jeudi 4 novembre 2010

Niger, Moussa Tchangari : « Difficile d’accepter la présence de soldats français »


Niger, Moussa Tchangari : « Difficile d’accepter la présence de soldats français »
Le 31 octobre 2010, les Nigériens ont été appelés à un référendum sur le nouveau projet de Constitution présenté par la junte au pouvoir depuis le 18 février 2010. Cette première étape doit permettre le retour de la démocratie au Niger. C’est l’occasion de revenir sur ces mois de « transition militaire », marqués par une sévère crise alimentaire et par le retour de l’armée française dans ce pays hautement stratégique pour la France.

Entretien avec Moussa Tchangari, secrétaire général de l’association Alternative Espaces Citoyens et membre du Conseil consultatif national.
Billets d’Afrique - A quelques heures du référendum constitutionnel au Niger, quel regard portezvous sur la conduite de la transition depuis le coup d’Etat ?

Moussa Tchangari - Nous sommes à une étape cruciale, puisque après le référendum constitutionnel, nous entamerons la préparation des scrutins pour les élections locales, législatives et présidentielles. La junte va organiser les élections comme elle s’est engagée à le faire. Tout le monde semble ériger la tenue des élections comme étant le premier critère pour évaluer la réussite de la transition elle-même. Qu’elles soient libres et transparentes, et quels que soient les résultats qui sortiront des urnes, pour la majorité des parties prenantes du processus – les bailleurs, les partis politiques, la junte – l’essentiel est que ces élections aient lieu. Je ne suis pas d’accord avec ce genre de raisonnement.

Il faudra apprécier la qualité de la transition en fonction des résultats. Même si le projet de constitution qui est soumis au vote, est certainement meilleur que les constitutions précédentes, au Conseil consultatif, nous sommes resté un peu sur notre faim. En effet, une partie des propositions majeures que le Conseil consultatif national a faites ont été rejetées par la junte. Le droit de pétition pour les citoyens leur permettant d’initier des projets de lois, ou la possibilité pour des citoyens d’attaquer des textes de lois devant la Cour constitutionnelle, la saisine par voie d’action directe, tout cela a été retiré du texte final par les militaires.

Le type de cadre démocratique qu’ils ont en tête ne correspond pas forcément à ce que nous voulons.

Est-ce que cela aurait pu se passer différemment si le processus avait été mené par une assemblée constituante ?Bien sûr. Les militaires n’ont pas voulu passer par l’étape de la constituante. Ils sont restés sur leur première idée, c’est-à-dire la mise en place d’un comité de rédaction des textes fondamentaux, puis la soumission de ces textes au Conseil consultatif national pour lecture et proposition d’amendements.

La junte aurait pu accepter le projet d’une assemblée constituante, mais cela ne correspondait pas aux intérêts de certaines forces, particulièrement les bailleurs internationaux et les partis politiques nigériens, pour qui il fallait surtout que le processus de transition se déroule rapidement.

Pour eux, l’objectif principal de la transition était surtout que les élections se tiennent rapidement. Pourtant, la démarche de constituante aurait pu être un bel exercice pour le Niger. Nous aurions pu nous passer du régime de transition militaire et réaliser une transition telle que prévue dans la constitution de 1999. Mamadou Tandja avait fini son mandat au moment du coup d’Etat, c’est la Cour Constitutionnelle, qu’il avait auparavant dissoute, qui aurait pu assurer un intérim pour organiser l’élection d’une assemblée constituante.

Les partis politiques nigériens n’étaient pas favorables à cette solution, et même parmi les forces sociales beaucoup ont préféré applaudir le coup d’Etat et suivre les orientations de la junte.

Comment apprécier la place donnée à la société civile dans le processus de transition ?C’est assez faible finalement. Quelques personnes ont été désignées pour diriger des institutions de transition comme le Conseil consultatif national, d’autres personnes comme nous ont été cooptées pour en faire partie, mais cela ne traduit pas forcément une influence de la société civile. Il faut bien voir que tous les pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire..) sont détenus par la junte, même le gouvernement ne représente pas grand-chose, le premier ministre n’est pas chef du gouvernement. De même, le Conseil consultatif ne peut discuter que sur les questions dont il est saisi, il ne peut pas décider de lui-même ce dont il va débattre. L’ordre du jour des discussions est décidé par le président du CSRD (Conseil suprême pour la restauration de la démocratie, intitulé de la junte), qui décide également de la durée des discussions.

Je n’estime pas que la société civile joue un grand rôle. Prenons l’exemple du projet de Constitution issu du Conseil consultatif, ce projet était assez consensuel, il aurait pu être accepté intégralement par la junte, mais ils l’ont changé, ils ont enlevé ce à quoi la société civile tenait le plus, à la demande des partis politiques, minoritaires au sein du Conseil consultatif national.



En début de transition, la junte avait annoncé vouloir revenir sur les méthodes de gestion des sociétés nationales ainsi que sur les relations avec les compagnies minières. Une série d’audits avait été annoncée. Qu’en est-il actuellement ?Il n’y a vraiment rien de sérieux, ils ont mis en place une commission de moralisation, mais c’est du déjà-vu pour les Nigériens et on sait que ça ne sert à rien et qu’ils n’obtiendront pas de résultats significatifs par ce moyen.

Ils auraient pu engager des vrais audits avec des cabinets indépendants et revenir sur la gestion de l’Etat sur dix ou vingt ans, que ce soit des entreprises ou de certaines entités étatiques. Ils ont préféré la mise en place d’une commission de moralisation, qui interpelle des responsables de sociétés d’Etat et autres sur la base des travaux d’inspection faits précédemment. Même si des personnes ont été arrêtées, les plus gros dossiers ne sont pas touchés, les enquêtes ne sont jamais allées au fond. Sur la question des permis, mis à part le fils de Tandja et un ancien ministre qui ont été arrêté, d’après des informations déjà largement diffusées publiquement, le travail n’a pas eu lieu jusqu’à maintenant.

Et l’enquête sur la compagnie minière Semafo des mines d’or de Samira ? Un travail a été fait par les parlementaires, mais aucune décision n’a été prise ni sur ce dossier, ni sur un autre. Ils auraient pu en profiter, dans ce cas précis, pour renégocier le contrat, mais je ne pense pas que ce soit cela qui les préoccupe en ce moment. Je n’ai rien vu dans ce domaine là, personne n’a touché aux positions des compagnies minières pour le moment.

Quelques personnes ont été arrêtées, mais cela ne suffit pas. Au Niger, tout le monde sait qui vole, qui pille et certains sont libres de se promener. On ne les a jamais appelés au niveau de la commission. Il n’y a pas de volonté d’assainir tout cela.

Les associations travaillant sur la surveillance des activités minières ont-elles été sollicitées par cette commission ?Dès que la liste des membres a été connue, beaucoup de Nigériens ont été sceptiques. Certains de ses membres sont connus de la population pour avoir été mêlés aux « affaires », la question se pose de savoir s’ils sont qualifiés pour faire partie de cette commission ?Toutes les personnes avisées ont tout de suite compris que rien ne se ferait. Cette commission n’a aucun rapport avec l’ITIE (Initiative pour la transparence des industries extractives), dont le Niger est signataire.

Chaque fois qu’il y a un coup d’Etat, ou un changement de régime, on met toujours en place ce genre de commission pour faire l’état des lieux et enquêter sur la gestion des précédentes autorités. Cela n’a jamais donné aucun résultat significatif. De toute façon, dans le cas présent, la commission n’a pas la capacité de décider ce qu’elle va regarder, elle regarde où la junte lui dit de regarder. Elle ne va pas décider d’elle-même d’enquêter sur les mines d’or ou sur Areva.

Le Niger a été touché par une grave crise alimentaire cette année. Comment la situation a-t-elle été gérée par les bailleurs et le pouvoir en place ?
Le régime militaire a reconnu dès son arrivée qu’il y avait une situation grave, ils ont lancé un appel à la communauté internationale. Après le régime précédent qui niait l’existence de crises alimentaires. un problème, c’est déjà ça. Mais il aurait fallu véritablement mettre en oeuvre les moyens pour remédier à la situation.

La communauté internationale n’a pas réussi à mobiliser toute l’aide promise. Certaines actions ont permis d’atténuer un peu les souffrances, mais nous avons tout de même perdu près de la moitié du cheptel et les populations ont extrêmement souffert. La gestion de cette crise montre que l’Etat n’a pas fait d’effort extraordinaire, et la crise n’est pas finie, il faut maintenant reconstituer le cheptel, et avoir de bonnes récoltes, les gens sont lourdement endettés. Mais même une bonne récolte une année ne résout pas le problème : cela doit interpeller sur la nécessité de prendre au sérieux la question de la souveraineté alimentaire.

Nous avons organisé un grand forum pour interpeller les pouvoirs publics sur leur devoir de garantir le droit à l’alimentation et de réaliser la souveraineté alimentaire, du 16 au 18 octobre 2010. Nous avons bien sûr invité les autorités actuelles mais personne n’est venu. Les politiques ne semblent pas montrer beaucoup d’intérêt pour ces questions, même si le gouvernement en place a dit qu’il allait organiser un forum international sur la sécurité alimentaire.

Quel est votre avis sur le déploiement important de forces militaires françaises, au Niger et au Burkina Faso, à la suite de l’enlèvement de sept employés d’Areva ?
Pour moi, c’est très grave. C’est très difficile pour moi d’accepter le fait que l’armée française débarque ici. Ils sont venus dans un premier temps pour préparer une intervention militaire, mais très vite ils ont changé de stratégie et préféré négocier, on se demande alors pourquoi ils ont déployé tous ces éléments ici.

C’est très grave que les pays sahéliens, acceptent le déploiement d’une force étrangère, sous prétexte de lutter contre le terrorisme, alors qu’en fait il s’agit de prendre le contrôle du pays, c’est tout !

Cette présence est en lien avec d’autres enjeux, notamment ceux liés à l’exploitation des ressources naturelles. On ne devrait pas accepter cela. Avant les Français, les Américains avaient déjà leur projet pan-Sahel, ce que l’on constate c’est que les Français cherchent à reprendre le contrôle sur ce terrain-là avec la Mauritanie comme tête de pont pour les interventions. La lutte contre Al- Qaïda est une prétexte pour militariser toute la zone, il s’agit plutôt d’une compétition pour accéder aux ressources et les sécuriser. C’est inacceptable, après cinquante ans d’indépendance, d’assister au retour en force de l’armée française sur ce terrain ! C’est une honte !

Le gouvernement ne devrait pas accepter cela, la lutte contre ces groupes-là devrait être l’affaire de nos propres forces armées. Cela remet en cause gravement la souveraineté de nos pays.

Après le déploiement des militaires français au Niger, il y a eu très récemment des arrestations de membres de la junte – tous des militaires de haut rang. Comment analysez-vous cet événement ? Peut-on faire un lien avec la venue des forces armées françaises ?
Vous le faites vous-même ! Même vous, vous pensez qu’il peut y avoir un lien entre les deux choses et beaucoup le pensent ici également parce que le Niger est un pays stratégique très important pour la France. On sait qu’Areva a eu beaucoup de difficultés à un moment pour obtenir la signature du contrat d’Imouraren, ça a été très difficile. Si la situation permet à la France d’avoir une présence militaire renforcée ici, évidemment c’est important, pas seulement pour lutter contre le terrorisme, mais aussi pour contrôler plus étroitement le pays et reprendre les choses en main. Si au sein de la junte il y avait des éléments favorables et d’autres moins favorables à cette présence, cela peut expliquer les arrestations ; en tout cas, beaucoup ici le pensent. Ce n’est pas à un pays étranger de venir s’installer pour faire le maintien de l’ordre chez nous et assurer la défense de notre pays. Rien ne peut justifier cela.

Entretien réalisé par Danyel Dubreuil, le 30 octobre 2010
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4 novembre 2010 par Danyel Dubreuil, Moussa Tchangari
Thèmes :Pillages des ressources Niger,Pillage de l’or, Areva,Terrorisme, Armée française.

mercredi 3 novembre 2010

mouvement national de l'Azawad.3gp

03/11/10
IMIDIWAN - L'émission de novembre est écoutable et podcastable !
1 heure d'émission mensuelle sur l'actu des musiques du Sahara, animée par Sedryk (créateur de Tamasheq.net).

Avec, au programme, Inerane, Houria Aïchi, In Gall (ethno), Faris Amine Botazzi, Umm Mekiya, un portrait d'Abdallah Oumbadougou et enfin, la découverte en avant-première de l'album d'Amanar !
Ecoutez ici :
Ou sur tamasheq.net

Répression au Premier Grand Congrès de la Jeunesse du Nord à Tombouctou au Mali.

Répression au Premier Grand Congrès de la Jeunesse du Nord à Tombouctou au Mali.
Occitan Touaregs





J'annonçais il y a quelques jours la tenue d'une réunion de jeunes Maliens à Tombouctou.
Il semble que la démocratie ne soit pas encore de mise au pays de ATT, le Pharaon.
Deux des principaux organisateurs, Ag Acharatmane et Aboubacrine Mohamed Fadil sont en prison.
Pour plus d'infos merci de passer sur leur site.
Suite à ce déni de démocratie, un ami me fait le plaisir de s'exprimer afin de crier son mécontentement.
Voici sa lettre :

« Le 1er Novembre, les thuriféraires du Pharaon, ont reçu de leur maître, l’ordre de faire du bruit… afin de couvrir la complainte sépulcrale des opprimés. Le Palais a lâché ses crieurs et ses scribes, prompts à l’anathème. Personne ne manquait à l’appel.
Le réseau de la forfaiture s’est refermé comme d’habitude autour d’une vérité qu’on étouffe. Mais la victime est increvable ; même foulée aux pieds, enterrée, elle ne consent pas à se taire.
Alors les littérateurs de service ont élevé leurs clameurs vers les cieux, emplissant l’air d’opprobre et d’invectives contre les morts et les vivants parmi les Justes. En vain. L’innocence assassinée est loquace. Elle parle beaucoup et sa voix porte loin. Elle hante le sommeil du bourreau. Elle témoigne chaque jour contre l’orgueil éphémère de Pharaon et le silence résigné des autres.
Non, l’innocence assassinée n’aime pas l’oubli ; elle nous oblige au souvenir. Certains se sont réfugiés dans l’amnésie volontaire, d’autres, la conscience tourmentée, se détournent du passé proche, non sans quelque pudeur. Nous, nous n’avons pas le choix. Nous (Ag Acharatmane et Aboubacrine Mohamed Fadil) sommes liés par une éthique bien simple. Elle nous dicte de prendre systématiquement parti pour ceux que l’humiliation écrase, les abonnés permanents de la torture, ceux sur lesquels la loterie de l’exécution arbitraire déploie ses fastes sinistres.
Pharaon et les siens s’émeuvent de notre engagement. Ils nous objectent avec cynisme l’unité nationale, l’ordre public, bref cet argumentaire grossier où pointe l’ambition de perpétuer l’iniquité sur la promesse d’un nouveau départ. Notre réponse est là, et ne souffre aucune nuance : il n’y a pas d’intérêt supérieur de la Nation qui tienne lorsque l’autorité attente à la vie des citoyens.
Patrie, cohésion sociale, mots insupportables dans la bouche du bourreau, chape de plomb, dalles de censure coulées sur un tombeau qui s’agite et gronde. Oui, le mort innocent a suivi l’ornière de son cousin, le déporté. Il est apatride. La terre le rejette. Le sol n’en peut plus de contenir ces vagues de cadavres sans noms, qui réclament linceul et sépulture. Les fosses se plaignent de la promiscuité macabre, l’herbe ne pousse plus là et, d’ailleurs, les nuages ont déserté les cieux. Frère de l’Azawad, le sable indiscret accuse l’ignominie des hommes. Il continue à exhumer les preuves. Cette vérité neuve éclate chaque jour comme un défi à la figure des dénégateurs et des sceptiques.
Mais rien n’a changé. Quelque part dans ce pays, un père, la gorge noyée par le sanglot, scrute l’horizon carnassier où la silhouette de son fils vient de s’évanouir pour toujours derrière le cliquetis des menottes. Demain la mère ira aux nouvelles. Si elle ne pleure pas assez, elle ne sera pas écoutée, si elle gesticule trop, elle risque l’arrestation. Tel est le dilemme sous le règne de Pharaon.
D’autres cœurs desséchés attendent encore le réconfort d’une justice qui tarde à venir. Des tombes trop pleines continuent à s’ouvrir. La honte enfouie, se déverse et submerge les digues du secret. Les courtisans de Pharaon glapissent toujours. Les jours s’écoulent ainsi… Mais seule la vérité est éternelle. »

Aziz

lundi 1 novembre 2010

La déclaration fondatrice du Mouvement National de l'Azawad

La déclaration fondatrice du Mouvement National de l'Azawad

Écrit par tagalift n azawad Lundi, 01 Novembre 2010 17:39

Nous, les fils du peuple de l’Azawad réunis dans la ville historique de Tombouctou du 31 octobre au 1 novembre 2010, avons exposé en totalité les défis auxquels fait face depuis plus de 50 ans l’Azawad. La tragédie que ce peuple a vécu de par son passé et l’étape cruciale qu’il traverse aujourd’hui sur tous les plans que ce soit politiques, économiques et sociales ; et par la marginalisation et l’exclusion dont il est victime, l’état de siège et l’encouragement de leur déplacement et la violation des terres sacrées par des individus étrangers, tout cela dans le silence total et le soutien de certaines personnes qui mènent une politique anti-azawadi et instaurée depuis 50 ans dans l’Azawad. Le monde est témoin des actes posés.

Le Congrès constatant que :

l’Azawad est devenu aujourd’hui un espace de conflit et d’influence entre des pays qui ont l’œil sur leurs intérêts et les groupes extrémistes. Quant aux Azawadis, ils se trouvent tout simplement entre le marteau et l'enclume de ces groupes qualifiés de terroriste,
l’Azawad est devenu l’objet des interventions régionales et internationales chacun selon ses intérêts et son agenda propre, situation dans laquelle aucun rôle n'est reconnu pour le peuple de l’Azawad, excepté le rôle de spectateur impuissant observant la dénaturation de leur terre et de son image et la spoliation de leurs richesses de la part du gouvernement et des compagnies internationales, qui ont signés des contrats avec lui sans qu’il sache la nature de ces contrats et en l’absence totale de toute représentativité réelle du peuple de l’Azawad ou de consultation qui reflètent leur position au sujet de se qui se passe sur leur terre,
Déplorant la souffrance que notre peuple subit depuis des décennies et en réponse vivante des fils de la nation soucieux et défenseur de leur identité nationale menacée d’extinction,
Exprimant la continuité de la lutte des ancêtres par leurs fils et l’observance des valeurs humaines universelles et enfin, tenant compte des enjeux de la politique de développement détaché de nos réalités.
Nous déclarons aujourd’hui la naissance d’un Mouvement National de l’Azawad « MNA » qui est une organisation politique de l’Azawad qui défend et valorise la politique pacifique pour atteindre les objectifs légitimes et pour recouvrer tous les droits historiques spoliés du peuple de l’Azawad.
Il lance un appel à tous les fils de l’Azawad sans regarder leur appartenance sociale et géographique pour rejoindre ce mouvement tout en mettant en exergue l’importance de l’unification des rangs et la libre parole, ainsi que la position politique, et faire des efforts dans le but de concrétiser les objectifs nationaux recherchés et chacun selon sa position et son domaine.
Le Mouvement National de l’Azawad déclare qu’il adopte la voie de l’action politique et légale pour recouvrir tous les droits et rejette la violence sous toutes ses formes et condamne le terrorisme sous toutes ses formes, soit celui de l’Etat ou celui des individus. Il déclare sa détermination à mettre l’accent sur la nécessité de faire la distinction entre le terrorisme et la résistance légitime du peuple pacifiste de l’Azawad.
Il invite l’Etat du Mali à la reconnaissance totale des droits historiques du peuple de l’Azawad et à la réponse pour à résoudre le problème de l’Azawad de façon pacifique et définitive.
En outre, le Mouvement National de l’Azawad « MNA » tend la main de la fraternité, de l'amitié et de la coopération à tous les pays frères et amis qu’il accueille et aspire à des relations de coopération efficace avec tous les pays et les peuples du monde, ainsi que tous les organismes internationaux, gouvernementaux et non gouvernementaux.
Le Mouvement National de l’Azawad « MNA » invite toutes les institutions et les compagnies ayant contractées dans la région de l'Azawad à la nécessité de revoir ce contrat parce qu’il a été signé sans le consentement préalable des autochtones comme la loi internationale le stipule.

Movement National de l'Azawad


Tombouctou le 01/11/2010

Arrestation de Mossa ag achrataman et Boubacar ag Fadil par les autorités malienne.

La tenu du congrès de la jeunesse du nord du mali à Tombouctou a été marqué dans la journée d’hier par l’arrestation de Mossa ag achrataman et Boubacar ag Fadil par les autorités malienne.



Photo:Mossa Ag Acharatamane

Malgré cette mesure d’intimidation incompréhensible au sein d’un état de droit, la rencontre s’est poursuivie jusqu’à aujourd’hui à 10 h GMT.

Mossa ag acharatman et Boubacar ag Fadil ...sont toujours détenus par la police qui compte les transférer à Bamako au mépris des droits de l’homme et de libertés fondamentales dans une démocratie.



Considérant cette grave atteinte aux libertés et au droit des associations au Mali, nous collectif euro-saharien pour la paix appelons le gouvernement malien à mettre tout en œuvre pour libérés les militants de la jeunesse du nord Mali et mettre fin aux intimidations des forces de l’ordre dans cette région.

Mauritanie:Négociations sécrètes avec le gouvernement ?

Négociations sécrètes avec le gouvernement ?
http://www.pointschauds.info/fr/modules.php?name=News&file=article&sid=3999


La Mauritanie serait actuellement engagée dans d’intenses négociations secrètes pour trouver une solution au cas des otages français enlevés au cours de la nuit du 15 au 16 septembre dernier au Niger et qui seraient retenus en captivité dans l’extrême Nord- Est du Mali. Des contacts ont été établis avec leurs ravisseurs qui appartiennent à AQMI. Un scénario se dessine déjà pour leur libération et consiste à les troquer avec les assassins des touristes français condamnés récemment à la peine capitale par la chambre criminelle du tribunal de Nouakchott.

L’information a été révélée la fin de la semaine dernière, par le site d’information continue en Ligne, Sahara Media. Le site, citant des sources dignes de foi, rapporte que le conseiller du président de la République, Mohamed El Mokhtar Ould Mballa, s’était rendu plusieurs fois à la prison civile de Nouakchott afin de rencontrer le trio reconnu coupable de l’assassinat des touristes. Le faqih les aurait rencontré séparément et était venu leur proposer de renoncer à leurs idées extrémistes du Jihad contre une amnistie totale, seule manière de les tirer d’affaires.

Des tractations serrées, dont l’aboutissement et le dénouement semble plus que jamais urgent, avec le cas de la femme otage malade, souffrant notamment de cancer.

Au cours des derniers jours, le président français, Nicolas Sarkozy et son homologue mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, ont eu un entretien téléphonique, dont la teneur n’a pas été officiellement divulguée.

L’ambassadeur de France en Mauritanie, Michel Vandepoorter, a également transmis, dans la même semaine, au président mauritanien un message du chef de l’Etat français, mercredi dernier, au cours d’une audience au Palais de la République.
Message dont la présentation de la teneur comme « ayant trait aux voies et moyens de renforcement des bonnes relations entre les deux pays » est restée dans la pure tradition de la langue de bois et du non-dit.

Une intense activité diplomatique entre Paris et Nouakchott par rapport à laquelle les officiels ne disent rien ou presque rien sur le fond. Et que les adeptes de la lecture entre les lignes et autres spécialistes des signaux diplomatiques tentent de décrypter en la liant au contexte sécuritaire national et sous-régional sahélo-saharien.

La cour criminelle de Nouakchott a condamné pour la deuxième fois Maarouf Ould Haïba et Sidi Ould Sidna à la peine de mort, au même titre que le grand émir Khadim Ould Semane. Un verdict en guise d’épilogue judiciaire de l’affaire des combats du centre émetteur, qui tombe quelques mois après l’arrêt de la même teneur concernant l’assassinat des touristes français.

Une semaine après, on note la tenue d’un colloque visant à élaborer une Stratégie Nationale de Lutte contre le Terrorisme (SNLT), qui apparait quelque part comme un retour à l’option gouvernementale du traitement de la question terroriste par la négociation.

Emissaire officiel nocturne

La semaine dernière, l’agence Sahara Médias a donc fait état de l’ouverture de discussions entre des milieux proches du pouvoir et détenus condamnés à la peine capitale.

Cette nouvelle semble se confirmer avec plusieurs sources concordantes faisant état d’une visite rendue à Sidi Ould Sidna, Mohamed Ould Chabarnoux et Marouf Ould Haïba, par l’érudit Mohamed Mokhtar Ould M’Balle, conseiller du président de la République.

D’autres parlent d’un déplacement du ministre de l’orientation islamique et de l’enseignement originel, Mohamed Ould Neiny.

Le conseiller du président aurait rencontré séparément les détenus proposant un renoncement public au terrorisme et un repentir qui, logiquement, serait suivie d’une amnistie et d’une libération.

Celle-ci ferait partie justement des exigences d’Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) pour relâcher leurs sept otages.

Ce problème, une fois résolu, le paiement de la rançon deviendrait un simple jeu d’enfants.

La France semble pousser dans cette direction.

Parallèlement à cette activité de la diplomatie secrète, le contingent mauritanien qui se trouvait au Nord du Mali est rentré au bercail marquant une trêve dans la guerre contre le terrorisme. Certains estiment que son retrait s’inscrit dans le cadre des exigences d’AQMI.

Si cette thèse se confirme, la Mauritanie aurait entrepris de prendre contact avec les salafistes en prison pour ne pas donner l’impression que leur libération est faite sous pression étrangère. D’autant plus que les autorités nationales avaient provoqué beaucoup de bruit lorsque le mali avait accepté de libérer des gens accusés d’appartenance à AQMI, mais qui n’ont pas de sang sur les mains.



Cheikh Sidya
Rmibiladi



dimanche 31 octobre 2010

12 Girls band _ Dun Huang

Ma Xiao Hui ,the most famous erhuist in the world

Référendum constitutionnel pour valider la transition au Niger

Référendum constitutionnel pour valider la transition au Niger

par Abdoulaye Massalaatchi

NIAMEY (Reuters) - Les Nigériens étaient appellés ce dimanche à ratifier par référendum une nouvelle Constitution visant à ouvrir la voie au retour à un régime civil d'ici le printemps 2011.
Les frontières de ce pays enclavé du pourtour sahélo-saharien ont été fermées le temps de la consultation, organisée quelques semaines après l'arrestation par la junte militaire au pouvoir de quatre officiers supérieurs accusés d'ourdir un nouveau coup d'Etat.
"C'est un jour exceptionnel. Je viens d'accomplir mon devoir avec l'espoir que la 7e République sera pour le Niger un nouveau départ vers la création d'un système démocratique porteur de stabilité et de progrès", a déclaré, après avoir glissé son bulletin dans l'urne, le général Djibo Salou.
Cet officier préside le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD) qui a renversé en février le président Mamadou Tandja, désavoué par ses compagnons d'armes et rendu très impopulaire pour ses tentatives visant à perpétuer son pouvoir.
Le général Salou s'est attiré les faveurs de la communauté internationale et des bailleurs de fonds du Niger en s'engageant à rendre le pouvoir aux civils d'ici avril 2011.
Le scrutin de dimanche, entouré d'un dispositif de sécurité important, s'inscrit dans un processus électoral qui culminera par l'investiture, d'ici au printemps prochain, du successeur civil du général Djibo et le retour des militaires nigériens à la caserne.
La Loi fondamentale soumise à référendum prive le chef de l'Etat des prérogatives nouvelles que s'était arrogées Mamadou Tandja avant sa déposition. Elle a aussi pour ambition d'améliorer la gouvernance de la filière de l'uranium, le Niger étant notamment le premier fournisseur de ce minerai stratégique de la France, l'ancienne puissance coloniale.
Le CSRD espère dimanche un taux de participation d'au moins 70% après la consigne de boycottage du référendum lancée par des groupes et associations musulmanes, très influents dans ce pays, qui estiment que le texte proposé néglige l'islam.
Le projet de Constitition officialise en effet la séparation de l'Etat et de l'islam dans ce pays à 98% musulman.

En cas de victoire du "oui", la nouvelle Constitution garantira l'immunité aux putschistes de février et s'engage à ce que la junte provisoire remette ses pouvoirs d'ici le 6 avril 2011, date à laquelle le nouveau chef de l'Etat doit prendre ses fonctions.

Version française Jean-Loup Fiévet

samedi 30 octobre 2010

Tinariwen "Chet Boghassa"

Tinariwen - live in Leuven (6)

Mali-Mauritanie-Niger : Al Qaïda monte les enchères

Mali-Mauritanie-Niger : Al Qaïda monte les enchères

GABONECO
photo:Aqmi

vendredi 29 octobre 2010



L’Elysée envisage de retirer ses soldats d’Afghanistan en 2011. Selon le ministre français de la Défense, Hervé Morin, qui en a fait l’annonce hier jeudi à Paris, cette intention n’a aucun lien avec les menaces actuelles d’Al Qaïda.
En tout cas, la confirmation que c’est bien l’ennemi public numéro un des Occidentaux qui pilote l’affaire des otages du Sahel nigérien ne peut que plonger Paris dans l’embarras. Car la question se pose de savoir si vraiment la France est en mesure de répondre favorablement aux exigences de Ben Laden et de son organisation. Comment donc parvenir à sauver les otages sans renier les principes et valeurs chers à l’Occident, et prendre le risque de s’attirer les foudres des alliés qui combattent en Afghanistan au nom des mêmes intérêts ?
Un vrai dilemme pour le président Sarkozy qui doit à la fois résoudre les conflits sociaux qui divisent la France, et reconquérir l’électorat mécontent. Après des mois d’attente, la France connaît à présent les exigences d’Al Qaïda, le parrain d’AQMI qui a enlevé les 7 otages en question.
Dans un message diffusé mercredi dernier sur la chaîne de télévision Al-Jazira, Ben Laden s’en est pris directement à la France qu’il invite à retirer ses troupes d’Afghanistan. Le chef d’Al Qaïda va plus loin en désignant l’Hexagone comme étant une cible légitime pour les islamistes et ce, depuis l’adoption de la loi interdisant le port du voile intégral, la burqa.
L’ascendance d’Al Qaïda sur AQMI signifie que le dossier est encore plus corsé qu’on ne l’avait pensé. Reste à savoir si les revendications contenues dans le message de Ben Laden aux Français sont réalistes. Le niveau des revendications paraît, en effet, fort élevé. La barre a été placée très haut sans doute en vue d’embarrasser les autorités françaises qui étaient dans l’attente. Elles doivent à présent se trouver coincées, d’autant que le message met en évidence un véritable conflit de valeurs. « Si vous exercez l’oppression et jugez qu’il est de votre droit d’interdire aux femmes libres de porter le voile, n’est-il pas de notre droit de pousser au départ vos hommes envahisseurs en leur tranchant la tête ? », dit le message.
En parvenant dans des conditions rocambolesques à enlever des otages en plein Sahel, Al Qaïda a confirmé qu’il est effectivement à même de nuire partout et à tout moment aux intérêts français. Aussi n’hésite-t-il pas à lancer une mise en garde à la France à laquelle il reproche en particulier son implication militaire en Afghanistan dans ce qu’il qualifie de « maudite guerre de Bush ».
Il s’agit pour le chef d’Al Qaïda d’une « injustice à l’égard de la nation islamique ». Maintenant que les revendications des ravisseurs sont connues, que va faire la France ? Peut-elle envisager des actions en oubliant qu’en plus des otages du Sahel, deux journalistes de France 3 croupissent depuis bientôt un an (304 jours) dans les geôles afghanes ? Mais peut-on vraiment croire que l’Elysée acceptera d’abroger une loi aussi controversée que celle de la burqa ? Il faut tout de même reconnaître que les marges de manœuvre des autorités françaises sont bien réduites. On sait le contexte sociopolitique national fort perturbé. Le pays est divisé ces derniers temps par des conflits sociaux ayant pour source un train de mesures dont la fameuse loi sur l’âge de départ à la retraite. C’est dire que face à Al Qaïda, Sarkozy aura bien du mal à abdiquer. Autrement dit, il sacrifiera difficilement les grands principes, les valeurs fondamentales de la république (liberté, droits de l’homme, etc.).
Par ailleurs, la France sait qu’il faut ménager les alliés, les Américains notamment. Le président Obama a des soucis en cette période électorale. Il lui faut sauver le peu qui lui reste du Congrès, et par ricochet, redorer son mandat présidentiel. Sarkozy n’a donc aucun intérêt à remuer le couteau dans la plaie par ces temps de tsunami politique et économique. Car, en dépit de tout, la France ne manque pas d’atouts. Elle passe en effet pour le pays occidental le plus islamisé. Et la diplomatie française, l’une des plus vieilles et des plus expérimentées au monde, a aussi ses forces. Elle réside dans la solidité de ses liens historiques avec les pays arabes, son accueil de nombreux réfugiés dont un grand nombre de leaders musulmans très influents. Des carnets d’adresses qui ouvrent bien des portes, et permettent au finish de modérer les ardeurs de l’adversaire. Enfin, le passé instruit. Et il faut se demander si tout ce cirque médiatique ne finira pas un jour par l’incontournable solution discrète du paiement de rançons. On reprendra alors les spéculations sur la réalité des faits, l’ampleur du montant versé, les pertes et les gains au change, l’identité réelle des différents intervenants et le lieu des transactions. Les otages, eux, auront peut-être déjà recouvré la liberté, du moins ceux qui auront eu la vie sauve. Pour l’heure, il va falloir attendre que les principaux acteurs de la situation prennent langue, et trouvent ensemble une porte de sortie honorable, et surtout réconfortante pour tous. Quant aux Africains, ils semblent aujourd’hui dépassés par la tournure des événements. A leur corps défendant, ils devront attendre de voir venir. Car, avec Al Qaïda, les enchères ne pourront que monter, monter.

Le Pentagone veut débarquer au Sahel

DERNIÈRES RÉVÉLATIONS DU NEW YORK TIMES

Le Pentagone veut débarquer au Sahel
L’Expression (Algérie) 30 Octobre 2010
samedi 30 octobre 2010

Le New York Times vient de dévoiler aux yeux du monde l’esquisse de la stratégie mise au point par les Américains.
Lundi 18 octobre, le Président Bouteflika reçoit la ministre française de la Justice, Michèle Alliot-Marie, dans une audience qui a duré deux heures, selon des sources fiables. Le fait n’est pas habituel, protocolairement et conventionnellement. Il est plutôt dicté par des impératifs sécuritaires d’urgence dont l’examen peut passer outre ces considérations. Ancienne ministre de la Défense, elle connaît le dossier. Et puis, entre elle et les Algériens, il n’y a aucun a priori, contrairement à l’actuel ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner. Selon nos sources, le sujet du Sahel a pris la part du lion dan cet entretien. Mais dans ce dossier épineux du Sahel, il n’y a pas que la France. La lutte contre le terrorisme dans cette région constitue un domaine où la coopération entre l’Algérie et les USA donne des signes de bonne santé. Selon nos sources, la visite, il y a exactement un an, du sous-secrétaire d’Etat américain pour le Moyen-Orient, Jeffrey Feltman, a été révélatrice. Et les services de renseignement algériens ont fait une lecture approfondie du séjour de M.Fetman à Alger. En plus des audiences accordées à l’émissaire américain par de hauts responsables algériens dont le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, ce séjour a coïncidé avec une intense activité politique, médiatique et sécuritaire au Maghreb, en France et en Amérique. Il a fallu attendre ces dernières semaines pour que tout ce puzzle éparpillé se mette en place. En effet, au début du mois en cours, le prestigieux journal américain le New York Times, a publié un dossier spécial intitulé « Le secret de l’offensive contre les terroristes sur les deux continents ». Quand c’est le New York Times qui le rapporte il faut y croire sachant que, il faut souligner, c’est un quotidien très proche des milieux opérationnels américains. Au même moment, la France multiplie les « tentatives » pour la libération des otages, cinq Français, un Togolais et un Malgache, enlevés le 17 septembre dernier sur le site de la mine d’uranium du groupe Areva situé à Arlit au nord du Niger.



Le plan du Pentagone Au même moment, l’Algérie insiste également sur le fait que la gestion urgente imposée par le kidnapping de ressortissants étrangers au Sahel, les Occidentaux en particulier, doit demeurer entre les mains des Etats concernés. A propos justement de ce dernier point, le diplomate américain a déclaré : « Nous sommes inquiets de la question du terrorisme dans cette région. Nous croyons fermement qu’il est de l’intérêt de tout le monde de résoudre le problème de la sécurité au Sahel. » Le même responsable a ajouté que les Etats-Unis respectent entièrement la souveraineté des pays du Sahel soulignant la « bonne coopération algéro-américaine contre le terrorisme ». Cependant, plusieurs indices incitent à la réserve, à commencer par cette « folie délatrice » qui s’est emparée d’un journal dont la tuyauterie arrive jusqu’au bureau Ovale et à l’intérieur du Pentagone. C’est que le New York Times dévoile aux yeux du monde la stratégie mise au point par les Américains ! Mais qui pourrait croire ça ? En tout cas, il s’agit d’un effet d’annonce qui ne vaut que par son timing et non par son contenu, ont eu à observer nos sources. Le message est destiné à préparer psychologiquement l’opinion publique américaine, échaudée par les meurtrières expéditions afghane et irakienne, et à prévenir les pays concernés. Seulement, à la Maison-Blanche, on semble conscient de la difficulté de convaincre les Américains de la nécessité d’une autre « aventure » armée en Afrique. Et c’est à peu près à travers ce lien offert par Al Qaîda que l’on essaie de tirer la France vers les sables mouvants du Sahel, une région que les Français connaissent parfaitement et qu’ils considèrent comme leur zone d’influence. Comme au Vietnam, toutes proportions gardées, les Américains auraient-ils l’intention de réactiver le rôle de sous-traitant joué par la France au Vietnam ? se sont interrogées nos sources. « Pour le moment, on n’en est pas encore à ce stade, mais les proportions prises ces dernières années par Al Qaîda au Maghreb islamique, offrent une grille de lecture qui n’écarte aucunement cette hypothèse. Il faut ajouter que pour des raisons historiques évidentes, les Français possèdent encore une longueur d’avance sur les Américains, cependant il n’est pas impossible que la situation aille dans le sens voulu par Washington. Les ingrédients sont à quelques détails près, les mêmes que ceux utilisés en Afghanistan ou en Irak : la guerre menée contre le terrorisme d’Al Qaîda, sauf que cette fois-ci, ce serait Par²is qui se charge des préliminaires », ont confié les mêmes sources. Cela permettrait à l’Administration américaine de réunir toutes les conditions d’une présence militaire plus dense. Selon toujours le New York Times, l’Administration Obama mènerait actuellement une guerre secrète contre Al Qaîda et ses alliés. Une offensive qui concerne douze pays à travers le monde.



Ben Laden le catalyseur Sans être explicitement cités, ces pays pourraient se situer dans le Sahara, à l’image de l’Algérie ou encore le Pakistan. Il y a, semble-t-il, également, des pays de l’ancien bloc soviétique minés actuellement par des guerres ethniques et religieuses. Pour mener ces opérations, l’armée américaine s’est dotée, d’après le New York Times, d’équipements technologiques ultrasophistiqués et d’équipes de commandos spécialisés. De même qu’elle a eu à recruter des compétences en matière d’espionnage et de collecte de l’information sur le terrorisme. Même si elle reste dictée par des impératifs de haute importance stratégique pour les Américains, la lecture du quotidien new-yorkais demeure très instructive. La réapparition de Ben Laden à travers un message audio, transmis par le biais du canal « habituel » d’Al Jazeera en ce moment même, et que les Français déclarent avoir réussi à authentifier, n’est pas le fruit du hasard, mais celui d’un concours de circonstances élaboré sur une grande échelle. « Dans ce message, un homme présenté comme Oussama Ben Laden déclare que l’enlèvement de cinq Français au Niger est la sanction du traitement injuste réservé aux musulmans en France », commente l’agence française de presse. L’authenticité du message d’Oussama Ben Laden menaçant la France « peut être considérée comme acquise au vu des premières vérifications », a déclaré jeudi le ministère français des Affaires étrangères. « Ce message, dont l’authenticité peut être considérée comme acquise au vu des premières vérifications, ne fait que confirmer la réalité de la menace terroriste contre laquelle les autorités françaises ont pris et continuent de prendre les mesures appropriées pour assurer la sécurité du territoire et des ressortissants français », a dit le porte-parole du ministère, Bernard Valero. « Ces déclarations de Ben Laden ne changent en rien notre appréciation de la situation de nos otages et n’entameront en rien nos efforts pour obtenir leur libération », a-t-il ajouté avant de conclure : « La France continuera à lutter contre le terrorisme aux côtés de ses partenaires. » Interrogé sur une éventuelle intervention armée de la France, le président malien a précisé que « la France ne nous a rien demandé ». « Pour le moment, nous n’avons pas de troupes françaises sur le sol malien. Si la demande est faite, nous apprécierons », a-t-il dit, ajoutant que « la réponse à la menace d’Al Qaîda était sahélo-saharienne ». « Nous ne sommes pas incapables de résoudre ces questions », a-t-il précisé, soulignant cependant que la France soutenait le Mali par l’échange de renseignements, d’équipement militaire et de formation des troupes. Plus d’un mois après l’enlèvement des contractuels d’Areva, la situation reste encore floue, mais tout pourrait basculer d’un instant à l’autre, sacrifiant froidement les otages sur l’autel des intérêts stratégiques des Etats-Unis et de la France réunis.



Ikram GHIOUA

jeudi 28 octobre 2010

Edito / De Arlit à Tora Bora

Edito / De Arlit à Tora Bora

Le Républicain, 28/10/2010
Photo:mines d'Uranuim d'Arlit exploités par Areva
Aqmi a raison d’enlever les Français qui, par contre, ont tort de s’attarder en Aghanistan et d’interdire la burqa. L’enregistrement de Ben Laden diffusé hier sur Al Jazzira et authentifié par les services américains rallume les phares de l’actualité sur le coup d’Arlit qui était en train de devenir un détail dans l’histoire à rebondissements de la terrible nébuleuse terroriste.
En fait, l’interprétation est simple : non seulement le destructeur des tours jumelles donne ici une fatwa légitimant Abuzeid et Belmokhtar mais il reconduit tacitement le contrat d’embauche d’Aqmi - des spécialistes avaient soutenu que cette organisation n’avait rien à voir avec Al Qaeda- et valide, par conséquent, le business-plan des émirs du rapt.
Une bénédiction pour les chefs salafistes car au même moment le pouvoir mauritanien s’échine à les dépeindre comme des moins que rien, de vulgaires bandits et de tristes imposteurs se servant du Coran pour desservir l’Islam. C’est aussi une bouffée d’oxygène pour les jihadistes du Sahel autour desquels l’étau se resserre par les pressions respectives de la Mauritanie, de la France, du Mali, du Niger et de l’Algérie.
Le satisfecit donné par Ben Laden n’est d’aucun apport logistique pour les ravisseurs d’Arlit dont il se dit qu’ils sont désormais circonscrits et contraints de négocier la libération de leurs victimes et ce, pour pouvoir échapper eux-mêmes. Mais pour les inconditionnels du barbu saoudien que l’on retrouve dans bien des rues arabe et africaine, cet avis peut changer le regard sur Aqmi et celle-ci en a bien besoin aujourd’hui.
Ensuite, c’est très bon pour Ben Laden lui-même. Car c’est la preuve que cet homme, sans doute le plus recherché au monde a déjà vaincu l’Amérique, le 11 septembre 2001 et les années qui suivirent. Enfin, il relie Timetrine et Tora-Bora d’un pont invisible mais idéologiquement solide. Ce n’est pas tout bénéfice pour les hommes de Droudkel car leur validation par le milliardaire terroriste va décupler la détermination de leurs adversaires à les abattre. Mais ce qui leur faut juste maintenant, c’est un parrain qui compte et ils l’ont eu.

Adam Thiam

mercredi 27 octobre 2010

Ben Laden soutient Aqmi et menace la France

Ben Laden soutient Aqmi et menace la France



27/10/2010 à 15h:13 Par La rédaction web de Jeune Afrique


Oussama Ben Laden soutient implicitement Aqmi dans son message.


© Al-Jazira Le leader d'Al-Qaïda Oussama Ben Laden a justifié l'enlèvement des cinq Français au Niger le mois dernier par les "injustices" commises par la France à l'égard des musulmans d'Afrique de l'Ouest et du Nord, dans un message diffusé sur Al-Jazira.
Les Français doivent cesser « d'intervenir dans les affaires des musulmans d'Afrique de l'Ouest et du Nord », a déclaré Oussama Ben Laden dans un message audio diffusé par Al-Jazira mercredi.
« L'enlèvement de vos experts comme otages au Niger, alors qu'ils étaient protégés par vos agents là-bas, est une réaction à l'injustice que vous pratiquez à l'encontre de nos nations musulmanes », a ajouté le leader d'Al-Qaïda, qui prétend parler au nom des musulmans du monde entier. Il soutient donc Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui avait revendiqué l'enlèvement de sept salariés d'Areva et de ses sous-traitants dont, cinq Français, un Malgache et un Togolais, à Arlit le 16 septembre.

Référence à la loi sur le voile islamique

« Le sujet de mon discours est la raison pour laquelle votre sécurité est menacée et vos fils sont pris en otage », déclare encore Oussama Ben Laden. « Comment pourrait-il être juste que vous interveniez dans les affaires des musulmans, en Afrique de l'Ouest et du Nord en particulier, souteniez vos agents contre nous, et preniez nos nombreuses richesses dans des accords suspects, alors que notre peuple souffre de différentes formes de pauvreté et de désespoir ? », s'interroge-t-il.

Le chef d'Al-Qaïda fait aussi référence à la législation française qui empêche, selon lui, « des musulmanes libres de porter le voile qui cache le visage » [face veil dans la traduction donnée par Al-Jazira en anglais, NDLR]. La dernière loi adoptée par l'Assemblée nationale vise à interdire le voile intégral dans l'espace public. Oussama Ben Laden fait également référence au « droit à expulser [les] envahisseurs [français] et leur couper la tête ».
Le chef djihadiste réclame encore le retrait de la France d'Afghanistan. « L'équation est très claire et simple : Tout comme vous tuez, vous êtes tués. Tout comme vous prenez des prisonniers, vous êtes pris en otages. Comme vous menacez notre sécurité, nous menaçons votre sécurité. »

Dans la transcription du message donnée par Al-Jazira, qui a été authentifié d'après le quotidien français Le Monde, Ben Laden ne mentionne pas les deux Africains enlevés par Aqmi en même temps que les Français.

mardi 26 octobre 2010

Nord Mali:arrestation d'un garde national

Mahamed Ag Wanasnate un garde nationale de l'armée malienne a été arrêté le 26 octobre 2010 par les autorités maliennes. Pour le moment on ne connait pas le motif officiel de cette arrestation. Il semblerait qu’il ait été arrêté pour détention d'arme illégale... S’il s’avère coupable, il convient de préciser que cette détention est un acte isolé contrairement à ce qu'avancent certains responsables. Rappelons à nouveau la terrible situation sécuritaire, sociale et économique dans laquelle se trouvent les habitants de la région et combien cette situation pèse lourd sur la jeunesse.
L’affaire à suivre….

dimanche 24 octobre 2010

Kel Assouf Sortie de l' album " Tin Hinane

Kel Assouf Sortie de l' album " Tin Hinane





Il est en vogue de moderniser les musiques traditionnelles du monde en ajoutant une touche pop ou rock. Trop souvent, cette modernisation est faite avec peu de connaissance de la racine musicale ou avec un beat ringard qui fonctionne peut-être en boîte de nuit mais ne fait pas nécessairement preuve d’un bon goût musical. Beaucoup plus intéressant sont ceux qui modernisent la tradition de l’intérieur, comme le défunt Ali Farka Touré en incluant la guitare électrique au blues du désert, ou depuis quelques années, le joueur de ngoni malien Bassékou Kouyaté en inventant un quartet de n’goni (luth mandingue). Kel Assouf s’inscrit dans cette lignée : il part de sa tradition touarègue et recherche comment apporter un surplus sans défigurer ses racines. Quand le chanteur/guitariste nigérien ‘Anana’ Harouna est arrivé à Bruxelles en 2005, il s’est inspiré de la ville pour mettre ce superbe blues du désert à l’ordre du jour : il a trouvé une ville métissée avec une grande diversité culturelle et s’en est servi pour ajouter un souffle de reggae, une touche d’afrobeat, voir même un peu de salsa. En s’entourant de musiciens venus de Mauritantie, du Ghana, de France, du Mali et d’Algérie, Kel Assouf est devenu un beau reflet de nos grandes villes européennes, métissées, pluriculturelles et plein de nouvelles fusions musicales, portant un message de métissage, de paix, d’union et de solidarité entre peuples et cultures différentes. Les fans de desert blues ne doivent pas se préoccuper, ces influences ne font qu’embellir une musique qui reste ancrée dans ses racines sahariennes. Kel Assouf – qui signifie aussi bien ‘fils du désert’ que ‘fils de l’infini’ et ‘fils de la solitude’ – a nommé ce premier album ‘Tin Hinana’, ancienne reine touarègue, comme symbole de sa culture, qu’il veut revitaliser et dont il veut voir l’histoire transcrite en tifinagh, l’écriture des touaregs. « La guitare était une arme importante pendant la révolution touarègue, elle nous a aidé à revendiquer nos droits. Maintenant elle doit servir à sensibiliser les gens pour construire notre région, pour mettre en marche le développement économique et culturel de notre peuple. »

Benjamin Tollet Journaliste en musiques du monde
Plus d'infos : http://www.myspace.com/kelassouf#ixzz13GOMGjCI

samedi 23 octobre 2010

Pourquoi l’Algérie refuse l’ingérence dans la région du Sahel

23-10-2010, 13h51

Pourquoi l’Algérie refuse l’ingérence dans la région du Sahel
Redoutant que les terroristes se renforcent en invoquant le djihad contre une présence étrangère


Par Abdelkrim Ghezali

Mourad Medelci a déclaré jeudi dernier sur les ondes de la Chaîne III que la sécurité dans le Sahel était du ressort des pays de cette région où des groupes terroristes multiplient leurs activités sous forme d’attentats ou d’enlèvements. «Nous sommes responsables de la sécurité, en tant que pays du Sahel, de tous ceux qui vivent dans cette zone où la situation est préoccupante.» «L’Algérie n’a jamais dit que les pays qui ne font pas partie de cette zone n’étaient pas concernés [par la lutte contre le terrorisme]. Si ces pays peuvent apporter leur aide, ils sont les bienvenus mais ils ne peuvent venir s’implanter chez nous pour apporter la solution», a-t-il ajouté. «La solution, ce sont les pays du Sahel qui doivent l’apporter et ils n’ont jamais dit qu’ils ne reconnaissaient pas la nécessité de bâtir des passerelles de coopération avec d’autres pays», a précisé le chef de la diplomatie. Par ailleurs, en marge des travaux de l’APN de jeudi dernier, Medelci a estimé que l’Algérie entretient une coopération «positive» avec les pays de la région du Sahel. «Nous sommes dans une situation de coopération tout à fait positive avec ces pays», a-t-il indiqué dans une réponse à une question de journalistes sur «des pressions» que subirait l’Algérie de la part des pays voisins, comme le Mali et la Mauritanie, au sujet de la situation dans la région du Sahel. «Il ne faut pas accorder trop d’importance à certaines déclarations rapportées par un nombre de médias, mais plutôt essayer de mettre le projecteur sur ce qui est entrepris directement au niveau des responsables et des institutions», a-t-il affirmé.Pour rappel, l’Algérie s’oppose à toute ingérence étrangère dans la région du Sahel et, à ce titre, avait boycotté une rencontre d’experts de la lutte antiterroriste du G8, le 14 octobre dernier à Bamako après avoir abrité, fin septembre, deux réunions : l’une des chefs d’état-major mauritanien, algérien, malien et nigérien à Tamanrasset, site du commandement conjoint des armées de ces quatre pays, l’autre à Alger où a été créé un centre conjoint de renseignement. Des médias européens, notamment français ainsi que certains observateurs occidentaux et africains, irrités par la position inflexible de l’Algérie qui refuse toute implication

militaire étrangère dans la bande sahélo-saharienne, n’invoquent que l’argument de souveraineté, négligeant à dessein les véritables raisons qui motivent la position algérienne. Son refus de voir des forces militaires françaises et américaines intervenir directement dans la région du Sahel est justifié par ce qui se passe en Irak et en Afghanistan. Les courants religieux extrémistes qui veulent y imposer des régimes radicaux et intégristes avancent l’occupation étrangère comme argument pour légitimer le terrorisme qui frappe sans distinction les forces de la coalition et les populations civiles en Irak et en Afghanistan. La présence militaire étrangère dans ces deux pays justifie, aux yeux de larges couches des populations, le djihad et l’enrôlement de la jeunesse des pays musulmans dans les rangs de la nébuleuse d’El Qaïda qui se renforce. L’Algérie refuse que le même scénario se reproduise dans les pays du Sahel qui sont de surcroît musulmans et où les populations, souffrant d’une situation socio-économique difficile, sont fragilisées au plan identitaire et psychologique et se laisseraient, à ce titre, mobilisées par les bandes terroristes et de trafic de tout genre, si une implication militaire occidentale venait à se produire. La position algérienne vise à ôter tout argument religieux aux groupes terroristes qui activent dans la région du Sahel et les empêcher de se renforcer numériquement et politiquement au risque de provoquer un embrasement de toute la région. Si chacun des pays de la région du Sahel est souverain d’ouvrir ses frontières terrestres et aériennes aux forces militaires étrangères, il doit néanmoins comprendre que cette option constitue un risque majeur aussi bien pour sa propre sécurité que pour la stabilité de tous les pays de la région. C’est pourquoi la lutte antiterroriste n’est pas uniquement une affaire de moyens militaires sophistiqués, mais nécessite surtout une concertation politique entre les pays concernés pour analyser et mesurer chaque pas, chaque geste et chaque décision. Lever l’argument religieux aux terroristes, c’est les isoler des populations locales afin de circonscrire l’espace où ils se déplacent et où ils se réfugient. Limiter l’intervention aux seuls pays du Sahel s’explique, d’une part, par la connaissance du terrain et la manière d’agir, y compris auprès des populations touareg et, d’autre part, par cet impératif politique de repousser l’argument de la lutte contre l’occupation étrangère qu’El Qaïda souhaite de toutes ses forces. A ce propos, des médias occidentaux, partie prenante de la stratégie du chaos au Sahel, relayés par une certaine presse algérienne et maghrébine, ne cessent de crier au loup pour affaiblir l’argument algérien contre toute présence militaire étrangère au Sahel, en inventant une base militaire américaine dans le Sud algérien qu’ils situent difficilement, parfois dans la région de Tamanrasset et parfois à Illizi. Pour ces chasseurs en mal de scoops, il s’agirait d’une station d’écoute. Présentant cette base supposée comme un fait tangible, un site Internet qui se veut le porte-voix de la souveraineté nationale appelle au djihad contre la présence étrangère sur le sol algérien. N’est-ce pas là les prémices d’un scénario d’une déstabilisation programmée ?Si les puissances étrangères n’ont d’autres objectifs que la lutte antiterroriste, elles sont sollicitées, et depuis longtemps, à fournir aux services de sécurité des pays du Sahel les informations utiles sur les déplacements des terroristes si elles en disposent, ce qui souvent n’est pas le cas. Car ceux qui disposent de renseignements fiables sur l’emplacement des groupes terroristes sont les populations touareg avec lesquelles il faut travailler et qu’il s’agit de gagner coûte que coûte à la lutte antiterroriste. Les informations que rapportent les médias occidentaux sur le lieu où se trouvent les sept otages enlevés semblent être erronées dans la mesure où le groupe terroriste qui les retient n’est pas dupe et lance à chaque fois des appâts auxquels ne manquent pas de mordre les services de renseignement occidentaux. Mais au-delà de ces questions, la manipulation bat son plein dans cette région où certains observateurs au fait de la réalité sécuritaire du Sahel s’interrogent et ce, depuis le début, sur la facilité avec laquelle les cinq otages français ont été enlevés dans une zone très sécurisée d’autant plus qu’il s’agit d’un site minier d’uranium que protège la France. Au plan géostratégique, on est en droit de se demander pourquoi les régions du Maghreb et du Sahel sont instables depuis la chute du mur de Berlin. Si la Libye a préparé depuis les années quatre-vingt le lit de la rébellion touareg au Niger et au Mali, le Maroc n’a pas hésité à prêter main-forte aux terroristes en Algérie pour en faire un «laboratoire» au pouvoir islamiste au Maghreb comme l’avait déclaré Hassan II dans les années quatre-vingt-dix. Depuis quelques années, faisant fi des résolutions de l’ONU sur la nécessité d’un référendum au Sahara occidental, Rabat ne ménage aucun effort pour présenter le Polisario comme une organisation terroriste impliquée dans l’instabilité de la situation sécuritaire au Sahel. Pour y parvenir, tous les moyens sont bons, y compris la manipulation et l’utilisation de terroristes algériens armés par le Makhzen et renvoyés dans le Sahel pour propager l’information sur «le terrorisme sahraoui». C’est ce qui explique le forcing du Maroc pour s’impliquer dans le processus de sécurisation du Sahel. Quant à la dernière réunion des experts du G8 à Bamako, elle constitue un réel danger pour la vie des cinq otages français. Si l’Algérie a boycotté cette rencontre à risque, c’est aussi pour dégager sa responsabilité quant au sort des otages retenus dans le nord du Mali.

A. G


www.latribune-online.com/evenement/41696.html

La Francophonie veut une Afrique plus présente dans les instances mondiales

La Francophonie veut une Afrique plus présente dans les instances mondiales
AFP 


 Les chefs d'Etat et de gouvernement francophones, réunis samedi en sommet à Montreux (Suisse), ont plaidé pour une plus grande place de l'Afrique dans les instances internationales, notamment au Conseil de sécurité des Nations unies.

"Est-il normal qu'il n'y ait aucun membre permanent du Conseil de sécurité émanant de l'Afrique? Un milliard d'habitants! Dans trente ans, deux milliards d'habitants qui n'ont pas de représentation permanente! C'est un scandale", a dénoncé le président français Nicolas Sarkozy, à l'ouverture de la réunion.

Parmi les 38 chefs d'Etat et de gouvernement présents à Montreux pour ce 13e sommet de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), figurent de nombreux Africains.

La réforme de la gouvernance mondiale est l'une des priorités que s'est fixée le président français pour sa présidence des G20 et G8, respectivement à partir des 12 novembre et 1er janvier prochains.

Le secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, a appelé les dirigeants à faire de l'OIF plus qu'un "agitateur d'idées éclairé".

Il a également prôné "une démocratisation des relations internationales et un multilatéralisme équilibré, qui ne pourra s'accommoder plus longtemps d'une sous-représentation de l'Afrique dans les organes où se prennent les décisions qui la concernent pourtant directement".

L'Afrique, qui représente 27% des Etats-membres de l'ONU, ne dispose que de trois sièges de membres non permanents au Conseil de sécurité. En 2005, les pays ont adopté une position commune sur ce sujet, réclamant deux sièges permanents.

Dans un discours d'ouverture la présidente de la Confédération helvétique, Doris Leuthard, a évoqué la sécurité alimentaire, la biodiversité, la paix. Elle a estimé que "face à ces défis, la Francophonie a un rôle à jouer, comme plate-forme de dialogue Nord-Sud afin de passer la logique des groupes régionaux ou politiques".

Le président burkinabé Blaise Compaoré a rappelé que "l'Afrique représente plus de 50% des locuteurs de la langue française". "Ceci invite à accorder une place plus importante à l'Afrique", a-t-il dit.

Le président camerounais Paul Biya a estimé que la Francophonie constituait "un cadre privilégié d'un nouveau modèle de relations internationales" et appelé à "une régulation de l'économie mondiale avec plus de solidarité pour les plus démunis".

Des entretiens bilatéraux doivent avoir lieu dans l'après-midi, notamment entre le président français et les présidents du Liban, Michel Sleiman, de la République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila, du Burkina Faso Blaise Compaoré, du Mali Amadou Toumani Touré.

Les dirigeants devaient se réunir à huis clos pour discuter de cette question de la gouvernance mondiale, ainsi que de la solidarité francophone face aux grands défis, notamment la sécurité alimentaire, le changement climatique et la biodiversité.

La sécurité dans la bande sahélo-saharienne et la lutte contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui détient depuis mi-septembre en otage cinq Français, un Malgache et un Togolais dans le nord du Mali, seront également abordées.

Les dirigeants se pencheront également sur la reconstruction d'Haïti et la question de la langue française, parlée par 220 millions de personnes dans le monde mais qui connaît un recul dans les instances internationales.

L'OIF, qui fête cette année ses 40 ans, regroupe 56 Etats et gouvernements membres et 14 pays observateurs. Elle dispose d'un budget d'environ 80 millions d'euros, dont le premier contributeur est la France (à près de 40%).

Une déclaration doit être signée dimanche, dernier jour de ce sommet biennal, au cours duquel le secrétaire général Abdou Diouf, 75 ans, devrait être reconduit.

vendredi 22 octobre 2010

Kel Assouf

Niger: Les français perdent leur credit

http://www.bienpublic.com/fr/france-monde/article/4004866/Les-Francais-perdent-leur-credit.html
f.bassoleil@lebienpublic.fr



Les initiatives des autorités françaises dans l’affaire des otages sont mal accueillies par la population nigérienne témoigne Claude Kayser, président dijonnais de l’ONG La Croix d’Agadez, à son retour d’une semaine passée à Niamey, la capitale du Niger.


Qu’est-ce que l’homme de la rue vous dit, là-bas ?

« Entre les murs de la capitale, on m’a dit, sans animosité particulière : “Aqmi a mis la France à genoux”, “Les troupes françaises doivent quitter le Niger”, “Les Touaregs sont des sauvages”, “Areva doit partager”, “Ici, c’est chez nous”. »

Quel sort prédisez-vous aux otages ?


« Ils ne sont pas près d’être libérés car ils sont partagés en sept groupes et détenus dans un massif montagneux imprenable. Les Touaregs sont prêts à nettoyer le terrain de tout islamiste, mais ils attendent l’aval du pouvoir. Malheureusement, par ses déclarations reprises par la presse nigérienne, notre ministre des affaires étrangères s’est mis à dos les Touaregs. »

Vous qui retournez régulièrement dans ce pays depuis des années, que voyez-vous changer ?

« On peut parler d’une invasion chinoise qui a doublé à vue d’œil, depuis le mois de mars. Ils ouvrent même des épiceries de quartier où ils cassent les prix. Le nouveau pont qui enjambe le Niger à Niamey est fait par des prisonniers chinois de droit commun qui seront libérés sur place. La population est partagée entre l’admiration pour leur ardeur au travail et la crainte. »


Les islamistes sont-ils plus présents ?

« On note l’orientation inquiétante des prêches dans plusieurs mosquées de Niamey où la virulence verbale de certains imams prône la lutte contre le christianisme. En l’espace de six mois, nous avons pu observer le déploiement des mosquées de rue où les “pauvres” prient ! Le terreau de l’intégrisme est prêt à être ensemencé, sans doute l’est-il déjà. »





Publié le 21/10/2010

mercredi 20 octobre 2010

Le profond malaise des Forces armées Nigeriennes(FAN)

Contribution
photo:ex colonel-président Tanja Mamadou du Niger
Le Niger indépendant depuis le 3 aout 1960, soit un demi-siècle est l’un des pays au monde qui figure en tête du triste palmarès mondial des coups d’état militaires à répétitions.

La première irruption de l’armée sur la scène politique nigérienne date de :

1973 avril : Le colonel Seyni Kountché renverse le pouvoir civile du président Hamani Diori.

1976 : Le commandant Sani Souna Sido et des officiers supérieurs des FAN sont exécutés pour tentatives de coup d’état contre le Colonel Kountché.

Octobre 1983 Le capitaine Amadou Oumarou Bonkano, charlatan et marabout récidive avec une nouvelle tentative de déstabilisation du pouvoir du Colonel Kountché.

1987 : le général Ali Saïbou lui succède à sa mort 13 ans plus tard. .Bref passage des civiles au pouvoir à la faveur du souffle de la démocratisation sur le continent en 1990-1993 avec un régime de transition.

1996 : le général Ibrahim Maïnassara Baré mettra fin au pouvoir de Mahamane Ousmane, qui est élu démocratiquement.

1999 Commandant Daouda Malam Wanké chef de la garde présidentielle abat avec un canon de 12/7 le général président Ibrahim Baré Maïnassara sur le tarmac de l’aéroport militaire il expliquera aux nigériens que leur président a été « victime d’un accident malheureux ».

2000 : Ex colonel Tanja Mamadou Retour à un semblant de démocratie via les urnes, dès le début de son deuxième mandat, la politique de durcissement qu’il entreprend sur tous les dossiers laissait présager un retour à une dérive totalitaire à laquelle était habituer le personnage sous tous les régimes d’exception qu’il a servit depuis l’indépendance du Niger.Reponsable des massacres des milliers d’innocents et des disparus dans les regions de Tahoua et Agadez.

18 février 2010 :Commandant Salou Djibo, fait son irruption sur la scène politique nigérienne déposant son vieux compagnon d’armes(toujours emprisonné à la présidence !!) ,il promet la tenue d’élections démocratique, libres et transparentes d’ci janvier 2010.

Octobre 2010 Colonel Badié et certains membres du CSRD fomentent une nouvelle tentative de coup d’état qui échoue...Les arrestations se poursuivent et l’enquête aussi à l’heure actuelle.

Cette liste n’est pas exhaustive dans la mesure ou nous n’avons pas pris en compte les coups d’état étouffés ou noyés dans le silence de la répression féroce qui s’ensuit au sein des FAN.

Au vu de ce qui précède, nous dénombrons 9 coups d’état d’une extrême violence et d’une régularité presque cyclique depuis 37 ans au Niger, soit 1 coup d’état pour 4 ans !! Les bilans des victimes humaines et les personnes disparus à ce jour restent inconnus et entouré d’une opacité sans commune mesure.Pourquoi tant des coups d'états militaires? Est ce du à la géographie de Niamey et à la position des différentes compagnies militaires et para-militaires?Quels en sont les vrais motifs? Sont ils imputables aux militaires nigériens seulement ou à des politiciens ? Quelles sont les implications des puissances étrangères?


Autant des questions demeurent..Pourtant vu l'ampleur du phénomène, les nigériens ne doivent ils pas s'attardés et ouvrirent un vrai debat afin de trouver des solutions à même de rompre ce cycle infernal et maléfique ?


LA conférence nationale de 1991 a échoué au Niger au sens ou elle n’a jamais permis l’emergence d’un débat pertinent et approfondi sur ces questions d’ordre politico-militaires et juridiques.

Le problème du Niger n’est pas dans les textes, ni les institutions, encore moins chez les politiciens et cadres civiles qui ont démontrés leur capacité à jouer le jeu démocratique. Le problème majeur du Niger réside au sein de son armée, les FAN (forces armées nigériennes).Cette armée composée à 70% par la même ethnie et la même région, ne saurait être une armée républicaine respectueuse de la démocratie qui implique un partage du pouvoir entre toutes les filles et fils du Niger.

Ce triste palmarès du plus grand producteur des coups d’état militaire illustre bien le rang du Niger : Dernier pays depuis 20 ans sur 182 états.

Actuellement le risque est le même qu’auparavant pour que ce pays renoue encore avec les coups d’état à repetition car l’armée et sa reforme ne sont pas à l’ordre du jour dans le calendrier de la transition du CSRD(conseil du salut pour la restauration de la democratie),ce qui interpelle beacoups d'observateurs et d' specialistes de la sous region.

L’égalité est un vain mot lorsqu’une armée composée d’un clan peut remettre à chaque instant l’alternance démocratique voulue par la majorité.

Il est urgent de revoir la copie des reformes au Niger, car tous les auteurs des coups d’états militaires survenus au Niger pointaient du doigt les lacunes des textes régissant le jeu démocratique et les institutions, alors qu’ils devraient tous remettre en cause le fonctionnement de la grande muette nigérienne dont ils sont issus.

Que des vies humaines perdues, disparues, brisés sans aucun jugement.

Que des famines, des soifs non étanchés à ce jour

Que des malades et des pauvres non soignés

Malgré les multiples promesses des « conseils militaires »qui justifient leur interventionnisme au nom du combat pour le bien être et la justice au Niger.



Ibanakal T.

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Sécurité au Nord-Mali: Touaregs VS AQMI

Mali Sécurité au Nord-Mali: Touaregs VS AQMI

Sécurité au Nord-Mali: Touaregs VS AQMI
Afrique de l'Ouest - Mali
photo : rebellles Touaregs

Au départ suspectées de collusion avec le groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique, les communautés touaregs semblent s’organiser pour combattre la mouvance terroriste dans les territoires sahélo-saharien. Douze trafiquants de drogue liés à AQMI ont péri jeudi dernier dans des affrontements près de Kidal. Ils ont été pris pour cible par l’ancien chef rebelle touareg Ibrahim Ag Bahanga et ses hommes.
Une attaque a coûté la vie à une douzaine de trafiquants de drogue et a permis l’arrestation de plusieurs d’entre eux dans la région de Kidal, jeudi 14 octobre 2010. L’attaque est intervenue alors que les narcotrafiquants tentaient de faire passer de la cocaïne en provenance du Maroc et à destination de l’Egypte via le Sahara.
Menée par le groupe d’Ibrahim Ag Bahanga, ancien chef rebelle touareg, cette attaque semble découler de la volonté de ceux-ci à coopérer avec le gouvernement malien. "L’affrontement contre les passeurs de drogue pourrait être une des actions promises par les anciens rebelles pour capturer et combattre des militants islamistes".
L’ancienne rébellion touarègue s’est d’ailleurs récemment déclarée prête à participer à la lutte contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Elle n’attendrait que le feu vert du gouvernement malien pour agir. Les éléments d’AQMI "viennent souvent s’abriter sur notre terrain que nous connaissons bien. Si nous sommes armés, nous pouvons rapidement leur régler leur compte", affirme Ahmada Ag Bibi, porte-parole des ex-rebelles et député à l’Assemblée nationale du Mali.

Un "remède efficace"

D’anciens combattants touaregs souhaitent même rallier les unités de l’armée qui devraient à terme assurer la sécurité dans le Nord du pays. Ces unités spéciales seront composées d’anciens rebelles touaregs, sous commandement de l’armée régulière malienne, et dont la formation a été assurée par le gouvernement algérien conformément aux accords d’Alger.
Ces accords ont été signés en juillet 2006 par le gouvernement malien et l’Alliance pour la démocratie et le changement (ADC) qui regroupe différents groupes d’ex-rebelles touaregs du Mali. Selon le comité de suivi de ces mêmes accords, les ex-rebelles peuvent être un "remède efficace" contre AQMI dans le désert, car "ils connaissent bien la zone". Du côté de l’administration de la région de Kidal, on précise que la mise en place des unités spéciales "ne saurait tarder". "Dans quelques semaines, tout devrait fonctionner", affirme un responsable du gouvernorat de Kidal, sous couvert d’anonymat.
C’est au Mali, dans la zone touareg de Tessalit-Kidal-Ansongo, que les salafistes ont établi leurs bases arrières. Pris de court par l’escalade du terrorisme dans la région, les Touaregs vivaient jusqu’à aujourd’hui en coexistence pacifique avec les éléments d’AQMI depuis 2007. En février 2010, des affrontements meurtriers avaient opposé des combattants d’AQMI et des membres de la rébellion touareg d’Ibrahim Ag Bahanga à Tin Zawatine, à la frontière entre le Mali et l’Algérie. AQMI avait alors essuyé de lourdes pertes.

Kaourou Magassa
Les Echos du 20 octobre 2010

lundi 18 octobre 2010

Douze trafiquants de drogue abattus par d'anciens rebelles touaregs1

Douze trafiquants de drogue abattus par d'anciens rebelles touaregs1

Partager 18/10/2010 à 17h:50
Par La rédaction web de Jeune Afrique
photo: Resistance Touaregue archives 1990.



© AFP Près de douze personnes ont trouvé la mort dans le nord du Mali, au cours d’affrontements entre des trafiquants drogue armés et d’anciens rebelles touaregs.
Selon des sources maliennes interrogées par l’agence Reuters, une douzaine de trafiquants de drogue ont été tués dans des affrontements jeudi dernier près de Kidal, dans le nord du Mali, a-t-on appris lundi 18 octobre.
Les trafiquants ont été pris pour cible par l’ancien chef rebelle touareg Ibrahim Ag Bahanga et ses hommes, un groupe qui affirme aujourd’hui vouloir coopérer avec le gouvernement malien. L’attaque est intervenue alors que les narcotrafiquants tentaient de faire passer de la cocaïne en provenance du Maroc et à destination de l’Égypte via le Sahara.
Certains d’entre eux ont été arrêtés pendant l’affrontement, selon une autre source gouvernementale malienne.

Participer à la lutte contre Aqmi


L’ancienne rébellion touarègue a déclaré récemment qu’elle n’attendait que le feu vert du gouvernement malien pour agir contre Aqmi. Si les autorités maliennes n’ont officiellement conclu aucun accord avec les Touaregs, l’affrontement contre les passeurs de drogue pourrait être une des actions promises par les anciens rebelles pour « capturer » et combattre des militants islamistes.
Certains anciens combattants touaregs souhaitent d’ailleurs rallier les unités de l’armée qui devraient être mises sur pied pour assurer la sécurité dans le nord du pays. Les Touaregs, communauté nomade d'environ 1,5 million de personnes, sont répartis entre le Niger, le Mali, l'Algérie, la Libye et le Burkina Faso.

Situation sécuritaire au nord du Mali,Les ex-rebelles touareg se préparent à pourchasser les terroristes

Situation sécuritaire au nord du Mali

Les ex-rebelles touareg se préparent à pourchasser les terroristes
El Watan.com
le 18.10.10
Photo: General Ibrahim Ag Bahanga  : leader de la resistance Touareg.


Face à l’inertie de Bamako vis-à-vis de l’activité terroriste, les anciens rebelles touareg du nord du Mali ont décidé de s’organiser pour pacifier leur région. Des sources proches du mouvement «déplorant» la situation critique au Nord ont annoncé que Ag Bahanga, le chef de l’ex-rébellion, et ses cadres organisent les jeunes anciens combattants pour chasser les terroristes de leur territoire.
Des sources proches des responsables du mouvement de l’ex-rébellion targuie du nord du Mali déplorent la situation «de chaos» qui prévaut dans leur région, qu’elles imputent «au non-respect par le gouvernement malien des clauses de l’accord qu’il a signé à Alger en 2006 avec les Touareg».

Elles «regrettent» que l’appel lancé par les anciens cadres de l’Alliance démocratique pour le changement (ADC), en janvier 2010 à Alger, soit «resté sans écho» auprès de la communauté internationale et de Bamako «dont les autorités se sont plutôt précipitées à renforcer les liens avec les chefs terroristes et les barons de la drogue qui contrôlent une partie sensible du territoire malien.

C’est ainsi que les groupes terroristes d’AQMI, profitant de l’impunité offerte par ces mêmes autorités, ont continué à mener des opérations et des enlèvements d’étrangers dans les pays limitrophes (Niger, Algérie, Mauritanie) et à les détenir au Mali». De ce fait, nos interlocuteurs précisent que devant une telle situation, «Ibrahim Ag Bahanga, (le leader de la rébellion touareg, ndlr) et les cadres politiques du Mouvement touareg du nord du Mali mènent depuis plusieurs semaines une grande campagne de sensibilisation et de récupération des jeunes combattants touareg. Les responsables ont décidé, en fait, de reprendre les choses en main dans les semaines à venir afin de promouvoir une nouvelle dynamique capable d’inverser la situation sur le terrain et lutter contre la présence terroriste, leurs complices et les trafiquants qui sévissent dans la région».

Complicités avec AQMI


Ils estiment que «le Mouvement ne peut plus se contenter de la position d’immobilité qui dure maintenant depuis plus de quatre ans (…) Il vient d’adopter une stratégie mûrement réfléchie et porteuse de nouvelles revendications politiques, sociales et sécuritaires concrètes qui tient compte du contexte actuel afin de ramener une stabilité durable dans la région». Par ailleurs, nos sources notent que le Mouvement touareg a pris acte du «chaos créé par Bamako» au nord du pays et annoncent qu’il (mouvement) «assumerait dans un proche avenir ses responsabilités en réoccupant progressivement son espace pris en otage par les groupes armés AQMI avec les complicités flagrantes des autorités maliennes». «Ils estiment que les différentes communautés du Nord sont aujourd’hui contraintes de s’unir et de dépasser leurs divergences pour favoriser l’intérêt de leur région.»

Evitant de donner plus de détails sur la manière de lutter contre les groupes terroristes, ils précisent toutefois que Bamako «a trop peur d’équiper les Touareg ou de leur donner des moyens militaires nécessaires pour chasser les terroristes de la région. Bamako cultive une méfiance permanente à l’égard de la communauté du Nord. Méfiance, faut-il le souligner, qui est à l’origine de tous les conflits armés et politiques entre les Touareg et le régime. Ce dernier a abandonné depuis plus de 4 ans l’idée de mise en œuvre d’unités spéciales de sécurité, conformément à l’accord de juillet 2006. Un groupement provisoire d’unité commandé par le colonel Bah Ag Mossa a été créé à Kidal depuis plus d’un an avec des moyens rudimentaires, ce qui est contraire à l’esprit de l’accord de 2006».



Divertissement politique de Amadou Touré



Selon nos sources, les Touareg «ont de tout temps demandé» qu’on leur donne les moyens nécessaires pour mener une lutte efficace contre les groupes armés d’AQMI, puisqu’ils sont installés dans une zone tampon entre le Sahel et le Maghreb.

«La seule contrepartie exigée est la prise en charge correcte de leurs préoccupations politiques. Il ne faut pas oublier que les Touareg peuvent constituer, s’ils le décident, une force militaire sérieuse et importante dans la région. Ils sont incontournables, si on veut réellement lutter contre AQMI dans le Sahel», expliquent-ils. A propos de la «réconciliation» entre deux tribus touareg, Imrad et Iforas à Bamako, annoncée par le président malien ATT (Amadou Tounami Touré), le jour même de l’arrivée au nord du Mali des sept otages enlevés au Niger par les terroristes, nos interlocuteurs déclarent : «C’est juste un divertissement politique qui ne trompe aucun observateur de la région. Entre les tribus des Imrad et Iforas, il n’y a pas de désaccord. Il s’agissait plutôt d’un conflit planifié par les services de sécurité durant les années 1990, entre deux mouvements armés touareg sans pour autant avoir des prolongements sur la population. Une réconciliation a été scellée entre ces groupes armés au cours de cette même période sans la présence de l’Etat. S’il y avait des cicatrices, elles sont oubliées depuis plus de douze ans. C’est plutôt l’absence des actions de développement et la non-prise en charge des Touareg qui sont issus des différents soulèvements armés qui créent ces frustrations dans ce milieu et qui finissent par s’accuser mutuellement de la précarité qu’ils vivent tous.» Pour eux, ce qui se passe à Bamako «est un jeu dangereux qui consiste à recréer une situation qui n’est plus dans le but d’encombrer l’esprit des Touareg d’un passé déjà oublié. Cela se passe au moment où leur région sombre dans le chaos et se trouve sous la projection de la communauté internationale et des pays de la sous-région. Mais, faut-il le rappeler, c’est dans les situations difficiles que les Touareg sont toujours solidaires».


Le Mali au pied du mur


Force est de constater que Bamako joue toujours un jeu inexpliqué quand il s’agit de la pacification de la région du Nord, où les groupes terroristes agissent en toute quiétude.

Accusé de laxisme par ses voisins, et d’inertie par certains pays occidentaux, le Mali est mis au pied du mur avec la multiplication des opérations d’enlèvement d’étrangers, échangés en contrepartie de fortes rançons.

La dernière opération en date a été le rapt, au nord du Niger, de sept employés de Areva, dont cinq Français, un Malgache et un Togolais, transférés au nord du Mali, où les négociateurs «attitrés» de Bamako se bousculent pour ouvrir les habituels canaux de communication avec les preneurs d’otages et servir d’intermédiaires pour recevoir, eux aussi, une part de cette activité très rentable.

Les terroristes avaient réclamé dans un enregistrement audio, diffusé par la chaîne Al Jazeera, le montant de 7 millions d’euros et l’abrogation de la loi interdisant la burqa en France. Pour l’instant, la France officielle affirme n’avoir rien reçu, alors que du côté des «intermédiaires», les négociations sont déjà en cours.

Salima Tlemçani

Vos réactions 4

pipa le 18.10.10
12h19
normal dirais-je
Ces pays là (mali,algerie....),création du pays colonialiste en l'occurence la france finiront comme prévu par se disloquer.
A quand la rebelion touareg en algerie....?

tayda le 18.10.10
10h50
Bonne nouvelle ???;mais ....
Il ne faut pas se leurrer,les états de la région ne laisseront pas ces touaregs,prendre de l'assurance et des forces .Même si ce sont les seuls capables de nettoyer cette région,ils n'auront pas l'aide ... la suite

Il ne faut pas se leurrer,les états de la région ne laisseront pas ces touaregs,prendre de l'assurance et des forces .Même si ce sont les seuls capables de nettoyer cette région,ils n'auront pas l'aide nécessaire,à mon avis .Ils seront toujours tenus à l'écart ,et maintenus ainsi spectateurs,du dépérissement de leur vaste territoire .

houri smail le 18.10.10
10h48
Pour la liberté, pour la dignité
Une aubaine pour les Touaregs dans leur combat légitime pour la libération de leur territoire, le Sahara.

Satogi le 18.10.10
10h46
occupons nous de ce qui nous regarde !
Chaque semaine ou presque il y a prise d'otages en Kabylie par des terroristes: Aucune enquète ni poursuite judiciaire contre les ravisseurs pour élucider le problème. La majorité sont libérés après ... la suite

dimanche 17 octobre 2010

La chute Désobéissance

Gilles Denamur:Les Touareg accusés de tous les maux…

Gilles Denamur

Les Touareg accusés de tous les maux…
dimanche 17 octobre 2010

NDLR:Merci GD de cette analyse réaliste et pleine de bon sens .On voit la difference tout de suite avec les pseudos-specialistes vissés sur leurs préjusgés dans leurs bulles exagonales!!

Il a été navrant de constater, dès l’annonce de la prise d’otages d’Arlit le 16 septembre dernier, la stigmatisation dont a été l’objet la communauté Targuie du Niger. Un ministre français, et non des moindres, évoque très vite une éventuelle piste Targui tandis qu’une chaîne de télévision passe des images d’archives relatives à la dernière rébellion, entretenant ainsi une confusion peu admissible et que de nombreux médias semblaient s’étonner de constater qu’AREVA avait embauché des Touareg…en pays Targui, la belle étrangeté !!! Ignorance, recherche d’un bouc émissaire facile, critique systématique d’AREVA, sans doute un peu de tout cela. Etonnant venant de Français de la métropole, habituellement plus circonspectes voire même presque passifs en ce qui concerne cette partie du monde si on considère l’attitude de la France au cours de la dernière rébellion. Côté Niger, les réactions semblent avoir été plus mesurée , nuancées et réfléchies. En réaction à ces contrevérités, ma modeste connaissance du Niger m’incite à intervenir sur ce sujet. Mais avant de poursuivre, revenons succinctement à l’histoire récente.
Cette communauté Touarègue Nigérienne a été par le passé profondément déstructurée par la grande sécheresse des années 1975/80. Disparition des troupeaux, exode vers les villes, perte d’identité nomade ont été les principaux maux dont elle a souffert. Avant cette sécheresse, elle s’était elle-même fragilisée pour au moins une génération par une résistance au colonisateur qui a eu pour effet de lui faire rater le train de l’éducation alors que les populations les plus favorisées du sud s’ouvraient à la formation d’élites tant universitaires que techniques et militaires. Un équilibre séculaire, qui leur était favorable, fut alors rompu au sein de la société Nigérienne. Deux sévères rébellions en ont découlées dans les 20 dernières années. Les raisons en étaient multiples. Paupérisation des populations nomades, sentiment d’exclusion fantasmé (en partie seulement) et maladresses graves dans la gestion de la crise (massacre de Tchintabaraden…). Puis, pour la rébellion de 2007 sentiment justifié semble-t-il de voir son territoire « dépecé » et vendu aux multinationales par un pouvoir sans vergogne et sans que les habitants du Nord bénéficient de la manne ainsi générée. La France s’était beaucoup impliquée dans la résolution de la première rébellion aux côtés de l’Algérie et du Burkina-Faso. On comprend moins son silence et son attitude passive lors de la deuxième alors que ses intérêts y étaient, avec l’exploitation future de l’énorme gisement d’Imouraren, encore plus évidents ! Il faut en outre considérer deux facteurs importants. D’une part ces évènements se déroulent dans l’un des pays les plus pauvres du monde dont les moyens sont cruellement insuffisants dans tous les domaines et d’autre part les accords de paix qui ont mis fin à ces deux rébellions n’ont, sauf sous la présidence de feu le Général Ibrahim Baré Maïnassara, été suivis que de peu d’effets pour les populations. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne la dernière rébellion qui n’a débouché que sur l’enrichissement des principaux leaders, frustrant ainsi davantage encore des combattants qui avaient fait la preuve de leur pugnacité sur le terrain. On connaît la suite et l’intervention salutaire des Forces Armées Nigériennes qui ont mis fin au coup d’Etat constitutionnel commis par Monsieur Tandja Mamadou et ses partisans.

Mais revenons à notre sujet. De ces combats qui furent parfois violents nous pouvons retenir quelques constantes.
L’intensité des combats. Pour durs qu’ils aient été, ils n’ont jamais atteint la violence des combats qui se sont déroulés au Mali voisin, dans un contexte comparable. Il existe une retenue « Nigérienne », tant du côté d’un pouvoir qui a su éviter, à quelques exceptions près, les exactions que de celui d’une communauté habitée par une certaine éthique qui fait qu’on ne s’attaque pas aux femmes ou aux enfants, par exemple. Par ailleurs, un tissu relationnel étroit unit toutes les ethnies du pays grâce aux nombreux liens familiaux tressés à l’occasion des mariages, tout comme y participe l’extraordinaire « cousinage à plaisanteries » si caractéristique du Niger. Ce tissu, s’il était cultivé davantage, constituerait un ferment prometteur pour l’émergence d’une Nation Nigérienne à laquelle je pense que les Nigériens sont déjà plus attachés qu’on ne le croit.
L’extrémiste religieux. Il n’a jamais été évoqué en dehors de positions individuelles non reconnues par les clans Touareg, qui ont toujours pratiqué un islam tolérant et peu prosélyte. Il ne faut donc pas confondre la proximité créée par la vie dans le désert entre différents groupes, telles les tribus arabes de l’Azawag ou actuellement les « katibas » d’AQMI. Elles sont toutes amenées à se connaître et se côtoyer sans avoir nécessairement une communauté d’opinion et de destin. Si l’extrémisme religieux existe au Niger, ce n’est par au sein de la communauté Targui qu’il faut le chercher mais plutôt au Sud, dans les régions de Maradi et de Zinder si proches de la Katsina Nigériane qui est elle-même le siège d’un intégrisme religieux virulent et d’affrontements intereligieux féroces et réguliers.
La prise d’otage. Elle n’a pas été pratiquée, à ma connaissance, au cours de la première rébellion. Au cours de la seconde, deux prises d’otages ont été rapidement réglées et sont plus à considérer pour l’une, comme une action d’opportunité et pour l’autre, pour une action de semonce. Cela ne les excuse en aucun cas mais il semble important des les recadrer par rapport aux évènements que nous vivons actuellement.
Naturellement, il serait naïf d’exclure la possibilité d’actes individuels concourrant à une complicité avec les activistes d’AQMI. La pauvreté, le manque de perspectives d’avenir, le simple fait qu’il existe également, comme dans toutes les communautés, une frange délinquante ont pu amener certains jeunes (et moins jeunes) à se servir des armes pour s’enrichir rapidement dans le contexte de non-droit qui caractérise cette région du pays. Mais il ne s’agit en aucun cas de l’état d’esprit de la majorité des Touareg qui ne cherche que la stabilité afin de pouvoir vivre du tourisme, des activités agropastorales et commerciales ainsi que des activités minières.

Et là sera le principal challenge du futur Président du pays. Donner à chaque composante de ce vaste pays la juste place qui lui revient dans toutes les activités possibles dans une région à fort potentiel. Ce sera principalement une question de volonté politique car ces problèmes récurrents du Nord ont souvent été laissés à la seule responsabilité des militaires, lesquelles n’ont jamais été soutenus résolument par une classe politique qui a trop souvent par lâcheté, par dogmatisme ou par calcul, refusée de résoudre cette difficulté majeure qui ronge le Niger. Mais ceci est, comme disait Kipling, une autre histoire.

Gilles Denamur