TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
vendredi 4 décembre 2009
Dadis Camara évacué vers le Maroc
Guinée politique
Le capitaine Moussa Dadis Camara, chef de la junte militaire au pouvoir en Guinée a été évacué ce vendredi au Maroc, au lendemain d'une tentative de meurtre à Conakry par son aide de camp Aboubakar Sidiki Diakité. L’information a été confirmée en début d’après-midi de ce vendredi à Conakry par un ministre militaire. Mais on ignore où se trouve l’agresseur du président guinéen.
Le capitaine Moussa Dadis Camara se trouvait en début de l’après-midi à bord d'un avion burkinabé qui le transportait vers le Maroc. Cela a été confirmé par le ministre secrétaire général à la Présidence, le commandant Kélétigui Faro. On ne connait toujours pas la gravité et la nature de la blessure du chef de la junte guinéene. Des informations indiquent qu'il aurait reçu une balle au cou et à la tête. En tous cas, si Dadis Camara est finalement évacué au Maroc on peut en déduire qu'il est sans doute grièvement blessé.
Dans la capitale, Conakry, beaucoup d'habitants sont restés chez eux ce vendredi matin et n'ont pas envoyé les enfants à l'école. L'activité et la circulation étaient réduites. Des gendarmes et militaires ont été déployés aux entrées et sorties de la ville et des patrouilles quadrillent la capitale. L'aide de camp de Dadis Camara le lieutenant Aboubakar Sidiki Diakité, dit Toumba, qui est accusé d'avoir tiré jeudi soir sur le chef de la junte, serait retranché avec ses hommes dans un quartier de Conakry.
04/12/2009 - Guinée
Tentative de meurtre du chef de la junte Dadis Camara
On ne sait pas encore précisément les raisons de cette tentative d'assassinat. Plusieurs versions circulent : est-ce lié à des affaires de trafic de drogue ou bien à l'enquête internationale sur la répression du 28 septembre dernier? Camara aurait peut-être cherché à accuser Toumba, pour s'affranchir de toute responsabilité dans le massacre de ce jour-là qui a coûté la vie à au moins 150 civils.
Source: RFI
Déclaration de presse du Cadre Indépendant de la Société Civile (CISC) relative à la situation sociopolitique au Niger
Politique Niger
Jeudi, 03 Décembre 2009 19:30 Réuni ce jour, jeudi 3 décembre 2009, en session ordinaire à l’effet d’examiner la situation sociopolitique au Niger, le Cadre Indépendant de la Société Civile (CISC) fait la déclaration suivante : Le 28 mars 2009, à l’occasion de la visite officielle du Président Français, Nicolas Sarkozy, le Président Tandja Mamadou déclarait : « en tant que soldat, je peux m’en aller sans remords, mais à la condition que le peuple ou l’Assemblée Nationale ne me demandent pas de proroger mon mandat de trois ans pour parachever mes grands chantiers ».
Ensuite, le 4 mai 2009, date de la pose de la première pierre du Complexe Industriel d’Imouraren qui a marqué le début du lancement du phénomène Tazartché, le Président de la République déclarait sans surprise : «Comment rester insensible ? C’est ce que demande le peuple !» «La Constitution autorise l’organisation d’un référendum, et c’est au peuple de décider !».
Depuis ces deux dates, la Communauté nationale et internationale mettait en garde contre toute remise en cause du système démocratique nigérien, qui a permis à notre pays de connaître la stabilité et le respect du monde entier. Toutes les forces vives nationales (Partis politiques, Syndicats, Société Civile) et la Communauté Internationale croyaient pourtant aux professions de foi du Président de la République, lorsqu’il affirmait sans cesse que le Niger n’a rien d’autre à vendre que sa démocratie.
Le 8 décembre 2009 arrive la fin de l’échéance fixée aux parties en conflit par la Commission Européenne afin de trouver une solution acceptable et durable à la crise politique nigérienne. C’est pourquoi, le Cadre Indépendant de la Société Civile, rappelle aux différents acteurs, qu’ils ont tous déclaré leur confiance totale à l’ouverture d’un dialogue franc et sincère, toute chose salutaire et bien accueillie par tous les compatriotes.
Le Médiateur désigné par la CEDEAO, son Excellence Abdoul Salami Aboubacar, nous a jusqu’ici montré sa détermination d’aboutir rapidement à une solution consensuelle et durable en tenant compte des décisions déjà prises par la CEDEAO et entérinées par des pays amis et Institutions tels que l’Union Africaine, l’Organisation des Nations Unies (ONU), l’Union Européenne, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), les Etats-Unis d’Amérique, le Canada, la Grande Bretagne et la France qui a publié exceptionnellement jusqu’à 14 déclarations. Faire fi de toutes les prises de positions courageuses des pays amis, Institutions Régionales et Internationales, est un mépris à l’égard de l’opinion nationale et internationale dans un monde où personne ne peut prétendre vivre en autarcie.
C’est pour toutes ces raisons, qu’il faut que nous reconnaissions tous que l’échéance fixée au 8 décembre 2009 ne doit pas être prise à la légère par les parties prenantes à la crise politique nigérienne. L’essentiel est que chacune des parties ne se cramponne pas aux prises de positions sans issues et ne complique outre mesure la tache au Médiateur.
Il faut donc que tout le monde adopte un langage de modération et de respect mutuel. Il n’est pas acceptable qu’une fraction du peuple aussi minime soit-t-elle ne doit pas être ni négligée ni soumise à la contrainte d’un autre groupe sans son consentement.
En effet, tout dialogue ne peut être fructueux que quand l’on s’y engage avec sérénité dans une ambiance de confiance retrouvée. Or, tout le monde sait qu’aujourd’hui, cette confiance ne peut exister entre l’Opposition, le Gouvernement et la Société Civile dans une atmosphère de suspicion généralisée.
Le Médiateur de la CEDEAO sera bientôt à Niamey et il serait honorable pour notre pays que la classe politique et les acteurs de la Société Civile tiennent un langage de sagesse et de responsabilité dans l’intérêt supérieur de la nation.
Pour le Cadre Indépendant de la Société Civile (CISC), les Nigériens de toutes obédiences doivent emprunter la voie de la réconciliation, de l’entente, de la quiétude et de la compréhension réciproque.
Fait à Niamey le 03 décembre 2009
Pour le Cadre Indépendant de la Société Civile
Le Président Khalid Ikhiri
ANDDH, CODDHD, ONDPH, CSTN, CODDAE, ANEPI, TIMIDRIA, ADE, ACTREN, LUSAA, LNDD, RDM TANAFILI
Siège av. de la corniche BP12859 Email anddh@intnet.ne Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. Tél/fax 20732261 Niamey Niger Cél : 96967263, 96968255
Insécurité dans la bande sahélo-saharienne : Quand Paris viole le principe de la liberté de circulation
BrunoSejebdji-L’Indépendant
04/12/2009 Les indépendantistes corses avaient fait planer, pendant longtemps, une insécurité grandissante à Ajaccio, Bastia et dans les contrées environnantes. Cela n’avait poussé aucun Etat dans le monde à décourager le voyage de ses ressortissants vers la France. La mafia sicilienne et son cortège d’assassinats n’ont pu dissuader les touristes du monde entier de visiter les belles plages italiennes. Pour une cigale qui chante aujourd’hui dans Menaka (Mali) ou Tahoua (Niger), Paris s’empresse d’ameuter… l’Europe à s’abstenir de venir dans le Sahel
Le fait est que le gouvernement français n’a jamais apporté son concours pour mobiliser les énergies et les ressources, de par le monde, afin d’appuyer l’initiative du président Amadou Toumani Touré en vue de trouver une solution durable à la question sécuritaire dans la bande sahelo-saharienne. Premier partenaire stratégique du Mali, l’Etat français semble s’accommoder d’un certain laxisme par rapport à l’insécurité dans le Nord-Sahel. Et, puisque la nature a horreur du vide, la Libye du frère Guide Mouammar Khadafi, l’Algérie du président Abdel Aziz Bouteflika ont fini par s’attribuer les premiers rôles dans les efforts de pacification de ces zones plus ou moins prédisposées à un certain nombre d’irrédentismes. Tant au Mali, au Niger, au Tchad qu’ailleurs. Ces efforts de pacification avaient plus que jamais besoin d’être soutenus ; ce ne fut pas le cas.
Au Mali, c’est le moment que certains groupuscules de bandits choisissent pour poser des actes de fragilisation du processus de développement des régions nord. C’est ainsi qu’un ressortissant français, Pierre Camatte, a été récemment enlevé à Menaka, dans la région de Gao. Des efforts sont actuellement en cours pour le retrouver et le libérer des mains de ses ravisseurs. Cela n’a pas empêché les autorités françaises de lancer une campagne médiatique visant à déconseiller tout voyage vers le Sahel aux ressortissants français. "Le Ministère des Affaires Etrangères et Européennes rappelle que le Sahel dans son ensemble est une zone dangereuse et recommande fortement aux Français résidents ou de passage de respecter les consignes de prudence et de vigilance qui leur sont données, notamment à travers le site " Conseils aux voyageurs " du Ministère ". Ce sont là les termes du fameux avertissement que le président Sarkozy et ses amis donnent à la France " black blanc beurre " ! La France des Alou Diarra, Lassana Diarra, Aly Sissoko, etc, pour ne parler que des Bleus, doit arrêter de venir vers le bercail ! Seulement, François Fillon, Eric Besson et leurs amis oublient qu’en tympanisant par ces communiqués, ils enfreignent les principes sacro- saints de la liberté de circulation des personnes et des biens sur toute l’étendue de la planète. La France, mère-patrie des droits de l’homme et des libertés fondamentales, peut alors se permettre de tuer les efforts de développement du tourisme dans nos pays. Ce qui a mis le ministre N’Diaye Bah de l’Artisanat et du Tourisme dans tous ses états, cette semaine.
Paris a-t-il de si tôt oublié la crise sécuritaire qui l’avait secoué en Corse ? Les vendettas sanglantes avec leurs nombreuses victimes et les assassinats crapuleux à Bastia et dans les environs d’Ajaccio dans les années 2000-2001 avaient-ils émoussé les ardeurs des touristes allemands et belges dans cette zone ? Quel Etat avait en ce moment publié des communiqués déclarant la zone " dangereuse " ? Aucun.
Les derniers enlèvements d’expatriés, tant au Mali qu’en Mauritanie, ont ébranlé et meurtri les autorités en général. Les députés et conseillers nationaux en étaient récemment très émus. Ainsi, appelaient-ils à redoubler de vigilance pour retrouver et punir les coupables. Par contre, le dernier message de l’État français appelant au repli sur Bamako de ses ressortissants résidents ou de passage au Mali, inquiète particulièrement nos élus municipaux, notamment les conseillers nationaux et plus d’un Malien en général.
Cet appel risque de compromettre en partie les rapports de coopération et de collaboration avec des collectivités sœurs jumelles tant françaises qu’européennes, a relevé le mardi dernier, le président du Haut Conseil des Collectivités Territoriales, Oumarou Ag Mohamed Ibrahim Haïdara.
Les collectivités maliennes en général et celles du nord en particulier, déplorent, a-t-il assuré, toute action de violence et ne pensent pas que la situation sécuritaire actuelle au Nord-Mali, soit en proportion avec les mesures exceptionnelles préconisées par les autorités françaises. Les ressortissants de nos pays ont souvent été victimes de cette insécurité résiduelle condamnée par nos peuples et nos gouvernements à travers des actes toujours empreints de sagesse et de pondération, a rappelé le président du Haut conseil des collectivités territoriales.
En définitive, on ne peut prêcher que la pondération pour que Paris ne torpille les efforts de développement de nos pays sous prétexte de vouloir protéger ses ressortissants. Des ressortissants à propos desquels le Gouvernement français ne montre aucune gêne à ordonner le rapatriement alors que leur terre d’accueil est en train de brûler.
Bruno D SEGEBDJI
jeudi 3 décembre 2009
Le sang et le business des kidnappings
Le sang et le business des kidnappings
03 Décembre 2009 -
L'Expression DZ.com
Depuis 2003, pas moins de neuf enlèvements ont été inscrits dans les registres des forces de sécurité des pays concernés.
Climat d’insécurité, les kidnappings se multiplient et l’Europe s’inquiète. Le contexte sécuritaire est singulier et la menace terroriste pilotée par ce qu’on appelle Al Qaîda est revenue au-devant de la scène au niveau de la bande du Sahel. Désormais, les enlèvements des ressortissants européens sont devenus un vrai business dans les pays compris dans la bande du Sahel. Une chose est sûre: il faut faire quelque chose. L’Europe vient de réagir. Une importante délégation sera prochainement à Alger pour de plus amples recherches sur les moyens d’instaurer une situation sécuritaire stable. C’est lors d’une conférence organisée par le quotidien Ech Châab, que cette information a été rendue publique par M. Rezzeg Bara, conseiller à la Présidence de la République, à laquelle ce dernier prenait part. La conférence avait pour thème: «Politiques des grandes puissances dans le Sahel africain»
Une conférence qui intervient quelques jours après la visite de William Word, le commandant de l’Africom. Ce déplacement coïncidait justement avec une reconnaissance des grandes puissances quant aux rôles et efforts consentis par l’Algérie dans sa lutte contre le terrorisme et sa volonté d’écarter la menace terroriste de la bande du Sahel. Loin des rivalités franco-américaines, à vouloir chacun de son côté, marquer sa présence dans cette région, la question de l’heure exige une contribution d’intérêt commun devant être véhiculée par l’engagement d’une stratégie en mesure d’éliminer la menace de cette zone de grande influence. D’autant plus que la situation sécuritaire est de plus en plus inquiétante et la présumée branche d’Al Qaîda au Maghreb, qui s’applique à exécuter le plan «B» suite aux appels subversifs du numéro 2 d’Al Qaîda, Ayman Al Zawahiri, ne ratera aucune opportunité pour d’autres opérations de kidnapping. Pour ainsi dire, Al Qaîda a réussi à trouver un consensus de financement, car c’est certainement des rançons qu’elle espère engranger à la suite des derniers enlèvements enregistrés au Mali et en Mauritanie.
Quatre personnes sont actuellement détenues par cette organisation terroriste. Toutes des humanitaires.
Alors qu’un Français sera enlevé au Mali, trois Espagnols dont une femme seront kidnappés en Mauritanie.
Depuis 2003, pas moins de neuf enlèvements ont été inscrits dans les registres des forces de sécurité des pays concernés. Cela avait commencé en Algérie quand Abderrezak El Para enlevait 32 touristes européens au sud du pays. Alors que 15 d’entre eux seront libérés suite à une intervention militaire des forces spéciales de l’armée algérienne, 16 ne seront libérés que grâce à une rançon. L’une des victimes avait décédé d’une mort naturelle.
Un noyau d’Al Qaîda au Mali depuis 2008
En août 2006, c’est au Niger que pas moins de 20 ressortissants étrangers, pour la plupart des Italiens seront kidnappés. On parle aussi d’une rançon. En 2008, deux touristes autrichiens et deux diplomates canadiens connaîtront le même sort en Tunisie et au Niger. En 2009, c’est l’année où l’on a constaté le plus d’enlèvements, particulièrement au Mali et en Mauritanie. Depuis le mois de janvier, cinq enlèvements ont été enregistrés et pour la première fois, un otage est exécuté. Il s’agit du Britannique Edwin Dyer.
Selon la lecture faite par des experts, le Mali abriterait un noyau dur d’Al Qaîda depuis 2008, l’année où le Gspc en Algérie connaîtra une régression notable dans ses activités à cause des difficultés dans l’enrôlement de nouvelles recrues et l’absence d’argent. Dans ce contexte justement, un chercheur à l’Institut français des relations internationales de Paris, Alain Antil, déclare qu’Al Qaîda est en manque d’argent et les otages représentent un vrai business au niveau de cette zone. Un spécialiste d’Al Qaîda et chercheur à l’Institut d’études politiques à Paris, Jean- pierre Filliu, souligne qu’Al Qaîda rencontre de graves problèmes financiers et ces enlèvements permettront à cette organisation de trouver une solution en réclamant des rançons pensant également que c’est là qu’elle devient plus menaçante et dangereuse. Pour l’Algérie, il n’est plus question de céder au diktat des réseaux terroristes. Le Président Bouteflika avait fermement recommandé le mois de septembre dernier devant l’Assemblée générale de l’ONU, l’interdiction absolue du paiement des rançons aux kidnappeurs.
Le Président avait souligné que le phénomène avait atteint des proportions inquiétantes et ce qui encourage les preneurs d’otages, c’est justement le fait de céder à la demande de rançon. Il va sans dire que ce produit, selon toujours le chef de l’Etat, est devenu la principale source de financement des bandes terroristes, notamment dans le Sahel.
La rébellion touarègue n’est plus un problème
Ceci dit, le département d’Etat américain avait annoncé, lors d’un congrès le mois dernier, qu’Al Qaîda n’a pas réussi à atteindre ses objectifs au Sahel, grâce, a-t-on souligné, à la pression exercée par les forces de sécurité algériennes. Les hauts cadres de leur institution avaient d’ailleurs tenu une rencontre le mois d’août dernier à Tamanrasset avec leurs homologues maliens, nigériens et mauritaniens pour dégager une stratégie de lutte commune contre l’hydre terroriste dans la bande du Sahel. Etant donné que la rébellion touarègue ne posait plus problème, l’Algérie avait conçu une coopération entre ces pays pour ramener une sécurité durable dans la région. C’est autour de cette question qu’aura lieu la prochaine rencontre algéro-européenne devant tracer les grands paramètres des moyens qui doivent permettre de lutter contre les réseaux terroristes dans la bande du Sahel et notamment le crime organisé tel que le trafic de drogue. Il s’agit, en somme, de dégager une stratégie pour sécuriser cette zone devenue a priori, un lieu de prédilection des activités criminelles et subversives.
Ikram GHIOUA
Un groupe menace de mort trois otages français au Tchad et en Centrafrique
De GUILLAUME LAVALLEE (AFP) – Il y a 2 jours
KHARTOUM — Un groupe revendiquant les rapts de trois humanitaires français au Tchad et en Centrafrique a menacé lundi de les tuer si la France ne négociait pas directement avec lui, semblant vouloir faire monter les enchères en échange de la libération des otages.
"Nous voulons négocier directement avec la France, mais la France veut négocier via une tierce partie comme le Tchad. Or nous rejetons cela", a dit Abou Mohamed Rizeigi, un porte-parole des ravisseurs, joint sur son téléphone satellitaire par l'AFP.
"Nous allons donc les tuer parce que la France ne veut pas négocier directement avec nous", a-t-il ajouté sans toutefois fixer d'ultimatum.
Ce groupe peu connu du Darfour, "les Aigles de libération de l'Afrique", revendique le rapt d'un employé français de la Croix-Rouge internationale (CICR), enlevé il y a trois semaines dans l'est du Tchad, à une dizaine de kilomètres du Darfour, une région de l'ouest du Soudan en guerre civile.
Il revendique aussi le rapt de deux humanitaires français de l'ONG Triangle GH kidnappés il y a une semaine à Birao, ville de la Centrafrique jouxtant le Darfour.
Un journaliste de l'AFP a pu entrer en contact jeudi dernier avec l'employé du CICR kidnappé, mais pas avec les deux autres otages.
Ce même groupe avait revendiqué l'enlèvement en avril au Darfour de deux humanitaires -une Canadienne et une Française- de l'ONG Aide médicale internationale. Il avait aussi menacé de les tuer avant de les libérer après 26 jours de détention.
Contacté la semaine dernière par l'AFP, ce groupe avait dit ne pas viser des organisations humanitaires, mais la France à laquelle il reproche "sa politique dans la région".
Soutien à la Cour pénale internationale (CPI) dans son bras de fer contre le président soudanais Omar el-Béchir, accueil d'un important chef rebelle du Darfour à Paris, présence militaire au Tchad voisin: les relations entre le Soudan et la France sont tendues.
Mais plusieurs observateurs estiment que les ravisseurs soufflent sur ces braises pour justifier des enlèvements dont le seul but serait de toucher une rançon.
"Il n'y a jamais eu de revendications politiques claires exprimées par les ravisseurs. Les motivations ont toujours semblé économiques", a indiqué lundi à l'AFP une source humanitaire sous le couvert de l'anonymat.
Ces preneurs d'otages avaient en effet exigé il y a trois semaines le versement d'une somme d'un million d'euros en échange de la libération de Laurent Maurice, l'employé français du CICR enlevé au Tchad.
Vaste région de l'ouest soudanais, le Darfour est le théâtre depuis 2003 d'une guerre civile complexe à l'origine de 300.000 morts selon les estimations de l'ONU - 10.000 tués d'après Khartoum - et 2,7 millions de déplacés.
Aucun enlèvement d'humanitaires étrangers n'avait eu lieu au Darfour jusqu'à l'émission en mars d'un mandat d'arrêt de la CPI contre le général Béchir accusé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour.
Or depuis le mandat de la CPI, quatre prises d'otages ont ciblé des humanitaires étrangers au Darfour et une des employés civils de la mission de paix ONU-Union africaine (Minuad).
Deux employés de la Minuad, enlevés en août, et un franco-britannique employé du CICR, Gauthier Lefèvre, kidnappé fin octobre, sont toujours aux mains de différents groupes de ravisseurs.
Les prises d'otages ont modifié les modes opératoires des ONG qui ont réduit leurs déplacements dans les zones reculées et le temps passé par leur personnel international sur le terrain.
Copyright © 2009 AFP. Tous droits réservés. Plus
L'UE accorde un sursis d'une semaine au Niger sur le dialogue
02-12-09
NIAMEY, 1er décembre (Reuters) - L'Union européenne a accordé une semaine de répit au Niger pour que ses dirigeants ouvrent un dialogue politique avec l'opposition après la décision controversée du président Mamadou Tandja d'amender la Constitution afin de perpétuer son pouvoir, a-t-on appris mardi de sources politiques à Niamey.
Début novembre, les Vingt-Sept avaient gelé leur aide au développement à cet Etat sahélien riche en uranium mais déshérité pour protester contre une "grave violation" de l'ordre constitutionnnel.
Dans le même temps, l'UE donnait un mois à Niamey pour dépêcher un émissaire à Bruxelles pour s'entretenir des craintes nourries par les organisations syndicales nigériennes et lancait un appel pour "un retour à l'ordre constitutionnel dans les plus brefs délais".
"Le gouvernement a demandé un délai, que l'UE a accepté (...) Les Vingt-Sept ont accordé cinq jours (supplémentaires) ", a expliqué Morou Amadou, porte-parole de l'opposition et militant des droits de l'homme.
D'après ces sources, un émissaire du pouvoir se rendra à Bruxelles d'ici le 8 décembre.
Les Européens auraient accepté ce délai en raison de leur volonté d'agir de concert avec la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), qui a aussi ouvert un dialogue avec le pouvori en place à Niamey, ajoute-t-on.
Areva au Niger: Greenpeace pointe des risques de contamination radioactive
02-12-09
Areva au Niger: Greenpeace pointe des risques de contamination radioactive
RFI
Greenpeace vient de publier un rapport sur les mines d’uranium du nord du Niger. Une équipe de cette organisation s’est rendue du 1er au 9 novembre 2009 dans ces mines exploitées par le groupe français Areva. Le rapport de Greenpeace évoque d’importants risques de contamination radioactive pour les populations locales.
L'association de défense de l'environnement Greenpeace relève des niveaux élevés de radiation dans les rues d’Akokan à l’ouest d’Arlit. « Les enfants qui jouent dans ces rues, explique le rapport, sont exposés à des risques inacceptables des rayonnements radioactifs.» A certains endroits de cette cité minière du Niger, la dose de radiation au niveau du sol est 500 fois plus élevée que le niveau naturel constate Greenpeace. « Même les passants peuvent être exposés gravement » note le mouvement écologiste.
Ces rayonnements proviendraient des roches radioactives utilisées pour remblayer les routes. Greenpeace, qui recommande « une action immédiate pour protéger la population», affirme n’avoir pas pu se déplacer librement autour de la zone des mines en raison des restrictions imposées par les autorités locales.
Joint par RFI, Areva s’est dit « surpris par le résultat de ce rapport ». Le groupe soutient que «les emplacements identifiés comme radioactifs ne comportent pas un risque de problème de santé majeur.» Areva rappelle qu'un plan de décontamination est en route depuis 2007 sous le contrôle des autorités administratives.
Niger / Uranium -
Article publié le : mercredi 02 décembre 2009
Editorial du "Républicain" : La grande gêne
Adam Thiam- Le Républicain, 03/12/2009
Mali
jeudi 3 décembre 2009En décodant les propos du Président de la République, et en écoutant les sources proches de l’enquête sur l’avion de Tarkint, on perçoit une grande gêne. Tout Malien doit partager cette gêne. Car elle part d’un souci de discrétion, trahie par la suite, mais une erreur tout de même de notre part en tant qu’Etat et qui devrait désormais nous édifier pour l’avenir.
Car notre pays a suffisamment de défis pour s’ajouter la mauvaise publicité résultant d’affaires aussi sensibles que le narcotrafic et les enlèvements d’otages. Là-dessus, ne nous faisons aucune illusion : même si la drogue ne fait que quelques heureux ici, en enrichissant une filière qui est en vérité internationale, c’est nous qui récolterons les pots cassés parce que nous sommes vulnérables de nos méthodes et de nos moyens. Et même si à l’exception de celui récent du Français à Ménaka les enlèvements se passent sur d’autres territoires, c’est chez nous qu’ils connaissent jusque-là leurs dénouements. Dans une sorte de happy end à la trame toujours mystérieuse. Ou dans le sang, quoiqu’exceptionnellement comme pour le Britannique Dwyer.
Indiscutablement, le pouvoir malien a un problème à s’approprier la communication de crise. On l’a remarqué avec les émeutes de Kita. On l’a remarqué avec les différents épisodes des conflits au Nord. On le remarque maintenant avec l’affaire de l’avion de Tarkint dont la presse dit qu’il a appartenu à la Libye alors que le gouvernement, selon nos enquêtes, n’a reçu aucune notification officielle sur ce sujet ! Mais espérons qu’il n’en sera pas de même pour les dépêches de ces dernières heures disant que les otages espagnols capturés en Mauritanie ont fini leurs courses au Nord-Mali.
Nous n’avons rien à cacher en tant que nation. Car l’initiative de la rencontre Sahélo-saharienne, seul cadre viable de la réponse au défi sécuritaire de cet espace, est une initiative du Mali. Or, elle est sans cesse ajournée par des angines diplomatiques à répétition. Tous nos voisins le savent pourtant : aucune de ces menaces comme l’a dit ATT n’est née au Mali. Cela ne saurait être un passeport pour l’inaction, certes. Mais il faut savoir que des Maliens ont déjà payé de leur sang le combat contre le salafisme.
Que notre pays aux ressources déjà limitées est obligé de se passer de plus d’écoles et de centres de santé pour équiper une armée qui ne pourrait que limiter les dégâts. Car ce n’est pas que l’espace sahélo-saharien n’est pas une bande. Mais une immensité de terres, de complicités, et de besoins. Or quand le GPS et le téléphone Thuraya unissent leurs adversaires, nos Etats continuent à s’étriper pour des broutilles.
Adam Thiam
Corridor Abidjan-Niamey : Le ferroutage pour réduire la distance et les coûts
Sié Simplice HIEN-http://www.lefaso.net-02-12-09
jeudi 3 décembre 2009
Le ferroutage Abidjan-Niamey via Ouagadougou a été officiellement lancé le mardi 1er décembre 2009, dans la capitale burkinabè par le ministre des Transports, Gilbert Ouédraogo. Initié par le port autonome d’Abidjan, ce projet offre une voie d’accès plus facile à la mer au Niger, dont Ouagadougou sera un maillon important.
Le trafic du corridor Abidjan-Niamey est très modeste, voire inexistant à certaines périodes. Ce constat des responsables du Port autonome d’Abidjan (PAA) est du, selon eux, à la distance qui sépare les deux capitales (1708 km) et surtout, aux tracasseries routières subies par les transporteurs nigériens. Pour pallier ces difficultés et augmenter le taux du trafic sur l’axe, les responsables du PAA ont trouvé "la potion magique" : le ferroutage.
Ce projet a été officiellement lancé ce mardi 1er décembre 2009, à Ouagadougou, par le ministre des Transports du Burkina, Gilbert Ouédraogo, en présence des autorités nigériennes et portuaires d’Abidjan. "C’est un schéma de transport bimodal combinant le rail et la route entre Abidjan et Niamey pour l’acheminement des marchandises nigériennes", a expliqué le directeur général du port autonome d’Abidjan, Marcel Gossio.
En clair, les marchandises nigériennes quitteront Abidjan en train jusqu’à Ouagadougou. Et de la capitale burkinabè, les camions nigériens les embarqueront pour Niamey par la route, soit seulement 529 km. "La mise œuvre de cette solution devrait permettre de réduire de façon très significative, les coûts d’acheminement des marchandises, grâce aux économies d’échelle du transport par voie ferroviaire et d’éviter les tracasseries sur le tronçon Abidjan-Ouagadougou", a assuré Marcel Gossio. Car, selon lui, au-delà de la distance, la célérité des opérations, les facilités de transport, ainsi que les délais d’acheminement sont des critères importants dans les choix d’un port de transit.
Le ministre des Transports du Burkina, Gilbert Ouédraogo qui a présidé la cérémonie, s’est félicité du lancement d’un tel projet sous-régional. "A travers ce projet, la Côte d’Ivoire et le Burkina unissent leurs efforts pour offrir au Niger une solution logistique visant à faciliter ses échanges commerciaux avec le reste du monde", a-t-il affirmé, avant le lancement effectif du ferroutage Abidjan-Niamey, via Ouagadougou.
Le président du comité technique local (membre du comité tripartite chargé d’étudier la faisabilité du ferroutage), Emmanuel Yoda a, quant à lui, plaidé pour une application effective du projet. "Il ne suffit pas de lancer, il faut appliquer ce qui a été décidé", a-t-il estimé. A ce sujet, le directeur général du PAA, Marcel Gossio a rassuré tout le monde, car les négociations engagées depuis février 2008 ont déjà abouti à des résultats probants.
"Au niveau du transport, sur le corridor Abidjan-Ouaga, il y a eu une baisse de 23% pour le vrac et une réduction de 13% pour les conteneurs de 20 à 40 pieds. Sur le corridor Ouaga-Niamey, le prix du vrac est passé de 27 000 F à 24 000 F, la tonne", a-t-il relevé. En plus, s’est réjoui Marcel Gassio, la douane burkinabè a mis en place des procédures accélérées permettant d’alléger les formalités et l’enlèvement rapide des marchandises nigériennes en transit.
Grâce à ces efforts, a ajouté le directeur du PAA, en fin octobre 2009, 12 207 tonnes de trafic ont été enregistrées sur le Niger contre 1 225 tonnes en 2008, soit un taux de croissance de 896%. "Au final, le ferroutage permet d’obtenir un coût à la tonne rendu à Niamey de 59 000 F CFA contre 60 000 F CFA à Cotonou, avec un transit time de moins de 10 jours", a-t-il souligné.
Il a en outre, annoncé qu’en sus du projet ferroutage, le PAA a réalisé des innovations technologiques afin de faciliter le passage des marchandises en transit. Il s’agit entre autres, de la rénovation du site Internet, un serveur vocal pour avoir toutes les informations sur le positionnement des navires, un système de Tracking par satellite des camions et conteneurs munis de balises permettant de les localiser.
Sié Simplice HIEN
jeudi 3 décembre 2009
Le ferroutage Abidjan-Niamey via Ouagadougou a été officiellement lancé le mardi 1er décembre 2009, dans la capitale burkinabè par le ministre des Transports, Gilbert Ouédraogo. Initié par le port autonome d’Abidjan, ce projet offre une voie d’accès plus facile à la mer au Niger, dont Ouagadougou sera un maillon important.
Le trafic du corridor Abidjan-Niamey est très modeste, voire inexistant à certaines périodes. Ce constat des responsables du Port autonome d’Abidjan (PAA) est du, selon eux, à la distance qui sépare les deux capitales (1708 km) et surtout, aux tracasseries routières subies par les transporteurs nigériens. Pour pallier ces difficultés et augmenter le taux du trafic sur l’axe, les responsables du PAA ont trouvé "la potion magique" : le ferroutage.
Ce projet a été officiellement lancé ce mardi 1er décembre 2009, à Ouagadougou, par le ministre des Transports du Burkina, Gilbert Ouédraogo, en présence des autorités nigériennes et portuaires d’Abidjan. "C’est un schéma de transport bimodal combinant le rail et la route entre Abidjan et Niamey pour l’acheminement des marchandises nigériennes", a expliqué le directeur général du port autonome d’Abidjan, Marcel Gossio.
En clair, les marchandises nigériennes quitteront Abidjan en train jusqu’à Ouagadougou. Et de la capitale burkinabè, les camions nigériens les embarqueront pour Niamey par la route, soit seulement 529 km. "La mise œuvre de cette solution devrait permettre de réduire de façon très significative, les coûts d’acheminement des marchandises, grâce aux économies d’échelle du transport par voie ferroviaire et d’éviter les tracasseries sur le tronçon Abidjan-Ouagadougou", a assuré Marcel Gossio. Car, selon lui, au-delà de la distance, la célérité des opérations, les facilités de transport, ainsi que les délais d’acheminement sont des critères importants dans les choix d’un port de transit.
Le ministre des Transports du Burkina, Gilbert Ouédraogo qui a présidé la cérémonie, s’est félicité du lancement d’un tel projet sous-régional. "A travers ce projet, la Côte d’Ivoire et le Burkina unissent leurs efforts pour offrir au Niger une solution logistique visant à faciliter ses échanges commerciaux avec le reste du monde", a-t-il affirmé, avant le lancement effectif du ferroutage Abidjan-Niamey, via Ouagadougou.
Le président du comité technique local (membre du comité tripartite chargé d’étudier la faisabilité du ferroutage), Emmanuel Yoda a, quant à lui, plaidé pour une application effective du projet. "Il ne suffit pas de lancer, il faut appliquer ce qui a été décidé", a-t-il estimé. A ce sujet, le directeur général du PAA, Marcel Gossio a rassuré tout le monde, car les négociations engagées depuis février 2008 ont déjà abouti à des résultats probants.
"Au niveau du transport, sur le corridor Abidjan-Ouaga, il y a eu une baisse de 23% pour le vrac et une réduction de 13% pour les conteneurs de 20 à 40 pieds. Sur le corridor Ouaga-Niamey, le prix du vrac est passé de 27 000 F à 24 000 F, la tonne", a-t-il relevé. En plus, s’est réjoui Marcel Gassio, la douane burkinabè a mis en place des procédures accélérées permettant d’alléger les formalités et l’enlèvement rapide des marchandises nigériennes en transit.
Grâce à ces efforts, a ajouté le directeur du PAA, en fin octobre 2009, 12 207 tonnes de trafic ont été enregistrées sur le Niger contre 1 225 tonnes en 2008, soit un taux de croissance de 896%. "Au final, le ferroutage permet d’obtenir un coût à la tonne rendu à Niamey de 59 000 F CFA contre 60 000 F CFA à Cotonou, avec un transit time de moins de 10 jours", a-t-il souligné.
Il a en outre, annoncé qu’en sus du projet ferroutage, le PAA a réalisé des innovations technologiques afin de faciliter le passage des marchandises en transit. Il s’agit entre autres, de la rénovation du site Internet, un serveur vocal pour avoir toutes les informations sur le positionnement des navires, un système de Tracking par satellite des camions et conteneurs munis de balises permettant de les localiser.
Sié Simplice HIEN
Enquête sur un trafic d’armes aux sommets de l’État libyen
Luc Mampaey , Federico Santopinto-ITRI-Institut tunisien des Relations Internationales-02-12-09
jeudi 3 décembre 2009
Une affaire pénale a conduit le procureur anti-mafia de Pérouse (Italie) à révéler l’achat de 500 000 fusils d’assaut chinois et de leurs munitions par des négociants italiens à la demande de proches du colonel Kadhafi. L’importance de ce transfert d’armes et la qualité des responsables impliqués à Tripoli laissent à penser que la Libye entend armer discrètement des protagonistes au Proche-Orient ou en Afrique.
En mars 2006, le procureur anti-mafia du parquet de Pérouse (Italie), Dario Razzi, lançait l’Opération Parabellum », une enquête sur un vaste trafic d’armes destinées à la Libye par l’intermédiaire de courtiers italiens et chinois, via des sociétés off-shore. Le procureur Razzi enquêtait initialement sur une affaire de trafic de drogue.
Selon l’enquête du procureur Dario Razzi, de hauts responsables libyens voulaient acheter 500 000 fusils d’assaut chinois SMG T-56 7.62mm (une variante de la Kalachnikov AK-47) et 10 millions de munitions par le biais d’intermédiaires italiens et de leurs sociétés chypriotes et maltaises. La valeur de la transaction, qui, initialement, ne devait pas dépasser 40 millions de dollars, a été fixée par les intermédiaires italiens à 64 millions de dollars, compte tenu des commissions et du coût de la corruption des fonctionnaires libyens. Les médiateurs italiens avaient déjà fait parvenir aux Libyens six T-56 à titre de démonstration. Au moment de leur arrestation, ils étaient sur le point de sceller l’accord de vente pour l’ensemble de la transaction.
L’entreprise chinoise qui produit les T-56 est la China North Industries Corp., connue aussi sous le nom de Norinco. La médiation entre les courtiers italiens et Norinco était assurée par une société chinoise d’import-export, China Jing An, représentée par M. Luming. Selon le rapport d’enquête italien, la China Jing An était aussi en mesure de proposer à la vente d’anciennes armes de la FN Herstal.
La destination de ces grandes quantités d’armes n’est pas établie. Les quantités évoquées dépassent cependant largement la capacité d’absorption légitime de la Libye, un pays de 6 millions d’habitants et d’environ 120 000 hommes et femmes en armes (armée nationale et milices populaires). La justice italienne suspecte la Libye de vouloir réacheminer ces armes vers d’autres pays, et cite notamment la République démocratique du Congo, le Tchad, le Soudan et l’Irak. Les écoutes téléphoniques menées par les enquêteurs italiens révèlent en outre que les intermédiaires italiens étaient parfaitement conscients de ce que la Libye ne pouvait être la destination finale.
Les écoutes téléphoniques indiquent aussi que l’intérêt des commanditaires libyens ne se limitait pas à l’achat des fusils d’assaut chinois. Ils avaient au départ manifesté la volonté d’acquérir un million de Kalachnikov AK-47 russes. Les intermédiaires italiens sont apparus étonnés et embarrassés face à une telle demande. Le choix de se tourner dans un premier temps vers Norinco, en Chine, pour l’achat de 500 000 T56 aurait été dicté par des raisons de disponibilité et de rapidité.
La justice italienne n’aura évidemment à juger que des faits reprochés aux présumés trafiquants italiens : participation à une transaction d’armes sans être inscrits au registre national des entreprises autorisées à acheter et à vendre des armes, ne pas avoir informé le ministère de la transaction en question, être dépourvus des autorisations nécessaires, corruption de fonctionnaires libyens. En effet, bien que les prévenus aient opéré via des sociétés off-shore établies à Malte et à Chypre, la justice estime que l’essentiel de leur activité s’est exercée sur le territoire italien.
Le rôle des intermédiaires italiens
Le 12 février 2007, la justice italienne a procédé à l’arrestation de quatre présumés trafiquants italiens : Ermete Moretti, Gianluca Squarzolo, Massimo Bettinotti et Serafino Rossi. La cinquième personne, Vittorio Dordi résidait en République démocratique du Congo au moment des arrestations. Il a entretemps été extradé vers l’Italie et placé en résidence surveillée dans la province de Piacenza, dans le nord de l’Italie.
Squarzolo était sous contrôle téléphonique depuis 2005, dans le cadre d’une enquête sur un trafic de drogue dans la province de Terni. Il est apparu que Squarzolo, que la justice italienne considère comme un petit trafiquant, était en contact avec Moretti. L’enquête s’est ainsi étendue à ce dernier, propriétaire d’au moins deux sociétés dont il est l’unique administrateur : Middle East Export srl à Milan, et Middle East Engineering ltd basée à Malte.
L’enquête indique que Moretti était en contact avec les milieux militaires libyens, et notamment avec le colonel Tafferdin Mansur. C’est au cours d’un appel téléphonique à Moretti, le 8 mars 2006, que le colonel libyen Mansur fait part à son interlocuteur de sa volonté d’acheter une grande quantité de fusils d’assauts de type Kalachnikov. Moretti s’est saisi de l’affaire et aurait envoyé, en mars 2006, Squarzolo en Libye pour y rencontrer le colonel Mansur afin « d’acheter du ciment », selon les conversations téléphoniques interceptées. Au cours d’une fouille à son retour à l’aéroport de Fiumicino (Rome), les douaniers ont saisi dans les bagages de Squarzolo des catalogues d’armes.
Le rôle de Bettinotti, également en contact avec Moretti, aurait été d’identifier les armes qui correspondaient le mieux aux exigences des Libyens. Bettinotti est un expert en armes et directeur général de Military Industrial Representatives (MIR), basée à La Spezia, en Ligurie, mais qui dispose aussi d’un siège à Malte. Bettinotti serait en outre étroitement lié aux entreprises de Moretti. Quant à Rossi, présenté comme un expert en armes légères, il aurait été au courant des négociations et assistait Bettinotti.
C’est cependant Vittorio Dordi qui semble jouer un rôle clé dans l’affaire. Il ressort des interceptions téléphoniques que Dordi, qui entretenait des liens directs avec les autorités libyennes, s’est rendu plusieurs fois à Tripoli pour discuter de ventes d’armes, dont le million de Kalachnikov et ensuite les T-56 chinois.
Vittorio Dordi, très bien introduit auprès des milieux militaires russes, est le directeur général de Gold Rock Trading Ltd, une société basée à Chypre, mais possédant un bureau à Pontetaro (province de Parme en Italie) et spécialisée dans la vente d’armes de tout type. La Gold Rock serait en outre en partenariat avec la société géorgienne Tam (Tbilisi Aviation Manufacturing), qui produit les Sukhoi 25, et la société russe MI-Helicopters basée à Kazan. Ces trois sociétés ont créé en 2002 une nouvelle société nommée Aerosonic Ltd.
Mais ce sont surtout les relations congolaises de Dordi qui préoccupent les enquêteurs. Selon nos sources, Vittorio Dordi bénéficiait d’amitiés au plus haut niveau à Kinshasa, et aurait d’ailleurs été en possession d’un passeport diplomatique congolais. Selon le compte-rendu des interceptions téléphoniques figurant dans le rapport d’enquête, au moment de quitter le Congo pour rentrer en Italie, un émissaire de la présidence congolaise lui aurait signifié la volonté du président de lui parler personnellement et immédiatement, l’obligeant à retarder son voyage.
Selon l’enquête, Moretti et Bettinotti entretenaient de longue date d’excellents contacts avec les autorités libyennes et n’avaient donc, a priori, pas réellement besoin de Dordi pour conclure la transaction entre la Chine et la Libye. Il n’est dès lors pas à exclure que le rôle de Dordi puisse être plutôt lié aux filières supposées de réacheminement de ces armes après livraison à la Libye, notamment vers des groupes indéterminés en République démocratique du Congo.
Les contacts du GRIP auprès du panel d’experts attaché au comité des sanctions du Conseil de Sécurité des Nations unies, chargé de contrôler l’application des restrictions internationales en matière de vente d’armes en République démocratique du Congo, confirment que ceux-ci s’intéressent de très près à cette affaire, et en particulier au rôle de Vittorio Dordi.
Les autorités libyennes impliquées
Parmi les autorités libyennes suspectées figure le colonel Tafferdin Mansur, haut fonctionnaire du ministère de la Défense. Mansur était le principal contact des présumés trafiquants italiens qui, selon l’enquête, lui auraient régulièrement versé des pots-de-vin. Il est identifié dans l’enquête comme l’acheteur. Il devait en outre organiser le séjour des présumés trafiquants italiens qui se rendaient à Tripoli. Les actes de l’enquête démontrent toutefois que les intermédiaires italiens se rendant à Tripoli étaient toujours accueillis à l’aéroport par des militaires afin de faciliter le passage des contrôles.
Des suspicions pèsent aussi sur le chef d’état-major libyen, Abdulahim Ali al Sied, responsable du bureau des achats du ministère de la Défense de Tripoli. À la demande de Mansur, Sied aurait signé le certificat d’utilisation finale que l’entreprise chinoise Norinco avait demandé avant d’envoyer les six premiers T-56 à des fins d’évaluation.
Parmi les autres autorités libyennes impliquées figurent l’ingénieur Usama Ahnish et un certain Mahmmud, dont le nom de famille est inconnu, apparemment eux-aussi fonctionnaires du ministère libyen de la Défense. Usama Ahnish serait venu en Italie pour présenter l’offre à Moretti, mais aussi se faire rémunérer pour son rôle et les informations fournies. L’enquête a aussi identifié un Libyen du nom de Mohamed el Masdub, titulaire d’un compte auprès de la Banca Popolare di Vicenza sur lequel Moretti aurait versé 50 000 euros depuis sa société de Malte, Middle East Engineering. Il est probable qu’il s’agisse de pots-de-vin destinés à Mansur et Usama. De nombreux autres pots-de-vins auraient ensuite été payés selon le même mode opératoire.
Selon nos sources proches de l’enquête, la principale entreprise publique libyenne, ENG Holding, qui contrôle directement ou indirectement l’essentiel de l’économie du pays, serait aussi impliquée dans l’affaire. ENG Holding est dirigée par un gendre de Kadhafi, Khaled El-Khweldi El-Hamedi, fils d’un membre important du Conseil du commandement de la révolution. L’enquête fait apparaître qu’ENG Holding était au courant de la transaction d’armes avec la Chine.
Khaled El-Khweldi El-Hamedi est aussi à la tête de l’IOPCR, International Organisation for Peace, Care and Relief, la plus grande ONG libyenne dont la vocation officielle est de promouvoir la paix et l’aide humanitaire. ENG Holding et IOPCR sont établies à la même adresse et partagent les mêmes numéros de télécopie et de téléphone. C’est sur leur télécopieur (+218 21 47 80777) que Bettinotti a transmis le bordereau de livraison relatif aux six fusils d’assaut T-56 envoyés à Tripoli afin d’être évalués.
Conclusion
Moretti et Bettinotti ont reconnu leur culpabilité et négocié une peine de quatre années de prison avec la justice italienne. Le procès des autres prévenus italiens est prévu pour le début du mois de décembre 2009. Il mérite un suivi attentif, et promet d’être fort instructif quant aux mécanismes des trafics d’armes qui multiplient courtiers, intermédiaires et sociétés écrans off-shore.
Il conviendrait de rester très attentif aux implications et complicités des personnalités libyennes citées dans le dossier. Leur rang et proximité avec le pouvoir indiquent que cette affaire ne pourrait être ramenée à une banale affaire de corruption de fonctionnaires, à l’insu du « Guide suprême de la révolution » ou de son entourage immédiat.
Luc Mampaey
Chercheur au Groupe de Recherche et d’Information sur la paix et la Sécurité (GRIP) depuis 1994. Ancien sous-officier des forces armées belges, il est docteur en sciences économiques (Université de Versailles Saint-Quentin), ingénieur commercial (HEC Saint-Louis), et titulaire d’un DES en gestion de l’environnement (ULB/IGEAT).
Federico Santopinto
Chercheur au Groupe de Recherche et d’Information sur la paix et la Sécurité (GRIP). Dernier ouvrage publié : Le développement, une arme pour la paix : Les stratégies de la coopération européenne face aux conflits armés africains.
mercredi 2 décembre 2009
Tandja face à ses problèmes
Tandja face à ses problèmes
Écrit par Christophe Boisbouvier (Jeune Afrique N° 2551 ) (Le Démocrate du Mardi 1er Décembre 2009)
Mercredi, 02 Décembre 2009 07:58
Des tracts qui circulent dans les casernes confirment ce que le chef de I’État savait: son armée n’est pas totalement acquise à sa cause… Il s’en méfie, et manie sanctions et récompenses pour tenter de calmer les tensions.
C’est .l’histoire de l’hyène qui invite la chèvre à boire le thé chez elle : « Assois – toi sur cette natte. Il n’y a pas de trou en dessous. » Aussitôt, la chèvre se méfie et s’assoit ail1eurs. Bon choix. Il y avait bien un trou .... Depuis le 10 novembre, le chef d’état- major de l’armée nigérienne appelle la troupe à ne pas faire de politique. À Agadez, à Tahoua, à Maradi devant les parachutistes, le général Moumouni Boureïma adresse le même avertissement aux soldats: « Je vous mets en garde contre toute tentative de remise en cause des institutions de la République. » Commentaire d’un gradé: «C’est la preuve qu’il y a un trou sous la natte...» Cette «chose» que l’on ne saurait voir, ce sont sans doute des tracts anonymes qui circulent dans les casernes depuis plusieurs semaines. «Acte n°1», « Acte n°2 », etc., condamnent l’accueil réservé aux quelque huit cents ex-combattants touaregs fraîchement arrivés de Libye. Beaucoup de militaires ne comprennent pas ces anciens rebelles logent dans les meilleurs hôtels, roulent en Ax4 et bénéficient d’une protection rapprochée... Surtout, l’un de ces documents- rédigé avec soin – affirme qu’après le 22 décembre, date initiale de la fin de son mandat, le président Tandja ne sera plus légitime. Selon ce texte, c’est justement parce que l’armée nigérienne est républicaine qu’elle ne peut reconnaître la légalité du pouvoir actuel au-delà du 22 décembre Mamadou Tandja prend la menace au sérieux. Mieux que personne, il sait qu’il existe dans son armée une culture du coup d’État. Parce qu’il y en a déjà eu trois (en 1974,1996 et 1999) et qu’il a lui-même participé au premier, aux côtés de Seyni kountché. Et surtout parce que, au Niger, les putschistes n’ont aucune mauvaise conscience.
À chaque fois, ils se présentent comme des redresseurs de torts - la famine de 1974, le blocage politique de 1996, la dérive autoritaire de 1999. De fait, en avril 1999, les assassins du général sous la contrainte, il est vrai - de rendre le pouvoir aux civils, et l’ont fait. DES ANCIENS PUTCHISTES Aujourd’hùi, deux des figures du putsch de 1999 sont toujours aux affaires. Ce sont le général Moumouni Boureïma lui - même, dit Tchanga ..., et le colonel Djibrilla Hima Hamidou, dit Pelé, commandant de la zone militaire de Niamey. Dix ans après, le chef de l’État ne veut pas que de jeunes officiers s’inspirent de Tchanga et de Pelé Pour parer le coup, le colonel Tandja joue d’abord sur la fraternité d’armes. Certes, à la différence de la majorité des cadres de l’armée... A 71 ans, il dispose d’un solide réseau d’amitiés. Soldes confortables, indemnités de mission ... Il soigne les officiers supérieurs.
« Depuis le début de son bras de fer avec les juges et la classe politique, Tandja multiplie les cadeaux, confie un gradé. Pour les officiers les plus en vue, le tarif, c’est une villa clé en main et un via- tique de 20 à 50 millions de F CFA [30500 à 76000 euros, NDLR]. » Outre Tchanga, qu’il reçoit presque tous les jours, il choie tout particulièrement quatre généraux Seyni Garba, l’adjoint de Tchanga Mamadou Ousseini, chef de l’armée de terre; Salou Souleymane, chef de l’armée de l’air; et Abdou Kaza; conseiller national à la sécurité et ancien aide de camp du chef de l’État. Quand iI va à l’étranger, ce sont précisément Tchanga et ces quatre officiers supérieurs qui viennent le saluer à l’aéroport. UNE GARDE CHOYÉE Mamadou Tandja s’occupe aussi avec un soin jaloux de sa garde présidentielle : six cents hommes commandés par Hamidou Maigari... Le chef de l’État ne néglige pas non plus les chefs des principales unités de province (Maradi, Zinder,Tahoua, Agadez, etc.).
En 1974 il se souvient fort bien que le coup d’État est parti de l’intérieur du pays. Enfin, le président veille au paiement régulier de la solde à tous les hommes de troupe. ...Les soldats ne touchent plus d’indemnités de mission. Pour un certain nombre d’entre eux, le revenu mensuel passe de 120.000 à 40.000 FCFA. Pour amortir le choc financier, Tandja envisage des mesures d’accompagnement. Il manie la carotte, mais aussi le bâton. Gare aux membres de l’état - major qui n’approuvent pas son passage en force pour prolonger son mandat jusqu’en 2012. En août dernier, le colonel Garba Maikido n’a pas voulu faire allégeance. Oh ! il n’a rien dit. Simplement, il a refusé le cadeau que ses frères d’armes avaient accepté. Aussitôt, il a été limogé de son poste de chef d’état - major adjoint de l’armée de terre et remplacé par un fidèle du régime...
Était -ce aussi un avertissement feutré au patron de l’armée de terre, le général Mamadou Ousseini, qui n’aurait pas été l’un des plus farouches partisans de la réforme constitutionnelle du mois d’août dernier ? En tout cas, sur le curseur des sanctions, Tandja évite d’aller trop loin et de provoquer la troupe. Comme Garba Maikido est estimé dans les casernes pour sa bravoure au combat, il n’a pas été mis aux arrêts, ni rayé des cadres de l’armée. De même, après la diffusion des tracts anonymes daris les casernes, une dizaine de jeunes officiers - avec grade de commandant ou de capitaine ont été longuement interrogés ... puis tous relâchés. HOMMES DE CONFIANCE Pour se préserver de toute mauvaise surprise, le chef de l’État s’appuie aussi sur ses services de sécurité. L’homme fort dans ce secteur, c’est Albadé Abouba.
Ancien cadre dans une société d’uranium, ancien sous-préfet, Albadé est aujourd’hui ministre d’État, ministre de l’Intérieur et de la. Sécurité publique. En septembre-octobre, il a même été Premier ministre par intérim. « Pour Tandja, il est d’une fidélité à l’épreuve des balles », dit de lui un familier du Palais. Depuis le début ide la crise en mai dernier, le président a voyagé deux fois. Début septembre en Libye, et fin septembre au Venezuela. À chaque fois, c’est son ministre de l’Intérieur qui a « gardé la maison ». Autre homme clé : l’ancien commissaire de police Issoufou Sako, l’actuel directeur du centre de documentation d’État. « C’est l’âme damnée de Tandja », disent les mauvaises langues. « Il a des dossiers sur tout le monde. » Pour surveiller ses compagnons d’armes, le colonel Tandja dispose encore du bureau du renseignement militaire.
Son chef, le colonel Abdoulkarim Goukoye, est aussi porte-parole de l’armée. En juin dernier, quand l’opposant Mahamadou Issoufou a appelé publiquement les forces de défense et de sécurité « à désobéir» aux ordres illégaux du chef de l’État, c’est lui qui a répliqué à la radio d’État en affirmant que l’armée resterait neutre. Cela dit, pour tenir la troupe, Mamadou Tandja sait qu’il ne suffit pas d’alterner sanctions et récompenses. À long terme, il faut convaincre. Et là, ce n’est pas gagné. Au référendum du mois d’août comme aux législatives d’octobre, au-delà des’ chiffres officiels, tout indique que les militaires - qui votaient un jour avant les civils - se sont abstenus aussi massivement que les autres Nigériens. « D’après nos informations, seuls 10 % des militaires de Tahoua se sont rendus aux urnes, affirme le FDD (Front de défense de la démocratie).
C’est normal. Les militaires sont comme tout le monde. Ils ont une famille et des parents parmi les civils. » Évidemment, le, pouvoir mesure ce risque de coupure politique avec les,hommes· en uniforme. Il leur rappelle que, lorsque les opposants, Mahamane Ousmane et’ Mahamadou Issoufou étaient, aux affaires, entre 1993 et 1996 «. L’armée n’était pas si bien lotie qu’aujourd’hui. Mais l’argument pèse-t-il encore quinze ans après ? Surtout, pour garder la confiance de la troupe, le président Tandja sait qu’il lui faut de l’argent. Beaucoup d’argent. Or, à la suite de la suspension du Niger par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le 17 Octobre, l’Union européenne vient de geler son aide au Niger. Les Chinois pourront-ils compenser ce manque à gagner ? C’est le pari du chef de l’État. L’uranium aidant, il estime que le temps travaille pour lui. Ses adversaires pensent exactement le contraire. C’est tout l’enjeu.
Marche pacifique de la Société Civile à Arlit, le 5-12-09
Coordination de la société civile D’Arlit
Arlit, le 29 Novembre 2009
Réf : N/L N°025/CSA/11/2009
A
- Monsieur le préfet du département d’Arlit
- Monsieur le Maire de la commune urbaine d’Arlit
-Objet : informations sur la marche pacifique de protestation contre AREVA et ses filiales au Niger.
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Maire,
Comme déjà annoncé dans notre communiqué de presse du 14 Novembre 2009, la coordination de la société civile d’Arlit vous informe qu’elle organise une marche pacifique de la population pour exprimer son mécontentement et sa désapprobation contre l’obstination d’AREVA et ses filiales au Niger (Somaïr et Cominak) de donner suite à plusieurs de nos revendications.
Nous rappelons à toute fin utile que nos points de revendication et désapprobation sont :
L’augmentation à la hausse de l’enveloppe de développement durable allouer au département d’Arlit ; Il est particulièrement important de rappeler aussi que l’augmentation à la hausse de l’enveloppe allouer au développement durable du département se justifie par l’offre et les besoins. En effet, malgré la montée des prix de l’uranium, l’augmentation de la production dans les mines d’Arlit, les besoins du développement durable que nous avons estimé au minimum de 2,5 milliards de francs CFA ne sont aujourd’hui couvert qu’à hauteur de 450 millions de francs CFA.
C’est pourquoi un minimum d’actions nécessaires et impératives tardent à être mises en oeuvre et c’est le cas de :
Le soutien aux maraîchages ;
L’électrification des quartiers pauvres d’Arlit ;
La construction d’un parking gros-porteur à Arlit (le stationnement et la circulation des camions gros-porteur qui transportent des produits dangereux et nocif pour la population.) ;
L’adduction d’eau potable, de l’électricité dans les écoles de la commune et la création d’un complexe omnisport pour les loisirs des jeunes.
Le désenclavement des autres communes du département impactées par l’activité minière.
Le bitumage des rues d’Arlit
Les injustices contenue dans la mise en œuvre de l’observatoire de santé et de sa mise en place irrégulière pour les mines d’uranium au Niger.
L’arrêt des persécutions exercées sur le président de la coordination de la société civile d’Arlit et l’annulation des sanctions qui lui ont été infligées pour ses actions en faveur de la protection de l’environnement confirmées par l’irradiation par AREVA et ses filiales au Niger des populations d’Arlit par le dernier rapport de Greenpeace après ceux de plusieurs autres organisations nationales et internationales.
L’amélioration des conditions sociales et économiques des travailleurs sous-traitants des filiales d’AREVA.
L’arrêt de licenciement des jeunes cadres nigériens à la SOMAIR.
La mise en place d’une politique de recrutement des jeunes qui tiennent compte de la décentralisation et de la situation de la jeunesse à Arlit.
Comme vous le savez toutes ces sollicitations ont fait l’objet de correspondances de notre part à AREVA et ses filiales sans aucune réponse ou réaction.
Notre mobilisation pacifique de la population d’Arlit c’est déroulera le 05 décembre 2009 à travers une marche pacifique dont le programme est le suivant :
Rassemblement devant le palais de justice d’Arlit à partir de 08 heures ;
Marche pacifique dans l’itinéraire allant de la justice à la préfecture d’Arlit ;
Meeting et lecture de notre déclaration devant la préfecture d’Arlit ;
Dispersion des manifestants et fin de la manifestation.
Veuillez agréer Monsieur le Préfet, Monsieur le Maire l’expression de notre haute considération.
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- Copies.
AREVA et filiales au Niger
Tous les Maires des CU/départ.
Toutes les OSC/Arlit
ODIV/ Arlit
ANDDH/Arlit
ONG Aghirin’man :
CR. GREN /Agadez
Conseil des jeunes/Arlit
SNEN
Fédérations des femmes
Coopératives agricoles
http://www.temoust.org/marche-pacifique-de-la-societe,12716
Libye - Suisse : guéguerre d’usure
Libye - Suisse : guéguerre d’usure
Tripoli a condamné à seize mois de prison ferme deux ressortissants de la Confédération helvétique
Les deux hommes d’affaires suisses retenus en Libye ont été fixés, mardi, sur leur sort. Ils ont été condamnés par la justice libyenne à seize mois d’emprisonnement pour « séjour irrégulier ». Max Goldi et Rachid Hamdani devront également comparaître pour une deuxième affaire concernant leurs activités commerciales. Cette décision judiciaire ravive le contentieux vieux d’un an entre Tripoli et Berne. --------------------------------------------------------------------------------
mercredi 2 décembre 2009 / par Stéphanie Plasse
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Hasard ou coïncidence ? Deux hommes d’affaires suisses ont été condamnés, mardi, à seize mois de prison ferme pour « séjour irrégulier et à « une amende de 2000 dinars libyens (environ 1100 euros) chacun », 48 heures après le vote du peuple helvétique contre les minarets. Le dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, tiendrait-il sa double revanche envers Berne qui avait interpellé en juillet 2008 son fils, Hannibal, et son épouse pour mauvais traitements envers des domestiques ? La condamnation soudaine des deux Suisses laisse perplexe. Arrêtés le 19 juillet 2008, ils auront attendus seize mois pour être fixés sur leur sort.
L’affaire Hannibal : sujet de discordePour l’heure, Max Goldi, chef de la filiale du groupe d’ingénierie ABB, et Rachid Hamdani, responsable d’une PME vaudoise (ouest de la Suisse), se trouvent toujours à l’ambassade de Suisse à Tripoli, selon Berne. Une source judiciaire libyenne, interrogée par l’AFP, a indiqué que seuls les vingt jours passés en prison après leur interpellation seraient pris en compte et que « les deux hommes d’affaires pouvaient faire appel de leur jugement dans un délai d’une semaine ».
Cette décision judiciaire ravive les tensions entre les deux pays. Depuis 2008, la Suisse essaye d’amadouer la Libye, en vain. En août dernier, Hans-Rudolf Merz, le président de la Confédération helvétique, avait présenté ses excuses pour le traitement infligé à l’un des fils de Mouammar Kadhafi et avait signé un protocole de normalisation des relations entre les deux pays. Il espérait ainsi régler le contentieux et libérer les deux Suisses. Mais, ce choix tactique a été une erreur. Quelques jours plus tard, les deux hommes d’affaires suisses, qui devaient retourner dans leur pays, ont été amenés dans un lieu secret en Libye pour y subir des test médicaux. Ils ont ensuite été retenus à l’ambassade de Suisse à Tripoli, en attendant leur jugement.
Cette condamnation à seize mois de prison ferme risque de durcir les mesures de rétorsion qui ont été prises par Tripoli et Berne : du côté libyen, avec le retrait d’avoirs bancaires des banques suisses et de l’expulsion des sociétés helvétiques ; et du côté Suisse, avec l’adoption d’une politique restrictive de visas shengen envers les ressortissants libyens. En septembre dernier, le ton était monté d’un cran à la suite d’une requête déposée par Mouammar Kadhafi qui demandait que la Suisse soit rayée de la carte et ses régions linguistiques réparties entre ses voisins.
Tripoli a condamné à seize mois de prison ferme deux ressortissants de la Confédération helvétique
Les deux hommes d’affaires suisses retenus en Libye ont été fixés, mardi, sur leur sort. Ils ont été condamnés par la justice libyenne à seize mois d’emprisonnement pour « séjour irrégulier ». Max Goldi et Rachid Hamdani devront également comparaître pour une deuxième affaire concernant leurs activités commerciales. Cette décision judiciaire ravive le contentieux vieux d’un an entre Tripoli et Berne. --------------------------------------------------------------------------------
mercredi 2 décembre 2009 / par Stéphanie Plasse
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Hasard ou coïncidence ? Deux hommes d’affaires suisses ont été condamnés, mardi, à seize mois de prison ferme pour « séjour irrégulier et à « une amende de 2000 dinars libyens (environ 1100 euros) chacun », 48 heures après le vote du peuple helvétique contre les minarets. Le dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, tiendrait-il sa double revanche envers Berne qui avait interpellé en juillet 2008 son fils, Hannibal, et son épouse pour mauvais traitements envers des domestiques ? La condamnation soudaine des deux Suisses laisse perplexe. Arrêtés le 19 juillet 2008, ils auront attendus seize mois pour être fixés sur leur sort.
L’affaire Hannibal : sujet de discordePour l’heure, Max Goldi, chef de la filiale du groupe d’ingénierie ABB, et Rachid Hamdani, responsable d’une PME vaudoise (ouest de la Suisse), se trouvent toujours à l’ambassade de Suisse à Tripoli, selon Berne. Une source judiciaire libyenne, interrogée par l’AFP, a indiqué que seuls les vingt jours passés en prison après leur interpellation seraient pris en compte et que « les deux hommes d’affaires pouvaient faire appel de leur jugement dans un délai d’une semaine ».
Cette décision judiciaire ravive les tensions entre les deux pays. Depuis 2008, la Suisse essaye d’amadouer la Libye, en vain. En août dernier, Hans-Rudolf Merz, le président de la Confédération helvétique, avait présenté ses excuses pour le traitement infligé à l’un des fils de Mouammar Kadhafi et avait signé un protocole de normalisation des relations entre les deux pays. Il espérait ainsi régler le contentieux et libérer les deux Suisses. Mais, ce choix tactique a été une erreur. Quelques jours plus tard, les deux hommes d’affaires suisses, qui devaient retourner dans leur pays, ont été amenés dans un lieu secret en Libye pour y subir des test médicaux. Ils ont ensuite été retenus à l’ambassade de Suisse à Tripoli, en attendant leur jugement.
Cette condamnation à seize mois de prison ferme risque de durcir les mesures de rétorsion qui ont été prises par Tripoli et Berne : du côté libyen, avec le retrait d’avoirs bancaires des banques suisses et de l’expulsion des sociétés helvétiques ; et du côté Suisse, avec l’adoption d’une politique restrictive de visas shengen envers les ressortissants libyens. En septembre dernier, le ton était monté d’un cran à la suite d’une requête déposée par Mouammar Kadhafi qui demandait que la Suisse soit rayée de la carte et ses régions linguistiques réparties entre ses voisins.
Grippe A /H1N1 :36 nouveaux cas et un quatrième mort en Algérie
Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a annoncé que trente-six (36) nouveaux cas de grippe A /H1N1 ont été confirmés mardi, dont un nouveau cas mortel, portant à 335 le nombre total de cas enregistrés à ce jour dans le pays, dont 4 décès.
Le cas mortel, un homme de 37 ans, est survenu à Constantine, indique un communiqué du ministère. Le ministère a fait état dans le même communiqué de dix (10) cas à Alger concernant trois femmes âgées de 63, 43 et 34 ans, cinq hommes âgés de 72, 47, 39, 31 et 22 ans, un adolescent de 16 ans et un garçon de 7 ans.
Le texte signale également sept cas à Constantine concernant deux jeunes femmes âgées de 27 et 20 ans, une fille âgée de 11 ans, un homme de 36 ans, deux garçons âgés de 7 ans (sujet contact) et un adolescent de 17 ans. Deux autres cas à Sétif relatifs à un homme de 35 ans et un jeune homme de 20 ans (sujet contact), ajoute le communiqué.
Le communiqué fait état également de trois cas à Batna concernant un jeune homme de 27 ans (sujet contact), un adolescent de 16 ans (sujet contact) et une adolescente de 16 ans, de trois cas à M’sila, deux jeunes filles de 19 et 17 ans (sujets contact) et une jeune femme de 20 ans et trois cas à Biskra relatifs à une jeune femme de 29 ans (sujet contact), une jeune femme de 21 ans et à un jeune homme de 29 ans.
Le ministère annonce aussi deux cas à Tizi Ouzou relatifs à un homme de 42 ans et une fillette de 9 ans, un cas à Annaba concernant une femme de 56 ans, un cas à Bouira relatif à un homme de 42 ans, un cas à Djelfa concernant une fillette de 4 ans, un cas à Ghardaïa concernant un jeune homme de 27 ans et un cas à Oran, une jeune femme de 32 ans.
Par El Watan avec APS
Le cas mortel, un homme de 37 ans, est survenu à Constantine, indique un communiqué du ministère. Le ministère a fait état dans le même communiqué de dix (10) cas à Alger concernant trois femmes âgées de 63, 43 et 34 ans, cinq hommes âgés de 72, 47, 39, 31 et 22 ans, un adolescent de 16 ans et un garçon de 7 ans.
Le texte signale également sept cas à Constantine concernant deux jeunes femmes âgées de 27 et 20 ans, une fille âgée de 11 ans, un homme de 36 ans, deux garçons âgés de 7 ans (sujet contact) et un adolescent de 17 ans. Deux autres cas à Sétif relatifs à un homme de 35 ans et un jeune homme de 20 ans (sujet contact), ajoute le communiqué.
Le communiqué fait état également de trois cas à Batna concernant un jeune homme de 27 ans (sujet contact), un adolescent de 16 ans (sujet contact) et une adolescente de 16 ans, de trois cas à M’sila, deux jeunes filles de 19 et 17 ans (sujets contact) et une jeune femme de 20 ans et trois cas à Biskra relatifs à une jeune femme de 29 ans (sujet contact), une jeune femme de 21 ans et à un jeune homme de 29 ans.
Le ministère annonce aussi deux cas à Tizi Ouzou relatifs à un homme de 42 ans et une fillette de 9 ans, un cas à Annaba concernant une femme de 56 ans, un cas à Bouira relatif à un homme de 42 ans, un cas à Djelfa concernant une fillette de 4 ans, un cas à Ghardaïa concernant un jeune homme de 27 ans et un cas à Oran, une jeune femme de 32 ans.
Par El Watan avec APS
APPEL A MANIFESTER/Bruxelles le Mardi 8 Décembre 2009 à 11h
01-12-09
COORDINATION POUR LA SAUVEGARDE DE LA DEMOCRATIE AU NIGER
APPEL A MANIFESTER
Bruxelles le Mardi 8 Décembre 2009 à 11h
DAns le cadre de la poursuite et de l'intensification de notre lutte pour la restauration effective des acquis démocratiques au Niger, la Coordination pour la Sauvegarde de la Démocratie au Niger (CSD France), le Collectif pour la Sauvegarde des acquis Démocratique au Niger (COSAD Belgique) et la Coordination Europe pour la Restauration de la Démocratie au Niger (CERDN) appellent à vaste rassemblement devant le siège de l’Union Européenne 175, Rue de la Loi – 1048 Bruxelles le Mardi 8 Décembre 2009 à 11heures précises.
Cette manifestation entre dans le cadre des consultations au titre des articles 9 et 96 de l'Accord de Partenariat ACP – CE (communément appelé Accord de Cotonou), entre l’Union Européenne et la République du Niger suite à une décision du Conseil des Ministres de Affaires Etrangères l'Union.
Dans cette perspective, la Coordination pour la sauvegarde de la démocratie invite les militantes et militants ainsi que tous nos compatriotes attachés à la restauration et à la défense des acquis démocratiques au Niger, à faire un large écho à cette manifestation en vue d’une mobilisation massive pour l’occasion.
La coordination invite instamment les militantes et militants ainsi que tous nos compatriotes vivant en Europe, à prendre dès à présent toutes dispositions utiles afin de participer pleinement à cette manifestation.
Des voitures particulières mises pour l’occasion à la disposition des participants assureront le transport Aller – Retour Paris - Bruxelles.
Le départ de Paris est prévu le Mardi 8 Décembre 2009 à 06h30 précises à porte de la chapelle- Sortie du métro porte de la chapelle.
Aux fins d’une meilleure organisation du transport, nous prions les destinataires de cet appel à nous confirmer dès réception, par retour mail (coordonnées téléphoniques inclus), leur participation effective à la manifestation au plus tard le 03/12/2009.
Pour la Coordination
Chékaraou Touré Moctar
COORDINATION POUR LA SAUVEGARDE DE LA DEMOCRATIE AU NIGER
APPEL A MANIFESTER
Bruxelles le Mardi 8 Décembre 2009 à 11h
DAns le cadre de la poursuite et de l'intensification de notre lutte pour la restauration effective des acquis démocratiques au Niger, la Coordination pour la Sauvegarde de la Démocratie au Niger (CSD France), le Collectif pour la Sauvegarde des acquis Démocratique au Niger (COSAD Belgique) et la Coordination Europe pour la Restauration de la Démocratie au Niger (CERDN) appellent à vaste rassemblement devant le siège de l’Union Européenne 175, Rue de la Loi – 1048 Bruxelles le Mardi 8 Décembre 2009 à 11heures précises.
Cette manifestation entre dans le cadre des consultations au titre des articles 9 et 96 de l'Accord de Partenariat ACP – CE (communément appelé Accord de Cotonou), entre l’Union Européenne et la République du Niger suite à une décision du Conseil des Ministres de Affaires Etrangères l'Union.
Dans cette perspective, la Coordination pour la sauvegarde de la démocratie invite les militantes et militants ainsi que tous nos compatriotes attachés à la restauration et à la défense des acquis démocratiques au Niger, à faire un large écho à cette manifestation en vue d’une mobilisation massive pour l’occasion.
La coordination invite instamment les militantes et militants ainsi que tous nos compatriotes vivant en Europe, à prendre dès à présent toutes dispositions utiles afin de participer pleinement à cette manifestation.
Des voitures particulières mises pour l’occasion à la disposition des participants assureront le transport Aller – Retour Paris - Bruxelles.
Le départ de Paris est prévu le Mardi 8 Décembre 2009 à 06h30 précises à porte de la chapelle- Sortie du métro porte de la chapelle.
Aux fins d’une meilleure organisation du transport, nous prions les destinataires de cet appel à nous confirmer dès réception, par retour mail (coordonnées téléphoniques inclus), leur participation effective à la manifestation au plus tard le 03/12/2009.
Pour la Coordination
Chékaraou Touré Moctar
Copenhague : télé France et satellite," L’uranium, l’héritage empoisonné"
afriquinfos- 02/12/2009 à 11:27
mercredi 2 décembre 2009
Le jour de l’ouverture du sommet de Copenhage, la chaîne diffusera à 18h30 et 22h30 le documentaire L’uranium, l’héritage empoisonné. Dominique Hennequin et Pascal Laurent se sont rendus au Niger et au Gabon pour filmer les conséquences de l’exploitation de l’uranium.
Le document sera programmé à nouveau le samedi 12 décembre à 22h, suivi d’un débat en plateau animé par Elise Lucet
Ansongo : Initiatives pour la paix
S. K. HAIDARA AMAP - Ansongo- L’Essor, 02/12/2009
mercredi 2 décembre 2009
Le climat jusqu’alors paisible du cercle d’Ansongo est troublé ces derniers temps par un banditisme sans précédent se traduisant par des attaques à mains armées et occasionnant souvent des morts d’hommes et des vols de bétail.
Devant l’ampleur du phénomène, l’Etat a dépêché à la fois des forces de sécurité et des missions de sensibilisation sur le terrain, afin de ramener les uns et les autres à la raison.
Les ressortissants du cercle ne sont pas restés en marge des nombreuses initiatives entreprises pour ramener la quiétude et la paix. Ainsi pour mettre fin aux attaques répétées entre Peuls et nomades, notamment dans la commune de Tessit (Gourma), Sadou Diallo, le maire de Gao et Mahmoud Ag Hatabo, le président du conseil de cercle, tous deux ressortissants d’Ansongo, ont été désignés comme facilitateurs. Ils ont ainsi sillonné villages et fractions pour sensibiliser les différentes communautés vivant le long de la vallée et dans le Gourma à la nécessité de mettre un terme aux hostilités qui mettent à mal le développement socio-économique du cercle.
A cette démarche s’est ajoutée celle entreprise par l’Association de soutien aux efforts de développement du cercle d’Ansongo (ASEDCA) qui a également parcouru un certain nombre de communes pour défendre la même cause.
C’est dans un souci identique que le conseiller national, Abdoulaye Amadou Diallo, ressortissant de Fafa, et Ahmed Mohamed Cissé, chargé de mission au ministère de l’Industrie, des Investissements et du Commerce, émissaires du ministre Ahmadou Abdoulaye Diallo, viennent de séjourner à Ansongo où ils ont rencontré les différents chefs de village et notables. Ils se sont aussi rendus à Fafa pour discuter avec les jeunes. Ces derniers ont promis de travailler à un rapide retour de la sécurité dans le village de Fafa, souvent présenté comme un « nid de bandits ».
C’est la première fois depuis le début de la crise que ces jeunes ont accepté de rencontrer des émissaires. Ils ont discuté avec eux de la possibilité d’organiser un forum qui regrouperait tous les fils du cercle, voire de toutes les communautés du nord pour circonscrire une fois pour toutes la circulation et la prolifération des armes à feu. Les pouvoirs publics partagent ce souci et s’emploient, parallèlement, à pousser les feux du développement. Le programme de réinsertion des jeunes du nord a ainsi été reçu avec enthousiasme à Ansongo où les jeunes se sont pressés à la porte de la mairie pour le dépôt des dossiers des différents projets.
Avec la paix tout devient possible.
S. K. HAIDARA AMAP - Ansongo
mercredi 2 décembre 2009
Le climat jusqu’alors paisible du cercle d’Ansongo est troublé ces derniers temps par un banditisme sans précédent se traduisant par des attaques à mains armées et occasionnant souvent des morts d’hommes et des vols de bétail.
Devant l’ampleur du phénomène, l’Etat a dépêché à la fois des forces de sécurité et des missions de sensibilisation sur le terrain, afin de ramener les uns et les autres à la raison.
Les ressortissants du cercle ne sont pas restés en marge des nombreuses initiatives entreprises pour ramener la quiétude et la paix. Ainsi pour mettre fin aux attaques répétées entre Peuls et nomades, notamment dans la commune de Tessit (Gourma), Sadou Diallo, le maire de Gao et Mahmoud Ag Hatabo, le président du conseil de cercle, tous deux ressortissants d’Ansongo, ont été désignés comme facilitateurs. Ils ont ainsi sillonné villages et fractions pour sensibiliser les différentes communautés vivant le long de la vallée et dans le Gourma à la nécessité de mettre un terme aux hostilités qui mettent à mal le développement socio-économique du cercle.
A cette démarche s’est ajoutée celle entreprise par l’Association de soutien aux efforts de développement du cercle d’Ansongo (ASEDCA) qui a également parcouru un certain nombre de communes pour défendre la même cause.
C’est dans un souci identique que le conseiller national, Abdoulaye Amadou Diallo, ressortissant de Fafa, et Ahmed Mohamed Cissé, chargé de mission au ministère de l’Industrie, des Investissements et du Commerce, émissaires du ministre Ahmadou Abdoulaye Diallo, viennent de séjourner à Ansongo où ils ont rencontré les différents chefs de village et notables. Ils se sont aussi rendus à Fafa pour discuter avec les jeunes. Ces derniers ont promis de travailler à un rapide retour de la sécurité dans le village de Fafa, souvent présenté comme un « nid de bandits ».
C’est la première fois depuis le début de la crise que ces jeunes ont accepté de rencontrer des émissaires. Ils ont discuté avec eux de la possibilité d’organiser un forum qui regrouperait tous les fils du cercle, voire de toutes les communautés du nord pour circonscrire une fois pour toutes la circulation et la prolifération des armes à feu. Les pouvoirs publics partagent ce souci et s’emploient, parallèlement, à pousser les feux du développement. Le programme de réinsertion des jeunes du nord a ainsi été reçu avec enthousiasme à Ansongo où les jeunes se sont pressés à la porte de la mairie pour le dépôt des dossiers des différents projets.
Avec la paix tout devient possible.
S. K. HAIDARA AMAP - Ansongo
Les conséquences humanitaires des changements climatiques au Mali
Action contre la Faim - 02/12/2009 13:30:00
mercredi 2 décembre 2009
Comme 80% des Maliens, les Tamashek -ethnie nomade vivant dans le Sahel, tirent majoritairement leurs revenus de l’élevage et de l’agriculture et sont de ce fait extrêmement dépendants du climat. Cette année, la saison des pluies a commencé avec un mois et demi de retard provoquant une véritable urgence humanitaire.
Dans la région de Gao, au Nord du Mali, les pluies arrivent chaque année aux environs du mois de juin. Cette année, elles sont arrivées en août. Pour les scientifiques, ce retard de la saison des pluies serait un effet des changements climatiques. De plus, la durée de la saison humide diminue et l’on constate un dérèglement météorologique en Afrique de l’Ouest. Ainsi, cette année, alors que Ouagadougou -capitale du Burkina Faso- subissait des inondations record, la région du Sahel subissait d’importantes sécheresses.
Le Sahel est une zone semi-aride qui s’étend entre le désert du Sahara et les zones tropicales humides plus au Sud. Les zones sahéliennes ont toujours été habitées ; ce sont des régions sèches et difficiles mais viables grâce aux pluies qui y tombent une fois par an. Les éleveurs et les agriculteurs du Sahel ont adapté leurs modes de vie depuis des millénaires à ce calendrier et cet environnement. Aux dires des éleveurs de la région de Gao, la sécheresse d’aujourd’hui est pire que celles des années 70 et 80 car elle décime l’ensemble du cheptel. C’est ce qu’explique Mohammed Al Karim, nomade tamashek vivant dans un campement à 80km de Gao : « depuis 5 ans, les pluies sont de plus en plus tardives. Du coup, les animaux meurent de faim et de soif. Le soleil s’est rapproché de nos têtes : il fait plus chaud et en plus, beaucoup de maladies se développent : le bétail est tellement faible quand arrivent enfin les pluies, qu’il tombe malade et meurt. Toutes les espèces sont mortes cette année, même les chameaux et les ânes, extrêmement résistants ! On est très fatigué de chercher du grain, des pâturages et de l’eau tout le temps et on n’arrive plus à vivre de l’élevage. » Les pertes moyennes d’animaux sont d’environ 50% mais certains ont perdu jusqu’à 90% de leur troupeaux !
La perturbation des prix du marché
Pour compenser le manque de pâturages, les éleveurs ont voulu acheter des aliments pour leurs animaux mais une bulle spéculative s’est enclenchée : le prix de la nourriture pour le bétail a été multiplié par 4, appauvrissant d’autant les éleveurs contraints à acheter à ce prix la nourriture pour sauver leurs bêtes. Au vu de cette situation, beaucoup d’éleveurs ont voulu les vendre. Cela a provoqué une forte spéculation, le prix du bétail étant parfois divisé par 5, ce que confirme Mohammed « Lors des grandes sécheresses des années 70, ce qu’il me restait comme animaux, j’arrivais à le vendre. Aujourd’hui, les prix se sont effondrés : je ne peux plus rien vendre ou alors pour rien ! Cet été, pour un sac de mil, il fallait vendre 5 chèvres, contre 1 habituellement. »
A cela s’est ajoutée une augmentation des prix de la nourriture pour les familles : cet été, le sac de riz coûtait plus de 30euros, ce qui est totalement inaccessible dans un pays où plus de 60% de la population vit avec moins de 2euros par jour. Les éleveurs sont donc sortis durablement affaiblis et appauvris par ce retard de pluie. Le bétail est leur seule source de revenus et constitue par ailleurs la base de leur alimentation. Habituellement, la malnutrition est quasi absente chez les populations nomado-pastorales : les enfants bénéficient toujours du lait très nutritif des animaux. Mais, cette année, ce retard des pluies a provoqué une détérioration rapide de l’état nutritionnel des populations les plus vulnérables.
Des effets dévastateurs...Par ailleurs, il s’agit aussi d’endiguer les conséquences désastreuses de ce retard de pluies pour les agriculteurs : seules 25% des rizières ont été semées. La récolte de l’année à venir s’annonce donc extrêmement faible, compromettant ainsi les réserves alimentaires. La malnutrition aiguë touche actuellement 16% des enfants de moins de 5 ans : c’est la deuxième cause de mortalité infantile. C’est la situation d’Alhousna. Cette petite fille de 7 mois ne pèse que 4 kg pour 61 cm. Elle est en état de malnutrition aiguë sévère. Ses parents et ses deux frères et soeurs ont parcouru 27 km à pied pour rejoindre l’un des sites de distribution mis en place par Action contre la Faim. En effet, face à cette situation de crise, les équipes d’ACF ont lancé des opérations d’urgence dans toute la région de Gao, en plus de leurs interventions habituelles. Ainsi, « 21 sites de distribution à travers la région ont ouvert pour près de 3000 familles. Depuis septembre et jusqu’en décembre, 2 distributions de nourriture auront lieu chaque mois pour tenter d’endiguer la crise et prévenir l’émergence de davantage de malnutrition. Chaque famille ayant un enfant de moins de 3 ans -les plus vulnérables- reçoit 30 kg de mil et 3 litres d’huile, ainsi que de la nourriture thérapeutique adaptée à l’état de l’enfant » explique Samantha, experte en aide alimentaire du pool urgence d’ACF, venue aider les équipes sur place à mettre en place cette vaste opération. Dans la bourgade d’Intahaka, ce jour-là, avec Alhousna, ce sont plus de 200 personnes venant d’un peu partout (certains ont fait jusqu’à 65 km à pied) qui sont venues chercher une ration alimentaire qui leur permettra de mieux faire face à cette difficile période de soudure. Les enfants y sont auscultés afin de détecter ceux atteints de malnutrition.
S’adapter : une urgence vitalePrésente dans cette région depuis une décennie, ACF vient en appui aux structures de santé locales pour détecter, traiter et prévenir la malnutrition, problème structurel au Mali. Des activités de sécurité alimentaire sont également mises en place pour essayer de redonner une autonomie alimentaire aux personnes les plus vulnérables. Il s’agit en effet bien souvent pour eux de devoir s’adapter aux dérèglements du climat en changeant leurs techniques agricoles ou leurs cultures : « Ce sont souvent des groupements de femmes vulnérables que nous soutenons : nous leur apportons un soutien technique, des conseils... Nous leur donnons des semences et les aidons à se constituer un stock qui pourra être utilisé pendant la période de soudure. En fait, nous formons de petites coopératives. Un système d’irrigation par goutte à goutte est installé afin de rationnaliser au maximum l’eau utilisée. Ce sont ainsi près de 2000 personnes et leurs familles qui bénéficient de ce soutien », explique Ali Oumar Maïga, en charge de ce programme pour ACF. Face à l’impact grandissant des changements climatiques, il est en effet fondamental d’intervenir en urgence pour faire face aux crises issues de ces changements mais également de seconder les personnes touchées à plus long terme, en atténuant les conséquences des changements climatiques et en les aidant à s’adapter. Sinon, comme le dit Mohammed Al Karim : « De plus en plus de personnes abandonnent l’élevage et partent rejoindre les villes. Le problème, c’est que beaucoup ne s’adaptent pas à la vie en ville : ils ne savent rien faire d’autre qu’élever du bétail... et sont donc souvent au chômage. Si cela continue comme ça, le nomadisme va finir à cause de la sécheresse : on n’arrive plus à en vivre. »
Le témoignage de la mère de Souleymane
Souleymane a un an. Il est arrivé avec sa mère Aïssa 5 jours auparavant. Il ne pesait que 5 kg pour 66 cm au lieu de 7,5 kg normalement pour un enfant de sa taille. Il était donc en situation de malnutrition aiguë sévère, la forme la plus grave. Atteint également de très fortes diarrhées, il a été admis dans l’unité nutritionnelle thérapeutique du service pédiatrique de l’hôpital régional de Gao, structure que soutient ACF. Elle vient d’un petit village à plusieurs jours de marche. Son mari est cultivateur. Ils ont semé mais les pluies sont venues tellement tard, qu’au moment où la crue du fleuve Niger a eu lieu, les semences de riz n’avaient pas encore levé. « Maintenant, les poissons mangent tous les grains dans l’eau » se désole Aïssa. Leur récolte ne sera donc pas suffisante pour combler leurs besoins alimentaires de l’année à venir. A cela, s’ajoutent les problèmes d’accès à l’eau potable, qui expliquent sans doute les fortes diarrhées de son enfant. Cinq jours après son arrivée, Aïssa est confiante : « Souleymane a bien grossi : en 5 jours il a déjà pris 600 grammes ! Maintenant, ça va mieux, je suis rassurée ».
mercredi 2 décembre 2009
Comme 80% des Maliens, les Tamashek -ethnie nomade vivant dans le Sahel, tirent majoritairement leurs revenus de l’élevage et de l’agriculture et sont de ce fait extrêmement dépendants du climat. Cette année, la saison des pluies a commencé avec un mois et demi de retard provoquant une véritable urgence humanitaire.
Dans la région de Gao, au Nord du Mali, les pluies arrivent chaque année aux environs du mois de juin. Cette année, elles sont arrivées en août. Pour les scientifiques, ce retard de la saison des pluies serait un effet des changements climatiques. De plus, la durée de la saison humide diminue et l’on constate un dérèglement météorologique en Afrique de l’Ouest. Ainsi, cette année, alors que Ouagadougou -capitale du Burkina Faso- subissait des inondations record, la région du Sahel subissait d’importantes sécheresses.
Le Sahel est une zone semi-aride qui s’étend entre le désert du Sahara et les zones tropicales humides plus au Sud. Les zones sahéliennes ont toujours été habitées ; ce sont des régions sèches et difficiles mais viables grâce aux pluies qui y tombent une fois par an. Les éleveurs et les agriculteurs du Sahel ont adapté leurs modes de vie depuis des millénaires à ce calendrier et cet environnement. Aux dires des éleveurs de la région de Gao, la sécheresse d’aujourd’hui est pire que celles des années 70 et 80 car elle décime l’ensemble du cheptel. C’est ce qu’explique Mohammed Al Karim, nomade tamashek vivant dans un campement à 80km de Gao : « depuis 5 ans, les pluies sont de plus en plus tardives. Du coup, les animaux meurent de faim et de soif. Le soleil s’est rapproché de nos têtes : il fait plus chaud et en plus, beaucoup de maladies se développent : le bétail est tellement faible quand arrivent enfin les pluies, qu’il tombe malade et meurt. Toutes les espèces sont mortes cette année, même les chameaux et les ânes, extrêmement résistants ! On est très fatigué de chercher du grain, des pâturages et de l’eau tout le temps et on n’arrive plus à vivre de l’élevage. » Les pertes moyennes d’animaux sont d’environ 50% mais certains ont perdu jusqu’à 90% de leur troupeaux !
La perturbation des prix du marché
Pour compenser le manque de pâturages, les éleveurs ont voulu acheter des aliments pour leurs animaux mais une bulle spéculative s’est enclenchée : le prix de la nourriture pour le bétail a été multiplié par 4, appauvrissant d’autant les éleveurs contraints à acheter à ce prix la nourriture pour sauver leurs bêtes. Au vu de cette situation, beaucoup d’éleveurs ont voulu les vendre. Cela a provoqué une forte spéculation, le prix du bétail étant parfois divisé par 5, ce que confirme Mohammed « Lors des grandes sécheresses des années 70, ce qu’il me restait comme animaux, j’arrivais à le vendre. Aujourd’hui, les prix se sont effondrés : je ne peux plus rien vendre ou alors pour rien ! Cet été, pour un sac de mil, il fallait vendre 5 chèvres, contre 1 habituellement. »
A cela s’est ajoutée une augmentation des prix de la nourriture pour les familles : cet été, le sac de riz coûtait plus de 30euros, ce qui est totalement inaccessible dans un pays où plus de 60% de la population vit avec moins de 2euros par jour. Les éleveurs sont donc sortis durablement affaiblis et appauvris par ce retard de pluie. Le bétail est leur seule source de revenus et constitue par ailleurs la base de leur alimentation. Habituellement, la malnutrition est quasi absente chez les populations nomado-pastorales : les enfants bénéficient toujours du lait très nutritif des animaux. Mais, cette année, ce retard des pluies a provoqué une détérioration rapide de l’état nutritionnel des populations les plus vulnérables.
Des effets dévastateurs...Par ailleurs, il s’agit aussi d’endiguer les conséquences désastreuses de ce retard de pluies pour les agriculteurs : seules 25% des rizières ont été semées. La récolte de l’année à venir s’annonce donc extrêmement faible, compromettant ainsi les réserves alimentaires. La malnutrition aiguë touche actuellement 16% des enfants de moins de 5 ans : c’est la deuxième cause de mortalité infantile. C’est la situation d’Alhousna. Cette petite fille de 7 mois ne pèse que 4 kg pour 61 cm. Elle est en état de malnutrition aiguë sévère. Ses parents et ses deux frères et soeurs ont parcouru 27 km à pied pour rejoindre l’un des sites de distribution mis en place par Action contre la Faim. En effet, face à cette situation de crise, les équipes d’ACF ont lancé des opérations d’urgence dans toute la région de Gao, en plus de leurs interventions habituelles. Ainsi, « 21 sites de distribution à travers la région ont ouvert pour près de 3000 familles. Depuis septembre et jusqu’en décembre, 2 distributions de nourriture auront lieu chaque mois pour tenter d’endiguer la crise et prévenir l’émergence de davantage de malnutrition. Chaque famille ayant un enfant de moins de 3 ans -les plus vulnérables- reçoit 30 kg de mil et 3 litres d’huile, ainsi que de la nourriture thérapeutique adaptée à l’état de l’enfant » explique Samantha, experte en aide alimentaire du pool urgence d’ACF, venue aider les équipes sur place à mettre en place cette vaste opération. Dans la bourgade d’Intahaka, ce jour-là, avec Alhousna, ce sont plus de 200 personnes venant d’un peu partout (certains ont fait jusqu’à 65 km à pied) qui sont venues chercher une ration alimentaire qui leur permettra de mieux faire face à cette difficile période de soudure. Les enfants y sont auscultés afin de détecter ceux atteints de malnutrition.
S’adapter : une urgence vitalePrésente dans cette région depuis une décennie, ACF vient en appui aux structures de santé locales pour détecter, traiter et prévenir la malnutrition, problème structurel au Mali. Des activités de sécurité alimentaire sont également mises en place pour essayer de redonner une autonomie alimentaire aux personnes les plus vulnérables. Il s’agit en effet bien souvent pour eux de devoir s’adapter aux dérèglements du climat en changeant leurs techniques agricoles ou leurs cultures : « Ce sont souvent des groupements de femmes vulnérables que nous soutenons : nous leur apportons un soutien technique, des conseils... Nous leur donnons des semences et les aidons à se constituer un stock qui pourra être utilisé pendant la période de soudure. En fait, nous formons de petites coopératives. Un système d’irrigation par goutte à goutte est installé afin de rationnaliser au maximum l’eau utilisée. Ce sont ainsi près de 2000 personnes et leurs familles qui bénéficient de ce soutien », explique Ali Oumar Maïga, en charge de ce programme pour ACF. Face à l’impact grandissant des changements climatiques, il est en effet fondamental d’intervenir en urgence pour faire face aux crises issues de ces changements mais également de seconder les personnes touchées à plus long terme, en atténuant les conséquences des changements climatiques et en les aidant à s’adapter. Sinon, comme le dit Mohammed Al Karim : « De plus en plus de personnes abandonnent l’élevage et partent rejoindre les villes. Le problème, c’est que beaucoup ne s’adaptent pas à la vie en ville : ils ne savent rien faire d’autre qu’élever du bétail... et sont donc souvent au chômage. Si cela continue comme ça, le nomadisme va finir à cause de la sécheresse : on n’arrive plus à en vivre. »
Le témoignage de la mère de Souleymane
Souleymane a un an. Il est arrivé avec sa mère Aïssa 5 jours auparavant. Il ne pesait que 5 kg pour 66 cm au lieu de 7,5 kg normalement pour un enfant de sa taille. Il était donc en situation de malnutrition aiguë sévère, la forme la plus grave. Atteint également de très fortes diarrhées, il a été admis dans l’unité nutritionnelle thérapeutique du service pédiatrique de l’hôpital régional de Gao, structure que soutient ACF. Elle vient d’un petit village à plusieurs jours de marche. Son mari est cultivateur. Ils ont semé mais les pluies sont venues tellement tard, qu’au moment où la crue du fleuve Niger a eu lieu, les semences de riz n’avaient pas encore levé. « Maintenant, les poissons mangent tous les grains dans l’eau » se désole Aïssa. Leur récolte ne sera donc pas suffisante pour combler leurs besoins alimentaires de l’année à venir. A cela, s’ajoutent les problèmes d’accès à l’eau potable, qui expliquent sans doute les fortes diarrhées de son enfant. Cinq jours après son arrivée, Aïssa est confiante : « Souleymane a bien grossi : en 5 jours il a déjà pris 600 grammes ! Maintenant, ça va mieux, je suis rassurée ».
La sécurité nationale de l’Algérie et la région du Sahel : Américains et Français, entre complicité et opposition
Salim KOUDIL-Liberte Algérie-02-12-09
mercredi 2 décembre 2009
Les Américains et les Français se sont partagé les rôles, affirme un spécialiste en relations internationales. Un avis que ne partage pas un connaisseur de la politique extérieure américaine.
Les États-Unis et la France sont-ils partenaires ou en opposition en ce qui concerne la région du Sahel ? Une question qui a été longuement débattue lors de la conférence-débat organisée hier au centre d’études du quotidien Echaab. Autour du modérateur habitué des lieux, le docteur Mhand Berkouk, président du centre Echaâb des études stratégiques, il y avait son frère, Salem Berkouk, également docteur d’État en relations internationales, ainsi que le professeur Salah Saoud, enseignant au département des sciences politiques de l’université d’Alger.
Ce dernier, premier à intervenir, a insisté sur l’existence entre les grandes puissances “d’une organisation unifiée concernant une stratégie globale touchant la région du Sahel”. Selon lui, les Américains et les Français se sont départagé les rôles. Un avis que ne partage pas le docteur Salem Berkouk, spécialiste en politique américaine, “il y a une concurrence et une course entre les deux pays sur la région du Sahel”. Il affirmera ainsi que la politique d’endiguement (le fameux “containment” claironné par tous les secrétaires d’État américains) appliquée lors de la guerre froide s’est transformée en “siyassate el istibakiya” (politique de concurrence effrénée).
Selon lui, Obama, à l’instar de ses prédécesseurs à la Maison-Blanche, fait et fera tout pour avoir plus de pouvoir sur la bande sahélo-saharienne.
L’hégémonie française sur les pays de la région, en tant qu’ancienne puissance colonisatrice, serait ainsi loin d’être déterminante dans la répartition des rôles. Pour appuyer sa thèse, le docteur S. Berkouk rappellera que dès l’investiture de Barack Obama, Sarkozy avait déclaré qu’il était un pro-américain “à vous maintenant de conclure qui dépend de qui !”.
Le rôle de l’Algérie au Sahel a été également abordé lors de cette rencontre. Sur ce point tous, que ce soit les conférenciers ou les intervenants parmi l’assistance, se sont mis d’accord pour affirmer que la politique appliquée par les dirigeants algériens a été “positive”. Salem Berkouk ne pouvait cacher son “enthousiasme” sur ce sujet : “L’Algérie a su comment s’investir au Sahel et son image s’est beaucoup améliorée, que ce soit chez les Américains ou chez les Européens.” Tout en étant d’accord, le professeur Saoud s’est voulu plus explicite en revenant à la situation des pays frontaliers. Il mettra l’accent sur le “pseudo-désaccord” entre la Mauritanie et la France : “Il y a une différence entre les paroles et les actes, et il faut savoir que la coopération militaire entre les deux pays s’est plutôt renforcée depuis l’investiture de Mohamed Ould Abdel Aziz, élu en juillet dernier.” Le conférencier a déclaré que “la sécurité nationale ne viendra pas de l’étranger, mais de l’intérieur du pays” avant d’aborder la peu reluisante situation, selon lui, que l’Algérie subit : “les pays du Sahel, et même les grandes puissances, n’hésitent pas à faire du chantage en nous demandant de les aider sinon, ils vont se transformer en un terrain propice au terrorisme.”
Cependant, le débat n’est pas allé au fond des questions d’actualité. Pourtant, un intervenant avait lancé l’hameçon en se demandant s’il n’y aurait pas de parallèle entre les enlèvements d’étrangers dans les pays du Sahel et une concurrence entre les Américains et les Français. Les derniers événements semblent pourtant donner raison aux défenseurs de cette thèse. Le jour même où le général William E. Ward, commandant du commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom), est reçu par le président Bouteflika à Alger, un Français a été enlevé au nord du Mali.
Quatre jours après, c’est au tour de trois Espagnols, membres de l’ONG Action solidaire de Barcelone, d’être enlevés en Mauritanie. Pour plusieurs analystes, c’est l’une des expressions de cette concurrence. Faut- il aussi revenir sur la proposition algérienne à l’ONU pour sanctionner les pays qui payent les rançons ! C’est dire que la région du Sahel englobe tellement d’angles qu’il faut voir en chaque action une… réaction à une autre.
mercredi 2 décembre 2009
Les Américains et les Français se sont partagé les rôles, affirme un spécialiste en relations internationales. Un avis que ne partage pas un connaisseur de la politique extérieure américaine.
Les États-Unis et la France sont-ils partenaires ou en opposition en ce qui concerne la région du Sahel ? Une question qui a été longuement débattue lors de la conférence-débat organisée hier au centre d’études du quotidien Echaab. Autour du modérateur habitué des lieux, le docteur Mhand Berkouk, président du centre Echaâb des études stratégiques, il y avait son frère, Salem Berkouk, également docteur d’État en relations internationales, ainsi que le professeur Salah Saoud, enseignant au département des sciences politiques de l’université d’Alger.
Ce dernier, premier à intervenir, a insisté sur l’existence entre les grandes puissances “d’une organisation unifiée concernant une stratégie globale touchant la région du Sahel”. Selon lui, les Américains et les Français se sont départagé les rôles. Un avis que ne partage pas le docteur Salem Berkouk, spécialiste en politique américaine, “il y a une concurrence et une course entre les deux pays sur la région du Sahel”. Il affirmera ainsi que la politique d’endiguement (le fameux “containment” claironné par tous les secrétaires d’État américains) appliquée lors de la guerre froide s’est transformée en “siyassate el istibakiya” (politique de concurrence effrénée).
Selon lui, Obama, à l’instar de ses prédécesseurs à la Maison-Blanche, fait et fera tout pour avoir plus de pouvoir sur la bande sahélo-saharienne.
L’hégémonie française sur les pays de la région, en tant qu’ancienne puissance colonisatrice, serait ainsi loin d’être déterminante dans la répartition des rôles. Pour appuyer sa thèse, le docteur S. Berkouk rappellera que dès l’investiture de Barack Obama, Sarkozy avait déclaré qu’il était un pro-américain “à vous maintenant de conclure qui dépend de qui !”.
Le rôle de l’Algérie au Sahel a été également abordé lors de cette rencontre. Sur ce point tous, que ce soit les conférenciers ou les intervenants parmi l’assistance, se sont mis d’accord pour affirmer que la politique appliquée par les dirigeants algériens a été “positive”. Salem Berkouk ne pouvait cacher son “enthousiasme” sur ce sujet : “L’Algérie a su comment s’investir au Sahel et son image s’est beaucoup améliorée, que ce soit chez les Américains ou chez les Européens.” Tout en étant d’accord, le professeur Saoud s’est voulu plus explicite en revenant à la situation des pays frontaliers. Il mettra l’accent sur le “pseudo-désaccord” entre la Mauritanie et la France : “Il y a une différence entre les paroles et les actes, et il faut savoir que la coopération militaire entre les deux pays s’est plutôt renforcée depuis l’investiture de Mohamed Ould Abdel Aziz, élu en juillet dernier.” Le conférencier a déclaré que “la sécurité nationale ne viendra pas de l’étranger, mais de l’intérieur du pays” avant d’aborder la peu reluisante situation, selon lui, que l’Algérie subit : “les pays du Sahel, et même les grandes puissances, n’hésitent pas à faire du chantage en nous demandant de les aider sinon, ils vont se transformer en un terrain propice au terrorisme.”
Cependant, le débat n’est pas allé au fond des questions d’actualité. Pourtant, un intervenant avait lancé l’hameçon en se demandant s’il n’y aurait pas de parallèle entre les enlèvements d’étrangers dans les pays du Sahel et une concurrence entre les Américains et les Français. Les derniers événements semblent pourtant donner raison aux défenseurs de cette thèse. Le jour même où le général William E. Ward, commandant du commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom), est reçu par le président Bouteflika à Alger, un Français a été enlevé au nord du Mali.
Quatre jours après, c’est au tour de trois Espagnols, membres de l’ONG Action solidaire de Barcelone, d’être enlevés en Mauritanie. Pour plusieurs analystes, c’est l’une des expressions de cette concurrence. Faut- il aussi revenir sur la proposition algérienne à l’ONU pour sanctionner les pays qui payent les rançons ! C’est dire que la région du Sahel englobe tellement d’angles qu’il faut voir en chaque action une… réaction à une autre.
Quand les terroristes se trompent de cible
"Le Pays"-Ouagadougou-01-12-09
mercredi 2 décembre 2009
On ne parle plus que de kidnappings, de rapts et de prises d’otages dans la bande sahélo-saharienne, depuis un certain temps déjà, à tel point que le phénomène est en passe d’être l’effet de mode du moment : Mali, Niger, Tchad, Soudan, Centrafrique et tout dernièrement, la Mauritanie. Les otages enlevés ont tous une caractéristique commune : Français, Espagnols, Britanniques, ils sont tous Européens.
Le modus operandi des kidnappeurs, demeure sensiblement le même, mais les revendications varient. Preuve que les auteurs de ces rapts ne sont pas d’une même obédience et que forcément ce qu’ils revendiquent n’est pas le même dans tous les cas.
Le cas de l’enlèvement des humanitaires espagnols en Mauritanie par exemple, tranche, par sa singularité : 3 personnes enlevées, alors que l’argent ainsi que les effets personnels qu’ils avaient par devers eux, sont restés intacts. Qui plus est, jusqu’à présent, on n’enregistre aucune revendication, même s’il s’en trouve des voix pour attribuer la paternité d’un tel acte crapuleux à l’aile dure d’Al Qaïda au Maghreb islamique. C’est cette même organisation qui retiendrait le français enlevé tout dernièrement, dans le Nord Mali.
Toujours dans la même zone et pas vraiment loin de là, un autre groupe, les « Aigles de la libération de l’Afrique » revendique, il y a quelques jours, l’enlèvement de trois humanitaires au Tchad et en Centrafrique, et menace à présent de les tuer si la France refuse des négociations directes avec lui. Les « Aigles », eux, préfèrent ennoblir leur cause et justifient leur acte par le reproche qu’ils font à la France à propos de sa « politique dans la région ». On pourrait spéculer à l’infini sur l’identité, l’origine ainsi que la validité des revendications que les instigateurs de pareils actes crapuleux et criminels posent de plus en plus fréquemment et de plus en plus librement, sans doute avec l’aide que leur offre l’inexistence d’une politique appropriée de sécurisation des Etats dans cette partie de l’Afrique. On pourrait même tenter une approche de compréhension de certains des idéaux qu’ils portent, encore faut-il qu’ils soient en mesure de les présenter de manière appropriée. Mais l’argument de la mauvaise politique française en Afrique est décidément obsolète, éculé et manque, pour tout dire, de fondement sérieux et rationnel. Car, après tout, la politique française en Afrique ne peut se faire sans l’aval des chefs d’Etats africains. Pour se mettre en pratique, l’idéologie ainsi que la philosophie politique de l’ancienne métropole ont besoin de l’onction des dirigeants des pays du continent noir. Il peut se trouver des gens qui, pour une raison ou une autre, désapprouvent le comportement de la France en Afrique. Et ils sont sans doute nombreux. Mais de là, à s’attaquer à ce pays en passant par le truchement de ses humanitaires qui n’ont commis que le tort de donner de leur vie pour venir en aide à des personnes nécessiteuses, cela va à l’encontre de la raison et dépasse l’entendement. Car, enfin, on peut se demander à quoi riment ces tortures physiques et psychologiques allant même jusqu’à des menaces de mort qui pèsent sur d’innocentes victimes dont la seule faute, après tout, aura été d’avoir trouvé sur leur chemin des individus dont la morale personnelle permet et justifie toutes formes d’injustices et d’abus. Et lorsqu’on se rappelle que des otages ont même perdu la vie au cours de leur triste aventure, on se rend compte à quel point les tenants de ces idéaux professent tout mais ignorent la plus simple humanité. La cause la plus noble, si elle passe par la destruction d’une vie, perd aussitôt toute valeur.
A supposer que la cause de ces « combattants » soit vraiment l’affranchissement du continent africain des serres de quelque puissance « néo-coloniale », la sagesse commanderait qu’ils s’en prennent d’abord aux dirigeants de leurs pays, qu’ils leur réclament bonne gouvernance et saine démocratie pour leurs peuples. Il s’est trouvé en Afrique, des chefs d’Etats qui ont eu le « culot » de dire un niet cinglant à l’ancienne métropole et ont refusé qu’elle se comporte chez eux comme en territoire conquis. Le rwandais Paul Kagamé ainsi que l’ivoirien Laurent Gbagbo ont eu la prouesse d’afficher leurs divergences d’avec la France et, de toute évidence, ne s’en portent pas plus mal. Que leurs pairs africains n’arrivent-ils pas à faire pareil, demeure une équation aux multiples inconnues, mais dont la résolution commande de pénétrer le sacro-saint sanctuaire de la politique et de la diplomatie. De plus, les preneurs d’otages savent bien comment il serait difficile d’obtenir quoi que ce soit d’un Déby ou d’un El Béchir. Prudence ou sagesse oblige. Réalisme aussi. Mais on y décèle aussi quelques bribes de lâcheté. Et il n’en demeure pas moins que s’en prendre à la vie de ces humanitaires européens qui viennent soulager la misère des nécessiteux dans les villes et villages africains est tout simplement odieux, intolérable et inhumain.
Sans compter tout le mal que ces rapts crapuleux infligent à l’ensemble des pays se trouvant dans cette zone africaine désormais infestée de preneurs d’otages irréfléchis et imprévisibles. Qu’ils le veuillent ou pas, ces pays sont désormais classés à « hauts risques », le natif n’y voyagera pas, le touriste ne s’y aventurera pas. Sans oublier toutes les conséquences négatives qui en découlent, en termes de retombées financières et d’investissements. Malheureusement, rien ne semble indiquer que les dirigeants africains s’apprêtent à changer de mentalité. Et on ne voit pas davantage ce qui permet de dire que les preneurs d’otages renonceront bientôt à leurs credo. Autant dire que le fléau a de beaux jours devant lui. Très triste et bien dommage.
"Le Pays"
mercredi 2 décembre 2009
On ne parle plus que de kidnappings, de rapts et de prises d’otages dans la bande sahélo-saharienne, depuis un certain temps déjà, à tel point que le phénomène est en passe d’être l’effet de mode du moment : Mali, Niger, Tchad, Soudan, Centrafrique et tout dernièrement, la Mauritanie. Les otages enlevés ont tous une caractéristique commune : Français, Espagnols, Britanniques, ils sont tous Européens.
Le modus operandi des kidnappeurs, demeure sensiblement le même, mais les revendications varient. Preuve que les auteurs de ces rapts ne sont pas d’une même obédience et que forcément ce qu’ils revendiquent n’est pas le même dans tous les cas.
Le cas de l’enlèvement des humanitaires espagnols en Mauritanie par exemple, tranche, par sa singularité : 3 personnes enlevées, alors que l’argent ainsi que les effets personnels qu’ils avaient par devers eux, sont restés intacts. Qui plus est, jusqu’à présent, on n’enregistre aucune revendication, même s’il s’en trouve des voix pour attribuer la paternité d’un tel acte crapuleux à l’aile dure d’Al Qaïda au Maghreb islamique. C’est cette même organisation qui retiendrait le français enlevé tout dernièrement, dans le Nord Mali.
Toujours dans la même zone et pas vraiment loin de là, un autre groupe, les « Aigles de la libération de l’Afrique » revendique, il y a quelques jours, l’enlèvement de trois humanitaires au Tchad et en Centrafrique, et menace à présent de les tuer si la France refuse des négociations directes avec lui. Les « Aigles », eux, préfèrent ennoblir leur cause et justifient leur acte par le reproche qu’ils font à la France à propos de sa « politique dans la région ». On pourrait spéculer à l’infini sur l’identité, l’origine ainsi que la validité des revendications que les instigateurs de pareils actes crapuleux et criminels posent de plus en plus fréquemment et de plus en plus librement, sans doute avec l’aide que leur offre l’inexistence d’une politique appropriée de sécurisation des Etats dans cette partie de l’Afrique. On pourrait même tenter une approche de compréhension de certains des idéaux qu’ils portent, encore faut-il qu’ils soient en mesure de les présenter de manière appropriée. Mais l’argument de la mauvaise politique française en Afrique est décidément obsolète, éculé et manque, pour tout dire, de fondement sérieux et rationnel. Car, après tout, la politique française en Afrique ne peut se faire sans l’aval des chefs d’Etats africains. Pour se mettre en pratique, l’idéologie ainsi que la philosophie politique de l’ancienne métropole ont besoin de l’onction des dirigeants des pays du continent noir. Il peut se trouver des gens qui, pour une raison ou une autre, désapprouvent le comportement de la France en Afrique. Et ils sont sans doute nombreux. Mais de là, à s’attaquer à ce pays en passant par le truchement de ses humanitaires qui n’ont commis que le tort de donner de leur vie pour venir en aide à des personnes nécessiteuses, cela va à l’encontre de la raison et dépasse l’entendement. Car, enfin, on peut se demander à quoi riment ces tortures physiques et psychologiques allant même jusqu’à des menaces de mort qui pèsent sur d’innocentes victimes dont la seule faute, après tout, aura été d’avoir trouvé sur leur chemin des individus dont la morale personnelle permet et justifie toutes formes d’injustices et d’abus. Et lorsqu’on se rappelle que des otages ont même perdu la vie au cours de leur triste aventure, on se rend compte à quel point les tenants de ces idéaux professent tout mais ignorent la plus simple humanité. La cause la plus noble, si elle passe par la destruction d’une vie, perd aussitôt toute valeur.
A supposer que la cause de ces « combattants » soit vraiment l’affranchissement du continent africain des serres de quelque puissance « néo-coloniale », la sagesse commanderait qu’ils s’en prennent d’abord aux dirigeants de leurs pays, qu’ils leur réclament bonne gouvernance et saine démocratie pour leurs peuples. Il s’est trouvé en Afrique, des chefs d’Etats qui ont eu le « culot » de dire un niet cinglant à l’ancienne métropole et ont refusé qu’elle se comporte chez eux comme en territoire conquis. Le rwandais Paul Kagamé ainsi que l’ivoirien Laurent Gbagbo ont eu la prouesse d’afficher leurs divergences d’avec la France et, de toute évidence, ne s’en portent pas plus mal. Que leurs pairs africains n’arrivent-ils pas à faire pareil, demeure une équation aux multiples inconnues, mais dont la résolution commande de pénétrer le sacro-saint sanctuaire de la politique et de la diplomatie. De plus, les preneurs d’otages savent bien comment il serait difficile d’obtenir quoi que ce soit d’un Déby ou d’un El Béchir. Prudence ou sagesse oblige. Réalisme aussi. Mais on y décèle aussi quelques bribes de lâcheté. Et il n’en demeure pas moins que s’en prendre à la vie de ces humanitaires européens qui viennent soulager la misère des nécessiteux dans les villes et villages africains est tout simplement odieux, intolérable et inhumain.
Sans compter tout le mal que ces rapts crapuleux infligent à l’ensemble des pays se trouvant dans cette zone africaine désormais infestée de preneurs d’otages irréfléchis et imprévisibles. Qu’ils le veuillent ou pas, ces pays sont désormais classés à « hauts risques », le natif n’y voyagera pas, le touriste ne s’y aventurera pas. Sans oublier toutes les conséquences négatives qui en découlent, en termes de retombées financières et d’investissements. Malheureusement, rien ne semble indiquer que les dirigeants africains s’apprêtent à changer de mentalité. Et on ne voit pas davantage ce qui permet de dire que les preneurs d’otages renonceront bientôt à leurs credo. Autant dire que le fléau a de beaux jours devant lui. Très triste et bien dommage.
"Le Pays"
Madrid soupçonne Al-Qaida du rapt de trois Espagnols en Mauritanie
Jean-Jacques Bozonnet-LE MONDE | 02.12.09 | 16h00
En dépit des informations contradictoires diffusées tout au long de la journée de mardi 1er décembre, Madrid était toujours sans nouvelles, mercredi matin, des ressortissants espagnols enlevés en Mauritanie.
Les trois bénévoles de l’organisation non gouvernementale Barcelona Accio Solidaria ont été enlevés par un groupe armé, dimanche 29 novembre, au nord de la capitale, Nouakchott, alors que leur véhicule fermait la marche d’un convoi acheminant de l’aide humanitaire au Sénégal et en Gambie. Selon les témoignages recueillis par la presse espagnole, le véhicule tout terrain des trois personnes kidnappées a été retrouvé au milieu de la route, portes ouvertes et phares allumés. Rien n’avait disparu à l’intérieur de celui-ci.
Aucune revendication n’est parvenue aux autorités, mais la presse espagnole a aussitôt fait le lien avec le rapt, trois jours plus tôt, d’un humanitaire français au Mali, le pays voisin. Selon le ministre de l’intérieur espagnol, Alfredo Perez Rubalcaba, "tout indique qu’il s’agirait d’un enlèvement d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI)".
Critiqué pour sa gestion de l’enlèvement de 36 marins d’un thonier par des pirates somaliens, finalement libérés contre rançon après un mois de négociations, le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero a décidé de jouer la transparence, notamment avec les familles des disparus. Une cellule de "coordination politique" a été mise en place, tandis que l’Audience nationale, l’instance pénale compétente pour les crimes concernant des Espagnols à l’étranger, a décidé l’ouverture d’une enquête préliminaire.
Le gouvernement espagnol a proposé de mettre à la disposition de son homologue de Mauritanie les hommes de la Guardia Civil, et surtout l’hélicoptère dont il dispose sur place dans le cadre du dispositif européen Frontex de lutte contre l’immigration clandestine. Madrid devrait aussi envoyer un avion équipé d’un dispositif de vision nocturne. Selon la presse espagnole, un avion français participerait aux recherches.
L’ambassadeur d’Espagne en Mauritanie s’est félicité de la "coopération" avec la Mauritanie, dont l’armée dit avoir "bouclé tous les passages connus dans le désert", notamment ceux menant au Mali et au Sahara occidental.
Risque d’attentats
Les trois volontaires catalans enlevés sont Roque Pascual Salazar, 50 ans, entrepreneur en bâtiment et vice-président de l’ONG ; Albert Vilalta Cambra, 45 ans, un ingénieur qui dirige la société des tunnels de Catalogne ; et Alicia Gamez Guerrero, 37 ans, fonctionnaire au ministère de la justice. Tous participent depuis plusieurs années au projet de "Caravane solidaire" entre Barcelone et l’Afrique de l’Ouest. Le convoi humanitaire a repris la route dès mercredi, accompagné jusqu’à la frontière sénégalaise par des militaires mauritaniens.
S’il s’agit du premier enlèvement d’Occidentaux en Mauritanie, les épisodes terroristes se multiplient. Fin décembre 2007, quatre touristes français avaient été assassinés dans le désert. En août 2008, un kamikaze s’est fait exploser à proximité de l’ambassade de France à Nouakchott. Cet événement, après l’assassinat d’un coopérant américain le 23 juin, avait conduit le ministère espagnol des affaires étrangères à publier une note mettant en garde contre "le haut risque d’attentats et d’enlèvements" dans la zone.
Actuellement, 25 ONG espagnoles opèrent en Mauritanie, un pays très aidé par l’Espagne. Madrid vient d’effacer une dette de 20 millions d’euros.
Jean-Jacques Bozonnet
En dépit des informations contradictoires diffusées tout au long de la journée de mardi 1er décembre, Madrid était toujours sans nouvelles, mercredi matin, des ressortissants espagnols enlevés en Mauritanie.
Les trois bénévoles de l’organisation non gouvernementale Barcelona Accio Solidaria ont été enlevés par un groupe armé, dimanche 29 novembre, au nord de la capitale, Nouakchott, alors que leur véhicule fermait la marche d’un convoi acheminant de l’aide humanitaire au Sénégal et en Gambie. Selon les témoignages recueillis par la presse espagnole, le véhicule tout terrain des trois personnes kidnappées a été retrouvé au milieu de la route, portes ouvertes et phares allumés. Rien n’avait disparu à l’intérieur de celui-ci.
Aucune revendication n’est parvenue aux autorités, mais la presse espagnole a aussitôt fait le lien avec le rapt, trois jours plus tôt, d’un humanitaire français au Mali, le pays voisin. Selon le ministre de l’intérieur espagnol, Alfredo Perez Rubalcaba, "tout indique qu’il s’agirait d’un enlèvement d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI)".
Critiqué pour sa gestion de l’enlèvement de 36 marins d’un thonier par des pirates somaliens, finalement libérés contre rançon après un mois de négociations, le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero a décidé de jouer la transparence, notamment avec les familles des disparus. Une cellule de "coordination politique" a été mise en place, tandis que l’Audience nationale, l’instance pénale compétente pour les crimes concernant des Espagnols à l’étranger, a décidé l’ouverture d’une enquête préliminaire.
Le gouvernement espagnol a proposé de mettre à la disposition de son homologue de Mauritanie les hommes de la Guardia Civil, et surtout l’hélicoptère dont il dispose sur place dans le cadre du dispositif européen Frontex de lutte contre l’immigration clandestine. Madrid devrait aussi envoyer un avion équipé d’un dispositif de vision nocturne. Selon la presse espagnole, un avion français participerait aux recherches.
L’ambassadeur d’Espagne en Mauritanie s’est félicité de la "coopération" avec la Mauritanie, dont l’armée dit avoir "bouclé tous les passages connus dans le désert", notamment ceux menant au Mali et au Sahara occidental.
Risque d’attentats
Les trois volontaires catalans enlevés sont Roque Pascual Salazar, 50 ans, entrepreneur en bâtiment et vice-président de l’ONG ; Albert Vilalta Cambra, 45 ans, un ingénieur qui dirige la société des tunnels de Catalogne ; et Alicia Gamez Guerrero, 37 ans, fonctionnaire au ministère de la justice. Tous participent depuis plusieurs années au projet de "Caravane solidaire" entre Barcelone et l’Afrique de l’Ouest. Le convoi humanitaire a repris la route dès mercredi, accompagné jusqu’à la frontière sénégalaise par des militaires mauritaniens.
S’il s’agit du premier enlèvement d’Occidentaux en Mauritanie, les épisodes terroristes se multiplient. Fin décembre 2007, quatre touristes français avaient été assassinés dans le désert. En août 2008, un kamikaze s’est fait exploser à proximité de l’ambassade de France à Nouakchott. Cet événement, après l’assassinat d’un coopérant américain le 23 juin, avait conduit le ministère espagnol des affaires étrangères à publier une note mettant en garde contre "le haut risque d’attentats et d’enlèvements" dans la zone.
Actuellement, 25 ONG espagnoles opèrent en Mauritanie, un pays très aidé par l’Espagne. Madrid vient d’effacer une dette de 20 millions d’euros.
Jean-Jacques Bozonnet
mardi 1 décembre 2009
Les 3 humanitaires espagnols abandonnés par leurs ravisseurs en Mauritanie
AFP-01-12-09/20 hrs
RABAT — Les trois humanitaires espagnols enlevés dimanche dans le nord de la Mauritanie ont été abandonnés mardi par leurs ravisseurs, a-t-on appris de source sécuritaire marocaine.
"Les trois otages ont été abandonnés par leurs ravisseurs dans la région d’ Aguouimite, une zone tampon située entre le nord de la Mauritanie et le sud du Sahara occidental", a indiqué à l’AFP cette source.
L’un des ravisseurs, répondant au nom de Azzouz, selon la même source, aurait occupé des responsabilités au sein du Front Polisario, mouvement sahraoui armé qui réclame l’indépendance du Sahara occidental.
"Les otages sont sains et saufs et l’armée mauritanienne est en train de les récupérer", a indiqué cette source sécuritaire marocaine.
L’abandon des trois otages par leurs ravisseurs n’a toutefois pas été confirmée jusqu’à présent de source gouvernementale marocaine.
RABAT — Les trois humanitaires espagnols enlevés dimanche dans le nord de la Mauritanie ont été abandonnés mardi par leurs ravisseurs, a-t-on appris de source sécuritaire marocaine.
"Les trois otages ont été abandonnés par leurs ravisseurs dans la région d’ Aguouimite, une zone tampon située entre le nord de la Mauritanie et le sud du Sahara occidental", a indiqué à l’AFP cette source.
L’un des ravisseurs, répondant au nom de Azzouz, selon la même source, aurait occupé des responsabilités au sein du Front Polisario, mouvement sahraoui armé qui réclame l’indépendance du Sahara occidental.
"Les otages sont sains et saufs et l’armée mauritanienne est en train de les récupérer", a indiqué cette source sécuritaire marocaine.
L’abandon des trois otages par leurs ravisseurs n’a toutefois pas été confirmée jusqu’à présent de source gouvernementale marocaine.
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