jeudi 3 décembre 2009

Editorial du "Républicain" : La grande gêne


Adam Thiam- Le Républicain, 03/12/2009
Mali
jeudi 3 décembre 2009
En décodant les propos du Président de la République, et en écoutant les sources proches de l’enquête sur l’avion de Tarkint, on perçoit une grande gêne. Tout Malien doit partager cette gêne. Car elle part d’un souci de discrétion, trahie par la suite, mais une erreur tout de même de notre part en tant qu’Etat et qui devrait désormais nous édifier pour l’avenir.

Car notre pays a suffisamment de défis pour s’ajouter la mauvaise publicité résultant d’affaires aussi sensibles que le narcotrafic et les enlèvements d’otages. Là-dessus, ne nous faisons aucune illusion : même si la drogue ne fait que quelques heureux ici, en enrichissant une filière qui est en vérité internationale, c’est nous qui récolterons les pots cassés parce que nous sommes vulnérables de nos méthodes et de nos moyens. Et même si à l’exception de celui récent du Français à Ménaka les enlèvements se passent sur d’autres territoires, c’est chez nous qu’ils connaissent jusque-là leurs dénouements. Dans une sorte de happy end à la trame toujours mystérieuse. Ou dans le sang, quoiqu’exceptionnellement comme pour le Britannique Dwyer.

Indiscutablement, le pouvoir malien a un problème à s’approprier la communication de crise. On l’a remarqué avec les émeutes de Kita. On l’a remarqué avec les différents épisodes des conflits au Nord. On le remarque maintenant avec l’affaire de l’avion de Tarkint dont la presse dit qu’il a appartenu à la Libye alors que le gouvernement, selon nos enquêtes, n’a reçu aucune notification officielle sur ce sujet ! Mais espérons qu’il n’en sera pas de même pour les dépêches de ces dernières heures disant que les otages espagnols capturés en Mauritanie ont fini leurs courses au Nord-Mali.

Nous n’avons rien à cacher en tant que nation. Car l’initiative de la rencontre Sahélo-saharienne, seul cadre viable de la réponse au défi sécuritaire de cet espace, est une initiative du Mali. Or, elle est sans cesse ajournée par des angines diplomatiques à répétition. Tous nos voisins le savent pourtant : aucune de ces menaces comme l’a dit ATT n’est née au Mali. Cela ne saurait être un passeport pour l’inaction, certes. Mais il faut savoir que des Maliens ont déjà payé de leur sang le combat contre le salafisme.

Que notre pays aux ressources déjà limitées est obligé de se passer de plus d’écoles et de centres de santé pour équiper une armée qui ne pourrait que limiter les dégâts. Car ce n’est pas que l’espace sahélo-saharien n’est pas une bande. Mais une immensité de terres, de complicités, et de besoins. Or quand le GPS et le téléphone Thuraya unissent leurs adversaires, nos Etats continuent à s’étriper pour des broutilles.

Adam Thiam

Corridor Abidjan-Niamey : Le ferroutage pour réduire la distance et les coûts

Sié Simplice HIEN-http://www.lefaso.net-02-12-09
jeudi 3 décembre 2009

Le ferroutage Abidjan-Niamey via Ouagadougou a été officiellement lancé le mardi 1er décembre 2009, dans la capitale burkinabè par le ministre des Transports, Gilbert Ouédraogo. Initié par le port autonome d’Abidjan, ce projet offre une voie d’accès plus facile à la mer au Niger, dont Ouagadougou sera un maillon important.

Le trafic du corridor Abidjan-Niamey est très modeste, voire inexistant à certaines périodes. Ce constat des responsables du Port autonome d’Abidjan (PAA) est du, selon eux, à la distance qui sépare les deux capitales (1708 km) et surtout, aux tracasseries routières subies par les transporteurs nigériens. Pour pallier ces difficultés et augmenter le taux du trafic sur l’axe, les responsables du PAA ont trouvé "la potion magique" : le ferroutage.

Ce projet a été officiellement lancé ce mardi 1er décembre 2009, à Ouagadougou, par le ministre des Transports du Burkina, Gilbert Ouédraogo, en présence des autorités nigériennes et portuaires d’Abidjan. "C’est un schéma de transport bimodal combinant le rail et la route entre Abidjan et Niamey pour l’acheminement des marchandises nigériennes", a expliqué le directeur général du port autonome d’Abidjan, Marcel Gossio.

En clair, les marchandises nigériennes quitteront Abidjan en train jusqu’à Ouagadougou. Et de la capitale burkinabè, les camions nigériens les embarqueront pour Niamey par la route, soit seulement 529 km. "La mise œuvre de cette solution devrait permettre de réduire de façon très significative, les coûts d’acheminement des marchandises, grâce aux économies d’échelle du transport par voie ferroviaire et d’éviter les tracasseries sur le tronçon Abidjan-Ouagadougou", a assuré Marcel Gossio. Car, selon lui, au-delà de la distance, la célérité des opérations, les facilités de transport, ainsi que les délais d’acheminement sont des critères importants dans les choix d’un port de transit.

Le ministre des Transports du Burkina, Gilbert Ouédraogo qui a présidé la cérémonie, s’est félicité du lancement d’un tel projet sous-régional. "A travers ce projet, la Côte d’Ivoire et le Burkina unissent leurs efforts pour offrir au Niger une solution logistique visant à faciliter ses échanges commerciaux avec le reste du monde", a-t-il affirmé, avant le lancement effectif du ferroutage Abidjan-Niamey, via Ouagadougou.

Le président du comité technique local (membre du comité tripartite chargé d’étudier la faisabilité du ferroutage), Emmanuel Yoda a, quant à lui, plaidé pour une application effective du projet. "Il ne suffit pas de lancer, il faut appliquer ce qui a été décidé", a-t-il estimé. A ce sujet, le directeur général du PAA, Marcel Gossio a rassuré tout le monde, car les négociations engagées depuis février 2008 ont déjà abouti à des résultats probants.

"Au niveau du transport, sur le corridor Abidjan-Ouaga, il y a eu une baisse de 23% pour le vrac et une réduction de 13% pour les conteneurs de 20 à 40 pieds. Sur le corridor Ouaga-Niamey, le prix du vrac est passé de 27 000 F à 24 000 F, la tonne", a-t-il relevé. En plus, s’est réjoui Marcel Gassio, la douane burkinabè a mis en place des procédures accélérées permettant d’alléger les formalités et l’enlèvement rapide des marchandises nigériennes en transit.

Grâce à ces efforts, a ajouté le directeur du PAA, en fin octobre 2009, 12 207 tonnes de trafic ont été enregistrées sur le Niger contre 1 225 tonnes en 2008, soit un taux de croissance de 896%. "Au final, le ferroutage permet d’obtenir un coût à la tonne rendu à Niamey de 59 000 F CFA contre 60 000 F CFA à Cotonou, avec un transit time de moins de 10 jours", a-t-il souligné.

Il a en outre, annoncé qu’en sus du projet ferroutage, le PAA a réalisé des innovations technologiques afin de faciliter le passage des marchandises en transit. Il s’agit entre autres, de la rénovation du site Internet, un serveur vocal pour avoir toutes les informations sur le positionnement des navires, un système de Tracking par satellite des camions et conteneurs munis de balises permettant de les localiser.

Sié Simplice HIEN

Enquête sur un trafic d’armes aux sommets de l’État libyen


Luc Mampaey , Federico Santopinto-ITRI-Institut tunisien des Relations Internationales-02-12-09
jeudi 3 décembre 2009

Une affaire pénale a conduit le procureur anti-mafia de Pérouse (Italie) à révéler l’achat de 500 000 fusils d’assaut chinois et de leurs munitions par des négociants italiens à la demande de proches du colonel Kadhafi. L’importance de ce transfert d’armes et la qualité des responsables impliqués à Tripoli laissent à penser que la Libye entend armer discrètement des protagonistes au Proche-Orient ou en Afrique.

En mars 2006, le procureur anti-mafia du parquet de Pérouse (Italie), Dario Razzi, lançait l’Opération Parabellum », une enquête sur un vaste trafic d’armes destinées à la Libye par l’intermédiaire de courtiers italiens et chinois, via des sociétés off-shore. Le procureur Razzi enquêtait initialement sur une affaire de trafic de drogue.

Selon l’enquête du procureur Dario Razzi, de hauts responsables libyens voulaient acheter 500 000 fusils d’assaut chinois SMG T-56 7.62mm (une variante de la Kalachnikov AK-47) et 10 millions de munitions par le biais d’intermédiaires italiens et de leurs sociétés chypriotes et maltaises. La valeur de la transaction, qui, initialement, ne devait pas dépasser 40 millions de dollars, a été fixée par les intermédiaires italiens à 64 millions de dollars, compte tenu des commissions et du coût de la corruption des fonctionnaires libyens. Les médiateurs italiens avaient déjà fait parvenir aux Libyens six T-56 à titre de démonstration. Au moment de leur arrestation, ils étaient sur le point de sceller l’accord de vente pour l’ensemble de la transaction.

L’entreprise chinoise qui produit les T-56 est la China North Industries Corp., connue aussi sous le nom de Norinco. La médiation entre les courtiers italiens et Norinco était assurée par une société chinoise d’import-export, China Jing An, représentée par M. Luming. Selon le rapport d’enquête italien, la China Jing An était aussi en mesure de proposer à la vente d’anciennes armes de la FN Herstal.

La destination de ces grandes quantités d’armes n’est pas établie. Les quantités évoquées dépassent cependant largement la capacité d’absorption légitime de la Libye, un pays de 6 millions d’habitants et d’environ 120 000 hommes et femmes en armes (armée nationale et milices populaires). La justice italienne suspecte la Libye de vouloir réacheminer ces armes vers d’autres pays, et cite notamment la République démocratique du Congo, le Tchad, le Soudan et l’Irak. Les écoutes téléphoniques menées par les enquêteurs italiens révèlent en outre que les intermédiaires italiens étaient parfaitement conscients de ce que la Libye ne pouvait être la destination finale.

Les écoutes téléphoniques indiquent aussi que l’intérêt des commanditaires libyens ne se limitait pas à l’achat des fusils d’assaut chinois. Ils avaient au départ manifesté la volonté d’acquérir un million de Kalachnikov AK-47 russes. Les intermédiaires italiens sont apparus étonnés et embarrassés face à une telle demande. Le choix de se tourner dans un premier temps vers Norinco, en Chine, pour l’achat de 500 000 T56 aurait été dicté par des raisons de disponibilité et de rapidité.

La justice italienne n’aura évidemment à juger que des faits reprochés aux présumés trafiquants italiens : participation à une transaction d’armes sans être inscrits au registre national des entreprises autorisées à acheter et à vendre des armes, ne pas avoir informé le ministère de la transaction en question, être dépourvus des autorisations nécessaires, corruption de fonctionnaires libyens. En effet, bien que les prévenus aient opéré via des sociétés off-shore établies à Malte et à Chypre, la justice estime que l’essentiel de leur activité s’est exercée sur le territoire italien.

Le rôle des intermédiaires italiens
Le 12 février 2007, la justice italienne a procédé à l’arrestation de quatre présumés trafiquants italiens : Ermete Moretti, Gianluca Squarzolo, Massimo Bettinotti et Serafino Rossi. La cinquième personne, Vittorio Dordi résidait en République démocratique du Congo au moment des arrestations. Il a entretemps été extradé vers l’Italie et placé en résidence surveillée dans la province de Piacenza, dans le nord de l’Italie.

Squarzolo était sous contrôle téléphonique depuis 2005, dans le cadre d’une enquête sur un trafic de drogue dans la province de Terni. Il est apparu que Squarzolo, que la justice italienne considère comme un petit trafiquant, était en contact avec Moretti. L’enquête s’est ainsi étendue à ce dernier, propriétaire d’au moins deux sociétés dont il est l’unique administrateur : Middle East Export srl à Milan, et Middle East Engineering ltd basée à Malte.

L’enquête indique que Moretti était en contact avec les milieux militaires libyens, et notamment avec le colonel Tafferdin Mansur. C’est au cours d’un appel téléphonique à Moretti, le 8 mars 2006, que le colonel libyen Mansur fait part à son interlocuteur de sa volonté d’acheter une grande quantité de fusils d’assauts de type Kalachnikov. Moretti s’est saisi de l’affaire et aurait envoyé, en mars 2006, Squarzolo en Libye pour y rencontrer le colonel Mansur afin « d’acheter du ciment », selon les conversations téléphoniques interceptées. Au cours d’une fouille à son retour à l’aéroport de Fiumicino (Rome), les douaniers ont saisi dans les bagages de Squarzolo des catalogues d’armes.

Le rôle de Bettinotti, également en contact avec Moretti, aurait été d’identifier les armes qui correspondaient le mieux aux exigences des Libyens. Bettinotti est un expert en armes et directeur général de Military Industrial Representatives (MIR), basée à La Spezia, en Ligurie, mais qui dispose aussi d’un siège à Malte. Bettinotti serait en outre étroitement lié aux entreprises de Moretti. Quant à Rossi, présenté comme un expert en armes légères, il aurait été au courant des négociations et assistait Bettinotti.

C’est cependant Vittorio Dordi qui semble jouer un rôle clé dans l’affaire. Il ressort des interceptions téléphoniques que Dordi, qui entretenait des liens directs avec les autorités libyennes, s’est rendu plusieurs fois à Tripoli pour discuter de ventes d’armes, dont le million de Kalachnikov et ensuite les T-56 chinois.

Vittorio Dordi, très bien introduit auprès des milieux militaires russes, est le directeur général de Gold Rock Trading Ltd, une société basée à Chypre, mais possédant un bureau à Pontetaro (province de Parme en Italie) et spécialisée dans la vente d’armes de tout type. La Gold Rock serait en outre en partenariat avec la société géorgienne Tam (Tbilisi Aviation Manufacturing), qui produit les Sukhoi 25, et la société russe MI-Helicopters basée à Kazan. Ces trois sociétés ont créé en 2002 une nouvelle société nommée Aerosonic Ltd.

Mais ce sont surtout les relations congolaises de Dordi qui préoccupent les enquêteurs. Selon nos sources, Vittorio Dordi bénéficiait d’amitiés au plus haut niveau à Kinshasa, et aurait d’ailleurs été en possession d’un passeport diplomatique congolais. Selon le compte-rendu des interceptions téléphoniques figurant dans le rapport d’enquête, au moment de quitter le Congo pour rentrer en Italie, un émissaire de la présidence congolaise lui aurait signifié la volonté du président de lui parler personnellement et immédiatement, l’obligeant à retarder son voyage.

Selon l’enquête, Moretti et Bettinotti entretenaient de longue date d’excellents contacts avec les autorités libyennes et n’avaient donc, a priori, pas réellement besoin de Dordi pour conclure la transaction entre la Chine et la Libye. Il n’est dès lors pas à exclure que le rôle de Dordi puisse être plutôt lié aux filières supposées de réacheminement de ces armes après livraison à la Libye, notamment vers des groupes indéterminés en République démocratique du Congo.

Les contacts du GRIP auprès du panel d’experts attaché au comité des sanctions du Conseil de Sécurité des Nations unies, chargé de contrôler l’application des restrictions internationales en matière de vente d’armes en République démocratique du Congo, confirment que ceux-ci s’intéressent de très près à cette affaire, et en particulier au rôle de Vittorio Dordi.

Les autorités libyennes impliquées
Parmi les autorités libyennes suspectées figure le colonel Tafferdin Mansur, haut fonctionnaire du ministère de la Défense. Mansur était le principal contact des présumés trafiquants italiens qui, selon l’enquête, lui auraient régulièrement versé des pots-de-vin. Il est identifié dans l’enquête comme l’acheteur. Il devait en outre organiser le séjour des présumés trafiquants italiens qui se rendaient à Tripoli. Les actes de l’enquête démontrent toutefois que les intermédiaires italiens se rendant à Tripoli étaient toujours accueillis à l’aéroport par des militaires afin de faciliter le passage des contrôles.

Des suspicions pèsent aussi sur le chef d’état-major libyen, Abdulahim Ali al Sied, responsable du bureau des achats du ministère de la Défense de Tripoli. À la demande de Mansur, Sied aurait signé le certificat d’utilisation finale que l’entreprise chinoise Norinco avait demandé avant d’envoyer les six premiers T-56 à des fins d’évaluation.

Parmi les autres autorités libyennes impliquées figurent l’ingénieur Usama Ahnish et un certain Mahmmud, dont le nom de famille est inconnu, apparemment eux-aussi fonctionnaires du ministère libyen de la Défense. Usama Ahnish serait venu en Italie pour présenter l’offre à Moretti, mais aussi se faire rémunérer pour son rôle et les informations fournies. L’enquête a aussi identifié un Libyen du nom de Mohamed el Masdub, titulaire d’un compte auprès de la Banca Popolare di Vicenza sur lequel Moretti aurait versé 50 000 euros depuis sa société de Malte, Middle East Engineering. Il est probable qu’il s’agisse de pots-de-vin destinés à Mansur et Usama. De nombreux autres pots-de-vins auraient ensuite été payés selon le même mode opératoire.

Selon nos sources proches de l’enquête, la principale entreprise publique libyenne, ENG Holding, qui contrôle directement ou indirectement l’essentiel de l’économie du pays, serait aussi impliquée dans l’affaire. ENG Holding est dirigée par un gendre de Kadhafi, Khaled El-Khweldi El-Hamedi, fils d’un membre important du Conseil du commandement de la révolution. L’enquête fait apparaître qu’ENG Holding était au courant de la transaction d’armes avec la Chine.

Khaled El-Khweldi El-Hamedi est aussi à la tête de l’IOPCR, International Organisation for Peace, Care and Relief, la plus grande ONG libyenne dont la vocation officielle est de promouvoir la paix et l’aide humanitaire. ENG Holding et IOPCR sont établies à la même adresse et partagent les mêmes numéros de télécopie et de téléphone. C’est sur leur télécopieur (+218 21 47 80777) que Bettinotti a transmis le bordereau de livraison relatif aux six fusils d’assaut T-56 envoyés à Tripoli afin d’être évalués.


Conclusion

Moretti et Bettinotti ont reconnu leur culpabilité et négocié une peine de quatre années de prison avec la justice italienne. Le procès des autres prévenus italiens est prévu pour le début du mois de décembre 2009. Il mérite un suivi attentif, et promet d’être fort instructif quant aux mécanismes des trafics d’armes qui multiplient courtiers, intermédiaires et sociétés écrans off-shore.

Il conviendrait de rester très attentif aux implications et complicités des personnalités libyennes citées dans le dossier. Leur rang et proximité avec le pouvoir indiquent que cette affaire ne pourrait être ramenée à une banale affaire de corruption de fonctionnaires, à l’insu du « Guide suprême de la révolution » ou de son entourage immédiat.

Luc Mampaey

Chercheur au Groupe de Recherche et d’Information sur la paix et la Sécurité (GRIP) depuis 1994. Ancien sous-officier des forces armées belges, il est docteur en sciences économiques (Université de Versailles Saint-Quentin), ingénieur commercial (HEC Saint-Louis), et titulaire d’un DES en gestion de l’environnement (ULB/IGEAT).

Federico Santopinto

Chercheur au Groupe de Recherche et d’Information sur la paix et la Sécurité (GRIP). Dernier ouvrage publié : Le développement, une arme pour la paix : Les stratégies de la coopération européenne face aux conflits armés africains.

mercredi 2 décembre 2009

Tandja face à ses problèmes


Tandja face à ses problèmes
Écrit par Christophe Boisbouvier (Jeune Afrique N° 2551 ) (Le Démocrate du Mardi 1er Décembre 2009)
Mercredi, 02 Décembre 2009 07:58

Des tracts qui circulent dans les casernes confirment ce que le chef de I’État savait: son armée n’est pas totalement acquise à sa cause… Il s’en méfie, et manie sanctions et récompenses pour tenter de calmer les tensions.
C’est .l’histoire de l’hyène qui invite la chèvre à boire le thé chez elle : « Assois – toi sur cette natte. Il n’y a pas de trou en dessous. » Aussitôt, la chèvre se méfie et s’assoit ail1eurs. Bon choix. Il y avait bien un trou .... Depuis le 10 novembre, le chef d’état- major de l’armée nigérienne appelle la troupe à ne pas faire de politique. À Agadez, à Tahoua, à Maradi devant les parachutistes, le général Moumouni Boureïma adresse le même avertissement aux soldats: « Je vous mets en garde contre toute tentative de remise en cause des institutions de la République. » Commentaire d’un gradé: «C’est la preuve qu’il y a un trou sous la natte...» Cette «chose» que l’on ne saurait voir, ce sont sans doute des tracts anonymes qui circulent dans les casernes depuis plusieurs semaines. «Acte n°1», « Acte n°2 », etc., condamnent l’accueil réservé aux quelque huit cents ex-combattants touaregs fraîchement arrivés de Libye. Beaucoup de militaires ne comprennent pas ces anciens rebelles logent dans les meilleurs hôtels, roulent en Ax4 et bénéficient d’une protection rapprochée... Surtout, l’un de ces documents- rédigé avec soin – affirme qu’après le 22 décembre, date initiale de la fin de son mandat, le président Tandja ne sera plus légitime. Selon ce texte, c’est justement parce que l’armée nigérienne est républicaine qu’elle ne peut reconnaître la légalité du pouvoir actuel au-delà du 22 décembre Mamadou Tandja prend la menace au sérieux. Mieux que personne, il sait qu’il existe dans son armée une culture du coup d’État. Parce qu’il y en a déjà eu trois (en 1974,1996 et 1999) et qu’il a lui-même participé au premier, aux côtés de Seyni kountché. Et surtout parce que, au Niger, les putschistes n’ont aucune mauvaise conscience.

À chaque fois, ils se présentent comme des redresseurs de torts - la famine de 1974, le blocage politique de 1996, la dérive autoritaire de 1999. De fait, en avril 1999, les assassins du général sous la contrainte, il est vrai - de rendre le pouvoir aux civils, et l’ont fait. DES ANCIENS PUTCHISTES Aujourd’hùi, deux des figures du putsch de 1999 sont toujours aux affaires. Ce sont le général Moumouni Boureïma lui - même, dit Tchanga ..., et le colonel Djibrilla Hima Hamidou, dit Pelé, commandant de la zone militaire de Niamey. Dix ans après, le chef de l’État ne veut pas que de jeunes officiers s’inspirent de Tchanga et de Pelé Pour parer le coup, le colonel Tandja joue d’abord sur la fraternité d’armes. Certes, à la différence de la majorité des cadres de l’armée... A 71 ans, il dispose d’un solide réseau d’amitiés. Soldes confortables, indemnités de mission ... Il soigne les officiers supérieurs.

« Depuis le début de son bras de fer avec les juges et la classe politique, Tandja multiplie les cadeaux, confie un gradé. Pour les officiers les plus en vue, le tarif, c’est une villa clé en main et un via- tique de 20 à 50 millions de F CFA [30500 à 76000 euros, NDLR]. » Outre Tchanga, qu’il reçoit presque tous les jours, il choie tout particulièrement quatre généraux Seyni Garba, l’adjoint de Tchanga Mamadou Ousseini, chef de l’armée de terre; Salou Souleymane, chef de l’armée de l’air; et Abdou Kaza; conseiller national à la sécurité et ancien aide de camp du chef de l’État. Quand iI va à l’étranger, ce sont précisément Tchanga et ces quatre officiers supérieurs qui viennent le saluer à l’aéroport. UNE GARDE CHOYÉE Mamadou Tandja s’occupe aussi avec un soin jaloux de sa garde présidentielle : six cents hommes commandés par Hamidou Maigari... Le chef de l’État ne néglige pas non plus les chefs des principales unités de province (Maradi, Zinder,Tahoua, Agadez, etc.).

En 1974 il se souvient fort bien que le coup d’État est parti de l’intérieur du pays. Enfin, le président veille au paiement régulier de la solde à tous les hommes de troupe. ...Les soldats ne touchent plus d’indemnités de mission. Pour un certain nombre d’entre eux, le revenu mensuel passe de 120.000 à 40.000 FCFA. Pour amortir le choc financier, Tandja envisage des mesures d’accompagnement. Il manie la carotte, mais aussi le bâton. Gare aux membres de l’état - major qui n’approuvent pas son passage en force pour prolonger son mandat jusqu’en 2012. En août dernier, le colonel Garba Maikido n’a pas voulu faire allégeance. Oh ! il n’a rien dit. Simplement, il a refusé le cadeau que ses frères d’armes avaient accepté. Aussitôt, il a été limogé de son poste de chef d’état - major adjoint de l’armée de terre et remplacé par un fidèle du régime...

Était -ce aussi un avertissement feutré au patron de l’armée de terre, le général Mamadou Ousseini, qui n’aurait pas été l’un des plus farouches partisans de la réforme constitutionnelle du mois d’août dernier ? En tout cas, sur le curseur des sanctions, Tandja évite d’aller trop loin et de provoquer la troupe. Comme Garba Maikido est estimé dans les casernes pour sa bravoure au combat, il n’a pas été mis aux arrêts, ni rayé des cadres de l’armée. De même, après la diffusion des tracts anonymes daris les casernes, une dizaine de jeunes officiers - avec grade de commandant ou de capitaine ont été longuement interrogés ... puis tous relâchés. HOMMES DE CONFIANCE Pour se préserver de toute mauvaise surprise, le chef de l’État s’appuie aussi sur ses services de sécurité. L’homme fort dans ce secteur, c’est Albadé Abouba.

Ancien cadre dans une société d’uranium, ancien sous-préfet, Albadé est aujourd’hui ministre d’État, ministre de l’Intérieur et de la. Sécurité publique. En septembre-octobre, il a même été Premier ministre par intérim. « Pour Tandja, il est d’une fidélité à l’épreuve des balles », dit de lui un familier du Palais. Depuis le début ide la crise en mai dernier, le président a voyagé deux fois. Début septembre en Libye, et fin septembre au Venezuela. À chaque fois, c’est son ministre de l’Intérieur qui a « gardé la maison ». Autre homme clé : l’ancien commissaire de police Issoufou Sako, l’actuel directeur du centre de documentation d’État. « C’est l’âme damnée de Tandja », disent les mauvaises langues. « Il a des dossiers sur tout le monde. » Pour surveiller ses compagnons d’armes, le colonel Tandja dispose encore du bureau du renseignement militaire.

Son chef, le colonel Abdoulkarim Goukoye, est aussi porte-parole de l’armée. En juin dernier, quand l’opposant Mahamadou Issoufou a appelé publiquement les forces de défense et de sécurité « à désobéir» aux ordres illégaux du chef de l’État, c’est lui qui a répliqué à la radio d’État en affirmant que l’armée resterait neutre. Cela dit, pour tenir la troupe, Mamadou Tandja sait qu’il ne suffit pas d’alterner sanctions et récompenses. À long terme, il faut convaincre. Et là, ce n’est pas gagné. Au référendum du mois d’août comme aux législatives d’octobre, au-delà des’ chiffres officiels, tout indique que les militaires - qui votaient un jour avant les civils - se sont abstenus aussi massivement que les autres Nigériens. « D’après nos informations, seuls 10 % des militaires de Tahoua se sont rendus aux urnes, affirme le FDD (Front de défense de la démocratie).

C’est normal. Les militaires sont comme tout le monde. Ils ont une famille et des parents parmi les civils. » Évidemment, le, pouvoir mesure ce risque de coupure politique avec les,hommes· en uniforme. Il leur rappelle que, lorsque les opposants, Mahamane Ousmane et’ Mahamadou Issoufou étaient, aux affaires, entre 1993 et 1996 «. L’armée n’était pas si bien lotie qu’aujourd’hui. Mais l’argument pèse-t-il encore quinze ans après ? Surtout, pour garder la confiance de la troupe, le président Tandja sait qu’il lui faut de l’argent. Beaucoup d’argent. Or, à la suite de la suspension du Niger par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le 17 Octobre, l’Union européenne vient de geler son aide au Niger. Les Chinois pourront-ils compenser ce manque à gagner ? C’est le pari du chef de l’État. L’uranium aidant, il estime que le temps travaille pour lui. Ses adversaires pensent exactement le contraire. C’est tout l’enjeu.

Marche pacifique de la Société Civile à Arlit, le 5-12-09





Coordination de la société civile D’Arlit

Arlit, le 29 Novembre 2009

Réf : N/L N°025/CSA/11/2009

A

- Monsieur le préfet du département d’Arlit

- Monsieur le Maire de la commune urbaine d’Arlit


-Objet : informations sur la marche pacifique de protestation contre AREVA et ses filiales au Niger.

Monsieur le Préfet,

Monsieur le Maire,

Comme déjà annoncé dans notre communiqué de presse du 14 Novembre 2009, la coordination de la société civile d’Arlit vous informe qu’elle organise une marche pacifique de la population pour exprimer son mécontentement et sa désapprobation contre l’obstination d’AREVA et ses filiales au Niger (Somaïr et Cominak) de donner suite à plusieurs de nos revendications.

Nous rappelons à toute fin utile que nos points de revendication et désapprobation sont :
L’augmentation à la hausse de l’enveloppe de développement durable allouer au département d’Arlit ; Il est particulièrement important de rappeler aussi que l’augmentation à la hausse de l’enveloppe allouer au développement durable du département se justifie par l’offre et les besoins. En effet, malgré la montée des prix de l’uranium, l’augmentation de la production dans les mines d’Arlit, les besoins du développement durable que nous avons estimé au minimum de 2,5 milliards de francs CFA ne sont aujourd’hui couvert qu’à hauteur de 450 millions de francs CFA.

C’est pourquoi un minimum d’actions nécessaires et impératives tardent à être mises en oeuvre et c’est le cas de :

Le soutien aux maraîchages ;

L’électrification des quartiers pauvres d’Arlit ;

La construction d’un parking gros-porteur à Arlit (le stationnement et la circulation des camions gros-porteur qui transportent des produits dangereux et nocif pour la population.) ;

L’adduction d’eau potable, de l’électricité dans les écoles de la commune et la création d’un complexe omnisport pour les loisirs des jeunes.

Le désenclavement des autres communes du département impactées par l’activité minière.

Le bitumage des rues d’Arlit

Les injustices contenue dans la mise en œuvre de l’observatoire de santé et de sa mise en place irrégulière pour les mines d’uranium au Niger.

L’arrêt des persécutions exercées sur le président de la coordination de la société civile d’Arlit et l’annulation des sanctions qui lui ont été infligées pour ses actions en faveur de la protection de l’environnement confirmées par l’irradiation par AREVA et ses filiales au Niger des populations d’Arlit par le dernier rapport de Greenpeace après ceux de plusieurs autres organisations nationales et internationales.

L’amélioration des conditions sociales et économiques des travailleurs sous-traitants des filiales d’AREVA.

L’arrêt de licenciement des jeunes cadres nigériens à la SOMAIR.

La mise en place d’une politique de recrutement des jeunes qui tiennent compte de la décentralisation et de la situation de la jeunesse à Arlit.

Comme vous le savez toutes ces sollicitations ont fait l’objet de correspondances de notre part à AREVA et ses filiales sans aucune réponse ou réaction.

Notre mobilisation pacifique de la population d’Arlit c’est déroulera le 05 décembre 2009 à travers une marche pacifique dont le programme est le suivant :

Rassemblement devant le palais de justice d’Arlit à partir de 08 heures ;
Marche pacifique dans l’itinéraire allant de la justice à la préfecture d’Arlit ;

Meeting et lecture de notre déclaration devant la préfecture d’Arlit ;

Dispersion des manifestants et fin de la manifestation.

Veuillez agréer Monsieur le Préfet, Monsieur le Maire l’expression de notre haute considération.


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- Copies.

AREVA et filiales au Niger

Tous les Maires des CU/départ.

Toutes les OSC/Arlit

ODIV/ Arlit

ANDDH/Arlit

ONG Aghirin’man :

CR. GREN /Agadez

Conseil des jeunes/Arlit

SNEN

Fédérations des femmes

Coopératives agricoles
http://www.temoust.org/marche-pacifique-de-la-societe,12716

Libye - Suisse : guéguerre d’usure

Libye - Suisse : guéguerre d’usure
Tripoli a condamné à seize mois de prison ferme deux ressortissants de la Confédération helvétique

Les deux hommes d’affaires suisses retenus en Libye ont été fixés, mardi, sur leur sort. Ils ont été condamnés par la justice libyenne à seize mois d’emprisonnement pour « séjour irrégulier ». Max Goldi et Rachid Hamdani devront également comparaître pour une deuxième affaire concernant leurs activités commerciales. Cette décision judiciaire ravive le contentieux vieux d’un an entre Tripoli et Berne.
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mercredi 2 décembre 2009 / par Stéphanie Plasse
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Hasard ou coïncidence ? Deux hommes d’affaires suisses ont été condamnés, mardi, à seize mois de prison ferme pour « séjour irrégulier et à « une amende de 2000 dinars libyens (environ 1100 euros) chacun », 48 heures après le vote du peuple helvétique contre les minarets. Le dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, tiendrait-il sa double revanche envers Berne qui avait interpellé en juillet 2008 son fils, Hannibal, et son épouse pour mauvais traitements envers des domestiques ? La condamnation soudaine des deux Suisses laisse perplexe. Arrêtés le 19 juillet 2008, ils auront attendus seize mois pour être fixés sur leur sort.

L’affaire Hannibal : sujet de discordePour l’heure, Max Goldi, chef de la filiale du groupe d’ingénierie ABB, et Rachid Hamdani, responsable d’une PME vaudoise (ouest de la Suisse), se trouvent toujours à l’ambassade de Suisse à Tripoli, selon Berne. Une source judiciaire libyenne, interrogée par l’AFP, a indiqué que seuls les vingt jours passés en prison après leur interpellation seraient pris en compte et que « les deux hommes d’affaires pouvaient faire appel de leur jugement dans un délai d’une semaine ».

Cette décision judiciaire ravive les tensions entre les deux pays. Depuis 2008, la Suisse essaye d’amadouer la Libye, en vain. En août dernier, Hans-Rudolf Merz, le président de la Confédération helvétique, avait présenté ses excuses pour le traitement infligé à l’un des fils de Mouammar Kadhafi et avait signé un protocole de normalisation des relations entre les deux pays. Il espérait ainsi régler le contentieux et libérer les deux Suisses. Mais, ce choix tactique a été une erreur. Quelques jours plus tard, les deux hommes d’affaires suisses, qui devaient retourner dans leur pays, ont été amenés dans un lieu secret en Libye pour y subir des test médicaux. Ils ont ensuite été retenus à l’ambassade de Suisse à Tripoli, en attendant leur jugement.

Cette condamnation à seize mois de prison ferme risque de durcir les mesures de rétorsion qui ont été prises par Tripoli et Berne : du côté libyen, avec le retrait d’avoirs bancaires des banques suisses et de l’expulsion des sociétés helvétiques ; et du côté Suisse, avec l’adoption d’une politique restrictive de visas shengen envers les ressortissants libyens. En septembre dernier, le ton était monté d’un cran à la suite d’une requête déposée par Mouammar Kadhafi qui demandait que la Suisse soit rayée de la carte et ses régions linguistiques réparties entre ses voisins.

Grippe A /H1N1 :36 nouveaux cas et un quatrième mort en Algérie

Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a annoncé que trente-six (36) nouveaux cas de grippe A /H1N1 ont été confirmés mardi, dont un nouveau cas mortel, portant à 335 le nombre total de cas enregistrés à ce jour dans le pays, dont 4 décès.




Le cas mortel, un homme de 37 ans, est survenu à Constantine, indique un communiqué du ministère. Le ministère a fait état dans le même communiqué de dix (10) cas à Alger concernant trois femmes âgées de 63, 43 et 34 ans, cinq hommes âgés de 72, 47, 39, 31 et 22 ans, un adolescent de 16 ans et un garçon de 7 ans.

Le texte signale également sept cas à Constantine concernant deux jeunes femmes âgées de 27 et 20 ans, une fille âgée de 11 ans, un homme de 36 ans, deux garçons âgés de 7 ans (sujet contact) et un adolescent de 17 ans. Deux autres cas à Sétif relatifs à un homme de 35 ans et un jeune homme de 20 ans (sujet contact), ajoute le communiqué.

Le communiqué fait état également de trois cas à Batna concernant un jeune homme de 27 ans (sujet contact), un adolescent de 16 ans (sujet contact) et une adolescente de 16 ans, de trois cas à M’sila, deux jeunes filles de 19 et 17 ans (sujets contact) et une jeune femme de 20 ans et trois cas à Biskra relatifs à une jeune femme de 29 ans (sujet contact), une jeune femme de 21 ans et à un jeune homme de 29 ans.

Le ministère annonce aussi deux cas à Tizi Ouzou relatifs à un homme de 42 ans et une fillette de 9 ans, un cas à Annaba concernant une femme de 56 ans, un cas à Bouira relatif à un homme de 42 ans, un cas à Djelfa concernant une fillette de 4 ans, un cas à Ghardaïa concernant un jeune homme de 27 ans et un cas à Oran, une jeune femme de 32 ans.




Par El Watan avec APS

APPEL A MANIFESTER/Bruxelles le Mardi 8 Décembre 2009 à 11h

01-12-09
COORDINATION POUR LA SAUVEGARDE DE LA DEMOCRATIE AU NIGER
APPEL A MANIFESTER
Bruxelles le Mardi 8 Décembre 2009 à 11h


DAns le cadre de la poursuite et de l'intensification de notre lutte pour la restauration effective des acquis démocratiques au Niger, la Coordination pour la Sauvegarde de la Démocratie au Niger (CSD France), le Collectif pour la Sauvegarde des acquis Démocratique au Niger (COSAD Belgique) et la Coordination Europe pour la Restauration de la Démocratie au Niger (CERDN) appellent à vaste rassemblement devant le siège de l’Union Européenne 175, Rue de la Loi – 1048 Bruxelles le Mardi 8 Décembre 2009 à 11heures précises.
Cette manifestation entre dans le cadre des consultations au titre des articles 9 et 96 de l'Accord de Partenariat ACP – CE (communément appelé Accord de Cotonou), entre l’Union Européenne et la République du Niger suite à une décision du Conseil des Ministres de Affaires Etrangères l'Union.

Dans cette perspective, la Coordination pour la sauvegarde de la démocratie invite les militantes et militants ainsi que tous nos compatriotes attachés à la restauration et à la défense des acquis démocratiques au Niger, à faire un large écho à cette manifestation en vue d’une mobilisation massive pour l’occasion.
La coordination invite instamment les militantes et militants ainsi que tous nos compatriotes vivant en Europe, à prendre dès à présent toutes dispositions utiles afin de participer pleinement à cette manifestation.

Des voitures particulières mises pour l’occasion à la disposition des participants assureront le transport Aller – Retour Paris - Bruxelles.

Le départ de Paris est prévu le Mardi 8 Décembre 2009 à 06h30 précises à porte de la chapelle- Sortie du métro porte de la chapelle.

Aux fins d’une meilleure organisation du transport, nous prions les destinataires de cet appel à nous confirmer dès réception, par retour mail (coordonnées téléphoniques inclus), leur participation effective à la manifestation au plus tard le 03/12/2009.

Pour la Coordination
Chékaraou Touré Moctar

Copenhague : télé France et satellite," L’uranium, l’héritage empoisonné"


afriquinfos- 02/12/2009 à 11:27
mercredi 2 décembre 2009

Le jour de l’ouverture du sommet de Copenhage, la chaîne diffusera à 18h30 et 22h30 le documentaire L’uranium, l’héritage empoisonné. Dominique Hennequin et Pascal Laurent se sont rendus au Niger et au Gabon pour filmer les conséquences de l’exploitation de l’uranium.

Le document sera programmé à nouveau le samedi 12 décembre à 22h, suivi d’un débat en plateau animé par Elise Lucet

Ansongo : Initiatives pour la paix

S. K. HAIDARA AMAP - Ansongo- L’Essor, 02/12/2009
mercredi 2 décembre 2009

Le climat jusqu’alors paisible du cercle d’Ansongo est troublé ces derniers temps par un banditisme sans précédent se traduisant par des attaques à mains armées et occasionnant souvent des morts d’hommes et des vols de bétail.

Devant l’ampleur du phénomène, l’Etat a dépêché à la fois des forces de sécurité et des missions de sensibilisation sur le terrain, afin de ramener les uns et les autres à la raison.

Les ressortissants du cercle ne sont pas restés en marge des nombreuses initiatives entreprises pour ramener la quiétude et la paix. Ainsi pour mettre fin aux attaques répétées entre Peuls et nomades, notamment dans la commune de Tessit (Gourma), Sadou Diallo, le maire de Gao et Mahmoud Ag Hatabo, le président du conseil de cercle, tous deux ressortissants d’Ansongo, ont été désignés comme facilitateurs. Ils ont ainsi sillonné villages et fractions pour sensibiliser les différentes communautés vivant le long de la vallée et dans le Gourma à la nécessité de mettre un terme aux hostilités qui mettent à mal le développement socio-économique du cercle.

A cette démarche s’est ajoutée celle entreprise par l’Association de soutien aux efforts de développement du cercle d’Ansongo (ASEDCA) qui a également parcouru un certain nombre de communes pour défendre la même cause.

C’est dans un souci identique que le conseiller national, Abdoulaye Amadou Diallo, ressortissant de Fafa, et Ahmed Mohamed Cissé, chargé de mission au ministère de l’Industrie, des Investissements et du Commerce, émissaires du ministre Ahmadou Abdoulaye Diallo, viennent de séjourner à Ansongo où ils ont rencontré les différents chefs de village et notables. Ils se sont aussi rendus à Fafa pour discuter avec les jeunes. Ces derniers ont promis de travailler à un rapide retour de la sécurité dans le village de Fafa, souvent présenté comme un « nid de bandits ».

C’est la première fois depuis le début de la crise que ces jeunes ont accepté de rencontrer des émissaires. Ils ont discuté avec eux de la possibilité d’organiser un forum qui regrouperait tous les fils du cercle, voire de toutes les communautés du nord pour circonscrire une fois pour toutes la circulation et la prolifération des armes à feu. Les pouvoirs publics partagent ce souci et s’emploient, parallèlement, à pousser les feux du développement. Le programme de réinsertion des jeunes du nord a ainsi été reçu avec enthousiasme à Ansongo où les jeunes se sont pressés à la porte de la mairie pour le dépôt des dossiers des différents projets.

Avec la paix tout devient possible.

S. K. HAIDARA AMAP - Ansongo

Les conséquences humanitaires des changements climatiques au Mali

Action contre la Faim - 02/12/2009 13:30:00
mercredi 2 décembre 2009

Comme 80% des Maliens, les Tamashek -ethnie nomade vivant dans le Sahel, tirent majoritairement leurs revenus de l’élevage et de l’agriculture et sont de ce fait extrêmement dépendants du climat. Cette année, la saison des pluies a commencé avec un mois et demi de retard provoquant une véritable urgence humanitaire.

Dans la région de Gao, au Nord du Mali, les pluies arrivent chaque année aux environs du mois de juin. Cette année, elles sont arrivées en août. Pour les scientifiques, ce retard de la saison des pluies serait un effet des changements climatiques. De plus, la durée de la saison humide diminue et l’on constate un dérèglement météorologique en Afrique de l’Ouest. Ainsi, cette année, alors que Ouagadougou -capitale du Burkina Faso- subissait des inondations record, la région du Sahel subissait d’importantes sécheresses.

Le Sahel est une zone semi-aride qui s’étend entre le désert du Sahara et les zones tropicales humides plus au Sud. Les zones sahéliennes ont toujours été habitées ; ce sont des régions sèches et difficiles mais viables grâce aux pluies qui y tombent une fois par an. Les éleveurs et les agriculteurs du Sahel ont adapté leurs modes de vie depuis des millénaires à ce calendrier et cet environnement. Aux dires des éleveurs de la région de Gao, la sécheresse d’aujourd’hui est pire que celles des années 70 et 80 car elle décime l’ensemble du cheptel. C’est ce qu’explique Mohammed Al Karim, nomade tamashek vivant dans un campement à 80km de Gao : « depuis 5 ans, les pluies sont de plus en plus tardives. Du coup, les animaux meurent de faim et de soif. Le soleil s’est rapproché de nos têtes : il fait plus chaud et en plus, beaucoup de maladies se développent : le bétail est tellement faible quand arrivent enfin les pluies, qu’il tombe malade et meurt. Toutes les espèces sont mortes cette année, même les chameaux et les ânes, extrêmement résistants ! On est très fatigué de chercher du grain, des pâturages et de l’eau tout le temps et on n’arrive plus à vivre de l’élevage. » Les pertes moyennes d’animaux sont d’environ 50% mais certains ont perdu jusqu’à 90% de leur troupeaux !


La perturbation des prix du marché
Pour compenser le manque de pâturages, les éleveurs ont voulu acheter des aliments pour leurs animaux mais une bulle spéculative s’est enclenchée : le prix de la nourriture pour le bétail a été multiplié par 4, appauvrissant d’autant les éleveurs contraints à acheter à ce prix la nourriture pour sauver leurs bêtes. Au vu de cette situation, beaucoup d’éleveurs ont voulu les vendre. Cela a provoqué une forte spéculation, le prix du bétail étant parfois divisé par 5, ce que confirme Mohammed « Lors des grandes sécheresses des années 70, ce qu’il me restait comme animaux, j’arrivais à le vendre. Aujourd’hui, les prix se sont effondrés : je ne peux plus rien vendre ou alors pour rien ! Cet été, pour un sac de mil, il fallait vendre 5 chèvres, contre 1 habituellement. »

A cela s’est ajoutée une augmentation des prix de la nourriture pour les familles : cet été, le sac de riz coûtait plus de 30euros, ce qui est totalement inaccessible dans un pays où plus de 60% de la population vit avec moins de 2euros par jour. Les éleveurs sont donc sortis durablement affaiblis et appauvris par ce retard de pluie. Le bétail est leur seule source de revenus et constitue par ailleurs la base de leur alimentation. Habituellement, la malnutrition est quasi absente chez les populations nomado-pastorales : les enfants bénéficient toujours du lait très nutritif des animaux. Mais, cette année, ce retard des pluies a provoqué une détérioration rapide de l’état nutritionnel des populations les plus vulnérables.


Des effets dévastateurs...Par ailleurs, il s’agit aussi d’endiguer les conséquences désastreuses de ce retard de pluies pour les agriculteurs : seules 25% des rizières ont été semées. La récolte de l’année à venir s’annonce donc extrêmement faible, compromettant ainsi les réserves alimentaires. La malnutrition aiguë touche actuellement 16% des enfants de moins de 5 ans : c’est la deuxième cause de mortalité infantile. C’est la situation d’Alhousna. Cette petite fille de 7 mois ne pèse que 4 kg pour 61 cm. Elle est en état de malnutrition aiguë sévère. Ses parents et ses deux frères et soeurs ont parcouru 27 km à pied pour rejoindre l’un des sites de distribution mis en place par Action contre la Faim. En effet, face à cette situation de crise, les équipes d’ACF ont lancé des opérations d’urgence dans toute la région de Gao, en plus de leurs interventions habituelles. Ainsi, « 21 sites de distribution à travers la région ont ouvert pour près de 3000 familles. Depuis septembre et jusqu’en décembre, 2 distributions de nourriture auront lieu chaque mois pour tenter d’endiguer la crise et prévenir l’émergence de davantage de malnutrition. Chaque famille ayant un enfant de moins de 3 ans -les plus vulnérables- reçoit 30 kg de mil et 3 litres d’huile, ainsi que de la nourriture thérapeutique adaptée à l’état de l’enfant » explique Samantha, experte en aide alimentaire du pool urgence d’ACF, venue aider les équipes sur place à mettre en place cette vaste opération. Dans la bourgade d’Intahaka, ce jour-là, avec Alhousna, ce sont plus de 200 personnes venant d’un peu partout (certains ont fait jusqu’à 65 km à pied) qui sont venues chercher une ration alimentaire qui leur permettra de mieux faire face à cette difficile période de soudure. Les enfants y sont auscultés afin de détecter ceux atteints de malnutrition.


S’adapter : une urgence vitalePrésente dans cette région depuis une décennie, ACF vient en appui aux structures de santé locales pour détecter, traiter et prévenir la malnutrition, problème structurel au Mali. Des activités de sécurité alimentaire sont également mises en place pour essayer de redonner une autonomie alimentaire aux personnes les plus vulnérables. Il s’agit en effet bien souvent pour eux de devoir s’adapter aux dérèglements du climat en changeant leurs techniques agricoles ou leurs cultures : « Ce sont souvent des groupements de femmes vulnérables que nous soutenons : nous leur apportons un soutien technique, des conseils... Nous leur donnons des semences et les aidons à se constituer un stock qui pourra être utilisé pendant la période de soudure. En fait, nous formons de petites coopératives. Un système d’irrigation par goutte à goutte est installé afin de rationnaliser au maximum l’eau utilisée. Ce sont ainsi près de 2000 personnes et leurs familles qui bénéficient de ce soutien », explique Ali Oumar Maïga, en charge de ce programme pour ACF. Face à l’impact grandissant des changements climatiques, il est en effet fondamental d’intervenir en urgence pour faire face aux crises issues de ces changements mais également de seconder les personnes touchées à plus long terme, en atténuant les conséquences des changements climatiques et en les aidant à s’adapter. Sinon, comme le dit Mohammed Al Karim : « De plus en plus de personnes abandonnent l’élevage et partent rejoindre les villes. Le problème, c’est que beaucoup ne s’adaptent pas à la vie en ville : ils ne savent rien faire d’autre qu’élever du bétail... et sont donc souvent au chômage. Si cela continue comme ça, le nomadisme va finir à cause de la sécheresse : on n’arrive plus à en vivre. »


Le témoignage de la mère de Souleymane

Souleymane a un an. Il est arrivé avec sa mère Aïssa 5 jours auparavant. Il ne pesait que 5 kg pour 66 cm au lieu de 7,5 kg normalement pour un enfant de sa taille. Il était donc en situation de malnutrition aiguë sévère, la forme la plus grave. Atteint également de très fortes diarrhées, il a été admis dans l’unité nutritionnelle thérapeutique du service pédiatrique de l’hôpital régional de Gao, structure que soutient ACF. Elle vient d’un petit village à plusieurs jours de marche. Son mari est cultivateur. Ils ont semé mais les pluies sont venues tellement tard, qu’au moment où la crue du fleuve Niger a eu lieu, les semences de riz n’avaient pas encore levé. « Maintenant, les poissons mangent tous les grains dans l’eau » se désole Aïssa. Leur récolte ne sera donc pas suffisante pour combler leurs besoins alimentaires de l’année à venir. A cela, s’ajoutent les problèmes d’accès à l’eau potable, qui expliquent sans doute les fortes diarrhées de son enfant. Cinq jours après son arrivée, Aïssa est confiante : « Souleymane a bien grossi : en 5 jours il a déjà pris 600 grammes ! Maintenant, ça va mieux, je suis rassurée ».

La sécurité nationale de l’Algérie et la région du Sahel : Américains et Français, entre complicité et opposition

Salim KOUDIL-Liberte Algérie-02-12-09
mercredi 2 décembre 2009

Les Américains et les Français se sont partagé les rôles, affirme un spécialiste en relations internationales. Un avis que ne partage pas un connaisseur de la politique extérieure américaine.

Les États-Unis et la France sont-ils partenaires ou en opposition en ce qui concerne la région du Sahel ? Une question qui a été longuement débattue lors de la conférence-débat organisée hier au centre d’études du quotidien Echaab. Autour du modérateur habitué des lieux, le docteur Mhand Berkouk, président du centre Echaâb des études stratégiques, il y avait son frère, Salem Berkouk, également docteur d’État en relations internationales, ainsi que le professeur Salah Saoud, enseignant au département des sciences politiques de l’université d’Alger.

Ce dernier, premier à intervenir, a insisté sur l’existence entre les grandes puissances “d’une organisation unifiée concernant une stratégie globale touchant la région du Sahel”. Selon lui, les Américains et les Français se sont départagé les rôles. Un avis que ne partage pas le docteur Salem Berkouk, spécialiste en politique américaine, “il y a une concurrence et une course entre les deux pays sur la région du Sahel”. Il affirmera ainsi que la politique d’endiguement (le fameux “containment” claironné par tous les secrétaires d’État américains) appliquée lors de la guerre froide s’est transformée en “siyassate el istibakiya” (politique de concurrence effrénée).

Selon lui, Obama, à l’instar de ses prédécesseurs à la Maison-Blanche, fait et fera tout pour avoir plus de pouvoir sur la bande sahélo-saharienne.

L’hégémonie française sur les pays de la région, en tant qu’ancienne puissance colonisatrice, serait ainsi loin d’être déterminante dans la répartition des rôles. Pour appuyer sa thèse, le docteur S. Berkouk rappellera que dès l’investiture de Barack Obama, Sarkozy avait déclaré qu’il était un pro-américain “à vous maintenant de conclure qui dépend de qui !”.

Le rôle de l’Algérie au Sahel a été également abordé lors de cette rencontre. Sur ce point tous, que ce soit les conférenciers ou les intervenants parmi l’assistance, se sont mis d’accord pour affirmer que la politique appliquée par les dirigeants algériens a été “positive”. Salem Berkouk ne pouvait cacher son “enthousiasme” sur ce sujet : “L’Algérie a su comment s’investir au Sahel et son image s’est beaucoup améliorée, que ce soit chez les Américains ou chez les Européens.” Tout en étant d’accord, le professeur Saoud s’est voulu plus explicite en revenant à la situation des pays frontaliers. Il mettra l’accent sur le “pseudo-désaccord” entre la Mauritanie et la France : “Il y a une différence entre les paroles et les actes, et il faut savoir que la coopération militaire entre les deux pays s’est plutôt renforcée depuis l’investiture de Mohamed Ould Abdel Aziz, élu en juillet dernier.” Le conférencier a déclaré que “la sécurité nationale ne viendra pas de l’étranger, mais de l’intérieur du pays” avant d’aborder la peu reluisante situation, selon lui, que l’Algérie subit : “les pays du Sahel, et même les grandes puissances, n’hésitent pas à faire du chantage en nous demandant de les aider sinon, ils vont se transformer en un terrain propice au terrorisme.”

Cependant, le débat n’est pas allé au fond des questions d’actualité. Pourtant, un intervenant avait lancé l’hameçon en se demandant s’il n’y aurait pas de parallèle entre les enlèvements d’étrangers dans les pays du Sahel et une concurrence entre les Américains et les Français. Les derniers événements semblent pourtant donner raison aux défenseurs de cette thèse. Le jour même où le général William E. Ward, commandant du commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom), est reçu par le président Bouteflika à Alger, un Français a été enlevé au nord du Mali.

Quatre jours après, c’est au tour de trois Espagnols, membres de l’ONG Action solidaire de Barcelone, d’être enlevés en Mauritanie. Pour plusieurs analystes, c’est l’une des expressions de cette concurrence. Faut- il aussi revenir sur la proposition algérienne à l’ONU pour sanctionner les pays qui payent les rançons ! C’est dire que la région du Sahel englobe tellement d’angles qu’il faut voir en chaque action une… réaction à une autre.

Quand les terroristes se trompent de cible

"Le Pays"-Ouagadougou-01-12-09
mercredi 2 décembre 2009

On ne parle plus que de kidnappings, de rapts et de prises d’otages dans la bande sahélo-saharienne, depuis un certain temps déjà, à tel point que le phénomène est en passe d’être l’effet de mode du moment : Mali, Niger, Tchad, Soudan, Centrafrique et tout dernièrement, la Mauritanie. Les otages enlevés ont tous une caractéristique commune : Français, Espagnols, Britanniques, ils sont tous Européens.

Le modus operandi des kidnappeurs, demeure sensiblement le même, mais les revendications varient. Preuve que les auteurs de ces rapts ne sont pas d’une même obédience et que forcément ce qu’ils revendiquent n’est pas le même dans tous les cas.

Le cas de l’enlèvement des humanitaires espagnols en Mauritanie par exemple, tranche, par sa singularité : 3 personnes enlevées, alors que l’argent ainsi que les effets personnels qu’ils avaient par devers eux, sont restés intacts. Qui plus est, jusqu’à présent, on n’enregistre aucune revendication, même s’il s’en trouve des voix pour attribuer la paternité d’un tel acte crapuleux à l’aile dure d’Al Qaïda au Maghreb islamique. C’est cette même organisation qui retiendrait le français enlevé tout dernièrement, dans le Nord Mali.

Toujours dans la même zone et pas vraiment loin de là, un autre groupe, les « Aigles de la libération de l’Afrique » revendique, il y a quelques jours, l’enlèvement de trois humanitaires au Tchad et en Centrafrique, et menace à présent de les tuer si la France refuse des négociations directes avec lui. Les « Aigles », eux, préfèrent ennoblir leur cause et justifient leur acte par le reproche qu’ils font à la France à propos de sa « politique dans la région ». On pourrait spéculer à l’infini sur l’identité, l’origine ainsi que la validité des revendications que les instigateurs de pareils actes crapuleux et criminels posent de plus en plus fréquemment et de plus en plus librement, sans doute avec l’aide que leur offre l’inexistence d’une politique appropriée de sécurisation des Etats dans cette partie de l’Afrique. On pourrait même tenter une approche de compréhension de certains des idéaux qu’ils portent, encore faut-il qu’ils soient en mesure de les présenter de manière appropriée. Mais l’argument de la mauvaise politique française en Afrique est décidément obsolète, éculé et manque, pour tout dire, de fondement sérieux et rationnel. Car, après tout, la politique française en Afrique ne peut se faire sans l’aval des chefs d’Etats africains. Pour se mettre en pratique, l’idéologie ainsi que la philosophie politique de l’ancienne métropole ont besoin de l’onction des dirigeants des pays du continent noir. Il peut se trouver des gens qui, pour une raison ou une autre, désapprouvent le comportement de la France en Afrique. Et ils sont sans doute nombreux. Mais de là, à s’attaquer à ce pays en passant par le truchement de ses humanitaires qui n’ont commis que le tort de donner de leur vie pour venir en aide à des personnes nécessiteuses, cela va à l’encontre de la raison et dépasse l’entendement. Car, enfin, on peut se demander à quoi riment ces tortures physiques et psychologiques allant même jusqu’à des menaces de mort qui pèsent sur d’innocentes victimes dont la seule faute, après tout, aura été d’avoir trouvé sur leur chemin des individus dont la morale personnelle permet et justifie toutes formes d’injustices et d’abus. Et lorsqu’on se rappelle que des otages ont même perdu la vie au cours de leur triste aventure, on se rend compte à quel point les tenants de ces idéaux professent tout mais ignorent la plus simple humanité. La cause la plus noble, si elle passe par la destruction d’une vie, perd aussitôt toute valeur.

A supposer que la cause de ces « combattants » soit vraiment l’affranchissement du continent africain des serres de quelque puissance « néo-coloniale », la sagesse commanderait qu’ils s’en prennent d’abord aux dirigeants de leurs pays, qu’ils leur réclament bonne gouvernance et saine démocratie pour leurs peuples. Il s’est trouvé en Afrique, des chefs d’Etats qui ont eu le « culot » de dire un niet cinglant à l’ancienne métropole et ont refusé qu’elle se comporte chez eux comme en territoire conquis. Le rwandais Paul Kagamé ainsi que l’ivoirien Laurent Gbagbo ont eu la prouesse d’afficher leurs divergences d’avec la France et, de toute évidence, ne s’en portent pas plus mal. Que leurs pairs africains n’arrivent-ils pas à faire pareil, demeure une équation aux multiples inconnues, mais dont la résolution commande de pénétrer le sacro-saint sanctuaire de la politique et de la diplomatie. De plus, les preneurs d’otages savent bien comment il serait difficile d’obtenir quoi que ce soit d’un Déby ou d’un El Béchir. Prudence ou sagesse oblige. Réalisme aussi. Mais on y décèle aussi quelques bribes de lâcheté. Et il n’en demeure pas moins que s’en prendre à la vie de ces humanitaires européens qui viennent soulager la misère des nécessiteux dans les villes et villages africains est tout simplement odieux, intolérable et inhumain.

Sans compter tout le mal que ces rapts crapuleux infligent à l’ensemble des pays se trouvant dans cette zone africaine désormais infestée de preneurs d’otages irréfléchis et imprévisibles. Qu’ils le veuillent ou pas, ces pays sont désormais classés à « hauts risques », le natif n’y voyagera pas, le touriste ne s’y aventurera pas. Sans oublier toutes les conséquences négatives qui en découlent, en termes de retombées financières et d’investissements. Malheureusement, rien ne semble indiquer que les dirigeants africains s’apprêtent à changer de mentalité. Et on ne voit pas davantage ce qui permet de dire que les preneurs d’otages renonceront bientôt à leurs credo. Autant dire que le fléau a de beaux jours devant lui. Très triste et bien dommage.

"Le Pays"

Madrid soupçonne Al-Qaida du rapt de trois Espagnols en Mauritanie

Jean-Jacques Bozonnet-LE MONDE | 02.12.09 | 16h00
En dépit des informations contradictoires diffusées tout au long de la journée de mardi 1er décembre, Madrid était toujours sans nouvelles, mercredi matin, des ressortissants espagnols enlevés en Mauritanie.

Les trois bénévoles de l’organisation non gouvernementale Barcelona Accio Solidaria ont été enlevés par un groupe armé, dimanche 29 novembre, au nord de la capitale, Nouakchott, alors que leur véhicule fermait la marche d’un convoi acheminant de l’aide humanitaire au Sénégal et en Gambie. Selon les témoignages recueillis par la presse espagnole, le véhicule tout terrain des trois personnes kidnappées a été retrouvé au milieu de la route, portes ouvertes et phares allumés. Rien n’avait disparu à l’intérieur de celui-ci.

Aucune revendication n’est parvenue aux autorités, mais la presse espagnole a aussitôt fait le lien avec le rapt, trois jours plus tôt, d’un humanitaire français au Mali, le pays voisin. Selon le ministre de l’intérieur espagnol, Alfredo Perez Rubalcaba, "tout indique qu’il s’agirait d’un enlèvement d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI)".

Critiqué pour sa gestion de l’enlèvement de 36 marins d’un thonier par des pirates somaliens, finalement libérés contre rançon après un mois de négociations, le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero a décidé de jouer la transparence, notamment avec les familles des disparus. Une cellule de "coordination politique" a été mise en place, tandis que l’Audience nationale, l’instance pénale compétente pour les crimes concernant des Espagnols à l’étranger, a décidé l’ouverture d’une enquête préliminaire.

Le gouvernement espagnol a proposé de mettre à la disposition de son homologue de Mauritanie les hommes de la Guardia Civil, et surtout l’hélicoptère dont il dispose sur place dans le cadre du dispositif européen Frontex de lutte contre l’immigration clandestine. Madrid devrait aussi envoyer un avion équipé d’un dispositif de vision nocturne. Selon la presse espagnole, un avion français participerait aux recherches.

L’ambassadeur d’Espagne en Mauritanie s’est félicité de la "coopération" avec la Mauritanie, dont l’armée dit avoir "bouclé tous les passages connus dans le désert", notamment ceux menant au Mali et au Sahara occidental.


Risque d’attentats

Les trois volontaires catalans enlevés sont Roque Pascual Salazar, 50 ans, entrepreneur en bâtiment et vice-président de l’ONG ; Albert Vilalta Cambra, 45 ans, un ingénieur qui dirige la société des tunnels de Catalogne ; et Alicia Gamez Guerrero, 37 ans, fonctionnaire au ministère de la justice. Tous participent depuis plusieurs années au projet de "Caravane solidaire" entre Barcelone et l’Afrique de l’Ouest. Le convoi humanitaire a repris la route dès mercredi, accompagné jusqu’à la frontière sénégalaise par des militaires mauritaniens.

S’il s’agit du premier enlèvement d’Occidentaux en Mauritanie, les épisodes terroristes se multiplient. Fin décembre 2007, quatre touristes français avaient été assassinés dans le désert. En août 2008, un kamikaze s’est fait exploser à proximité de l’ambassade de France à Nouakchott. Cet événement, après l’assassinat d’un coopérant américain le 23 juin, avait conduit le ministère espagnol des affaires étrangères à publier une note mettant en garde contre "le haut risque d’attentats et d’enlèvements" dans la zone.

Actuellement, 25 ONG espagnoles opèrent en Mauritanie, un pays très aidé par l’Espagne. Madrid vient d’effacer une dette de 20 millions d’euros.

Jean-Jacques Bozonnet

mardi 1 décembre 2009

Les 3 humanitaires espagnols abandonnés par leurs ravisseurs en Mauritanie

AFP-01-12-09/20 hrs
RABAT — Les trois humanitaires espagnols enlevés dimanche dans le nord de la Mauritanie ont été abandonnés mardi par leurs ravisseurs, a-t-on appris de source sécuritaire marocaine.

"Les trois otages ont été abandonnés par leurs ravisseurs dans la région d’ Aguouimite, une zone tampon située entre le nord de la Mauritanie et le sud du Sahara occidental", a indiqué à l’AFP cette source.

L’un des ravisseurs, répondant au nom de Azzouz, selon la même source, aurait occupé des responsabilités au sein du Front Polisario, mouvement sahraoui armé qui réclame l’indépendance du Sahara occidental.

"Les otages sont sains et saufs et l’armée mauritanienne est en train de les récupérer", a indiqué cette source sécuritaire marocaine.

L’abandon des trois otages par leurs ravisseurs n’a toutefois pas été confirmée jusqu’à présent de source gouvernementale marocaine.

lundi 30 novembre 2009

Tanja face à l"armée..



Dans Jeune Afrique

L’affaire Yandaka ne doit pas rester impunie


L’affaire Yandaka ne doit pas rester impunie
Politique
Dimanche, 29 Novembre 2009 17:55
Toute bonne carrière, qu’elle soit politique, professionnelle ou autre, est constituée de bonnes œuvres qui en font justement la grandeur de l’homme qui l’avait si bien menée. C’est ainsi qu’elle devient une référence pour les générations futures et inspire même certains idéologues et autres penseurs contemporains. Cette bonne carrière, le président Mamadou Tandja l’aura ainsi pleinement remplie si elle n’était pas entachée par certaines actions malpropres de certains de ses plus proches collaborateurs dont l’actuel gouverneur de la région de Zinder , Yahaya Yandaka .

En effet, il est aujourd’hui indéniable que le président Mamadou Tandja a, tout au long de son mandat démocratique, posé des actes qui l’ont pour, ainsi dire, propulsé au rang des hommes ayant contribué à l’essor de notre pays. Les toutes dernières actions en acte l’attestent profondément. Qu’il s’agisse de la concrétisation de la construction du 2ème pont de Niamey ou de celle du barrage de Kandadji ou encore celle de la raffinerie de pétrole de Zinder, ces actions du président Tandja couplées au programme spécial dans certains de ses volets s’inscrivent fort opportunément dans la réussite d’une carrière qui n’était, reconnaissons-le, à ses premières heures prometteuses. Cette carrière aurait été pleine si quelque part elle ne reflétait pas un goût d’inachevé avec notamment, comme l’évoquions tantôt, des actions comme celle de Yandaka.

Hormis le fait gouverneur se soit comporté comme son ami d’hier , le sieur Dan Dubai notamment dans la fameuse des prétendus 400 millions mis à la disposition de Dan Dubai pour battre campagne au referendum, une affaire que des opportunistes ont brandi pour discréditer la refondation de la République par rapport à laquelle beaucoup de ragots ont été relayés par la presse. La dernière affaire dans laquelle le gouverneur s’est plongé est relative au dernier détournement de plus de 7 millions destinés aux sinistrés de la région d’Agadez. Un cas parmi tant d’autres de mauvaise gestion qui ont eu pour effets immédiats de salir toute la vison politique du président Tandja car restés encore impunis malgré sa gravité.

Yandaka semble être l’un des rares coqs de la basse-cour à ne pas s’inquiéter de l’épizootie de la grippe aviaire qui attaque toutes ces poules et tous ces autres coqs qui ont eu la malchance d’avoir mal géré. Il s’est procuré le vaccin très tôt et reste encore confiant que l’épizootie passera sans aucune chance de l’emporter. Yandaka pense qu’il a gagné toute la confiance du chef de l’Etat au point où il estime que ce dernier semble fermera les yeux sur toutes les révélations compromettantes qui ont fait la une des journaux de la place en ce mois de novembre 2009 et qui, d’une façon ou d’une autre, constituent aujourd’hui une épine sous son pied.

Yandaka est pour Tandja comme ce « lézard du bout de la jarre » de cette sagesse hausa. Sinon comment comprendre que le gouverneur puisse se permettre de vouloir faire mains basses sur des sommes mises à la disposition de pauvres citoyens. . Ce black-out sur yandaka reste l’une des taches qui risque de ternir le processus de refondation voulue par les populations nigériennes.. Cette affaire de détournement des fonds destinés aux nécessiteux d’Agadez par Yandaka a choqué tous les nigériens Nous avons voulu en parler parce qu’elle est caractéristique, non pas pour d’autres considérations. Elle nous a semblé peu orthodoxe et surtout saute à l’œil de tout citoyen malgré les trésors d’énergies et les flots de communiqués déployés pour la présenter autrement. Elle fait également chorus avec cette assertion qui demande de ne pas « mélanger carotte et bâton ».

Yandaka doit partir pour que se poursuive la refondation dont l’ultime objectif est de léguer aux générations futures un Niger débarrassé des mauvaises pratiques.

29 novembre 2009
Publié le 29 novembre 2009
Source : http://www.notre-liberte-niger.com/

[Géopolitique] Sahara : mauvaises nouvelles du Mali et de Mauritanie


[Géopolitique] Sahara : mauvaises nouvelles du Mali et de Mauritanie
30/11/09 par : Jocelyn Chavy
La France a demandé vendredi 27 novembre à ses ressortissants de quitter le nord et l'est du Mali ainsi que le nord du Niger, leur rappelant que "le Sahel dans son ensemble est une zone dangereuse".
Pierre Camatte, un travailleur humanitaire français a été enlevé jeudi vers 01h30 du matin dans son hôtel à Menaka, dans le nord du Mali, près de la frontière avec le Niger. Il serait aux mains d'Al Qaeda.

Le Ministère des Affaires Etrangères recommande aux Français présents dans la zone rouge de la carte du Niger (nord d’une ligne qui relie Ayorou, Tahoua, Gangara et N’Guimi) à la quitter. Il est formellement déconseillé de se rendre dans les régions de cette zone.

Enfin, autre mauvaise nouvelle, on vient d'apprendre que trois touristes de nationalité espagnole ont été enlevés dimanche après-midi dans le nord-ouest de la Mauritanie, sur la route reliant Nouadhibou à Nouakchott.

Source Quai d'Orsay et AFP

Voyage en Afrique /Teneré, le plus beau désert.



Voyage en Afrique
Sunday, November 29, 2009
Teneré, le plus beau désert.

Une scène de dunes gigantesques en sable et en atmosphère unique, entre des routes millénaires et des peuples nómades, le désert de Teneré est considéré l'un des paysages désertique plus beaux du monde. Situé au sud central du désert du Sahara, dans le departamente d'Agadez dans Níger, le Teneré a été déclaré Patrimoine de l'Humanité par l'UNESCO en 1991 :

La ville la plus importante de la région est Agadez, au pied des montagnes d'Air. Agadez (lie en anglais) c'est aussi le nom de la région administrative du désert de Teneré. Bien que ce soit plus étendu de Níger, avec 667 799 kms ², c'est en même temps la région la moins peuplée de Níger, en grande partie par des peuples ancestraux nómades. Bien entendu qu'il n'y a pas un autre motif d'expliquer une peu de population, que le désert et le climat, un attrait exotique pour d'aventureux touristes. Les points les plus visités par des voyageurs incluent la mer de dunes Erg de Bilma, les montagnes Aïr, les falaises de Kaouar, et les caravanes de chameaux avec touristes à la direction des oasis de la région.



Bien entendu que ne manquent pas ceux qui osent traverser une partie du désert comme s'il s'agissait d'une étape du Rally Paris - Dakar :



Le désert de Teneré est en fait la scène où est né le fameux Rally París Dakar : c'était le lieu où le motocycliste français Therry Sabine fut perdu pendant deux jours en 1979, l'événement qui a inspiré par la suite l'épreuve la plus extrême du Rally du monde. Une autre curiosité du désert de Teneré : dans le lieu, il a survécu pendant des années, l'arbre réfléchi le plus solitaire du monde, d'un acacia qui insólitamente grandissait dans le sable en étant l'arbre unique dans 400 kilomètres à la ronde. Considéré par des villageois presque comme un sacré arbre, en 1973 l'arbre a été inexplicablement renversé par un camion et remplacé à la manière d'un hommage par une sculpture métallique.

Le tourisme, il a eu un grand développement dans les dernières années, bien que l'instabilité par des tensions politiques et économiques ils aient affecté l'activité. Malgré tout, le désert Teneré est un paysage qui défie le voyageur avec ses conditions extrêmes, et aussi surprend par sa beauté singulière.

Communiqué :le FFR rejoint le processus de Paix en cours au Niger.



Tripoli, le 29 Décembre 2009


Le FFR a entamé à Tripoli des pourparlers avec le gouvernement Nigérien sous l'égide de la médiation Libyenne, dans le cadre du processus de Paix que nous avions rejoint récemment.

Une délégation du gouvernement Nigérien conduite par le Ministre d'Etat, Ministre de l'Intérieur Mr Albadé Abouba, a rencontré la délégation de notre Front, cadres politiques et militaires conduits par le Commissaire à la Guerre, Mr Rhissa Ag Boula.

Lors de cette rencontre, les principaux obstacles ont été abordés, afin de travailler pour l'instauration d'une Paix véritable et durable. Un chronogramme a été décidé. Les entretiens vont se poursuivre à Niamey, la démobilisation et le désarment interviendront dans les touts prochain jours.

Nous avions exprimé à la délégation nigérienne, nos préoccupations, parmi lesquelles, la situation de certains prisonniers encore détenus, la levée de la mise en garde dans le nord Niger, la réinsertion socio-économique des ex-combattants, et le processus en lui-même.

Le Ministre d'état Albadé Abouba a réaffirmé la volonté du gouvernement Nigérien, d'aller vers une vraie Paix, et prendra les dispositions pour ramener la confiance entre les différentes parties.

A cet effet, nous sommes heureux de constater la levée de l'état de mise en garde en vigueur dans le nord du Niger depuis plus de deux (02) ans, une façon pour le gouvernement Nigérien, de joindre la parole à l'acte.

Le FFR s'en félicite, et ne ménagera aucun effort pour un retour rapide et définitif de la Paix.

Les deux (02) délégations ont ensuite été reçues le jeudi par le guide, qui comme a l'accoutumée a eu à adresser ses sages conseils et ses encouragements pour un retour définitif de la paix au Niger.



Le Front

Le mea culpa d’Areva


Aïr Info N°104 (15 oct-15 nov 09)

Le mea culpa d’Areva
Sanction de Almoustapha Alhacen, Président de Aghirman et de la coordination civile d’Arlit

dimanche 29 novembre 2009

Le 9 octobre 2009, le Président de la coordination de la société civile d’Arlit a écopé d’une sanction de mise à pied par les représentants de Anne Lauvergeon au Niger.

Motif ? Un extrait de la lettre de mise à pieds justifiait : « Dans la période du 15 au 16 juin 2009, vous (Ndlr Almoustapha) avez eu connaissance qu’une équipe de votre service accompagnant le service des mines du Niger avait mené une mission de contrôle dans le ville d’Arlit. Cette mission avait pris les dispositions pour que les objets contaminés (radioactifs), identifiés soient rapidement récupérés en accord avec les dispositions réglementaires. La radio et télévision (Dounia-Niamey) venue à Arlit du 18 au 25 juin 2009 dans le cadre de la couverture d’un match de football a été conduite par vous même(Almoustapha) sur les lieux en question alors que vous aviez eu connaissance du marquage des objets radioactifs dans le cadre de votre activité professionnelle. Ce comportement viole votre devoir de réserve et l’exigence de loyauté qu’exige votre contrat de travail envers votre employeur (Areva). Au vu de ces manquements, je vous inflige une mise à pied de 3 jours » (signé le représentant à Arlit de Anne Lauvergeon, Présidente d’Areva)“.

Outre cette sanction, le Président de la coordination a été muté dans un autre service manu militari.

Cette sanction n’est ni plus ni moins qu’un mea-culpa de cette société qui jure sur tous les toits que son activité au Niger est exempte de tout reproche. Comme l’a écrit et crié Almoustapha Alhacen : “Nous prenons l’opinion nationale et internationale à témoin sur cet aveu d’Areva qui disperse des ferrailles et objets radioactifs sur le marché public d’Arlit et refuse que quiconque en parle. La ville d’Arlit, le service des mines du Niger d’Arlit, domaines publics sont devenus par la volonté de la puissance d’Areva et ses valets locaux, un domaine privé.”

Et de poursuivre :” qu’à travers cette sanction, Anne Lauvergeon, Présidente d’Areva a démontré qu’elle a des choses à cacher dans le cadre de l’exploitation de l’uranium au Niger, notamment dans le domaine de la protection de l’environnement.”

Ce mea-culpa doit interpeller nos décideurs politiques, nos défenseurs des droits de l’homme sur la présence des ces sociétés d’exploitation des matières premières au Niger. A l’instar de la coordination de la société civile d’Arlit, il nous faut condamner et rejeter cette lâche sanction prise cinq mois après les faits. “Areva ne fera pas sa loi au Niger”, plus qu’un slogan est une question de survie.

Dogo Mayaki

dimanche 29 novembre 2009

Interview : Tinariwen (Ibrahim & Abdallah)



Par Sedryk le Friday 27 November 2009

Ibrahim et Abdallah, les deux principaux compositeurs de Tinariwen, nous accordent un long entretien pour parler de l'histoire du groupe, du présent (l'album "Imidiwan") et du futur... Ibrahim, peux-tu nous raconter ta rencontre avec Intiyeden ? Ibrahim : Avec Intiyeden, on a grandi ensemble, bien avant que l'on commence à faire de la musique. C'est la même chose avec Hassan et les autres, on a tous été dans les mêmes lieux, en Algérie ou en Libye, depuis que l'on est enfant.

C'est à Tamanrasset que tu as découvert la guitare ? Ibrahim : Oui, c'est un arabe de Tamanrasset qui m'a vendu ma première guitare. Mais il n'était pas guitariste lui même, il ne connaissait pas grand chose et il ne m'a pas appris à jouer. J'ai appris tout seul, en cherchant. Bien avant ça, je chantais déjà des chansons sur une guitare que j'avais fabriquée avec un bidon. C'était des chansons à moi, ou des tindés. Quand j'ai eu ma guitare, tous les autres s'y sont intéressés, ils venaient chez moi en amis, on essayait tous de jouer et on s'apprenait mutuellement.

Et par rapport aux traditions dans la musique touarègue, était-ce mal vu de jouer de la guitare ?

Ibrahim : Dans la tradition, c'est vrai que ce sont les femmes qui jouent le tindé ou l'imzad, mais il y a des instruments, comme la flûte, qui ne sont joués que par les hommes. Et on chante tous ensemble lors des tindés. Alors quand on a commencé à jouer, tout le monde a trouvé ça super tout de suite, aussi bien les jeunes des villes que dans les campements. Je ne dirais pas que nous avons changé la musique touarègue, nous avons juste créé une musique à part, mais la musique touarègue continue d'exister telle qu'elle était. On a fait un style que tous les jeunes touaregs pouvaient comprendre.

Abdallah : Je crois que le style de musique d'une révolution doit venir en dehors des styles traditionnels. Une révolution réclame des choses nouvelles, il faut donc sortir de la tradition, ce qui ne signifie pas écraser la tradition.

Quand tu as commencé à chanter, c'était surtout pour les Touaregs ou alors pour le reste du monde, pour faire connaître votre communauté ? Ibrahim : Quand j'ai commencé, je chantais pour moi et pour mes amis. Ici, en Europe, les gens ont l'impression qu'il n'y avait pas de musique touarègue avant la rébellion et avant Tinariwen. Les Touaregs sont un peuple qui a une longue histoire, avec des musiciens qui chantaient leur histoire, leur amour, avant de penser à un message politique. Donc, quand j'ai commencé, vers 16-17 ans, je faisais comme eux, je chantais ce que je sentais dans mon coeur. Par la suite, j'ai intégré de façon naturelle les problèmes que je voyais autour de moi chaque jour.

La communauté des Kel Adagh était importante à Tam, dans les années 80 ?

Ibrahim : Oui, il y a beaucoup de Kel Adagh, encore aujourd'hui. Beaucoup d'enfants y sont nés. Beaucoup étaient venus en Algérie à cause des grandes sécheresses et y sont restés. J'ai encore ma famille à Tam. Pour moi, Tam et les Kel Adagh, c'est la même région et la même culture.

Ce sont les Kel Adagh qui ont été appelés "ishumar" en premier ? Ibrahim : Oui, les jeunes Kel Adagh sont venus en Libye et en Algérie pour chercher du travail. Les gens disaient "Ce sont des chômeurs, des ishumar." Mais nous aussi, on utilisait ce mot là, pour se désigner entre nous.

Abdallah : Quand ce mot est arrivé, ce n'était pas comme une insulte. C'était juste un nouveau mot bien adapté à cette jeunesse et les gens l'ont adopté tout de suite. Depuis le retour de la rébellion, certains ne veulent plus dire "ishumar", ils veulent trouver un autre mot en tamashek, mais comme beaucoup de gens l'utilisent, ce n'est pas facile de l'effacer. Personnellement, c'est un mot qui ne me dérange pas car il fait partie de mon histoire.

On parle souvent du rôle important de Lalla, la chanteuse de tindé...

Ibrahim : Lalla aimait notre musique alors quand Tinariwen jouait dans des fêtes ou des mariages, dans les années 80, elle venait chanter avec nous, ou alors elle organisait des fêtes chez elle.

Et toi Abdallah, quand as-tu rencontré Ibrahim et Intiyeden ? Abdallah : C'était fin 84 à Tamanrasset, dans le quartier où on avait tous nos amis. Un jour j'ai vu des jeunes arriver avec des guitares, ils ont commencé à jouer et je ne comprenais pas ce qu'il se passait ! Mais depuis mon arrivée à Tam j'entendais leur musique, par d'autres jeunes qui avaient appris la guitare et chantaient leurs chansons. Ça, c'était la première découverte. Ensuite, je suis monté en Libye, en 86 et c'est là qu'on s'est réellement rencontré.

Vous pouviez jouer ensemble quand vous étiez dans les camps en Libye ?

Ibrahim : Oui, on est resté ensemble. Il y avait tous les amis artistes, Intiyeden, Kedou, Hassan... Abdallah était là aussi. On avait un endroit avec du matériel où on pouvait faire des petits concerts chaque soir.

Est-ce que vous avez de la nostalgie pour cette époque où Tinariwen était un collectif ouvert ?

Ibrahim : Il y a de la nostalgie parce qu'on était dans une grande histoire. Les gens étaient très motivés et excités par la rébellion, alors il y a forcément une grande nostalgie par rapport à tous ces gens qu'on a connu à cette époque et qu'on ne voit plus.

Vos revendications de l'époque semblent être encore très vivaces, au vu des récents problèmes dans le Nord-Mali...

Abdallah : Toute l'histoire du Nord-Mali est un problème, depuis l'arrivée des français en 1940 jusqu'à aujourd'hui. Les problèmes changent avec le temps, mais c'est toujours la même cause depuis cette date. Alors les choses se calment quelques années et puis ça repart.

Ibrahim, pourquoi n'étais-tu pas présent sur les premiers enregistrements du groupe, en 92 et 93 ?
Ibrahim : On n'était pas un groupe avec un programme établi, les choses se faisaient comme ça. Quand les autres se sont retrouvés à Abidjan en 92, peut-être qu'à ce moment là j'étais à Tamanrasset ou à Tessalit, sans moyen d'y aller. Mais je n'étais pas déçu de ne pas y être, c'est comme ça.

Par contre, toi, Abdallah, tu y étais... Peux-tu nous parler de ces premières fois en studio ?
Abdallah : A Abidjan, on est vraiment parti à l'aventure. Il y avait une femme touarègue de Kidal, une peintre, qui habitait à Abidjan, c'est elle qui nous a invité. Elle avait envie d'entendre cette musique bien enregistrée, en studio, car jusque là, elle n'existait que sur cassette avec de mauvais enregistrements. Ça a été une expérience un peu difficile parce qu'on n'avait aucune expérience du studio. On est juste arrivé avec notre musique mais on ne savait pas quoi dire au mec du studio. On a joué nos morceaux et on est parti sans lui donner d'instructions. Après, lui et la peintre ont rajouté des arrangements avec des boites à rythmes. Sur le coup, on était content et curieux d'entendre notre musique comme ça, même si maintenant, je pense que ce n'était peut-être pas exactement ce qu'il fallait faire....

Pourquoi avoir eu envie de faire ce nouvel album, "Imidiwan", à Tessalit, là où toi et Hassan vivez ?
Ibrahim : C'était important d'être chez nous pour faire quelque chose qui vient vraiment de nous. Quand je joue dans un studio à Bamako ou ailleurs, je me sens enfermé et pas à l'aise. Quand je joue chez moi, dans la nature, je sens que je chante naturellement, il n'y pas les artifices du studio.

C'était différent de travaillez avec Jean-Paul Romann ? Ibrahim : Jean-Paul nous connait depuis longtemps, il sait comment nous sommes alors il prend le temps. Si on ne veut pas chanter tout de suite, il attend. Et quand on décide de jouer à 4 heures du matin, il dit oui. Au début, on voulait faire le disque avec Jean-Paul et Justin Adams, qui est aussi un ami qu'on aime beaucoup, mais il n'était pas disponible à ce moment là.

Sur cet album, il y a un titre sur lequel ne figure que les jeunes du goupe, et pas vous deux ni Hassan.... Ça pourrait être ça, Tinariwen, un jour ?

(ils rient)
Abdallah : Ce n'était pas spécialement un morceau destiné aux jeunes, ça c'est trouvé comme ça, on n'avait rien de spécial à mettre dessus. Ceci dit, je trouve que ça serait une bonne idée d'avoir une formule avec des jeunes, formés par les Tinariwen, qui pourraient faire les tournées sans les anciens membres du groupe. Il faudrait des jeunes capables à la fois de bien présenter l'histoire et de bien jouer les morceaux. On ne serait plus obligé de tourner chaque année !

Ibrahim : Tu sais, chez nous, quand on fait un concert au désert, parfois je ne joue pas. Les jeunes jouent, parfois je viens juste faire un morceau et, pour tout le monde, c'est Tinariwen. Et quand Abdallah est à Tamanrasset, ils trouvent des jeunes pour jouer et c'est encore Tinariwen.

Tu sembles être mieux au désert, au calme. Comment vis-tu ces tournées où tu es loin de chez toi pendant longtemps ?
Ibrahim : Tu sais, j'ai grandi comme ça, faire des voyages, aller à l'aventure... Donc pour moi, ce n'est pas difficile et, quand je suis resté 2 ou 3 mois dans le désert, je suis content d'aller voir du monde et de découvrir de nouvelles choses.

N'est-ce pas bizarre, pour vous, de chanter devant des gens qui ne comprennent pas le tamashek ?
Ibrahim : Oui, c'est vrai, c'est un peu bizarre. Certaines personnes aiment juste la musique de Tinariwen sur CD, chez eux. Mais souvent, quand on parle avec le public, les gens nous disent que, même sans comprendre les paroles, ils sentent que l'on dit quelque chose d'important et que ça les touche.

Est-ce que vous suivez de près ce que font les jeunes artistes tamashek ?
Abdallah : Les jeunes ont beaucoup progressé mais, que ce soit à Kidal, Tamanrasset, Agadez ou Tombouctou, ils ont toujours le même problème, celui du matériel. Si tu es un bon chanteur ou un bon guitariste mais que tu n'as pas une bonne sono, tu ne peux pas vraiment sentir la musique.

? Est-ce que votre succès à l'étranger a contribué à améliorer l'image des Kel Tamasheq auprès des autres peuples du Mali Abdallah : Oui, beaucoup, même. Les tournées internationales de Tinariwen donnent beaucoup d'espoir aux Kel Tamasheq du Mali. Ils voient un élément de leur communauté qui les représente de par le monde et ça leur fait beaucoup de bien au moral.

Est-ce que le succès de Tinariwen à l'étranger a modifié la donne pour les artistes touaregs ? On a l'impression que les jeunes groupes pensent plus à signer sur un label en Europe qu'à véhiculer un message...

Abdallah : Les jeunes artistes touaregs font comme tout le monde, ils expriment leurs émotions avec la même motivation, ce n'est pas obligé qu'il y ait un message. Il faut des artistes révolutionnaires et il faut des artistes plus pour la culture. Aujourd'hui, les Touaregs ne sont plus des nomades. C'est une grande communauté présente dans le monde entier. Donc chacun va chanter sur sa propre expérience et ses propres désirs : l'argent, la rébellion, retrouver ses racines etc... Le côté résistance demeure encore dans la nouvelle génération et sans doute dans la prochaine génération, mais ce n'est pas obligé que tout le monde fasse la même chose.


Propos recueillis par Sedryk à Lyon.

© novembre 2009 - tamasheq.net

Niger/les prisonniers du fait de "la mise en garde" sont libres.


Je suis heureux d'annoncer à tous les amis des Touareg du Nord-Niger que tous les prisonniers du fait de "la mise en garde" sont libres.
Cela ne signifie en aucun cas que les causes qui ont amenées les Touareg à prendre les armes sont réglées, loin s'en faut.
Les jeunes qui sont rentrés à Agadez se retrouvent à la case "départ" et sont livrés à eux même avec tous les problèmes que cela va poser une fois leur cagnotte dépensée...
Soyons optimiste, les deux premières revendications du MNJ pour se mettre autour d'une table sont réunies :
1.La levée de l’état d’urgence dans le nord,
2.La libération de toutes les personnes arrêtées en rapport avec le conflit.

Pellet Jean-Marc
occitan touareg