TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
samedi 19 décembre 2009
Trois maliens inculpés à New York pour activités terroristes et trafic de drogue
Apanews - 19/12/2009 -
Trois ressortissants maliens ont été inculpés ce vendredi à New York pour activités terroristes présumées et trafic de drogue, en relation avec la branche africaine de la nébuleuse Al Qaida, selon des magistrats américains.
Oumar Issa, Harouna Touré, et Idriss Abelrahman, àgés d’une trentaine d’années ont été arrêtés cette semaine par les autorités du Ghana et livrés aux services de renseignements américains, avant d’être conduits sous escorte policière à New York.
Selon la justice américaine, les trois ressortissants maliens sont accusés d’avoir tenté de convoyer des quantités importantes de drogues dures à travers le désert du Sahara, sous bonne escorte des agents présumés d’Al Qaida en Afrique du Nord.
Selon les officiels américains, ce coup de filet est une preuve supplémentaire de la connivence entre les commanditaires des trafics latino-américains de drogues dures dans le désert du Sahara et les groupuscules terroristes proches des islamistes, qui leur assurent une libre circulation dans le désert.
C’est la première fois que les services de renseignements américains arrivent à capturer des suspects africains en relation avec la drogue et Al Qaida.
A leur arrivée aux Etats Unis ce vendredi, les trois suspects ont fait une brève apparition devant un juge new yorkais qui leur a notifié, les charges qui pèsent contre eux.
Selon l’agence fédérale de lutte contre la drogue, l’arrestation de ces trois Maliens et leur extradition aux Etats Unis, est le résultat d’une enquête de quatre mois, avec des agents du renseignement américain qui se sont présentés aux suspects, comme des trafiquants de drogue des forces armées révolutionnaires colombiennes, les FARC.
Le Niger et l’uranium, suite (et peut-être fin ?)
Dominique Hennequin, Télérama.fr 19-12-09Souvenez-vous : la semaine dernière, nous vous faisions part de la grosse colère d’Areva contre Dominique Hennequin, auteur d’“Uranium, l’héritage empoisonné”, excellente enquête diffusée sur Public Sénat. La firme s’insurgeait notamment contre les commentaires du réalisateur sur les conditions de tournage, publiés dans “Télérama”. Dominique Hennequin réagit à son tour à ces accusations.
La semaine dernière, nous relations dans un blog télé la virulente réaction d’Areva à une enquête diffusée par Public Sénat, Uranium, l’héritage empoisonné. Dans sa lettre, Jacques-Emmanuel Saulnier, directeur de la communication de la multinationale, mettait particulièrement en cause des propos du réalisateur parus dans Télérama et lui annonçait qu’un refus serait opposé à toute nouvelle sollicitation. Dominique Hennequin, de retour d’un tournage en Afrique, nous a transmis sa propre réponse au porte-parole d’Areva.
« Monsieur,
Je vous réponds un peu tardivement au retour d’un tournage à l’étranger, vous voudrez bien m’en excuser.
Je comprends que comparer Areva à la Corée du Nord soit excessif. Areva n’est pas une dictature communiste et Madame Lauvergeon n’est bien sûr pas Kim Jong-Il. Ce que j’exprimais alors concernait le contexte du tournage qui me rappelait celui rencontré lors d’un reportage dans ce pays. J’ai ressenti les mêmes sensations en Irak sous Saddam Hussein et dans tous les lieux fermés au monde extérieur.
Tout d’abord, il y a eu la difficulté de se rendre à Arlit, au Niger. « Areva ouvre ses portes à qui veut s’y rendre » (Anne Lauvergeon sur Europe 1) mais au prix de combien de négociations et d’insistance ? Comme vous le rappelez, il aura fallu six mois. Six mois d’appels quasi quotidiens pour obtenir ce fameux sésame et pour que vous teniez votre promesse renouvelée le jour de la signature des observatoires de la santé.
Le tournage ensuite n’a pas été aussi libre et aussi simple que vous l’exprimez. La visite de la mine souterraine d’Akokan n’était pas au programme, malgré notre demande, et nous avons dû insister lourdement pour pouvoir nous y rendre. Chacun de nos pas était accompagné. La circulation dans Arlit afin de réaliser des images était réduite au minimum, ce qui rendait toute investigation dans la cité impossible. La rencontre avec la société civile à laquelle ne devait soi-disant pas assister Areva comportait dans son assemblée un adjoint de Monsieur Souley [directeur de la communication d’Areva au Niger, NDLR] venu écouter ce que nous échangions.
Enfin, il y a cette langue de bois générale, à l’exemple des médecins rencontrés dans les hôpitaux de la ville, qui nient toute pathologie liée à l’activité des mines alors que les exemples se multiplient et que la pollution du site est une réalité maintes fois prouvée. Ce discours officiel semble nier la réalité jusqu’à l’absurde.
Il y a donc un grand décalage entre la « transparence » prônée par votre communication et la réalité que j’ai vécue avec Pascal Lorent sur le terrain. En cela, Areva se comporte dans la méthode (j’écris bien dans la méthode) comme la Corée du Nord ou tout système fermé au monde extérieur.
Vous êtes un communicant de grand talent et les membres de votre équipe (Julien Duperray et Moussa Souley que je remercie pour leur accueil) le sont tout autant. Il serait formidable que vous mettiez ce talent au service de la vérité et qu’Areva assume enfin son passé et la réalité des risques de son industrie. C’est pour moi une question de vraie transparence et de démocratie.
Je regrette d’être ainsi banni de tout accès à vos services car j’aimerais savoir ce que vous ferez d’Imouraren [mine d’Areva au Niger, NDLR] et constater si vos actes de demain seront en accord avec votre communication d’aujourd’hui. Mais en cela aussi, votre méthode ressemble à d’autres régimes visités. »
Dominique Hennequin
Télérama.fr 19-12-09
La semaine dernière, nous relations dans un blog télé la virulente réaction d’Areva à une enquête diffusée par Public Sénat, Uranium, l’héritage empoisonné. Dans sa lettre, Jacques-Emmanuel Saulnier, directeur de la communication de la multinationale, mettait particulièrement en cause des propos du réalisateur parus dans Télérama et lui annonçait qu’un refus serait opposé à toute nouvelle sollicitation. Dominique Hennequin, de retour d’un tournage en Afrique, nous a transmis sa propre réponse au porte-parole d’Areva.
« Monsieur,
Je vous réponds un peu tardivement au retour d’un tournage à l’étranger, vous voudrez bien m’en excuser.
Je comprends que comparer Areva à la Corée du Nord soit excessif. Areva n’est pas une dictature communiste et Madame Lauvergeon n’est bien sûr pas Kim Jong-Il. Ce que j’exprimais alors concernait le contexte du tournage qui me rappelait celui rencontré lors d’un reportage dans ce pays. J’ai ressenti les mêmes sensations en Irak sous Saddam Hussein et dans tous les lieux fermés au monde extérieur.
Tout d’abord, il y a eu la difficulté de se rendre à Arlit, au Niger. « Areva ouvre ses portes à qui veut s’y rendre » (Anne Lauvergeon sur Europe 1) mais au prix de combien de négociations et d’insistance ? Comme vous le rappelez, il aura fallu six mois. Six mois d’appels quasi quotidiens pour obtenir ce fameux sésame et pour que vous teniez votre promesse renouvelée le jour de la signature des observatoires de la santé.
Le tournage ensuite n’a pas été aussi libre et aussi simple que vous l’exprimez. La visite de la mine souterraine d’Akokan n’était pas au programme, malgré notre demande, et nous avons dû insister lourdement pour pouvoir nous y rendre. Chacun de nos pas était accompagné. La circulation dans Arlit afin de réaliser des images était réduite au minimum, ce qui rendait toute investigation dans la cité impossible. La rencontre avec la société civile à laquelle ne devait soi-disant pas assister Areva comportait dans son assemblée un adjoint de Monsieur Souley [directeur de la communication d’Areva au Niger, NDLR] venu écouter ce que nous échangions.
Enfin, il y a cette langue de bois générale, à l’exemple des médecins rencontrés dans les hôpitaux de la ville, qui nient toute pathologie liée à l’activité des mines alors que les exemples se multiplient et que la pollution du site est une réalité maintes fois prouvée. Ce discours officiel semble nier la réalité jusqu’à l’absurde.
Il y a donc un grand décalage entre la « transparence » prônée par votre communication et la réalité que j’ai vécue avec Pascal Lorent sur le terrain. En cela, Areva se comporte dans la méthode (j’écris bien dans la méthode) comme la Corée du Nord ou tout système fermé au monde extérieur.
Vous êtes un communicant de grand talent et les membres de votre équipe (Julien Duperray et Moussa Souley que je remercie pour leur accueil) le sont tout autant. Il serait formidable que vous mettiez ce talent au service de la vérité et qu’Areva assume enfin son passé et la réalité des risques de son industrie. C’est pour moi une question de vraie transparence et de démocratie.
Je regrette d’être ainsi banni de tout accès à vos services car j’aimerais savoir ce que vous ferez d’Imouraren [mine d’Areva au Niger, NDLR] et constater si vos actes de demain seront en accord avec votre communication d’aujourd’hui. Mais en cela aussi, votre méthode ressemble à d’autres régimes visités. »
Dominique Hennequin
Télérama.fr 19-12-09
Identification des personnes enlevées, hier soir, dans l’est mauritanien
ANI (agence nationale d’information : Mauritanie)-19/12/2009
Les deux personnes, ayant été enlevées, avec leur chauffeur, hier soir aux environs de Kobonni, plus de 1500 km à l’extrême est de la Mauritanie, ont été identifiées, apprend-t-on de sources sécuritaires.
Il s’agit d’un ressortissant italien répondant au nom Sergio Séguélla et de sa conjointe burkinabée naturalisée italienne, Data Bazeri Silma, qui devraient traverser la frontière malienne à destination du Burkina Faso. Le couple, touriste, et son chauffeur, dont le nom n’a pas encore été connu, ont été interceptés par une bande armée, à Mneicira, 18 Km au-delà de Kobonni, en direction du Mali, pour être amenés dans une direction inconnue.
Ils étaient à bord d’un bus de type « Suzuki » de couleur beige, précisent des sources. Jusqu’ici, cet enlèvement, le deuxième en moins d’un mois survenu en Mauritanie, n’a pas encore été revendiqué.
Les deux personnes, ayant été enlevées, avec leur chauffeur, hier soir aux environs de Kobonni, plus de 1500 km à l’extrême est de la Mauritanie, ont été identifiées, apprend-t-on de sources sécuritaires.
Il s’agit d’un ressortissant italien répondant au nom Sergio Séguélla et de sa conjointe burkinabée naturalisée italienne, Data Bazeri Silma, qui devraient traverser la frontière malienne à destination du Burkina Faso. Le couple, touriste, et son chauffeur, dont le nom n’a pas encore été connu, ont été interceptés par une bande armée, à Mneicira, 18 Km au-delà de Kobonni, en direction du Mali, pour être amenés dans une direction inconnue.
Ils étaient à bord d’un bus de type « Suzuki » de couleur beige, précisent des sources. Jusqu’ici, cet enlèvement, le deuxième en moins d’un mois survenu en Mauritanie, n’a pas encore été revendiqué.
vendredi 18 décembre 2009
Obama : "Le monde doit trouver un accord, même s'il est imparfait"
sommet de copenhague
Obama : "Le monde doit trouver un accord, même s'il est imparfait"
AFP
Mis en ligne le 18/12/2009 "A ce stade, la question est de savoir si nous avançons ensemble ou si nous nous déchirons, si nous préférons les postures à l'action", a ajouté Obama.
Le président américain Barack Obama a appelé vendredi à Copenhague les leaders de la planète à conclure un accord même "imparfait" pour lutter contre le réchauffement climatique. "Nous n'avons plus beaucoup de temps", a prévenu M. Obama en séance plénière.
"A ce stade, la question est de savoir si nous avançons ensemble ou si nous nous déchirons, si nous préférons les postures à l'action", a-t-il ajouté.
Les chefs d'Etat conduisaient vendredi d'ultimes tractations sous haute tension pour tenter d'arracher un accord mondial sur le climat, à l'issue de deux semaines de négociations chaotiques à Copenhague.
Les négociations ont donné lieu à "beaucoup de tensions" mais "ça bouge un peu", a affirmé en fin de matinée le président français Nicolas Sarkozy.
Le Premier ministre indien Manmohan Singh a appelé vendredi à Copenhague à prolonger les négociations sur le climat en 2010 pour parvenir à un accord.
"L'issue (de Copenhague) risque de s'avérer en-deçà de nos attentes", a estimé M. Singh devant le sommet climat des Nations unies.
Le texte discuté selon sa première version, encore susceptible de nombreux amendements, définit pour objectif commun aux 193 pays réunis sous l'égide des Nations unies la limite du réchauffement planétaire à 2°C maximum, mais sans préciser les moyens d'y parvenir.
Il prévoit une aide financière immédiate de 30 milliards de dollars sur trois ans (2010-2012) et jusqu'à 100 mds USD/an d'ici 2020 pour aider les pays en développement à faire face aux impacts du réchauffement.
Ce chapeau servirait d'introduction aux deux textes de l'accord proprement dit, négociés sous l'égide de l'ONU. Ainsi, "l'accord de Copenhague" comporterait trois textes distincts.
"Les choses se déroulent de manière plus positive que la nuit dernière", avait indiqué plus tôt à l'AFP la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.
Le groupe restreint, composé d'un panel représentatif d'une trentaine de pays industrialisés (Etats-Unis et plusieurs Etats européens), des grands Etats émergents (Chine, Inde, Brésil) et des pays en développement (Bangladesh, Lesotho, Algérie...), s'était réuni une première fois dans la nuit.
Après ces discussions, le Premier ministre danois Lars Loekke Rasmussen, hôte du sommet, avait estimé que les négociateurs étaient "encore loin du compte", tout en se félicitant d'un "dialogue très fructueux et constructif".
"Nous avons entendu beaucoup de contributions constructives de la part de dirigeants africains et de pays en développement et nous avons montré que nous avions la volonté de trouver un accord", a de son côté souligné le Premier ministre suédois, Fredrik Reinfeldt.
Le président américain a affiché sa volonté de parvenir à un accord ambitieux. "Revenir avec un accord vide de sens serait bien pire que revenir les mains vides", avait souligné jeudi le porte-parole de la Maison Blanche.
Mais chacun reste soucieux de ménager ses intérêts. Ainsi, le ministre saoudien du Pétrole a réclamé des compensations pour toute mesure prise à Copenhague qui pourrait avoir un impact sur la demande de pétrole: "Notre mission (...) est de protéger nos intérêts", a ajouté Ali al-Nouaïmi, alors que les émissions de CO2 proviennent essentiellement de la consommation d'énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon).
Depuis dix jours, les pourparlers coincent sur la répartition des efforts, tant financiers qu'en termes d'engagements sur les réductions des émissions de gaz à effet de serre.
La libre.be
Desert Sessions: Tamikrest the best!!
Tamikrest is a group of young Touaregs based in Kidal, who are keen to make Tamasheq poetry and culture accessible to the rest of the world. They are often compared to the award-winning Tinariwen
AFP Aminatou Haidar : la fin du bras de fer
18/12/2009 07:24:43 | AFP Aminatou Haidar : la fin du bras de fer
La militante Aminatou Haidar quitte l'hôpital de l'île de Lanzarote le 17 décembre 2009
© AFP
Un peu plus d'un mois après avoir entamé une grève de la faim et un véritable bras de fer avec les autorités marocaines, la militante sahraouie Aminatou Haidar est revenue dans la nuit de jeudi à vendredi à Laâyoune (Sahara occidental) dans un avion en provenance des Canaries (Espagne).
L'avion médicalisé dans lequel elle avait embarqué s'est posé à Laâyoune vendredi vers 00H15 locales (et GMT). Il avait quitté Lanzarote deux heures plus tôt. Selon une source policière, Mme Haidar a accompli normalement les formalités d'entrée à l'aéroport en marquant sur la fiche d'arrivée qu'elle "arrivait au Maroc". Elle est ensuite partie dans une voiture conduite par son oncle maternel, cheikh Mohamed Boussoula.
Agée de 42 ans et mère de deux enfants, Aminatou Haidar observait une grève de la faim depuis plus d'un mois pour forcer le Maroc à l'autoriser à rentrer chez elle à Laâyoune. Elle avait été hospitalisée dans la nuit de mercredi à jeudi à la suite de violentes nausées et de douleurs abdominales.
Au retour d'un séjour aux Etats-Unis, où elle avait reçu un prix en faveur des droits de l'Homme, elle avait été refoulée le 14 novembre de Lâayoune, les autorités marocaines lui reprochant de n'avoir pas voulu accomplir les formalités nécessaires. Elle les accusait en retour de lui avoir retiré son passeport marocain.
Intervention française
Cette affaire a donné lieu à un ping-pong diplomatique entre Madrid et Rabat, Paris intervenant finalement pour, semble-t-il, débloquer une situation qui paraissait sans issue.
Dans un communiqué publié jeudi soir, l'Elysée a en effet annoncé que le président Nicolas Sarkozy avait demandé au Maroc de remettre un passeport à Mme Haidar.
M. Sarkozy a effectué cette démarche le 15 décembre en recevant à Paris le ministre marocain des Affaires étrangères Taïeb Fassi Fihri et en exprimant "le voeu que le royaume du Maroc puisse, dans sa tradition d'ouverture et de générosité, faire remettre à Mme Aminatou Haidar son passeport marocain à son arrivée sur le territoire du royaume", selon le texte.
"Comme suite à cet entretien", le roi "Mohammed VI a informé le président Sarkozy, par message, le 17 décembre 2009, de l'accord de l'Etat marocain. Dans ces conditions, Madame Aminatou Haidar peut regagner le Maroc", ajoute le communiqué.
Vendredi, le ministère marocain des Affaires étrangères a confirmé que le Maroc avait accédé à la demande de "pays amis et partenaires" en faveur d'un retour d'Aminatou Haidar à Laâyoune, mais qu'il restait ferme sur "le respect total de la loi marocaine, par tous, sans exception et sur l'intégralité du territoire national".
Et selon Rabat, les "agissements" de Mme Haidar "ne sont pas liés à la promotion des droits de l'Homme". "Elle a, bel et bien, agi pour le compte du Polisario, qui demeure un mouvement militaire et totalitaire, à la solde de l'Algérie qui l'abrite, le finance et le soutient".
"Trouver une solution permanente du conflit au Sahara occidental"
Deux tentatives de la militante sahraouie de rentrer à Lâayoune, les 4 et 5 décembre, avaient échoué, les autorités marocaines refusant l'atterrissage de l'avion à bord duquel elle se trouvait.
"C'est un triomphe du droit international, des droits de l'Homme, de la justice internationale et de la cause sahraouie", avait déclaré à la presse la militante pro-Polisario en sortant de l'hôpital. Si les autorités marocaines s'opposaient une nouvelle fois à son retour au Sahara occidental, elle "resterai(t) à bord de l'avion et continuerai(t) (sa) grève de la faim", avait-elle ajouté.
La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton a déclaré de son côté avoir été "contente d'apprendre la décision du gouvernement marocain", dans un communiqué, rappelant que la militante sahraouie avait reçu le prix Robert Kennedy pour les droits de l'Homme.
Mme Clinton a salué un "geste humanitaire" qui "reflète l'esprit véritable et la générosité du gouvernement et du peuple marocains, et qui souligne l'urgence à trouver une solution permanente du conflit au Sahara occidental".
Rabat estime que le Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole annexée en 1975, fait partie intégrante du royaume et propose une large autonomie sous sa souveraineté. Le Front Polisario, soutenu par l'Algérie, lutte en revanche pour son indépendance.
Burkina/Niger : Petits services entre tripatouilleurs ?
vendredi 18 décembre 2009
Il pleut sur Niamey. Quoi ? Des sanctions, nous voulons dire ! Depuis la décision contestée du président Mamadou Tandja de prolonger son mandat de trois ans afin « de terminer ses chantiers » ; depuis la suppression, par le pouvoir, de la clause limitative du nombre de mandats, initialement fixé à deux, le Niger ne cesse de crouler sous le poids des mesures de rétorsion. Après la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui a suspendu le pays du Ténéré de toutes ses instances, ce fut au tour de l’Union européenne (UE) de passer à l’acte après plusieurs menaces de représailles restées vaines.
Lasse de prêcher dans le désert nigérien, l’Europe communautaire s’est résolue à fermer le robinet de la coopération avec le pays de Séyni Kountché, dont elle est le premier partenaire économique. Soit un gel, en termes chiffrés, de plus de 300 milliards de francs CFA. Il n’est pas jusqu’au Pays de l’Oncle Sam qui n’ait donné de la voix face au refus méprisant de Niamey de reconsidérer, un tant soit peu, ses réformes politiques tant décriées.
Tenue du 15 au 16 décembre 2009 à Paris, la 25e session de la conférence ministérielle de la Francophonie avait, entre autres points inscrits à son ordre du jour, l’examen de la situation au Niger. On se demandait alors comment l’organisation allait se comporter à l’égard du pays où elle a été portée sur les fonts baptismaux.
Mais au grand dam des partisans de la manière forte, comme le ministre canadien chargé des Relations internationales, Pierre Arcand, la rencontre s’est terminée sur une note d’indulgence, voire de complaisance, à l’égard du régime autoritaire de Tandja. Cela, nonobstant la Déclaration de Bamako qui réaffirme le rejet par la Francophonie de « toute modification substantielle du régime électoral introduite de façon arbitraire ou subreptice » (Sic). Mais savez-vous qui a bataillé ferme pour éviter aux Nigériens une énième salve de sanctions ? Le Bur-ki-na Fa-so.
Oui, le Burkina Faso dont le président, Blaise Compaoré, à ce qu’on dit, ne serait pourtant plus en odeur de sainteté avec son voisin nigérien. Que faut-il voir dans cette attitude de notre pays ? Un simple acte de compassion pour « un frère et ami » qui n’en finit pas de s’enferrer dans ses propres turpitudes ou bien, comme pensent certains, de petits services entre tripatouilleurs ?
Pour tous ceux qui n’en finissent pas de suspecter le régime Compaoré de vouloir à nouveau violenter l’article 37, en d’autres termes, faire sauter le verrou de la limitation du nombre de mandats, la question ne mérite même pas d’être posée.
A l’évidence, ne manqueront-ils pas de soutenir, la position de notre pays, tenue de bout en bout par l’ambassadeur Luc Adolphe Tiao, trahit les desseins du chef de l’Etat burkinabè de rééditer le coup de canif constitutionnel de 1997. Un soutien qui vaudra, au pays des hommes intègres, son pesant de réprobation d’autant plus qu’il intervient au moment où on commence à entendre le cliquetis des haches de la guerre de l’article 37.
Par Alain Saint Robespierre
L’Observateur Paalga
Il pleut sur Niamey. Quoi ? Des sanctions, nous voulons dire ! Depuis la décision contestée du président Mamadou Tandja de prolonger son mandat de trois ans afin « de terminer ses chantiers » ; depuis la suppression, par le pouvoir, de la clause limitative du nombre de mandats, initialement fixé à deux, le Niger ne cesse de crouler sous le poids des mesures de rétorsion. Après la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui a suspendu le pays du Ténéré de toutes ses instances, ce fut au tour de l’Union européenne (UE) de passer à l’acte après plusieurs menaces de représailles restées vaines.
Lasse de prêcher dans le désert nigérien, l’Europe communautaire s’est résolue à fermer le robinet de la coopération avec le pays de Séyni Kountché, dont elle est le premier partenaire économique. Soit un gel, en termes chiffrés, de plus de 300 milliards de francs CFA. Il n’est pas jusqu’au Pays de l’Oncle Sam qui n’ait donné de la voix face au refus méprisant de Niamey de reconsidérer, un tant soit peu, ses réformes politiques tant décriées.
Tenue du 15 au 16 décembre 2009 à Paris, la 25e session de la conférence ministérielle de la Francophonie avait, entre autres points inscrits à son ordre du jour, l’examen de la situation au Niger. On se demandait alors comment l’organisation allait se comporter à l’égard du pays où elle a été portée sur les fonts baptismaux.
Mais au grand dam des partisans de la manière forte, comme le ministre canadien chargé des Relations internationales, Pierre Arcand, la rencontre s’est terminée sur une note d’indulgence, voire de complaisance, à l’égard du régime autoritaire de Tandja. Cela, nonobstant la Déclaration de Bamako qui réaffirme le rejet par la Francophonie de « toute modification substantielle du régime électoral introduite de façon arbitraire ou subreptice » (Sic). Mais savez-vous qui a bataillé ferme pour éviter aux Nigériens une énième salve de sanctions ? Le Bur-ki-na Fa-so.
Oui, le Burkina Faso dont le président, Blaise Compaoré, à ce qu’on dit, ne serait pourtant plus en odeur de sainteté avec son voisin nigérien. Que faut-il voir dans cette attitude de notre pays ? Un simple acte de compassion pour « un frère et ami » qui n’en finit pas de s’enferrer dans ses propres turpitudes ou bien, comme pensent certains, de petits services entre tripatouilleurs ?
Pour tous ceux qui n’en finissent pas de suspecter le régime Compaoré de vouloir à nouveau violenter l’article 37, en d’autres termes, faire sauter le verrou de la limitation du nombre de mandats, la question ne mérite même pas d’être posée.
A l’évidence, ne manqueront-ils pas de soutenir, la position de notre pays, tenue de bout en bout par l’ambassadeur Luc Adolphe Tiao, trahit les desseins du chef de l’Etat burkinabè de rééditer le coup de canif constitutionnel de 1997. Un soutien qui vaudra, au pays des hommes intègres, son pesant de réprobation d’autant plus qu’il intervient au moment où on commence à entendre le cliquetis des haches de la guerre de l’article 37.
Par Alain Saint Robespierre
L’Observateur Paalga
Sanctions financières contre le Niger : Avec quoi Tandja va-t-il terminer ses chantiers ?
Abdoulaye Tao Le Pays N°4515 du 18-12-09
vendredi 18 décembre 2009
Sale temps pour le colonel Mamadou Tandja. Après avoir réussi son tour de passe passe avec la Constitution, il doit faire face désormais aux sanctions de la communauté internationale qui a décidé de ne pas accepter cette atteinte à la démocratie pouvant créer une jurisprudence dans les annales politiques avec des conséquences graves pour la stabilité des pays. Le robinet de l’aide est donc en train de se fermer progressivement . Niamey a du souci à se faire. Car l’Organisation internationale de la francophonie dont il a su esquiver le marteau, a donné un ultimatum de 60 jours aux autorités nigériennes pour rattraper encore la gaffe.
Le Niger alimente la chronique des errements politiques des pays africains depuis que son président, Mamadou Tandja s’est mis à l’idée de s’offrir de façon inédite un mandat complémentaire de trois ans pour, dit–il, terminer ses chantiers. Assis sur les promesses des revenus de l’uranium et ceux du pétrole, il s’est payé le luxe de doter le pays d’une nouvelle Constitution, sautant du même coup le verrou de la limitation du nombre des mandats. Pour cela, il y a mis toute son énergie et toute son intelligence. Les élections locales de janvier parachèveraient ainsi la mainmise totale de Tandja et de son parti sur les institutions du pays.
Cet entêtement a conduit le Niger aujourd’hui au ban de la communauté internationale avec à l’intérieur du pays et dans la capitale, une opposition tenace qui s’est juré de ne pas être le complice d’un tel hold up. A Niamey, la mesure de suspension de la CEDEAO n’a pas eu l’effet escompté. Pour cause, la communauté dispose de très peu de moyens coercitifs. Et, elle s’est plutôt révélée tout au long de cette crise comme un refuge pour les chefs d’Etat où personne, en dehors du président du Nigeria, n’a osé élever la voix, sans doute parce que certains d’entre eux pourraient suivre les pas de l’homme fort du Niger.
Le salut pour tous les démocrates nigériens pourrait venir de la communauté internationale. Celle-là même qu’on vilipende lorsque quelquesfois, elle s’ingère de façon maladroite dans les affaires intérieures des pays africains. Mais ici, il s’agit de défendre une valeur universelle qu’est la démocratie. Cette réaction internationale, mal appréhendée par le maître de Niamey, pourrait compromettre le bail de trois ans qu’il s’est octroyé. La fermeture du robinet de l’aide au développement risque d’être une pilule difficile à avaler. L’Union européenne a, la première, suspendu une partie de ses financements au gouvernement nigérien, d’un montant de 23 millions de dollars. A cela, il faut ajouter le coup de semonce des Américains qui viennent également de suspendre le programme de MCA (Millenium challenge account), l’aide publique américaine au développement. Un véritable gâchis quand on sait que les critères pour bénéficier de ce fonds américain ont nécessité beaucoup de travaux préparatoires. Une trentaine de millions de dollars sont ainsi en suspens, en attendant que Tandja donne de nouveaux gages. On voit mal comment le président nigérien va réussir à terminer ses chantiers sans argent. Le danger qu’il court est de ne pas tenir ses nombreuses promesses et de voir cette partie de son opinion qui lui est favorable se rendre à l’évidence qu’il n’est pas la providence et que dans un Etat de droit, les hommes passent et seules les institutions doivent leur survivre en s’améliorant.
Par Abdoulaye TAO
Vers la sortie de l’impasse politique au Niger ?
NigerDiaspora.com / RFI 17-12-09
vendredi 18 décembre 2009
Peut-être une avancée dans la médiation de la Cedeao sur la crise nigérienne. La rencontre entre pouvoir et opposition pourrait finalement se tenir à Niamey le vendredi 18 décembre grâce à une concession de dernière minute de l’opposition. Le colonel Abubacar Abdulsamali était dans une impasse bien inconfortable depuis mardi 15 décembre.
Faute de consensus sur le lieu de la rencontre, le dialogue politique nigérien qui devait débuter le 16 décembre était repoussé sine die. Le président Tandja en personne tenait impérativement à ce que ce dialogue se tienne dans le pays, à Niamey.
La CFDR, la coordination de l’opposition quant à elle, souhaitait que les premiers entretiens se tiennent hors du pays, pour des raisons de sécurité des principaux protagonistes. L’opposition proposait Abuja au Nigéria, le siège de la Cedeao. Finalement la CFDR se serait ravisée.
Selon nos informations, une délégation de l’opposition devait rencontrer en fin de journée ce jeudi 17 décembre, le médiateur et lui faire part de cette décision. A une condition : que le dialogue commence le plus vite possible, dès samedi, selon une source bien informée.
Ce changement de ligne devrait permettre à ce dialogue politique de débuter. La communauté internationale tient beaucoup à une sortie de crise via le dialogue politique.
C’est ce que Bruxelles a rappelé la semaine dernière à la délégation conduite par le Premier ministre. Dans un message au président Tandja, Barack Obama a également manifesté son impatience d’une sortie de crise : « L’Amérique attend », dit le communiqué, « le jour où le Niger pourra célébrer à la fois la proclamation de la république et sa transition solide vers la démocratie ».
Ce 18 décembre le Niger célèbre la fête de son indépendance. Pour l’occasion les principales cérémonies se tiendront dans la région Diffa, chère au cœur du président Tandja. Le chef de l’Etat s’est rendu sur place pour l’occasion.
17 décembre 2009 Publie le 17 décembre 2009 Source : http://www.rfi.fr/
Mali: The human face of climate change
ReliefWeb - 15/12/09
Thursday 17 December 2009
Where is the rain?"
After inquiring about the health of family members and livestock, the Tamasheq, a nomadic tribe in Mali, greet each other by asking about the weather.
But this isn’t just idle chit-chat. For them, the rains mean everything.
Like many nomads in the semi-arid Sahel, an area south of the Sahara desert that spans the African continent, the Tamasheq depend on fertile grasslands to raise their cattle. But over the last several years, they have watched with dismay as the once-dependable rains arrive later and later in the season. The Sahel is experiencing the "worst effects of climate change in the world," according to the United Nations.
For Arahmat, who goes by his first name, the sporadic rains have devastated his family’s livestock—and their life-line.
"Without rain, there is no pasture for our herds, and our animals die," Arahmat says. "When the rains do arrive, the cattle are so weak that they all become sick and die. We are tired of moving to look for green pastures and water. We have no food."
Children throughout the nomadic and pastoralist villages of Mali rely on the rich, nutritional value of cattle’s milk for sustenance. When Arahmat’s cattle died, his seven-month-old daughter couldn’t get the nutrients she needed to survive. Severely malnourished, she was admitted to Action Against Hunger’s therapeutic Stabilization Center, where she receives life-saving treatment and 24-hour care.
In Arahmat’s area, the price of livestock has also plummeted, to devastating effect.
"In the past, we counted on selling our animals to buy sorghum and millet to eat when things went wrong," explains Arahmat. "But this year the price of the animals has hit the bottom. We can no longer sell them, or we sell them for almost nothing. We sold five goats for a bag of millet, when it would usually cost only one goat."
Entirely reliant on cattle for milk and income, and with the region experiencing rapid desertification, many families in Mali live a precarious existence.
Action Against Hunger has launched a rapid response centered in Gao, eastern Mali, to treat children on the brink of starvation and provide support for more than 16,000 people at risk of malnutrition. Recent nutrition surveys conducted there revealed that 16 percent of children in Gao suffer from acute malnutrition, which is above the World Health Organization emergency level.
Vulnerable families with young children like Arahmet’s receive 30 kilograms of millet and three liters of oil, as well as therapeutic nutritional products specially designed for children’s metabolisms. To prevent future outbreaks of malnutrition, Action Against Hunger provides families with seeds and training to help them build up food reserves they can revert to during difficult times. The organization is also establishing drip-feed irrigation systems in the area to boost crop production.
And to help ensure that world leaders assembled at the Climate Change Conference in Copenhagen don’t forget the human face of climate change, Action Against Hunger is telling Arahmat’s story.
Coopération militaire Mali-Algérie : Retrouvailles de haut niveau
Y. Doumbia l’Essor n°16593 du 17-12-09
vendredi 18 décembre 2009
Les relations d’amitié et de coopération entre l’Algérie et notre pays se portent bien. L’une des preuves est fournie par la tenue régulière du comité mixte chargé de la coopération militaire et technique.
Un comité dont la 4è session est réunie depuis hier au ministère de la Défense et des Anciens combattants. Pour cette réunion, une importante délégation algérienne séjourne à Bamako. Conduite par le général Benbicha Mohamed Saleh, elle est composée de 5 autres officiers supérieurs et de l’attaché militaire de l’ambassade algérienne au Mali. La session du comité, a expliqué le secrétaire général du ministère de la Défense et des Anciens combattants, le général de brigade Youssouf Bamba, offre aux deux délégations l’occasion de faire le bilan des activités exécutées et de formuler des recommandations utiles dans des domaines comme la lutte contre le terrorisme. Youssouf Bamba a remercié les autorités algériennes pour leur contribution de qualité au retour de la paix dans les régions du nord du Mali. Les rencontres régulières entre hauts responsables militaires reflète l’amitié et l’estime que se portent les deux chefs d’État, Amadou Toumani Touré et Abdel Aziz Bouteflika, a jugé le secrétaire général du ministère de la Défense en invitant à "œuvrer ensemble pour faire de notre coopération bilatérale, un modèle, une valeur d’exemple". La volonté d’aller loin dans le cadre de cette coopération est partagée car le chemin à faire est encore long, a relevé le général Benbicha Mohamed Saleh. Certaines activités programmées pour 2008 et 2009 n’ont pas été exécutées à cause de difficultés de dernière minute, a constaté le chef de la délégation algérienne en notant cependant que l’évaluation montre que la coopération militaire entre nos deux pays a atteint un bon rythme. Seulement, la planification doit s’effectuer avec plus de rationalité afin de mieux conduire le nouveau programme qui sera élaboré au cours de la réunion qui s’achève aujourd’hui.
Y. DOUMBIA
vendredi 18 décembre 2009
Les relations d’amitié et de coopération entre l’Algérie et notre pays se portent bien. L’une des preuves est fournie par la tenue régulière du comité mixte chargé de la coopération militaire et technique.
Un comité dont la 4è session est réunie depuis hier au ministère de la Défense et des Anciens combattants. Pour cette réunion, une importante délégation algérienne séjourne à Bamako. Conduite par le général Benbicha Mohamed Saleh, elle est composée de 5 autres officiers supérieurs et de l’attaché militaire de l’ambassade algérienne au Mali. La session du comité, a expliqué le secrétaire général du ministère de la Défense et des Anciens combattants, le général de brigade Youssouf Bamba, offre aux deux délégations l’occasion de faire le bilan des activités exécutées et de formuler des recommandations utiles dans des domaines comme la lutte contre le terrorisme. Youssouf Bamba a remercié les autorités algériennes pour leur contribution de qualité au retour de la paix dans les régions du nord du Mali. Les rencontres régulières entre hauts responsables militaires reflète l’amitié et l’estime que se portent les deux chefs d’État, Amadou Toumani Touré et Abdel Aziz Bouteflika, a jugé le secrétaire général du ministère de la Défense en invitant à "œuvrer ensemble pour faire de notre coopération bilatérale, un modèle, une valeur d’exemple". La volonté d’aller loin dans le cadre de cette coopération est partagée car le chemin à faire est encore long, a relevé le général Benbicha Mohamed Saleh. Certaines activités programmées pour 2008 et 2009 n’ont pas été exécutées à cause de difficultés de dernière minute, a constaté le chef de la délégation algérienne en notant cependant que l’évaluation montre que la coopération militaire entre nos deux pays a atteint un bon rythme. Seulement, la planification doit s’effectuer avec plus de rationalité afin de mieux conduire le nouveau programme qui sera élaboré au cours de la réunion qui s’achève aujourd’hui.
Y. DOUMBIA
Le Mali s’active pour faire libérer Pierre Camatte
Michel Scott lci.tf1.fr/ 17-12-09
vendredi 18 décembre 2009
Amadou Toumani Touré, le président malien, met la pression sur ses services pour que l’humanitaire vosgien, détenu par le commandant de l’aile dure d’Al-Qaïda au Mahgreb islamique, soit relâché rapidement.
Le mystère de la disparition de Pierre Camatte reste entier. Enlevé le 26 novembre dernier dans le Nord du Mali, cet humanitaire vosgien de 61 ans serait détenu par Abdelhamid Abou Zeid, le commandant de l’aile dure de la 9e région de l’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb Islamique), dixit le communiqué de revendication transmis à la chaine Al-Jazira le 9 décembre. De leur côté, les trois Espagnols kidnappés en Mauritanie seraient aux mains de Moktar Belmoktar, l’autre émir du Sahara, considéré comme plus perméable aux médiations -il a en effet la réputation d’être un bandit de grand chemin ayant jadis pris ses distances avec l’ex-GSPC algérien, l’ancêtre de l’Aqmi.
Face à la situation, on a frôlé l’état de panique à Paris il y a quelques jours : les cibles françaises seraient désormais particulièrement recherchées dans la bande sahélo-saharienne. Une injonction a donc été lancée aux ressortissants français résidents au Nord-Mali : il leur faut quitter la zone au plus vite. Le conseil s’applique aussi aux journalistes qui prétendraient s’y aventurer.
Relais habituels
Le gouvernement malien apprécie évidemment peu cet ordre de repli. Mais il a néanmoins déployé dans le même temps tous les moyens disponibles pour prendre contact avec les ravisseurs.
Le centre opérationnel de Gao coordonne ainsi tous les renseignements en provenance du désert (des chasseurs nomades interpellés entre Ménaka et la frontière nigérienne ont par exemple été ramenés au QG pour interrogatoire) et les relais habituels dans ce genre d’affaires ont été réactivés. Il s’agit des chefs locaux, maires des communes perdues dans le désert et représentants de tribus, aussi bien touarègues ou arabes. Tous ces intermédiaires sont chargés de prendre langue avec les salafistes.
Mauvais coup
L’un de ces intermédiaires a d’ailleurs dit à TF1 News son sentiment que Pierre Camatte pourrait être libéré prochainement. Sur la foi de quelles informations ? Le président Amadou Toumani Touré met en fait une pression terrible pour qu’une solution soit trouvée rapidement.
Le kidnapping de ce Français est en effet un mauvais coup porté aux autorités maliennes. Cible atypique, il était intégré depuis plusieurs mois au sein de la société locale à Ménaka. Investi dans un projet de développement, il symbolisait l’Européen qui vient humblement vivre aux côtés de ses hôtes en leur confiant sa sécurité.
Opérations militaires ?
Reste que les tractations entre Sahariens et les éventuelles valises de billets qui les accompagnent dans ces cas-là peuvent ne pas suffire. Si les pourparlers n’aboutissent pas, la manière forte pourrait être finalement employée. D’importantes opérations militaires seraient même déjà en préparation pour les semaines qui viennent, avec l’aide des conseillers américains qui ont élu domicile à Gao.
Par Michel SCOTT le 17 décembre 2009
mercredi 16 décembre 2009
Obama veut un Niger démocratique
Le JDD.fr International | 16/12/2009 - 19:17Barack Obama a expliqué le souhait, mercredi, que la démocratie progresse au Niger. "L'Amérique attend le jour où le Niger pourra célébrer à la fois la proclamation de la république et sa transition solide vers la démocratie", dit le président américain dans un message adressé à son homologue nigérien, Mamadou Tandja, fait l'objet de critiques croissantes pour avoir prorogé son mandat par amendement à la Constitution.
Manifestations politiques au Niger : la semaine de tous les dangers
H. Marie Ouédraogo L’Observateur Paalga 16/12/2009
22 décembre 2009. C’est la date à laquelle devrait prendre fin le dernier mandat présidentiel de Mamadou Tandja. Parvenu à la tête de l’Etat en 1999 et réélu une fois, l’ex-colonel de l’armée nigérienne, gagné par l’ivresse du pouvoir, n’a pourtant jamais eu l’intention de rendre si tôt le tablier, tant son désir de servir la nation est fort.
Désireux de jouer les prolongations durant les trois prochaines années, ce serviteur dévoué du peuple a résolu de bafouer la loi fondamentale pour parvenir à ses fins. Et ni les protestations de la communauté internationale, ni les manifestations de l’opposition, pourtant réunie sous la même bannière, n’empêcheront la Tazartché (la continuité en langue haoussa) de passer par la force d’un référendum, largement contesté.
A une semaine du dead line constitutionnel, la situation, déjà tendue à Niamey, est montée d’un cran entre opposition et pouvoir : dimanche, des dizaines de milliers de manifestants ont réclamé le départ du président, qualifié d’usurpateur. Ils ont exhorté la communauté internationale à maintenir la pression sur le pouvoir, exprimant leur soutien à la médiation ouest- africaine pour une sortie de crise.
Le mouvement anti- Tazartché à peine dispersé, voilà que les partisans du colonel Tandja investissent les rues de la capitale pour faire entendre leur voix, celle du référendum et de la prolongation, artificielle, d’un mandat présidentiel à l’agonie. Réponse du berger à la bergère, le grand meeting qui a mobilisé hier les partisans de la continuité avait pour objet de défendre le fait accompli et le passage en force du colonel, qui compte bien se maintenir au pouvoir envers et contre tous.
C’est donc pour la « bonne cause » de la sixième République que des établissements de la capitale ont fermé hier leurs portes, fournissant à ceux qui en avaient besoin la foule nécessaire. « Jour J -7 pour Tandja », clament les syndicats et les opposants, tandis que, dans le camp adverse, on prône les valeurs de la continuité dans une république taillée sur mesure.
Mais dans l’un comme dans l’autre camp, le compte à rebours a bel et bien commencé dans l’attente de la date fatidique du 22 décembre, dernier jour du mandat présidentiel.
D’ici là, on peut craindre que, de part et d’autre, les manifestations s’intensifient au point de virer, à terme, à l’affrontement. Dès lors, tous les regards sont tournés vers Abuja, où ont débuté, il y a de cela quelques semaines, les pourparlers de la médiation ouest-africaine, sur laquelle reposent tous les espoirs des compatriotes de Mamadou Tandja et ceux de leurs voisins de la sous-région. Niamey attend donc avec anxiété de savoir comment se passera la semaine de tous les dangers.
Par H. Marie Ouédraogo
mardi 15 décembre 2009
Hommage à MANO DAYAK Leader Touareg qui nous a quitter le 15 decembre 1995
Hommage à MANO DAYAK Leader Touareg qui nous a quitter le 15 decembre 1995
ecrit par Rhissa Ag Ahossey
Tu n'es plus / Et mes larmes ne tariront plus / Ton sang, ton corps et tes os / Sont à jamais mêlés à ces sables que tu as / Tant aimés. / Es-tu mort au-dessus de CHIRIET aux dunes / dorées / Ou en amont de TAMGAK qui rime avec ta / lutte ? / Sont-ce les terres maternelles de TEMET qui / te retiennent / Qui te réclament pour l'ETERNITE ? / Le désert est FIDELE / Comme tu l'as porté à bout de bras, au / bout du monde / Le TENERE te porte désormais en son sein / Pour toujours ton AME aura la clarté de ses / dunes / Et ta MEMOIRE la grandeur de ses montagnes / Ta mère est en deuil, et tu es le Fils de / toutes les mères / Ton père est en deuil, et tu es le Fils de tous / les pères / Ton frère est en deuil, et tu es le Frère de / TOUS les HOMMES,
GRAND GUIDE
La caravane est au bout de l'étape / Et la SOURCE annoncée n'est pas loin / Dans la nuit sans étoile et par la tempête / Tu nous a menés et à présent
REPOSE-TOI EN PAIX
Rhissa Rhossey : "Jour et Nuit, Sable et Sang" – Poèmes sahariens, © Transbordeurs, 2005
lundi 14 décembre 2009
À AGADEZ au Niger la situation devient "explosive"
Lundi 14 décembre 2009 1 14 12 2009 11:36 À AGADEZ au Niger la situation devient "explosive"
Petite lettre d’un ami Touareg qui rentre de Libye et du Niger et qui me parle un peu de la situation de la « réinsertion » des combattants à Agadez.
Vous comprendrez bien que cette personne souhaite garder l’anonymat, si vous pensez avoir plus d’infos crédibles merci de me les communiquer.
Pellet Jean-Marc
source occitan touaregBonsoir, mes amis sont encore à Tripoli en attente des promesses Libyennes. J'aimerai si possible que vous écriviez une petit mot sur cette situation car elle est vraiment explosive. Nous avons fait presque trois mois à Tripoli et toujours rien et les jeunes à Agadez commencent à perdre confiance et c'est grave. Donc je vous donne un résumé des choses comme elle se sont passées entre les différents Mouvements, la Libye et le Niger. Sous la médiation de la Libye nous avons accepté de déposer les armes et de négocier une foi les armes déposées. Le Fpn et le Mnj ont déposé les armes il y a presque trois mois et ont déversé plus de deux milles jeunes sans emploi à Agadez avec la promesse de la Libye de donner des enveloppe de réinsertion en attendant que le gouvernement nigérien les intègre dans les différentes sociétés du nord ou crée des emploi pour eux. C'est sur cette promesse que nous avons eu la confiance des jeunes pour qu’ils acceptent de rendre leurs armes et les remettent au gouvernement libyen à Sebha et nigerien à Agadez. Après avoir remis les armes nous avons rencontré le Président nigérien avec les médiateurs libyens, puis avec les médiateurs libyens nous sommes retournés en Libye pour finaliser les choses à fin que les jeunes que nous avons laissé à Agadez puissent recevoir leurs enveloppe, mais voila presque trois mois qu’ils sont à Tripoli et toujours rien, cette situation risque de devenir insupportable par les jeunes Ichumars que nous avons laissé à Agadez sans ressources. En attendant les promesses ne viennent pas. D'autres part les Cadres doivent entreprendre des discutions avec le gouvernement nigérien à Niamey et jusqu’ici ils sont encore bloqués à Tripoli, car ils ne peuvent plus rentrer les mains vide à Agadez où attendent tout ces jeunes qui nous traitent déjà de traîtres, ils ont raison car à leurs place je dirai aussi la même chose...
***************
Sur la situation des jeunes Ishumar voir l’article sur ISSIKTA:
Les témoignages que notre équipe de rédaction a recueillis sont d'une rare violence parfois, et tous s'en prennent aux libyens, au gouvernement, et aux chefs de la résistance . Il est urgent de trouver une solution à cette jeunesse avant qu'elle ne se tourne vers d'autres trafics ou organisations criminelles qui pullulent dans le Sahel.
Réponse a Mr chahana takiou à propos de ses écrits xenophobes à l'encontre des Touaregs
voire articles de chahana takiou:http://www.kidal.info/Forum/FR/lire.php?msg=8484
Chahana Takiou
Mr takiou que nous vaut cet étalage grotesque d'acharnement et de haine à l'encontre de tout ceux qui sont du nord Mali et qui frise le ridicule ???.Un journaliste doit avoir un respect de la déontologie ,doit être impartiale,objectif et surtout ,ses articles doivent être instructifs pour l'ensemble de ses lecteurs y compris les plus éloignés et parfois moins "visibles" pour lui.Il est temps de passer à l'apprentissage du metier de journaliste cher amateur .Le Mali a besoin de toutes ses fillles et de tous ses fils en ces moments difficiles,il n'a aucunement pas besoin des animateurs des médias "de mille collines "à Bamako.Si vous pouvez trouvez des sujets plus interessants que vous en prendre toujours aux mêmes communautés du nord Mali.....en esperant que le conseil ou organe de régulation des médias maliens ouvre l'oeil cette fois ci,à moins que Mr je hais tout le monde ne se prenne un rateau tout seul!!
Merci
La rédaction
Chahana Takiou
Mr takiou que nous vaut cet étalage grotesque d'acharnement et de haine à l'encontre de tout ceux qui sont du nord Mali et qui frise le ridicule ???.Un journaliste doit avoir un respect de la déontologie ,doit être impartiale,objectif et surtout ,ses articles doivent être instructifs pour l'ensemble de ses lecteurs y compris les plus éloignés et parfois moins "visibles" pour lui.Il est temps de passer à l'apprentissage du metier de journaliste cher amateur .Le Mali a besoin de toutes ses fillles et de tous ses fils en ces moments difficiles,il n'a aucunement pas besoin des animateurs des médias "de mille collines "à Bamako.Si vous pouvez trouvez des sujets plus interessants que vous en prendre toujours aux mêmes communautés du nord Mali.....en esperant que le conseil ou organe de régulation des médias maliens ouvre l'oeil cette fois ci,à moins que Mr je hais tout le monde ne se prenne un rateau tout seul!!
Merci
La rédaction
dimanche 13 décembre 2009
La paix a Agadez /La désillusion?
Les accords de paix entre la résistance Touareg composée du MNJ ,FPN,et du FFR et le gouvernement nigerien sont dans l'impasse depuis plusieurs mois.Ces accords sont le fruit de la médiation du guide libyen.Depuis le désarmement effectif de l'ensemble des Mouvements et Fronts armés ,ce sont plus de 3000 ex combatants qui attendent les promesses de reinsertion promises par la Libye et le gouvernement nigerien en vain..
La désillusion face aux espoirs suscité par cette paix et ses promesses ,reste dans une phase critique ....Nous avons recueillis les témoignages de plusieurs ex combatants et jeunes d'Agadez:
abdou: c'est "lamertume totale ..on sait plus a quel jeu jouent les libyens ...Nous avons plusieurs mois ici à agadez,je suis même pas rentré chez moi ..faire quoi?
R-B :C'est des libyens ,ils n'ont aucune expérience des gestions des conflits ,les Bachir Salah et Ahmed Souleymane ...tous des escros ,ils détournent tout l'argent et le gouvernement quand a lui ...il est absent..
M-B:C'est la faute à nos Leaders qui nous ont enbarquer dans cette galère ,ils sont ou?Ils attendent Gaddafi depuis des mois ,mais lui il a eu ce qu'il voulait en saupoudrant sa tentative de médiation aux yeux de l'opinion publique..Il voulait devenir président de l'Afrique ,maintenant que c'est fait ,il ny'a plus aucun effet médiatique a s'afficher avec les Touaregs et autres bélligerants ,il est occuper a faire ses travaux de metro à Tripoli..
K-M:Nous nous voulons une situation de dignité ,qu'on travaille en paix et construire chez nous et ça c'est au gouvernement nigerien de prendre en compte les aspirations légitimes de tous les jeunes d'Agadez ,car tous les ingrediens sont là pour que ça explose si rien n'est fait le plus tôt possible ...Les libyens on les connais c'est du Kamé -Kamé!!
J-S:Les Libyens ,ils disent nous on vous fera ça ou ceci ,mais régardez les responsables de cette initiative ,ils n'ont que faire de la paix au Niger ,eux comme les Leaders des Fronts ,ils remplissent leurs poches c'est tout ce qui les interesse!!
Les témoignages que notre équipe de rédaction a recueillis sont d'une rare violence parfois ,et tous s'en prennent aux libyens ,au gouvernement ,et aux chefs de la résistance .Il est urgent de trouver une solution à cette jeunesse avant qu'elle ne se tourne vers d'autres trafics ou organisations criminelles qui pullulent dans le Sahel.
La rédaction
Alors que redditions et arrestations se multiplient,le Gspc derrière le bouclier des kidnappings
Ikram GHIOUA-http://www.lexpressiondz.com-13-12-09
dimanche 13 décembre 2009
Les derniers enlèvements au Mali et en Mauritanie ont été une bouée de sauvetage pour cette organisation en quête d’éclats médiatiques.
Les repentances et les arrestations de terroristes se multiplient depuis ces deux dernières semaines. Alors que pas moins de six terroristes ont déposé les armes, notamment à Alger et Constantine, une cinquantaine d’éléments de soutien au terrorisme ont été arrêtés à Batna et récemment à Constantine. Ce résultat est le fruit d’un engagement des forces de sécurité et aussi de l’appui sans faille des citoyens à la lutte antiterroriste. Des sources sécuritaires ont confié, sans réserve, que l’organisation dirigée par l’émir Droukdel est en phase de désintégration avancée. La déliquescence de cette organisation criminelle est un fait à ne pas négliger quand on sait que le Gspc lui-même a reconnu un recul de ses activités subversives par le biais de son site Internet. Deux ans durant, le numéro un du Gspc n’aura pas réussi à redresser son organisation et continue de subir des pertes sans précédent. Cela est d’autant plus vrai lorsque sur le terrain, les services de sécurité s’attendent à d’autres prochaines redditions. Dans une vaine tentative de sauver ce qui reste de son organisation. Droukdel change son fusil d’épaule. Aussi, les derniers kidnappings des ressortissants étrangers perpétrés au Mali et en Mauritanie, ont constitué, en quelque sorte, une bouée de sauvetage pour cet émir en quête d’éclats médiatiques.
En effet, l’émir ne pouvait espérer une meilleurs aubaine pour galvaniser ce qui reste de ses troupes et adresser des messages, via Internet, prouvant que son organisation criminelle est toujours en action sur le terrain et que le terrorisme n’est pas près de disparaître. C’est également au niveau du Mali et de la Mauritanie que la branche d’Al Qaîda au Maghreb réussira à trouver des complicités en ce sens que ces régions sont marquées par une instabilité politique et sécuritaire.
Pour les services de sécurité, le Gspc a versé tout simplement dans le grand banditisme, agissant au même titre que les réseaux des narcotrafiquants et les marchands d’armes. Les analystes du réseau d’Al Qaîda sont unanimes : « Ayant perdu sa couverture religieuse et politique, Droukdel et ses complices ne sont plus qu’un outil maniable entre les griffes d’Ayman al Zawahiri, autant dire des clans tribals de la Somalie. »
Nos sources ont tenu à souligner que l’exploitation efficace du renseignement rend la lutte plus pragmatique et plus précise et a permis d’ailleurs de cibler des éléments clés de la structure du Gspc. L’arrestation ou la neutralisation de ces éléments a permis d’enregistrer la régression de cette organisation, principalement en Algérie. Il n’en demeure pas moins que le Gspc a réussi à faire parler de lui en dehors des frontières algériennes en organisant des enlèvements contre des humanitaires : où un Français au Mali a été enlevé et trois Espagnols en Mauritanie.
L’instabilité sécuritaire inquiète les services de sécurité algériens du fait que ces actes se produisent aux portes des frontières algériennes. C’est la raison pour laquelle un important dispositif sécuritaire est actuellement mobilisé à ce niveau et c’est ce qui a d’ailleurs permis l’avortement de plusieurs transactions au sud-ouest liées au trafic de drogue, l’une des principales sources de financement d’Al Qaîda au Maghreb.
Ikram GHIOUA
Trois questions à Mani Ansar du Festival au Désert
Kassim TRAORE-Bamako Hebdo, 12/12/2009
Trois questions à Mani Ansar du Festival au Désert
samedi 12 décembre 2009 le festival du Désert d’Essakane qui fêtera du 7 au 9 janvier 2010, son 10ème anniversaire, est devenu en quelques années l’un des plus célèbres festivals de musique au monde. Et au-delà de la musique, c’est la célébration de la tolérance et de la paix entre les peuples. Itinérant au départ, le festival au Désert s’est implanté depuis 2003 à Essakane, à une soixantaine de kilomètres de Tombouctou sur un camping géant de tentes pouvant accueillir environ 10 000 participants. Mais cette année, à cause de l’insécurité dans le nord Mali, il y a des inquiétudes sur la participation massive des touristes. Pour le directeur du Festival au Désert la situation sécuritaire doit être prise au sérieux. Mani Ansar répond à nos questions sur la sécurité au nord.
Est-ce que vous avez des inquiétudes par rapport à l’insécurité au nord ?
Mani : Non, franchement pas, Je tiens à vous dire que l’année dernière à la même période, si on réfléchi un peu on se rendra compte que c’était beaucoup plus dangereux que cette année. Parce que l’année dernière à la même période en plus de cette menace entre guillemet islamiste. Il y avait des groupes bandits qui mettaient le feu partout, à Nampala, Diabaly, Abeïbara un peu partout. Franchement la situation était beaucoup plus tendue. C’est vrai qu’il faut prendre des dispositions, il ne faut pas dire que le risque zéro existe. Le risque zéro n’existe nulle part. Je pense qu’on fait une publicité démesurée sur la situation au nord du Mali qui est injuste.
Est-ce que des touristes ont annulé leur voyage sur Essakane ?
C’est sûr qu’il y a des gens qui décommandent. Mais il y en a qui veulent venir. Dire que personne n’écoute ce qui se dit c’est faux. Si certains annulent, d’autres ont envi de venir qui sont nombreux. Ils ont entendu parler du festival, ils veulent venir. Beaucoup viennent d’autres contrées qui ne regardent pas la télé française, ni n’écoutent les communiqués de leur ambassadeur. Ils viennent de Singapour, du Brésil et de Nouvelle Zélande. C’est vrai que du côté français, anglais et américain il y a une baisse, mais de l’autre côté ça récupère beaucoup.
Il n y a pas de périls en la demeure ?
Non pas vraiment, sincèrement. Nous avons le soutien de nos autorités. La situation sécuritaire au nord dépend d’eux. S’ils disent de faire notre manifestation, nous allons la faire. Cela fait 10 ans que nous collaborons et nous ne craignons rien pour le moment. Cette bonne collaboration est soutenue par un communiqué qui confirme chaque festival qui s’approche. Cela fait 4 à 5 ans que c’est ainsi. Et chaque fois ça c’est bien passé. Pourquoi ne pas y croire cette année ?. Nous allons le faire et ça sera du 7 au 9 janvier 2010. Les journées se déroulent, ponctuées par des manifestations traditionnelles : les parades et les courses de chameaux, les Tindés (chants traditionnels de femmes), des expositions d’artisanat, des colloques et forums destinés aux nomades et autres participants. A la nuit tombée, sur une scène moderne, plantée dans les dunes, sous les étoiles, place aux concerts dédiés aux musiques du monde entier. Le Festival a toujours attiré du monde.
Kassim TRAORE
samedi 12 décembre 2009
TAMIKREST KIDAL 2007
Tamikrest Kidal, décembre 2007
Tamikrest | MySpace Music Videos
A VOIR ABSOLUMENT SUPER GROUPE DE KIDAL !!SUR http://www.myspace.com/tamikrest
vendredi 11 décembre 2009
Mali/Somali :Contingent militaire neutre ou ingérence
Un homme blessé lors de l'attentat du 3 décembre 2009 à Mogadiscio.
Nous venons d'apprendre des sources Kenyanne qu'un contingent malien est toujours en attente des ordres de Koulouba (présidence malienne).
Composé de 13 officiers (superieurs et subalternes),le contingent malien devrait au départ travaillé avec les forces de maintien de la paix de l'Union africaine et aux côté des forces gouvernementales en Somali.Parmis ces officiers une dizaine sont des commandants Touaregs maliens qui veulent bien travailler au maintien de la paix ,mais pas prendre part au conflit .Au Kenya les ordres reçus par ces officiers sont clair ,il faut combatre..au Mali on parlait de forces de paix et de neutralité..
affaire à suivre...
a savoir:
SOMALIE •
La colère monte face au chaos ambiant
Les rebelles islamistes qui contrôlent déjà la majeure partie du pays prennent désormais la population civile pour cible. Lassée de la violence, celle-ci n'hésite plus à descendre dans la rue pour manifester sa colère.
SOMALIE
Royaume-Uni
The Independent
© AFP
Un homme blessé lors de l'attentat du 3 décembre 2009 à Mogadiscio.
Quelques jours après le carnage qui a fait au moins 23 morts, le 3 décembre à Mogadiscio, désarroi et colère dominaient dans la capitale somalienne. Le massacre perpétré contre des civils a soulevé une vague d'indignation. Les insurgés islamistes sont à l'index dans une atmosphère de désordre généralisé. Trois ministres, trois journalistes et de nombreux étudiants ont été tués par la bombe qui a explosé durant une cérémonie de remise des diplômes de fin d'études à de futurs médecins. Il s'agit d'un des pires attentats commis dans un pays qui flirte avec la violence depuis 1991. Le président du gouvernement de transition soutenu par l'Occident, Sharif Cheikh Ahmed, en a fait porter la responsabilité à la rébellion islamiste. Mais les deux principaux groupes rebelles, les chebab présumés liés à Al Qaïda et leurs alliés du Hizb Al Islam, ont nié toute implication. L'attentat a soulevé une vague d'indignation rarement manifestée auparavant. Les chebab s'en étaient déjà pris aux troupes éthiopiennes, qui occupaient le pays jusqu'en janvier, aux forces de maintien de la paix de l'Union africaine ou aux forces gouvernementales. Mais c'est la première fois qu'ils s'en prennent aux civils. Les chebab prônent un retour à la religion sous une forme particulièrement rigoureuse en rupture avec la tradition somalienne de tolérance. La lutte courageuse contre les Ethiopiens et leur capacité à maintenir la loi et l'ordre leur avaient assuré un certain respect au sein de la population. Mais depuis l'attentat, la colère est généralisée. Elle ne se limite pas à la capitale. Vendredi dernier, plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans les rues de Dhusamareb, ville située à 500 kilomètres de Mogadiscio, pour condamner l'attaque.
Dans une Somalie qui sombre dans le chaos, le gouvernement en place ne contrôle qu'un quartier autour de la Présidence. Le reste du pays est véritablement aux mains des islamistes et des pirates du golfe d'Aden. Mutilé, martyrisé, le pays sombre dans l'horreur et le chaos absolus. L'attentat suicide a frappé le coeur de ce qu'il reste d'autorité à un pouvoir factice, dans une ville qui n'a de capitale que le nom. Les faits : lors d'une cérémonie officielle de remise de diplômes, le terroriste, un activiste, a déclenché la ceinture d'explosifs qu'il portait, provoquant la mort de 19 personnes, en majorité des étudiants, ainsi que de trois ministres. Le gouvernement de transition somalien vient ainsi de perdre ses ministres de l'Education, de l'Enseignement supérieur et de la Santé. Celui des Sports figure au nombre des 60 blessés, dont certains grièvement, parmi lesquels on relève encore des journalistes. Le quatrième ministre décédera plus tard des suites de ses blessures. L'attaque d'une rare violence intervient à quelques encablures du palais présidentiel de Mogadiscio, la seule zone de quelques kilomètres carrés dans tout le pays, sur laquelle le gouvernement exerce un semblant de contrôle. Le président cheikh Sharif Ahmed, au pouvoir depuis janvier 2009, contrôle à peine un petit quartier avec le soutien de 5 300 soldats de l'Union africaine en Somalie (Amisom). Le reste de la capitale n'est qu'un vaste coupe-gorge soumis aux milices de tout acabit : chebab, Hizb Al Islam... Le gouvernement n'a pas plus d'autorité sur le reste de ce grand pays d'Afrique. L'Union européenne, qui a fermement condamné l'attentat, envisage d'envoyer début 2010 une centaine d'instructeurs afin de former jusqu'à 2 000 soldats de la future armée gouvernementale somalienne, pour la porter à terme à 6 000 hommes.
Les membres du gouvernement sont régulièrement la cible d'attentats, en particulier des chebab qui se réclament d'Al Qaïda. Les mêmes ont revendiqué le rocambolesque enlèvement de deux membres des services spéciaux français l'été dernier. La Somalie est surtout devenue le repaire d'où partent la plupart des attaques de pirates qui écument le golfe d'Aden. Les eaux territoriales somaliennes sont devenues un véritable danger pour la marine internationale. 20 000 bateaux croisent chaque année au large de la Corne de l'Afrique, qui voit transiter 30 % du pétrole à destination de l'Europe. Devant le risque permanent, l'Union européenne s'est résolue à lancer sa première mission navale, baptisée Atalante, et qui vient d'être reconduite pour douze mois. Objectif : sécuriser ces eaux troubles et combattre un phénomène qui menaçait de limiter sérieusement le mouvement maritime. Depuis, les pirates n'ont pas renoncé à leurs lucratifs coups de force contre les navires qui se risquent dans la zone. La piraterie maritime est devenue une véritable marque déposée pour la Somalie. Entre ce phénomène et les chebab fondamentalistes, le peuple souffre.
Des centaines de personnes ont manifesté, le 7 décembre, dans la capitale Mogadiscio pour dénoncer la violence dantesque qui s'est emparée du pays. Le rassemblement était sans précédent dans la capitale somalienne. Les manifestants se sont regroupés dans la matinée devant l'hôtel Shamo, lieu du carnage du 3 décembre. Les protestataires ont notamment brûlé le drapeau noir et blanc, bannière adoptée par les chebab. "A bas les chebab", "assez de violence", ont scandé les manifestants, qui ont accusé la milice islamiste d'être responsable de ce "massacre d'innocents". Le cortège s'est arrêté quelques instants devant l'université de Banadir, à la faculté de médecine où étudiaient la plupart des victimes. La manifestation s'est déroulée dans la petite partie de la capitale somalienne encore sous contrôle du gouvernement de transition (TFG). Un îlot assiégé par les chebab et leurs alliés locaux du Hizb Al Islam. Un tel rassemblement contre les mouvements fondamentalistes reste sans précédent dans Mogadiscio. La dernière tuerie a choqué de nombreux Somaliens et porte la marque des habituels attentats suicides commis par les insurgés islamistes. Les chebab se sont empressés de démentir toute implication dans le massacre. Ces derniers ont mené de nombreux attentats suicides contre les membres du TFG et la force de paix de l'Union africaine en Somalie (Amisom). Cette dernière, déployée à Mogadiscio pour y soutenir le gouvernement, semble complètement désorientée dans le chaos généralisé qui désagrège la Somalie.
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Le Niger, l’uranium et les communicants excommunicateurs
Samuel Gontier-Télérama-11-12-09
vendredi 11 décembre 2009
Jacques-Emmanuel Saulnier, brillant porte-parole d’Areva, leader mondial du nucléaire, fait savoir par courrier (1) que « [s]es équipes ont pour instruction de ne plus donner suite à vos sollicitations ». Il s’adresse au réalisateur Dominique Hennequin, à qui il reproche ses propos tenus dans Télérama pour parler de son film Uranium, l’héritage empoisonné, diffusé ce soir sur Public Sénat. Avant de revenir sur la polémique, attardons-nous d’abord sur deux enquêtes effectuées à Arlit, au Niger, où Areva exploite des mines.
Jacques-Emmanuel Saulnier dénie à la visite de Dominique Hennequin le caractère d’une « opération de com (…) : Nous aurions choisi une autre audience que celle offerte par Public-Sénat, soyez-en assuré ». On appréciera le compliment adressé à une chaîne pas franchement subversive, qui, dans la mesure de ses faibles moyens, mène cependant une politique ambitieuse en matière de documentaire. Et on n’osera contester cette information fournie par Areva : « Plus de 50 journalistes se sont rendus à Arlit l’an passé. » Parmi eux, Patrick Forestier, qui a réalisé pour Spécial investigation une enquête, Trafic d’uranium, diffusée début novembre sur Canal+. Un petit comparatif avec le travail de Dominique Hennequin, fondé sur quelques extraits, se révèle particulièrement édifiant.
Pour les deux reporters, la visite des mines d’Arlit ne constitue que la seconde partie de leur document. Dans sa première partie, très intéressante, Patrick Forestier enquête sur l’extraction périlleuse et la destination douteuse de l’uranium des mines clandestines situées en République démocratique du Congo (RDC). De son côté, Dominique Hennequin se rend au Gabon pour mesurer les désastreuses conséquences sanitaires et environnementales de l’exploitation par la Comuf (filiale d’Areva) d’un site fermé en 1999.
« Atomic Anne » bénéficiera d’un micro très ouvert et d’une caméra très admirative jusqu’à la fin du reportage. Pour sa part, Dominique Hennequin rencontre quelques mois plus tard d’autres Touaregs moins folkloriques. En passant par l’Algérie, après avoir traversé le désert. Ceux-là s’expriment – ce n’est pas le commentaire qui parle à leur place. Et voici ce qu’ils disent :
Patrick Forestier descend ensuite dans une mine de la Cominak, qui, « fait exceptionnel, accepte de nous ouvrir les portes de ses boyaux souterrains ». « Exceptionnel », c’est un peu exagéré. Si j’en crois Jacques-Emmanuel Saulnier, cette mine est un vrai moulin à vent. Le reporter y recueille des témoignages sur les conditions de sécurité.
Visitant lui aussi une mine souterraine de la Cominak, Dominique Hennequin est confronté exactement au même discours. Mais il se permet d’émettre des doutes.
Au fait, où va le radon dont un mineur explique à Patrick Forestier qu’il doit être ventilé pour ne pas les intoxiquer ? L’enquête de Canal+ donne une réponse plutôt succincte.
Suivra le discours calibré des salariés d’Areva évoqué plus haut. Dominique Hennequin, lui, s’intéresse de plus près à cette pollution atmosphérique. Exprimant de nouveau son scepticisme.
Chaque gisement d’uranium possède son usine de traitement du minerai qui broie la roche puis en extrait l’uranium naturel pour produire l’uranate, ou « yellow cake », exporté vers les usines d’enrichissement françaises. En visitant l’installation de la Cominak, Patrick Forestier s’arrête d’abord devant le tas de minerai prêt à être traité.
Patrick Forestier ne le sait peut-être pas, mais il assiste à un rituel très prisé des dirigeants d’Areva, une ordalie qui établit l’innocuité de leur industrie : prendre dans la main un objet peu radioactif et, si l’exposition n’est pas prolongée, peu dangereux (sauf par inhalation ou ingestion, d’où la phrase « Je vais me laver les mains. »). Dominique Hennequin, lui aussi, visite l’usine de traitement de l’uranium. Mais il ne s’attarde pas sur le beau minerai doux au toucher, il s’interroge sur le devenir des boues qui sont produites lors de fabrication de l’uranate. Des boues stockées à l’air libre.
Au final, le contraste entre les deux enquêtes est saisissant. N’accablons pas Patrick Forestier : il ne s’intéressait pas à la pollution engendrée par l’extraction d’uranium mais aux risques géopolitiques (la prolifération) qu’elle implique. De ce point de vue, son enquête est réussie. N’empêche que le message des communicants est passé. Les abominables mines clandestines de RDC semblent avoir été filmées pour mieux faire admirer le soin avec lequel Areva extrait de l’uranium nickel au Niger – et pour annoncer en conclusion que l’entreprise va implanter son formidable savoir-faire… en RDC (!).
Dominique Hennequin, de son côté, a creusé son sillon avec rigueur, multipliant les sources d’information : associations, scientifiques, médecins, victimes, juristes, opposants politiques… et Areva, bien sûr. Le tout sans jamais remettre en cause la nécessité d’exploiter l’uranium du Niger pour alimenter les centrales d’EDF. Cette démarche simplement rigoureuse n’a pourtant pas l’heur de plaire aux apôtres de la communication.
Dans sa lettre, le porte-parole d’Areva met particulièrement en cause une impression confiée à Télérama par Dominique Hennequin. « Notre visite était tellement encadrée, elle m’a rappelé la Corée du Nord », dit le réalisateur (qui a effectué un reportage au pays de Kim Il-sung). « Il est outrancier de comparer l’accueil d’Areva à celui de la Corée du Nord, s’indigne Jacques-Emmanuel Saulnier. Que vous vous livriez à un amalgame géopolitique de ce type pour qualifier la manière dont notre Groupe vous a ouvert ses portes est insultant pour celles et ceux de mes collègues qui, au siège ou au Niger, se sont mobilisés à cet effet. »
Le porte-parole d’Areva voudrait faire croire à une attaque contre des personnes ? Mais Dominique Hennequin parlait d’une ambiance qu’il a ressentie, pas des salariés d’Areva. Le Niger n’est pas la Corée, les communicants de la multinationale ne sont pas les robots d’un régime totalitaire. Ils ont loyalement accepté de répondre aux questions les plus dérangeantes posées par un reporter bien documenté dont la pugnacité les a parfois contraints à exprimer quelques ambiguïtés révélatrices. Quant aux mesures sécuritaires auquel est soumis le Nord Niger, il va de soi qu’elles ont été « décrétées » par le gouvernement, pas par Areva… même si la spoliation de leurs terres pour les besoins de l’exploitation minière n’est pas étrangère aux motivations des rebelles touaregs.
Dominique Hennequin a donc enfreint le catéchisme d’Areva. Celui-ci est d’une simplicité biblique : « Nous ouvrons grand nos portes et nos fenêtres à quiconque nous sollicite », prêche régulièrement Jacques-Emmanuel Saulnier, moine-soldat du combat pour la « transparence », dans de grands élans œcuméniques. Et c’est vrai (2). Ensuite, si l’enquêteur prend l’initiative de vérifier les dires des communicants, de chercher d’autres sources, d’interroger des personnes « dont on connaît les engagements » – disent-ils pernicieusement… comme si Areva n’avait pas d’engagements ! –, bref, s’il fait son travail de journaliste… Sacrilège ! Le mécréant a abusé de la confiance de ses hôtes, usant de « pratiques déloyales » pour mener une enquête « à charge ».
Si cela peut le consoler, Dominique Hennequin n’est pas le premier (et sûrement pas le dernier) à subir ce genre d’excommunication de la part d’Areva (ou de la part d’autres entreprises familières du même bréviaire). Au diable les sermons ! Leur seule existence confirme la pertinence du travail réalisé. Après tout, le triste sort réservé aux salariés et riverains des mines africaines ne méritait-il pas une enquête « à charge » ?
Samuel Gontier
(1) La lettre d’Areva (ou sur le site d’Areva). (2) Il m’a été donné d’apprécier la civilité et la disponibilité dont il sait faire preuve.
Uranium, l’héritage empoisonné, samedi 12, 22h, Public Sénat (le débat qui suit la diffusion a été enregistré avant qu’Areva prenne la mouche en lisant Télérama).
EN SAVOIR PLUS !
vendredi 11 décembre 2009
Jacques-Emmanuel Saulnier, brillant porte-parole d’Areva, leader mondial du nucléaire, fait savoir par courrier (1) que « [s]es équipes ont pour instruction de ne plus donner suite à vos sollicitations ». Il s’adresse au réalisateur Dominique Hennequin, à qui il reproche ses propos tenus dans Télérama pour parler de son film Uranium, l’héritage empoisonné, diffusé ce soir sur Public Sénat. Avant de revenir sur la polémique, attardons-nous d’abord sur deux enquêtes effectuées à Arlit, au Niger, où Areva exploite des mines.
Jacques-Emmanuel Saulnier dénie à la visite de Dominique Hennequin le caractère d’une « opération de com (…) : Nous aurions choisi une autre audience que celle offerte par Public-Sénat, soyez-en assuré ». On appréciera le compliment adressé à une chaîne pas franchement subversive, qui, dans la mesure de ses faibles moyens, mène cependant une politique ambitieuse en matière de documentaire. Et on n’osera contester cette information fournie par Areva : « Plus de 50 journalistes se sont rendus à Arlit l’an passé. » Parmi eux, Patrick Forestier, qui a réalisé pour Spécial investigation une enquête, Trafic d’uranium, diffusée début novembre sur Canal+. Un petit comparatif avec le travail de Dominique Hennequin, fondé sur quelques extraits, se révèle particulièrement édifiant.
Pour les deux reporters, la visite des mines d’Arlit ne constitue que la seconde partie de leur document. Dans sa première partie, très intéressante, Patrick Forestier enquête sur l’extraction périlleuse et la destination douteuse de l’uranium des mines clandestines situées en République démocratique du Congo (RDC). De son côté, Dominique Hennequin se rend au Gabon pour mesurer les désastreuses conséquences sanitaires et environnementales de l’exploitation par la Comuf (filiale d’Areva) d’un site fermé en 1999.
« Atomic Anne » bénéficiera d’un micro très ouvert et d’une caméra très admirative jusqu’à la fin du reportage. Pour sa part, Dominique Hennequin rencontre quelques mois plus tard d’autres Touaregs moins folkloriques. En passant par l’Algérie, après avoir traversé le désert. Ceux-là s’expriment – ce n’est pas le commentaire qui parle à leur place. Et voici ce qu’ils disent :
Patrick Forestier descend ensuite dans une mine de la Cominak, qui, « fait exceptionnel, accepte de nous ouvrir les portes de ses boyaux souterrains ». « Exceptionnel », c’est un peu exagéré. Si j’en crois Jacques-Emmanuel Saulnier, cette mine est un vrai moulin à vent. Le reporter y recueille des témoignages sur les conditions de sécurité.
Visitant lui aussi une mine souterraine de la Cominak, Dominique Hennequin est confronté exactement au même discours. Mais il se permet d’émettre des doutes.
Au fait, où va le radon dont un mineur explique à Patrick Forestier qu’il doit être ventilé pour ne pas les intoxiquer ? L’enquête de Canal+ donne une réponse plutôt succincte.
Suivra le discours calibré des salariés d’Areva évoqué plus haut. Dominique Hennequin, lui, s’intéresse de plus près à cette pollution atmosphérique. Exprimant de nouveau son scepticisme.
Chaque gisement d’uranium possède son usine de traitement du minerai qui broie la roche puis en extrait l’uranium naturel pour produire l’uranate, ou « yellow cake », exporté vers les usines d’enrichissement françaises. En visitant l’installation de la Cominak, Patrick Forestier s’arrête d’abord devant le tas de minerai prêt à être traité.
Patrick Forestier ne le sait peut-être pas, mais il assiste à un rituel très prisé des dirigeants d’Areva, une ordalie qui établit l’innocuité de leur industrie : prendre dans la main un objet peu radioactif et, si l’exposition n’est pas prolongée, peu dangereux (sauf par inhalation ou ingestion, d’où la phrase « Je vais me laver les mains. »). Dominique Hennequin, lui aussi, visite l’usine de traitement de l’uranium. Mais il ne s’attarde pas sur le beau minerai doux au toucher, il s’interroge sur le devenir des boues qui sont produites lors de fabrication de l’uranate. Des boues stockées à l’air libre.
Au final, le contraste entre les deux enquêtes est saisissant. N’accablons pas Patrick Forestier : il ne s’intéressait pas à la pollution engendrée par l’extraction d’uranium mais aux risques géopolitiques (la prolifération) qu’elle implique. De ce point de vue, son enquête est réussie. N’empêche que le message des communicants est passé. Les abominables mines clandestines de RDC semblent avoir été filmées pour mieux faire admirer le soin avec lequel Areva extrait de l’uranium nickel au Niger – et pour annoncer en conclusion que l’entreprise va implanter son formidable savoir-faire… en RDC (!).
Dominique Hennequin, de son côté, a creusé son sillon avec rigueur, multipliant les sources d’information : associations, scientifiques, médecins, victimes, juristes, opposants politiques… et Areva, bien sûr. Le tout sans jamais remettre en cause la nécessité d’exploiter l’uranium du Niger pour alimenter les centrales d’EDF. Cette démarche simplement rigoureuse n’a pourtant pas l’heur de plaire aux apôtres de la communication.
Dans sa lettre, le porte-parole d’Areva met particulièrement en cause une impression confiée à Télérama par Dominique Hennequin. « Notre visite était tellement encadrée, elle m’a rappelé la Corée du Nord », dit le réalisateur (qui a effectué un reportage au pays de Kim Il-sung). « Il est outrancier de comparer l’accueil d’Areva à celui de la Corée du Nord, s’indigne Jacques-Emmanuel Saulnier. Que vous vous livriez à un amalgame géopolitique de ce type pour qualifier la manière dont notre Groupe vous a ouvert ses portes est insultant pour celles et ceux de mes collègues qui, au siège ou au Niger, se sont mobilisés à cet effet. »
Le porte-parole d’Areva voudrait faire croire à une attaque contre des personnes ? Mais Dominique Hennequin parlait d’une ambiance qu’il a ressentie, pas des salariés d’Areva. Le Niger n’est pas la Corée, les communicants de la multinationale ne sont pas les robots d’un régime totalitaire. Ils ont loyalement accepté de répondre aux questions les plus dérangeantes posées par un reporter bien documenté dont la pugnacité les a parfois contraints à exprimer quelques ambiguïtés révélatrices. Quant aux mesures sécuritaires auquel est soumis le Nord Niger, il va de soi qu’elles ont été « décrétées » par le gouvernement, pas par Areva… même si la spoliation de leurs terres pour les besoins de l’exploitation minière n’est pas étrangère aux motivations des rebelles touaregs.
Dominique Hennequin a donc enfreint le catéchisme d’Areva. Celui-ci est d’une simplicité biblique : « Nous ouvrons grand nos portes et nos fenêtres à quiconque nous sollicite », prêche régulièrement Jacques-Emmanuel Saulnier, moine-soldat du combat pour la « transparence », dans de grands élans œcuméniques. Et c’est vrai (2). Ensuite, si l’enquêteur prend l’initiative de vérifier les dires des communicants, de chercher d’autres sources, d’interroger des personnes « dont on connaît les engagements » – disent-ils pernicieusement… comme si Areva n’avait pas d’engagements ! –, bref, s’il fait son travail de journaliste… Sacrilège ! Le mécréant a abusé de la confiance de ses hôtes, usant de « pratiques déloyales » pour mener une enquête « à charge ».
Si cela peut le consoler, Dominique Hennequin n’est pas le premier (et sûrement pas le dernier) à subir ce genre d’excommunication de la part d’Areva (ou de la part d’autres entreprises familières du même bréviaire). Au diable les sermons ! Leur seule existence confirme la pertinence du travail réalisé. Après tout, le triste sort réservé aux salariés et riverains des mines africaines ne méritait-il pas une enquête « à charge » ?
Samuel Gontier
(1) La lettre d’Areva (ou sur le site d’Areva). (2) Il m’a été donné d’apprécier la civilité et la disponibilité dont il sait faire preuve.
Uranium, l’héritage empoisonné, samedi 12, 22h, Public Sénat (le débat qui suit la diffusion a été enregistré avant qu’Areva prenne la mouche en lisant Télérama).
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Nucléaire : les mensonges de Mme Lauvergeon
http://www.mediapart.fr/club/blog/velveth/10-12-09
vendredi 11 décembre 2009
Alors que s’ouvre le sommet de Copenhague sur le climat, Mme Anne Lauvergeon, présidente du directoire d’AREVA, a été interviewée sur France Info le 7 décembre 2009. Elle a déclaré que « le nucléaire, ça ne fait pas de CO2 » et qu’il ne produit que « de toutes petites quantités de déchets ».
La CRIIRAD dénonce ces affirmations erronées et demande à Mme Lauvergeon de prendre des mesures urgentes pour traiter les sites contaminés par les filiales du groupe AREVA au Gabon et au Niger.
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La CRIIRAD rappelle que 1 / le nucléaire rejette bien des gaz à effet de serre 2 / qu’à chaque étape du processus de production, il produit de grandes quantités de déchets radioactifs dont le confinement n’est pas assuré 3 / AREVA laisse en outre des populations vivre sur des terrains ou dans des habitations contaminées par ses activités. Quelques exemples sont indiqués ci-après. .
Les décisions qui vont être prises au sommet de Copenhague ne doivent pas être fondées sur les informations mensongères du lobby nucléaire.
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Extraction de l’uranium
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L’énergie nécessaire au fonctionnement des usines d’extraction de l’uranium des filiales d’AREVA à ARLIT (Niger) provient d’une centrale thermique au charbon particulièrement polluante [1]. Pour la mine et l’usine de la COMINAK, la production d’une tonne d’uranium nécessite 9,7 tonnes Equivalent Pétrole [2]. Il est probable que la mise en exploitation du gisement d’Imouraren (Niger) aura un bilan d’émission de gaz à effet de serre encore plus lourd compte tenu des faibles teneurs du minerai et de la nécessité de déplacer 3,8 milliards de tonnes de roches pour y accéder [3]. .
En France l’extraction du minerai a conduit à produire plus de 50 millions de tonnes de résidus radioactifs à très longue période dont le confinement n’est pas assuré [4]. Au Niger il s’agit de plus de 35 millions de tonnes de résidus radioactifs entreposés à l’air libre à quelques kilomètres de l’agglomération d’ARLIT et Akokan où vivent environ 80 000 personnes [2]. Des déchets miniers radioactifs ont en outre été utilisés pour remblayer des pistes. En 2007 la CRIIRAD a révélé que de tels déchets, présentant un niveau de radiation 100 fois supérieur à la normale étaient présents devant l’hôpital de la COMINAK (filiale d’AREVA) à Akokan (Niger) [5]. Une mission conduite par Greenpeace à AKOKAN en novembre 2009 a confirmé que des niveaux de radiation élevés persistaient sur de nombreux secteurs de la ville [6] .
Au Gabon, la COMUF, filiale d’AREVA a produit sur le gisement d’uranium de Mounana 7,5 millions de tonnes de boues radioactives, dont 2 millions de tonnes ont été déversées dans la rivière. Les mesures effectuées par la CRIIRAD en 2009 montrent qu’une partie de ces déchets radioactifs est à l’air libre dans la forêt voisine. Les mesures de 2009 confirment en outre que les logements des cadres et des ouvriers de la COMUF ont été construits avec des matériaux radioactifs. Les populations sont ainsi soumises à leur insu à des doses de radiation totalement injustifiées [7]. .
Purification de l’uranium
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La purification des concentrés uranifères est effectuée à l’usine AREVA-COMURHEX de Malvési (France). En 2007, cette usine a rejeté 384 500 tonnes d’équivalent CO2 (CO2 et N2O) pour 14 000 tonnes d’uranium produites [8]. Le fonctionnement de l’usine a généré à ce jour plus de 250 000 tonnes de boues radioactives entreposées dans des bassins non étanches [8]. Certains de ces bassins ont cédé en mars 2004 polluant ainsi la plaine voisine [9].
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Retraitement des combustibles usés
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L’usine de retraitement des combustibles usés qu’exploite AREVA à La Hague (France) est une des installations les plus polluantes sur le plan radiologique. Elle rejette en particulier dans l’atmosphère de très grandes quantités d’un gaz radioactif, le krypton 85 conduisant à multiplier par 60 la radioactivité moyenne annuelle de l’air dans les villages voisins [10]. Compte tenu de sa longue période (10 ans) la concentration de ce gaz ne cesse d’augmenter dans l’ensemble de l’hémisphère nord. Certains chercheurs ont soulevé la question de l’impact de cette ionisation artificielle de l’atmosphère sur le climat. .
En outre l’usine de la Hague est un des principaux producteurs de gaz à effet de serre de la région Nord Cotentin. Elle a rejeté 80 551 tonnes de C02 en 2007 [11].
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La question de l’eau
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Dans son interview du 7 décembre 2009 Mme Lauvergeon s’est émue des problèmes du désertification au Sahel. La CRIIRAD rappelle que l’extraction de l’uranium est une opération qui consomme de très grandes quantités d’eau et entraine une contamination des ressources locales par des polluants radioactifs et chimiques [2]. AREVA admet qu’à l’issue des 40 ans d’exploitation du gisement d’Imouraren (Niger), il se produira un « assèchement local des nappes » [3]. .
S’agissant du réchauffement et des gaz à effet de serre, il faut rappeler en outre que le rendement thermique des centrales nucléaires est de l’ordre de 30 %. C’est-à-dire que les 2/3 de l’énergie fournie par la réaction nucléaire est perdue sous forme de chaleur. Cette chaleur entraine le réchauffement des eaux de mer ou de rivière utilisées pour le refroidissement des réacteurs et conduit à rejeter de très grandes quantités de vapeur d’eau via les aéroréfrigérants. La vapeur d’eau est, il faut le rappeler, un gaz à effet de serre.
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Références
[1] Note CRIIRAD N°09-25 / Mine de Charbon et centrale thermique de production d’électricité SONICHAR à Tchirozérine (Niger) / B. Chareyron, 16 juin 2009.
[2] Note CRIIRAD N°08-02 / AREVA uranium Niger : du discours à la réalité / L’exemple des mines d’uranium du Niger / B. Chareyron, 30 janvier 2008.
[3] AREVA / Etude d’impact sur l’environnement / Exploitation du Gisement d’Imouraren.
[4] Note CRIIRAD / Impact radiologique de 50 années d’extraction de l’uranium en France. Exiger de COGEMA-AREVA un réaménagement satisfaisant des sites / B. Chareyron, 2005.
[5] Communiqué de presse CRIIRAD du 15 mai 2007 / « La CRIIRAD et AGHIR IN MAN demandent l’enlèvement sans délai des déchets radioactifs découverts dans les rues d’Akokan au Niger et interpellent Mme Lauvergeon présidente d’AREVA sur les pratiques des filiales de son groupe ».
[6] GREENPEACE Briefing / Les mines d’uranium au Niger / La radioactivité dans les rues d’Akokan / Novembre 2009 / Rianne Teule.
[7] Rapport CRIIRAD N°09-118 / Contamination radiologique relevée en 2009 sur l’ancien site minier uranifère de COMUF-AREVA à Mounana (Gabon) / B Chareyron, 7 décembre 2009.
[8] Usine COMURHEX II à Malvesi / Volume 2 / Etude d’Impact (enquête publique année 2009).
[9] Rapport CRIIRAD N°06-88 / Impact radiologique de l’usine COMURHEX (groupe AREVA) de Malvesi (Aude) / B. Chareyron, 13 novembre 2006
[10] Note CRIIRAD N°09-102 / B. Chareyron, 15 septembre 2009.
[11] AREVA NC / Etablissement de la Hague / Rapport environnemental, social et sociétal 2007.
jeudi 10 décembre 2009
Les Touaregs, premiers réfugiés environnementaux Enquête - Sébastien Paour (5'05")
Les Touaregs, premiers réfugiés environnementaux
France Info - 7 décembre 2009
La Conférence de Copenhague sur le climat ouvre aujourd’hui. Chefs d’Etat et de gouvernement et experts tenteront de se mettre d’accord sur les mesures à prendre pour préserver ce qui peut encore l’être...
Bien loin de Copenhague, les Touaregs du nord du Mali subissent déjà les effets du réchauffement climatique : ils sont des réfugiés environnementaux... Ces touareg, ils se déplacent depuis toujours avec leurs troupeaux de vaches, de chèvres, de moutons, de dromadaires (qu’ils appellent "chameaux") dans le Sahara et, juste en-dessous, dans le Sahel.
Dans leurs tenues amples, le visage caché sous leurs longs turbans, ils cherchent des pâturages et de l’eau pour leurs bêtes.
Ils ne savent pas ce que c’est qu’un "réfugié climatique" ou un "déplacé de l’environnement" comme préfèrent les appeler certains spécialistes du climat, ils ne parlent pas le français mais le tamasheq... Mais ils voient très bien comment le paysage se transforme depuis plusieurs années.
Mohamed, de la tribu Kellessouk, nous a accompagné en 4x4 à quelques kilomètres de son campement, au nord de Gao, dans le nord-est du pays, à N’Tahaka. Il y a beaucoup de vent, comme dans le Sahara, il y a un puits, pas loin, le seul à 60 kms à la ronde, le paysage n’est pas complètement désertique, mais ce n’est rien à côté de ce que c’était avant.
N'Tahaka, au nord de Gao. Mohamed, touareg de la tribu Kellesouk, explique qu'ici, il y a 30 ans, il y avait des bois et des prédateurs
©Radio France/ Sébastien Paour
Debout seul dans le vent, Mohamed explique qu’ici, "il y a quelques arbustes, quelques pierres, et du sable... Mais avant, à 100 m on ne pouvait plus voir quelqu’un ! A cause des arbres ! La végétation était très très dense. Maintenant, c’est pratiquement le désert... Il y a encore quelques espèces qui résistent, mais la plupart ont disparu...
Avant, il y avait tellement d’arbres que personnes ne se hasardait à se promener tout seul, à cause des prédateurs. Il y avait des lions, des hyènes, des panthères... Nous on chassait les antilopes et les gazelles. Mais ça c’était dans les années 70".
Les Touaregs ont bien été obligés de s’adapter à ce changement radical de végétation : depuis le début des années 90, comme la saison des pluies de 3 ou 4 mois ne suffit plus à faire pousser les pâturages pour nourrir leurs bêtes, Mohamed et ses semblables ne sont plus des nomades à 100%. Ils reçoivent d’ailleurs dans une construction en dur, à N’Tahaka.
Wan Ag Alwaly assure le suivi des programmes de l’ONG malienne "Tassagh", ça veut dire "le lien" en tamasheq... Tassagh s’occupe notamment d’aider les Touaregs les plus pauvres.
Et Wan explique : "Au début des années 90, c’était le désert, ici ; il n’y avait pas une seule construction. Les gens n’étaient pas encore fixés, ils tournaient avec les animaux selon les saisons. Il y avait assez d’eau et de pâturages pour alimenter les bêtes et les hommes. Quand ces ressources se raréfiaient, on partait à d’autres endroits. Et ainsi de suite jusqu’à la prochaine pluie. Aujourd’hui, il n’y a plus les tentes qu’on démontait et qu’on remontait : c’est un vrai village "en dur", ici.
Parce que la dépendance fait que les Touaregs ne peuvent plus se contenter de leurs animaux. Ce n’est plus suffisant, ça ne nourrit plus les hommes et ils dépendent d’autres choses. Et pour cela, ils doivent se fixer."
Cette modification de l’environnement a donc complètement remis en cause le mode de vie nomade des Touaregs. Ils se sédentarisent une partie de l’année autour des villes.
Abdulaziz Ag Aloli coordonne les programmes de l’ONG "Tassagh" : "Ce nomadisme a été beaucoup influencé par la dégradation de l’environnement. Parce que l’élevage ne suffit plus, à lui seul, à nourrir son homme. Si bien qu’il y a une tendance à la diversification des activités.
Et pour les diversifier, il faut de plus en plus devenir sédentaire. Donc on assiste à un phénomène de semi-fixation pour entreprendre d’autres activités, notamment le petit commerce. Beaucoup se rabattent, ceux qui ont tout perdu, sur les grandes villes. Pour être manoeuvres, dockers, pour les femmes cuisinières...
Toute la société nomade est bouleversée, en fait. On a coutume de croire que les réfugiés sont seulement ceux qui fuient la guerre. Mais la guerre c’est un malheur, et cette situation en est un autre. C’est une autre forme de réfugiés à laquelle on va assister davantage parce que plus la situation perdure, plus on va en avoir. C’est évident."
Les nomades sont moins nombreux et donc de moins en moins nomades.
Leurs troupeaux ne comptent plus plusieurs centaines - voire milliers ! - de bêtes comme naguère, mais seulement plusieurs dizaines. Ils sont obligés de descendre chaque année un peu plus du nord vers le sud.
Ceux qui sont encore éleveurs une partie de l’année ont du mal à nourrir leurs animaux, il y a moins de plantes, et d’autres plus résistantes et toxiques, comme la torcha, sont apparues.
A force de fréquenter les villes, les Touaregs sont aussi touchés maintenant par des maladies qu’ils ne connaissaient pas, il y a encore quelques années.
Bref, il y a beaucoup de regrets et de nostalgie dans les propos de ces hommes : "C’est un peu comme si on vous demandait, à vous, de parler tamasheq comme ça ! Ce serait très dur ! Pour nous, devenir sédentaire, c’est un défi, une contrainte : on n’a pas choisi ce mode de vie, où on n’est ni sédentaires, ni nomades...
Et c’est une douleur : on regrette de ne plus pouvoir être des nomades, comme on a toujours été. Mais en même temps, on se rend bien compte que la sécheresse est pire chaque année..."
Mohamed, Aziz et les autres Touaregs sont tous d’accord pour dire que le nomadisme c’était la liberté. Et que celle-ci se réduit.
Ils ne savent pas s’ils sont des "réfugiés climatiques" ou des "déplacés de l’environnement", mais ils disent que la ville de Kidal, à 350 kms au nord de Gao, est aujourd’hui en plein Sahara. Il y a 30 ans, c’était comme à Gao aujourd’hui : le désert progressait mais on pouvait encore nourrir les bêtes...
Reportage et photos : Sébastien Paour
Changements climatiques : L’Afrique s’accroche à la compensation
Jean Claude Kongo Le Pays N° 4510 du 10-12-09
jeudi 10 décembre 2009
Le continent africain est bel et bien présent à la conférence sur le climat, à Copenhague. Il y est représenté en masse et, fait nouveau, semble bien décidé à faire front commun et à parler d’une seule voix pour défendre ses intérêts.
Ce que les pays africains à ce jour n’auront pas réussi la prouesse de réaliser lorsqu’il s’est agi de l’esclavage et de la colonisation, ils sont en passe de l’accomplir, pour les changements climatiques, au sommet de Copenhague : ils auront su taire leurs divergences multiples pour accorder leurs violons, faire chorus et exiger une seule et même chose : des compensations pour leur continent, le moins pollueur de la planète, mais, paradoxalement le plus affecté par les changements climatiques provoqués par la pollution des autres. Et c’est le même discours que l’on entend de la bouche de tous les Africains, qu’ils soient représentants des pays sahéliens ou ceux des pays forestiers d’Afrique centrale. L’union sacrée est bien réelle et le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, qui dirige la délégation africaine à Copenhague, comme pour indiquer que les Africains n’étaient pas vraiment présents à ce sommet pour rigoler, a bien indiqué que le continent noir quitterait la table des négociations si des compensations financières ne leur étaient pas consenties, et suffisamment pour lutter contre les conséquences du réchauffement climatique. L’Afrique est plus que jamais décidée à faire entendre sa voix. Et fort heureusement pour elle, de puissantes ONG ainsi que d’importantes personnalités politiques occidentales font cause commune avec elle. Toutes sont convaincues, avec elle, que le continent souffre déjà au quotidien du fléau du réchauffement climatique et que ce dernier est appelé à grandir si rien n’est fait pour y mettre dès à présent un coup de frein définitif.
Reste à savoir si l’argumentaire présenté sera suffisant pour convaincre les décideurs. Et à supposer qu’ils y consentent, si la tentation n’existera pas, de la part des "donateurs", de "couler" en douce la compensation demandée dans l’aide déjà existante pour la coopération ainsi que le développement. Si tel était le cas, le continent ne serait pas vraiment sorti de l’auberge, puisqu’à l’allure où vont les choses, c’est l’Afrique entière qui subit de plein fouet les effets pervers du réchauffement du climat et qui, bien malheureusement, ne possède pas vraiment les moyens adéquats pour y remédier. Les récentes inondations qui ont occasionné des milliers de sans-abris dans la zone ouest-africaine, aux mois d’août et de septembre derniers, auront fini par convaincre même les plus sceptiques parmi les habitants du continent, que le changement climatique dont on parle tant n’est pas une vue de l’esprit.
Il faut alors souhaiter deux choses : primo, que les Occidentaux se révèlent altruistes et accèdent à la requête des représentants du continent à ce sommet. C’est toute l’Afrique qui en a réellement grand besoin. Secundo, que les dirigeants africains, à supposer qu’ils obtiennent cette compensation, se mettent en devoir de l’utiliser à bon escient, pour la chose en vue de laquelle elle aura été consentie. Cela ne servirait à rien si les millions d’euros à venir et destinés à sauvegarder le futur climatique du continent devaient finir par se retrouver bien au chaud dans quelque compte douillet de banques suisses ou s’en retourner ailleurs et alimenter quelque caisse secrète d’obscurs fournisseurs d’armes d’Europe centrale ou d’Asie. Un peu comme ce fut le cas pour l’aide au développement. Ce qu’on a obtenu par la supplication et les larmes, la sagesse commande de l’utiliser avec intelligence, probité et sérieux. Ce serait là la moindre des choses. Et c’est la survie de l’Afrique de demain qui, sérieusement, en dépend.
Par Jean Claude KONGO
Les Etats-Unis suspendent leur aide au Niger de Mamadou Tandja
AP | 10.12.2009 | 01:50
jeudi 10 décembre 2009
Les Etats-Unis ont suspendu les prêts au Niger dans le cadre d’un programme qui lie l’assistance à la bonne gouvernance.
Le US Millenium Challenge Corp., qui distribue l’aide, a précisé mercredi qu’il réévaluerait un programme de 23 millions de dollars (15,5 millions d’euros) destiné à lutter contre la corruption ou favoriser l’éducation des filles.
L’organisme explique sa décision par le fait que le président Mamadou Tandja tente "d’étendre la durée de son mandat au delà du second (et dernier) terme".
Le programme soutient particulièrement les pays dont les gouvernement agissent pour améliorer la démocratie. Le chef du programme, Daniel Yohannes, a exprimé sa déception vis-à-vis du Niger.
"Le MCC aurait aimé poursuivre le programme si le Niger lui avait permis d’aller de l’avant", selon lui. AP
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