ENTRETIEN: AGADEZ PRÊTE POUR SON SOKNI SELON LE MINISTRE RHISSA
A quelques jours de la tenue de la fête tournante du 18 décembre, le ministre Rhissa Ag Boula président du Comité d’organisation rassure l’opinion publique qu’Agadez Sokni se tiendra et il promet une très belle fête aux invités et aux amoureux du désert. Entretien.
« Je peux affirmer sans risque de me tromper qu’ Agadez Sokni se tiendra et nous promettons une très belle fête à nos invités », déclare M. Rhissa Ag Boula président du Comité d’Organisation d’Agadez Sokni
Niger Inter Magazine : vous êtes président du Comité d’organisation d’Agadez Sokni. A quelques semaines de cette fête tournante quel est l’état des lieux de vos préparatifs ?
Rhissa Ag Boula: Je reviens d’Agadez. J’ai fait le tour de tous les chantiers (une trentaine), à cette date nous sommes très réconforté et satisfait du niveau d’avancement des différents chantiers qui seront fin prêts le 30 novembre prochain. Je dois préciser qu’en ce qui concerne les réalisations qui rentrent dans le cadre de la fête du 18 décembre nous sommes au stade de finition. Je peux affirmer sans risque de me tromper qu’à Agadez Sokni se tiendra et nous promettons une très belle fête à nos invités.
Niger Inter Magazine : C’est alors une prouesse de votre part au regard du retard du démarrage de votre mission et la situation économique morose du pays…
Rhissa Ag Boula: Je ne cesse de le dire, les fêtes tournantes du 18 décembre c’est avant tout un engagement du président de la République qui a bien voulu que cette initiative profiterait aux différentes régions du Niger pour booster nos capitales régionales à disposer des infrastructures minimales. Ce n’est pas une fête seulement c’est un programme qui comprend deux volets : un volet investissement dans le chef-lieu de la région et un volet festivités. En ce qui concerne le volet investissement je dis que les ouvrages qui doivent accueillir la fête Sokni sont en finition. C’est vous dire que le processus est irréversible. S’agissant des festivités, les commissions sont à pied d’œuvre : toutes les autorités civiles et militaires sont mobilisées pour rendre la fête plus belle.
Niger Inter Magazine : Monsieur le ministre en tant que président du Comité d’organisation d’Agadez Sokni qu’est-ce que les non locuteurs de la langue tamasheq doivent précisément comprendre par ‘’Sokni’’ ?
Rhissa Ag Boula: Je parlais tantôt du promoteur de ces fêtes tournantes à savoir le président Issoufou. J’ai l’habitude de dire que c’est un bâtisseur. C’est même un grand bâtisseur. La preuve en est que sous les cinq ans qu’il a passé à la tête du pays, le Niger a changé et le Niger avance sur la voie de son développement socio-économique. Nous avons vu des grandes œuvres dignes d’un bâtisseur. Dès son arrivée au pouvoir en 2011, il a engagé ce programme d’embellissement des grandes villes par la capitale avec Niamey Nyala ou Niamey la coquette. Et c’est dans le même esprit de bâtir quelque chose de grand et de beau que tous ces termes puisés de notre patrimoine culturel commun que sont nos langues nationales qu’on a tiré ces concepts comme Nyala, Sogha, Kwaliya et Sokni. Et tous ces termes collés à ces programmes de fêtes tournantes expriment la même chose à savoir la beauté ou ce qui est beau et sublime. Agadez Sokni signifie simplement dans la langue tamasheq la démonstration de la beauté. Pour nous c’est un nom qui colle bien et nous mobilise. Et nous allons montrer au monde entier qu’Agadez regorge de la beauté à partager et à faire voir au reste du monde. Nous allons faire du spectacle en puisant dans le patrimoine culturel, artistique et touristique d’Agadez pour cette démonstration de la beauté qui signifie SOKNI.
Niger Inter Magazine : A l’ occasion du voyage de presse organisé par votre comité le constat c’est qu’Agadez était une ville en chantier. Il y a eu également des déguerpis mais à la différence des niaméens, les agadéziens ont stoïquement pris leur mal en patience. Quel est votre secret pour avoir cette adhésion populaire ?
Rhissa Ag Boula: Je dois dire que heureusement qu’il existe encore le sens des valeurs au sein de nos populations. Je dirais qu’au niveau des populations d’Agadez et dans toutes nos régions, il y a certaines valeurs essentielles qui ne sont pas encore perdues. Les valeurs de respect du chef et de l’autorité, le respect de la chose publique, le sens de l’intérêt collectif. Quand nous avons pris conscience de la nécessité de déguerpir tous ceux qui occupent anarchiquement les places publiques, nous avons passé des messages à tous les niveaux pour requérir la bonne compréhension de tout le monde au nom de l’intérêt général. Les différentes autorités à savoir le Sultan de l’Aïr, la première personnalité de la région écoutée par tout le monde ; le gouverneur, le président du Conseil régional, le maire d’Agadez également ont appelé les populations à ne considérer que l’intérêt de la région. J’ai justement dès le début de ma mission appelé les uns et les autres à concourir à la bonne réussite de cette fête régionale. Et le premier ministre à l’occasion d’une visite de nos chantiers a fait la remarque que la ville d’Agadez est sale et aussi la circulation n’est pas fluide du fait de l’occupation des espaces publics et des panneaux publicitaires anarchiques dans la ville. C’est dire que toutes ces personnalités ont contribué à ce résultat de sorte qu’au moment décisif du déguerpissement tout le monde a accepté de ne pas s’opposer à cette marche de la ville d’Agadez vers la modernisation et le progrès.
Niger Inter Magazine : Avant Agadez Sokni il y a eu Dosso Sogha et Maradi Kwaliya. Dès votre nomination comme président du Comité Agadez Sokni vous avez visité Dosso et Agadez. Qu’avez-vous tiré comme expérience pour surmonter certaines difficultés de mise en œuvre de votre programme ?
Rhissa Ag Boula: Je suis un homme de principes. Et l’un de mes premiers principes c’est la réussite de ma mission quand elle m’est confiée. Quand on me donne une mission moi je regarde toujours dans le rétroviseur. Il va donc de soi que je cherche tous les paramètres qui concourent à la réussite de ma mission. Et c’est pour cela que dès ma prise de service je suis allé à Dosso et Maradi pour observer ce qui a été fait. J’ai rencontré les responsables qui se sont occupés de Dosso et Maradi. J’ai pris des conseils des responsables de Dosso Sogha, Maradi Kwaliya et tous ceux qui étaient impliquaient dans ce processus. Ces échanges m’ont servi d’aide-mémoire dans l’organisation de cette fête et l’aboutissement du programme Agadez Sokni. C’est justement pour ne pas répéter les mêmes erreurs et manquements de ces expériences là que je me suis inspiré de tout ce qui a été fait et de tous les acteurs intervenants. Pour le reste les nigériens apprécieront le 18 décembre.
Niger Inter Magazine : quelles sont les principales réalisations prévues pour Agadez Sokni ?
Rhissa Ag Boula: Je vous ai dit en amont que l’une des composantes du programme Agadez Sokni c’est le volet investissement c’est les infrastructures et ouvrages pour la modernisation de la ville d’Agadez. Il y a entre autres la voirie à savoir que toutes les grandes voies urbaines de la ville d’Agadez vont être bitumées, d’autres vont être pavées. Il un volet caniveaux et un autre éclairage de la ville d’Agadez. Il y a un volet de traitement du grand cori qui inonde la ville d’Agadez et crée des catastrophes. Il y a les cités du 18 décembre qui vont nous permettre d’accueillir et d’héberger nos invités. Ces infrastructures seront utilisées après la fête par les services techniques de l’Etat qui sont dans le besoin. Il y a également des investissements dans le domaine de l’éducation notamment à l’école des mines de l’Aïr (EMAIR) et l’Université d’Agadez. Il y a des investissements dans le domaine de la santé, de la culture et du sport. L’aérogare Mano Dayak qui dispose de la plus belle piste d’atterrissage au Niger sera désormais aux normes internationales. Il faut noter aussi que nos forces de défense et sécurité bénéficieront de ces investissements d’Agadez Sokni. La ville d’Agadez étant une ville touristique nous avons également mis des moyens pour booster ce secteur aussi important pour la région d’Agadez. A tout cela s’ajoutent quatre (4) monuments qui seront érigés pour embellir la ville d’Agadez.
Niger Inter Magazine : pour le volet festivités peut-on avoir une idée du’’ menu’’ d’Agadez Sokni ?
Rhissa Ag Boula: Comme le savez nous célébrons avant tout la fête de la République du Niger le 18 décembre. Dans ce sens le clou de l’événement c’est le défilé militaire. Les prestations de nos Forces de défense et sécurité seront suivies d’un défilé civil aux couleurs d’Agadez. Une fantasia avec 200 chameaux, 200 chevaux et 200 ânes harnachés. Il faut dire qu’après le lancement de la fête il y aura à partir du 15 décembre des activités culturelles et sportives. Il y aura le FIMA (Festival International de la mode africaine) ; il y aura le grand marathon du Ténéré ; il y aura également l’intronisation du Sultan de l’Aïr le 15 décembre à 11 heures qui va drainer beaucoup de monde et plusieurs festivités traditionnelles. Il y aura un vol charter Paris/Agadez qui amènera directement un certain nombre d’amis d’Agadez et amoureux du désert qui continuent de soutenir la région. IL y aura un méga concert qui regroupera des orchestres et musiciens nigériens et étrangers. C’est vous dire qu’Agadez ne manquera pas à gagner le pari de son Sokni, de la démonstration de la beauté. C’est à ne vraiment pas rater !
Niger Inter Magazine : D’aucuns reprochent aux fêtes tournante de ne pas disposer d’assez de temps ce qui constitue un risque de bâcler ces importants investissements en région. Le temps est-ce une contrainte majeure dans l’exécution de votre programme ?
Rhissa Ag Boula: En effet je comprends la pertinence de cette observation car il faut le reconnaitre faire tous ces investissements sur une année il faut vraiment déployer assez d’efforts notamment économique et financier. Moi quand j’ai pris les choses en main c’est-à-dire quand la mission m’a été confiée par le président de la République, il restait non pas un an mais sept (7) mois. Sur les 7 mois vous conviendrez avec moi qu’il nous faudrait au moins trois mois, le temps de nous installer et élaborer toutes les paperasses et procédures. Pour ce faire nous sommes obligés de faire travailler nos équipes nuit et jour. Et au regard de la position géographique d’Agadez, loin des ports donc loin du matériel de travail cela demande du temps pour acheminer tous les nécessaires pour les chantiers sur le terrain. Et qui plus est, la RTA (Route Tahoua-Agadez) ou route de l’Uranium étant présentement impraticable, vous comprenez que c’est une véritable gageure pour nous et les entrepreneurs. Nous pensons justement à la fin de notre mission produire un rapport dans lequel nous allons énumérer toutes les contraintes pour que les choses s’améliorent dans l’avenir.
Niger Inter Magazine : Certains disent que vos chantiers risquent d’être abandonnés juste après la fête. Que répondez-vous ?
Rhissa Ag Boula: Non ! Que les choses soient claires : tous les chantiers qui rentrent dans le cadre de la fête seront terminés le 30 novembre prochain. Il s’agit là de la tribune, de la villa présidentielle, la maison de la culture, le stade régional, l’aérogare, la voirie et certains monuments sur la voie centrale. Il restera certes d’autres chantiers qui se poursuivront en ce sens que c’est un programme qui ne peut se faire financièrement sur une année. Donc le programme ne s’arrête pas. Il continue jusqu’en 2017.
Niger Inter Magazine : L’intronisation du sultan de l’Aïr qui coincide avec la fête Agadez Sokni est-ce un choix délibéré ?
Rhissa Ag Boula: Il faut dire que c’est déjà prévu. Le Sultan a été élu par un collège électoral conformément aux traditions et coutumes d’Agadez. Mais comme cette année Agadez accueille cette fête de la République, nous avons pensé qu’il serait opportun de faire découvrir ce sultanat à tout ce monde qui va venir et à l’ensemble du Niger notamment les jeunes. C’est dire que c’est un pan de notre histoire qui sera exposé à la jeunesse. Et le sultanat d’Agadez a une très riche histoire qui mérite d’être connue du grand public pas seulement de ceux qui ont eu la chance d’aller à l’école. Le moment est donc idéal pour faire une sorte de focus sur cette intronisation. C’est aussi pour nous une manière à nous d’embellir et d’enrichir cette démonstration de la beauté.
Niger Inter Magazine : Votre mission vous a été confiée au sortir des élections coïncidant avec une morosité économique. Avez-vous douté au début de votre mission ?
Rhissa Ag Boula: Je vous disais au début de cet entretien que le président Issoufou est un bâtisseur. La vision du chef de l’Etat à bâtir ce pays est en soi une motivation pour moi car je suis confiant qu’il n’y aura pas de barrière susceptible de bloquer cette détermination. Je n’ai pas vraiment douté et comme je vous ai dit en amont quand j’ai une mission mon souci premier c’est d’abord de chercher à créer les conditions de possibilité de son succès. Ce n’est pas parce que le Niger vient de sortir des élections, ce n’est pas parce qu’il y a morosité économique, ce n’est pas parce qu’il y a récession économique au Nigeria qu’il faut cesser d’agir ou de rêver. La vie continue et nous sommes tenus de prendre notre destin en mains. Et au risque de me répéter Agadez Sokni comme les autres fêtes tournantes sont des engagements et des promesses du président de la République.
Niger Inter Magazine : Que dites-vous à ceux qui se demandent si aujourd’hui encore à Agadez il y a la sécurité nécessaire pour tenir ces festivités ?
Rhissa Ag Boula: Nous n’avons pas de souci majeur dans ce sens. L’Etat du Niger s’assumera. Nos forces de défense et de sécurité sont à même de garantir la sécurité quelle que soit la menace. Je sais que la situation actuelle et notamment ce qui se passe chez nos voisins est de nature à inquiéter les uns et les autres mais je rassure les Nigériens et le reste du monde que nous allons fêter dans la joie et l’allégresse. Certes en matière de sécurité il n’y a pas de risque zéro mais l’Etat a pris toutes les dispositions nécessaires pour que la République soit fêtée sur l’ensemble du territoire et à Agadez en particulier.
Niger Inter Magazine : Avez-vous un dernier appel ?
Rhissa Ag Boula: J’appelle les participants, nos invités et nos amis de venir fêter à Agadez. Une agréable surprise leur est réservée. Je leur dis qu’ils sont les bienvenus à Agadez. Rendez-vous à Agadez dans un mois. Si Dieu le veut !
Propos recueillis par Tiemogo Bizo et Abdoul Aziz Moussa
Niger Inter Magazine ( Novembre 2016)
A quelques jours de la tenue de la fête tournante du 18 décembre, le ministre Rhissa Ag Boula président du Comité d’organisation rassure l’opinion publique qu’Agadez Sokni se tiendra et il promet une très belle fête aux invités et aux amoureux du désert. Entretien.
« Je peux affirmer sans risque de me tromper qu’ Agadez Sokni se tiendra et nous promettons une très belle fête à nos invités », déclare M. Rhissa Ag Boula président du Comité d’Organisation d’Agadez Sokni
Niger Inter Magazine : vous êtes président du Comité d’organisation d’Agadez Sokni. A quelques semaines de cette fête tournante quel est l’état des lieux de vos préparatifs ?
Rhissa Ag Boula: Je reviens d’Agadez. J’ai fait le tour de tous les chantiers (une trentaine), à cette date nous sommes très réconforté et satisfait du niveau d’avancement des différents chantiers qui seront fin prêts le 30 novembre prochain. Je dois préciser qu’en ce qui concerne les réalisations qui rentrent dans le cadre de la fête du 18 décembre nous sommes au stade de finition. Je peux affirmer sans risque de me tromper qu’à Agadez Sokni se tiendra et nous promettons une très belle fête à nos invités.
Niger Inter Magazine : C’est alors une prouesse de votre part au regard du retard du démarrage de votre mission et la situation économique morose du pays…
Rhissa Ag Boula: Je ne cesse de le dire, les fêtes tournantes du 18 décembre c’est avant tout un engagement du président de la République qui a bien voulu que cette initiative profiterait aux différentes régions du Niger pour booster nos capitales régionales à disposer des infrastructures minimales. Ce n’est pas une fête seulement c’est un programme qui comprend deux volets : un volet investissement dans le chef-lieu de la région et un volet festivités. En ce qui concerne le volet investissement je dis que les ouvrages qui doivent accueillir la fête Sokni sont en finition. C’est vous dire que le processus est irréversible. S’agissant des festivités, les commissions sont à pied d’œuvre : toutes les autorités civiles et militaires sont mobilisées pour rendre la fête plus belle.
Niger Inter Magazine : Monsieur le ministre en tant que président du Comité d’organisation d’Agadez Sokni qu’est-ce que les non locuteurs de la langue tamasheq doivent précisément comprendre par ‘’Sokni’’ ?
Rhissa Ag Boula: Je parlais tantôt du promoteur de ces fêtes tournantes à savoir le président Issoufou. J’ai l’habitude de dire que c’est un bâtisseur. C’est même un grand bâtisseur. La preuve en est que sous les cinq ans qu’il a passé à la tête du pays, le Niger a changé et le Niger avance sur la voie de son développement socio-économique. Nous avons vu des grandes œuvres dignes d’un bâtisseur. Dès son arrivée au pouvoir en 2011, il a engagé ce programme d’embellissement des grandes villes par la capitale avec Niamey Nyala ou Niamey la coquette. Et c’est dans le même esprit de bâtir quelque chose de grand et de beau que tous ces termes puisés de notre patrimoine culturel commun que sont nos langues nationales qu’on a tiré ces concepts comme Nyala, Sogha, Kwaliya et Sokni. Et tous ces termes collés à ces programmes de fêtes tournantes expriment la même chose à savoir la beauté ou ce qui est beau et sublime. Agadez Sokni signifie simplement dans la langue tamasheq la démonstration de la beauté. Pour nous c’est un nom qui colle bien et nous mobilise. Et nous allons montrer au monde entier qu’Agadez regorge de la beauté à partager et à faire voir au reste du monde. Nous allons faire du spectacle en puisant dans le patrimoine culturel, artistique et touristique d’Agadez pour cette démonstration de la beauté qui signifie SOKNI.
Niger Inter Magazine : A l’ occasion du voyage de presse organisé par votre comité le constat c’est qu’Agadez était une ville en chantier. Il y a eu également des déguerpis mais à la différence des niaméens, les agadéziens ont stoïquement pris leur mal en patience. Quel est votre secret pour avoir cette adhésion populaire ?
Rhissa Ag Boula: Je dois dire que heureusement qu’il existe encore le sens des valeurs au sein de nos populations. Je dirais qu’au niveau des populations d’Agadez et dans toutes nos régions, il y a certaines valeurs essentielles qui ne sont pas encore perdues. Les valeurs de respect du chef et de l’autorité, le respect de la chose publique, le sens de l’intérêt collectif. Quand nous avons pris conscience de la nécessité de déguerpir tous ceux qui occupent anarchiquement les places publiques, nous avons passé des messages à tous les niveaux pour requérir la bonne compréhension de tout le monde au nom de l’intérêt général. Les différentes autorités à savoir le Sultan de l’Aïr, la première personnalité de la région écoutée par tout le monde ; le gouverneur, le président du Conseil régional, le maire d’Agadez également ont appelé les populations à ne considérer que l’intérêt de la région. J’ai justement dès le début de ma mission appelé les uns et les autres à concourir à la bonne réussite de cette fête régionale. Et le premier ministre à l’occasion d’une visite de nos chantiers a fait la remarque que la ville d’Agadez est sale et aussi la circulation n’est pas fluide du fait de l’occupation des espaces publics et des panneaux publicitaires anarchiques dans la ville. C’est dire que toutes ces personnalités ont contribué à ce résultat de sorte qu’au moment décisif du déguerpissement tout le monde a accepté de ne pas s’opposer à cette marche de la ville d’Agadez vers la modernisation et le progrès.
Niger Inter Magazine : Avant Agadez Sokni il y a eu Dosso Sogha et Maradi Kwaliya. Dès votre nomination comme président du Comité Agadez Sokni vous avez visité Dosso et Agadez. Qu’avez-vous tiré comme expérience pour surmonter certaines difficultés de mise en œuvre de votre programme ?
Rhissa Ag Boula: Je suis un homme de principes. Et l’un de mes premiers principes c’est la réussite de ma mission quand elle m’est confiée. Quand on me donne une mission moi je regarde toujours dans le rétroviseur. Il va donc de soi que je cherche tous les paramètres qui concourent à la réussite de ma mission. Et c’est pour cela que dès ma prise de service je suis allé à Dosso et Maradi pour observer ce qui a été fait. J’ai rencontré les responsables qui se sont occupés de Dosso et Maradi. J’ai pris des conseils des responsables de Dosso Sogha, Maradi Kwaliya et tous ceux qui étaient impliquaient dans ce processus. Ces échanges m’ont servi d’aide-mémoire dans l’organisation de cette fête et l’aboutissement du programme Agadez Sokni. C’est justement pour ne pas répéter les mêmes erreurs et manquements de ces expériences là que je me suis inspiré de tout ce qui a été fait et de tous les acteurs intervenants. Pour le reste les nigériens apprécieront le 18 décembre.
Niger Inter Magazine : quelles sont les principales réalisations prévues pour Agadez Sokni ?
Rhissa Ag Boula: Je vous ai dit en amont que l’une des composantes du programme Agadez Sokni c’est le volet investissement c’est les infrastructures et ouvrages pour la modernisation de la ville d’Agadez. Il y a entre autres la voirie à savoir que toutes les grandes voies urbaines de la ville d’Agadez vont être bitumées, d’autres vont être pavées. Il un volet caniveaux et un autre éclairage de la ville d’Agadez. Il y a un volet de traitement du grand cori qui inonde la ville d’Agadez et crée des catastrophes. Il y a les cités du 18 décembre qui vont nous permettre d’accueillir et d’héberger nos invités. Ces infrastructures seront utilisées après la fête par les services techniques de l’Etat qui sont dans le besoin. Il y a également des investissements dans le domaine de l’éducation notamment à l’école des mines de l’Aïr (EMAIR) et l’Université d’Agadez. Il y a des investissements dans le domaine de la santé, de la culture et du sport. L’aérogare Mano Dayak qui dispose de la plus belle piste d’atterrissage au Niger sera désormais aux normes internationales. Il faut noter aussi que nos forces de défense et sécurité bénéficieront de ces investissements d’Agadez Sokni. La ville d’Agadez étant une ville touristique nous avons également mis des moyens pour booster ce secteur aussi important pour la région d’Agadez. A tout cela s’ajoutent quatre (4) monuments qui seront érigés pour embellir la ville d’Agadez.
Niger Inter Magazine : pour le volet festivités peut-on avoir une idée du’’ menu’’ d’Agadez Sokni ?
Rhissa Ag Boula: Comme le savez nous célébrons avant tout la fête de la République du Niger le 18 décembre. Dans ce sens le clou de l’événement c’est le défilé militaire. Les prestations de nos Forces de défense et sécurité seront suivies d’un défilé civil aux couleurs d’Agadez. Une fantasia avec 200 chameaux, 200 chevaux et 200 ânes harnachés. Il faut dire qu’après le lancement de la fête il y aura à partir du 15 décembre des activités culturelles et sportives. Il y aura le FIMA (Festival International de la mode africaine) ; il y aura le grand marathon du Ténéré ; il y aura également l’intronisation du Sultan de l’Aïr le 15 décembre à 11 heures qui va drainer beaucoup de monde et plusieurs festivités traditionnelles. Il y aura un vol charter Paris/Agadez qui amènera directement un certain nombre d’amis d’Agadez et amoureux du désert qui continuent de soutenir la région. IL y aura un méga concert qui regroupera des orchestres et musiciens nigériens et étrangers. C’est vous dire qu’Agadez ne manquera pas à gagner le pari de son Sokni, de la démonstration de la beauté. C’est à ne vraiment pas rater !
Niger Inter Magazine : D’aucuns reprochent aux fêtes tournante de ne pas disposer d’assez de temps ce qui constitue un risque de bâcler ces importants investissements en région. Le temps est-ce une contrainte majeure dans l’exécution de votre programme ?
Rhissa Ag Boula: En effet je comprends la pertinence de cette observation car il faut le reconnaitre faire tous ces investissements sur une année il faut vraiment déployer assez d’efforts notamment économique et financier. Moi quand j’ai pris les choses en main c’est-à-dire quand la mission m’a été confiée par le président de la République, il restait non pas un an mais sept (7) mois. Sur les 7 mois vous conviendrez avec moi qu’il nous faudrait au moins trois mois, le temps de nous installer et élaborer toutes les paperasses et procédures. Pour ce faire nous sommes obligés de faire travailler nos équipes nuit et jour. Et au regard de la position géographique d’Agadez, loin des ports donc loin du matériel de travail cela demande du temps pour acheminer tous les nécessaires pour les chantiers sur le terrain. Et qui plus est, la RTA (Route Tahoua-Agadez) ou route de l’Uranium étant présentement impraticable, vous comprenez que c’est une véritable gageure pour nous et les entrepreneurs. Nous pensons justement à la fin de notre mission produire un rapport dans lequel nous allons énumérer toutes les contraintes pour que les choses s’améliorent dans l’avenir.
Niger Inter Magazine : Certains disent que vos chantiers risquent d’être abandonnés juste après la fête. Que répondez-vous ?
Rhissa Ag Boula: Non ! Que les choses soient claires : tous les chantiers qui rentrent dans le cadre de la fête seront terminés le 30 novembre prochain. Il s’agit là de la tribune, de la villa présidentielle, la maison de la culture, le stade régional, l’aérogare, la voirie et certains monuments sur la voie centrale. Il restera certes d’autres chantiers qui se poursuivront en ce sens que c’est un programme qui ne peut se faire financièrement sur une année. Donc le programme ne s’arrête pas. Il continue jusqu’en 2017.
Niger Inter Magazine : L’intronisation du sultan de l’Aïr qui coincide avec la fête Agadez Sokni est-ce un choix délibéré ?
Rhissa Ag Boula: Il faut dire que c’est déjà prévu. Le Sultan a été élu par un collège électoral conformément aux traditions et coutumes d’Agadez. Mais comme cette année Agadez accueille cette fête de la République, nous avons pensé qu’il serait opportun de faire découvrir ce sultanat à tout ce monde qui va venir et à l’ensemble du Niger notamment les jeunes. C’est dire que c’est un pan de notre histoire qui sera exposé à la jeunesse. Et le sultanat d’Agadez a une très riche histoire qui mérite d’être connue du grand public pas seulement de ceux qui ont eu la chance d’aller à l’école. Le moment est donc idéal pour faire une sorte de focus sur cette intronisation. C’est aussi pour nous une manière à nous d’embellir et d’enrichir cette démonstration de la beauté.
Niger Inter Magazine : Votre mission vous a été confiée au sortir des élections coïncidant avec une morosité économique. Avez-vous douté au début de votre mission ?
Rhissa Ag Boula: Je vous disais au début de cet entretien que le président Issoufou est un bâtisseur. La vision du chef de l’Etat à bâtir ce pays est en soi une motivation pour moi car je suis confiant qu’il n’y aura pas de barrière susceptible de bloquer cette détermination. Je n’ai pas vraiment douté et comme je vous ai dit en amont quand j’ai une mission mon souci premier c’est d’abord de chercher à créer les conditions de possibilité de son succès. Ce n’est pas parce que le Niger vient de sortir des élections, ce n’est pas parce qu’il y a morosité économique, ce n’est pas parce qu’il y a récession économique au Nigeria qu’il faut cesser d’agir ou de rêver. La vie continue et nous sommes tenus de prendre notre destin en mains. Et au risque de me répéter Agadez Sokni comme les autres fêtes tournantes sont des engagements et des promesses du président de la République.
Niger Inter Magazine : Que dites-vous à ceux qui se demandent si aujourd’hui encore à Agadez il y a la sécurité nécessaire pour tenir ces festivités ?
Rhissa Ag Boula: Nous n’avons pas de souci majeur dans ce sens. L’Etat du Niger s’assumera. Nos forces de défense et de sécurité sont à même de garantir la sécurité quelle que soit la menace. Je sais que la situation actuelle et notamment ce qui se passe chez nos voisins est de nature à inquiéter les uns et les autres mais je rassure les Nigériens et le reste du monde que nous allons fêter dans la joie et l’allégresse. Certes en matière de sécurité il n’y a pas de risque zéro mais l’Etat a pris toutes les dispositions nécessaires pour que la République soit fêtée sur l’ensemble du territoire et à Agadez en particulier.
Niger Inter Magazine : Avez-vous un dernier appel ?
Rhissa Ag Boula: J’appelle les participants, nos invités et nos amis de venir fêter à Agadez. Une agréable surprise leur est réservée. Je leur dis qu’ils sont les bienvenus à Agadez. Rendez-vous à Agadez dans un mois. Si Dieu le veut !
Propos recueillis par Tiemogo Bizo et Abdoul Aziz Moussa
Niger Inter Magazine ( Novembre 2016)
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