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I.TFE/ Sujet de recherche de départ : « Créer des liens : réseaux sociaux chez les Touaregs et leur diaspora européenne ».
Avant le week end à Massembre, j’avais choisi ce thème comme sujet de mémoire. Le point de départ de ce sujet repose, en effet, sur un constat : la diaspora touarègue en Europe est surtout composée d’individus isolés, qui vivent souvent en couple avec des européens ou des européennes. Rares sont les familles entières qui sont actuellement présentes en Europe. Ils sont le plus souvent venus s’installer seuls en Europe pour y travailler, faire des études, se marier,… Dispersés aux quatre coins de l’Europe et du monde (Canada, Etats-Unis, Chine,…), ils n’occupent pas de ville en particulier ni de quartier en particulier, à la différence de ce que l’on rencontre dans de nombreux tissus urbains africains (Niamey, Ouagadougou, Abidjan,…). Le sentiment communautaire des Touaregs doit aussi sans doute être considéré par le prisme du nomadisme : l’éloignement n’est rien pour un peuple qui se pense en éternel mouvement.
Aujourd’hui écartelés, comme beaucoup de peuples issus de pays en voie de développement, entre un fonctionnement politique et social traditionnel et une modernité venue de l’Occident, les Touaregs sont confrontés à un double bouleversement : celui de leurs structures sociales de bases et de leurs modes de communication. Même si de nombreuses zones reculées sont encore hors réseau, depuis une petite dizaine d’années, la couverture du réseau GSM est suffisante pour communiquer convenablement avec le reste du monde. Le réseau Internet est présent dans de nombreuses villes et villages (Kidal, Gao, Tahoua, Agadez,…) et fonctionne convenablement. De son côté, la diaspora touarègue en Europe a depuis longtemps investi les moyens modernes de communication et a tissé ou retissé des liens distendus par l’éloignement. Avec l’accès massif des Touaregs où qu’ils soient (en Afrique ou en Europe) aux moyens numériques de communication (Facebook, Twitter, Viber, Whatsup, Skype, etc.), un nouveau type de liens et de rapport entre les individus émerge. Les interactions sont plus nombreuses, les échanges plus suivis ; le lien se recrée et permet l’échange d’idée parfois plus librement (grâce aux pseudonymes). On assiste, grâce à l’essor de ces moyens de communication, à une multiplication des initiatives à vocation sociale ou culturelle (cotisation pour aider des réfugiés, soutenir la poésie touarègue, financer la chaîne de télévision touarègue,…). Schématiquement présenté, ma question de recherche initiale de recherche pouvait se définir de la façon suivante : en quoi les moyens de communication numériques ont-ils permis de créer et de recréer un lien social, politique et culturel entre les Touaregs sahariens et sa diaspora ? Quelle est la nature de ce lien ? Quelles évolutions sociale et culturelle a-t-il permis ?
Grâce aux conseils et à l’éclairage apportée par les différents professeurs présents au weekend résidentiel, j’ai pris conscience de l’imprécision de cette question. J’ai donc reformulé ma question de départ.
Aujourd’hui écartelés, comme beaucoup de peuples issus de pays en voie de développement, entre un fonctionnement politique et social traditionnel et une modernité venue de l’Occident, les Touaregs sont confrontés à un double bouleversement : celui de leurs structures sociales de bases et de leurs modes de communication. Même si de nombreuses zones reculées sont encore hors réseau, depuis une petite dizaine d’années, la couverture du réseau GSM est suffisante pour communiquer convenablement avec le reste du monde. Le réseau Internet est présent dans de nombreuses villes et villages (Kidal, Gao, Tahoua, Agadez,…) et fonctionne convenablement. De son côté, la diaspora touarègue en Europe a depuis longtemps investi les moyens modernes de communication et a tissé ou retissé des liens distendus par l’éloignement. Avec l’accès massif des Touaregs où qu’ils soient (en Afrique ou en Europe) aux moyens numériques de communication (Facebook, Twitter, Viber, Whatsup, Skype, etc.), un nouveau type de liens et de rapport entre les individus émerge. Les interactions sont plus nombreuses, les échanges plus suivis ; le lien se recrée et permet l’échange d’idée parfois plus librement (grâce aux pseudonymes). On assiste, grâce à l’essor de ces moyens de communication, à une multiplication des initiatives à vocation sociale ou culturelle (cotisation pour aider des réfugiés, soutenir la poésie touarègue, financer la chaîne de télévision touarègue,…). Schématiquement présenté, ma question de recherche initiale de recherche pouvait se définir de la façon suivante : en quoi les moyens de communication numériques ont-ils permis de créer et de recréer un lien social, politique et culturel entre les Touaregs sahariens et sa diaspora ? Quelle est la nature de ce lien ? Quelles évolutions sociale et culturelle a-t-il permis ?
Grâce aux conseils et à l’éclairage apportée par les différents professeurs présents au weekend résidentiel, j’ai pris conscience de l’imprécision de cette question. J’ai donc reformulé ma question de départ.
II. Créer du lien grâce au financement participatif ou crowdfunding
Sur les conseils du professeur B. Damien, je me suis orienté vers une thématique plus précise qui inclut une dimension économique dans mon sujet. Grâce aux moyens de communication modernes, et notamment Facebook, skype et Whatsup, des Touaregs issus de la diaspora dont je fais partie ont initié des plateformes de don pour financer des projets locaux (au Niger et au Mali). Massivement connectés, les Touaregs du Mali, du Niger, de l’Algérie mais aussi de Chine, des Etats-Unis, de Belgique ont très vite adhérés à ces projets. Le principe est de demander une contribution modeste mais à un grand nombre de personne. Ce mode de financement dit participatif (ou crowdfunding) permet, si la diffusion de l’information est importante et que le projet rencontre l’adhésion du plus grand nombre de récolter des fonds parfois importants.
Nous avons, par exemple, levé des fonds pour soutenir une télévision qui émet en langue touarègue. Cette télévision, ToumastTV, rencontrait de graves difficultés financières qui hypothéquaient sérieusement son avenir. Par le financement participatif, nous avons récolté un peu plus de 38 000 Euros (soit environ 25 000 000 de Francs CFA). Les sommes envoyés par les contributeurs allaient de quelques euros à plusieurs centaines.
Dans un second projet, initié pratiquement au même moment, nous avons, par le biais d’un financement participatif pu récolter plus de 3 000 Euros (plus de 2 000 000 de Francs CFA) pour soutenir les réfugiés touaregs des pays limitrophes de la région appelée Azawad . Là encore, les sommes sont parfois modeste, parfois conséquentes.
Dans notre travail de mémoire, nous souhaiterions analyser en profondeur ces deux exemples et nous en servir comme matériaux de départ. De nombreuses questions pourront être abordées : pourquoi y a-t-il eu un engouement plus fort pour financer une télé que pour aider des réfugiés ? Combien de personnes ont participé à ce financement ? Quel est le montant moyen versé ? Les petites sommes sont-elles plus nombreuses que les sommes plus élevées ? Quel est le pourcentage de Touaregs issu de la diaspora qui a cotisé ? Ont-ils forcément une capacité économique supérieure aux Touaregs restés dans leur pays d’origine ?
Dans les deux projets présentés, les projets n’impliquaient pas de contrepartie financière pour les donateurs. Mais, comme l’a montré M. Mauss , il n’y a pas de don sans contre don. De quelle nature peut être le contre don pour les participants s’il est établi dès le départ qu’ils n’obtiendront pas de contrepartie financière.
Dans une perspective plus large, nous souhaiterions donc nous intéresser à l’impact de cette démarche sur le plan social et culturel. Il nous semble qu’elle a permis de fédérer une diaspora aux liens distendus autour de projets communs. Quelles sont les raisons pour lesquelles les Touaregs ont choisi de s’investir et d’investir dans ces projets ? Quels sont leur profil et leur rapport à leur pays d’origine ? Les liens tissés à l’occasion de cette collecte de fonds a-t-elle permis de tisser du lien au-delà du strict aspect économique ? A-t-elle permis de préciser l’identité de la diaspora touarègue et de clarifier ses liens avec les pays d’origine. Des entretiens semi-directifs pourraient nous permettre de clarifier tout ou partie de ces questions.
Ces deux points nous amènent à proposer la problématique suivante (encore provisoire) : « Le crowdfunding ou comment créer des liens et impliquer de la diaspora touarègue ».
Sur les conseils du professeur B. Damien, je me suis orienté vers une thématique plus précise qui inclut une dimension économique dans mon sujet. Grâce aux moyens de communication modernes, et notamment Facebook, skype et Whatsup, des Touaregs issus de la diaspora dont je fais partie ont initié des plateformes de don pour financer des projets locaux (au Niger et au Mali). Massivement connectés, les Touaregs du Mali, du Niger, de l’Algérie mais aussi de Chine, des Etats-Unis, de Belgique ont très vite adhérés à ces projets. Le principe est de demander une contribution modeste mais à un grand nombre de personne. Ce mode de financement dit participatif (ou crowdfunding) permet, si la diffusion de l’information est importante et que le projet rencontre l’adhésion du plus grand nombre de récolter des fonds parfois importants.
Nous avons, par exemple, levé des fonds pour soutenir une télévision qui émet en langue touarègue. Cette télévision, ToumastTV, rencontrait de graves difficultés financières qui hypothéquaient sérieusement son avenir. Par le financement participatif, nous avons récolté un peu plus de 38 000 Euros (soit environ 25 000 000 de Francs CFA). Les sommes envoyés par les contributeurs allaient de quelques euros à plusieurs centaines.
Dans un second projet, initié pratiquement au même moment, nous avons, par le biais d’un financement participatif pu récolter plus de 3 000 Euros (plus de 2 000 000 de Francs CFA) pour soutenir les réfugiés touaregs des pays limitrophes de la région appelée Azawad . Là encore, les sommes sont parfois modeste, parfois conséquentes.
Dans notre travail de mémoire, nous souhaiterions analyser en profondeur ces deux exemples et nous en servir comme matériaux de départ. De nombreuses questions pourront être abordées : pourquoi y a-t-il eu un engouement plus fort pour financer une télé que pour aider des réfugiés ? Combien de personnes ont participé à ce financement ? Quel est le montant moyen versé ? Les petites sommes sont-elles plus nombreuses que les sommes plus élevées ? Quel est le pourcentage de Touaregs issu de la diaspora qui a cotisé ? Ont-ils forcément une capacité économique supérieure aux Touaregs restés dans leur pays d’origine ?
Dans les deux projets présentés, les projets n’impliquaient pas de contrepartie financière pour les donateurs. Mais, comme l’a montré M. Mauss , il n’y a pas de don sans contre don. De quelle nature peut être le contre don pour les participants s’il est établi dès le départ qu’ils n’obtiendront pas de contrepartie financière.
Dans une perspective plus large, nous souhaiterions donc nous intéresser à l’impact de cette démarche sur le plan social et culturel. Il nous semble qu’elle a permis de fédérer une diaspora aux liens distendus autour de projets communs. Quelles sont les raisons pour lesquelles les Touaregs ont choisi de s’investir et d’investir dans ces projets ? Quels sont leur profil et leur rapport à leur pays d’origine ? Les liens tissés à l’occasion de cette collecte de fonds a-t-elle permis de tisser du lien au-delà du strict aspect économique ? A-t-elle permis de préciser l’identité de la diaspora touarègue et de clarifier ses liens avec les pays d’origine. Des entretiens semi-directifs pourraient nous permettre de clarifier tout ou partie de ces questions.
Ces deux points nous amènent à proposer la problématique suivante (encore provisoire) : « Le crowdfunding ou comment créer des liens et impliquer de la diaspora touarègue ».
III. Plan provisoire
I. Projets et contexte
1. Emergence de la diaspora touarègue
2. Des réseaux sociaux en pleine expansion
3. Des projets qui mobilisent. Focus sur le crowdfunding
II. Le crowdfunding permet-il de créer du lien ?
1. Qui participe à ces projets et pourquoi ?
2. Le crowdfubnding a-t-il créé des liens et si oui, de quelle nature sont-ils ?
3. Vers une redéfinition de l’identité de la diaspora ?
I. Projets et contexte
1. Emergence de la diaspora touarègue
2. Des réseaux sociaux en pleine expansion
3. Des projets qui mobilisent. Focus sur le crowdfunding
II. Le crowdfunding permet-il de créer du lien ?
1. Qui participe à ces projets et pourquoi ?
2. Le crowdfubnding a-t-il créé des liens et si oui, de quelle nature sont-ils ?
3. Vers une redéfinition de l’identité de la diaspora ?
IV. Actions concrètes pour la réalisation de ce mémoire
1. Définition des projets étudiés ; collecte de toutes les données les concernant ; analyse et interprétation de ces données.
1. Définition des projets étudiés ; collecte de toutes les données les concernant ; analyse et interprétation de ces données.
2. Lecture et analyse de sources scientifiques sur deux thèmes :
- les modes de financement participatif
- les diasporas africaines en Europe et dans le monde
- les modes de financement participatif
- les diasporas africaines en Europe et dans le monde
3. Réalisation d’entretiens semi-directifs pour comprendre les motivations des acteurs de ce financement participatif et l’impact qu’il a pu avoir (ou non) sur leur sentiment d’appartenance à la diaspora touarègue.
V. Bibliographie
V. Bibliographie
Barou, J. (2012). Les immigrés d’Afrique subsaharienne en Europe : une nouvelle diaspora ? Revue européenne des migrations internationale : 28, p. 147 à 167.
BEAUZAMY, B. (2012). Les diasporas dans les conflits à l’épreuve des études sur la mondialisation. Tracés : 23, p. 77-88.
Dufoix, S. (2003). Les diasporas. Paris : PUF.
Matthews, J. T., Rouzé, V., Vachet, J. (2014). La Culture par les foules ? : Le crowdfunding et le crowdsourcing en question. Paris : MKF éditions.
Onnée, S. & Renault, S. (2014). Crowdfunding : vers une compréhension du rôle joué par la foule. Management & avenir : 74, p. 117-133.
Onnée, S. & Renault, S. (2013). Le financement participatif : atouts, risques et conditions de succès. Gestion : 38, p. 54 à 64.
BEAUZAMY, B. (2012). Les diasporas dans les conflits à l’épreuve des études sur la mondialisation. Tracés : 23, p. 77-88.
Dufoix, S. (2003). Les diasporas. Paris : PUF.
Matthews, J. T., Rouzé, V., Vachet, J. (2014). La Culture par les foules ? : Le crowdfunding et le crowdsourcing en question. Paris : MKF éditions.
Onnée, S. & Renault, S. (2014). Crowdfunding : vers une compréhension du rôle joué par la foule. Management & avenir : 74, p. 117-133.
Onnée, S. & Renault, S. (2013). Le financement participatif : atouts, risques et conditions de succès. Gestion : 38, p. 54 à 64.
Annexe : Les 4 sources de crowdfunding