TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne.
Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
vendredi 11 mai 2012
MALI/CÉDÉAO -
Article publié le : samedi 12 mai 2012 - Dernière modification le : samedi 12 mai 2012
Mali : la Cédéao poursuit sa mission à Bamako pour éviter l'échec
Les deux médiateurs de la Cédéao, Djibrill Bassolé (d) et Adama Bitogo.
Djibril Bassolé et Adama Bictogo, les deux médiateurs de la Cédéao ont failli quitter le 11 mai Bamako sur un constat d'échec. Depuis le milieu de la semaine, les deux diplomates tentent d'arracher non sans difficulté, un compromis entre les ex-putschistes et la classe politique sur la présidence et la durée de la période de transition mise en place le 12 avril. Les autorités maliennes les ont finalement retenus, les discussions ont repris.
NOTRE DOSSIER SPÉCIAL MALI
Les bagages avaient déjà quasiment été embarqués dans les véhicules, la délégation de la médiation s’apprêtait à se diriger vers l’aéroport de Bamako, quand le Premier ministre malien a téléphoné : « J’arrive, attendez-moi ». A son arrivée à l’hôtel, il est accompagné du ministre malien de la Communication, porte-parole du gouvernement, mais aussi du médiateur de la République du Mali, Django Sissoko.
Tous montent au premier étage pour une rencontre. Les débats se déroulent à huis clos. Une trentaine de minutes après, tout le groupe redescend, la médiation à la demande de Bamako, défait ses valises. Les lignes bougent donc probablement. Et peut-être, peut-être que les uns et les autres sont finalement prêts à faire des concessions pour désigner un président de transition accepté de tous.
Ce vendredi, pour approfondir le sujet outre les interlocuteurs politiques, les médiateurs ont rencontré diplomates étrangers à Bamako et chefs religieux. Et ce samedi, les ministres Djibril Bassolé et Adama Bictogo, qui passent désormais plus de temps à Bamako que dans leur pays respectifs, reprendront les discussions avec les uns et les autres.
Par ailleurs, les noeuf Camerounais détenus dans le camp militaire de Kati près de Bamako ont été libérés le 11 mai selon un communiqué officiel lu à la radio nationale. Ils avaient été arrêtés le 6 mai dernier, selon le président de l'Association des Camerounais du Mali qui avait donné l'alerte. Ils étaient « soupçonnés d’être des mercenaires ».
Les autorités camerounaises avaient affirmé cette semaine être en négociation avec les autorités maliennes pour leur libération.
Le MNLA officiellement reçu aux trois parlements de Bruxelles : Parlement européen, fédéral Belge et Flamand.
MALI@ACTU
vendredi 11 mai 2012
Sur invitation de la député flamande Frieda Brepoels du parti NVA, une délégation du MNLA composée de son porte-parole et chargé de communication, Mossa Ag Attaher, Zakiyatou Walet Halatine (ex ministre Touareg au Mali et membre de la société civile de l’Azawad) et de Yasmina Oubouzar, porte-parole du MAK à l’étranger, ont été reçuau parlement européen.
La délégation a été accueillie par Francois Alfonsi, député européen, Europe-Ecologie, grand ami des peuples sans Etat et fondateur du groupe d’amitié Euro-Amazigh. La situation politique a été exposée par Mossa Ag Attaher. Il a procédé à une présentation historique de la marche du peuple de l’Azawad dans la quête de sa souveraineté et de son indépendance. Il dira entre autre :
« La libération du territoire de l’Azawad ayant été finalisée par le MNLA, nous sommes venus solliciter un soutien dans le cadre de la reconnaissance internationale de notre nouvel Etat. Je suis là pour parer à la désinformation et au dénigrement médiatique orchestré par certains medias qui cherchent à discréditer la réalité politique sur le terrain se faisant ainsi le relai de la propagande malienne ». La situation des réfugiés et des populations de l’Azawad a été exposée par Zakiyatou Walet Halatine pour mettre en évidence le caractère urgent d’une aide internationale à l’ensemble de la population de l’Azawad à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières. Elle dira : « Toute aide humanitaire en provenance de la communauté internationale ne doit absolument pas transiter par Bamako. Le risque étant que le Mali l’utilise pour continuer à exercer des pressions et profiter de la situation de détresse des populations pour faire ce qu’il sait le mieux faire : le détournement des aides au détriment des population de l’Azawad ». Outre la présence du député Francois Alfonsi, un représentant de la sous-commission européenne des droits de l’homme a suivi avec attention aussi bien l’exposé de Mossa Ag Attaher sur l’évolution politique de l’Azawad que celui de Zakiyatou Walet Halatine sur les graves atteintes aux droits de l’homme perpétrées par le Mali de 1963 à 2012. Un rapport complet et détaillé a été remis à cet effet. La seconde étape de cette visite a consisté à se rendre au parlement Flamand où la délégation a été reçue par les députés et divers membres de la NVA dont Karim Van Overmeire président du groupe NVA au parlement , Rik Verwaest député NVA, Gijs Degrande chargé des relations internationales NVA , Kim Van Cauteren présidente de la jeunesse NVA et Karel Sterckx de la NVA. Kim Van Cauteren (g) présidente de la jeunesse NVA, Zakiyatou Walet Halatine, Karim Van Overmeire Président du Parlement Flamamd, Mossa Ag Attaher, et Yasmina Oubouzar (d) Porte-Parole du MAK à l’étranger Les débats ont porté sur la difficulté du MNLA à faire entendre sa voix dans les medias face à la propagande mensongère massivement diffusée par les medias visant à discréditer son combat libérateur et démocratique en tentant d’assimiler le MNLA aux divers groupes islamistes sévissant dans l’Azawad depuis plus de quinze ans sous le régime mafieux et complice du gouvernement malien. La porte-parole du MAK a mis l’accent sur la nécessite de venir en aide au MNLA sous peine de favoriser l’installation définitive de la coalition des groupes intégristes, salafistes venus envahir l’Azawad dans le but de déposséder le peuple de sa liberté acquise après soixante ans de lutte et de sacrifices. Au niveau du parlement fédéral belge, la délégation a été accueillie avec tous les honneurs par les sénateurs, Madame Elke Sleurs et Monsieur Piet de Bruyn ainsi que par Maxime Van den Bossche représentant du sénateur Karl Vanlouwe. Apres deux heures de débats et d’échange sur l’Azawad et à la lecture des documents apportés, les sénateurs ont été surpris par l’ampleur de la répression et des massacres perpétrés contre les Touaregs, depuis le rattachement de leur territoire au Mali contre leur volonté par la France coloniale qui en porte la lourde responsabilité. Le sénateur Piet de Bruyn dira « Je suis bouleversé par autant d’injustices menées contre un peuple autochtone ! » Source : tamoudre.org
Dans l'une de ses dernières sorties internationales en tant que président Français, Nicolas Sarkozy affirmait que l'Algérie est le pays qui détient la clef dans l'ensemble du Sahel. Cette affirmation n'est pas fortuite, loin de là. Par le biais du DRS, l'Algérie a une grande influence dans l'Azawad grâce à la présence d'Al Qaeda au Maghreb Islamique qui n'est qu'une émanation de ses services secrets. Retour sur ces liens dont peu de personnes s'attardent.
Pour mieux connaitre le cartel du trafic de drogue et du crime organisé qu'est AQMI, il faut faire un retour en arrière, plus particulièrement en 1992. Lors des élections locales de cette année en Algérie, un groupe islamiste, le Front Islamiste du Salut (FIS) remporte le premier tour des élections législatives Algériennes avec 82% des 231 sièges, le Front de Libération National (FLN) n'obtenant que 6% des sièges. Se sentant en danger, l'armée oblige le Président Chadli Bendjedid à la démission dans un coup d'état militaire qui ne dit pas son nom, et interrompt immédiatement le processus électoral pour voler au FIS sa victoire électorale.
Pour recouvrer sa victoire, le FIS se lance à partir de Juin 1992 dans la lutte armée par le biais de son bras armé le Groupe Islamique Armé (GIA). Formé en majorité d'Algériens ayant combattus en Afghanistan et en Bosnie-Herzégovine, le GIA mènera des actions militaires qui feront plus d'un millier de mort de 1992 à 1999.
L'exemple palpable de ce machiavélisme du gouvernement Algérien est l'assassinat des 7 moines trappistes de Tibhirine. Enlevés le 27 Mars 1996, les têtes de ces 7 moines seront retrouvées décapitées deux mois plus tard. L'assassinat sera revendiqué comme son habitude par le GIA. Dans le livre "Le crime de Tibhirine, révélations sur les responsables" paru en 2011, des anciens agents du DRS avouent que les moines ont été enlevés sur ordre du général Smain Lamari, ancien chef du DRS. L'objectif poursuivi selon ses anciens agents étaient tout simplement de non seulement d'empêcher aux moines de soigner les combattants du GIA qui n'était pas sous le contrôle des DRS, mais aussi de discréditer les islamistes du FIS.
Ces assassinats macabres commandités par le DRS Algérien n'est pas le seul exemple du machiavélisme de l'Algérie. Dans « La Guerre contre la vérité », Nafeez Mosaddeq Ahmed, politologue britannique et directeur de l'Institute for Policy Research and Development, affirme au bout d'une longue étude que le gouvernement Algérien à instrumentaliser la création du GIA pour non seulement discréditer les islamistes qui venaient de remporter les législatives, mais aussi pour contrôler les populations qui avaient voté en masse pour ces islamistes.
Pour confirmer ce dont beaucoup d'observateurs se doutaient, de nombreux témoignages de personnes proches des renseignements Algériens diront que de nombreux crimes durant cette décennie noire ont été commis par les services secrets Algériens, et que ces crimes furent «revendiqués» par le GIA dans des medias comme le journal Al Ansar de Londres. Questionné plus tard, le rédacteur en chef de ce journal avouera ne pas vraiment savoir si c'était vraiment le GIA ou une autre organisation qui leur envoyait les communiqués à publiés au nom du GIA.
Depuis les années 2000, des milliers de combattants du GIA ont bénéficié de l'amnistie du président Abdelaziz Bouteflika dans le cadre de la loi sur la concorde civile. La minorité restante créa le GSPC pour se spécialiser dans les activités illicites. En 2007, le GSPC est devenu "Al Qaeda au Maghreb Islamique" (AQMI) pour bénéficier du logo "Al Qaeda" pour légitimiser son trafic de drogue et de crimes organisés et tromper l'opinion internationale.
Les deux leaders du GSPC étaient Abdelmalek Droukdel (Abou Mossab Abdelouadoud) un ancien agent de la DRS et Amari Saïfi (Abdel Razak El Para) un ancien sous-officier des forces spéciales algériennes. Officiellement «détenue» en résidence surveillée en Algérie sous la protection de la DRS, El Para est en fait protégé par l'Algérie contre la justice nationale et internationale.
Interrogé par notre confrère de RUE89 en 2010 sur les liens entre AQMI et le DRS, l'un des services les plus centralisés du monde, le Professeur Jeremy Keenan, anthropologiste à l'University of London, l'un des plus grand spécialistes de la zone Sahélo-Saharienne, est on ne peut plus clair sur ces liens:
"Divers signes montrent les liens entre DRS et AQMI. Hattab, par exemple, vit aujourd'hui sous la protection du DRS, tandis que les relations entre ce service de renseignement et le chef actuel de l'AQMI, Abdelmalek Droukdel (alias Abou Mossab Abdelwadoud), fait l'objet de multiples supputations.
"Le GSPC a commencé à faire parler de lui en 2003, lorsqu'il a enlevé 32 touristes européens : 17 avaient finalement été libérés en Algérie, 14 au Mali et l'un est mort. Comme je l'ai raconté dans "Dark Sahara" (2009) et dans "Dying Sahara", cette opération, avait été conduite par le DRS, en association avec les services de renseignements américains. Elle a sans doute été le premier test de la politique de l'administration Bush mené par une unité baptisée Groupe pour les opérations proactives et préventives (GO2P). Une politique conçue pour « fabriquer » et/ou « provoquer » le terrorisme.
"Amari Saifi (porteur de douze pseudonymes, surnommé « Le Para »), qui a dirigé l'opération, était un agent du DRS. Le ravisseur de Pierre Camatte, Abdelhamed Abou Zaïd, était l'adjoint du « Para » et responsable, à ce titre, de la zone malienne. Il bénéficierait de l'aide de deux hommes : Yahia Djouadi (alias Abou Amar), un vétéran de l'opération de 2003 et Mokhtar ben Mokhtar, sorte de «freelance» du DRS."
La présence d'AQMI au Mali est révélatrice à elle seule des liens entre AQMI et l'Algérie. En effet, jusqu'à récemment AQMI était présent dans la région de Tombouctou, dans les zones pétrolifères. L'objectif de leur présence était d'empêché les explorations pétrolifères et d'autres ressources naturelles présentes dans l'Azawad. L'Algérie voit également d'un mauvais œil toute exploration car elle a en commun de nombreuses nappes pétrolifères avec l'Azawad, et une utilisation assècherait rapidement les siennes. Aussi, le no-man's land qu'il avait instauré avait pour objectif d'écarter les visées géostratégiques de pays comme la France et les Etats-Unis qui souhaitent tous occupés la base militaire d'Amashash sous le contrôle du MNLA depuis le 10 Mars.
Durant la manifestation de soutien à l'Azawad du 4 Février à Paris, Masin Ferkal, représentant de Tamazgha a souligné une vérité claire et nette: AQMI n'agit qu'en Kabylie, et en territoires Touareg! Ces deux peuples sont les seuls qui résistent toujours au diktat du gouvernement Algérien qui à défaut de les arabiser veut les rendre docile. C'est dans ce même ordre d'idées que l'Algérie n'acceptera jamais un Azawad indépendant. Car un Azawad, libre, démocratique, et laïque donnera des idées aux Amazighs de l'Algérie, notamment les Touareg (Kal Tamasheq) et les Kabyles.
L'Azawad ayant déclaré son indépendance le 6 Avril dernier, d'après discussions ont eu lieu entre le gouvernement Algérien qui voulait envahir l'Azawad et le DRS qui était pour une méthode plus douce. Cette méthode douce du DRS c'est l'entrée en scène des islamistes d'AQMI et d'Ansar Adine pour miner le terrain. Et si jamais cette méthode échoue dans le futur, les services secrets Algérien ont pris le soin d'avoir une excuse de taille: l'enlèvement de ces 7 diplomates Algériens par AQMI. Si besoin de rappel il en est, il faut noter que tous ces 7 diplomates sont des agents de la DRS qui se retrouvent aux mains de leur collègues de la DRS d'AQMI. L'Algérie pourra donc utiliser cela comme une excuse pour envahir l'Azawad si jamais ces Islamistes n'arrivent pas à faire le travail.
L'enlèvement des diplomates Algérien le 5 Avril à Gao entraine un grand nombre de question. La première question c'est pourquoi les diplomates Algérien ont décidé de rester à Gao alors que le MNLA a demandé à tous les représentants diplomatiques étrangers de quitter Gao bien avant son assaut sur cette ville le 31 Mars. Une fois libéré, et étant donné les risques quant à leur sécurité compréhensible dans un jeune état en construction, pourquoi n'ont-ils pas quittés Gao? Dans la vidéo de l'enlèvement, entre les quatorze (14) et vingtième (20) secondes, on peut voir clairement le consul Algérien, supposé déjà en otage d'AQMI, qui fait un signe des yeux au cameraman comme s'il lui disait «C'est OK maintenant, tu peux arrêter de filmer». Les images parlent d'elles-mêmes.
Dans une de nos prochaines édition, nous reviendrons sur les liens entre le gouvernement et Ansar Adine d'une part, et ensuite sur la prise d'otage d'Ansar Adine par AQMI dont l'objectif est de s'assurer qu'Ansar Adine nuit à l'indépendance de l'Azawad pour le compte de l'Algérie. En tout état de cause, il est important que l'ensemble de l'opinion Azawadienne et internationale prenne conscience du jeu macabre que joue l'Algérie dans le dossier de la décolonisation de l'Azawad.
Par Acherif Ag Intakwa
Mali: le chef d’un groupe islamiste, Iyad Ag Ghaly, négocie la libération d’otages algériens
BAMAKO – Le leader du mouvement islamiste Ansar Dine, en tournée d’islamisation dans le nord du Mali, a rencontré à Gao les responsables d’un groupe jihadiste qui détient en otages un diplomate algérien et six de ses collaborateurs, a appris l’AFP vendredi de sources concordantes. Nous avons rencontré Iyad Ag Ghaly dans la nuit de jeudi à vendredi au sujet des otages algériens. Il nous a demandé de voir comment on peut les libérer, a déclaré à l’AFP Moustapha Ould Tahel, membre du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao),
Nous allons continuer les discussions, a-t-il poursuivi, sans autre détail.
L’entourage de Iyad Ag Ghaly a confirmé la rencontre.
Le Mujao, qui a revendiqué l’enlèvement le 5 avril à Gao (nord-est) du consul d’Algérie et de six de ses collaborateurs, a lancé mardi un ultimatum de 30 jours au gouvernement algérien pour donner satisfaction à ses revendications: la libération d’islamistes détenus en Algérie, et une rançon de 15 millions d’euros.
Passé ce délai, la vie des otages sera en grand danger, avait ajouté le mouvement jihadiste récemment apparu et qui se présente comme une dissidence d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a ses bases dans le nord du Mali.
Les otages algériens ont été enlevés quelques jours après que la ville de Gao soit tombée sous le contrôle de divers groupes armés islamistes dont le Mujao, Ansar Dine, épaulé par Aqmi, et le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg).
Le Mujao détient ausi en otage trois humanitaires européens -deux Espagnols, dont une femme, et une Italienne-, enlevé le 23 octobre 2011 à Tindouf (Ouest de l’Algérie).
Outre Gao, Tombouctou et Kidal – les deux autres villes et régions administratives du nord du Mali – sont aussi tombées à la faveur d’un coup d’Etat à Bamako qui, le 22 mars, a renversé le régime du président malien Amadou Toumani Touré, longtemps accusé par ses voisins d’avoir fait preuve de laxisme dans la lutte contre Aqmi.
Après une tournée d’islamisation dans les localités de Ansogo, Talataye, et Tintachori, Iyad Ag Ghaly est arrivé à Gao pour consolider la base de Ansar Dine, et partout nous sommes très bien accueillis, a affirmé à l’AFP Oumar Ag Ahmed, un proche du chef d’Ansar Dine (Combattants de l’islam).
Vendredi matin Iyad Ag Ghaly a livré sa vision de l’islam à un public composé d’imams, d’habitants, et de différents représentants des groupes armés qui contrôlent la ville, dont le MNLA.
Nous ne sommes pas d’accord avec sa vision. Nous travaillons à mettre sur pied le Conseil national transitoire de l’Etat de l’Azawad, (CNTEA), et nous pensons que nous allons convaincre Iyad, a affirmé à l’AFP, un responsable du MNLA, mouvement d’obédience laïque qui a unilatéralement proclamé l’indépendance de l’Azawad.
L’Azawad est le nom de l’immense territoire aride d’une surface équivalente à celle de la France et de la Belgique réunies, qui comprend les régions de Kidal, Tombouctou et Gao.
Si le MNLA a gagné la première guerre contre l’envahisseur malien et a libéré la totalité du territoire de l’Azawad, tout porte à croire qu’une autre guerre l’attend contre tous les alliés de circonstance rassemblés autour du Mali. Ce sont en réalité des forces qui ont des intérêts dans l’Azawad et qui sont prêtes à déployer tous les moyens pour que l’Azawad ne soit pas indépendant. L’avènement d’un État amazigh n’est du goût d’aucun État, et cela n’est pas nouveau. Seuls ceux des Imazighen qui sont décidés à se libérer et à en finir avec le colonialisme sur leur Terre appellent de leur vœu cet Etat.
L’Etat français, ancienne puissance coloniale très intéressée par l’Azawad, a fait savoir qu’il n’interviendrait pas militairement dans l’Azawad tout en s’opposant à toute partition de ce qu’il s’entête à continuer d’appeler le Mali. Plus grave encore, la diplomatie française se dit prête à fournir une assistance logistique à ceux qui s’engageraient militairement contre les Touaregs. C’est le rôle qui pourrait être attribué à l’Etat algérien ou à la CEDEAO.
Au lieu de reconnaître l’injustice faite aux Touaregs en leur refusant déjà en 1958 l’indépendance et en les soumettant malgré eux à un pouvoir négro-africain, la France s’entête et assume son mépris des Touaregs, et par là-même de tous les Berbères, en s’opposant sans aucun motif à leur indépendance. L’état français devra-t-il comprendre que ni les Touaregs ni l’ensemble des Berbères ne laisseront passer cela et ne pourront rester indifférents devant cette position anti-amazighe de la France ?
L’autre État qui est hostile à la naissance d’un Etat amazigh c’est l’Etat algérien, lui aussi produit de cette puissance coloniale qu’est la France. Alger a maintes raisons de comploter contre l’Azawad. Mais là tout laisse à croire qu’il se prépare à une guerre contre le MNLA.
Surpris par l’intégrité des représentants du MNLA, le DRS (Département du service et du renseignement) n’a pas réussi dans ses tentatives de manipulation de ce mouvement, aujourd’hui seul légitime auprès des populations sur place. D’habitude, et à chaque fois que les Touaregs se révoltent contre les États du Mali ou du Niger, les services de renseignement algériens ont toujours su instrumentaliser et manipuler des Touaregs pour faire échouer les révoltes et organiser, avec le concours de la France, des négociations entre Touaregs “Rebelles” et les Etats (malien ou nigérien). Les seuls objectifs de ces accords ont été de mettre fin au conflit armé, désarmer les Touaregs et corrompre un maximum de leurs cadres. Et comme par hasard, les négociations sont toujours organisées lorsque les Touaregs prennent le dessus militairement.
Etant surpris par la rapidité avec laquelle l’état major du MNLA a libéré le territoire de l’Azawad, les services algériens ont renforcé la présence de l’Aqmi dans l’Azawad et ont prêté main forte à Ansar Dine. Et malgré la campagne médiatique orchestrée principalement par l’AFP et la presse algérienne pour entretenir la confusion entre les islamistes et le MNLA, ce dernier n’a pas été déstabilisé et a su garder le cap. Le congrès national qu’il a organisé récemment (du 25 au 27 avril) à Gao et qui a réuni des centaines de représentants de la société civile, venus des quatre coins de l’Azawad, montre que le MNLA est le véritable maître des lieux et que sa détermination à lancer les jalons de l’Etat de l’Azawad est inébranlable.
C’est ainsi que depuis le début du mois de mai, juste après le congrès du MNLA, la région de Kidal, proche des frontières algériennes, pullule de barbus. Venus du Pakistan, du Nigéria, du Tchad, de Tunisie, du Maroc, de Libye et bien sûr d’Algérie, ces hordes de terroristes circulent allègrement à Kidal et y établissent leurs quartiers en fonction de leurs nationalités. La liaison entre ces groupes est établie par les grands émirs comme Mokhtar Belmokhtar et Abdelhamid Abou Zeid, tous les deux algériens et sont en mission dans le Sahara et Sahel depuis des années. Il semblerait aussi qu’un émir basé en Kabylie est également spécialement dépêché pour l’occasion à Kidal. Bien évidemment, nombre de ces hordes sont passées par les frontières algériennes, et c’est sans doute le DRS qui aurait assuré la coordination de tout ce “beau” monde.
Les choses semblent donc s’accélérer du côté algérien depuis le congrès national du MNLA. Ainsi, en plus de cet investissement spectaculaire de la région de Kidal notamment, le vendredi 4 mai, Alger a réuni des représentants du FNLA (Front de libération de l’Azawad), créé de toutes pièces après la libération totale de l’Azawad pour le mettre dans les pattes du MNLA, partis à Alger directement de l’Azawad, et trois personnalités bérabichs (tribu maraboutique arabe basée essentiellement dans la région de Tombouctou), partis de Nouakchott. Ces derniers sont Zahabi Ould Sidi Mohamed, Moulaye Ahmed Reganni et Ould Meidoum. Ce sont des éléments de l’ex-FIA (Front islamique armé de l’Azawad), pro-maliens et farouches opposants au MNLA, et sont connus également pour leurs accointances avec le milieu du narco trafic.
Et lorsqu’on sait que depuis quelques semaines Alger a cessé tout contact avec le MNLA, il n’y a aucun doute que cet Etat diabolique se prépare à mettre en œuvre les gros moyens pour venir à bout du MNLA. Ce qui a été entrepris jusque-là notamment à travers l’Aqmi et Ansar Dine d’Iyad ag Ghali ne semble pas porter ses fruits et commence à inquiéter Alger qui se voit perdre la main sur l’Azawad. Faudrait-il rappeler également que l’état major et le bureau politique du MNLA tient bon, jusque-là, devant les tentatives de manipulation des services algériens, ce que ces derniers ont du mal à accepter.
Il est donc fort probable que l’on assiste là à une nouvelle étape dans l’action des services algériens pour contrecarrer l’action du MNLA dans l’Azawad. La nouvelle stratégie est-elle d’organiser et d’armer les Bérabichs passablement arabes pour contrer ces Berbères assez bronzés ?
C’est aussi dans ce contexte que ressortent les vieux clichés qui présentent les Touaregs comme les anciens esclavagistes des noirs, une propagande qui alimente le racisme anti-touareg et le sentiment de vengeance au sein des sociétés noires notamment les Bambaras. Et voilà une propagande qui facilite la tâche de la junte militaire de Bamako qui, de son côté, elle est entrain de se lancer dans une reconstitution de milices à partir de Ségou et Sévaré dans la région de Mopti auxquelles elle distribue des armes qui lui sont envoyées par diverses forces. Laquelle junte malienne est en contact permanent avec les relais d’Ansar Edine à Bamako ainsi qu’avec les milices arabes du FLNA.
Ainsi, avec les milices maliennes au sud et les terroristes d’Aqmi et d’Ansar Dine au nord, les Algériens et les maliens appuyés par les différentes forces régionales et internationales, sont décidés à livrer une guerre sans merci au MNLA qu’ils veulent anéantir.
Devant cette situation, les Touaregs sont seuls devant leur destin. Ce destin est celui de l’ensemble des Imazighen (Berbères), c’est pourquoi une large mobilisation amazighe est inéluctable. Le MNLA est prêt à aller jusqu’au bout de son combat et ne compte pas céder sur l’objectif qui est celui de l’instauration d’un Etat indépendant de l’Azawad, après la libération totale du territoire. Il saura défendre le pays et faire face à toutes ces forces du mal. Mais le reste des Imazighen ne sauront faire l’économie d’une solidarité active avec le MNLA qui est entrain de réécrire l’histoire amazighe. Le reste des Imazighen ne pourront laisser seuls les Touaregs face à ces monstres prêts à tout pour empêcher l’avènement d’un État amazigh et de la vérité en Afrique du Nord.
Le MNLA l’a déjà dit : il est prêt à accueillir tous les volontaires qui souhaitent participer au combat qui consiste à défendre l’Azawad libéré et à l’instauration d’un état indépendant. Le MNLA est prêt à accueillir toutes celles et tous ceux qui sont jaloux de la liberté et qui veulent défendre une partie de notre Terre contre l’obscurantisme instrumentalisé par des États corrompus et voyous, des républiques bananières, et qui de surcroît sont au service d’idéologies anti-amazighes. Face à un monde de lâches, il n’y a que nos propres forces qui nous permettront d’accéder à notre liberté.
Zakiyatou Walet Halatine (g), Karim Van Overmeire Président du Parlement Flamamd, et Mossa Ag Attaher (d)
Sur invitation de la député flamande Frieda Brepoels du parti NVA, une délégation du MNLA composée de son porte-parole et chargé de communication, Mossa Ag Attaher, Zakiyatou Walet Halatine (ex ministre Touareg au Mali et membre de la société civile de l'Azawad) et de Yasmina Oubouzar, porte-parole du MAK à l'étranger, ont été reçuau parlement européen.
La délégation a été accueillie par Francois Alfonsi, député européen, Europe-Ecologie, grand ami des peuples sans Etat et fondateur du groupe d'amitié Euro-Amazigh.
La situation politique a été exposée par Mossa Ag Attaher. Il a procédé à une présentation historique de la marche du peuple de l'Azawad dans la quête de sa souveraineté et de son indépendance. Il dira entre autre:
"La libération du territoire de l'Azawad ayant été finalisée par le MNLA, nous sommes venus solliciter un soutien dans le cadre de la reconnaissance internationale de notre nouvel Etat. Je suis là pour parer à la désinformation et au dénigrement médiatique orchestré par certains medias qui cherchent à discréditer la réalité politique sur le terrain se faisant ainsi le relai de la propagande malienne".
La situation des réfugiés et des populations de l'Azawad a été exposée par Zakiyatou Walet Halatine pour mettre en évidence le caractère urgent d'une aide internationale à l'ensemble de la population de l'Azawad à l'intérieur comme à l'extérieur de ses frontières. Elle dira :
"Toute aide humanitaire en provenance de la communauté internationale ne doit absolument pas transiter par Bamako. Le risque étant que le Mali l'utilise pour continuer à exercer des pressions et profiter de la situation de détresse des populations pour faire ce qu'il sait le mieux faire: le détournement des aides au détriment des population de l'Azawad".
Outre la présence du député Francois Alfonsi, un représentant de la sous-commission européenne des droits de l'homme a suivi avec attention aussi bien l'exposé de Mossa Ag Attaher sur l'évolution politique de l'Azawad que celui de Zakiyatou Walet Halatine sur les graves atteintes aux droits de l'homme perpétrées par le Mali de 1963 à 2012. Un rapport complet et détaillé a été remis à cet effet.
La seconde étape de cette visite a consisté à se rendre au parlement Flamand où la délégation a été reçue par les députés et divers membres de la NVA dont Karim Van Overmeire président du groupe NVA au parlement , Rik Verwaest député NVA, Gijs Degrande chargé des relations internationales NVA , Kim Van Cauteren présidente de la jeunesse NVA et Karel Sterckx de la NVA.
Kim Van Cauteren (g) présidente de la jeunesse NVA, Zakiyatou Walet Halatine, Karim Van Overmeire Président du Parlement Flamamd, Mossa Ag Attaher, et Yasmina Oubouzar (d) Porte-Parole du MAK à l'étranger
Les débats ont porté sur la difficulté du MNLA à faire entendre sa voix dans les medias face à la propagande mensongère massivement diffusée par les medias visant à discréditer son combat libérateur et démocratique en tentant d'assimiler le MNLA aux divers groupes islamistes sévissant dans l'Azawad depuis plus de quinze ans sous le régime mafieux et complice du gouvernement malien.
La porte-parole du MAK a mis l'accent sur la nécessite de venir en aide au MNLA sous peine de favoriser l'installation définitive de la coalition des groupes intégristes, salafistes venus envahir l'Azawad dans le but de déposséder le peuple de sa liberté acquise après soixante ans de lutte et de sacrifices.
Au niveau du parlement fédéral belge, la délégation a été accueillie avec tous les honneurs par les sénateurs, Madame Elke Sleurs et Monsieur Piet de Bruyn ainsi que par Maxime Van den Bossche représentant du sénateur Karl Vanlouwe.
Apres deux heures de débats et d'échange sur l'Azawad et à la lecture des documents apportés, les sénateurs ont été surpris par l'ampleur de la répression et des massacres perpétrés contre les Touaregs, depuis le rattachement de leur territoire au Mali contre leur volonté par la France coloniale qui en porte la lourde responsabilité. Le sénateur Piet de Bruyn dira "Je suis bouleversé par autant d'injustices menées contre un peuple autochtone!"
Karim Van Overmeire (g) Président du Parlement Flamamd, et Mossa Ag Attaher (d)
Au terme de la mission, il en est ressorti que le MNLA est reconnu comme un mouvement avec lequel il faut composer et qu'il représente la seule autorité légitime de l'Azawad si on veut s'acheminer vers un avenir de stabilité et de démocratie pour le peuple de l'Azawad et de la sous-région. Le fait que le MNLA ait été officiellement reçu par trois institutions politiques européennes augure déjà un début de reconnaissance de l'Etat de l'Azawad.
Francois Alfonsi a considéré que la rencontre du 22 prévue au parlement de Strasbourg va permettre l'amorce d'un dialogue franc entre le MNLA et la communauté internationale. Le MNLA est d'ailleurs associé à la préparation de cette rencontre.
Du côté du parlement flamand , Karim Van Overmeire, président du groupe NVA, a estimé qu'il était essentiel de montrer que le MNLA représente le seul gage de stabilité dans la région et que le maintien forcé de l'Azawad au sein du Mali est hasardeux et susceptible maintenir le chaos.
Par ailleurs Karel Sterckx a rappelé que la NVA a toujours été solidaire des peuples qui luttent pour leur existence dans des ensembles qui les nient tel que le sont actuellement les Kurdes et les Catalans actuellement et qu'il n'y avait aucune raison que l'Azawad n'en bénéficie pas. La NVA envisage de se réunir afin d'évaluer les meilleures moyens d'aider efficacement à la reconnaissance de l'Etat de l'Azawad.
Les parlementaires flamands ont mis à la disposition du MNLA et de la société civile azawadienne ses organes de presse pour pallier à la campagne de désinformation propagée par certains medias.
Pour le parlement belge une série de mesure, dont nous ne faisons pas état ici, seront prises très prochainement.
Niger : des soldats fidèles à Bamako se sont repliés à Niamey
RFI
jeudi 10 mai 2012
Quelque 500 hommes du colonel Gamou, ancien commandant de la caserne de Kidal au nord du Mali, viennent d’être installés à Niamey, capitale du Niger. Ces soldats maliens, fidèles à Bamako, ont fui face à la menace d’attaques du MNLA et des islamistes qui contrôlent le nord du pays.
Depuis 48h, les habitants de la commune 5 de Niamey ont de nouveaux voisins : près de 500 Maliens, les soldats du colonel-major Gamou ont élu domicile sur les hauteurs de Saghia, une zone interdite, devenue un site d’hébergement. Cantonnés aux frontières nigériennes depuis leur fuite de Kidal, ces hommes viennent d’être désarmés et déplacés de leur site initial du Labézingha par les autorités nigériennes.
De sources concordantes, des colonnes lourdement armées du MNLA, Mouvement national de libération de l’Azawad, et des islamistes s’apprêtaient à attaquer les hommes de Gamou. Ne pouvant pas tenir face aux assaillants en cas d’attaques, Gamou et ses hommes ont demandé et obtenu des autorités nigériennes leur repli sur Niamey, pour, dit-on, se mettre à l’abri.
C’est sans armes qu’ils ont traversé la ville de Niamey en convoi pour la rive droite, leur dernière destination, un site en pleine zone militaire avec une cinquantaine de tentes activement dressées et dont l’accès est fortement gardé par la police nationale.
Sur ce site un peu particulier, il n’y a pour le moment aucune présence du HCR, le haut commissariat aux réfugiés et du PAM, le Programme alimentaire mondial. Les hommes désarmés sont tous pris en charge par l’Etat nigérien.
Comme on le constate, c’est la troisième fois que le Niger sauve Gammou et ses hommes : 204 premiers soldats maliens sont arrivés à Bamako via Niamey, 497 cantonnés à la frontière nigérienne et leur dernier repli vers Niamey.
Et si ses hommes sont maintenant à Niamey, le colonel Gamou lui-même serait en ce moment à Ouagadougou.