SIWEL) — Les pays membres de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) se préparent à envahir le tout nouvel état de l'Azawad, ceci avec le soutien de la France.


Chef d'état-major de la CEDEAO (PH/DR)
Chef d'état-major de la CEDEAO (PH/DR)
Le chef de l'Etat nigérien Mahamadou Issoufou a révélé que les pays africains (Cédéao et/ou Union africaine) se préparaient à saisir le Conseil de sécurité de l'ONU d'un projet de résolution sur la situation dans le nord du Mali (l'Azawad).

En visite officielle ce lundi en France, M. Issoufou a affirmé que la situation (dans l'Azawad NDLR) est « préoccupante », faisant état de la présence de « jihadistes afghans, pakistanais, en tout cas étrangers au Mali qui entraîneraient des groupes terroristes », plaidant pour une « réponse internationale ».

De son côté, le président français François Hollande a affirmé à l'issue de son entretien avec le président nigérien redouter l'installation de « groupes terroristes dans le nord du Mali », et exprimé le soutien de la France à une éventuelle opération militaire africaine. Il a indiqué que la France soutiendra toute résolution qui sera présentée par la Cédéao au Conseil de sécurité de l'ONU.

Le MNLA qui a mis en place le 7 juin dernier un Conseil transitoire de l’Etat de l’Azawad (CTEA) de 28 membres, présidé par Bilal Ag Acherif, avait indiqué qu’il est disposé à travailler avec le médiateur Blaise Compaore, président burkinabé et médiateur de la Cédéao, en qui « il place sa confiance dans le règlement du conflit malien et se met à la disposition de la communauté internationale pour trouver une issue à ce problème », avait annoncé Ibrahim Ag Mohamed Assaleth.

Le 03 juin 2012, l’agence Siwel avait rapporté que le mouvement salafiste Ansar Dine reçoit des renforts considérables en argent, en armes et en hommes. Des renforts qui viennent essentiellement de l'Algérie et du Qatar. L'objectif serait d'empêcher toute stabilisation de l'Azawad en vue d'une reconnaissance internationale après la proclamation de son indépendance faite par le MNLA le 06 Avril 2012.

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SIWEL 111645 JUIN 1

Association Derhane

Mot de la Présidente

 Créé le dimanche 13 mai 2012 22:22

http://derhane.org/

Appui primordial

La situation des réfugiés Maliens à Ouagadougou aurait été catastrophique sans l'appui des autorités Burkinabè à travers leurs organisations humanitaires telles que:
* La Commission Nationale pour les Réfugiés (CONAREF),
* Le Comité National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation (CONASUR),
* L'Action Sociale du Burkina Faso.

 



Salikata Walet Intallou, Présidente de l’Association Derhane

« Je vous souhaite la bienvenue sur le site Internet de Derhane. Vous pourrez y découvrir notre association et les actions que nous menons, jour après jour, pour venir en aide aux nécessiteux et travailler pour un meilleur futur pour les nomades.
Ces actions sont le fruit de l’engagement de 50 bénévoles de par le monde qui accordent leur temps, énergies, et ressources pour participer à la réalisation des objectifs de Derhane et en mettant en œuvre nos missions d’accompagnement et de soutien des nomades.
Je n’oublie évidemment pas nos donateurs, nos bienfaiteurs et l’ensemble de nos partenaires qui nous soutiennent et nous permettent aujourd’hui de poursuivre le combat que nous menons depuis près d’une année.
Je vous souhaite une bonne visite sur ce site, qui je l’espère, vous apportera toutes les informations que vous recherchez. Si vous souhaitez rejoindre nos équipes, vous pouvez nous contactez.»

Le comité directeur

A cause de la situation difficile dans laquelle une grande partie de la population Nord-Malienne s’est réfugiée dans les pays limitrophes du Mali, notre comité directeur est momentanément restreint et consiste en une équipe de gestion de crise.
Notre comité directeur consiste actuellement en une Présidente, un Vice-Président, une Trésorière, et deux Commissaires aux Comptes.


Présidente: Salikata Walet Intalou
Mme Walet Intalou est la fondatrice et l’administratrice de "Makara Beauté", une entreprise privée offrant divers soins de beauté et esthétiques à la gente féminine et commercialisant également des cosmétiques. La gestion de cette entreprise âgée de 3 ans fut interrompue par la nécessité de se réfugier hors du Mali.
Mme Walet Intalou assure la gestion des activités quotidiennes de Derhane et délègue les différentes taches tout en traçant les grandes lignes de l’évolution de Derhane.


Vice-Président: Acheick Ag Mohamed
M. Ag Mohamed est co-fondateur et président de la Conférence Tamasheq pour l’Unité, une organisation bénévole ayant pour objectif principale d’accroitre la présence numérique et intellectuelle du peuple Touareg. Etudiant en Master, il se spécialise dans la gestion des ONG.
M. Ag Mohamed vient en support direct à la Présidente Mme Walet Intalou dans la planification des gestions quotidiennes de Derhane et dans la planification des actions futures

Accueil du site > Débats, analyses,opinions, idées > Azawad : Etat Amazigh ou Etat (...)
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DR. HANDAINE MOHAMED, DIRECTEUR DU CENTRE D’ÉTUDE AMAZIGHE - HISTORIQUE ET ENVIRONNEMENTALE - AGADIR-MAROC

Azawad : Etat Amazigh ou Etat Islamique ?

mardi 12 juin 2012
Un contexte historique oublié.
Le Sahel à travers l’histoire est un espace de liberté et de transhumance. Il était une région tampon entre l’Afrique méditerranéenne et l’Afrique noire. Traversé par plusieurs voies commerciales, les Touaregs contrôlèrent le commerce de l’or, l’ivoire et les esclaves.
En se basant sur cette matière stratégique à l’époque, ils ont pu constituer un grand empire ; les Almoravides sont venus s’installer dans l’Afrique méditerranéenne. La constitution des Etats dans cette région n’est pas une chose récente. Au XVII siècle les Touaregs ont constitué l’Etat de Songhay avant qu’il soit envahie par les Sadiennes.
Juste pour dire que les transformations politiques dans le Sahel a des origines très enracinés dans l’Histoire.
Cependant, pour avoir une idée globale de cette région il faut, semble –til, prendre le Sahel dans sa dimension géographique et géopolitique. Le Sahel s’étend de l’Océan jusqu’au Corne de l’Afrique, et du Sahara jusqu’au fleuve de Niger en constituant une bande géographique des milliers de kilomètres.
D’après une vision géopolitique, la région est traversée par un courent de perturbation qui commence du Sahara atlantique jusqu’à la Somalie, en passant par l’Azawad, Darfour, le sud du soudan et l’Erythrée. C’est une région de forte mobilité du nord au sud et du sud au Nord. Et depuis plus d’un demi-siècle la population poussé par la désertification accentuée par le changement climatique aux dernières années, et par la marginalisation politique et économique des Etats autoritaires, et surtout instrumentalisé par les régimes panarabistes de l’Algérie et la Libye de Kadhafi avant d’être utilisé par les régimes Wahabistes et l’intervention des pays qui semble être en lutte contre le terrorisme, cette population cherche un issue à leur destin. Au milieu de tous ces intérêts, la région demeure un espace ouvert à tout ce qui peut intervenir. Il semble que les pays occidentaux qui détiennent les règles du jeu ont un plan clair de la région. Ils ont commencé par le règlement, à leurs façons, les problèmes du Sahel oriental (Somalie, le Sud du Soudan, Darfour) en attendant que la situation se dégrade dans l’autre région occidentale, ils interviendront.
Le printemps des peuples et l’Azawad
Au Maroc et ailleurs, le mouvement Amazigh soutient le droit de l’autodétermination du peuple amazigh Touareg. La déclaration d’un Etat Azawad était parmi les objectifs du peuple Touareg. Ils ont payé très cher pour y arrivé. Cependant, il semble que la situation au Nord du Mali n’est pas loin de ce qui est arrivé au printemps des peuples dans toute l’Afrique du nord (Tunisie, Libye, Egypte).
Les peules ont ouvert la voie à ceux que sont bien organisé les « Islamisants ». Ce mouvement de référence religieux a trouvé dans la source religieuse une mine intarissable de la mobilisation de la population. Avec un discours simple basé sur la bienfaisance, et un meilleur avenir, ou un paradis éternel, que ce mouvement a forgé son arsenal force incontournable dans la région. Les systèmes autoritaires dans la région qui ont appauvris la population accompagné d’un système éducatif basé sur l’absolutisme et le rejet de toute action qui peux mener à la promotion d’un esprit critique, ont bien aménagé le terrain pour la monté de tendances de l’absolutisme. Du ce fait il y a une complémentarité entre ce mouvement des « Islamisants » et les pouvoirs autoritaires déchus. Alors la population est prise en otage entre les deux protagonistes. Dans un climat de révolution ‘anarchique’ spontanée, dans ce genre de situation les révolutions prennent souvent le cap qui n’est pas celui de ceux qui ont perdu la vie pour un avenir meilleur de la population. Nous avons vu les scénarios qui se ressemblent dans la région. De la Tunisie à l’Egypte en passant par la Libye les droits se dégradent, en particulier les droits de la femme qui sont menacées sérieusement. Donc au Nord du Mali la situation n’est pas loin de ce scénarios, les Touaregs qui ont lutté depuis longtemps pour un avenir meilleur de ce peuple seigneur de Sahara se trouve au centre d’une tempête des intérêts extrêmement complexe. Certes les Touaregs ont l’habitude des tempêtes, mais celle là est sans précédant. Il faut beaucoup de courage, de sagesse et de sacrifice pour s’en sortir. Durant plus de vingt ans du travail ensemble avec nos frères Touaregs dans des réunions des Nations Unies, ils ont montré un sens remarquable de la sagesse et évite soigneusement le recours aux moyens non pacifiques de la résolution des conflits. Aujourd’hui la situation reste ambigüe il est difficile de se prononcer sur la réalité sur le terrain. Mais d’après ce qui circule dans les médias ce qui se passe sur le terrain est loin d’être inscrits dans les objectifs du peuple Touaregs ; qui se basent sur la tolérance, dont les femmes non seulement bien traitées, mais elles sont des chefs dans la société sans aucun complexe religieux. Les ‘Islamisants’ qui ont interprété la religion selon leurs intérêts politiques soutenus par le mouvement wahhabite du Moyen Orient ont “volée” escamotée la révolution des Touaregs. Les Amazighs dans l’Afrique du Nord semble être dans la même situation des Egyptiens vis-à-vis des candidates pour les élections. Ils sont dans une impasse terrible. Les Amazighs auront beaucoup de problèmes à soutenir la création d’un Etat allant contre les principes ancestrales des Amazighs à savoir la tolérance, et la liberté des femmes ; bref un Islam amazigh différent de celui du moyen Orient.
Un Sahel fédéral libre et démocratique.
En se basant sur l’histoire il me semble que la solution des conflits dans le Sahel n’est pas celui du cas du Soudan qui sera toujours une source des problèmes et de l’instabilité. Il est de devoir de la communauté internationale de faire en sorte de minimiser les conflits dans une stratégie de long terme. Le Sahel était toujours un espace libre géré par la population dans le cadre d’un système fédéral en harmonie avec la nature et l’utilisation durable des ressources. C’est dans l’époque coloniale que les frontières ont été instaurées, et ils ne sont pas reconnus par les Touaregs. Ils parcourent la région de Kidal à l’Air et de Djanet à Aubari comme ils faisaient avant l’époque coloniale. Les pays de l’Afrique méditerranéenne et ceux de l’Afrique subsaharien, et qui sont concerné par les problèmes du Grand Sahel à savoir le Maroc, l’Algérie, le Mali, le Niger, la Libye sont appelé à revoir leur approche envers le Grand Sahel, ainsi que les mouvements de revendications dans la région, tous doivent revoir leurs stratégies dans la lumière des transformations géopolitiques dans la région et dans le monde. Il me semble que la meilleure façon c’est l’approche de la résolution pacifique des conflits. Et toujours dans ce cadre le système fédéral peut contribuer à la résolution des conflits dans cette région. Un pays fédéral permettra à tous ses peuples le partage du pouvoir et les ressources. Je peux imaginer des pays de l’Afrique du Nord et les pays du grand Sahel qui contient des régions fédérales dans leurs pays respectifs, avec un model de l’Union Européen, où les droits de l’Homme et les peuples autochtones sont garantis, ainsi que la circulation des personnes et des capitaux soit assurée. Cependant la discussion sur la question du grand Sahel ne fait que commencer. Dr. Handaine Mohamed Directeur du centre d’étude amazighe Historique et environnementale Agadir-Maroc
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Qui veut déstabiliser le Mali et la zone sahélo-saharienne ?

La grave situation prévalant au Mali interpelle l’ensemble de la communauté internationale pour de multiples raisons : sécuritaire, humanitaire et de protection des sites religieux de Tombouctou et du Nord du pays inscrits au  patrimoine mondiale.
Si on se réfère à la déclaration du Président français, Monsieur François Hollande, en date du 11 juin 2012, une lourde menace d’installation de groupes terroristes au Nord du Mali, aujourd’hui aux mains de séparatistes touaregs et d’islamistes, est avérée.
Pour le Chef de l’Etat français, cette menace est réelle et une main étrangère existe dans cette opération de déstabilisation du Mali qui toucherait très certainement le continent Africain et certainement l’Europe
Face à cette nouvelle donne, les chefs d’Etat de Guinée et du Niger se sont déclarés favorables à une intervention militaire visant à chasser les putschistes de Bamako et les groupes armés touaregs et islamistes qui contrôlent le Nord du Mali.
Il est vrai, et tout la communauté internationale s’accorde sur ce point, que c’est aux Africains de saisir le Conseil de Sécurité des Nations Unies au moyen  d’une résolution qui sera présentée par la CEDEAO et appuyée par l’Union Africaine.
Si l’intervention est décidée, il en reviendra aux seuls Africains de la mener avec l’appui de puissances internationales.
Il est entendu que l’option militaire reste un dernier recours pour rétablir le Mali dans sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale.
Mais la question primordiale qui reste posée est : qui veut déstabiliser  et dépecer le Mali ?
Les indices disponibles et irréfutables signalent une présence de djihadistes afghans, pakistanais et autres étrangers au Mali qui entraîneraient des groupes terroristes.
D’autres indices, également impossible à démentir, confirment que les terroristes d’AQMI, d’Ansar Dine et du MUJOA auraient reçu d’importantes aides financières du Qatar.
Ces indices, auraient été confirmés par les services secrets  français et le renseignement militaire (DRM) dans des notes qui démontreraient un activisme diplomatique du Qatar en faveur des islamistes et son implication dans le financement des mouvements armés notamment au Nord du Mali.
Cet activisme du Qatar au Mali et dans la zone sahélo-saharienne pourrait s’expliquer très facilement par ses visées sur les richesses des sous-sols de cette région mais aussi par des négociations discrètes entamées avec Total, le groupe pétrolier français, pour une exploitation prochaine du pétrole de la région à l’avenir
A cette fin, et selon plusieurs informations dignes de foi, des centaines d’éléments de ces groupes terroristes vadrouilleraient dans la région, aux frontières du Niger, du Burkina-Faso et de l’Algérie.
Autre pays à inclure dans cette analyse la position de l’Algérie.
L’Algérie, qui se targue d’avoir une armée professionnelle, qui de surcroit est surarmée, n’a pas daigné intervenir pour nettoyer le terrorisme islamistes sur son territoire dans les confins sahélo-sahariens et protéger par conséquence la souveraineté malienne et empêcher une partition du Mali.
Cette attitude passive des autorités algériennes qui, d’ailleurs, a été mise en exergue récemment par le Ministre des Affaires Etrangères nigérien, répond essentiellement à des impératifs d’hégémonie sur le plan continental et à sa volonté d’avoir une main mise sur les richesses stratégiques renfermées par le sous-sol du Nord Mali, notamment pétrolières, gazières mais aussi et surtout la mine géante d’uranium d’Imouraren au Niger.
Cette dernière mine d’uranium dImouranen intéresserait fortement l’Iran. Ce qui explique les multiples rotations d’aéronefs iraniens chargés d’armements et de munitions dans les aéroports du Nord du Mali au profit des islamistes.
Une menace qui a amené le Maroc à se prononcer, le 11 juin 2012, pour la promotion du rôle et des outils d’action de la CEN-SAD (Communauté des États sahélo-sahariens) de sorte à ce qu’elle soit capable d’apporter des réponses efficaces aux différentes situations et aux graves dérives sécuritaires dans la région.
En effet, les autorités marocaines ont appelé le conseil Exécutif de la CEN-SAD, réuni en session extraordinaire à Rabat à ouvrir la voie à l’émergence d’une organisation forte et moderne capable de trouver des solutions adaptées pour la région « en proie à de graves dérives sécuritaires mettant en péril l’ensemble de l’espace sahélo-saharien, notamment la prolifération des réseaux criminels et terroristes transfrontaliers et les trafics illicites d’armes et de drogue avec leur corolaire d’insécurité et d’instabilité.
De plus le Maroc a jugé insuffisantes les initiatives lancées jusqu’ici pour lutter contre le terrorisme et le crime organisé car aujourd’hui dépassées par les évènements.
Il est devenu impératif que les pays membres du CEN-SAD agissent de concert pour assurer la stabilité régionale, qui demeure une condition sine qua none pour le développement durable, et mobiliser dans un élan de solidarité toutes les énergies.
Quant à la réponse posée dans le titre je dirais simplement ceci : au regard de ce qui précède, il n’est pas exclu d’affirmer que le Qatar, l’Algérie et l’Iran ont des visées certaines sur les richesses du sous-sol du Sahel et déploieraient tous les moyens pour déstabiliser les pays de cette région.

Farid Mnebhi, faridmnebhi@hotmail.fr

Sahel : Crainte d’une ingérence militaire occidentale

Frédéric Powelton,Sahel Intelligence
Quelle initiative entre une intervention de forces ouest-africaines pour rétablir la souveraineté du Mali et une intervention occidentale pour une autre lutte contre le terrorisme aboutira en premier?
Telle est la question qui se pose suite à la situation du Mali déstabilisant chaque jour davantage le Sahel.
La première possibilité est bien sûr la plus médiatisée, mais la seconde n’en est pas à négliger pour autant. Pour de nombreux analystes, le décor est déjà bien planté pour une intervention occidentale. L’armée malienne n’est plus en mesure de contenir l’extension d’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique). La preuve que la situation est suivie de très près en dehors du continent, notamment par les Etats-Unis, est le dernier rapport de John Brennan, le conseiller principal du président Barack Obama en matière de sécurité internationale et de lutte contre le terrorisme.
Dans ce rapport, des liens sont révélés entre AQMI et les groupes somalien Shebab et nigérian Boko Haram. Mais derrière cette noble cause de lutte contre le terrorisme, les soupçons d’un intérêt occidental pour les richesses du Sahel, entre autres uranium, fer et pétrole, sont très fortes. L’Occident irait même jusqu’à alimenter l’instabilité de la région pour pouvoir intervenir plus vite. C’est du moins l’une des manières dont on pourrait interpréter le subventionnement, révélé par le quotidien français « Le Parisien », des groupes terroristes par le Qatar. Une information qui prend une toute autre dimension quand on connaît les liens entre le Qatar et les Etats-Unis comme illustrés dans la guerre de l’OTAN en Libye.
Mais le projet occidental pourrait bien accuser du retard, la raison en est le changement à la tête de l’Etat français. François Hollande est en effet nettement moins va-t-en guerre que son prédécesseur Nicolas Sarkozy. Reste à savoir si les africains profiteront de ce délai pour se prendre en charge.

Au Sahel, l’émir du Qatar se substitue à Sarkozy: les ingrédients d’une intervention étrangère

Kamel LAKHDAR-CHAOUCHE - L’Expression
Plusieurs groupuscules ont tenté de franchir les frontières algériennes. Ces tentatives demeurent vaines
Plusieurs groupuscules ont tenté de franchir les frontières algériennes. Ces tentatives demeurent vaines
La défaite de Sarkozy a brouillé les plans américains dans la région.
L’onde de choc du «syndrome libyen» va toucher plusieurs pays du champ sahélien. Elle n’épargnera pas le Mali dont la situation sécuritaire s’y prête bien. Des spécialistes des questions géostratégique sont catégoriques: «Au Sahel, les jeux sont visiblement faits pour monter de toutes pièces une intervention étrangère.» Cette nouvelle forme de balkanisation de la région sahélo-saharienne est vue par des observateurs avertis comme une porte ouverte au terrorisme international, justifiant des ingérences et interventions étrangères directes dans la région. Une nouvelle technique américaine légitimant ses interventions de par le monde. Chaque heure compte, le risque donc est imminent.
Les mêmes spécialistes soutiennent que la défaite de l’architecte de «l’afghanisation de la Libye», Nicolas Sarkozy, durant la précédente élection présidentielle française, peut accorder un léger sursis à cette intervention. Ainsi, pour Bernard Lugan, spécialiste de l’Afrique, «le Sahel est devenu une terre où prendre ses matières premières (uranium, fer, pétrole, etc.) y attirant outre les acteurs traditionnels, en l’occurrence la France et les Etats-Unis, de nouveaux acteurs comme la Chine». Relevant que l’anarchie qui y règne est voulue, si elle n’est pas provoquée. Cela explique, dit-il,par ailleurs, la position des Américains surveillant la région du Sahel comme du lait sur le feu. Toutefois, la défaite de Sarkozy a brouillé les calculs américains pour mener une opération militaire, touts azimuts, au nord du Mali, soit une deuxième étape pour l’Otan après la Libye.
Par ailleurs, il est aussi signalé que les informations circulant à propos du Qatar qui vient de mettre sa «patte dans le brasier sahélien» renseigne sur son rôle de substitution à la France, plus ou moins pour le moment, pour prêter main forte aux groupes djihadistes au Sahel. Ce petit sultanat du Machrek est d’autant plus connu pour nager dans des eaux troubles et répandre le feu sur son passage pour le compte de l’Oncle Sam et consorts. Le rôle joué par le Qatar dans la guerre de l’Otan en Libye confirme, à plus d’un titre, les informations rapportés par le quotidien français le Parisien, accusant ce pays de subventionner les groupes terroristes.
D’autant que, tous les ingrédients pour justifier une intervention au nord du Mali sont réunis après l’effondrement de l’armée malienne et l’implantation d’Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a renforcé et étendu sa zone d’action dans le nord du Mali, région qui est le bastion du mouvement séparatiste (Mnla), désormais décidé à recouvrer son indépendance. Notons à ce sujet que dans son dernier rapport sur Al Qaîda au Maghreb islamique, le conseiller principal du président Barack Obama, en matière de sécurité internationale et de lutte contre le terrorisme, John Brennan, a noté que cette organisation criminelle (Aqmi) s’est redéployée en nouant des liens avec le Shebab somalien et Boko Haram nigérian, lequel, semble bien structuré. Plusieurs de ses groupuscules ont tenté de franchir les frontières algériennes.
Néanmoins, ces tentatives demeurent vaines, étant confrontés, un dispositif sécuritaire pratiquement hermétique dressé par les éléments de services de sécurité algériens, tous corps confondus. C’est dire que l’oeil de l’Oncle Sam est braqué sur le Sahel en général, et en particulier sur les frontières Sud algériennes.
Et quoique le rapport américain ne constitue pas une grande nouveauté, il révèle néanmoins qu’au Mali le chaos se conjugue avec une crise politique sans issue. Cela suffit pour ouvrir grandement les portes d’une intervention étrangère au Sahel. D’où, les appels de l’opinion internationale à l’adresse de l’Algérie se multiplient pour qu’elle sorte de son retrait de la crise malienne et y intervenir militairement. «Dans le nord du Mali, il faut que les Algériens sortent de leur attitude de retrait et d’expectative, il faut qu’ils se réveillent!», a déclaré Mohamed Bazoum, le ministre nigérien des Affaires étrangères, lundi 4 juin sur les antennes de RFI, à propos de la position algérienne sur la crise au nord du Mali et les solutions pour la résoudre.
Un appel suivi, avant-hier, par les déclarations des présidents guinéen, Alpha Condé, et son homologue nigérien, Mahmoudou Issoufou, qui, à demi-mot s’adressaient à Alger. «Il faut intervenir militairement au Mali pour chasser les islamistes et étouffer les voix séparatistes», s’accordent à dire Conakry et Niamey. A ce sujet, le spécialiste des questions sécuritaires, le colonel à la retraite, Ben Djana Ben Amoueur a indiqué que l’Algérie connaît bien le dossier de la rébellion touarègue et a su faire la part des choses entre la lutte antiterroriste proprement dite et un conflit interne au Mali. Un conflit que les Maliens ont la charge de régler. Donc, l’évolution de la situation explique la prudence de l’Algérie. Bien que l’Algérie était prête à aider les Maliens en proposant sa médiation pour peu que les conditions d’un dialogue sérieux soient réunies.

Les jalons de l’implantation au Niger d’une base militaire européenne posées à Bruxelles


La Commission européenne a annoncé le mercredi 6 juin 2012 le lancement d’une mission civile européenne, en juillet prochain pour aider le Niger à lutter contre le terrorisme et le crime organisé. La décision a été prise suite à la visite du Premier ministre nigérien Brigi Rafini en début de semaine à Bruxelles.
Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a annoncé le mercredi 6 juin l’envoi d’une mission civile au Niger pour assister et former la police, la gendarmerie et la garde nationale.
« Nous ne souhaitons pas voir se développer l’insécurité et les risques de violence terroriste qui menacent l’Afrique. Ainsi, nous préparons à l’heure actuelle, et à l’invitation du Niger, le déploiement d’une mission civile d’appui aux forces de sécurité intérieure et à l’Etat de droit. Cette mission devrait démarrer ses activités le mois prochain », a laissé entendre José Manuel Barroso.
Les échanges sur l’envoi d’une telle mission ont commencé depuis plus de deux ans, suite aux enlèvements de plusieurs expatriés vivant en territoire nigérien par des groupes terroristes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Une cinquantaine de 50 policiers venus de toute l’Europe, seront basés dans un premier temps à Niamey, la capitale pour un mandat initial de deux ans, avant d’être étendue à l’avenir dans le Niger profond, et plus tard à d’autres pays du Sahel.
Ces policiers seront-ils au Niger pour réellement aider à renforcer la sécurité intérieure? Pourquoi c’est seulement maintenant, au moment où la CEDEAO se prépare à aider le Mali à reconquérir sa souveraineté que l’Union Européenne décide d’envoyer des éléments en appui? Le Niger est certes l’un des pays du sahel qui est le plus exposé aux répercussions de la crise qui secoue le Mali, mais a-t-il réellement besoin de la présence des forces spéciales européennes pour défendre son intégrité territoriale ?
Quoique son caractère civil, il faut craindre que cette mission prenne une tournure militaire dans les prochains mois, avec la contre offensive de la CEDEAO qui se prépare depuis le Niger contre les forces sécessionnistes.
La semaine dernière, le Gouvernement a arraché auprès de l’Assemblée nationale, le principe de l’achat des équipements militaires d’une valeur d’environ 40 milliards de francs CFA, pour se préparer contre des éventuelles représailles des MNLA et Ançar El dine.