samedi 25 juin 2011

NOUAKCHOTT - La Mauritanie détruit un campement d'Aqmi au Mali, au moins 4 blessés


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Créé le 25/06/2011 à 08h18 -- Mis à jour le 25/06/2011 à 08h20
NOUAKCHOTT - L'armée mauritanienne a "entièrement détruit" vendredi un campement d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) en territoire malien lors d'un assaut au cours duquel quatre de ses hommes ont été blessés, a annoncé à l'AFP une source militaire mauritanienne.
L'opération militaire mauritanienne a été confirmée à l'AFP à Bamako par une source militaire malienne, le capitaine Ousmane Diarra, qui a indiqué que "les combats ont été très violents".
Aucun bilan n'était immédiatement disponible sur les pertes d'Aqmi et "l'armée malienne n'a pas participé à l'attaque proprement dite", qui s'est déroulée dans la zone de la forêt du Wagadou (ouest du Mali), près de la frontière mauritanienne, a précisé la source militaire mauritanienne jointe depuis Nouakchott.
Des moyens aériens ont été utilisés lors de cet assaut qui "a eu lieu vers 17H45 (locales et GMT)". Le campement d'Aqmi "a été entièrement détruit" mais les "terroristes" ont riposté avec "un armement lourd", a-t-elle affirmé.
Selon elle, quatre militaires mauritaniens ont été blessés, dont deux grièvement lors de l'assaut.
"Le bilan définitif côté ennemi ne sera fait qu'à la levée du jour samedi matin, mais il doit être important. (...) Les tentes du campement et trois véhicules ont été détruits au sol avec leurs occupants" dont le nombre n'est pas encore déterminé, a-t-elle expliqué.
"De fortes déflagrations ont été entendues sur un rayon de 20 km, probablement celles de munitions de haut calibre stockées dans le campement", a encore dit la source militaire.
Plusieurs sources militaires avaient affirmé récemment à un journaliste de l'AFP basé à Bamako qu'Aqmi tentait actuellement d'installer une nouvelle base dans la forêt du Wagadou.
Selon la source militaire mauritanienne jointe depuis Nouakchott, le mouvement des hommes d'Aqmi avait "été suivi et leur lieu d'implantation localisé avant l'attaque" de vendredi après-midi. "Actuellement, nous contrôlons la situation, la zone est entièrement sécurisée", a-t-elle assuré.
Le capitaine malien Diarra a de son côté expliqué à l'AFP à Bamako: "Vendredi en début de nuit, il y a eu de violents combats entre Aqmi et l'armée mauritanienne en territoire malien".
L'affrontement s'est déroulé "sur des positions que les Mauritaniens tenaient dans le cadre des opérations militaires communes. (...) Les combats ont été très violents", a-t-il souligné, indiquant ne pas disposer de "bilan précis pour le moment".
Des centaines de militaires maliens et mauritaniens mènent depuis le 21 juin et "pour quelques semaines" des opérations communes le long de leur frontière contre Aqmi et la criminalités organisée, d'après des sources au sein des deux armées. D'après des témoins joints cette semaine par l'AFP depuis Bamako, des hélicoptères participent à ces opérations.
Le Mali et la Mauritanie sont parmi les pays les plus concernés par les activités d'Aqmi, avec le Niger et l'Algérie, où cette organisation est née et se livre dans le Sahel à des attentats, des enlèvements et divers trafics.
 © 2011 AFP

Le président du Niger s'inquiète des répercussions du conflit libyen



Propos recueillis par Philippe Martinat | Publié le 24.06.2011, 16h30
Le président du Niger craint une dissémination d’armes de guerre dans la région à la suite de la guerre en Libye.
Le président du Niger craint une dissémination d’armes de guerre dans la région à la suite de la guerre en Libye. (AFP/BOUREIMA HAMA .)Zoom
Elu président du Niger le12 mars avec 58 % des voix, après une transition militaire d’un an, Mahamadou Issoufou s’inquiète des répercussions du conflit libyen sur son pays.
Etes-vous inquiet des conséquence de la guerre en Libye, pays voisin du Niger?
Mahamadou Issoufou. Oui, très inquiet et je souhaite qu’une solution politique soit trouvée rapidement.
Je suis d’autant plus inquiet que l’on risque d’assister à une dissimination importante d’armes, de munitions et d’explosifs dans toute la sous-région, ce qui rendrait la zone encore plus instable qu’aujourd’hui. Nous redoutons surtout que la désagrégation de l’Etat libyen ne laisse le champ libre aux tribus ou aux sehbabs, ces islamistes présents en Somalie, ce qui faforiserait trafiquants de drogue, d’armes et d’êtres humains car c’est par là que transitait l’immigration clandestine vers l’Europe. D’ores et déjà nous devons faire face à un afflux massif de près de 100 000 réfugiés, ce qui pose de gros problèmes à un pays comme le Niger.
L’armée nigérienne a intercepté dimanche 12 juin un commando venu de Libye lourdement armé. S’agissait-t-il de terroristes d’Aqmi?
Vous comprendrez que je reste discret sur cet accrochage qui a fait plusieurs morts. L’enquête est d’ailleurs toujours en cours et nous essayons d’en savoir plus notamment grâce à l’homme que nous avons arrêté. Cette affaire démontre en tout cas la volonté de notre armée de protéger notre territoire et de s’opposer fermement à toutes les tentatives terroristes sur le sol nigérien. Nous avons renforcé notre dispositif militaire afin de sécuriser le pays, en particulier les zones stratégiques comme les exploitations minières.
Avez -vous été surpris du non-renouvellement d’Anne Lauvergeon à la tête d’Areva, le groupe français qui exploite le site minier d’Arlit au Niger, et qui était venue, en compagnie de son conseiller Fodé Sylla, assister à votre investiture début avril?
C’est une affaire franco-française dans laquelle je ne veux pas m’ingérer. Néanmoins nous souhaitons poursuivre avec Areva, comme avec les autres groupes étrangers présents au Niger, des relations durables.
Avez-vous des informations sur les otages français capturés par Aqmi en décembre au Niger?
Nous collaborons pleinement pour faciliter leur libération. Nous sommes d’autant plus attachés à participer à la libération des otages d’Areva que ceux-ci ont été kidnappés ici au Niger, sur notre sol.
Peut-on espérer leur libération dans un futur proche?
Je travaille beaucoup sur cette question et c’est la raison pour laquelle je veux rester optimiste.
Jusqu’où irez-vous dans votre objectif affiché de lutter contre la corruption?
J’accorde beaucoup d’importance à cette question. Lutter contre la corruption, c’est permettre d’avoir trois fois plus d’écoles, trois fois plus de routes, trois fois plus d’hôpitaux. Nous sommes en train de mettre en place un comité permettant que les sanctions soient effectives car il ne sert à rien de comdamner s’il n’y a pas d’effet. Il est important que la corruption ne reste pas impunie.


Le Parisien

vendredi 24 juin 2011

L’accord controversé entre l’Italie et les rebelles libyens sur le refoulement des réfugiés

LIBYE / ITALIE / IMMIGRATION - 
Article publié le : vendredi 24 juin 2011 - Dernière modification le : vendredi 24 juin 2011


Une embarcation, avec à son bord des migrants originaires d'Afrique du Nord, entre dans le port italien de Lampedusa le 12 avril 2011.
Une embarcation, avec à son bord des migrants originaires d'Afrique du Nord, entre dans le port italien de Lampedusa le 12 avril 2011.
AFP / Filippo MONTEFORTE
Par Ursula Soares
Médecins Sans Frontières (MSF) condamne les termes d’un accord bilatéral signé le 17 juin 2011 entre l’Italie et le Comité national de transition (CNT) de Libye. Dans le cadre d’une coopération dans la lutte contre l’immigration illégale, ce texte prévoit notamment le rapatriement des immigrants illégaux qui ont atteint ces derniers mois les côtes italiennes.
« Il est intolérable qu’un pays engagé dans des bombardements au nom de la protection des civils organise, dans le même temps, le refoulement des victimes de cette guerre ». Dans son communiqué de ce jeudi 23 juin 2011, MSF s’indigne de constater qu’un Etat impliqué dans le conflit en Libye prenne de telles mesures alors même qu’une guerre est en cours. De plus, les personnes qui arrivent par bateau de Libye fuient des violences et ont besoin d’une protection internationale. Christopher Stokes, directeur général de MSF s’inquiète : « le rapatriement ou le détournement en mer de ces personnes vers le territoire libyen constituerait une violation de l’obligation internationale de non-refoulement ».
L’accord entre l’Italie et les rebelles libyens pour gérer les flux migratoires
L’accord entre l’Italie et les rebelles libyens a été signé le 17 juin 2011 pour régler la crise provoquée par le départ vers l’Europe de milliers de Libyens fuyant la violence dans leur pays. Le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, et Mahmoud Djebril, responsable des relations extérieures du Conseil national de transition (CNT) mis en place par les insurgés à Benghazi, sont ainsi convenus d’échanger leurs informations sur la migration illégale et les réseaux de passeurs entre les deux rives de la Méditerranée. Le texte porte également sur la coopération en vue de rapatrier les migrants qui ont atteint ces derniers mois les côtes italiennes.

Aurélie Ponthieu, conseillère en affaires humanitaires à MSF
Ce qui nous inquiète, c'est le peu de transparence de cet accord, ce qui nous laisse penser que des retours en Libye seraient possibles assez rapidement, voire un retour à la pratique des refoulements des bateaux.

24/06/2011 par Donaig Le Du

L’Union européenne doit respecter ses obligations internationales
Mais les rebelles libyens ne sont pas seuls à être montrés du doigt. A Paris, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a demandé ce jeudi 23 juin 2011 à la France et à l’Union européenne de respecter leurs « obligations internationales » vis-à-vis des migrants du monde arabe. « La CNCDH recommande que la France et les autres pays de l’Union européenne respectent les obligations internationales clairement établies auxquelles les Etats membres ont souscrit, s’agissant notamment du droit à la vie et, pour les demandeurs d’asile et les réfugiés, du principe de non-refoulement », souligne le communiqué.
La CNCDH suggère également la mise en place de couloirs humanitaires afin que le départ des personnes en demande de protections soit facilité.
De son côté, et dans une résolution adoptée mardi 21 juin 2011, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a rappelé l’obligation de « secourir les personnes en détresse en mer et la validité, y compris en haute mer, du principe de non-refoulement » – une mesure qui interdit de renvoyer un demandeur d’asile vers un pays où sa vie ou sa liberté sont menacées.
Selon le haut commissariat de l’Onu pour les réfugiés (HCR), 10% des migrants qui fuient par mer les combats en Libye trouvent la mort pendant la traversée. Depuis le début de la révolte libyenne, en février 2011, plus de 12 000 migrants ont été reçus dans des centres d’accueil à Malte et en Italie et 1 200 autres sont portés disparus, vraisemblablement décédés.

L’accord controversé entre l’Italie et les rebelles libyens sur le refoulement des réfugiés

LIBYE / ITALIE / IMMIGRATION - 
Article publié le : vendredi 24 juin 2011 - Dernière modification le : vendredi 24 juin 2011


Une embarcation, avec à son bord des migrants originaires d'Afrique du Nord, entre dans le port italien de Lampedusa le 12 avril 2011.
Une embarcation, avec à son bord des migrants originaires d'Afrique du Nord, entre dans le port italien de Lampedusa le 12 avril 2011.
AFP / Filippo MONTEFORTE
Par Ursula Soares
Médecins Sans Frontières (MSF) condamne les termes d’un accord bilatéral signé le 17 juin 2011 entre l’Italie et le Comité national de transition (CNT) de Libye. Dans le cadre d’une coopération dans la lutte contre l’immigration illégale, ce texte prévoit notamment le rapatriement des immigrants illégaux qui ont atteint ces derniers mois les côtes italiennes.
« Il est intolérable qu’un pays engagé dans des bombardements au nom de la protection des civils organise, dans le même temps, le refoulement des victimes de cette guerre ». Dans son communiqué de ce jeudi 23 juin 2011, MSF s’indigne de constater qu’un Etat impliqué dans le conflit en Libye prenne de telles mesures alors même qu’une guerre est en cours. De plus, les personnes qui arrivent par bateau de Libye fuient des violences et ont besoin d’une protection internationale. Christopher Stokes, directeur général de MSF s’inquiète : « le rapatriement ou le détournement en mer de ces personnes vers le territoire libyen constituerait une violation de l’obligation internationale de non-refoulement ».
L’accord entre l’Italie et les rebelles libyens pour gérer les flux migratoires
L’accord entre l’Italie et les rebelles libyens a été signé le 17 juin 2011 pour régler la crise provoquée par le départ vers l’Europe de milliers de Libyens fuyant la violence dans leur pays. Le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, et Mahmoud Djebril, responsable des relations extérieures du Conseil national de transition (CNT) mis en place par les insurgés à Benghazi, sont ainsi convenus d’échanger leurs informations sur la migration illégale et les réseaux de passeurs entre les deux rives de la Méditerranée. Le texte porte également sur la coopération en vue de rapatrier les migrants qui ont atteint ces derniers mois les côtes italiennes.

Aurélie Ponthieu, conseillère en affaires humanitaires à MSF
Ce qui nous inquiète, c'est le peu de transparence de cet accord, ce qui nous laisse penser que des retours en Libye seraient possibles assez rapidement, voire un retour à la pratique des refoulements des bateaux.
 

24/06/2011 par Donaig Le Du

L’Union européenne doit respecter ses obligations internationales
Mais les rebelles libyens ne sont pas seuls à être montrés du doigt. A Paris, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a demandé ce jeudi 23 juin 2011 à la France et à l’Union européenne de respecter leurs « obligations internationales » vis-à-vis des migrants du monde arabe. « La CNCDH recommande que la France et les autres pays de l’Union européenne respectent les obligations internationales clairement établies auxquelles les Etats membres ont souscrit, s’agissant notamment du droit à la vie et, pour les demandeurs d’asile et les réfugiés, du principe de non-refoulement », souligne le communiqué.
La CNCDH suggère également la mise en place de couloirs humanitaires afin que le départ des personnes en demande de protections soit facilité.
De son côté, et dans une résolution adoptée mardi 21 juin 2011, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a rappelé l’obligation de « secourir les personnes en détresse en mer et la validité, y compris en haute mer, du principe de non-refoulement » – une mesure qui interdit de renvoyer un demandeur d’asile vers un pays où sa vie ou sa liberté sont menacées.
Selon le haut commissariat de l’Onu pour les réfugiés (HCR), 10% des migrants qui fuient par mer les combats en Libye trouvent la mort pendant la traversée. Depuis le début de la révolte libyenne, en février 2011, plus de 12 000 migrants ont été reçus dans des centres d’accueil à Malte et en Italie et 1 200 autres sont portés disparus, vraisemblablement décédés.

Niger-Sécurité: Plus de 50 personnes tuées par les bandes armées en un an


Niamey, Niger - Plus de cinquante personnes ont été tuées dans vingt-sept attaques de bandits armés en une année dans le Nord-ouest du Niger, sur la frontière avec le Mali, a révélé mercredi le gouvernement nigérien dans un communiqué. La zone frontalière avec le Mali est régulièrement le théâtre d’opérations de bandits armés, nigériens et maliens, qui volent du bétail, rançonnent les populations pour ensuite se replier dans l’un ou l’autre des deux pays. Vendredi dernier, une dizaine de Nigériens ont été tués par des bandits en provenance du Mali, rappelle-t-on. Cette attaque constituait la vingt-septième en une seule année, selon le gouvernement nigérien, qui déplore plus de cinquante morts, de nombreux blessés et des biens emportés.

Face à cette situation, qu'il juge 'totalement inacceptable', le gouvernement nigérien a décidé de poursuivre et d'accélérer les démarches en cours avec les autorités maliennes pour organiser une rencontre entre les deux Etats dans les meilleurs délais, indique le communiqué.

Les autorités nigériennes ont également décidé de créer un comité inter-ministériel chargé de trouver rapidement une solution à cette situation.

Pana 24/06/2011

Niger: L'enquête avance sur le Semtex découvert en provenance de Libye


http://www.gaboneco.com
Les enquêteurs nigériens ne chôment pas, l'enquête sur le Semtex avance. L'armée nigérienne est tombée il y a une dizaine de jours sur une cargaison d'explosifs de professionnel au cours de l'interception d'un convoi de trois véhicules en provenance de Libye dans la région d'Arlit. Un homme a été tué au cours de l'accrochage, un autre s'est rendu et est actuellement entendu à Niamey et ces derniers jours, du matériel suspect a été découvert chez cet homme à Agadez.
 
© D.R/ Des soldats nigériens patrouillent entre Agadez et Arlit.
 
Abta Hamaïdi Mohamed a été placé sous haute surveillance à Niamey. Cet arabe de Tassara présenté unanimement comme un homme très influent et très puissant au Niger a été rapidement transféré pour interrogatoire à Niamey après sa reddition.

Il aura notamment à s'expliquer sur les dernières découvertes faites à son domicile d'Agadez. Selon nos informations, les enquêteurs ont mis la main sur des armes de guerre, sur des thurayas et sur une grosse somme d'argent, 170 000 dollars. Abta devra expliquer si cet argent est le produit d'une première livraison d'armes libyennes ou bien une avance pour acheter d'autres matériels sur le marché libyen.

Il pourra également renseigner les enquêteurs sur ses relations avec le chauffeur du premier 4X4 abattu par l'armée nigérienne au cours de l'accrochage qui a couté la vie à un militaire et où 6 soldats ont été blessés.

Cet homme présenté un temps comme arabe a désormais un nom: al Housseini. Des témoins l’ont vu par le passé à Agadez, chez le fameux Abta.

Autre découverte: des kalachnikovs et des mèches lentes ont été retrouvées parmi les futs de carburants dans le second véhicule du convoi.

Quant au troisième 4X4, il s'est bel et bien évanoui dans la nature. L'armée nigérienne recherche activement Ibba Alambo, un frère du chef de l'ex rébellion nigérienne.

Des officiers libyens réfugiés en Tunisie jugent la situation dramatique

http://tempsreel.nouvelobs.com

Publié le 24-06-11 à 18:20    Modifié à 18:12     Réagir

TUNIS (AP) — Des officiers libyens de haut rang ayant fait défection en Tunisie ont fait état vendredi d'une "situation dramatique" en Libye.
Depuis plusieurs semaines, les dissidence se multiplient dans les rangs des forces gouvernementales libyennes. De nombreux groupes sont arrivés en bateau en Tunisie au port de Ketf, dans la région de Ben Guerdane frontalière avec la Libye, et d'autres par voie terrestre, en passant par le poste frontalier de Wazen contrôlé par les insurgés ou en empruntant des pistes sahariennes.
L'agence de presse officielle tunisienne TAP a fait état de l'arrivée jeudi de 49 réfugiés libyens, dont 19 officiers de l'armée et de la police, précédés mercredi encore au port de Keft par 38 autres Libyens, parmi lesquels de hauts responsables militaires.
Trois officiers supérieurs ont accepté de livrer leur sentiment à l'Associated Press, sous le couvert de l'anonymat, par crainte de représailles du régime du colonel Moammar Kadhafi contre leurs familles restées en Libye. Ces informations n'ont pas pu être vérifiées de source indépendante étant donné le chaos qui prévaut sur place.
"Nous sommes venus ici (en Tunisie) non pas pour fuir la mort mais en raison du massacre perpétré contre le peuple libyen. Nous n'acceptons pas de tuer les enfants de notre pays", a expliqué l'un d'eux.
Jugeant "la pression de plus en plus insoutenable", il a confié avoir attendu plus de deux mois pour "sauter sur l'occasion" de partir qui s'était présentée à lui et à ses compagnons.
Selon lui, de nombreux autres militaires n'attendent eux aussi que le bon moment pour faire de même. "Il est arrivé que certains de nos collègues à bout de nerfs se tirent des balles sur eux-mêmes. Certains sont morts, d'autres se sont grièvement blessés", a-t-il assuré.
Il a aussi mentionné un bataillon de 150 militaires "disparus" pour s'être opposés à des "ordres insensés". Pour ce militaire, le colonel Kadhafi est devenu un "Satan" auteur de "crimes horribles".
"Nous vivons des drames tous les jours. Chaque heure, il y a des victimes qui tombent", a renchéri un autre officier. Il a avancé un bilan de plus de 15.000 morts depuis le début de la crise libyenne et estimé le nombre de prisonniers à plus de 30.000.
Le troisième officier a déploré les effets dévastateurs de la guerre à Misrata, deuxième ville du pays et dernière encore tenue par l'opposition dans l'ouest du pays. "Misrata était une belle ville. Aujourd'hui, c'est la désolation. Elle n'est méconnaissable", a-t-il témoigné.
A leur arrivée en territoire tunisien, les militaires libyens dissidents sont interceptés par les unités de l'armée et de la garde nationale tunisiennes qui ont renforcé leur présence dans les zones frontalières.
"Ils nous rendent leurs armes et nous les conduisons en lieu sûr. Certains vont rejoindre leur famille réfugiée en Tunisie", a déclaré le porte-parole du ministère tunisien de la Défense, le colonel-major Mokhtar Ben Nasr, qui a refusé de préciser leur nombre. AP
xbb/st