Mouammar Kaddafi, le 28 mars 2010 à Syrte.
© AFP Le chef de la junte nigérienne, Salou Djibo, s'est rendu à Tripoli le 13 juin. Au menu des discussions avec Mouammar Kaddafi : l'argent versé aux ex-rebelles touaregs, qui n'est pas parvenu aux destinataires...
Lors d'une visite éclair chez Mouammar Kaddafi, le 13 juin, Salou Djibo a demandé à son homologue libyen de reprendre ses versements aux ex-rebelles touaregs, qui sont en cours de démobilisation. Problème : l'argent déjà décaissé n'est pas arrivé à ses destinataires. Albadé Abouba, l'ex-numéro deux du régime Tandja, est mis en cause, ainsi que les anciens chefs rebelles. Pendant qu'ils regardent le Mondial de football dans les hôtels climatisés de Niamey, leurs hommes cuisent au soleil dans des cantonnements près d'Agadès. Et certains d'entre eux reprennent les attaques à main armée.
Sous la tente du « Guide », le président nigérien a aussi soulevé la question de ses compatriotes condamnés à mort en Libye. Trois d'entre eux auraient été exécutés en mai. Les deux hommes ont décidé de mettre en place une commission mixte. Les ministres nigériens de l'Intérieur et de la Justice se sont rendus à Tripoli dès le 15 juin.
TESHUMAR.BE est dedié à la CULTURE du peuple touareg? de ses voisins, et du monde. Ce blog, donne un aperçu de l actualité Sahelo-Saharienne. Photo : Avec Jeremie Reichenbach lors du Tournage du film documentaire : « Les guitares de la résistance Touaregue », à la mythique montée de SALUT-HAW-HAW, dans le Tassili n’Ajjer-Djanet- Algérie. 2004. Photo de Céline Pagny-Ghemari. – à Welcome To Tassili N'ajjer.
jeudi 24 juin 2010
Salou Djibo, Kaddafi et les Touaregs
Salou Djibo, Kaddafi et les Touaregs
21/04/2010 à 16h:43 Par Jeune Afrique
Le 7 avril, Salou Djibo, chef de la junte nigérienne, a dépêché à Tripoli son conseiller spécial Boubacar Issa et le médiateur touareg Mohamed Anako. Objectif : renforcer la lutte antiterroriste et empêcher une reprise des hostilités avec les Touaregs. Le 30 mars, l’ex-chef rebelle Rhissa Ag Boula a été arrêté à Niamey, à l’initiative d’un juge. En 2008, il avait été condamné à mort par contumace pour l’assassinat, en 2004, d’un homme politique, Adam Amangué. Ses partisans menacent aujourd’hui l’État nigérien de représailles.
21/04/2010 à 16h:43 Par Jeune Afrique
Le 7 avril, Salou Djibo, chef de la junte nigérienne, a dépêché à Tripoli son conseiller spécial Boubacar Issa et le médiateur touareg Mohamed Anako. Objectif : renforcer la lutte antiterroriste et empêcher une reprise des hostilités avec les Touaregs. Le 30 mars, l’ex-chef rebelle Rhissa Ag Boula a été arrêté à Niamey, à l’initiative d’un juge. En 2008, il avait été condamné à mort par contumace pour l’assassinat, en 2004, d’un homme politique, Adam Amangué. Ses partisans menacent aujourd’hui l’État nigérien de représailles.
Banditisme residuel dans la region d'Agadez,Témoignage : Appel urgent
Témoignage : Appel urgent mercredi 23 juin 2010
Après quelques jours de silence le groupe de Boutali a arrêté trois camions chargés d’oignons appartenant à des maraichers au niveau d’OUNYOUDOUBANE, à quelques kilomètres d’Iferouāne. De 13 h a 18 h ce Monsieur et d’autres membres du groupe ont maltraité et volé toutes les femmes, enfants, hommes. Ces malheureux ont subi des humiliations très graves chez nous les Touaregs.
Cette situation pousse aujourd’hui la population à se demander pourquoi l’Etat ne fait rien pour la protéger. Et certaines personnes risquent de se faire justice elles-mêmes.
L’Etat est très bien au courant de ce qui se passe, mais personne ne fait quelque chose. Ni les chefs coutumiers, ni les chefs de l’ex rébellion ne semblent intéressés par la situation.
Nous lançons un appel très urgent pour attirer l’attention des autorités sur cette situation très dangereuse car les populations locales sont en train de s’organiser pour se défendre.
AMAZGHAZAR S. M. K. Un ressortissant de la région préoccupé par la situation dans la zone,
Le Gouverneur d’Agadez “convoque” raliou Hamed Assaleh, directeur de SAHArA FM deux jours après la réouverture de sa radio
Aïr-Info N°111 DU 15 AU 30 JUIN 2010
Le Gouverneur d’Agadez “convoque” raliou Hamed Assaleh, directeur de SAHArA FM deux jours après la réouverture de sa radio
mercredi 23 juin 2010
“Chassez le naturel et il revient au galop” a t-on coutume de dire ! Au moment où la famille de la presse privée d’Agadez, qui a vécu dans sa chair et son être les dicktats et entraves de toutes sortes au temps glorieux du tout-puissant Daouda Diallo, se nourrit aujourd’hui d’espoir avec l’arrivée du CSRD, voilà que le nouveau gouverneur se revèle être de la même trempe que ses prédécesseurs comme Yahaya Yandaka.
La semaine passée, plus précisément le jeudi 17 juin 2010, le colonel Yayé Garba a convoqué par écrit Raliou Hamed Assaleh, directeur de la radio Sahara FM pour lui "donner des conseils" deux jours seulement après la réouverture de sa radio.
Notre censeur régional n’aurait pas du tout aimé que la SFM démarre ses émissions sans que lui ne l’ait autorisé ! Alors que c’est une décision de l’ONC, la plus haute instance de régulation de la communication qui l’a autorisé ! Et d’après les propos de notre confrère qui avait répondu à l’appel, le gouverneur qui était en présence de son sécretaire général lui a dit ceci : “ Pourquoi tu as debuté les émissions à la radio avant que je ne prenne connaissance de la decision de réouverture de l’ONC ?”. Et notre confrère de lui répondre : “ Je l’ai fait parce que l’ONC m’a envoyé le document d’autorisation ! Je l’ai eu par fax en même temps que vous. Dès que j’ai eu le papier, j’ai commencé à émettre et c’est tout à fait normal à mon avis ! ”. Et le Gouverneur de préciser : “ Tu as eu l’autorisation mais sache que la raison d’Etat existe toujours avant d’ajouter que l’Etat est au dessus de tout. “ Et comme pour se faire bien comprendre de Raliou Hamed Assaleh, le gouverneur dit que : “ l’autorisation de l’ONC ne le dédouane pas de l’observation de la déontologie.
Il faut que notre confrère contrôle la radio d’une main de fer pour ne pas retomber dans les erreurs du passé qui ont conduit le CSC à la fermer. Et à la fin, Il a ajouté qu’il avait prévu de faire "une réunion élargie" avant de permettre de réouvrir la radio mais comme le confrère a dejà ouvert, il a renoncé à cette dernière.
Assuré d’avoir toujours fait son travail dans les règles de l’art et du respect de l’éthique et de la déontologie, Raliou Hamed Assaleh a répondu au Gouverneur qu’il gère sa radio dans le strict respect des normes définies par son travail et que si jamais il déroge à la règle, c’est à l’ONC de le rappeler à l’ordre. Et quant à ce qu’on lui avait reproché à l’époque de la fermeture de la Radio, ce n’étaient que des allégations mensongères n’ayant aucun fondement. Et le CSC de l’époque le savait pertinement. In fine, nous lançons un appel au Gouverneur d’Agadez qui jouit d’une grande estime aux yeux de nous autres hommes et femmes de médias d’Agadez de laisser les journalistes faire leur travail ! Et quand ils manqueront à leur devoir, de bien vouloir laisser l’instance appropriée c’est à dire l’office national de communication de les punir au prorata de leur erreur. Dim
Le Gouverneur d’Agadez “convoque” raliou Hamed Assaleh, directeur de SAHArA FM deux jours après la réouverture de sa radio
mercredi 23 juin 2010
“Chassez le naturel et il revient au galop” a t-on coutume de dire ! Au moment où la famille de la presse privée d’Agadez, qui a vécu dans sa chair et son être les dicktats et entraves de toutes sortes au temps glorieux du tout-puissant Daouda Diallo, se nourrit aujourd’hui d’espoir avec l’arrivée du CSRD, voilà que le nouveau gouverneur se revèle être de la même trempe que ses prédécesseurs comme Yahaya Yandaka.
La semaine passée, plus précisément le jeudi 17 juin 2010, le colonel Yayé Garba a convoqué par écrit Raliou Hamed Assaleh, directeur de la radio Sahara FM pour lui "donner des conseils" deux jours seulement après la réouverture de sa radio.
Notre censeur régional n’aurait pas du tout aimé que la SFM démarre ses émissions sans que lui ne l’ait autorisé ! Alors que c’est une décision de l’ONC, la plus haute instance de régulation de la communication qui l’a autorisé ! Et d’après les propos de notre confrère qui avait répondu à l’appel, le gouverneur qui était en présence de son sécretaire général lui a dit ceci : “ Pourquoi tu as debuté les émissions à la radio avant que je ne prenne connaissance de la decision de réouverture de l’ONC ?”. Et notre confrère de lui répondre : “ Je l’ai fait parce que l’ONC m’a envoyé le document d’autorisation ! Je l’ai eu par fax en même temps que vous. Dès que j’ai eu le papier, j’ai commencé à émettre et c’est tout à fait normal à mon avis ! ”. Et le Gouverneur de préciser : “ Tu as eu l’autorisation mais sache que la raison d’Etat existe toujours avant d’ajouter que l’Etat est au dessus de tout. “ Et comme pour se faire bien comprendre de Raliou Hamed Assaleh, le gouverneur dit que : “ l’autorisation de l’ONC ne le dédouane pas de l’observation de la déontologie.
Il faut que notre confrère contrôle la radio d’une main de fer pour ne pas retomber dans les erreurs du passé qui ont conduit le CSC à la fermer. Et à la fin, Il a ajouté qu’il avait prévu de faire "une réunion élargie" avant de permettre de réouvrir la radio mais comme le confrère a dejà ouvert, il a renoncé à cette dernière.
Assuré d’avoir toujours fait son travail dans les règles de l’art et du respect de l’éthique et de la déontologie, Raliou Hamed Assaleh a répondu au Gouverneur qu’il gère sa radio dans le strict respect des normes définies par son travail et que si jamais il déroge à la règle, c’est à l’ONC de le rappeler à l’ordre. Et quant à ce qu’on lui avait reproché à l’époque de la fermeture de la Radio, ce n’étaient que des allégations mensongères n’ayant aucun fondement. Et le CSC de l’époque le savait pertinement. In fine, nous lançons un appel au Gouverneur d’Agadez qui jouit d’une grande estime aux yeux de nous autres hommes et femmes de médias d’Agadez de laisser les journalistes faire leur travail ! Et quand ils manqueront à leur devoir, de bien vouloir laisser l’instance appropriée c’est à dire l’office national de communication de les punir au prorata de leur erreur. Dim
mardi 22 juin 2010
Atelier de renforcement de capacités sur les industries extractives au Niger : amener le Niger à une adhésion définitive à l’ITIE
Niger/Politique
Lundi 21 Juin 2010 08:51
Arlit /Areva
L’Initiative pour la Transparence sur les Industries Extractives au Niger ITIE-Niger a organisé, vendredi dernier, un atelier de renforcement de capacités sur la compréhension du cycle des industries extractives à l’attention des membres du comité national de concertation ITIE-Niger. La cérémonie d’ouverture des travaux de l’atelier, qui ont duré deux jours, s’est déroulée à l’hôtel Gaweye sous la présidence du directeur de cabinet du Premier ministre, M. Malla Ari.
En procédant à l’ouverture des travaux, M. Malla Ari, a dit qu’il s’est réjoui de participer à la cérémonie qui marque le lancement du programme de renforcement des capacités de l’ITIE. Le directeur du cabinet du Premier ministre a mis en exergue l’importance du secteur minier et pétrolier et l’attention dont il fait l’objet de la part des gouvernements, des partenaires au développement, la société civile et le grand public. M Malla a tenu à réitérer la volonté et la détermination du CSRD et du gouvernement de transition de poursuivre la mise en œuvre de l’ITIE à travers le plan d’action prioritaire 2008-2010, avec bien sûr l’appui des partenaires techniques et financiers. Le directeur de cabinet a indiqué en outre que l’objectif est l’accélération de la mise en œuvre de l’initiative afin de contribuer à l’amélioration de la gouvernance des ressources minières et pétrolières par la mise en place notamment d’un système efficient et transparent de gestion des revenus que ces ressources génèrent. L’adhésion définitive du Niger à l’ITIE Internationale est aussi un des objectifs visés au terme du processus de validation qui a démarré en mai dernier censé conduire le Niger à la conformité d’ici la fin de l’année 2010 grâce aux efforts des membres du comité national de concertation a laissé entendre M. Malla Ari. Il a expliqué que pour aboutir à des actions rapides et ciblées sont prévues en quatre composantes dont le renforcement des capacités des représentants de l’Etat, des membres de la société civile dans le domaine de la communication lié à l’industrie extractive. La composante de l’ITIE est chargée d’exécuter des programmes de formation des agents concernés directement par lesdites industries afin de leur permette de maîtriser et mieux comprendre le processus de transparence qui est un des principes de bonne gouvernance institués par l’ITIE. A côté des agents de l’Etat, l’ITIE se donne pour mission de renforcer, par ses programmes de formation, les capacités des acteurs de la société civile a dit le directeur de cabinet du premier ministre avant d’ajouter qu’un programme prioritaire de renforcement de capacités élaboré l’année passée identifie les premiers besoins de formation dont celui sur le cycle de l’activité extractive, thème de la présente session de formation.
M Malla a souligné qu’il convient de s’atteler à la mise en œuvre de la composante renforcement des capacités. Il a en outre indiqué que l’atelier doit outiller les membres du comité national de concertation pour contribuer efficacement à la mise en œuvre de l’ITIE au Niger en relevant la qualité des débats au sein du comité, améliorer le travail de l’initiative, renforcer la compréhension du cycle d’exploration, d’investissement et d’exploitations des industries extractives, mettre à niveau les parties pour une meilleure compréhension mutuelle et assurer une plus large et meilleure information au public. Le directeur de cabinet du Premier ministre a salué les efforts du comité national de concertation pour le travail abattu et leur contribution pour l’atteinte des objectifs de l’ITIE. L’atelier a été suivi d’une visite guidée sur le site de la mine d’or de Samira.
Zabeirou Moussa
21 juin 2010
Publié le 21 juin 2010
Source : Le Sahel
Lundi 21 Juin 2010 08:51
Arlit /Areva
L’Initiative pour la Transparence sur les Industries Extractives au Niger ITIE-Niger a organisé, vendredi dernier, un atelier de renforcement de capacités sur la compréhension du cycle des industries extractives à l’attention des membres du comité national de concertation ITIE-Niger. La cérémonie d’ouverture des travaux de l’atelier, qui ont duré deux jours, s’est déroulée à l’hôtel Gaweye sous la présidence du directeur de cabinet du Premier ministre, M. Malla Ari.
En procédant à l’ouverture des travaux, M. Malla Ari, a dit qu’il s’est réjoui de participer à la cérémonie qui marque le lancement du programme de renforcement des capacités de l’ITIE. Le directeur du cabinet du Premier ministre a mis en exergue l’importance du secteur minier et pétrolier et l’attention dont il fait l’objet de la part des gouvernements, des partenaires au développement, la société civile et le grand public. M Malla a tenu à réitérer la volonté et la détermination du CSRD et du gouvernement de transition de poursuivre la mise en œuvre de l’ITIE à travers le plan d’action prioritaire 2008-2010, avec bien sûr l’appui des partenaires techniques et financiers. Le directeur de cabinet a indiqué en outre que l’objectif est l’accélération de la mise en œuvre de l’initiative afin de contribuer à l’amélioration de la gouvernance des ressources minières et pétrolières par la mise en place notamment d’un système efficient et transparent de gestion des revenus que ces ressources génèrent. L’adhésion définitive du Niger à l’ITIE Internationale est aussi un des objectifs visés au terme du processus de validation qui a démarré en mai dernier censé conduire le Niger à la conformité d’ici la fin de l’année 2010 grâce aux efforts des membres du comité national de concertation a laissé entendre M. Malla Ari. Il a expliqué que pour aboutir à des actions rapides et ciblées sont prévues en quatre composantes dont le renforcement des capacités des représentants de l’Etat, des membres de la société civile dans le domaine de la communication lié à l’industrie extractive. La composante de l’ITIE est chargée d’exécuter des programmes de formation des agents concernés directement par lesdites industries afin de leur permette de maîtriser et mieux comprendre le processus de transparence qui est un des principes de bonne gouvernance institués par l’ITIE. A côté des agents de l’Etat, l’ITIE se donne pour mission de renforcer, par ses programmes de formation, les capacités des acteurs de la société civile a dit le directeur de cabinet du premier ministre avant d’ajouter qu’un programme prioritaire de renforcement de capacités élaboré l’année passée identifie les premiers besoins de formation dont celui sur le cycle de l’activité extractive, thème de la présente session de formation.
M Malla a souligné qu’il convient de s’atteler à la mise en œuvre de la composante renforcement des capacités. Il a en outre indiqué que l’atelier doit outiller les membres du comité national de concertation pour contribuer efficacement à la mise en œuvre de l’ITIE au Niger en relevant la qualité des débats au sein du comité, améliorer le travail de l’initiative, renforcer la compréhension du cycle d’exploration, d’investissement et d’exploitations des industries extractives, mettre à niveau les parties pour une meilleure compréhension mutuelle et assurer une plus large et meilleure information au public. Le directeur de cabinet du Premier ministre a salué les efforts du comité national de concertation pour le travail abattu et leur contribution pour l’atteinte des objectifs de l’ITIE. L’atelier a été suivi d’une visite guidée sur le site de la mine d’or de Samira.
Zabeirou Moussa
21 juin 2010
Publié le 21 juin 2010
Source : Le Sahel
Point de presse de M. Moustapha Kadi, Coordonnateur du CODDHD et du M. Khalid Ikhiri suite à leur visite à Tripoli, en Libye du 15 au 17 juin 2010.
Écrit par Moustapha KADI et Khalid Ikhiri
Lundi, 21 Juin 2010 00:28
Suite à l’exécution de trois ressortissants Nigériens en Grande Jamahiriya Arabe Libyenne, le 30 mai 2010 à la surprise générale des défenseurs des droits de l’homme et du peuple Nigérien tout entier, une délégation du Collectif des Organisations de Défense des Droits de l’Homme (CODDHD) a été reçue en audience par le Président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie (CSRD), le lundi 7 juin 2010.
Au cours des entretiens qui ont principalement porté sur la situation préoccupante de nos expatriés vivants en Libye, le Chef de l’Etat qui suivait avec appréhension les nouvelles provenant de Tripoli, nous a informé qu’il comptait se rendre en Libye très prochainement et souhaiterait que deux représentants des Organisations de Défense des Droits de l’Homme l’accompagnent dans cette mission pour rencontrer les autorités Libyennes en vue de demander des explications au sujet du drame précédent et de s’enquérir de la situation exacte de nos compatriotes qui se trouveraient en difficulté et notamment détenus dans les prisons libyennes pour différentes raisons.
Au retour de la visite privée effectuée par le Chef de l’Etat dans la journée du dimanche 13 juin 2010 en Libye à bord d’un avion spécial de 13 places, il a diligenté une mission officielle le mardi 15 juin 2010. Cette mission conduite par le Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires Religieuses, le Docteur Cissé Ousmane est composée du Ministre des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique, Porte Parole du Gouvernement, M. Mahamane Dan Dah, du Ministre de la Justice et des droits de l’Homme, Garde des Sceaux, M. Abdoulaye Djibo, du Conseiller Technique du Ministre de l’Intérieur, le Commissaire de Police Daddy Gao, du Directeur de la Police Judiciaire M. Souley Boubé, du Directeur Moyen Orient et Pays Arabes au Ministère des Affaires Etrangères, M. Souleymane Issiakou et de deux Défenseurs des Droits de l’Homme, le Professeur Khalid Ikhiri, Président de l’ANDDH et M. Moustapha Kadi, Coordonnateur du CODDHD.
Cette mission purement technique s’est déroulée du mardi 15 au jeudi 17 juin 2010. Peu après son décollage à partir du Groupement Aérien National à 15h30, elle a atterri à l’aéroport militaire de Tripoli vers 19h00 où elle a été accueillie par une délégation des officiels libyens civils et militaires et d’une délégation des représentants de la Communauté des Nigériens en Libye dirigée par l’Ambassadeur du Niger en Libye M. Gonemi Boukar Amadou. Après avoir passé la première nuit en Libye, la délégation a été reçue en audience par le Premier Ministre Libyen en son Cabinet, le mercredi 16 juin à 10h00.
Plusieurs points d’importance ont été abordés, dont notamment le prochain refoulement de 1000 Nigériens gardés dans un centre d’accueil à Sebha et la mise à leur disposition de moyens financiers pour s’insérer dans la vie active au Niger. La reprise de la coopération entre nos deux pays en matière d’enseignement supérieur et secondaire. La sécurisation de nos frontières communes et les dispositions à prendre pour freiner « l’immigration clandestine ». Le trafic de la drogue dans la bande sahélo-saharienne.
Conformément au calendrier de visite proposé par le Premier Ministre Libyen, les entretiens ont immédiatement débuté par une rencontre technique au Ministère de la Justice. A l’issue de cette réunion, un Comité conjoint Nigéro-Libyen a été constitué afin d’aller examiner la situation de tous les détenus Nigériens au cas par cas. La première réunion du Comité conjoint a eu lieu le même jour dans l’après midi à 16h00 à la prison centrale de Tripoli sous la Présidence du Directeur Général de la Prison, le Général Issouf. A l’issue de cette réunion, une liste de 507 détenus présumés Nigériens a été remise au Directeur de la Police Judiciaire du Niger afin de permettre à la délégation nigérienne de procéder à la ventilation des noms des détenus suivant la gravité des fautes (délits ou crimes). Cet inventaire étant écrit en langue arabe, le Premier Conseiller de l’Ambassade du Niger à Tripoli a été chargé d’effectuer avec l’aide de ses collaborateurs la transcription de la liste en français pour nous permettre de continuer le travail le lendemain matin. Ce qui fut fait toute la nuit. Cette liste comptait 22 inculpations à mort dont 8 condamnations à mort pour lesquelles le jugement est devenu définitif et 14 en instance de jugement. S’agissant de ces cas précis, sur la base d’une proposition exclusive du Ministre de la Justice Libyenne, un comité paritaire composé de représentants de l’Ambassade du Niger à tripoli sera appuyé des deux défenseurs des droits de l’Homme pour rencontrer les familles et les ayant droits des victimes libyennes afin de solliciter leur pardon et leur verser éventuellement des compensations conformément à la législation libyenne.
Il est d’ores et déjà acquis que la Fondation Kadhafi se propose de prendre en charge toutes les implications financières. Il faut rappeler que le Ministre de la Justice libyenne a pris l’engagement d’instruire ses services pour contacter les parents des victimes et les ayant droits des 22 présumés condamnés à mort afin de faciliter les rencontres avec les membres du Comité paritaire. Si les négociations aboutissent, les condamnations à mort seront commuées en prison à perpétuité. C’est seulement à ce moment, qu’ils pourront être transférés dans les prisons nigériennes. Mais déjà, lors de son déplacement à Tripoli, le Chef de l’Etat a obtenu une suspension exceptionnelle des procédures d’exécution à l’encontre des Nigériens jusqu’à ce qu’une solution satisfaisante soit trouvée.
La liste dénombrait également 362 condamnés pour diverses infractions dont entre autres, consommation d’alcool, consommation ou vente de drogue, entrée clandestine, etc.., ainsi que 145 détenus en attente de jugement. En commun accord, les libyens ont décidé de regrouper un total de 275 prisonniers qui seront remis à la délégation du Niger dont 198 jugés et 77 en attente de jugement, afin qu’ils purgent leur peine dans les prisons Nigériennes conformément à la Convention judiciaire en matière pénale ratifiée par les deux pays. Les prisonniers concernés sont actuellement répartis dans sept localités libyennes. Le Comité a retenu qu’ils seront regroupés au niveau de trois centres d’accueil à savoir Benghazi, Sebha et Tripoli. Les prisonniers de Misourata, Zawiya et Djebbal devraient arriver le jeudi à la Prison centrale de Tripoli. Compte tenu, de l’urgence, le Directeur Général Adjoint de la Police Judiciaire libyenne a accepté le principe de transférer les prisonniers du centre de Benghazi à Tripoli. Il a ensuite demandé de désigner un représentant du Consulat du Niger à Sebha pour se mettre en contact avec les autorités pénitentiaires afin de pouvoir rencontrer les détenus Nigériens qui sont estimés à 141 prisonniers, si le Comité conjoint ne peut pas se rendre à Sebha.
Après l’établissement effectif des documents de voyage, le transfèrement des 275 détenus de nationalité nigérienne s’effectuera à partir du 25 juin 2010. Parallèlement, la mission entreprendra des démarches en vue de l’identification des centres de détention au Niger pouvant accueillir les 275 détenus nigériens en Libye. Il s’agit des Nigériens sur lesquels pèsent des infractions autres que les atteintes à la vie et à l’intégrité physique. A la fin de la journée, la partie libyenne a demandé la présence d’une équipe de journalistes nigériens pour couvrir les avancées significatives des conclusions auxquelles nous sommes parvenues.
Dans la matinée du jeudi 17 juin, le Comité conjoint a rencontré 60 prisonniers nigériens transférés à la prison centrale de Tripoli. Il a ensuite échangé avec eux et a procédé à la première phase d’identification dans les bureaux des responsables libyens réservés à cet effet. Les 60 prisonniers n’ont pas caché leur joie et leur satisfaction d’apprendre qu’ils seront rapatriés au Niger.
Les 212 prisonniers restants sont les détenus contre lesquels des intérêts civils libyens peuvent être recouvrés. La délégation du Niger n’a pas pu rencontrer les condamnés à mort. Après une longue journée de travail, le Comité a quitté la prison centrale de Tripoli vers 17h00 en attendant l’arrivée de 80 détenus en provenance de Benghazi. Après, la délégation a rencontré à l’Ambassade du Niger la Communauté nigérienne en Libye estimée aujourd’hui à 35.000 personnes. La mission prit fin le même jour vers 23h30. Dès son arrivée à Niamey, la mission a rencontré le Chef de l’Etat à 11h00 pour lui faire le compte rendu.
Ainsi, il résulte de cette mission que d’importantes avancées ont été obtenues et donc un bilan très positif a été atteint, ce qui permet de considérer à nouveau que les échanges dans le respect mutuel doivent être privilégiés et permanents afin que nos deux pays entretiennent des relations marquées par des sentiments de fraternité et de bonne compréhension.
Au vu de tout ce qui précède, les représentants du CODDHD et de l’ANDDH :
- 1°) condamnent toutes atteintes à la vie et plaident pour l’abolition de la peine de mort à travers le monde ;
- 2°) considèrent que la démarche de main tendue réciproque et de dialogue est la meilleure des solutions entre les deux pays voisins, car rentre dans le cadre des intérêts communs des peuples nigériens et libyens ;
- 3°) font le vœu que les échanges et dialogues préalables dans la gestion de telles affaires soient régulièrement renouvelés sur la base d’engagements fermes ;
- 4°) souhaitent dorénavant que nos deux Chefs d’Etats et nos deux Gouvernements multiplient les contacts afin de dissiper toute incompréhension et toute équivoque ;
- 5°) recommandent que cette affaire très suivie par l’opinion nationale et internationale soit définitivement résolue dans les meilleurs délais et dans les meilleures conditions réciproques pour nos deux pays et nos deux peuples ;
- 6°) Invite la Fondation Kadhadi de bien vouloir s’impliquer dans la résolution effective de cette situation humanitaire et de plaider la clémence pour les personnes condamnées à mort auprès des familles et des autorités libyennes.
- 7°) Encourage les autorités de nos deux pays à créer un cadre vivace de coopération judiciaire Nigéro-Libye.
Enfin, tout en faisant confiance à la suite qui sera réservée aux procédures engagées à la satisfaction des deux parties, le CODDHD et l’ANDDH remercient vivement et sincèrement les autorités libyennes pour leur accueil chaleureux ainsi que les moyens mis à la disposition de la délégation nigérienne afin de faciliter le déroulement normal de cette mission officielle porteuse d’espoirs aux deux peuples.
Fait à Niamey, le 20 juin 2010
Pour le Coordonnateur du CODDHD
Moustapha Kadi
Pour le Président de l’ANDDH
Moustapha KADI Khalid Ikhiri
Lundi, 21 Juin 2010 00:28
Suite à l’exécution de trois ressortissants Nigériens en Grande Jamahiriya Arabe Libyenne, le 30 mai 2010 à la surprise générale des défenseurs des droits de l’homme et du peuple Nigérien tout entier, une délégation du Collectif des Organisations de Défense des Droits de l’Homme (CODDHD) a été reçue en audience par le Président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie (CSRD), le lundi 7 juin 2010.
Au cours des entretiens qui ont principalement porté sur la situation préoccupante de nos expatriés vivants en Libye, le Chef de l’Etat qui suivait avec appréhension les nouvelles provenant de Tripoli, nous a informé qu’il comptait se rendre en Libye très prochainement et souhaiterait que deux représentants des Organisations de Défense des Droits de l’Homme l’accompagnent dans cette mission pour rencontrer les autorités Libyennes en vue de demander des explications au sujet du drame précédent et de s’enquérir de la situation exacte de nos compatriotes qui se trouveraient en difficulté et notamment détenus dans les prisons libyennes pour différentes raisons.
Au retour de la visite privée effectuée par le Chef de l’Etat dans la journée du dimanche 13 juin 2010 en Libye à bord d’un avion spécial de 13 places, il a diligenté une mission officielle le mardi 15 juin 2010. Cette mission conduite par le Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires Religieuses, le Docteur Cissé Ousmane est composée du Ministre des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique, Porte Parole du Gouvernement, M. Mahamane Dan Dah, du Ministre de la Justice et des droits de l’Homme, Garde des Sceaux, M. Abdoulaye Djibo, du Conseiller Technique du Ministre de l’Intérieur, le Commissaire de Police Daddy Gao, du Directeur de la Police Judiciaire M. Souley Boubé, du Directeur Moyen Orient et Pays Arabes au Ministère des Affaires Etrangères, M. Souleymane Issiakou et de deux Défenseurs des Droits de l’Homme, le Professeur Khalid Ikhiri, Président de l’ANDDH et M. Moustapha Kadi, Coordonnateur du CODDHD.
Cette mission purement technique s’est déroulée du mardi 15 au jeudi 17 juin 2010. Peu après son décollage à partir du Groupement Aérien National à 15h30, elle a atterri à l’aéroport militaire de Tripoli vers 19h00 où elle a été accueillie par une délégation des officiels libyens civils et militaires et d’une délégation des représentants de la Communauté des Nigériens en Libye dirigée par l’Ambassadeur du Niger en Libye M. Gonemi Boukar Amadou. Après avoir passé la première nuit en Libye, la délégation a été reçue en audience par le Premier Ministre Libyen en son Cabinet, le mercredi 16 juin à 10h00.
Plusieurs points d’importance ont été abordés, dont notamment le prochain refoulement de 1000 Nigériens gardés dans un centre d’accueil à Sebha et la mise à leur disposition de moyens financiers pour s’insérer dans la vie active au Niger. La reprise de la coopération entre nos deux pays en matière d’enseignement supérieur et secondaire. La sécurisation de nos frontières communes et les dispositions à prendre pour freiner « l’immigration clandestine ». Le trafic de la drogue dans la bande sahélo-saharienne.
Conformément au calendrier de visite proposé par le Premier Ministre Libyen, les entretiens ont immédiatement débuté par une rencontre technique au Ministère de la Justice. A l’issue de cette réunion, un Comité conjoint Nigéro-Libyen a été constitué afin d’aller examiner la situation de tous les détenus Nigériens au cas par cas. La première réunion du Comité conjoint a eu lieu le même jour dans l’après midi à 16h00 à la prison centrale de Tripoli sous la Présidence du Directeur Général de la Prison, le Général Issouf. A l’issue de cette réunion, une liste de 507 détenus présumés Nigériens a été remise au Directeur de la Police Judiciaire du Niger afin de permettre à la délégation nigérienne de procéder à la ventilation des noms des détenus suivant la gravité des fautes (délits ou crimes). Cet inventaire étant écrit en langue arabe, le Premier Conseiller de l’Ambassade du Niger à Tripoli a été chargé d’effectuer avec l’aide de ses collaborateurs la transcription de la liste en français pour nous permettre de continuer le travail le lendemain matin. Ce qui fut fait toute la nuit. Cette liste comptait 22 inculpations à mort dont 8 condamnations à mort pour lesquelles le jugement est devenu définitif et 14 en instance de jugement. S’agissant de ces cas précis, sur la base d’une proposition exclusive du Ministre de la Justice Libyenne, un comité paritaire composé de représentants de l’Ambassade du Niger à tripoli sera appuyé des deux défenseurs des droits de l’Homme pour rencontrer les familles et les ayant droits des victimes libyennes afin de solliciter leur pardon et leur verser éventuellement des compensations conformément à la législation libyenne.
Il est d’ores et déjà acquis que la Fondation Kadhafi se propose de prendre en charge toutes les implications financières. Il faut rappeler que le Ministre de la Justice libyenne a pris l’engagement d’instruire ses services pour contacter les parents des victimes et les ayant droits des 22 présumés condamnés à mort afin de faciliter les rencontres avec les membres du Comité paritaire. Si les négociations aboutissent, les condamnations à mort seront commuées en prison à perpétuité. C’est seulement à ce moment, qu’ils pourront être transférés dans les prisons nigériennes. Mais déjà, lors de son déplacement à Tripoli, le Chef de l’Etat a obtenu une suspension exceptionnelle des procédures d’exécution à l’encontre des Nigériens jusqu’à ce qu’une solution satisfaisante soit trouvée.
La liste dénombrait également 362 condamnés pour diverses infractions dont entre autres, consommation d’alcool, consommation ou vente de drogue, entrée clandestine, etc.., ainsi que 145 détenus en attente de jugement. En commun accord, les libyens ont décidé de regrouper un total de 275 prisonniers qui seront remis à la délégation du Niger dont 198 jugés et 77 en attente de jugement, afin qu’ils purgent leur peine dans les prisons Nigériennes conformément à la Convention judiciaire en matière pénale ratifiée par les deux pays. Les prisonniers concernés sont actuellement répartis dans sept localités libyennes. Le Comité a retenu qu’ils seront regroupés au niveau de trois centres d’accueil à savoir Benghazi, Sebha et Tripoli. Les prisonniers de Misourata, Zawiya et Djebbal devraient arriver le jeudi à la Prison centrale de Tripoli. Compte tenu, de l’urgence, le Directeur Général Adjoint de la Police Judiciaire libyenne a accepté le principe de transférer les prisonniers du centre de Benghazi à Tripoli. Il a ensuite demandé de désigner un représentant du Consulat du Niger à Sebha pour se mettre en contact avec les autorités pénitentiaires afin de pouvoir rencontrer les détenus Nigériens qui sont estimés à 141 prisonniers, si le Comité conjoint ne peut pas se rendre à Sebha.
Après l’établissement effectif des documents de voyage, le transfèrement des 275 détenus de nationalité nigérienne s’effectuera à partir du 25 juin 2010. Parallèlement, la mission entreprendra des démarches en vue de l’identification des centres de détention au Niger pouvant accueillir les 275 détenus nigériens en Libye. Il s’agit des Nigériens sur lesquels pèsent des infractions autres que les atteintes à la vie et à l’intégrité physique. A la fin de la journée, la partie libyenne a demandé la présence d’une équipe de journalistes nigériens pour couvrir les avancées significatives des conclusions auxquelles nous sommes parvenues.
Dans la matinée du jeudi 17 juin, le Comité conjoint a rencontré 60 prisonniers nigériens transférés à la prison centrale de Tripoli. Il a ensuite échangé avec eux et a procédé à la première phase d’identification dans les bureaux des responsables libyens réservés à cet effet. Les 60 prisonniers n’ont pas caché leur joie et leur satisfaction d’apprendre qu’ils seront rapatriés au Niger.
Les 212 prisonniers restants sont les détenus contre lesquels des intérêts civils libyens peuvent être recouvrés. La délégation du Niger n’a pas pu rencontrer les condamnés à mort. Après une longue journée de travail, le Comité a quitté la prison centrale de Tripoli vers 17h00 en attendant l’arrivée de 80 détenus en provenance de Benghazi. Après, la délégation a rencontré à l’Ambassade du Niger la Communauté nigérienne en Libye estimée aujourd’hui à 35.000 personnes. La mission prit fin le même jour vers 23h30. Dès son arrivée à Niamey, la mission a rencontré le Chef de l’Etat à 11h00 pour lui faire le compte rendu.
Ainsi, il résulte de cette mission que d’importantes avancées ont été obtenues et donc un bilan très positif a été atteint, ce qui permet de considérer à nouveau que les échanges dans le respect mutuel doivent être privilégiés et permanents afin que nos deux pays entretiennent des relations marquées par des sentiments de fraternité et de bonne compréhension.
Au vu de tout ce qui précède, les représentants du CODDHD et de l’ANDDH :
- 1°) condamnent toutes atteintes à la vie et plaident pour l’abolition de la peine de mort à travers le monde ;
- 2°) considèrent que la démarche de main tendue réciproque et de dialogue est la meilleure des solutions entre les deux pays voisins, car rentre dans le cadre des intérêts communs des peuples nigériens et libyens ;
- 3°) font le vœu que les échanges et dialogues préalables dans la gestion de telles affaires soient régulièrement renouvelés sur la base d’engagements fermes ;
- 4°) souhaitent dorénavant que nos deux Chefs d’Etats et nos deux Gouvernements multiplient les contacts afin de dissiper toute incompréhension et toute équivoque ;
- 5°) recommandent que cette affaire très suivie par l’opinion nationale et internationale soit définitivement résolue dans les meilleurs délais et dans les meilleures conditions réciproques pour nos deux pays et nos deux peuples ;
- 6°) Invite la Fondation Kadhadi de bien vouloir s’impliquer dans la résolution effective de cette situation humanitaire et de plaider la clémence pour les personnes condamnées à mort auprès des familles et des autorités libyennes.
- 7°) Encourage les autorités de nos deux pays à créer un cadre vivace de coopération judiciaire Nigéro-Libye.
Enfin, tout en faisant confiance à la suite qui sera réservée aux procédures engagées à la satisfaction des deux parties, le CODDHD et l’ANDDH remercient vivement et sincèrement les autorités libyennes pour leur accueil chaleureux ainsi que les moyens mis à la disposition de la délégation nigérienne afin de faciliter le déroulement normal de cette mission officielle porteuse d’espoirs aux deux peuples.
Fait à Niamey, le 20 juin 2010
Pour le Coordonnateur du CODDHD
Moustapha Kadi
Pour le Président de l’ANDDH
Moustapha KADI Khalid Ikhiri
Armes légères : un débat à l’ONU qui concerne de très près le Sahel
Sahel Intelligence 18 juin 2010
Armes légères : un débat à l’ONU qui concerne de très près le Sahel
mardi 22 juin 2010
Au moment où la prolifération des groupes terroristes et des réseaux de narcotrafiquants et de migration clandestine est devenue un vrai défi pour les Etats de la région sahélo-saharienne, le débat en cours aux Nations unies sur le Programme d’action visant à lutter contre le commerce illicite des armes légères (ALPC), prend toute son importance. Les réseaux de trafiquants deviennent mieux organisés à mesure que leurs activités se confondent avec celles des groupes terroristes.
Il est même établi qu’il existe des liens étroits entre les réseaux des narcotrafiquants et de migration clandestine et le financement du terrorisme dans le Sahel. Dans cet échange poreux, la circulation des armes, particulièrement les armes légères, occupe une place essentielle. Aussi, l’importance du débat à l’ONU tient-elle au fait qu’il concerne la coopération internationale pour lutter contre la prolifération de ces armes. Mais une coopération où la responsabilité des pays producteurs de ces armes est engagée vis-à-vis des pays en développement, qui en sont les principales victimes. De nombreux pays d’Afrique défendent l’idée d’une assistance conséquente des pays développés aux Etats qui souffrent de la prolifération de ces armes, notamment par le biais du transfert de ressources financières, techniques et de savoir-faire, afin de mettre en place les capacités nécessaires à la bonne exécution du Programme d’action ALPC. Parallèlement, d’autres Etats sont favorables à une coopération internationale couvrant des actions coordonnées entre Etats, y compris l’échange de données, d’informations et d’expériences pour une exécution optimale du Programme d’action. Aux côtés de ces approches, certains Etats préfèrent que l’assistance internationale dans le cadre de ce programme, soit fondée sur une démarche intégrée, basée sur les besoins spécifiques des pays d’une région ou d’une sous-région donnée. D’autres estiment que la question doit être traitée par les organisations régionales et sous-régionales, à travers une coopération et une assistance internationales appropriées. Enfin, les représentants de nombreux pays en développement ont insisté sur la nécessité d’intégrer à la fois les causes et les conséquences de la prolifération de ces armes dans cet ambitieux Programme d’action.
par Samuel Benshimon
Armes légères : un débat à l’ONU qui concerne de très près le Sahel
mardi 22 juin 2010
Au moment où la prolifération des groupes terroristes et des réseaux de narcotrafiquants et de migration clandestine est devenue un vrai défi pour les Etats de la région sahélo-saharienne, le débat en cours aux Nations unies sur le Programme d’action visant à lutter contre le commerce illicite des armes légères (ALPC), prend toute son importance. Les réseaux de trafiquants deviennent mieux organisés à mesure que leurs activités se confondent avec celles des groupes terroristes.
Il est même établi qu’il existe des liens étroits entre les réseaux des narcotrafiquants et de migration clandestine et le financement du terrorisme dans le Sahel. Dans cet échange poreux, la circulation des armes, particulièrement les armes légères, occupe une place essentielle. Aussi, l’importance du débat à l’ONU tient-elle au fait qu’il concerne la coopération internationale pour lutter contre la prolifération de ces armes. Mais une coopération où la responsabilité des pays producteurs de ces armes est engagée vis-à-vis des pays en développement, qui en sont les principales victimes. De nombreux pays d’Afrique défendent l’idée d’une assistance conséquente des pays développés aux Etats qui souffrent de la prolifération de ces armes, notamment par le biais du transfert de ressources financières, techniques et de savoir-faire, afin de mettre en place les capacités nécessaires à la bonne exécution du Programme d’action ALPC. Parallèlement, d’autres Etats sont favorables à une coopération internationale couvrant des actions coordonnées entre Etats, y compris l’échange de données, d’informations et d’expériences pour une exécution optimale du Programme d’action. Aux côtés de ces approches, certains Etats préfèrent que l’assistance internationale dans le cadre de ce programme, soit fondée sur une démarche intégrée, basée sur les besoins spécifiques des pays d’une région ou d’une sous-région donnée. D’autres estiment que la question doit être traitée par les organisations régionales et sous-régionales, à travers une coopération et une assistance internationales appropriées. Enfin, les représentants de nombreux pays en développement ont insisté sur la nécessité d’intégrer à la fois les causes et les conséquences de la prolifération de ces armes dans cet ambitieux Programme d’action.
par Samuel Benshimon
DOUBLE SECHERESSE A TALATYE
DOUBLE SECHERESSE A TALATYE
Une pluie de tous les espoirs mais aussi de toutes les détresses.
mardi 22 juin 2010
Ce mercredi, neuf juin de l’an deux mille dix, une violente pluie s’est abattue sur toute l’étendu du territoire de la commune rurale de Talataye. Quel bonheur se lisait sur les visages de ces éleveurs pendant que ces innombrables gouttes tombent sur ce sol plus que jamais assoiffé ! A la fin de cette pluie, la joie a cédé la place à une détresse indescriptible sur les visages meurtris de ces pasteurs affaiblis par la faim et le désespoir.
La faim ! Oui il s’agit de la faim, parce qu’en milieu nomade quand il pleut, la cuisine devient impossible et le lait reste le seul aliment accessible. Cette accessibilité est loin d’être synonyme de disponibilité surtout en des années de sécheresse comme celle –ci que nous vivons actuellement.
Comme pour auréoler cette détresse, la scène de l’après pluie devient identique partout : d’Est en Ouest, comme du Nord au sud. Sur toute l’étendue de cet immense territoire, et plus précisément aux alentours des oueds, cette eau a emporté tous les petits ruminants et les ânes, comme si les multiples cadavres de la sécheresse ne lui suffisaient pas.
Désastre ! Oui c’est le pire des désastres, car les éleveurs pour qui restent trois à quatre têtes, demeurent les plus nantis. On trouve même des campements (c’est-à-dire : l’équivalant d’un quartier en milieu urbain) pour lesquels il ne reste que trois têtes de moutons alors qu’ils en possédaient plus de trois milles il y avait seulement vingt quatre heures.
Même pour ces quelques rares têtes de bêtes, qui ont miraculeusement échappé au "déluge",l’inquiétude reste totale car elles sont très affaiblies, et ne pourront en aucun cas supporter la faim qui est d’ailleurs accentuée par un vent frais de l’après pluie(mousson).
Les zones les plus touchées sont : la zone d’Indélimane (100km au sud de Talataye) ; la zone d’Agazarsididane (40km au nord de Talataye) et la zone d’Agarnadamos (30km à l’ouest de Talataye).
Comme :"Le bonheur ne vient jamais seul" a-t-on l’habitude de dire, les victimes de Talataye se consolent et s’en remettent au Tout Puissant, car lui seule est capable de leur apporter le véritable secours.
Quant aux plus hautes autorités de notre pays : leur concours, malgré qu’il ait souvent fait défaut, est vivement sollicité par ces misérables populations.
Cependant, "une fois n’est pas coutume". Le silence de l’après catastrophe naturelle de Tintachori ne doit pas être une sorte de feuille de route à notre gouvernement pour traiter tous les dossiers de Talataye ; et par là briser l’espoir et la volonté de la communauté IDAKSAHAK, qui a toujours œuvré pour la consolidation des acquis du processus de paix et de développement au nord de notre très chère patrie : le Mali.
Mohamed ASSALEH
Une pluie de tous les espoirs mais aussi de toutes les détresses.
mardi 22 juin 2010
Ce mercredi, neuf juin de l’an deux mille dix, une violente pluie s’est abattue sur toute l’étendu du territoire de la commune rurale de Talataye. Quel bonheur se lisait sur les visages de ces éleveurs pendant que ces innombrables gouttes tombent sur ce sol plus que jamais assoiffé ! A la fin de cette pluie, la joie a cédé la place à une détresse indescriptible sur les visages meurtris de ces pasteurs affaiblis par la faim et le désespoir.
La faim ! Oui il s’agit de la faim, parce qu’en milieu nomade quand il pleut, la cuisine devient impossible et le lait reste le seul aliment accessible. Cette accessibilité est loin d’être synonyme de disponibilité surtout en des années de sécheresse comme celle –ci que nous vivons actuellement.
Comme pour auréoler cette détresse, la scène de l’après pluie devient identique partout : d’Est en Ouest, comme du Nord au sud. Sur toute l’étendue de cet immense territoire, et plus précisément aux alentours des oueds, cette eau a emporté tous les petits ruminants et les ânes, comme si les multiples cadavres de la sécheresse ne lui suffisaient pas.
Désastre ! Oui c’est le pire des désastres, car les éleveurs pour qui restent trois à quatre têtes, demeurent les plus nantis. On trouve même des campements (c’est-à-dire : l’équivalant d’un quartier en milieu urbain) pour lesquels il ne reste que trois têtes de moutons alors qu’ils en possédaient plus de trois milles il y avait seulement vingt quatre heures.
Même pour ces quelques rares têtes de bêtes, qui ont miraculeusement échappé au "déluge",l’inquiétude reste totale car elles sont très affaiblies, et ne pourront en aucun cas supporter la faim qui est d’ailleurs accentuée par un vent frais de l’après pluie(mousson).
Les zones les plus touchées sont : la zone d’Indélimane (100km au sud de Talataye) ; la zone d’Agazarsididane (40km au nord de Talataye) et la zone d’Agarnadamos (30km à l’ouest de Talataye).
Comme :"Le bonheur ne vient jamais seul" a-t-on l’habitude de dire, les victimes de Talataye se consolent et s’en remettent au Tout Puissant, car lui seule est capable de leur apporter le véritable secours.
Quant aux plus hautes autorités de notre pays : leur concours, malgré qu’il ait souvent fait défaut, est vivement sollicité par ces misérables populations.
Cependant, "une fois n’est pas coutume". Le silence de l’après catastrophe naturelle de Tintachori ne doit pas être une sorte de feuille de route à notre gouvernement pour traiter tous les dossiers de Talataye ; et par là briser l’espoir et la volonté de la communauté IDAKSAHAK, qui a toujours œuvré pour la consolidation des acquis du processus de paix et de développement au nord de notre très chère patrie : le Mali.
Mohamed ASSALEH
lundi 21 juin 2010
Cinq éleveurs DAW-SAHAK tués par des mercenaires Peulh.
Cinq éleveurs DAW-SAHAK tués par des mercenaires Peulh.
Ce triste événement est survenu dans la soirée du mardi 15 au mercredi 16 juin 2010, à KOSSEYE; zone située à 160km au sud de Talataye (cercle d'Ansongo) et à moins de 30km au nord de Tilwa (république du Niger).
Les victimes de cette attaque criminelle sont des pauvres éleveurs de la commune rurale de Talataye, que la sécheresse a malmenée jusqu'à lé frontière du Niger. Avec l'arrivée des premières pluies, ces misérables pasteurs, qui ont perdu la quasi-totalité de leurs bêtes, ont déjà commencé à se replier pour revenir dans la zone d'Indélimane. Mais à la surprise générale, ce mardi soir un groupe de bandits armés Peuls s'attaque à ce campement DAW-SAHAK et tua sur place quatre hommes. Tard dans la nuit, ils reviennent au même campement pour ne trouver qu'un seul vieil homme qu'ils ont fini par tuer après l'avoir torturé.
Jusqu'au mercredi 16 juin 2010 à 12heures, plusieurs hommes de ce campement manquent à l'appel. On ignore s'ils sont vivants ou tués à leur tour.
Selon les personnes jointes sur place, par THURAYA, l'armée nigérienne a envahi la zone depuis le lever du jour et a même procédé à des arrestations et interrogatoires sommaires.
A en croire les mêmes sources, une mission de l'armée malienne en provenance de Ménaka est déjà sur les lieux du drame.
C'est là un coup dur pour la communauté DAW-SAHAK, qui est réputée être l'une des communautés les plus pacifiques au Mali. Cependant, cette communauté, qui a longtemps toléré des actes pareils à ses voisins, ne compte plus se laisser faire. Elle va assurer sa défense par ses propres moyens puisque l'Etat est de plus en plus absent pour sécuriser les personnes et leurs biens. Il va de soi que l'on sache que: "Pousse-pousse s'arrête au mur" et que l'assassinat cruel des pauvres:
• Handa Ag Ahmad Altanine, 85 ans, Fraction Ihanakatane II
• Achah Ag Baye, 50 ans, fraction Kel Azar
• Abidi Ag Adda, 30 ans, fraction Ihanakatane II
• Ahmad Ag Ahmad Ahmad, 30 ans, fraction Ihanakatane II
• Almoustapha Ag Adaikara, 40 ans, fraction Ihanakatane II,
Tous de la commune de Talataye; sera difficilement digéré par leurs frères de sang. Cela dit: "Qui sème le vent récolte la tempête".
16/06/2010
Par AIMA, un ressortissant de Talataye à Bamako.
N.B: Pour plus d'infos, contactez les autorités de la commune de Talataye.
Niger:Uranium : Chine et France à fronts renversés
Uranium : Chine et France à fronts renversés
21/06/2010 à 11h:01 Par Tom Burgis. Financial Times et Jeune Afrique 2010
Ces trois dernières années, tandis que Pékin se faisait plus présent, les relations de Niamey avec la France se sont largement dégradées. L’attribution de concessions d’uranium, notamment au chinois Sino-U, a mis fin au monopole du groupe français Areva, géant du nucléaire.
Tout en construisant la première raffinerie du pays, la Chine a conseillé aux dirigeants nigériens de mieux négocier avant d’autoriser Areva à construire une nouvelle mine. L’exploitation de ce gisement situé à Imouraren (Nord-Ouest) hissera le Niger au rang de second producteur mondial d’uranium, derrière le Kazakhstan.
Parmi les causes du coup d’État qui a renversé Mamadou Tandja en février 2010, ont été mis en avant, de façon inédite en Afrique, les liens de l’ex-président avec la Chine. L’un de ses fils, Ousmane, qui occupait un poste de chargé d’affaires à l’ambassade du Niger à Pékin, était notamment réputé pour négocier, pour le compte de son père et moyennant quelques commissions, les contrats et permis de recherche minière (uranium et pétrole) avec les Chinois. « C’est parce qu’il avait l’argent chinois que Tandja a cru pouvoir mépriser l’Union européenne, la Cedeao [Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, NDLR] et les États-Unis », raconte un ancien ministre.
Réexamen des contrats
Dès sa réélection en 2004, Mamadou Tandja avait voulu couper le cordon ombilical avec la France et, depuis 2007, avait octroyé 150 nouveaux permis de prospection d’uranium (minerai qui représente la moitié des revenus d’exportation du pays). Les tensions entre Niamey et le français Areva ont atteint leur paroxysme lorsque le groupe français fut accusé de financer la rébellion touarègue et que deux de ses cadres furent expulsés. Dans le même temps, le Niger achetait des armes pour combattre ces rebelles, en utilisant 38 millions des 45 millions d’euros du bonus obtenu grâce au contrat signé avec la Chine pour l’implantation d’une mine à Azelik (Nord).
C’est lors de la cérémonie de lancement de la construction de la raffinerie, en octobre 2008, que des partisans de Tandja lui ont suggéré de prolonger son mandat au-delà du terme, prévu en 2009. Et c’est ce qu’il fit, après avoir mis à mal les institutions de son pays pour rester au pouvoir.
Le président comptait sur la Chine, mais n’était visiblement pas au fait du principe de non-ingérence de cette dernière : Pékin est en effet resté silencieux lors de l’invasion du palais présidentiel, le 18 février 2010, par de jeunes officiers. Ces derniers n’ont pas remis en question les relations du Niger avec la Chine, mais ont annoncé qu’ils réexamineraient les contrats miniers.
À cette occasion, Areva a accepté d’augmenter de 50 % les versements prévus au gouvernement et, malgré une concurrence relancée, reste le premier partenaire du pays. Olivier Muller, le directeur du groupe au Niger, travaille à présent avec l’actuel chef de la junte, Salou Djibo, « un type sympa », avec qui « on parle affaires, pas politique », explique-t-il. De son côté, Xia Huang, l’ambassadeur de Chine au Niger, fait remarquer que son pays « offre des options plus rentables. Si le Niger exploite l’uranium depuis quarante ans et que cela ne lui rapporte pas plus d’argent que ses exportations d’oignons, c’est qu’il y a un problème », ironise-t-il.
Cependant, pour Ali Idrissa, coordinateur national du Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire (Rotab), une ONG de lutte contre la corruption, « les Chinois vont prendre nos richesses et partir ». L’industriel Ibrahim Iddi Ango, président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat du Niger (CCIAN), rappelle toutefois que, quand les Français ont répondu « impossible ! » à la demande des Nigériens de construire une raffinerie, les Chinois, eux, ont plutôt demandé « de quelle taille la voulez-vous ? »
21/06/2010 à 11h:01 Par Tom Burgis. Financial Times et Jeune Afrique 2010
Ces trois dernières années, tandis que Pékin se faisait plus présent, les relations de Niamey avec la France se sont largement dégradées. L’attribution de concessions d’uranium, notamment au chinois Sino-U, a mis fin au monopole du groupe français Areva, géant du nucléaire.
Tout en construisant la première raffinerie du pays, la Chine a conseillé aux dirigeants nigériens de mieux négocier avant d’autoriser Areva à construire une nouvelle mine. L’exploitation de ce gisement situé à Imouraren (Nord-Ouest) hissera le Niger au rang de second producteur mondial d’uranium, derrière le Kazakhstan.
Parmi les causes du coup d’État qui a renversé Mamadou Tandja en février 2010, ont été mis en avant, de façon inédite en Afrique, les liens de l’ex-président avec la Chine. L’un de ses fils, Ousmane, qui occupait un poste de chargé d’affaires à l’ambassade du Niger à Pékin, était notamment réputé pour négocier, pour le compte de son père et moyennant quelques commissions, les contrats et permis de recherche minière (uranium et pétrole) avec les Chinois. « C’est parce qu’il avait l’argent chinois que Tandja a cru pouvoir mépriser l’Union européenne, la Cedeao [Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, NDLR] et les États-Unis », raconte un ancien ministre.
Réexamen des contrats
Dès sa réélection en 2004, Mamadou Tandja avait voulu couper le cordon ombilical avec la France et, depuis 2007, avait octroyé 150 nouveaux permis de prospection d’uranium (minerai qui représente la moitié des revenus d’exportation du pays). Les tensions entre Niamey et le français Areva ont atteint leur paroxysme lorsque le groupe français fut accusé de financer la rébellion touarègue et que deux de ses cadres furent expulsés. Dans le même temps, le Niger achetait des armes pour combattre ces rebelles, en utilisant 38 millions des 45 millions d’euros du bonus obtenu grâce au contrat signé avec la Chine pour l’implantation d’une mine à Azelik (Nord).
C’est lors de la cérémonie de lancement de la construction de la raffinerie, en octobre 2008, que des partisans de Tandja lui ont suggéré de prolonger son mandat au-delà du terme, prévu en 2009. Et c’est ce qu’il fit, après avoir mis à mal les institutions de son pays pour rester au pouvoir.
Le président comptait sur la Chine, mais n’était visiblement pas au fait du principe de non-ingérence de cette dernière : Pékin est en effet resté silencieux lors de l’invasion du palais présidentiel, le 18 février 2010, par de jeunes officiers. Ces derniers n’ont pas remis en question les relations du Niger avec la Chine, mais ont annoncé qu’ils réexamineraient les contrats miniers.
À cette occasion, Areva a accepté d’augmenter de 50 % les versements prévus au gouvernement et, malgré une concurrence relancée, reste le premier partenaire du pays. Olivier Muller, le directeur du groupe au Niger, travaille à présent avec l’actuel chef de la junte, Salou Djibo, « un type sympa », avec qui « on parle affaires, pas politique », explique-t-il. De son côté, Xia Huang, l’ambassadeur de Chine au Niger, fait remarquer que son pays « offre des options plus rentables. Si le Niger exploite l’uranium depuis quarante ans et que cela ne lui rapporte pas plus d’argent que ses exportations d’oignons, c’est qu’il y a un problème », ironise-t-il.
Cependant, pour Ali Idrissa, coordinateur national du Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire (Rotab), une ONG de lutte contre la corruption, « les Chinois vont prendre nos richesses et partir ». L’industriel Ibrahim Iddi Ango, président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat du Niger (CCIAN), rappelle toutefois que, quand les Français ont répondu « impossible ! » à la demande des Nigériens de construire une raffinerie, les Chinois, eux, ont plutôt demandé « de quelle taille la voulez-vous ? »
dimanche 20 juin 2010
PV rencontre de la diaspora Touaregue d'Orval/Belgique
La rencontre de la diaspora Touarègue d’Europe à Orval a été une vraie réussite cette années et cela grâce à l’apport de chacun et chacune des participants, mais aussi avec l’appui de nos amis berbères, belges, français, allemands, anglais, luxembourgeois, bref de tous les européens.
Qu’ils trouvent tous ici notre sincère gratitude pour leur participation et les échanges fructueux que nous avons eus avec eux.
-Même si des efforts au niveau de l’organisation sont à prévoir pour mieux inscrire la rencontre dans la pérennité, il reste que le rendez vous d’Orval a été un succès grâce aussi aux organisateurs locaux, et au propriétaire des lieux de la rencontre, à qui nous adressons tous nos remerciements.
-La rencontre à débuter vendredi 18 juin 2010, même si l’équipe des organisateurs s’est retrouver sur place des le jeudi, afin de nettoyer les lieux, monter la tente, faire les courses et superviser les covoiturages.
Recommandations
-Le tri au niveau des déchets est à améliorer, la prochaine fois se renseigner au niveau de la commune pour les sacs poubelles (couleurs), les décharges etc.
-Gérer mieux le programme en termes de temps de projections des documentaires, et pour les débats.
-La rencontre devra rester un lieu d’échanges pluriels pour toute la diaspora Touarègue voire même de tous ceux qui viennent de l’espace sahélo saharien, sans connotations associative ni politique.
-La prochaine rencontre aura lieu le jeudi de l’ascension de l’année prochaine en Bretagne en France.
Merci à tous ceux qui se sont déplacés et à ceux qui nous ont soutenus ici ou ailleurs Tanimert!!
jeudi 17 juin 2010
mercredi 16 juin 2010
Commentaire de katchétché sur :Niger – Touaregs : nouvelle lueur d’espoir pour « le Nord »*
Commentaire de katchétché
sur :Niger – Touaregs : nouvelle lueur d’espoir pour « le Nord »*
Source temoust
16 juin 12:31, par katchétché
1.Il n’est ni réaliste ni raisonnable d’espérer résoudre un problème sur une base d’appartenance ethnique. Les pauvres populations l’ont appris à leur détriment et plus particulièrement celles de l’Aïr qui ne veulent plus d’une nouvelle rébellion. Ceux qui se croient plus touareg que les autres doivent y réfléchir et se remettre en cause. 2.Une poignée de dollars par ci, quelques postes par là ont permis de tenir en respect les plus virulents des rebelles autoproclamés champions de la ’’cause’’ touareg. 3.Cessez d’infantiliser les touareg, ils peuvent s’organiser dans la paix et le respect des autres populations avec lesquelles elles cohabitent dans toutes les régions du Niger, sans exception. De la même manière qu’il serait malsain de parler des causes ’’haussa’’, ’’djerma’’, ’’toubbous’’.....il serait malsain de parler de cause touareg. Il ya des haussa au Nigéria, au Niger, au Ghana ...il y a des toubbous en Libye , au Niger, au Tchad...les mêmes ethnies sont partout ailleurs et les touareg ne constituent pas une exception 4.Ceux qui veulent aider les populations du Nord doivent le faire dans la recherche de la paix, l’organisation des populations pour mieux occuper le terrain politique, créer des lobbies, développer la scolarité et non dans la prise des armes pour se faire en fin de compte massacrer. 5.La diaspora touareg doit apporter concrètement sa contribution au développement de la région et cesser de rêver en utilisant un langage de bois ’’savant’’ et pédantesque ressassé depuis plusieurs années sans aucun résultat. 6.Il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre et il n’y a pas pire savant que celui qui ne veut pas admettre la réalité. Pourquoi les touareg ne votent ils pour leurs frères touareg lors des législatives ? La CDS a mobilisé les zindérois, L’ANDP les zermas de Dosso. Pourquoi l’UDPS n’arrivent elle pas à mobiliser les touareg ? Au lieu de s’en prendre aux autres, organisons nous d’abord, mais pas en bandits armés ou rebelles. Nous sommes au 3ème millénaire et lespratiques moyennageuses basées sur le crime, le vol, le mépris des autres ne peuvent pas marcher 7.Le tifinagh fait partie de la culture touareg et très peu de touareg (1% ?) manient cette écriture. Faut il l’imposer aux autres ethnies ou tout simplement demander aux touareg de l’exercer pour ne pas perdre une caractéristique de leur culture ? 8.La ’’cause’’ touareg apparait comme un fonds de commerce que certains utilisent pour vivre et s’enrichir. N’est ce pas un acte delictueux , voire criminel ?
sur :Niger – Touaregs : nouvelle lueur d’espoir pour « le Nord »*
Source temoust
16 juin 12:31, par katchétché
1.Il n’est ni réaliste ni raisonnable d’espérer résoudre un problème sur une base d’appartenance ethnique. Les pauvres populations l’ont appris à leur détriment et plus particulièrement celles de l’Aïr qui ne veulent plus d’une nouvelle rébellion. Ceux qui se croient plus touareg que les autres doivent y réfléchir et se remettre en cause. 2.Une poignée de dollars par ci, quelques postes par là ont permis de tenir en respect les plus virulents des rebelles autoproclamés champions de la ’’cause’’ touareg. 3.Cessez d’infantiliser les touareg, ils peuvent s’organiser dans la paix et le respect des autres populations avec lesquelles elles cohabitent dans toutes les régions du Niger, sans exception. De la même manière qu’il serait malsain de parler des causes ’’haussa’’, ’’djerma’’, ’’toubbous’’.....il serait malsain de parler de cause touareg. Il ya des haussa au Nigéria, au Niger, au Ghana ...il y a des toubbous en Libye , au Niger, au Tchad...les mêmes ethnies sont partout ailleurs et les touareg ne constituent pas une exception 4.Ceux qui veulent aider les populations du Nord doivent le faire dans la recherche de la paix, l’organisation des populations pour mieux occuper le terrain politique, créer des lobbies, développer la scolarité et non dans la prise des armes pour se faire en fin de compte massacrer. 5.La diaspora touareg doit apporter concrètement sa contribution au développement de la région et cesser de rêver en utilisant un langage de bois ’’savant’’ et pédantesque ressassé depuis plusieurs années sans aucun résultat. 6.Il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre et il n’y a pas pire savant que celui qui ne veut pas admettre la réalité. Pourquoi les touareg ne votent ils pour leurs frères touareg lors des législatives ? La CDS a mobilisé les zindérois, L’ANDP les zermas de Dosso. Pourquoi l’UDPS n’arrivent elle pas à mobiliser les touareg ? Au lieu de s’en prendre aux autres, organisons nous d’abord, mais pas en bandits armés ou rebelles. Nous sommes au 3ème millénaire et lespratiques moyennageuses basées sur le crime, le vol, le mépris des autres ne peuvent pas marcher 7.Le tifinagh fait partie de la culture touareg et très peu de touareg (1% ?) manient cette écriture. Faut il l’imposer aux autres ethnies ou tout simplement demander aux touareg de l’exercer pour ne pas perdre une caractéristique de leur culture ? 8.La ’’cause’’ touareg apparait comme un fonds de commerce que certains utilisent pour vivre et s’enrichir. N’est ce pas un acte delictueux , voire criminel ?
Niger – Touaregs : nouvelle lueur d’espoir pour « le Nord »*
Abdoulahi ATTAYOUB
Niger – Touaregs : nouvelle lueur d’espoir pour « le Nord »*
mercredi 16 juin 2010
Vérité, justice, équité et réconciliation : les clés de l’unité et de la cohésion nationales, donc d’une vie politique apaisée.
Le Niger vient de connaitre un nouvel épisode de sa laborieuse marche vers une vie institutionnelle à même de lui garantir une stabilité durable nécessaire à son développement économique.
La junte qui a pris le pouvoir à Niamey commence à donner des signes d’une réelle volonté de faire évoluer les choses vers un règlement définitif de la question du Nord.
La mise en place d’un organe doté d’attributions transversales pour travailler à la consolidation de la cohésion nationale et la perspective de la création d’une commission « Vérité, justice et réconciliation » sont des initiatives qu’il faut saluer, car elles apportent du nouveau dans l’approche de cette question latente depuis des décennies.
Il s’agit là de la reconnaissance par le pouvoir en place d’une question qui menace la cohésion nationale et dont les racines sont à rechercher dans la gestion qui a été faite des affaires du pays pendant des années.
En effet, depuis l’Indépendance, le système politique qui a pris en main la destinée du Niger n’a, à l’évidence, pas été en mesure de construire un ensemble national cohérent et d’organiser dans la transparence et l’intérêt national la coexistence entre des communautés qui ont pourtant toujours cohabité, avant même la création de l’État sous sa forme postcoloniale.
La Conférence nationale du début des années 90 fut une belle occasion de refonder le pays sur des bases authentiquement nigériennes, c’est-à-dire issues de la volonté commune de nos communautés à construire un État capable de leur assurer un développement harmonieux en respectant leurs spécificités. Malheureusement, les élites politiques de l’époque, encore incapables de s’affranchir des méthodes et des schémas de leurs prédécesseurs, n’ont pas pu ou voulu proposer une restructuration du système à la lumière des expériences vécues au Niger et ailleurs. La facilité du statu quo l’a emporté, et la Conférence nationale fut un échec sur ce plan. De plus, les leaders issus de cette conférence nationale n’ont pas innové dans la pratique politique et ont perpétué les mêmes erreurs d’analyse et de gestion que ceux qui avaient été formés à l’école coloniale.
Bien que le processus démocratique, né avec cette Conférence nationale, ait permis l’émergence d’une multiplicité d’acteurs politiques, il n’a pas forcément donné de résultats probants en matière de pluralisme d’idées et encore moins de projets de société. La plupart des partis politiques nés de cette ouverture « démocratique » ont dupliqué les mêmes méthodes et perpétué le même esprit clientéliste que l’ancien parti unique. La politique n’a été hélas qu’un moyen d’accéder aux marchés publics pour les uns ou à des postes lucratifs pour les autres.
La question touarègue a été cependant clairement débattue lors de cette Conférence nationale suite aux massacres de Tchin-Tabaraden, mais aucune réponse n’a été apportée aux causes qui avaient amené une partie de la jeunesse touarègue à s’exiler en Libye, Syrie, Liban… dès les années 70. La naissance des premières organisations politico-militaires devenait du même coup inévitable en raison du sentiment d’injustice partagé par l’ensemble de la communauté touarègue au-delà de la population de l’Azawagh.
Il est très regrettable que des jeunes Nigériens trouvent encore illégitimes les revendications du Mouvement touareg. Il faudrait que ces jeunes hommes et ces jeunes femmes prennent conscience que la terrible marginalisation dont a souffert la communauté touarègue depuis la création du Niger, cette stigmatisation basée sur l’appartenance supposée à cette communauté, a sévi durant toutes les années 70-80, aussi bien dans la rue ou en brousse que dans l’administration nigérienne. Que des contrôles d’identité au faciès ont été régulièrement pratiqués comme si certains faciès pouvaient être plus « nigériens » que d’autres, au risque même de voir des non-Nigériens beaucoup plus libres de circuler sur le territoire national que certains compatriotes. Que des ressortissants de pays voisins pouvaient plus facilement accéder à des emplois dans les sociétés minières du nord du Niger que les natifs de ces mêmes régions…
Malgré cela, les Touaregs n’ont pas pris les armes contre leur pays : le Niger, et encore moins contre telle ou telle autre communauté nationale. C’est un système qu’ils interpellent toujours et toujours, un système qui a montré ses limites dans son incapacité à se remettre en question et à mener le pays sur la voie du développement. La classe politique n’a manifestement pas été capable d’imaginer et de proposer au pays une approche permettant de mettre un terme à ce climat de tension qui n’a jamais réellement disparu, malgré les accords de 1995 et les différents arrangements formels et informels qui ont suivi.
Pourtant, très vite, la France et l’Algérie ont pris le dossier en main et ont poussé les protagonistes à la signature d’accords de paix censés mettre fin à « l’insécurité dans la zone », mais la manière dont ces accords ont été préparés et signés montrait clairement la faiblesse politique du Mouvement touareg, qui s’est ainsi laissé enfermer dans une logique sécuritaire faisant de l’intégration des combattants une fin en soi et hélas son seul acquis tangible. Il est apparu à l’époque que ni l’Algérie ni la France ne souhaitaient que soit traitée la dimension politique de la question touarègue. On retrouve le même schéma au Mali voisin, où la question avait pourtant pris une dimension encore plus dramatique, avec le massacre de plusieurs milliers de civils touaregs par l’Armée nationale et ses milices parallèles.
Le traitement politique de cette première « rébellion » au Niger contenait déjà les germes de celles qui allaient inévitablement suivre. Il explique également les actions sporadiques enregistrées dans le nord du pays depuis 1995. Bien plus que par le passé, cette question se pose dans un contexte international caractérisé par un intérêt grandissant des puissances internationales et régionales pour le sous-sol et le positionnement géostratégique de cette partie du Sahel et du Sahara central.
Les réponses envisagées par le Niger et les pays impliqués comme la France, l’Algérie et la Libye, s’articulent toujours autour des aspects essentiellement sécuritaires, doublés de manœuvres clientélistes qui illustrent l’absence d’une volonté politique de poser clairement le problème et de lui apporter des solutions durables acceptées par toutes les parties en présence. Cette attitude de l’Etat nigérien demeure une constante de son système politique et traverse les générations, les gouvernements et les mouvances politiques. Le noyautage de l’État par des clans fermés et sans véritable projet a longtemps empêché l’émergence d’une pratique plus ouverte permettant une compétition saine et loyale au sein de l’élite politique du pays.
Etat des lieux et diagnostic
Pour couper court à toute tendance à la cristallisation des tensions, le pays a besoin d’une réforme politique du système. Pour cela, les Nigériens doivent s’asseoir autour d’une table et jeter les bases d’un véritable pacte national construit par la volonté, non pas de l’ancien colonisateur, mais des composantes ethnolinguistiques qui font le Niger d’aujourd’hui. À travers cette démarche, il s’agira de s’adresser à la conscience nationale de chaque Nigérien pour faire évoluer un pays sclérosé par un système figé depuis l’Indépendance ; de permettre ainsi à tous les citoyens d’être partie prenante de la construction d’un destin commun, structuré au sein d’une entité étatique pensée et voulue par toutes les composantes du pays.
Quoi que l’on puisse dire, le Niger reste encore un projet que les différentes composantes nationales se doivent de structurer et de faire vivre pour que naisse demain un pays dans lequel aucune communauté ne se sentirait investie de la mission d’administrer les autres sans leur demander leur avis, et où aucune autre ne pourrait s’estimer mise à l’écart pour d’obscures raisons liées à l’héritage colonial.
Le Mouvement touareg, tant décrié par des esprits étriqués et incapables de recul, n’en est pas moins caractérisé par des exigences démocratiques et de bonne gouvernance. Il s’agit, en effet, d’une question qui mérite un traitement sérieux et moins passionné et qui ne peut pas être réduite uniquement à la problématique de l’exclusion sociale et économique. Il apparaît, en effet, illusoire de vouloir stabiliser le Niger et de le construire sans apporter au préalable une réponse politique claire et sans ambiguïté aux injustices subies par cette communauté depuis la création du pays. Le Mouvement touareg a le mérite, par conséquent, de questionner la manière dont l’État gère la coexistence des différentes communautés qui composent le peuple nigérien.
Dans nos pays africains, la pratique politique est encore trop souvent basée sur des considérations ethniques ou régionalistes. En effet, les citoyens ne peuvent avoir d’autres repères en matière de représentation politique que la légitimité coutumière ou alors le clientélisme affairiste que développent tous les partis politiques, y compris ceux qui se veulent progressistes.
Devant cet état de fait, la résolution d’un problème aussi important que celui de la cohésion nationale ne peut se faire uniquement à travers des partis politiques qui doivent encore faire les preuves de leur sens de l’Etat et de l’intérêt supérieur du pays. D’autres sources de légitimité porteuse de stabilité existent et doivent être interrogées pour asseoir un véritable socle national dans lequel toute la communauté nationale pourrait se retrouver. L’écart entre la légitimité politique et la légalité représentative n’a jamais été aussi important au Niger. N’importe qui, dès lors qu’il disposait des moyens matériels adéquats, pouvait se faire élire député ou être l’édile d’une région ou d’une population dont il n’avait que faire ensuite, quitte même à œuvrer contre les intérêts de cette région ou de cette population... Cette pratique était considérée comme « normale », car la classe politique privilégiait souvent l’opportunisme immédiat au détriment d’une vraie politique de construction d’un État disposant d’institutions qui reflètent réellement les aspirations de sa population. Cela s’expliquait aussi par une paresse notoire à rechercher une synthèse intelligente entre les exigences d’une véritable représentation démocratique de la population et la nature même du paysage socioculturel du pays
Dès lors que les choix démocratiques reposent sur des considérations ethniques plutôt que sur une compétition d’idées, la notion de démocratie elle-même est à revisiter pour qui veut asseoir un système politique adapté aux réalités nationales. Cela est encore plus vrai dans un pays dont l’écrasante majorité de la population est encore analphabète.
Cinquante ans après l’Indépendance, nous continuons encore à singer les institutions de l’ancien colonisateur et sommes encore incapables d’imaginer une organisation politique respectueuse de nos propres réalités. Par cette insuffisance, nous contribuons, volontairement ou non, à entretenir cette situation d’instabilité que connaissent nombre de nos pays. D’autant plus que certaines de nos régions sont sujettes à des convoitises qui préfèrent le désordre ou l’anarchie afin de contrôler plus aisément les ressources du pays en question…C’est tellement plus facile de prélever, polluer, arracher, siphonner tout ce qui peut être rentable…
Il est parfois nécessaire de passer par des mesures symboliques et fortes pour faire évoluer les mentalités (intégrations, nominations…), mais la question de fond demeure celle d’un partage structurel de la décision politique, donc de la répartition équitable des pouvoirs au sein des institutions de l’État. Tant que l’indicateur unique de l’intégration de la communauté touarègue restera le nombre de ministres qui en sont issus, cela voudra dire que la volonté politique est inexistante ou demeure un véritable leurre.
Des pistes de réflexion
La récurrence des manifestations politico-militaires dans le nord du pays devrait amener les tenants du pouvoir à dépasser les exigences conjoncturelles de sécurité et aller à la recherche de solutions de fond qui engagent l’ensemble des citoyens. Une sorte de forum ou de seconde Conférence nationale, pour mettre à plat l’ensemble des pesanteurs politiques accumulées par le pays depuis les indépendances et pour jeter les bases d’une nouvelle approche de la chose politique. Cette initiative permettrait au préalable de mettre au clair l’ensemble des injustices faites aux différents pans de notre société. Il serait alors possible d’envisager une véritable réconciliation de l’État avec tous ses citoyens.
Aujourd’hui, les élus issus de la communauté touarègue se cachent toujours derrière l’État et la légalité pour fuir leurs responsabilités, au lieu de porter les aspirations des populations qu’ils sont censés représenter. Ces élus ont encore du mal à s’autoriser à exprimer ouvertement les attentes de leurs populations.
Si des Touaregs en arrivent à prendre les armes contre l’État, c’est aussi parce que les députés, les maires et les chefs traditionnels de leurs régions ne jouent pas leurs rôles et sont incapables d’aider cet État à prendre conscience des souffrances de leurs populations. Il est vrai que nous sommes dans un pays où les élus se prennent trop souvent pour des fonctionnaires qui tiennent leur légitimité plus de l’État ou de leurs partis politiques que des populations qui les ont élus…
L’option militaire ne peut pas régler un problème aussi complexe que celui qui oppose l’Etat à ses composantes qui s’estiment lésées. Car ni l’Armée ni les groupes politico-militaires ne peuvent gagner durablement la guerre sur le terrain. Par conséquent, la solution ne peut être que politique. Ce que les différents gouvernements qui se sont succédé jusqu’à maintenant ont toujours refusé d’admettre. Confortés en cela par l’attitude de la France et de l’Algérie, qui refusent le traitement politique de la question touarègue. Cela explique d’ailleurs l’importance qui a été accordée aux intégrations de combattants touaregs dans les différents corps militaires et paramilitaires de l’État à la suite des accords de 1995. Au point que ces intégrations étaient devenues, aux yeux de certains, la preuve que la question était désormais réglée… Alors que ces intégrations ne devaient être que la conséquence logique du traitement politique de cette question.
On peut comprendre l’amertume de certains Nigériens, « chômeurs diplômés », par exemple, qui s’estiment lésés par l’intégration ou le recrutement d’autres Nigériens sur la base de critères exceptionnels qu’ils ne comprennent pas. Personne ne leur explique que, si l’Etat a fait appel à ce type de mesures, c’est parce qu’il n’a pas su à un moment donné traiter les citoyens avec l’équité qu’on pouvait en attendre. Mais ces intégrations ne sont finalement que des jalons qui empêchent de voir que le système qui génère les injustices et l’inégalité des citoyens a du mal lui à évoluer !!!!!
Pour endiguer les sources des tensions politiques actuelles, l’État peut difficilement faire l’économie d’une évolution institutionnelle, y compris sur sa forme elle-même. Le fédéralisme ou l’autonomie des Régions ne doivent plus être tabous, dès lors que le pays est assuré de son intégrité territoriale. La décentralisation poussée qui se met laborieusement en place depuis quelques années devra aboutir, à terme, à cette réorganisation de l’État qui correspondrait plus à la nature géographique, historique et culturelle de nos régions. C’est la nature même du pays qui exige une évolution vers un système de ce type, basé sur la prise en compte des spécificités de nos régions naturelles.
De manière concrète et pragmatique, cela devrait se traduire par la création d’infrastructures régionales de base qui constitueraient des unités de développement. Cette mesure devrait concerner tous les domaines qui ne relèvent pas de l’intégrité et de la souveraineté du pays. Des embryons de ces infrastructures existent déjà, mais ne sont aujourd’hui que des relais d’une administration encore trop centralisée. Les directions régionales de certains services devraient disposer d’une autonomie d’action et de financement qui leur permettrait de s’ancrer réellement dans leurs environnements économiques et culturels. Cela pourrait désamorcer durablement les tensions nées de la mal-gouvernance et des insuffisances des élites politiques.
La société civile nigérienne doit cultiver son indépendance et renforcer sa vigilance pour empêcher que des politiciens irresponsables n’engagent le pays dans une fuite en avant qui ne pourrait déboucher que sur une impasse.
À la lumière des réactions enregistrées jusqu’ici, il apparaît qu’une grande partie de la classe politique nigérienne ne réalise toujours pas les enjeux et la portée des décisions qui sont à prendre pour l’avenir du pays. Sinon, comment expliquer que la question touarègue ne soit évoquée que sous l’aspect militaire par ceux qui estiment ne plus avoir d’autres choix que de prendre les armes pour faire avancer les choses ? La même interrogation s’adresse d’ailleurs également et peut-être en premier lieu à l’élite touarègue elle-même, qui est incapable de se poser comme telle en s’appuyant sur sa légitimité et sur les outils de la vie politique traditionnelle et sur les récents acquis démocratiques. Cette élite, dans ces composantes modernes et coutumières, a visiblement du mal à se positionner entre une attitude de résignation, voire de soumission au système et le choix des armes, qui traduit invariablement un échec de la gestion politique des problèmes.
La prise en compte, enfin, des vraies questions de fond
Aujourd’hui, les nouvelles autorités du pays affichent un volontarisme qu’il convient d’apprécier par son innovation et son audace, avec l’espoir de voir rapidement sa traduction dans la pratique du pouvoir et dans la façon dont la période de transition en cours prépare le nouveau paysage politique, au sens large.
Le CSRD, le « Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie », s’est donné trois axes prioritaires pour remettre le pays sur la voie d’une vie politique apaisée : — la lutte contre l’impunité, la corruption et les trafics d’influence ; — la réconciliation de tous les Nigériens entre eux ; — la restauration de la démocratie et de l’Etat de droit.
Ces objectifs seront poursuivis « sur la base des principes de justice et d’équité… » L’un des premiers outils mis en place pour donner corps à cette volonté de changement est « la Haute Autorité à la Réconciliation Nationale et à la Consolidation de la Démocratie ». Cet organe a pour missions essentielles « l’instauration d’une démocratie véritable caractérisée par la discipline citoyenne, la culture démocratique, l’esprit civique et le patriotisme ; la lutte contre les inégalités et les disparités dans les actions de développement ; le renforcement de la paix sociale à travers la tolérance, le respect de l’autre dans sa différence ».
Les objectifs de cette mission contiennent effectivement l’essentiel des dispositions qui pourraient nous mettre sur la voie d’un processus démocratique apaisé et d’un développement partagé et équitable.
Dans ce même ordre d’idées, il faut situer les préconisations du Conseil consultatif, qui propose la tenue d’un Forum national sur l’unité nationale, la paix et la sécurité et la mise en place d’une « Commission Vérité-Justice-Réconciliation ». Il s’agit pour cette institution de la transition actuelle de « donner un corps et un contenu à cette aspiration forte du CSRD, à savoir la réconciliation nationale ».
Ces nouvelles orientations prises par le pouvoir actuel constituent une approche porteuse d’espoir et qui peut désamorcer les tensions politiques, exprimées ou latentes, qui minent les fondements de la société nigérienne. Parmi ces crispations, nous avons la question du Nord, qu’il convient de traiter enfin comme une question nationale qui concerne non pas seulement la communauté touarègue, mais le pays tout entier.
Le travail considérable accompli par la commission « Crimes et abus » de la Conférence nationale, et qui n’avait servi à rien à l’époque, devrait être une base pour une commission « Vérité et réconciliation ».
Il s’agira pour la Haute Autorité de prendre le temps d’un diagnostic approfondi des raisons qui sont à la base du particularisme du Nord pour proposer ensuite au pays des solutions pragmatiques et susceptibles de mettre fin au cycle de ces violences politiques.
Quelques pistes peuvent aider à comprendre certaines tensions et à permettre de dégager des éléments de réponse pour consolider l’unité nationale.
La Haute Autorité de la Réconciliation Nationale pourrait se demander, par exemple : pourquoi une personnalité en vue dans le paysage politique du pays peut publiquement, et en présence d’un ministre de la République, menacer d’exterminer en quarante-huit heures une composante de la population nationale sans que cela fasse l’objet de la moindre réprobation de la part du gouvernement, de l’opposition, ni même, hélas ! de la société civile ?
Doit-elle aussi « perquisitionner » les bureaux du président du CSRD et celui du ministre de la Culture pour y rechercher la trace d’un document écrit en Tifinagh (sous la forme de livre, de tableau ou d’affiche…) ? Cet alphabet utilisé depuis des siècles et des siècles par les Touaregs ? La culture nigérienne étant une synthèse des apports des différentes communautés nationales, les Tifinagh devraient être une fierté nationale, puisqu’il s’agit de l’un des trésors culturels que l’Afrique possède en propre ? Pourquoi cet apport n’a-t-il pas été valorisé, en particulier au niveau international ? De plus, l’initiation aux Tifinagh devrait être obligatoire dans toutes les écoles primaires du pays et leur enseignement intégré dans les programmes du secondaire et de l’université. Ce serait une façon de s’approprier une Histoire ancienne ou récente, inscrite parfois sur les rochers que chacun contemple sans en connaître le sens… Pourquoi le Niger refuse-t-il encore cette partie de lui-même ? Il ne s’agit pas d’une question de moyens, mais bien d’une lacune dans la représentation que la classe dirigeante se fait du pays.
L’approche la plus pertinente des tensions actuelles devrait inciter la Haute Autorité en charge à faire en sorte que leur résolution définitive ne soit plus seulement l’affaire de gouvernants qui veulent prouver à tout prix leur maîtrise de la situation, et des groupes armés qui sont souvent dépassés par la complexité de ses aspects politiques. Un forum sur l’unité nationale ne pourra atteindre ses objectifs que si sa composition reflète réellement le pays profond et qu’il ne se contente pas de réunir quelques personnes médiatiques dont la légitimité se construit et se déconstruit dans de petits cercles à Niamey.
Abdoulahi ATTAYOUB Président de TEMOUST - Lyon, France
aabdoulahi@hotmail.com
* Ce texte reprend des éléments d’un autre publié en juillet 2007 sous le titre : « Face à la question touarègue, l’État nigérien manque décidément d’imagination »
Niger – Touaregs : nouvelle lueur d’espoir pour « le Nord »*
mercredi 16 juin 2010
Vérité, justice, équité et réconciliation : les clés de l’unité et de la cohésion nationales, donc d’une vie politique apaisée.
Le Niger vient de connaitre un nouvel épisode de sa laborieuse marche vers une vie institutionnelle à même de lui garantir une stabilité durable nécessaire à son développement économique.
La junte qui a pris le pouvoir à Niamey commence à donner des signes d’une réelle volonté de faire évoluer les choses vers un règlement définitif de la question du Nord.
La mise en place d’un organe doté d’attributions transversales pour travailler à la consolidation de la cohésion nationale et la perspective de la création d’une commission « Vérité, justice et réconciliation » sont des initiatives qu’il faut saluer, car elles apportent du nouveau dans l’approche de cette question latente depuis des décennies.
Il s’agit là de la reconnaissance par le pouvoir en place d’une question qui menace la cohésion nationale et dont les racines sont à rechercher dans la gestion qui a été faite des affaires du pays pendant des années.
En effet, depuis l’Indépendance, le système politique qui a pris en main la destinée du Niger n’a, à l’évidence, pas été en mesure de construire un ensemble national cohérent et d’organiser dans la transparence et l’intérêt national la coexistence entre des communautés qui ont pourtant toujours cohabité, avant même la création de l’État sous sa forme postcoloniale.
La Conférence nationale du début des années 90 fut une belle occasion de refonder le pays sur des bases authentiquement nigériennes, c’est-à-dire issues de la volonté commune de nos communautés à construire un État capable de leur assurer un développement harmonieux en respectant leurs spécificités. Malheureusement, les élites politiques de l’époque, encore incapables de s’affranchir des méthodes et des schémas de leurs prédécesseurs, n’ont pas pu ou voulu proposer une restructuration du système à la lumière des expériences vécues au Niger et ailleurs. La facilité du statu quo l’a emporté, et la Conférence nationale fut un échec sur ce plan. De plus, les leaders issus de cette conférence nationale n’ont pas innové dans la pratique politique et ont perpétué les mêmes erreurs d’analyse et de gestion que ceux qui avaient été formés à l’école coloniale.
Bien que le processus démocratique, né avec cette Conférence nationale, ait permis l’émergence d’une multiplicité d’acteurs politiques, il n’a pas forcément donné de résultats probants en matière de pluralisme d’idées et encore moins de projets de société. La plupart des partis politiques nés de cette ouverture « démocratique » ont dupliqué les mêmes méthodes et perpétué le même esprit clientéliste que l’ancien parti unique. La politique n’a été hélas qu’un moyen d’accéder aux marchés publics pour les uns ou à des postes lucratifs pour les autres.
La question touarègue a été cependant clairement débattue lors de cette Conférence nationale suite aux massacres de Tchin-Tabaraden, mais aucune réponse n’a été apportée aux causes qui avaient amené une partie de la jeunesse touarègue à s’exiler en Libye, Syrie, Liban… dès les années 70. La naissance des premières organisations politico-militaires devenait du même coup inévitable en raison du sentiment d’injustice partagé par l’ensemble de la communauté touarègue au-delà de la population de l’Azawagh.
Il est très regrettable que des jeunes Nigériens trouvent encore illégitimes les revendications du Mouvement touareg. Il faudrait que ces jeunes hommes et ces jeunes femmes prennent conscience que la terrible marginalisation dont a souffert la communauté touarègue depuis la création du Niger, cette stigmatisation basée sur l’appartenance supposée à cette communauté, a sévi durant toutes les années 70-80, aussi bien dans la rue ou en brousse que dans l’administration nigérienne. Que des contrôles d’identité au faciès ont été régulièrement pratiqués comme si certains faciès pouvaient être plus « nigériens » que d’autres, au risque même de voir des non-Nigériens beaucoup plus libres de circuler sur le territoire national que certains compatriotes. Que des ressortissants de pays voisins pouvaient plus facilement accéder à des emplois dans les sociétés minières du nord du Niger que les natifs de ces mêmes régions…
Malgré cela, les Touaregs n’ont pas pris les armes contre leur pays : le Niger, et encore moins contre telle ou telle autre communauté nationale. C’est un système qu’ils interpellent toujours et toujours, un système qui a montré ses limites dans son incapacité à se remettre en question et à mener le pays sur la voie du développement. La classe politique n’a manifestement pas été capable d’imaginer et de proposer au pays une approche permettant de mettre un terme à ce climat de tension qui n’a jamais réellement disparu, malgré les accords de 1995 et les différents arrangements formels et informels qui ont suivi.
Pourtant, très vite, la France et l’Algérie ont pris le dossier en main et ont poussé les protagonistes à la signature d’accords de paix censés mettre fin à « l’insécurité dans la zone », mais la manière dont ces accords ont été préparés et signés montrait clairement la faiblesse politique du Mouvement touareg, qui s’est ainsi laissé enfermer dans une logique sécuritaire faisant de l’intégration des combattants une fin en soi et hélas son seul acquis tangible. Il est apparu à l’époque que ni l’Algérie ni la France ne souhaitaient que soit traitée la dimension politique de la question touarègue. On retrouve le même schéma au Mali voisin, où la question avait pourtant pris une dimension encore plus dramatique, avec le massacre de plusieurs milliers de civils touaregs par l’Armée nationale et ses milices parallèles.
Le traitement politique de cette première « rébellion » au Niger contenait déjà les germes de celles qui allaient inévitablement suivre. Il explique également les actions sporadiques enregistrées dans le nord du pays depuis 1995. Bien plus que par le passé, cette question se pose dans un contexte international caractérisé par un intérêt grandissant des puissances internationales et régionales pour le sous-sol et le positionnement géostratégique de cette partie du Sahel et du Sahara central.
Les réponses envisagées par le Niger et les pays impliqués comme la France, l’Algérie et la Libye, s’articulent toujours autour des aspects essentiellement sécuritaires, doublés de manœuvres clientélistes qui illustrent l’absence d’une volonté politique de poser clairement le problème et de lui apporter des solutions durables acceptées par toutes les parties en présence. Cette attitude de l’Etat nigérien demeure une constante de son système politique et traverse les générations, les gouvernements et les mouvances politiques. Le noyautage de l’État par des clans fermés et sans véritable projet a longtemps empêché l’émergence d’une pratique plus ouverte permettant une compétition saine et loyale au sein de l’élite politique du pays.
Etat des lieux et diagnostic
Pour couper court à toute tendance à la cristallisation des tensions, le pays a besoin d’une réforme politique du système. Pour cela, les Nigériens doivent s’asseoir autour d’une table et jeter les bases d’un véritable pacte national construit par la volonté, non pas de l’ancien colonisateur, mais des composantes ethnolinguistiques qui font le Niger d’aujourd’hui. À travers cette démarche, il s’agira de s’adresser à la conscience nationale de chaque Nigérien pour faire évoluer un pays sclérosé par un système figé depuis l’Indépendance ; de permettre ainsi à tous les citoyens d’être partie prenante de la construction d’un destin commun, structuré au sein d’une entité étatique pensée et voulue par toutes les composantes du pays.
Quoi que l’on puisse dire, le Niger reste encore un projet que les différentes composantes nationales se doivent de structurer et de faire vivre pour que naisse demain un pays dans lequel aucune communauté ne se sentirait investie de la mission d’administrer les autres sans leur demander leur avis, et où aucune autre ne pourrait s’estimer mise à l’écart pour d’obscures raisons liées à l’héritage colonial.
Le Mouvement touareg, tant décrié par des esprits étriqués et incapables de recul, n’en est pas moins caractérisé par des exigences démocratiques et de bonne gouvernance. Il s’agit, en effet, d’une question qui mérite un traitement sérieux et moins passionné et qui ne peut pas être réduite uniquement à la problématique de l’exclusion sociale et économique. Il apparaît, en effet, illusoire de vouloir stabiliser le Niger et de le construire sans apporter au préalable une réponse politique claire et sans ambiguïté aux injustices subies par cette communauté depuis la création du pays. Le Mouvement touareg a le mérite, par conséquent, de questionner la manière dont l’État gère la coexistence des différentes communautés qui composent le peuple nigérien.
Dans nos pays africains, la pratique politique est encore trop souvent basée sur des considérations ethniques ou régionalistes. En effet, les citoyens ne peuvent avoir d’autres repères en matière de représentation politique que la légitimité coutumière ou alors le clientélisme affairiste que développent tous les partis politiques, y compris ceux qui se veulent progressistes.
Devant cet état de fait, la résolution d’un problème aussi important que celui de la cohésion nationale ne peut se faire uniquement à travers des partis politiques qui doivent encore faire les preuves de leur sens de l’Etat et de l’intérêt supérieur du pays. D’autres sources de légitimité porteuse de stabilité existent et doivent être interrogées pour asseoir un véritable socle national dans lequel toute la communauté nationale pourrait se retrouver. L’écart entre la légitimité politique et la légalité représentative n’a jamais été aussi important au Niger. N’importe qui, dès lors qu’il disposait des moyens matériels adéquats, pouvait se faire élire député ou être l’édile d’une région ou d’une population dont il n’avait que faire ensuite, quitte même à œuvrer contre les intérêts de cette région ou de cette population... Cette pratique était considérée comme « normale », car la classe politique privilégiait souvent l’opportunisme immédiat au détriment d’une vraie politique de construction d’un État disposant d’institutions qui reflètent réellement les aspirations de sa population. Cela s’expliquait aussi par une paresse notoire à rechercher une synthèse intelligente entre les exigences d’une véritable représentation démocratique de la population et la nature même du paysage socioculturel du pays
Dès lors que les choix démocratiques reposent sur des considérations ethniques plutôt que sur une compétition d’idées, la notion de démocratie elle-même est à revisiter pour qui veut asseoir un système politique adapté aux réalités nationales. Cela est encore plus vrai dans un pays dont l’écrasante majorité de la population est encore analphabète.
Cinquante ans après l’Indépendance, nous continuons encore à singer les institutions de l’ancien colonisateur et sommes encore incapables d’imaginer une organisation politique respectueuse de nos propres réalités. Par cette insuffisance, nous contribuons, volontairement ou non, à entretenir cette situation d’instabilité que connaissent nombre de nos pays. D’autant plus que certaines de nos régions sont sujettes à des convoitises qui préfèrent le désordre ou l’anarchie afin de contrôler plus aisément les ressources du pays en question…C’est tellement plus facile de prélever, polluer, arracher, siphonner tout ce qui peut être rentable…
Il est parfois nécessaire de passer par des mesures symboliques et fortes pour faire évoluer les mentalités (intégrations, nominations…), mais la question de fond demeure celle d’un partage structurel de la décision politique, donc de la répartition équitable des pouvoirs au sein des institutions de l’État. Tant que l’indicateur unique de l’intégration de la communauté touarègue restera le nombre de ministres qui en sont issus, cela voudra dire que la volonté politique est inexistante ou demeure un véritable leurre.
Des pistes de réflexion
La récurrence des manifestations politico-militaires dans le nord du pays devrait amener les tenants du pouvoir à dépasser les exigences conjoncturelles de sécurité et aller à la recherche de solutions de fond qui engagent l’ensemble des citoyens. Une sorte de forum ou de seconde Conférence nationale, pour mettre à plat l’ensemble des pesanteurs politiques accumulées par le pays depuis les indépendances et pour jeter les bases d’une nouvelle approche de la chose politique. Cette initiative permettrait au préalable de mettre au clair l’ensemble des injustices faites aux différents pans de notre société. Il serait alors possible d’envisager une véritable réconciliation de l’État avec tous ses citoyens.
Aujourd’hui, les élus issus de la communauté touarègue se cachent toujours derrière l’État et la légalité pour fuir leurs responsabilités, au lieu de porter les aspirations des populations qu’ils sont censés représenter. Ces élus ont encore du mal à s’autoriser à exprimer ouvertement les attentes de leurs populations.
Si des Touaregs en arrivent à prendre les armes contre l’État, c’est aussi parce que les députés, les maires et les chefs traditionnels de leurs régions ne jouent pas leurs rôles et sont incapables d’aider cet État à prendre conscience des souffrances de leurs populations. Il est vrai que nous sommes dans un pays où les élus se prennent trop souvent pour des fonctionnaires qui tiennent leur légitimité plus de l’État ou de leurs partis politiques que des populations qui les ont élus…
L’option militaire ne peut pas régler un problème aussi complexe que celui qui oppose l’Etat à ses composantes qui s’estiment lésées. Car ni l’Armée ni les groupes politico-militaires ne peuvent gagner durablement la guerre sur le terrain. Par conséquent, la solution ne peut être que politique. Ce que les différents gouvernements qui se sont succédé jusqu’à maintenant ont toujours refusé d’admettre. Confortés en cela par l’attitude de la France et de l’Algérie, qui refusent le traitement politique de la question touarègue. Cela explique d’ailleurs l’importance qui a été accordée aux intégrations de combattants touaregs dans les différents corps militaires et paramilitaires de l’État à la suite des accords de 1995. Au point que ces intégrations étaient devenues, aux yeux de certains, la preuve que la question était désormais réglée… Alors que ces intégrations ne devaient être que la conséquence logique du traitement politique de cette question.
On peut comprendre l’amertume de certains Nigériens, « chômeurs diplômés », par exemple, qui s’estiment lésés par l’intégration ou le recrutement d’autres Nigériens sur la base de critères exceptionnels qu’ils ne comprennent pas. Personne ne leur explique que, si l’Etat a fait appel à ce type de mesures, c’est parce qu’il n’a pas su à un moment donné traiter les citoyens avec l’équité qu’on pouvait en attendre. Mais ces intégrations ne sont finalement que des jalons qui empêchent de voir que le système qui génère les injustices et l’inégalité des citoyens a du mal lui à évoluer !!!!!
Pour endiguer les sources des tensions politiques actuelles, l’État peut difficilement faire l’économie d’une évolution institutionnelle, y compris sur sa forme elle-même. Le fédéralisme ou l’autonomie des Régions ne doivent plus être tabous, dès lors que le pays est assuré de son intégrité territoriale. La décentralisation poussée qui se met laborieusement en place depuis quelques années devra aboutir, à terme, à cette réorganisation de l’État qui correspondrait plus à la nature géographique, historique et culturelle de nos régions. C’est la nature même du pays qui exige une évolution vers un système de ce type, basé sur la prise en compte des spécificités de nos régions naturelles.
De manière concrète et pragmatique, cela devrait se traduire par la création d’infrastructures régionales de base qui constitueraient des unités de développement. Cette mesure devrait concerner tous les domaines qui ne relèvent pas de l’intégrité et de la souveraineté du pays. Des embryons de ces infrastructures existent déjà, mais ne sont aujourd’hui que des relais d’une administration encore trop centralisée. Les directions régionales de certains services devraient disposer d’une autonomie d’action et de financement qui leur permettrait de s’ancrer réellement dans leurs environnements économiques et culturels. Cela pourrait désamorcer durablement les tensions nées de la mal-gouvernance et des insuffisances des élites politiques.
La société civile nigérienne doit cultiver son indépendance et renforcer sa vigilance pour empêcher que des politiciens irresponsables n’engagent le pays dans une fuite en avant qui ne pourrait déboucher que sur une impasse.
À la lumière des réactions enregistrées jusqu’ici, il apparaît qu’une grande partie de la classe politique nigérienne ne réalise toujours pas les enjeux et la portée des décisions qui sont à prendre pour l’avenir du pays. Sinon, comment expliquer que la question touarègue ne soit évoquée que sous l’aspect militaire par ceux qui estiment ne plus avoir d’autres choix que de prendre les armes pour faire avancer les choses ? La même interrogation s’adresse d’ailleurs également et peut-être en premier lieu à l’élite touarègue elle-même, qui est incapable de se poser comme telle en s’appuyant sur sa légitimité et sur les outils de la vie politique traditionnelle et sur les récents acquis démocratiques. Cette élite, dans ces composantes modernes et coutumières, a visiblement du mal à se positionner entre une attitude de résignation, voire de soumission au système et le choix des armes, qui traduit invariablement un échec de la gestion politique des problèmes.
La prise en compte, enfin, des vraies questions de fond
Aujourd’hui, les nouvelles autorités du pays affichent un volontarisme qu’il convient d’apprécier par son innovation et son audace, avec l’espoir de voir rapidement sa traduction dans la pratique du pouvoir et dans la façon dont la période de transition en cours prépare le nouveau paysage politique, au sens large.
Le CSRD, le « Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie », s’est donné trois axes prioritaires pour remettre le pays sur la voie d’une vie politique apaisée : — la lutte contre l’impunité, la corruption et les trafics d’influence ; — la réconciliation de tous les Nigériens entre eux ; — la restauration de la démocratie et de l’Etat de droit.
Ces objectifs seront poursuivis « sur la base des principes de justice et d’équité… » L’un des premiers outils mis en place pour donner corps à cette volonté de changement est « la Haute Autorité à la Réconciliation Nationale et à la Consolidation de la Démocratie ». Cet organe a pour missions essentielles « l’instauration d’une démocratie véritable caractérisée par la discipline citoyenne, la culture démocratique, l’esprit civique et le patriotisme ; la lutte contre les inégalités et les disparités dans les actions de développement ; le renforcement de la paix sociale à travers la tolérance, le respect de l’autre dans sa différence ».
Les objectifs de cette mission contiennent effectivement l’essentiel des dispositions qui pourraient nous mettre sur la voie d’un processus démocratique apaisé et d’un développement partagé et équitable.
Dans ce même ordre d’idées, il faut situer les préconisations du Conseil consultatif, qui propose la tenue d’un Forum national sur l’unité nationale, la paix et la sécurité et la mise en place d’une « Commission Vérité-Justice-Réconciliation ». Il s’agit pour cette institution de la transition actuelle de « donner un corps et un contenu à cette aspiration forte du CSRD, à savoir la réconciliation nationale ».
Ces nouvelles orientations prises par le pouvoir actuel constituent une approche porteuse d’espoir et qui peut désamorcer les tensions politiques, exprimées ou latentes, qui minent les fondements de la société nigérienne. Parmi ces crispations, nous avons la question du Nord, qu’il convient de traiter enfin comme une question nationale qui concerne non pas seulement la communauté touarègue, mais le pays tout entier.
Le travail considérable accompli par la commission « Crimes et abus » de la Conférence nationale, et qui n’avait servi à rien à l’époque, devrait être une base pour une commission « Vérité et réconciliation ».
Il s’agira pour la Haute Autorité de prendre le temps d’un diagnostic approfondi des raisons qui sont à la base du particularisme du Nord pour proposer ensuite au pays des solutions pragmatiques et susceptibles de mettre fin au cycle de ces violences politiques.
Quelques pistes peuvent aider à comprendre certaines tensions et à permettre de dégager des éléments de réponse pour consolider l’unité nationale.
La Haute Autorité de la Réconciliation Nationale pourrait se demander, par exemple : pourquoi une personnalité en vue dans le paysage politique du pays peut publiquement, et en présence d’un ministre de la République, menacer d’exterminer en quarante-huit heures une composante de la population nationale sans que cela fasse l’objet de la moindre réprobation de la part du gouvernement, de l’opposition, ni même, hélas ! de la société civile ?
Doit-elle aussi « perquisitionner » les bureaux du président du CSRD et celui du ministre de la Culture pour y rechercher la trace d’un document écrit en Tifinagh (sous la forme de livre, de tableau ou d’affiche…) ? Cet alphabet utilisé depuis des siècles et des siècles par les Touaregs ? La culture nigérienne étant une synthèse des apports des différentes communautés nationales, les Tifinagh devraient être une fierté nationale, puisqu’il s’agit de l’un des trésors culturels que l’Afrique possède en propre ? Pourquoi cet apport n’a-t-il pas été valorisé, en particulier au niveau international ? De plus, l’initiation aux Tifinagh devrait être obligatoire dans toutes les écoles primaires du pays et leur enseignement intégré dans les programmes du secondaire et de l’université. Ce serait une façon de s’approprier une Histoire ancienne ou récente, inscrite parfois sur les rochers que chacun contemple sans en connaître le sens… Pourquoi le Niger refuse-t-il encore cette partie de lui-même ? Il ne s’agit pas d’une question de moyens, mais bien d’une lacune dans la représentation que la classe dirigeante se fait du pays.
L’approche la plus pertinente des tensions actuelles devrait inciter la Haute Autorité en charge à faire en sorte que leur résolution définitive ne soit plus seulement l’affaire de gouvernants qui veulent prouver à tout prix leur maîtrise de la situation, et des groupes armés qui sont souvent dépassés par la complexité de ses aspects politiques. Un forum sur l’unité nationale ne pourra atteindre ses objectifs que si sa composition reflète réellement le pays profond et qu’il ne se contente pas de réunir quelques personnes médiatiques dont la légitimité se construit et se déconstruit dans de petits cercles à Niamey.
Abdoulahi ATTAYOUB Président de TEMOUST - Lyon, France
aabdoulahi@hotmail.com
* Ce texte reprend des éléments d’un autre publié en juillet 2007 sous le titre : « Face à la question touarègue, l’État nigérien manque décidément d’imagination »
mardi 15 juin 2010
Rencontre annuelle de la diaspora touarègue en Europe 18, 19 et 20 juin 2010 à Orval (frontière franco-belge)
Rencontre annuelle de la diaspora touarègue en Europe 18, 19 et 20 juin 2010 à Orval (frontière franco-belge)
vendredi 11 juin 2010
C’est à la frontière franco-belge que la Diaspora Touarègue en Europe se retrouvera cette année les 18, 19 et 20 juin 2010 à Orval , pour un week-end de convivialité et de réflexion.
Cette rencontre est désormais le rendez vous annuel de tous ceux qui s’intéressent au peuple touareg et à sa culture. Un week-end de détente et de retrouvailles dans un cadre agréable et chaleureux.
Le week-end sera ponctué par des moments d’échanges (conférences, tables rondes, projections de films, mini concerts ou animations musicales, poésies, contes, expos...), avec la grande veillée du samedi soir, qui est toujours le moment fort du week-end.
Ceux qui ont des choses à faire partager, n’hésitez surtout pas, et ne tardez pas à nous le faire savoir pour l’organisation.
Venez avec vos tentes, duvets, couvertures, les nuits peuvent être froides.
Une participation aux frais de l’ordre de 30 euros est à prévoir. Le montant exact sera fonction du nombre de participants et…du prix des moutons.
LES CONTACTS
Paris :
Ahmed DAYAK : ahmeddayak@yahoo.fr
Nadia : nadiabela@hotmail.com
Belgique :
Zenab : 0032 (0) 498 340 346 begin_of_the_skype_highlighting 0032 (0) 498 340 346 end_of_the_skype_highlighting
Anana : anana_haroun@yahoo.fr
France sud :
Jacqueline 00-33 (0) 6-63-78-26-22 begin_of_the_skype_highlighting 00-33 (0) 6-63-78-26-22 end_of_the_skype_highlighting, jacqueline-dupuis@wanadoo.fr
LE LIEU
Un système de covoiturage sera mis en place à partir de Paris :
Contacter Ahmed Dayak : ahmeddayak@yahoo.fr
Pour atteindre Orval par la route : carte routière
Depuis Bruxelles (180 km), prendre l’autoroute E411 en direction d’Arlon ; sortie n°26 en direction de Neufchâteau, puis Florenville. Orval se situe à 8 km de Florenville, en direction de Virton.
Depuis Paris (290 km), par l’autoroute A4, en jusque Reims. Prendre la direction Charleville - Sedan - Carignan - Margut. A Margut, à gauche vers Florenville.
Depuis Luxembourg (60 km), prendre l’autoroute E411 en direction de Bruxelles ; sortie n°29 en direction d’Etalle. À Étalle, prendre la direction de Florenville. À Jamoigne, prendre à gauche vers Orval.
Depuis Liège (140 km), prendre l’autoroute E 25 jusqu’à sa jonction avec la E 411. À ce moment, prendre en direction de Bruxelles et sortir à Neufchâteau (sortie n°27). À Neufchâteau, prendre la direction de Florenville.
Pour atteindre Orval par le train
Depuis Bruxelles, ligne 162 vers Arlon et Luxembourg. Descendre à Libramont et prendre le train en correspondance vers Bertrix et Virton. Descendre à Florenville. Continuer avec le bus, TEC ligne 24, descendre à Orval carrefour (arrivée à 12h55 en semaine, 15h45 samedi, 14h51 ou 17h35 dimanche/férié). INFOTEC : 061 / 25 35 55
Depuis Paris (Gare de l’Est), TGV Est par Charleville-Mézières vers Sedan et correspondance jusque Carignan (à 20 km de Orval).
vendredi 11 juin 2010
C’est à la frontière franco-belge que la Diaspora Touarègue en Europe se retrouvera cette année les 18, 19 et 20 juin 2010 à Orval , pour un week-end de convivialité et de réflexion.
Cette rencontre est désormais le rendez vous annuel de tous ceux qui s’intéressent au peuple touareg et à sa culture. Un week-end de détente et de retrouvailles dans un cadre agréable et chaleureux.
Le week-end sera ponctué par des moments d’échanges (conférences, tables rondes, projections de films, mini concerts ou animations musicales, poésies, contes, expos...), avec la grande veillée du samedi soir, qui est toujours le moment fort du week-end.
Ceux qui ont des choses à faire partager, n’hésitez surtout pas, et ne tardez pas à nous le faire savoir pour l’organisation.
Venez avec vos tentes, duvets, couvertures, les nuits peuvent être froides.
Une participation aux frais de l’ordre de 30 euros est à prévoir. Le montant exact sera fonction du nombre de participants et…du prix des moutons.
LES CONTACTS
Paris :
Ahmed DAYAK : ahmeddayak@yahoo.fr
Nadia : nadiabela@hotmail.com
Belgique :
Zenab : 0032 (0) 498 340 346 begin_of_the_skype_highlighting 0032 (0) 498 340 346 end_of_the_skype_highlighting
Anana : anana_haroun@yahoo.fr
France sud :
Jacqueline 00-33 (0) 6-63-78-26-22 begin_of_the_skype_highlighting 00-33 (0) 6-63-78-26-22 end_of_the_skype_highlighting, jacqueline-dupuis@wanadoo.fr
LE LIEU
Un système de covoiturage sera mis en place à partir de Paris :
Contacter Ahmed Dayak : ahmeddayak@yahoo.fr
Pour atteindre Orval par la route : carte routière
Depuis Bruxelles (180 km), prendre l’autoroute E411 en direction d’Arlon ; sortie n°26 en direction de Neufchâteau, puis Florenville. Orval se situe à 8 km de Florenville, en direction de Virton.
Depuis Paris (290 km), par l’autoroute A4, en jusque Reims. Prendre la direction Charleville - Sedan - Carignan - Margut. A Margut, à gauche vers Florenville.
Depuis Luxembourg (60 km), prendre l’autoroute E411 en direction de Bruxelles ; sortie n°29 en direction d’Etalle. À Étalle, prendre la direction de Florenville. À Jamoigne, prendre à gauche vers Orval.
Depuis Liège (140 km), prendre l’autoroute E 25 jusqu’à sa jonction avec la E 411. À ce moment, prendre en direction de Bruxelles et sortir à Neufchâteau (sortie n°27). À Neufchâteau, prendre la direction de Florenville.
Pour atteindre Orval par le train
Depuis Bruxelles, ligne 162 vers Arlon et Luxembourg. Descendre à Libramont et prendre le train en correspondance vers Bertrix et Virton. Descendre à Florenville. Continuer avec le bus, TEC ligne 24, descendre à Orval carrefour (arrivée à 12h55 en semaine, 15h45 samedi, 14h51 ou 17h35 dimanche/férié). INFOTEC : 061 / 25 35 55
Depuis Paris (Gare de l’Est), TGV Est par Charleville-Mézières vers Sedan et correspondance jusque Carignan (à 20 km de Orval).
lundi 14 juin 2010
Dans le désert avec les combattants d'Al-Qaïda au Maghreb islamique
June 11, 2010 — EXCLUSIF - FRANCE 24 s'est procuré des images exclusives montrant la vie quotidienne de militants d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Cette vidéo de 40 minutes a été retrouvée sur un homme qui a fui le groupe armé
Drogue et terrorisme : Aqmi prélève sa dîme dans le désert
14-06-2010, 11h08
AFP 13 juin 2010
Drogue et terrorisme: Aqmi prélève sa dîme dans le désert
Par Michel MOUTOT
NOUAKCHOTT, 13 juin 2010 (AFP) - Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) monnaye aux cartels de la drogue sa protection pour leurs trafics au Sahara, mais les jihadistes du désert sont loin d'être des "narco-terroristes", assurent des experts.
Les combattants d'Aqmi garantissent le passage des convois de cocaïne ou d'héroïne destinés à l'Europe et prélèvent leur dîme, selon des sources concordantes interrogées par l'AFP en Mauritanie, en Europe et aux Etats-Unis.
Mais, selon ces sources, ils restent pour l'instant de simples prestataires de services, attirés par les profits liés à ce commerce en expansion, mais réticents à s'engager dans une activité réprouvée par l'Islam.
Installés depuis près de quinze ans aux confins de l'Algérie, du Mali et de la Mauritanie, les combattants d'Aqmi ont participé à tous les trafics de la région, notamment des cigarettes. Celui de la drogue, en particulier la cocaïne venue d'Amérique du Sud, leur a ouvert des perpectives plus lucratives, et posé un dilemme.
"En fait, sur la drogue, ils sont divisés", explique à Nouakchott un magistrat spécialiste du dossier, qui ne peut être identifié.
"Il y a ceux pour lesquels, la drogue, c'est +haram+ (interdit), et qui n'y touchent pas. Et puis il y a ceux qui protègent les trafiquants, escortent leurs convois et touchent un droit de passage. D'autant que c'est destiné à empoisonner la jeunesse occidentale", ajoute ce magistrat.
Selon l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), chaque année, 50 à 60 tonnes de cocaïne venues d'Amérique du Sud et 30 à 35 tonnes d'héroïne afghane venues d'Afrique de l'Est remontent vers l'Europe à travers l'Afrique de l'Ouest, le Sahel et le Sahara.
En février, l'armée mauritanienne a intercepté dans le Nord du pays un convoi de drogue escorté par des islamistes armés. "C'est la preuve d'une connection entre eux et les trafiquants", a assuré une source militaire mauritanienne à l'AFP.
Pour un diplomate occidental à Nouakchot, "il y a des points de contacts, une certaine coordination", entre tribus, groupes rebelles, trafiquants, gangs et terroristes, qui opèrent à peu près librement dans ces régions.
Pour lui, les membres d'Aqmi impliqués dans le trafic de drogue le sont "à titre individuel". "Certains sont à la fois membres d'Al-Qaïda mais aussi de réseaux criminels", assure-t-il.
C'est ce que l'Américain Michael Braun, ancien chef des opérations de la Drug Enforcement Agency (DEA, l'agence anti-drogue), appelle "le brouet de sorcières".
"Les cartels colombiens ont noué des relations d'affaires avec al Qaïda", explique-t-il à l'AFP. "Ils utilisent les routes de contrebande établies de longue date par Aqmi pour traverser l'Afrique du Nord à destination de l'Europe".
"Les Colombiens sont très forts pour cela", poursuit-il. "Ils sont en train de nouer le même genre de relations que celles qu'ils ont formées avec les gangs mexicains il y a 25 ans, quand nous leur avons pratiquement fermé la route des Caraïbes. Ils savaient que les Mexicains avaient des moyens d'entrer aux Etats-Unis depuis un siècle... Si rien n'est fait, nous allons voir bientôt en Afrique ce qui se passe au Mexique".
Au-delà du financement du terrorisme, le pouvoir déstabilisateur de la drogue, en particulier la cocaïne, sur des pays sahéliens pauvres et mal équipés et peu administrés inquiète tous les experts.
"La contrebande remonte aux caravanes du sel. Elle fait partie du paysage",
estime, à Paris, un chercheur spécialiste de la région, qui demande à rester anonyme.
"Mais avec la cocaïne, on change d'échelle. Les sommes en jeu sont énormes. Elles peuvent tout corrompre. Comme dans certains pays d'Afrique noire, il est sûr que certains états de la région sont déjà gangrenés jusqu'à un très très haut niveau".
mm/lbx/jch
AFP 131005
AFP 13 juin 2010
Drogue et terrorisme: Aqmi prélève sa dîme dans le désert
Par Michel MOUTOT
NOUAKCHOTT, 13 juin 2010 (AFP) - Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) monnaye aux cartels de la drogue sa protection pour leurs trafics au Sahara, mais les jihadistes du désert sont loin d'être des "narco-terroristes", assurent des experts.
Les combattants d'Aqmi garantissent le passage des convois de cocaïne ou d'héroïne destinés à l'Europe et prélèvent leur dîme, selon des sources concordantes interrogées par l'AFP en Mauritanie, en Europe et aux Etats-Unis.
Mais, selon ces sources, ils restent pour l'instant de simples prestataires de services, attirés par les profits liés à ce commerce en expansion, mais réticents à s'engager dans une activité réprouvée par l'Islam.
Installés depuis près de quinze ans aux confins de l'Algérie, du Mali et de la Mauritanie, les combattants d'Aqmi ont participé à tous les trafics de la région, notamment des cigarettes. Celui de la drogue, en particulier la cocaïne venue d'Amérique du Sud, leur a ouvert des perpectives plus lucratives, et posé un dilemme.
"En fait, sur la drogue, ils sont divisés", explique à Nouakchott un magistrat spécialiste du dossier, qui ne peut être identifié.
"Il y a ceux pour lesquels, la drogue, c'est +haram+ (interdit), et qui n'y touchent pas. Et puis il y a ceux qui protègent les trafiquants, escortent leurs convois et touchent un droit de passage. D'autant que c'est destiné à empoisonner la jeunesse occidentale", ajoute ce magistrat.
Selon l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), chaque année, 50 à 60 tonnes de cocaïne venues d'Amérique du Sud et 30 à 35 tonnes d'héroïne afghane venues d'Afrique de l'Est remontent vers l'Europe à travers l'Afrique de l'Ouest, le Sahel et le Sahara.
En février, l'armée mauritanienne a intercepté dans le Nord du pays un convoi de drogue escorté par des islamistes armés. "C'est la preuve d'une connection entre eux et les trafiquants", a assuré une source militaire mauritanienne à l'AFP.
Pour un diplomate occidental à Nouakchot, "il y a des points de contacts, une certaine coordination", entre tribus, groupes rebelles, trafiquants, gangs et terroristes, qui opèrent à peu près librement dans ces régions.
Pour lui, les membres d'Aqmi impliqués dans le trafic de drogue le sont "à titre individuel". "Certains sont à la fois membres d'Al-Qaïda mais aussi de réseaux criminels", assure-t-il.
C'est ce que l'Américain Michael Braun, ancien chef des opérations de la Drug Enforcement Agency (DEA, l'agence anti-drogue), appelle "le brouet de sorcières".
"Les cartels colombiens ont noué des relations d'affaires avec al Qaïda", explique-t-il à l'AFP. "Ils utilisent les routes de contrebande établies de longue date par Aqmi pour traverser l'Afrique du Nord à destination de l'Europe".
"Les Colombiens sont très forts pour cela", poursuit-il. "Ils sont en train de nouer le même genre de relations que celles qu'ils ont formées avec les gangs mexicains il y a 25 ans, quand nous leur avons pratiquement fermé la route des Caraïbes. Ils savaient que les Mexicains avaient des moyens d'entrer aux Etats-Unis depuis un siècle... Si rien n'est fait, nous allons voir bientôt en Afrique ce qui se passe au Mexique".
Au-delà du financement du terrorisme, le pouvoir déstabilisateur de la drogue, en particulier la cocaïne, sur des pays sahéliens pauvres et mal équipés et peu administrés inquiète tous les experts.
"La contrebande remonte aux caravanes du sel. Elle fait partie du paysage",
estime, à Paris, un chercheur spécialiste de la région, qui demande à rester anonyme.
"Mais avec la cocaïne, on change d'échelle. Les sommes en jeu sont énormes. Elles peuvent tout corrompre. Comme dans certains pays d'Afrique noire, il est sûr que certains états de la région sont déjà gangrenés jusqu'à un très très haut niveau".
mm/lbx/jch
AFP 131005
Le carnet de route de Melissa Bell
France 24 - (Melissa BELL , envoyée spéciale au Niger) 14 juin 2010
Le carnet de route de Melissa Bell
lundi 14 juin 2010
Notre reporter Melissa Bell se trouve au Niger où elle réalise un reportage sur la crise alimentaire qui frappe le pays. Suivez les coulisses du tournage grâce à son carnet de route.
Autrefois, le désert ne commençait que bien plus loin. Mais aujourd’hui, c’est Tanout qui marque la frontière entre Sahel et Sahara, et pour les gens du coin, entre civilisation et barbarie. Il était donc sans doute inévitable que le préfet de Tanout choisisse de se mêler de notre projet dès qu’il en a eu vent.
Notre idée était de partir au nord de la ville pour voir les troupeaux des Touaregs, qui, selon eux, sont en train de mourir de faim et de soif. Une idée très naïve, selon le préfet, qui, sans vouloir parler de rébellion touareg, préfère évoquer le banditisme.
Un danger qui l’obligeait à nous confier à quatre soldats, armés jusqu’aux dents, qui nous accompagneront jusque chez les Touaregs pour nous ramener avant la tombée de la nuit. Tout cela, bien sûr, à notre charge.
Et c’est comme ça que nous sommes partis dans le désert à bord d’un camion militaire aussi inconfortable qu’impressionnant. Deux heures plus tard, nous étions a Kanak, une collection de tentes touaregs posées au milieu du sable avec tout autour des troupeaux de chèvres et des charognes.
Pour les Touaregs, c’est le désastre. Pour vivre, ils vendent leurs chèvres à Tanout, un voyage qui leur demande une semaine aller retour et qui leur permet aussi d’acheter le mil et la farine de blé dont ils vivent. Sans leurs chèvres, ils n’ont rien.
C’est une version légèrement différente d’une histoire qu’on a entendu un peu partout au Niger. L’histoire d’une vraie crise alimentaire provoquée par des pluies insuffisantes et qui menace de se transformer en famine.
Ce qui était curieux à Kanak, c’était l’attitude de nos militaires. A chaque fois que j’essayais de m’éloigner un peu, l’un d’entre eux se rapprochait davantage, semblant craindre que les Touaregs puissent nous parler seuls. Agacée par leur surveillance, j’interrogeais le colonel qui m’expliquait qu’il ne fallait pas se fier aux apparences calmes et plutôt accueillantes des Touaregs. Ce sont, selon lui, des guerriers sans pitié, capables, sous le nez des militaires, d’organiser une embuscade pour nous enlever. Et bizarrement, notre interprète, un civil ordinaire, partageait l’avis des militaires. La longue rébellion touareg a laissé des traces dans l’esprit des nigériens.
Mais au moment de partir, c’est tout de même ensemble que les Touaregs et les soldats se sont agenouillés afin de prier pour que notre retour se passe bien. Car le désert reste plus menaçant que l’homme, même quand il s’agit de l’ennemi.
Le carnet de route de Melissa Bell
lundi 14 juin 2010
Notre reporter Melissa Bell se trouve au Niger où elle réalise un reportage sur la crise alimentaire qui frappe le pays. Suivez les coulisses du tournage grâce à son carnet de route.
Autrefois, le désert ne commençait que bien plus loin. Mais aujourd’hui, c’est Tanout qui marque la frontière entre Sahel et Sahara, et pour les gens du coin, entre civilisation et barbarie. Il était donc sans doute inévitable que le préfet de Tanout choisisse de se mêler de notre projet dès qu’il en a eu vent.
Notre idée était de partir au nord de la ville pour voir les troupeaux des Touaregs, qui, selon eux, sont en train de mourir de faim et de soif. Une idée très naïve, selon le préfet, qui, sans vouloir parler de rébellion touareg, préfère évoquer le banditisme.
Un danger qui l’obligeait à nous confier à quatre soldats, armés jusqu’aux dents, qui nous accompagneront jusque chez les Touaregs pour nous ramener avant la tombée de la nuit. Tout cela, bien sûr, à notre charge.
Et c’est comme ça que nous sommes partis dans le désert à bord d’un camion militaire aussi inconfortable qu’impressionnant. Deux heures plus tard, nous étions a Kanak, une collection de tentes touaregs posées au milieu du sable avec tout autour des troupeaux de chèvres et des charognes.
Pour les Touaregs, c’est le désastre. Pour vivre, ils vendent leurs chèvres à Tanout, un voyage qui leur demande une semaine aller retour et qui leur permet aussi d’acheter le mil et la farine de blé dont ils vivent. Sans leurs chèvres, ils n’ont rien.
C’est une version légèrement différente d’une histoire qu’on a entendu un peu partout au Niger. L’histoire d’une vraie crise alimentaire provoquée par des pluies insuffisantes et qui menace de se transformer en famine.
Ce qui était curieux à Kanak, c’était l’attitude de nos militaires. A chaque fois que j’essayais de m’éloigner un peu, l’un d’entre eux se rapprochait davantage, semblant craindre que les Touaregs puissent nous parler seuls. Agacée par leur surveillance, j’interrogeais le colonel qui m’expliquait qu’il ne fallait pas se fier aux apparences calmes et plutôt accueillantes des Touaregs. Ce sont, selon lui, des guerriers sans pitié, capables, sous le nez des militaires, d’organiser une embuscade pour nous enlever. Et bizarrement, notre interprète, un civil ordinaire, partageait l’avis des militaires. La longue rébellion touareg a laissé des traces dans l’esprit des nigériens.
Mais au moment de partir, c’est tout de même ensemble que les Touaregs et les soldats se sont agenouillés afin de prier pour que notre retour se passe bien. Car le désert reste plus menaçant que l’homme, même quand il s’agit de l’ennemi.
Terrorisme : l’Union Africaine envisage une loi interdisant le paiement de rançons
Terrorisme : l’Union Africaine envisage une loi interdisant le paiement de rançons
dimanche 13 juin 2010
AFP - 13 juin 2010
L’Union africaine (UA) envisage de proposer une loi "stricte" et "claire" interdisant toutes les formes de paiement de rançons à des groupes terroristes, a indiqué dimanche à Alger un responsable du Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT). "L’UA envisage de proposer une loi qui ne serait pas restrictive, ne laisserait pas cours à des interprétations et qui condamnerait le paiement des rançons, considérées comme source de financement du terrorisme", a déclaré le directeur par intérim du CAERT Liess Boukraa, à l’APS.
Le CAERT, lancé en octobre 2004 à Alger, est une agence de l’UA chargée de "renforcer les capacités des pays africains dans le domaine de la prévention du terrorisme", selon ses statuts. "Si le terrorisme s’est implanté au Sahel, c’est grâce aux revenus que les terroristes obtiennent à partir du kidnapping qui constitue une sorte de traite des être humains", a estimé M. Boukraâ. Le commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’UA Ramtane Lamamra a précisé que cette "loi type qui est en voie de finalisation, est un texte qui permettra à tous les pays qui le souhaitent d’intégrer ses dispositions dans leurs législations nationales". M. Lamamra a ajouté que ces législations doivent être harmonisées pour faciliter la "mise en oeuvre de tout un arsenal de coopération judiciaire et de coopération entre les services de sécurité".
La région du Sahel connaît depuis quelques années une recrudescence des activités de trafiquants et contrebandiers en tous genres mais aussi de groupes affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Sept pays - Algérie, Burkina Faso, Tchad, Libye, Mali, Mauritanie et Niger, réunis en mars à Alger pour une conférence sur la lutte contre l’insécurité dans la région sahélo-saharienne ont condamné "sans équivoque" les prises d’otages et les paiements de rançon.
Le Conseil de sécurité de l’ONU avait adopté le 17 décembre 2009 une résolution "criminalisant le paiement de rançons", en particulier à des "entités terroristes", comme l’a également fait l’UA le 3 juillet 2009.
dimanche 13 juin 2010
AFP - 13 juin 2010
L’Union africaine (UA) envisage de proposer une loi "stricte" et "claire" interdisant toutes les formes de paiement de rançons à des groupes terroristes, a indiqué dimanche à Alger un responsable du Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT). "L’UA envisage de proposer une loi qui ne serait pas restrictive, ne laisserait pas cours à des interprétations et qui condamnerait le paiement des rançons, considérées comme source de financement du terrorisme", a déclaré le directeur par intérim du CAERT Liess Boukraa, à l’APS.
Le CAERT, lancé en octobre 2004 à Alger, est une agence de l’UA chargée de "renforcer les capacités des pays africains dans le domaine de la prévention du terrorisme", selon ses statuts. "Si le terrorisme s’est implanté au Sahel, c’est grâce aux revenus que les terroristes obtiennent à partir du kidnapping qui constitue une sorte de traite des être humains", a estimé M. Boukraâ. Le commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’UA Ramtane Lamamra a précisé que cette "loi type qui est en voie de finalisation, est un texte qui permettra à tous les pays qui le souhaitent d’intégrer ses dispositions dans leurs législations nationales". M. Lamamra a ajouté que ces législations doivent être harmonisées pour faciliter la "mise en oeuvre de tout un arsenal de coopération judiciaire et de coopération entre les services de sécurité".
La région du Sahel connaît depuis quelques années une recrudescence des activités de trafiquants et contrebandiers en tous genres mais aussi de groupes affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Sept pays - Algérie, Burkina Faso, Tchad, Libye, Mali, Mauritanie et Niger, réunis en mars à Alger pour une conférence sur la lutte contre l’insécurité dans la région sahélo-saharienne ont condamné "sans équivoque" les prises d’otages et les paiements de rançon.
Le Conseil de sécurité de l’ONU avait adopté le 17 décembre 2009 une résolution "criminalisant le paiement de rançons", en particulier à des "entités terroristes", comme l’a également fait l’UA le 3 juillet 2009.
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